Confort et sérénité à l’hôtel Ambedjele de Mopti

Des chambres disséminées dans un espace de verdure, une piscine aux dimensions de rêve, des matériaux locaux comme le bois ou la pierre taillée pour orner les chambres, une décoration purement africaine faà®te avec goût et imagination font que cet hôtel-resort, situé entre Mopti et Sévaré, ne vous laissera pas indifférent. San Nientao, son propriétaire est revenu depuis un mois au Mali, avec l’idée de pérenniser un projet humanitaire. Celui de créer un groupe de volontaires à  Mopti pour réhabiliter des rues, intervenir dans le domaine de l’éducation, du sport et de la culture mais aussi de l’économie. Enfant de Mopti, Mohamed Nientao est marié à  Clémence et père de trois enfants. Amoureux de sa ville fondée par ses ancêtres bozos, les familles Kanta, Niaré, Nassiré et Nientao, la ville a toujours été un carrefour de plusieurs ethnies et cultures, explique t-il. Mopti était un pôle économique majeur au Mali et la crise a touché de plein fouet le tourisme bien avant la guerre, mais le plus dur est désormais derrière et le jeune entrepreneur encourage la jeunesse, la société civile à  participer à  la reconstruction du pays par l’initiative privée pour redémarrer un Mali nouveau. Car croit Nientao, Mopti possède un potentiel incroyable. C’’est une presqu’à®le entourée d’eau et de berges sauvages. La ville a surtout besoin de ses habitants pour la nettoyer et la rendre économiquement viable et attractive. l’hôtel Ambedjele est le fruit du travail et de la passion d’un homme qui a su lui rendre son potentiel touristique. Mohamed et Clémence Nientao vous y attendent et se feront un plaisir de vous faire découvrir cet endroit unique. Journaldumali.com : Vous venez d’ouvrir l’hôtel Ambedjele à  Mopti, qu’offre t-il au visiteur ? Mohamed San Nientao : Ambedjele signifie en langue dogon bienvenue. D’o๠le choix de ce nom pour cet hôtel que J’appellerai plutôt un resort et qui est complètement différent de ce que l’on peut voir ailleurs. Vous avez 24 chambres, 3 suites sur un site d’un hectare. Ici, les clients auront une qualité de service haut standing avec un personnel qualifié et souriant. Ceux qui viendront dans cet hôtel auront plus de loisirs qu’ailleurs. Il y’a par exemple un terrain de volley-ball, une table de ping-pong, un jeu de fléchette électronique, la pétanque, une piscine qui fait 30 mètres de long et une autre traditionnelle pour garder ce côté local, puisqu’il n’y a pas de carreaux au fond (rires). Vous utilisez beaucoup les matériaux locaux comme le bois, la terre, le basin pour les draps de lit etC’… ? l’idée est de faire de la production locale en donnant du travail aux Mopticiens. Les matériaux de l’hôtel sont constitués à  90% de pierre travaillée par des artisans du pays dogon. A l’intérieur, les draps sont en basin et teints par les femme de Mopti. La plomberie, les lavabos et autres commodités sont réalisés en terre par des artisans de Mopti dont la célèbre Khadija Nienta. Quant aux lumières dans le jardin, ce sont des poteries cuites de Mopti. Il y’a deux aspects importants à  Ambedjele, premièrement créer de la richesse localement et rendre aux Mopticiens leur fierté. Parce qu’en Afrique, de manière générale, on a souvent tendance à  penser que ce qui vient d’ailleurs est meilleur. Nous avons un vrai potentiel ici et qu’il suffit juste de mettre en valeur. Combien a coûté la rénovation de cet hôtel? Pour réaliser une telle structure, il faut bien entendu avoir le capital nécessaire au départ et au Mali, beaucoup de gens ont ce capital même si C’’est une question de visibilité et de spécialisation. Dans mon travail, J’ai eu la chance de faire le tour du monde en fréquentant beaucoup d’hôtels, ce qui m’a donné des idées. Pour Ambedjele, j’ai eu réel coup de C’œur parce que le site a d’abord été crée par des espagnols. En 2008, je suis venu y célébrer mon mariage et j’en suis littéralement tombé amoureux. Lorsque j’y suis revenu en 2012 au moment de la crise, j’ai été attristé par l’état de dégradation de l’hôtel après le départ des espagnols. Financièrement, le coût de viabilité de l’hôtel est important avec les factures d’eau et d’électricité et le gérant de l’époque n’a pas su garder la main. J’ai donc décidé d’aller à  Barcelone voir les espagnols pour racheter l’hôtel. Je les ai convaincus que malgré la dureté de la situation, il ne fallait surtout laisser tomber parce que cet endroit avait de la valeur. Aujourd’hui, depuis mon arrivée à  Mopti, nous avons dépensé près de 30 millions pour restaurer l’hôtel. Parlons des tarifs, combien coûtent les prestations à  l’hôtel Ambedjele ? Mon objectif pour le moment n’est pas de faire de la rentabilité. Le plus important est de rassurer les personnes avec qui je travaille et qui sont toutes payées. Concernant les tarifs, les suites à  Ambedjele sont à  55000 CFA la nuit, les chambres classiques à  39500 CFA mais avec la crise, nous pouvons faire des remises jusqu’à  environ 35000CFA la nuit. Nous sommes aussi réputés pour le petit déjeuner à  Ambedjele. Nous proposons à  nos clients des viennoiseries, des omelettes variées, des fruits frais et du jus local. Pour l’heure, J’emploie une quinzaine de personnes sur le site et J’espère que ce nombre va augmenter avec la reprise des activités économiques. Et très bientôt nous allons intégrer un bar américain, une salle de sport et même un spa avec massage et des jacuzzis plus tard. J’ai beaucoup voyagé en Asie et cela m’a donné de belles idées d’aménagement pour créer une dimension zen à  Ambedjele Comment faà®tes-vous pour tenir, il faut quand même rentabiliser ? Je reste absolument positif et je pense que la rentabilité viendra avec le temps. Le business, C’’est fait pour gagner, mais je crois également que dans nos pays, il ne faut pas considérer le profit immédiat mais promouvoir l’entreprenariat solidaire. Même si J’ai été formé dans un environnement capitaliste, tout ce que je gagnerai dans l’avenir sera réinvesti à  Mopti. C’’est cela notre philosophie. D’ailleurs, nous avons 5000 mètres carrés de disponible autour l’hôtel et nous espérons développer nos activités en y construisant un centre de loisirs, avec toboggans, piscine et même des terrains de jeux pour les enfantsÂ