Belmokhtar, vivant et toujours actif

Le djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar a « supervisé lui-même » les attentats meurtriers commis jeudi 23 mai au Niger contre l’armée nigérienne et le groupe français Areva, a affirmé le porte-parole de son groupe, « Les Signataires par le sang », cité par l’agence mauritanienne en ligne Alakhbar. |b Opération « Abou Zeid »] D’après El-Hassen Ould Khlil, alias « Jouleibib », « plus d’une dizaine de combattants ont participé à  ces attaques », menées conjointement selon lui avec le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui avait auparavant revendiqué les attentats. Jouleibib a indiqué que l’opération avait été nommée du nom d’Abou Zeid, un des dirigeants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), tué fin février dans le massif des Ifoghas (nord du Mali) par l’armée française. Mokhtar Belmokhtar, un ancien dirigeant d’AQMI, avait quitté ce groupe fin 2012 pour créer son propre mouvement, dont la première action d’envergure avait été une prise d’otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier à  In Amenas, dans le sud de l’Algérie. La vengeance du « Borgne » Le président tchadien, Idriss Déby, dont l’armée intervient au Mali avec l’armée française, avait affirmé en avril que Belmokhtar s’était « fait exploser » peu après la mort d’Abou Zeid. La France avait confirmé le 23 mars la mort de ce dernier, mais pas celle de Mokhtar Belmokhtar, dit aussi « le Borgne ». « Nous allons lancer plus d’opérations » au Niger, affirme le groupe, en menaçant également la France et tous les pays engagés militairement au Mali. Le groupe, Les signataires par le sang, écrit dans son communiqué que les deux attentats de jeudi étaient sa « première réponse à  une déclaration du président du Niger, Mahamadou Issoufou, inspirée de ses maà®tres à  Paris, affirmant que les jihadistes ont été écrasés militairement » dans la région. Il menace de « déplacer la guerre (au Niger) si ce pays ne retire pas ses troupes de mercenaires engagées » au Mali. Menaces directes contre la France et la MISMA « Que la France sache qu’elle n’a réalisé qu’une victoire médiatique dans sa croisade », ajoute le groupe, en affirmant que son retrait des villes maliennes n’était qu’un « choix imposé par la loi de la guerre et la volonté de préserver le sang des musulmans ». « La France tente actuellement de fuir (le Mali) et d’y engager des mercenaires à  sa place », affirme encore le groupe en référence au remplacement progressif des troupes françaises par des unités africaines. « Nous prévenons tous les pays qui ont l’intention de participer à  cette croisade, même au nom du maintien de la paix, que nous allons leur faire goûter la saveur de la mort », poursuit le communiqué. « Les colonnes de jihadistes et de candidats au martyre se tiennent prêtes et n’attendent qu’un ordre pour foncer sur leurs cibles », indique le texte.

Niger: double attentat-suicide à Agadez et Arlit

Deux véhicules piégés ont visé un camp militaire et une usine d’une entreprise minière. Des échanges de tirs ont ensuite éclaté. La première attaque s’est produite au nord-est de la ville d’Agadez, devant le principal camp militaires de la zone de défense n°2. Un véhicule 4×4 bourré d’explosifs a sauté tout près du portail. Selon plusieurs sources contactées par RFI, la violence de l’explosion qui s’est produite au petit matin a provoqué la panique dans la ville d’Agadez. La réaction des militaires du camp a été énergique. Les combats ont cessé et les assaillants auraient été encerclés. Une seule certitude aujourd’hui : on peut dire que le Mujao a infiltré le nord du Niger. Attaque à  Arlit La seconde attaque, simultanée, s’est produite à  Arlit, la cité minière. Un véhicule également bourré d’explosifs a sauté tout près de l’usine de la Somaà¯r, qui n’a pas été endommagée. La Somaà¯r, Société des mines de l’Aà¯r, est une filiale d’Areva en copropriété avec l’Etat nigérien. Elle exploite depuis 1971 plusieurs gisements d’uranium dans le nord-ouest du Niger. Les assaillants ont trompé la vigilance des gardiens en pénétrant dans la zone sécurisée, avec les véhicules qui transportaientt les équipes de relève. La ville est en alerte, aussi bien à  Agadez qu’à  Arlit et dans toute la zone nord du pays. Les militaires sont sur le pied de guerre. Il n’y a pour l’instant pas de bilan précis de ces attaques.

Aïchatou Mindaoudou, une femme d’influence à la tête de l’Onuci

C’’est la deuxième fois qu’une africaine prend la tête de l’ONUCI depuis sa création en 2004. Elle succède au néerlandais Albert Gerard Koenders nommé à  la tête de la Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour le Mali). Née en 1959 au Niger, Mindaoudou était depuis août 2012 la représentante spéciale adjointe de l’opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (Minuad). « Mme Mindaoudou apporte avec elle plus de 20 années d’expérience et une carrière remarquable dans le Gouvernement du Niger », explique l’ONU dans un communiqué. Après avoir été ministre du Développement social en 1995, elle occupera le ministère des Affaires étrangères sous la présidence de Mamadou Tandja pendant près de 10 ans (de 1999 à  2000, puis de 2001 à  2010). En 2005 à  Accra, lorsque le chef de l’à‰tat nigérien est élu à  la présidence de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Aà¯chatou Mindaoudou prend la tête du Conseil des ministres pour la médiation et la paix. Pendant deux ans, elle suit tous les sujets importants et conduit les missions de l’organisation en Guinée-Bissau et au Togo, au lendemain de la mort du Général Gnassingbé Eyadema. Son activité régionale la mènera également en Côte d’Ivoire – un pays que cette diplômée de droit international connaà®t bien pour y avoir fait une partie de ses études. Ainsi, elle est présente lors du sommet extraordinaire de la Cedeao consacré au dossier ivoirien organisé à  Abuja en octobre 2006. Un sommet crucial, qui restera dans l’histoire pour avoir sonner le glas de la tentative du président français, Jacques Chirac, de mettre à  l’écart Laurent Gbagbo. Aà¯chatou Mindaoudou a été récompensée en 2006 par une légion d’honneur pour « son engagement dans la résolution des crises en Afrique ».

Mali : la guerre des drones Predators a commencé

Un week-end violent dans la lutte contre le terrorisme au Nord du Mali. En milieu de semaine dernière, Gao est attaqué par des infiltrés, ensuite deux attentats à  la voiture piégée ont lieu à  Kidal et Tessalit, visant les forces armées maliennes, françaises et africaines. Puis Tessalit entre jeu, précisément la localité de Il Khalil, o๠des combats entre rebelles touaregs du MNLA et les arabes du Mouvement Arabe de l’Azawad, qui accusent les premiers d’exactions sur leurs populations ravivent la tension. Du reste, le MNLA dément cette allégation affirmant plutôt avoir eu affaire à  des combattants du Mujao. Au même moment, la traque contre les jihadistes se poursuit dans les montagnes rocailleuses de l’Adrar des Iforas, o๠les français ont effectué des frappes aériennes, ce dimanche 24 février. Autant dire que les choses se corsent. Et la guerre s’accélère au Nord du Mali. Pour mieux faire face à  cet ennemi sournois, perfide, retranché dans un terrain qu’il maà®trise, entre sables, dunes et monts, il faut une surveillance et du renseignement. Fort de leur expérience en Afghanistan, les Américains ont donc déployé les redoutables drones Prédators depuis une base aérienne au Niger au Nord du Mali. A quoi servent les drones Predators ? Ces petits appareils légers et fins ont deux fonctions. La surveillance et l’attaque. Leur particularité et qu’ils sont pilotés depuis le sol. Drone, signifie «Â faux bourdon » en anglais et pour l’instant, au nord du Mali, ces drones ne feront pas usage des missiles dont ils sont équipés, mais seront seulement utilisés pour espionner les combattants islamistes au Mali, selon Washington. Au total, une centaine de personnels militaires américains sont déployés au Niger pour l’intervention de ces drones. Alors qu’une base militaire américaine pourrait être installée là . Ces drones pourraient-ils changer le visage de la guerre au Nord du Mali ? Alors que les combats au sol tournent au massacre, les drones Predators permettront de localiser rapidement la position de combattants islamistes et donc de frapper pour détruire leurs arsenaux militaires ou leurs abris éventuels. C’’est donc une arme puissante face à  la stratégie de guérilla au sol des islamistes. Le Président François Hollande avait même déclaré que leur usage pourrait changer les choses dans la guerre contre les jihadistes au nord du Mali ? Sommes-nous déjà  dans la phase ultime de l’opération Serval ?

Mahamadou Issoufou : les djihadistes sont en train de « tuer » l’Islam (VIDEO)

Pour le Chef de l’Etat du Niger, dont le pays s’est engagé aux côtés du mali dans la guerre de reconquête du territoire aux mains des « djihadistes » depuis des mois, ces combattants se battent pour tout sauf pour l’Islam.

Les forces françaises et maliennes entrent à l’aéroport de Tombouctou

C’est un tournant dans la guerre au Mali. Deux semaines après le déclenchement de l’opération «Serval», les forces françaises et maliennes contrôlent l’aéroport de Tombouctou et les accès routiers à  la ville, au terme d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit de dimanche à  lundi. Les forces armées n’auraient rencontré aucune résistance de la part des islamistes. Après avoir pris Gao, samedi, les militaires français et maliens ont foncé vers le nord-ouest et se sont arrêtés devant cette ville historique, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le double mouvement militaire vers Gao et Tombouctou a été précédé d’une trentaine de sorties aériennes, selon le ministère français de la Défense. Avec la prise des accès à  Tombouctou, la coalition contrôle désormais la «Boucle du Niger», entre la cité du désert et Gao. La conquête de la ville n’est cependant pas acquise. «Tombouctou, c’est délicat. On n’y entre pas comme ça», souligne un militaire malien. Les soldats devront pénétrer dans un dédale de ruelles de pisé parsemées de mosquées et de monuments anciens. Toute la question est de savoir si les combattants islamistes ont l’intention de s’y retrancher afin d’y mener une guérilla urbaine, ou s’ils abandonneront la ville afin de se replier dans des lieux plus sûrs. Gao, à  1200 km au nord-est de Bamako, était tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire: des membres des forces spéciales françaises appuyés par l’aviation s’étaient d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis des soldats tchadiens et nigériens étaient venus par avion du Niger voisin, marquant ainsi l’entrée des troupes de la force africaine sur le théâtre des opérations malien. La prise de Tombouctou risque de se révéler plus difficile. Gao était tenue par le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui semble avoir voulu au dernier moment parlementer avec la France. Un porte-parole avait affirmé samedi vouloir «négocier la libération» d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali. Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a répondu en refusant «les logiques de chantage». Un chef d’Aqmi réfugié à  Kidal Tombouctou, en revanche, est aux mains des combattants en majorité arabes d’Aqmi, (al-Qaida au Maghreb islamique) plus aguerris et déterminés. Une troisième ville reste à  prendre: Kidal, plus au nord-est. C’est là  que se seraient retirés l’Algérien Abou Zeid, l’un des principaux émirs d’Aqmi, et Iyad ag Ghali, le chef d’Ansar Dine, le mouvement islamiste armé touareg. La maison que possède ce dernier à  Kidal a d’ailleurs été bombardée par l’aviation française, ainsi qu’un camp militaire, selon une source de sécurité malienne citée par l’Agence France-presse. Les islamistes se seraient abrités dans les montagnes de la région. Avec ce repli, pourrait commencer une nouvelle phase du conflit. Après les offensives éclair des blindés légers sur roues traçant dans les grands espaces, une guerre de guérilla et de coups de main pourrait commencer. Immergés dans la population, o๠ils ont noué de nombreuses alliances, les djihadistes pourraient décider de mener un combat de guérilla, voire d’attentats terroristes sur les arrières. Ils devraient se retrouver progressivement face aux troupes africaines. Les chefs d’état-major de la région ont porté samedi à  7700 hommes les effectifs promis dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) soit 2000 de plus que prévu. Le cavalier seul du Tchad Liberia, Guinée-Bissau, Burundi, Guinée et Ouganda doivent y être associés, mais on ignore si les problèmes de financement, de transport et d’équipement ont été résolus. Pour l’heure, seuls 1900 soldats africains sont arrivés au Mali. Le chef de l’à‰tat béninois, Boni Yayi, président sortant de l’Union africaine (UA), a déploré dimanche la lenteur de la réaction du continent. «Comment se fait-il que, face à  un danger qui menace ses propres fondations, l’Afrique, bien qu’elle ait les moyens de se défendre, continue à  attendre?» a-t-il demandé lors d’un sommet de l’UA à  Addis-Abeba, avant de remettre la présidence à  l’à‰thiopie. Le Tchad, seul pays africain à  être intervenu sans délai, ne fait pas partie de la Misma. Après les soldats envoyés par avions sécuriser Gao, une longue colonne de véhicules blindés et de plusieurs centaines de militaires tchadiens, bien équipés et rompus à  la guerre du désert, a quitté Niamey samedi en direction du Mali. La montée en puissance sur le terrain de ce pays au régime controversé risque de poser à  terme un problème politique à  la France. Les islamistes ­touaregs, eux, retrouveront de vieilles connaissances. Des éléments de la garde présidentielle s’étaient retrouvés à  leurs côtés pour défendre Kadhafi. Cette fois, ils seront ennemis.

Guerre au Mali : après l’offensive éclair sur Gao, objectif Tombouctou

L’aviation française a aussi bombardé des positions islamistes dans leur fief de Kidal, à  1.500 km de Bamako, alors que des sources font état depuis plusieurs jours d’un repli des combattants islamistes dans les montagnes de cette région, dans l’extrême nord-est malien. Soldats français et maliens progressaient parallèlement par voie terrestre sur un autre front, en direction de Tombouctou, ville-phare de l’islam en Afrique, à  900 km au nord-est de Bamako. Les « troupes françaises et maliennes » seront « bientôt près de Tombouctou », a assuré samedi le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Une perspective qui enchante des réfugiés de la ville rencontrés samedi à  Mopti (centre), dont certains évoquent déjà  une volonté de vengeance à  l’égard des islamistes, qui ont notamment détruits des mausolées de saints musulmans et imposé une conception rigoriste de la charia (loi islamique). « Ils nous chicotaient quand on fumait, quand on écoutait de la musique. On va leur faire payer ce qu’ils nous ont fait. Les chicoter aussi », promet ainsi Amadou, un jeune étudiant de Tombouctou, réfugié à  Mopti (centre). Le bastion islamiste de Gao, à  1.200 km au nord-est de Bamako, est tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire de l’armée française: des membres des forces spéciales benéficiant d’un appui aérien se sont d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis, des soldats tchadiens et nigériens sont venus par avion du Niger voisin jusqu’à  Gao, marquant de manière frappante l’entrée des troupes de la force africaine sur le théâtre des opérations malien. « La prise de contrôle de Gao, qui compte 50.000 à  60.000 habitants, par les soldats maliens, tchadiens et nigériens est en cours », a indiqué dimanche le porte-parole de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard. Plus de 6.000 soldats ouest-africains et tchadiens doivent à  terme être déployés au Mali pour prendre le relais de l’armée française, mais ils n’arrivent qu’au compte-goutte et leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique. Seuls 2.000 d’entre eux sont aujoud’hui stationnés au Mali et au Niger. L’UA salue l’action de la France Les premiers témoignages faisaient état d’une liesse populaire mais aussi de premiers actes de pillage à  Gao. Les communications téléphoniques fixes et portables sont coupées, et la zone n’est pas accessible à  des observateurs indépendants. L’armée française affirmait samedi qu’il n’y avait pas de combat à  Gao, mais « des opérations de harcèlement », avec des francs-tireurs. Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol. Ce groupe avait affirmé samedi à  l’AFP vouloir « négocier la libération » d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali. Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant « les logiques de chantage ». D’après une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes armés, Iyad Ag Ghaly le chef d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et l’Algérien Abou Zeid, l’un des émirs d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal. Des positions des islamistes à  Kidal et sa région ont été bombardées samedi par des avions français, selon des sources maliennes. « Ces frappes ont notamment touché la maison de Iyad Ag Ghaly à  Kidal et un camp militaire », a déclaré à  l’AFP une source de sécurité. La maison du chef d’Ansar Dine, ex-militaire et ex-figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, a été détruite, ont ajouté des habitants. Kidal avait été la première ville conquise par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), alors alliés aux groupes islamistes en mars 2012. Ils avaient ensuite été évincés de la région par leurs anciens alliés. A Addis-Abeba, le chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi, président sortant de l’Union Africaine (UA), a déploré devant ses pairs réunis en sommet la lenteur de l’organisation à  agir pour « défendre » le Mali et « salué » l’intervention française. Pour un habitant de Mopti, la France, engagée depuis le 11 janvier au côté de ce qui reste de l’armée malienne, contre les islamistes armés, afin d’empêcher leur progression vers le sud et Bamako puis en reconquérant le nord du pays, paie ainsi une « dette » contractée par l’ancienne puissance coloniale envers le Mali.

Gao reprise par les armées française et malienne

La ville de Gao (nord-est du Mali) a été reprise samedi par les armées française et malienne et des « contingents africains, formés de militaires nigériens et tchadiens, arrivent sur zone pour prendre le relais des forces » françaises, a annoncé le ministère français de la Défense. Dans un communiqué, le ministère a affirmé que « dès ce (samedi) soir, Sadou Diallo, le maire de Gao réfugié à  Bamako, a pu regagner sa ville, accompagné par le colonel Dako ». Plus tôt, ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian avait annoncé que des soldats français et maliens avaient pris le contrôle de « la zone de l’aéroport et [du] pont de Gao ». Son entourage précisait toutefois que « les combats continu[aient] » dans la zone o๠« les tensions rest[aient] vives ». Jean-Yves Le Drian avait affirmé que «les terroristes djihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits». Le ministre a de plus tenu à  adresser «ses plus vives félicitations aux militaires français ayant rempli ces dernières heures avec succès la mission qui leur a été confiée». L’Etat-major des armées françaises avait ainsi indiqué que des « éléments terroristes » menaient « sporadiquement » des « opérations de harcèlement ». « Il n’y a pas de combat à  proprement parler » dans cette région du nord-est malien, avait précisé un porte-parole de l’Etat-major, « mais sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s’être abrités dans des zones urbaines ». Avant l’entrée des troupes, les positions des islamistes à  Gao avaient été pilonnées par l’aviation française, notamment par des avions de combat Rafale. L’aéroport de Gao se situe à  environ 6 kilomètres à  l’est de la ville. Le pont sur le Niger est lui placé à  l’entrée sud. Il s’agit d’une des trois principales communes du Nord du Mali, située à  1.200 kilomètres au nord-est de Bamako. De son côté, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a déclaré samedi à  Santiago refuser « les logiques de chantage », alors que le groupe islamiste Mujao a annoncé vouloir négocier la libération d’un otage français enlevé au Mali en novembre 2012. Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a dit samedi à  l’AFP vouloir négocier la libération d’un otage français Gilberto Rodriguez Leal, qu’il détient depuis deux mois. Interrogé sur cette demande de négociation lors d’un déplacement au Chili, le Premier ministre a déclaré: « S’agissant de la situation de nos otages, vous n’imaginez pas qu’on va faire des déclarations publiques qui pourront contribuer à  mettre en danger leur situation ». « La France fera tout pour leur liberté », a-t-il ajouté, évoquant l’ensemble des otages français au Sahel. Alors qu’on lui demandait s’il ne craignait pas une recrudescence des « négocations-chantage », il a répondu: « On ne rentre pas les logiques de chantage ». « Ce n’est pas du tout notre vision des choses, et ce n’est pas la vision ni des Maliens, ni des autorités africaines ni des autres pays de l’Afrique de l’Ouest. On ne peut pas céder au terrorisme, sinon on sait bien que c’est toujours lui qui gagne », a-t-il poursuivi. Selon M. Ayrault, « il n’y a pas de complaisance, de négociation à  imaginer entre un Etat qui a vocation à  être un Etat démocratique et les forces terroristes ». « Il faut donner au Mali les capacités à  pouvoir exercer pleinement sa souveraineté », a-t-il dit également. Le chef du gouvernement français se trouve dans la capitale chilienne pour assister à  un sommet entre l’Union européenne (UE) et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraà¯bes (Celac).

Guerre au Mali : le Tchad et le Niger veulent couper toute retraite aux jihadi

« Vous allez avoir à  faire à  un ennemi qui ne cherchera pas à  sauver sa vie. Pour lui, l’essentiel sera de mourir pour aller au paradis. Vous devez être vigilants et déterminés ». Conseil d’Idriss Déby Itno, qui a revêtu sa tenue de général quatre étoile ce 24 janvier à  Niamey, o๠il s’est rendu pour galvaniser ses troupes, juste avant que celles-ci ne partent, jeudi soir, en direction de la frontière du Niger vers le Mali. Le chef de l’à‰tat tchadien sait le rôle important que les forces tchadiennes et nigériennes vont jouer dans la guerre de reconquête du Nord-Mali. Selon des sources militaires tchadiennes, la mission confiée aux deux pays est d’attaquer Gao puis de se positionner à  Kidal, avec une couverture aérienne pour couper toute retraite aux islamistes. Dans le jargon militaire, ce travail est celui d’une équipe de recueil. « l’objectif, C’’est d’éviter des combats dans la zone montagneuse près de la frontière algérienne », ajoute la source. Pour cela, 2 000 hommes, des blindés, des MI24 et six Shukhoi. Contrairement à  ce qu’on annonce, le gros des troupes est déjà  « sur place » affirme, catégorique, une éminente source militaire. Deux gros porteurs de l’armée française et un autre prêté par la République du Congo ont aidé à  accélérer le déploiement qui avait pris un certain retard à  l’allumage. Autour de Gao le 27 janvier Le contingent tchadien aura comme chef le général Oumar Bikimo, qui dirigeait, il y a quelques mois, les forces de la CEEAC basées en Centrafrique, assure la coordination depuis Bamako. Il aura pour adjoint deux jeunes généraux, Abdérahmane Youssouf Meà¯ry, commandant de l’unité antiterroriste depuis 2007, dont les hommes composent le quart des effectifs, et le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils du chef de l’à‰tat et commandant de la direction générale des services de sécurités des institutions de l’à‰tat (DGSSIE), la garde présidentielle qui constitue le reste des troupes. Si le Général Bikimo fera l’interface entre le commandement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) et le Tchad depuis Bamako, le cabinet militaire du chef de l’à‰tat, lui, assure un suivi quotidien avec l’armée française depuis N’Djaména. C’’est de la base aérienne de la capitale tchadienne que décollent les avions et les ravitailleurs qui interviennent au Mali. C’’est aussi grâce à  ce suivi qu’il a été décidé d’accélérer le déploiement de l’armée tchadienne avec pour objectif affiché d’être à  Gao autour du 27 janvier…

CAN 2013: Le Mali rate le coche, le Niger engrange son premier point

Les Aigles doivent attendre, comme l’année écoulée, la dernière journée pour connaà®tre son sort pour la suite de la compétition. En s’inclinant hier face au Ghana sur le score de 1-0, la bande de Carteron rate l’occasion de se mettre à  l’abri des calculs de dernières minutes et en rajoute à  l’inquiétude des supporters déjà  peu convaincus de sa première prestation. Hier les Aigles ont encore une fois produit un football peu convainquant, conséquence sans doute du schéma tactique de l’entraineur qui a préféré reconduire son système 4-3-3. Les joueurs évoluant au milieu du terrain se sont marchés sur les pieds et étaient incapables de pourvoir la ligne d’attaque en occasions de but. Les joueurs de couloir El Hadj Mahamane Traoré et Sigamary Diarra ont manqué de punch pour réussir des débordements en direction de Cheick Tidiane Diabaté assez mou sur les quelques rares ballons à  lui destinées. Occasions manqués Sur toute la première période, le Mali n’a obtenu qu’une seule occasion franche de but. Il s’agit du coup-franc de Seydou Keita qui est passé tout juste à  côté du poteau du gardien ghanéen à  la 8ème minutes. Ce coup-franc faisait suite à  une faute de main du gardien ghanéen en dehors de la surface de réparation. Au lieu du carton rouge comme le stipule le règlement, l’arbitre ivoirien a préféré lui exhibé un carton jaune. Le jeune Badu, sacré à  juste titre comme l’homme du match, a été le bourreau de l’équipe malienne. Après avoir frappé le montant gauche de Mamadou Samassa, il va contraindre Adama Tamboura à  la faute dans la surface de réparation à  la 36ème minutes. l’arbitre siffle le penalty qui sera victorieusement transformé par Wakaso. En deuxième période, les changements opérés par Cateron n’apporteront pas grand-chose au jeu malien. L’intégration de Modibo Maà¯ga , de Samba Sow et Mahamadou Samassa à  l’attaque ne fera pas fléchir la défense ghanéenne décidée à  conserver sa courte avance. Chose que les Black Stars réussiront jusqu’au coup de sifflet final. Le Ghana ravi ainsi la première place au Mali qui n’aura besoin que d’un seul point le lundi prochain face à  la RDC pour gagner son ticket pour les quarts de finale. La surprise de la journée d’hier est venue des Nigériens qui ont déjoué tous les pronostics en tenant en échec les protégés de Claude Leroy visiblement déçu par le nul vierge. Un nul aux allures de victoire pour le Niger qui évite une sortie prématurée comme en 2012. Mieux il empoche son premier point en phase finale de la CAN en deux participations.

CAN 2013 : le Ghana se relance contre le Mali

Accrochés dès l’entame du tournoi par la RDC (2-2) après avoir mené 2-0, les Black Stars étaient dos au mur avant de croiser les Aigles maliens et se devaient de justifier leur rang de prétendants à  la victoire finale. Leur prestation a certes laissé à  désirer mais l’essentiel était de renouer avec le succès pour chasser les doutes et s’assurer un dernier rendez-vous sans stress contre le Niger, l’équipe la plus faible de la poule, lundi. Mission remplie au bout de trente-huit minutes, Wakaso transformant un penalty sifflé pour une faute de Tamboura sur Badu. Revers de la médaille, le buteur sera automatiquement suspendu pour le troisième match du premier tour puisqu’il a récolté son deuxième carton jaune à  la CAN pour avoir soulevé son maillot et montré un tee-shirt avec l’inscription « Allah is great » (« Allah est grand »). Un nouveau faux pas aurait fait désordre pour une nation habituée à  jouer les premiers rôles en Coupe d’Afrique (quatre fois vainqueur, finaliste en 2010, demi-finaliste en 2008 et 2012), même si les Ghanéens sont arrivés en Afrique du Sud sans une bonne partie de leurs vedettes « européennes ». Pour les Maliens, troisièmes de la dernière édition et bien décidés à  amener un peu de joie à  leur pays plongé dans un conflit contre les groupes islamistes, tout reste mathématiquement possible, mais le billet pour le Top 8 passera forcément par un résultat positif contre la RDC de Claude Le Roy. La partie, disputée sur un faux rythme, a de nouveau mis en lumière les failles des Ghanéens, capables d’éclairs mais toujours friables en défense et laissant parfois trop de latitude à  leurs adversaires. Bonne nouvelle cependant pour le sélectionneur James Appiah : la renaissance d’Asamoah Gyan, qui s’est démultiplié en attaque et s’est montré dangereux à  plusieurs reprises (13e, 50e). Heureusement pour les Black Stars, qui ont tout de même trouvé la barre transversale sur une tête de Badu (32e), le potentiel offensif du Mali était trop limité pour espérer quoi que ce soit, le géant Diabaté s’emmêlant souvent les pinceaux en attaque. La rentrée en seconde période de Maà¯ga, remis de sa blessure à  la cuisse, n’a pas changé grand chose, les Aigles s’en remettant toujours à  la vista de leur capitaine Keita, auteur d’un magnifique coup franc en début de match (8e). LA RDC BUTE SUR LE NIGER La RDC de Claude Le Roy s’est pour sa part montrée incapable de dominer le Niger (0-0) et ne s’est pas facilité la tâche dans l’optique de la qualification pour les quarts de finale, jeudi à  Port Elizabeth dans l’autre match du groupe B. Après avoir affiché de belles promesses face au Ghana (2-2), les Congolais partaient largement favoris contre une équipe considérée comme la plus faible de la poule et qui n’avait jamais inscrit le moindre point dans une Coupe d’Afrique. Mais ils sont totalement passés à  côté de leur rendez-vous et vont désormais se coltiner une rencontre couperet contre le Mali, lundi, pour tenter d’intégrer le Top 8 continental comme lors de leur dernière apparition dans le tournoi en 2006. La septième CAN de Claude Le Roy, un record, pourrait donc cette fois tourner court, à  moins d’un sursaut de ses troupes, totalement méconnaissables quatre jours après leur démonstration contre les Black Stars. Ses joueurs ont-ils fait preuve de suffisance ? Malgré leur supériorité technique évidente, ils n’ont en tout cas jamais réussi à  trouver l’ouverture alors que le Niger, fidèle au tempérament de son sélectionneur Gernot Rohr, a une nouvelle fois misé sur le physique et un jeu très rugueux pour essayer de s’en sortir. La RDC peut même remercier le poteau, qui a repoussé un tir de Modibo Sidibé (5e) ou les arrêts de Kassali sur les tentatives de Maazou (53e, 60e). Mais Le Roy aura surtout noté l’inefficacité chronique de ses joueurs offensifs, qui ont gâché de nombreuses grosses situations, à  commencer par Mbokani. Le joueur d’Anderlecht, tout juste sacré Soulier d’or 2012 en Belgique, a fait preuve d’une rare maladresse. Le dribbleur Mputu a de son côté été totalement muselé par la défense nigérienne et n’a quasiment pas existé. Sans le rendement habituel de ses deux leaders d’attaque, la RDC ne pouvait pas espérer grand-chose.

CAN 2013 : Belle entrée en matière pour le Mali face au Niger

Les Aigles du Mali ont réussi leur première sortie hier à  la Coupe d’Afrique des Nations de football(CAN) 2013 en s’imposant face aux Mena du Niger par la plus petite des marques 1-0. Avec un stade peu rempli, à  Port Elizabeth ce 20 janvier aux environs de 18 heures. Les aigles ont donné ainsi une belle victoire au Mali en battant le Niger le jour ou l’armée malienne fêtait son 52è anniversaire. Ce match n’était pas très évident,car quelques jours avant, les aigles affirmaient se préoccuper pour le Mali. Du coup, le Mali s’installe provisoirement dans le fauteuil de leader du groupe B. Le but de la victoire a été inscrit par l’emblématique capitaine des Aigles, Seydou Kéita à  la 84 èmeminute. Il recevait un centre lumineux de Fousseyni Diawara sur le côté droit mal apprécié par le gardien nigérien. Occasions manquées Auréolé de sa troisième place à  la dernière CAN, le Mali a abordé la rencontre avec la faveur des pronostics face au Niger, novice qui est à  sa deuxième participation. Au finish, il a empoché les trois points de la victoire. La première sortie victorieuse des nôtres a cependant laissé un arrière gout d’inachevé. Le 4-3-3 de l’entraineur Patrice Carteron n’a pas produit l’effet escompté. En effet les joueurs ont étalé des lacunes dans le jeu, ce qui explique le score étriqué face à  une équipe à  portée de main. Le onze national a gagné sans convaincre produisant un football loin d’être attrayant. A part la défense qui a su relativement tiré son épingle du jeu, les Aigles ont failli dans tous les autres compartiments du jeu. Le milieu de terrain avait du mal à  retrouver ses marques. l’attaque était orpheline de Modibo Maàga, le géant Cheick Tidiane Diabaté, en manque d’inspiration hier n’a pas pu exploiter les coups francs du jeune Mahamane Traoré. Incapable de percer la défense nigérienne, les joueurs maliens ont misé sur les frappes aux abords de la surface de réparation. Le milieu est resté amorphe laissant par moment l’initiative du jeu à  l’adversaire. Il a fallu l’introduction de Samba Diakité, sociétaire des KPR en Angleterre pour donner du tonus au jeu. Patrice Carteron doit tirer les leçons de ce premier match laborieux pour mieux aborder la deuxième rencontre mercredi prochain face à  un adversaire coriace, le Ghana qui veut se relancer dans la compétition après avoir trébuché hier face à  la RDC. Pour cela, un changement tactique s’impose impliquant aussi un changement dans le choix des hommes.

Festival sur le Niger : quand Ségou tend la main à Tombouctou…

La terre rouge de Ségou, ses 4444 balanzans, ses potières au bord du fleuve et ses nuits endiablées, faisaient rêver les festivaliers qui attendaient impatiemment le mois de février pour revivre la grande fête de Ségou. Chaque année, Mamou Daffé et son équipe accueille près de 20 000 aficionados, d’Europe ou d’ailleurs, pour s’enthousiasmer au son des rythmiques locales, du Nyaga du festival ou des concerts grandioses de la grande scène Da Monzon sur les berges du fleuve Djoliba… Cette année, la crise risque de ternir la fête. Ségou, la capitale de royaume bambara, Ségou la terre des Diarra, des Coulibaly, rois fondateurs de la vieille cité impériale est à  mi chemin entre Bamako, à  260km et Mopti à  800km, base de l‘armée malienne. Dans ses environs, ces derniers mois, notamment vers Diabaly et autres localités, de nombreux djihadistes en route pour le nord ont été signalés. Un incident regrettable a eu lieu à  Diabaly, lorsque 16 prédicateurs de la secte Dawa, ont été tués dans une bavure policière par les forces de l‘ordre maliennes. Autant dire que la région n’est plus un endroit sûr depuis que les islamistes ont pris le contrôle du nord Mali et que des risques d’attentats sont signalés partout, et notamment dans les grands rassemblements de foule. Pour les festivaliers européens, le rendez-vous risque d’être reporté. Restera quand même les locaux et quelques journalistes curieux de sillonner la zone en marge du festival, qui cette année doit se tenir du 12 au 17 février 2013. « Moi J’irai quand même au festival, C’’est mon rendez-vous culturel de l’année, impossible de rater ça ! », témoigne Issa, habitué de la manifestation. D’autres comme Carole, n’ont aucune envie de fouler Ségou, ni de respirer sa poussière rouge : « La o๠il y a plus de 5 personnes rassemblées, je préfère éviter de m’y trouver ». On l’aura compris, l’ambiance n’est plus trop à  la fête mais à  la prudence. Tombouctou, ville à  l’honneur Comme pour tendre une main à  ce Nord Mali en proie à  l’insécurité, les organisateurs du festival sur le Niger de Ségou ont malgré tout décidé de faire un geste, en désignant Tombouctou son « Festival Au désert » qui n’aura pas lieu dans les sables agités d’Essakane o๠salafistes et fous d‘Aqmi patrouillent désormais. Un beau geste quant on sait qu’un vernissage se tiendra aussi le 12 janvier à  Ségou pour lancer l’évènement. « Quand le Nord était en fête », C’’est le titre de cette exposition, qui sera couplé avec le lancement d’un Musée dédié au Festival sur le Niger, explique Mohamed Kanouté, membre de l’équipe d’organisation. Ainsi Ségou accueillera la Caravane culturelle de Tombouctou avec une forte délégation d’artistes venus du nord, les troupes locales, les groupes tamasheq comme Tartit, des voix comme Haira Arby, Tchalé Arby, Vieux Farka Touré; Il faudra aussi compter sur de belles animations comme l’exposition sur les Instruments et rythmiques de musique Songhoi et Kel Tamasheq ( Bèla, Touareg et Maure)…En somme, les cultures du nord se mêleront aux influences mandingues et bambaras du Sud, entre Korèduga et danses de chasseurs. Un métissage culturel qui promet. Alors, malgré la crise, les menaces, tous au Festival sur le Niger de Ségou !

Mise en valeur des terres de l’Office du Niger : l’Uemoa s’implique

l’Office du Niger est ce vaste périmètre agricole de près de 1 million d’hectares, cultivables, situé sur le delta intérieur du Niger au Mali, à  environ 250 km en aval de la capitale Bamako. Depuis 1932, date de sa création, seulement 100 000 hectares de terres irriguées sont exploités aujourd‘hui . A l’époque, le président ATT avait déclaré vouloir faire de cette zone l’un des greniers agricoles du Mali. Les responsables de l’UEMOA l’ont bien compris et organisent à  Bamako depuis lundi, un atelier régional de lancement d’activités agricoles et de gestion la zone Office du Niger, particulièrement dans le cercle de Touraba. Objectif, sécurité alimentaire D’après Ibrahima Diémé, commissaire à  l’Uemoa, la politique agricole de l’Union vise d’abord à  accroà®tre la sécurité alimentaire, mais aussi à  lutter contre la pauvreté des exploitants agricoles. s’il faut aider à  satisfaire les besoins alimentaires, il faut également subventionner leurs activités. Le défi de la zone Office du Niger réside surtout dans l’aménagement de surfaces cultivables et dans la mise à  disposition des terres aux ressortissants de l‘Union. l’agriculture contribue en effet à  hauteur de 30% dans le PIB de l’Union et touche près de 70% des populations. A Kandjourou, un projet pilote de 11000 hectares est en voie d’aménagement avec l’aide des experts de l‘Union, tout comme à  Touraba, sur environ 2198 hectares, de quoi susciter un réel engouement pour l’agriculture. Reste les aménagements, la maà®trise de l’eau et des ouvrages. En lair, le projet de l’UEMOA au Mali, comporte trois axes majeurs : – Le développement des infrastructures – La mise en valeur agricole des investissements – Et la composante organisation et gestion des projets agricoles. Pour une agriculture compétitive et diversifiée La cible, ce sont les paysans autochtones, les exploitants agricoles et les gros investisseurs. En substance, on pourrait y produire, 10000 tonnes de riz à  l’année, 2500 tonnes de Mais, 200 tonnes de blé, 1000 tonnes de gombos ou encore 150 tonnes de produits piscicoles à  titre d‘exemple. Au total, un valeur ajoutée de près 250 millions par an pour l’Union. Si dans ses objectifs premiers, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, vise l’intégration régionale, celle-ci peut aussi se faire par l’agriculture, grâce à  la libre circulation des personnes et des biens, mais aussi par une collaboration forte avec les autorités nationales de chaque pays membre. Pour le Dr Yaranga Coulibaly, ministre de l’Agriculture, «Â le projet de l’Uemoa, est une chance pour la mise en valeur croissante des terres de l‘Office du Niger, o๠l‘eau est un don du ciel, surtout, lorsque dans d’autres zones, la baisse des productions de certaines céréales a été provoquée par les bas niveaux fluviaux. Le projet UEMOA pourrait ainsi combler les besoins nationaux et à  terme, booster la compétitivité du Mali en matière agricole. En résumé, le passage d’une agriculture de subsistance à  une agriculture compétitive sur le plan mondial.

Production sucrière : Nsukala SA inaugure sa troisième usine à Sissako

C’est en compagnie du Premier ministre et du ministre du Commerce et de l’industrie, Abdel Karim Konaté, qu’a été inauguré ce lundi 12 novembre la troisème usine de production sucrière Nsukala SA, en plein coeur du village de Sissako, dans la commune rurale de Benwani(région de Ségou) après Séribala et Dougabougou. L’usine a été réalisée par SINO LIGHT, un groupe industriel chinois à  hauteur de 80 milliards de FCFA. N.SUKALA S. A a une capacité de production de 104 000 tonnes de sucres blanc et 9.600.000 litres de l’alcool. Elle est construite avec les équipements les plus modernes. Cette usine est une opportunité pour les jeunes diplômés sans emploi avec une possibilité de 750 travailleurs permanents et environ 10500 saisonniers. Le premier ministre Cheick Modibo Diarra, après avoir procédé à  la coupure du ruban symbolique, a visité l’usine. A la fin de cette visite, il a déclaré que lorsque cette usine atteindrait sa capacité de production pleine, combinée avec celle de Dougabougou, le rendement augmenterait : « notre pays consomme 250 000 tonnes de sucre par an. Il faudrait que nous puissions continuer jusqu’à  l’autosuffisance alimentaire et faire sorte que le Mali devienne un exportateur mondial. 10 tonnes du sucre pour les réfugiés du nord Pour le ministre de l’industrie et du commerce Abdel Karim Konaté, l’usine de sucrerie est la réponse que le gouvernement entend apporter à  l’anomalie qui consistait à  importer au prix fort des produits que le Mali est pourtant en mesure de produire. « Véritable trait d’union entre l’agriculture et l’industrie, cette sucrerie est une meilleure expression de notre amitié avec la République Populaire de Chine et du Mali. » La capacité de production de cette usine ne couvre pas forcément les besoins nationaux (250 000 tonnes), mais elle comble une bonne part de déficit en sucre et contribue à  rééquilibrer la balance commerciale. Du coté des chinois, Yu Haixing, le Directeur général du groupe SINO LGHT explique que la réalisation de cette usine renforce la coopération sino-malienne : « Depuis la négociation officielle sur le projet NSUKALA avec le gouvernement malien en 2006, puis l’inscription de la société au tribunal de commerce en 2009 et le démarrage de construction en 2010, le projet N Sukala a obtenu le soutien et l’appui du Mali » a rappelé Yu Haixing. Les dix premières tonnes que l’usine fournira seront remises au ministère de l’Action Humanitaire pour aider les personnes réfugiées du nord. Le groupe envisage dans l’avenir de résoudre les problèmes de terrain pour la culture de la canne à  sucre grâce à  N SUKALA avec l’aide du gouvernement malien. Pour le maire de la commune rurale de Béwani, et le chef du village de Sissako, cette usine installée dans leur localité va offrir de l’emploi auxjeunes. La cérémonie a regroupé non seulement les hommes d’affaires chinois et maliens mais aussi les autorités politiques, administratives et traditionnelles du Mali.

Mali : la France en pointe contre Aqmi

Le principe d’une intervention militaire contre Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) est désormais acquis. Les capitales des pays concernés travaillent activement à  l’élaboration d’un scénario politico-militaire destiné à  débarrasser la région de la menace terroriste. Parce qu’elle est ciblée par Aqmi, la France est à  l’avant-garde de la future opération, dont l’ossature sera composée des forces de la Cédéao, la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest. Enlisées en Afghanistan depuis plus de dix ans, victimes de coups de rabot budgétaires qui grèvent leurs effectifs, les armées françaises ont prévenu que leur participation aux opérations extérieures se limiterait dorénavant à  un cadre multilatéral. Le passé colonial de la France et la menace qui pèserait sur la vie des otages si Paris était en première ligne dans le Sahel plaident également pour la modération. «Nous voulons seulement avoir un rôle de facilitateur. Pas question d’envoyer des troupes au sol», explique un diplomate français. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a promis une «aide logistique» pour aider à  résoudre la crise. Des Forces spéciales françaises dans la région Mais la France s’impatiente. Une centaine de membres des Forces spéciales françaises ont déjà  été déployés dans la région. Ils devraient être prochainement renforcés, notamment par les commandos de la Marine nationale. L’aide française comprend également des avions de patrouille maritimes, qui récoltent du renseignement, et un système de surveillance basé au Niger. Selon les hypothèses envisagées, notamment à  Paris, il s’agirait de former une force d’action de quelques centaines d’hommes pour reconquérir le nord du Mali, occupé depuis plusieurs mois par les groupes armés islamistes. Un noyau dur de 40 hommes, un premier cercle de 200 à  400 hommes et une piétaille de 3000 à  4000 hommes forment cette nébuleuse islamiste. «Ce n’est pas la campagne de Russie», commente un bon connaisseur du dossier. «Ils sont finalement assez peu nombreux. Un millier d’hommes occupe une partie d’un à‰tat qui n’existait plus», poursuit-il. L’opération ne doit cependant pas se limiter à  «donner un coup de pied dans la fourmilière puis s’en aller, prévient un spécialiste du dossier. Il faut inscrire l’action dans la durée, sinon le problème resurgira six mois plus tard». Selon le quotidien el-Khabar, un journal algérien bien informé sur les questions sécuritaires, les forces spéciales françaises entraà®neraient des militaires africains en Libye. «Ce n’est pas une information qui m’étonne. Les Français ont des intérêts dans la région, en Libye comme au Niger. Mais une intervention demande de la prudence et du doigté en raison de l’enchevêtrement d’acteurs aux alliances incertaines et de l’influence de puissances étrangères qui ont leur propre agenda», estime Liess Boukra, l’ex-directeur du CAERT, un centre d’étude du terrorisme basé à  Alger. L’Algérie, qui tient à  maintenir la pression terroriste hors de ses frontières – et si possible à  la repousser vers les pays d’Afrique subsaharienne -, refuse toute ingérence dans le Sahel. Cette position ne l’empêche pas d’entretenir des liens ambigus avec certains protagonistes de la crise, comme les islamistes touaregs d’Ansar Dine qui contrôlent Kidal, l’une des grandes villes du nord du Mali. «Il y a un côté trouble dans l’attitude d’Alger», déplore un diplomate français. Les Tchadiens en embuscade Le dispositif français pourrait être renforcé pour combler les lacunes de la Force africaine d’intervention. Le Niger a annoncé son intention de fournir des troupes et le Burkina Faso ainsi que le Sénégal pourraient le suivre. Des renforts venus du Tchad, un pays o๠la France dispose de bases militaires, pourraient participer activement à  l’opération. Mais les combattants tchadiens, aguerris au combat dans le désert, font peur à  leurs voisins en raison de leur réputation de soldats incontrôlables. De leur côté, les Maliens sont divisés et leur armée détruite. Or tout le monde sait que la Cédéao ne pourra guère jouer davantage qu’un «rôle tampon» dans cette affaire, selon les mots d’un diplomate. «Ses capacités militaires sont limitées. La Cédéao ne pourra jamais être en mesure de former le noyau dur de l’intervention.» Pour épauler les Africains, la Grande-Bretagne s’est rangée aux côtés de la France. Entre les deux pays, «la coopération est excellente», confie un officier. Les Allemands et les Polonais ont promis un soutien en matière de renseignement. Les Italiens et les Espagnols, leur concours politique. Les Russes ont assuré qu’ils ne bloqueraient pas le Conseil de sécurité de l’ONU pour une opération destinée à  lutter contre le terrorisme international. Les Chinois semblent partager ce point de vue. Quant aux Américains, ils ont offert leur soutien, en matière de renseignement notamment, tout en refusant le premier rôle. Plusieurs étapes, difficiles à  négocier, doivent encore être franchies avant le déclenchement de l’opération. Le président par intérim Dioncounda Traoré a demandé à  la Cédéao d’aider le Mali à  restaurer son intégrité territoriale. Il pourrait adresser la même demande à  New York le 26 septembre, à  l’occasion d’une conférence internationale qui se tiendra en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. Si les Maliens refusent tout déploiement de forces étrangères au Sud, Bamako a donné un discret feu vert à  la reconquête du Nord. Un émissaire spécial pour le Sahel va être nommé. Le nom du diplomate gabonais Jean Ping est évoqué. Son rôle serait d’associer l’Union africaine (UA) au dossier.

Football : Il faudra compter sur « l’Office du Niger Sport » de Ségou

Il aura fallu seulement huit mois à  l’Office de Niger Sport (ONS) pour s’imposer dans le championnat de Ségou et rejoindre l’élite nationale. Créé le 6 septembre 2011 à  l’issue de l’assemblée générale des agents et travailleurs de l’Office du Niger, l’OMS dispose est depuis le 11 novembre un club affilié à  la Fédération malienne de football. Finis les matchs contre les petites équipes régionales. Depuis le lancement de sa précédente saison en janvier contre le Stade Malien, l’ONS joue dans la cour des grands. l’équipe regorge de jeunes talents dénichés à  Ségou, auxquels il faut ajouter plusieurs joueurs prêtés par l’AS Bakaridian, l’AS Markala, le FC St Barthélemy pour renforcer l’équipe. Jules Dembélé, latéral droit de l’équipe, ne regrette pas de jouer dans ce club qui, espère-t-il, va faire évoluer sa carrière. « C’est le club de l’espoir pour le football ségovien en particulier et pour la jeunesse en général », dit-il avec certitude. Avec la fulgurante percée de l’ONS et l’AS Bakaridjan, la région de Ségou dispose désormais de deux équipes en première division. Le président du club, Barou Soumbonou, député à  l’Assemblée nationale et ancien maire de Markala, est évidemment comblé par le parcours de son club.

La France et le Niger inquiets par la menace jihadiste dans le nord du Mali

François Hollande redoute « l’installation de groupes terroristes » dans cette région. Pour Mahamadou Issoufou, il s’agit d’une menace pour la région mais aussi « pour le monde ». l’option militaire, sous l’égide des Nations unies, est de plus en plus envisagée. Après avoir reçu le président béninois et actuel président de l’Union africaine, Boni Yayi, il y a deux semaines, le président français a reçu, cette fois-ci à  l’Elysée, Mahamadou Issoufou – deux entretiens qui ont porté sur un même sujet : la crise malienne et la menace jihadiste. La présence de groupes terroristes venus de pays étrangers se confirme, selon le chef d’Etat français, lors de la conférence de presse, à  l’issue de l’entretien. « Il y a une intervention extérieure qui déstabilise le Mali et qui installe des groupes dont la vocation est une intervention qui va bien au-delà  du Mali, en Afrique et peut-être au-delà  », a-t-il déclaré. Le président nigérien Mahamadou Issoufou a, lui, précisé qu’il s’agit de « jihadistes afghans, pakistanais, en tout cas étrangers au Mali qui entraà®neraient des groupes terroristes ». Soutien de la France et des Etats Unis François Hollande a par ailleurs confirmé, implicitement, son accord à  un soutien logistique français. Il a notamment précisé que la France ainsi que « d’autres puissances se mettant au service des Nations unies » appuieront la résolution qui sera présentée par la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine, au Conseil de sécurité de l’ONU, si une intervention militaire était décidée. l’option militaire de plus en plus envisagée Le président nigérien veut croire à  une solution négociée mais, dit-il, « si on ne peut pas, nous serons obligés de recourir à  la guerre ». Il est vrai que, pour le moment, les efforts visant à  régler, par le dialogue, la crise dans laquelle a sombré le Mali, se sont avérés impuissants. Le sud du pays se trouve toujours sans institutions stables et le nord est totalement fragmenté par des groupes terroristes. Les risques de voir au Mali ce qui se passe en Somalie, renforcent les partisans d’une intervention militaire. C’’est le cas du chef d’Etat béninois Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine et des présidents nigérien et guinéen qui se sont rencontrés à  Conakry le week-end du 9 et 10 juin. Mahamadou Issoufou mais aussi Alpha Condé se sont clairement positionnés en faveur d’une intervention militaire pour, à  la fois, sécuriser la transition à  Bamako et chasser les groupes islamistes dans le nord du Mali. l’Algérie, pays considéré comme la puissance régionale incontournable dans la résolution du conflit, pourrait s’inscrire dans cette logique, faute de pouvoir régler la crise autrement. Dans cette hypothèse, Alger ne s’impliquerait pas directement mais pourrait apporter un soutien logistique à  une opération militaire. A ce sujet, des sources régionales, contactées par RFI, ont précisé que deux officiers maliens loyalistes, les colonels Ould Meidou et Gamou, ont été reçus, au début du mois de juin, à  Alger. Les Algériens, dans leur rôle de médiateur, pourraient ainsi chercher des partenaires locaux pour imposer la paix au Nord et les deux officiers pourraient, en tout cas, constituer le noyau autour duquel l’armée malienne, appuyée par la communauté internationale, pourrait envisager la reconquête du Nord. Otages français enlevés au Mali La situation des six Français retenus en otage au Sahel a également été au coeur des entretiens entre les présidents Mahamadou Issoufou et François Hollande. Quatre Français, employés du groupe nucléaire Areva et de son sous-traitant Satom, ont été enlevés à  Arlit dans le nord du Niger, le 16 septembre 2010, avec trois autres personnes, libérées depuis. Par ailleurs, deux autres Français ont également été enlevés par des hommes armés dans leur hôtel, à  Hombori, dans le nord du Mali. Cela fait 200 jours que Philippe Verdon et Serge Lazarevic ont été kidnappés par al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Une quarantaine de parents et amis des deux otages français se sont rassemblés, ce lundi 11 juin, sur le Parvis des droits de l’homme, à  Paris. Le président nigérien a déclaré que, selon les informations disponibles, ils étaient « vivants » et « en bonne santé ». Invité de RFI, Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe Verdon, regrette que ces propos n’apportent pas plus de précisions sur le sort des deux hommes.

Le Téléthon pour la Paix, le nouveau défi d’Alphadi

De lui on connaissait les défilés aux quatre coins du monde pour défendre le savoir faire des artisans nigériens. Depuis 1998 au milieu des dunes du désert nigérien, il donne rendez-vous tous les deux ans aux stylistes du continent à  ceux de la diaspora pour le Festival international de la mode africaine, le FIMA. Malgré les réactions violentes des islamistes, au fil des ans le festival est devenu la vitrine du Niger. Cette fois, Alphadi se mobilise pour les populations du nord. Pour leur venir en aide, le créateur de mode a décidé d’organiser le 2 juin prochain au Palais des congrès de Niamey, un téléthon dont les recettes leur seront remises. Au cours de cette soirée, il y aura des défilés de mode et des prestations d’artistes de la sous-région. ‘’C’’est ma manière de soutenir ces frères et sœurs qui souffrent car les Maliens et les Nigériens sont un même peuple », dit Alphadi. Le téléthon pour la Paix, qui mobilisera des artistes maliens et nigériens, permettra de récolter des fonds pour venir en aide aux cinq mille réfugiés qui ont fui les villes de Kidal, Tombouctou et Gao. Dans le nord Mali, Amnesty International avait tiré la sonnette d’alarme, dans son dernier rapport, sur les déplacements massifs de population au Nord Mali. Beaucoup ont pris la direction du Niger voisin, d’autres de l’Algérie ou le sud du Mali. Ils seraient plus de 200000 aujourd’hui. Ceux qui ont trouvé refuge dans les camps, souffrent de malnutrition aigue, de conditions sanitaires et médicales déplorables, malgré l’aide qui s’achemine d’un peu partout. Rendez-vous à  Niamey le 2 juin pour le Téléthon de la Paix au Sahel.

Football: ONS, ça promet!

Créé le 6 septembre 2011 à  l’issue de l’Assemblée générale des agents et travailleurs de l’Office du Niger, « Office du Niger Sports » (ONS), peut être considéré comme la pépinière des talents du football malien. Le club dispose désormais d’un statut de club affilié à  la Fédération malienne de football (FMF). Il a reçu le feu vert de l’instance dirigeante du football national le 11 novembre dernier sous le N°618 et participe dès cette année au championnat régional de la ligue de Ségou grâce au dynamisme de son président Banou Soumounou, Député à  l’Assemblée nationale. Depuis son entrée en fonction, l’entraineur Djibril Diop s’attelle à  créer une atmosphère conviviale entre ses poulains. Il estime que C’’est grâce à  cela que l’équipe peut aller de l’avant en engrangeant de bons résultats. Et déjà , les victoires de l’équipe ne se comptent plus. Evoluant en 2ème division de la Ligue régionale de Ségou, ONS travaille activement à  se hisser en 1ère division. Un groupe homogène l’équipe regorge de jeunes talents dénichés dans la ville de Ségou. Et le staff technique reste très concentré sur le renforcement de la qualité en sein de l’équipe. C’’est pourquoi elle a reçu en renfort des joueurs prêtés par des clubs comme l’AS Bakaridian, l’AS Markala, le FC St Barthélemy. Un certain nombre de joueurs seraient aussi venus du Nigeria. Jules Dembélé, latéral droit de l’équipe ne regrette nullement d’avoir jeté son dévolu sur ce club o๠travail, rigueur, assiduité sont les maitres mots. Il pense que sa carrière de jeune footballeur peut bien s’ouvrir grâce à  son club. « C’est le club de l’espoir pour le football ségovien en particulier et pour la jeunesse en général », déclare-t-il. « Leger » Traoré, prêté par l’AS Markala dit avoir choisi l’ONS « parce que C’’est un tout nouveau club. En plus, J’y ai beaucoup d’anciens coéquipiers et quand on joue avec ces anciens coéquipiers, on se connait et notre manière de jouer s’en ressent ». ONS, une équipe à  suivre, donc !

Bassin du fleuve Niger : Les engagements de Marseille

l’accès à  une eau saine est reconnu par les Nations Unies comme un droit, depuis juillet 2010. Un droit qui est loin d’être une évidence pour les quelques 100 millions de personnes qui vivent dans le Bassin du Fleuve Niger. Comme ailleurs dans le monde, pour les populations du Bassin, vivre au bord du fleuve ne veut pas forcément dire avoir de l’eau à  boire et pour les besoins vitaux. De nombreuses initiatives ont été entreprises, au long des années, avec des succès plutôt mitigés. Or, avec les changements climatiques et leurs effets négatifs sur les ressources en eau, les problèmes d’accès ne feront que prendre de l’ampleur. La Fondation Chirac en entrepris depuis quelques années de travailler avec les pays du Bassin pour y trouver des solutions pérennes. Ainsi, Bamako avait accueilli les 17 et 18 octobre 2011, « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger », une rencontre internationale à  laquelle avait participé quatre chefs d’Etat, Amadou Toumani Touré du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Idriss Déby du Tchad, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, des représentants de nombreuses institutions internationales, des gouvernements des neuf pays du bassin, des ONG, des responsables du secteur privé… et près d’un millier de participants, dont une grande majorité représentant la société civile. Ils s’étaient alors engagé à  identifier les solutions pour la survie du Fleuve Niger et des populations qui en dépendent. Le Forum Mondial de l’Eau de Marseille qui se veut celui des « solutions » est donc le cadre idéal pour se pencher sur ses solutions identifiées et les transformer en engagements fermes, en l’occurrence en ce qui concerne l’accès à  l’eau et à  l’assainissement. Pour Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies, l’accès à  l’eau et à  l’assainissement doit figurer désormais parmi les priorités des engagements internationaux. Les solutions existent : l’excuse de l’ignorance ne peut plus être invoquée. Le président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, également président de l’Autorité du Bassin de Niger a indiqué que les pays signataires étaient déterminés à  développer le droit à  l’eau et à  l’assainissement, intégrer dans les budgets nationaux la priorité pour l’accès à  l’eau et à  l’assainissement, optimiser la consommation, favoriser l’irrigation. La signature de ces engagements marquent l’aboutissement des travaux consentis par les responsables politiques, les experts et les représentants de la société civile au cours du forum de Bamako. l’accès à  une eau saine est reconnu par les Nations Unies comme un droit, depuis juillet 2010. Un droit qui est loin d’être une évidence pour les quelques 100 millions de personnes qui vivent dans le Bassin du Fleuve Niger. Comme ailleurs dans le monde, pour les populations du Bassin, vivre au bord du fleuve ne veut pas forcément dire avoir de l’eau à  boire et pour les besoins vitaux. De nombreuses initiatives ont été entreprises, au long des années, avec des succès plutôt mitigés. Or, avec les changements climatiques et leurs effets négatifs sur les ressources en eau, les problèmes d’accès ne feront que prendre de l’ampleur. La Fondation Chirac en entrepris depuis quelques années de travailler avec les pays du Bassin pour y trouver des solutions pérennes. Ainsi Bamako avait accueilli les 17 et 18 octobre 2011, « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger », une rencontre internationale à  laquelle avait participé quatre chefs d’Etat, Amadou Toumani Touré du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Idriss Déby du Tchad, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, des représentants de nombreuses institutions internationales, des gouvernements des neuf pays du bassin, des ONG, des responsables du secteur privé… et près d’un millier de participants, dont une grande majorité représentant la société civile. Ils s’étaient alors engagé à  identifier les solutions pour la survie du Fleuve Niger et des populations qui en dépendent. Le Forum Mondial de l’Eau de Marseille qui se veut celui des « solutions » est donc le cadre idéal pour se pencher sur ses solutions identifiées et les transformer en engagements fermes, en l’occurrence en ce qui concerne l’accès à  l’eau et à  l’assainissement. Pour Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies, l’accès à  l’eau et à  l’assainissement doit figurer désormais parmi les priorités des engagements internationaux. Les solutions existent : l’excuse de l’ignorance ne peut plus être invoquée. Le président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, également président de l’Autorité du Bassin de Niger a indiqué que les pays signataires étaient déterminés à  développer le droit à  l’eau et à  l’assainissement, intégrer dans les budgets nationaux la priorité pour l’accès à  l’eau et à  l’assainissement, optimiser la consommation, favoriser l’irrigation. La signature de ces engagements marquent l’aboutissement des travaux consentis par les responsables politiques, les experts et les représentants de la société civile au cours du forum de Bamako.

Les Mille et une vies du Festival sur le Niger

Arrivés à  Ségou, après 2h30 de route sinueuse et chaotique, la vue des Balanzans donne le tournis. Y’en t-il vraiment 4444 ? Légende peut-être, mais vous avez bel et bien pénétré dans la cité historique du roi Da Monzon. Le festival de Ségou, initié par Mamou Daffé est devenu au fil des ans une vritable institution pour la ville de Ségou. Pour sa 8è édition, les organisateurs ont fait les choses en grand et reconstitué pour l’ouverture officielle, l’entrée triomphale du roi de Ségou, sur les notes du Super Biton de Ségou. Sur le fleuve, les spectateurs pouvaient apercevoir les petites lumières scintiller de nuit sur le Djoliba… «Â Nous entrons dans un nouveau cycle de 7 ans, il s’agit maintenant de voir ce qu’on va faire pendant les sept prochaines années », déclarait Mamou Daffé à  la presse. 7 ans de festival, d’expériences vécues, de consolidation d’une équipe, de bénévoles, d’artistes et d’amis du festival, tous voués à  une seule cause. Faire de Ségou, une plateforme d’art, de créativité et de rencontres entre visiteurs, festivaliers et entrepreneurs culturels. Pari réussi ? Pour Mamadou Fanta Simaga, le parrain historique du festival, le festival sur le Niger entame sa phase de sagesse et de maturité. «Â Pour nous les journalistes, il ne faut pas que ce sentiment de « déjà  vu » nous envahissent, car nous aimons ce festival et nous voulons encore être surpris par lui », commentait ce correspondant d’un quotidien national et habitué du festival. A Korè, l’art explose Devant le centre culturel Korè, les Korè duga s’expriment et revisitent le patrimoine folklorique, les danses de troupes locales ou «Â Niaka » du festival. La foire elle a été inaugurée pour les artisans de Ségou et d’ailleurs et à  Korè, un nouvel épicentre du festival s’est crée depuis l’inauguration du centre culturel l‘an dernier . Expositions, scènes mythiques, l’on retiendra la prestation de Kar Kar et de Nainy Diabaté, qui ont fait swinguer le public, le One man show de Guimba National, o๠l’on a ri à  gorge déployée, la prestation inoubliable de l’Haà¯tienne Kettly Noel sur les voix de Pamela Badjogo et de Boroda le griot o๠la découverte de la danse contemporaine par le public ségovien habitué à  autre chose. Création et Développement l’aspect intellectuel n’a pas été occulté. Voire consacré. Mahamadé Sawadogo, un professeur d’Université Burkinabè a pu faire la corrélation entre « Création et Changement Social ». Même si la création n’est pas toujours moteur de changement social, dans toutes ses formes, théâtres, chans, danses, musique ou artisanat, elle est nécessaire et s’adapte surtout au contexte politique. l’Afrique vit de soubresauts politiques, qui ne sauraient être occultés par les artistes, comme a voulu le souffler le sénégalais Alpha Amadou Sy, qui a développé le thème « Création et Citoyenneté ». Sur le mythique bateau Kankou Moussa, amarré au Quai des Arts, à  défaut d’admirer les méandres du fleuve Niger, on a écouté le professeur Ismael Maiga discourir sur le thème : «Â Création et Développement ». [b A Ségou, la nuit est toujours plus intense que le jour. Après les inaugurations, place aux dédicaces de livres, notamment cet ouvrage «Â Maaya Entrepreunariat » de la hollandaise Godelieve Spaas, qui explique le concept d’humanisme et d’entreprenariat, sur lequel se base toute la dynamique du festival sur le Niger. Dans cet ouvrage, de nombreuses citations de Mamou Daffé, d’éminents acteurs culturels, nous aident à  comprendre, l’entreprise humaine et sociale de ce festival devenu une référence mondiale. Référence mondiale oui. Mais cela n’empêche en rien une programmation musicale de qualité. Cette année, l’affiche promettait. Abdoulaye Diabaté incontournable sur la scène du Quai des Arts, le sénégalais Pape Diouf énergique, l’américaine Heather Maxwell qui chante en bambara, Rokia Traoré sensuelle avec ses élégantes choristes sur le projet «Â Roots » et Lokua Kanza du Congo nous ont fait oublier le coup de trafalgar de l‘Ivoirien Meiway qui a désisté. Mais rendons un hommage mérité à  la diva Haira Arby, de Tombouctou qui a lancé un message de paix. Et le must samedi soir avec Salif Keita qui nous promet que la vie sera belle et que nos différences sont des richesses… , des paroles qui donnent de l’espoir à  tous les Bamakois qui ont envahi Ségou samedi soir… Ensuite, la foule s’est dispersée dans les Afters du festival o๠DJ Cyril a fait danser les noctambules à  la Fondation, d’autres ont pris d’assaut le night-club Mobaso pour une ambiance rétro et le Cinquantenaire a accueilli la jeunesse ségovienne. 6 jours, de folie, de fête, de réflexion, de découvertes plurielles, sensorielles, artistiques. C’’est tout cela le Festival sur le Niger. Dimanche soir, Pibo Marquez du Vénézuela, Bill Aka Kora du Burkina Faso et le masetro Cheikh Tidiane Seck, nous ont ému avec un final en apothéose sur les berges du Djoliba. l’année prochaine, le Festival renaà®tra à  lui-même pour nous faire vivre 1001 vies…

A Ségou, Haira Arby chante pour la paix

Elle n’était pas, peut-être pas, l’affiche la plus attendue dans la programmation de la 8ème édition du Festival sur le Niger de Ségou. Mais après sa prestation sur la grande scène «Â Da Monzon », la chanteuse de Tombouctou a ébloui le public. Haira Arby a littéralement volé la vedette ce soir là . Avec sa voix limpide, ses parures valorisant le patrimoine vestimentaire du Nord, «Â la voix du désert » s’est faite entendre dans une région du sud. Lorsqu’elle consacre deux morceaux à  la paix, les milliers de spectateurs s’enflamment. La symbolique ne passe pas inaperçue face à  la tribune occupée par les ministres de l’administration territoriale, de l’artisanat et de la culture. l’art au secours de la paix Loin des discours séparatistes de la «Â rébellion » du Mouvement national de libération de l’Azawad ( MNLA), Haira Arby (issue de cette zone de «Â rébellion », plaide pour la cohésion sociale et la fraternité entre les peuples du Mali. «Â J’ai été ému après cette soirée. Haira est une artiste du Mali, pas du Nord. Elle nous réconforte dans l’idée que notre pays restera uni », s’exclame un festivalier. « Malgré l’âge et le poids des années, Haira Arby garde une voix éternellement jeune et c’est ce qui plaà®t à  ses nombreux fans », ajoute Lalla, une habituée du festival. Artiste de la paix Du haut de ses 53 ans, Haira Arby a encore du timbre pour chanter et danser comme à  l’époque des biennales artistiques et culturelles des années 1970. D’origine Berabichetamachet (une ethnie du Nord), Haira est la seule chanteuse de sa famille. Malgré cette pression, à  11 ans, elle fait ses débuts avec un groupe culturel appelé Abaradjou. Très tôt son talent est découvert, puis elle devient membre de la troupe du cercle de Tombouctou, et soliste du groupe régional de Gao. En 1974, elle est désignée pour représenter la région à  Bamako à  la phase finale de la Biennale artistique et culturelle. Le coup d’essai fut un coup de maà®tre, car elle reçoit le troisième prix pour la meilleure interprétation vocale. Sa carrière musicale prometteuse est vite écourtée en 1976. Son père frustré à  l’idée de la voir abandonner ses études au profit des scènes de spectacles, lui interdit de se produire en public. Haira obéà®t et quitte l’orchestre de Tombouctou, puis se marie. Sept ans plus tard, elle revient devant le micro, et sa carrière s‘envole. Ambassadrice de la paix et de l’unité nationale, Haira Arby a de quoi inspirer la jeune génération de chanteurs du Nord.

Sagesse et maturité pour le festival sur le Niger…

Pharmacien de profession, Mamadou Fanta Simaga est un éminent homme de culture. Très tôt, il s’est intéressé à  la sociologie, l’histoire de son pays, et aux aspects mystiques de la société africaines. Homme de parole, mais aussi de sagesse, il accompagne le festival sur le Niger depuis des années. Un regard de vieux sage, il va sur ses 74 ans, Mamadou Fanta Simaga, s’est aussi impliqué dans la vie politique, en tant que député du CNID Faso Yiriwaton à  Ségou, de 1992 à  1997. Ségovien d’origine, Mamadou Fanta Simaga, a meme été élevé au grade de citoyen d’honneur de la région de Ségou, Chevalier de l’Ordre national du Mérite et de la Santé et Caducée d’or, de l’ordre des pharmaciens. Mamadou Fanta Simaga est surtout une bibliothèque vivante qu’il faut prendre le temps d’écouter au vu de la connaissance immense qu’il a à  offrir à  la jeune génération. Nous l’avons rencontré en marge du colloque scientifique du festival de Ségou qui s’est ouvert au Centre Korè, ce jeudi 16 février. Journaldumali.com : Le festival sur le Niger en est à  sa 8è édition, comment faire le bilan ? Mamadou Fanta Simaga : C’est tout simplement l’âge de la maturité et de la sagesse pour ce festival. Qui dit sagesse, dit morale, et donc, bien être, et citoyenneté, comme nous l’indique le thème du colloque scientifique sur le thème  » Création et citoyenneté ». Quand on parle de citoyenneté, on s’addresse surtout à  ces jeunes, à  qui le festival, vise à  redonner une confiance en eux mêmes, une confiance en leur capacité à  créer et à  faire de la création, un moteur du changement social. Le festival qui sous-tend ces valeurs culturelles fortes cherche aussi par cette voie à  redonner une force morale au pays. En somme à  restaurer la dignité humaine. Regardez autour de vous, les jeunes aujourd’hui n’ont plus de repères, de voies pour s’en sortir. Il y a comme un laisser-aller total dans les valeurs culturelles qui ont inspiré et guidé les anciennes générations. Le serment de Kurukanfuga, qui régissait les rapports sociaux. Aujourd’hui, la corruption règne, il n’y a plus de morale en fait. Journaldumali.com : Le contexte politique actuel, les élections à  venir et la situation au Nord, ont-elles une influence sur le festival ? Mamadou Fanta Simaga : Le social, l’économie et le culturel sont intimement liés. Il est clair que nous aurons moins de touristes européens cette année et que cela jouera sur les retombées économiques du festival. Mais Mamou Daffé a maintenu la manifestation malgré les on-dits, les peurs, les incitations à  la prudence. En faisant ce festival, il envisage une projection sur l’avenir, et comment dynamiser une manifestation devenue incontournable dans la région. Donc, nous en sommes à  un stade de remise en question complète sur l’avenir de ce festival à  Ségou. Journaldumali.com : Côté, programmation, comment faire plaisir à  tous les publics ? Mamadou Fanta Simaga : Il faut surtout prendre en compte la jeunesse et ses désirs, mais varier la programmation. A Dakar, ils ont la danse du mbalax, en Côte d’Ivoire, le coupè décalé, au Congo, la rhumba et d’autres danses. Au Mali, nous avons les danses traditionnelles, mais l’influence de l’extérieur, est sans conteste. Si l’on s’en tient à  nos artistes, ils ne font qu’imiter les autres. Regardez les griots aujourd’hui, ils ne jouent plus leur rôle mais font ce que j’appelle du griotisme en ramassant de l’argent à  gauche et à  droite et sans aucun fondement moral. Je m’insurge contre cela. Pour nos jeunes, il faut pouvoir leur offrir de tout. Leur enseigner leur culture, riche et pleine d’enseignements, c’est tout l’intérêt de la rentrée triomphale du Roi de Ségou hier sur la scène Da Monzon lors de l’ouverture. Tout ça participe à  l’éducation civique et morale que l’on doit inculquer à  nos enfants, mais qui auourd’hui n’existe plus dans le système scolaire. Depuis les années 60, l’éducation au Mali est un champ d’expérimentation.

Concours « Talents de la Cité » : Mariam Koné remporte la palme

Samedi 14 janvier 2012, sous un froid glacial au bord du fleuve Niger, l’évènement «Â Concours Talents de la Cité » installe son podium dans l’enceinte de la Fondation Festival sur le Niger. A la loge officielle, le gouverneur de la région de Ségou, Bouréà¯ma Seyba, qui recevait ses invités, dont secrétaire général du ministère de l’artisanat et du tourisme en l’absence de son ministre et de celui de la culture partis à  Tombouctou pour un autre évènement culturel majeur : le Festival d’Essakane. Mais la crème du monde des arts et de la culture était présente : la coordinatrice du PADESC (Programme de développement économique et social de la culture), le directeur du Festival sur le Niger, Mamou Daffé, etc. Promouvoir les jeunes talents Organisé par l’Association «Â Smart Ségou », en collaboration avec le Festival sur le Niger, le concours «Â Talents de la Cité » a pour but de promouvoir les artistes en herbe, comme l’explique le coordinateur de l’association, Djibril Guissé. Pour lui, cette manifestation en prélude au festival permet de dénicher les jeunes talents et de susciter l’émulation chez eux en favorisant la créativité artistique. Le concours «Â Les Talents de la Cité » s’inscrit, dira-t-il, dans la réalisation des objectifs du Festival sur le Niger, notamment dans sa composante Education artistique. Il se déroule depuis plusieurs années dans les disciplines comme la musique, les arts plastiques et la tresse. Une dizaine de trophées pour de futurs grands talents Pour cette 6è édition du concours «Â Talents de la Cité », les candidats ont compéti dans l’ensemble des disciplines. Et, contrairement aux éditions précédentes, la tresse marque son entrée dans la compétition. Le grand prix a été décerné à  Mme Zénabou Cissé avec une note de 14,24/20, suivie de Meissa Doucouré et Mme Kadiatou Traoré. Elles bénéficient (tout comme les lauréats des autres catégories), d’un trophée, d’une attestation et d’une enveloppe symbolique. Dans la catégorie enfants du concours arts plastique, le 1er prix a été enlevé par Seydou Sawadogo. Il sera suivi de Tidiane Sogoba et de Yaya Djilla en 2ème et 3ème position La notation du jury s’est appuyée sur des éléments comme la créativité de l’artiste, la pertinence de la thématique et l’originalité de l’œuvre. Dans la catégorie peinture, qui consacre un seul prix, C’’est Adama Diakité qui a été primé, tandis que Sidiki Diallo enlève le prix de la meilleure création en bogolan. Quant à  Mariam I. Maà¯ga, elle a été sacrée meilleure photographe numérique. Promesse d’un bel avenir Au total neuf troupes étaient en compétition pour cette édition 2012 du concours «Â Les Talents de la Cité » en catégorie musique. Il s’agit notamment des groupes «Â Sangarankan », «Â Pawari » et «Â Les frères Dembélé » de Ségou ; «Â Poly-Rythmo du Kénédougou », «Â Coulibaly Fanta dite Dogomani » et «Â Gongasso » de Sikasso, «Â Dougoura », «Â Somane » et Mariam Koné de Bamako. Trois régions étaient donc au rendez-vous de cette phase finale. Devant un jury de quatre membres, dont le maestro Cheick Tidiane Seck, les neuf troupes ont été en compétition sur des critères de notation axés sur la maà®trise de la scène, la cohésion du groupe, l’expression sonore et la pertinence de la voix. Après une compétition plutôt serrée, selon les membres du jury, C’’est Bamako qui revient avec le trophée à  travers sa jeune chanteuse Mariam Koné et son groupe «Â Accoutic Mandingue ». Elle succède ainsi à  la troupe «Â Bouanzan » (les enfants bobos) primée l’année dernier. Les professionnels de la musique sont formels sur les qualités artistiques du groupe, notamment de son mentor Mariam Koné, promise à  une belle carrière. La lauréate est une ancienne étudiante du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako. En plus de son trophée, d’une attestation et de son enveloppe, la chanteuse bénéficie d’un enregistrement au studio «Â Korè » de Ségou (crée par le Festival sur le Niger) et d’une prestation à  la 8ème édition du Festival sur le Niger prévue du 14 au 19 février prochain. Pour le gouverneur de la région de Ségou, le Festival sur le Niger est un évènement majeur qui fait de la région depuis quelques années une véritable destination touristique.

Institutions: Pour le renforcement de l’intégration

Moins d’un mois après sa visite à  Dakar, le ministre malien chargé des relations avec les institutions, Dr. Abdoulaye Sall, a repris son bâton de pèlerin dans le cadre de l’atteinte son ambition de «renforcer l’intégration sous-régionale à  travers les institutions des pays respectifs ». Sur invitation de son homologue du Niger, M. Elhadj Laouili Chaà¯bou, le ministre Sall vient de boucler ce mercredi 21 décembre quatre jours de visite de travail à  Niamey. Pour le ministre Sall, qui tire un bilan satisfaisant de cette visite, la volonté nigérienne d’impulser une nouvelle dynamique à  la renaissance des institutions, ne souffre d’aucun doute. Créer un cadre de concertation dans la zone UEMOA La visite du Dr Abdoulaye Sall à  Niamey, tout comme celle à  Dakar s’inscrivait dans le cadre des prises de contact et des préalables pour la réalisation de l’engagement pris en 2010, par la Commission de l’Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA) à  financer la création d’un Cadre de Concertation des ministres en charge des relations avec les institutions dans la zone et la réalisation de «l’Etude sur les départements en charge des Relations avec les Institutions ». « Cette mission a permis ainsi de constater que, malgré l’existence des ministères des relations avec les institutions dans l’ensemble des huit pays de la zone UEMOA, les positionnements, les appellations, les missions, les attributions spécifiques, les périmètres d’action et d’intervention peuvent changer d’un pays à  l’autre, d’un remaniement gouvernemental à  l’autre», a expliqué le ministre Abdoulaye Sall à  la presse nigérienne au cours d’une conférence conjointe avec son homologue Elhadj Laouili Chaà¯bou. En effet, si au Niger le ministère des relations avec les institutions suit les rapports entre le gouvernement et les institutions de la République et veille au respect des dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires régissant les rapports entre le pouvoir exécutif et les différentes institutions, au Mali, ledit ministère est chargé de prendre toutes mesures tendant à  faire connaà®tre les institutions, notamment en milieux jeune, scolaire et universitaire. Quant au Sénégal, le ministère des relations avec les institutions suit la mise en place des institutions parlementaires de la CEDEAO, de l’UEMOA, des autres régions d’Afrique et de l’Union Africaine. Une rencontre de haut niveau à  Bamako Les échanges entre les ministres Chaà¯bou et Sall ont donc permis d’exprimer la conformité de leurs points de vue sur le processus de création du Cadre de Concertation et le lancement de l’Etude sur les départements en charge des relations avec les institutions de la sous-région, confiés au ministère de relations avec les institutions du Mali en 2010 par la Commission de l’UEMOA. Au terme de la visite, les deux ministres ont convenu de suggérer à  leurs présidents de la République respectifs, à  la Commission de l’UEMOA et à  leurs autres homologues de la sous-région, la tenue à  Bamako avant le 15 février 2012 d’une Rencontre de Haut Niveau dédiée à  la création du Cadre de Concertation et au lancement de l’Etude avec comme thème fondateur, innovant et fédérateur « la Renaissance des Institutions en Afrique de l’Ouest face aux enjeux, aux défis et aux perspectives du IIIème Millénaire ». « Sur le plan technique, précise une source au ministère malien, il s’agit de faire précéder cette Rencontre de Bamako d’une Table Ronde des Conseillers des ministres en charge des relations avec les institutions en vue de la conceptualisation, de l’élaboration et de la validation du futur Cadre Harmonisé de Concertation Ouest-Africain/Ministère des relations avec les institutions, des recommandations fortes qui seront issues de la Conférence Débats afin d’alimenter l’Etude à  réaliser » dira encore le ministre. Le ministre malien des relations avec les institutions et à  son équipe, ont mis à  profit cette visite de travail pour échanger, par ailleurs, avec les présidents et/ou représentants désignés des différentes institutions de la République du Niger pour s’enquérir de l’état des lieux, de la nature et des perspectives des relations/rapports qu’elles entretiennent avec le gouvernement. Aussi, il a été question des enseignements que le Mali (sur le chemin du référendum et des élections générales de 2012), peut tirer de l’expérience nigérienne qui vient d’organiser, de réaliser et de réussir six scrutins pendant ces dernières années. Au nombre des personnalités rencontrées dans ce cadre, figurent le chef de l’Etat nigérien Issoufou Mahamadou, du Premier ministre, Rafini Brigi, du président de l’Assemblée Nationale, Hama Amadou, de la présidente du Conseil Constitutionnel de Transition, Mme Salifou Fatoumata Bazèye, du président de l’Observatoire National de la Communication, représenté par M. Ali Sountalma Ousseini, et le Vice-président et du Médiateur de la République, M. Amadou CHEIFFOU.

Mamy Wata en danger au Mali

A l’occasion de son discours d’ouverture et de bienvenue lors d’un récent Forum à  Bamako «Solidarité pour l’Eau dans les pays du Bassin du Niger» au mois d’octobre dernier, le Président ATT (Amadou Toumani Touré, Président de la République du Mali) s’est étonné des changements intervenus dans le lit du Niger et du Bani à  Mopti. En effet, les endroits oà¹, enfant, il allait se baigner (malgré les mises en garde de ses parents contre les génies du fleuve) sont maintenant occupés par des constructions « en dur ». Si les changements climatiques et les prélèvements hydro-agricoles ou industriels ont un effet négatif et alarmant sur l’avenir des habitants du delta et leur sécurité alimentaire, ils privent aussi le pays de ses mythes et de sa culture. Mamy-Wata (divinité des eaux, photo ci-dessus), n’a qu’à  bien se tenir! «MamyWata, Mamywata …» crient les enfants en se collant contre les parents. Le delta intérieur du Niger est-il en danger? la réponse semble évidente pour les Maliens, moins quand on habite à  quelques milliers de kilomètres. Cette petite tache verte située au coeur du Mali peut bien voir sa taille réduite de 50% (ce qui vraisemblablement risque d’arriver), ce sont seulement des éleveurs, pêcheurs, artisans (poteries à  Mopti ci-dessus), agriculteurs, têtes de bétail et autres piafs qui en subiront les conséquences, pécadilles à  côté des remous économiques que connaà®t l’Europe aujourd’hui. Pourtant, c’est globalement plus d’un million d’habitants qui vit dans le delta et beaucoup plus qui profitent de sa productivité économique. Si on commence à  comptabiliser le tonnage de poisson venant du delta (60 à  140.000 tonnes suivant les années) et l’élevage (plus de un million de têtes de bétail) on doit considérer que le delta est sans aucun doute le poumon économique du Mali. Je viens de lire une récente étude intitulée «le delta intérieur du Niger s’assèchera-t-il du fait des changements climatiques et des prélèvements en amont?» de Léo Szwarts, pour le compte de Wetland International. Il faut lire ce document, même si les analyses hydrologiques et climatologiques sont plutôt écrites pour des spécialistes que pour le grand public. Ses conclusions les plus intéressantes sont que si, de manière tout à  fait logique, la chute des précipitations, et donc du débit du Bani et du Niger, entraà®ne une diminution de la surface inondée dans le delta, cette diminution n’est pas proportionnelle. En effet, une baisse du débit d’entrée dans le delta de 10 à  20% induit une diminution de l’inondation de 20 à  40%. L’impact sur les systèmes de production et sur l’écologie du delta est dont très important. La carte ci-contre, issue du rapport sus-cité, montre en bleu foncé les zones inondées de manière permanente et en bleu clair les plaines inodables. Il faut juste préciser qu’il s’agit d’une carte de 1956 en période de très forte crue, montrant donc une inondation maximale, bien loin de ce que l’on observe aujourd’hui. Il suffit donc très aisément de supprimer 25 à  30% du bleu clair et du bleu foncé pour avoir la situation actuelle, situation encore plus dramatique pour les grands lacs extérieurs (comme le lac Faguibine) qui se remplissent par « débordement » du fleuve. Et, compte-tenu du fait que l’on construit de plus en plus d’ouvrages en amont du delta (barrages hydro-électriques, dérivations pour les grands périmètres irrigués), la situation ne va pas s’arranger. Il y a de forts risques pour que la sécurité alimentaire et l’indépendance énergétique passent avant l’écologie du delta. On ne peut pas vraiment le reprocher au Mali, car ces deux sujets sont aujourd’hui des sujets de préoccupations pour tous les pays du monde. Le scénario catastrophe o๠le delta verrait sa surface diminuer de 70% est peu probable, il n’empêche que les changements climatiques observés au niveau mondial font que les variations de précipitations d’une année à  l’autre sont de plus en plus fortes et aléatoires, avec à  chaque fois des conséquences un peu plus dramatiques sur le delta. L’impact des barrages hydro-électriques n’est cependant pas totalement négatif. Si on estime que pendant le plus fort de la saison des pluies le débit naturel du Sankarani (sur lequel est situé le barrage de Sélingué) est diminué de pratiquement 60% pour permettre de remplir le barrage, il permet de soutenir le débit du fleuve en saison sèche en multipliant le débit d’étiage par trois. Mais cet effet indirect ne profite pas au Delta. Il vise avant tout à  maintenir un débit minimum pour les turbines hydroélectriques de Sélingué. En fin de compte, tout dépend pour le Mali de la balance des avantages et des inconvénients lors de la construction de barrages et les détournements d’eau en amont du delta. Il est possible que la balance purement économique soit à  l’avantage des « grands travaux », mais il est aussi fort probable que le delta en souffrira énormément, d’autant plus que les années de sécheresse auront un double impact sur celui-ci, d’une part le déficit pluviométrique et d’autre part l’augmentation équivalente des détournements en amont du delta. En tout cas, ça va pas être facile.

Tous au Festival sur le Niger !

On connait la ville de Ségou très mouvementée les week-ends, mais celui des 11 et 12 novembre derniers, la ville a véritablement retrouvé ses moments de grande ambiance. Et le ballet des véhicules d’immatriculations du district de Bamako était un signal de forte présence de délégations «Â étrangères ». l’enjeu : les festivités de pré-lancement de la 8ème édition du Festival sur le Niger prévue du 15 au 19 février 2012. Dès le vendredi, plusieurs lieux de divertissement avaient fait le plein. Au ciné Méruba, C’’est le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) qui avait installé ses quartiers dans le cadre de sa série de projections pour la promotion du film long métrage «Â Toiles d’Araignées », proposé en compétition au prochain Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou, FESPACO. Les maquis les plus chics, ou encore «Â les coins branchés » de la ville avaient retrouvé leur souffle des années o๠les usines tournaient à  flot dans la région, et o๠le coton était la vedette de l’économie malienne. l’ambiance est présente à  travers la ville et les orchestres locaux n’ont pas lésiné sur les moyens. Au bar «Â Café des arts », «Â Le terminus », «Â Le feu vert », ou encore à  «Â Mama Africa », les «Â couche-tards » se bousculent à  la porte. Et C’’est bon pour les affaires. Le festival au fil des ans Née du rêve des entreprises touristiques et culturelles de la 4ème région, le Festival sur le Niger vise à  créer un évènement unique, mettant en valeur toute l’attractivité de la ville et de la région afin de promouvoir l’économie locale et de valoriser les expressions artistiques culturelles du Mali. En clair, l’esprit d’un tel évènement est de participer à  la sauvegarde des expressions artistiques et culturelles de la région, appuyer l’économie locale, impliquer les populations dans un projet commun pour le bien de la communauté et de créer ainsi des prises d’initiatives. Pour son directeur, Mamou Daffé, le projet Festival sur le Niger revêt «Â une volonté de créer une plate-forme internationale d’échange à  travers le forum, de participer à  la sauvegarde du fleuve Niger, de faire de Ségou la capitale artistique et culturelle du Mali et de la sous-région. Dix ans après la naissance de l’évènement, que de chemin parcouru, selon ses initiateurs. Pour ce pré-lancement tenu ce samedi 12 novembre, une exposition «Â les couleurs du festival sur le Niger », a été organisée au Centre culturel «Â Korè » de Sébougou. Au total quatorze patch-photos retracent les 7 ans de l’évènement : des moments d’émotion, de joie, de partage, mais également d’échanges autour des enjeux culturels de notre pays. Pour l’ancien ministre de la culture, Cheick Oumar Sissoko, C’’est tout un symbole. «Â Je viens de voir la mémoire du festival. C’’est un sentiment de fierté qui m’anime en constatant l’œuvre magnifique de nos photographes qui ont réalisé cette exposition. C’’est un travail poétique qui revêt à  la fois la beauté du festival, mais aussi de la ville de Ségou, qui est un symbole de résistance (dans l’histoire), mais d’amour. Le public doit voir cette exposition » a déclaré le ministre Sissoko, accompagné de son ancien homologue de l’artisanat et du tourisme, N’Diaye Bâh, du parrain du Festival, l’ancien député-maire Dr Mamadou Simaga, etc. Hommage aux «Â amis » du festival La 2ème exposition photos de ce pré-lancement du Festival sur le Niger a consacré l’hommage rendu à  ceux qui ont accompagné l’évènement. Parmi ces «Â amis », le président de la République, Amadou Toumani Touré, les partenaires néerlandais, les anciens gouverneurs et maires de la ville de Ségou, les anciens ministres N’Diaye Bâh, Cheick Oumar Sissoko, Mohamed El Moctar, etc. Les «Â amis » du Festival sur le Niger, ce sont aussi des stars de la musique africaine qui ont cru au projet. Il s’agit des Maliens Salif Keà¯ta, Oumou Sangaré, le Nigérian Femy Couty, etc. Au total 63 photos de personnalités du monde politique et artistique ont été gravées sur le mur de cette exposition. Pour Mamou Daffé, il s’agit «Â d’un devoir de mémoire. Sans eux, le festival n’aura pas existé ». La boucle de ce pré-lancement a été cloturée par un diner gala organisé dans l’enceinte de la Fondation Festival sur le Niger. Il a réuni autour du gouverneur de la région, le ministre de l’artisanat et du tourisme, Mohamed El Moctar. Pour qui le Festival sur le Niger une bouffée d’oxygène pour le tourisme de la 4ème région. Le Festival sur le Niger est, en 8ème édition, un concentré d’activités diverses et variées à  travers des expositions d’arts, des conférence-débats, des manifestations touristiques, musiques et danses traditionnelles, foire internationale, etc. l’objectif de ces manifestations, explique Mamou Daffé, est de «Â permettre au festival d’être un point de rencontre incontournable pour les professionnels du spectacle et une référence dans le domaine artistique d’un point de vue international ». Comme pour dire que la 8ème édition du Festival sur le Niger augure un évènement hautement riche en couleurs.

Festival : Bamako au rythme des arts virtuels

Notre capitale abrite depuis le 4 novembre dernier, les activités marquant la célébration de la 2ème édition du Festival africain d’images virtuelles artistiques (FAIVA). Organisé par le « Centre Soleil d’ Afrique » en collaboration avec le Centre Culturel Kôrè de Ségou, cet évènement culturel se tient en marge des Rencontres photographiques de Bamako. Le lancement officiel des festivités, qui a eu lieu samedi dernier sur la place du « Monument de l’Obélisque » à  Hamdallaye ACI 2000, a enregistré la présence de nombreux artistes vidéastes, plasticiens et d’opérateurs culturels, dont le directeur du Festival sur le Niger. Redynamiser le secteur des arts virtuels Pendant trois semaines la capitale malienne va donc vibrer au rythme de ce festival à  travers de nombreuses manifestations. Pour le directeur du Centre culturel « Soleil d’Afrique », l’initiative part du constat que les nouvelles technologies occupent désormais une place de choix dans nos activités quotidiennes. Le FAIVA vise ainsi, selon lui,, à  redynamiser le secteur des arts visuels, offrir un moyen de diffusion et une certaine visibilité aux vidéastes. En clair, a expliqué Hamma Goro, le FAIVA doit amener la population vers ces œuvres pour ainsi offrir un espace de rencontres et de dialogues autour de la production artistique et des nouvelles technologies. Le Festival africain d’images virtuelles est un programme basé sur l’organisation des conférences débats, projections dans différents espaces publics de la capitale. Il est prévu également, jusqu’au 26 novembre prochain, des ateliers de création vidéo et expositions de vidéo d’art. Le lundi dernier, une table ronde a réuni les participants au Centre Soleil d’Afrique. Le même jour, C’’est une présentation et projection vidéo des artistes suédois qui a été organisée, suivie d’une animation musicale et d’une projection vidéo place. Un autre temps fort a été la conférence débats tenue ce mardi 8 novembre sur le thème : « l’utilisation des TIC dans l’art est-il facteur de développement? », animée par le PR. Chab Touré. « Femme et TIC » C’’est aussi une thématique de débats de ce festival, animée par la réalisatrice ivoirienne Akissi Delta. Dans la dynamique du Festival sur le Niger La 2ème édition du Festival africain d’images virtuelles va aussi consacrer aussi le pré-lancement de l’édition 2012 du Festival sur le Niger. Cette cérémonie, qui aura lieu ce samedi 12 novembre à  Ségou va réunir plusieurs acteurs du tourisme et de l’hôtellerie au Mali. Pour le directeur du Festival sur le Niger, le FAIVA est un évènement majeur, qui mérite d’être encouragé et soutenu. « Faire des projections dans la rue est une initiative innovante. Les activités inscrites au programme de ce festival constituent un levier sûr pour la promotion culturelles dans notre pays » a déclaré Mamou Daffé pour qui le FAIVA est une chance pour le public bamakois. Le représentant du ministre de la culture n’en dira pas moins. Selon M. Bakary Traoré, la promotion des initiatives culturelles reste une des préoccupations majeures du gouvernement. Et la présente, dit-il, est un gage de professionnalisation du secteur des arts virtuels.

Bassin du Fleuve Niger : Le défi de la solidarité

l’inégale répartition du fleuve Niger (le Mali, le Niger et le Nigeria à  eux seuls regroupent 82% du cours du fleuve), l’importante croissance démographique, les conditions climatiques souvent extrêmes et les effets du changement climatique induisent une très forte interdépendance entre les Etats. Ces défis rendent nécessaire une gestion commune afin d’assurer une utilisation raisonnable et équitable de la ressource. La concertation, la coopération et l’intégration en sont les trois principes essentiels. Ils exigent des relations diplomatiques stables et la réalisation de projets communs. C’’est cet esprit de solidarité qui a conduit en 1980 à  la création de l’Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN) dont le siège est à  Niamey. Malgré des avancées notables enregistrées par cette institution sous régionale en matière de promotion de l’accès du plus grand nombre de nos populations à  l’eau, la gestion concertée des ressources en eau demeure un défi pour nos Etats. Le Forum de Bamako dont le thème est « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger », tente de répondre à  cette problématique. La cérémonie d’ouverture des travaux du Forum était présidée hier par le président de la République, Amadou Toumani Touré. l’événement s’est déroulé au Centre international de conférences de Bamako (CICB) en présence du président en exercice du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’ABN, le Tchadien Idriss Deby Itno. Etaient également présents les présidents burkinabè, Blaise Compaoré et nigérien, Mahamadou Issoufou. On y notait aussi la présence de plusieurs personnalités dont Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine (UA), Henri de Raincourt, le ministre français chargé de la Coopération, Michel Camdessus, représentant de la Fondation Chirac et Loà¯c Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau (CME). Le Premier ministre Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, des membres du gouvernement, dont le ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane, les autorités administratives et locales du District ont également pris part à  la cérémonie. UN ENJEU MAJEUR. Plus d’un millier de participants venus de la sous région prennent part à  cette rencontre sur la gestion des ressources hydriques dans le bassin du fleuve Niger qui, avec une superficie d’environ 2,1 millions de km2, constitue un espace commun dont dépend la survie de plus de 100 millions d’habitants issus des neuf pays riverains : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Guinée Conakry, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria. Initié avec la Fondation Chirac en collaboration avec l’ABN, le Forum de Bamako ouvre un précieux espace à  nos Etats pour coordonner leurs points de vue en matière de gestion concertée des ressources hydriques et cela dans la perspective du Forum mondial sur l’eau prévu du 12 au 17 mars 2012 à  Marseille, en France. Durant deux jours, les panels se pencheront sur des thématiques aussi diverses que variées. « Les défis et perspectives en matière de gestion du Bassin du Niger et la ratification de la Convention des Nations unies de 1977 sur les cours d’eau internationaux » ; « les ressources en eau : menaces climatiques, concentrations urbaines et besoins alimentaires » ; « Quelles dispositions législatives faut-il proposer aux parlements nationaux pour que le droit à  l’eau des Nations unies devienne effectif dans chacun des Etats du bassin du Niger ? » ; « l’eau et l’assainissement : qualité et sécurité alimentaire » sont autant des sujets qui seront débattus par le forum. La rencontre discutera également du droit international, notamment la Charte de l’eau du Bassin du Niger, examinera les voies et moyens de financer le secteur de l’eau et de l’assainissement. Les participants tenteront de définir les meilleures stratégies de coopération décentralisée avant de faire des propositions pour le 6è Forum mondial de Marseille en mars prochain. Dans son adresse, le président du Conseil mondial l’eau a salué une rencontre qui constitue un événement important pour parler d’une ressource non moins importante qu’est l’eau. l’eau n’a jamais été aussi sollicitée dans le monde ces dernières années. Le continent africain prend part activement à  cette demande à  cause de la forte croissance démographique. Aujourd’hui, la nature s’épuise et nous devons y prendre garde, a averti Loà¯c Fauchon. l’accès à  l’eau constitue, juge-t-il, un enjeu majeur qui requiert toutes les énergies dans un contexte de solidarité entre les peuples. « l’eau est vitale pour le développement. La santé, la paix et la sécurité y sont liées. Il est inconcevable que l’accès à  l’eau soit mis au second rang des priorités du monde. Nous aimerions certes que les gens aient le téléphone à  l’oreille, mais aussi du robinet chez eux. Il est temps de développer ce qu’il convient d’appeler l’hydrodiplomatie. Si l’eau est attaquée, nous devons la défendre », a préconisé Loà¯c Fauchon. UN POTENTIEL ENORME. Le représentant de la Fondation Chirac, Michel Camdessus, et le ministre français en charge de la coopération, Henri de Raincourt, ont tour à  tour rendu hommage à  l’ABN pour ses efforts en matière de promotion de l’accès à  l’eau. l’accès à  l’eau, ont-il souligné, appelle en évidence à  une vision partagée. Les deux personnalités ont assuré de la disponibilité du gouvernement français et de la Fondation Chirac à  accompagner nos Etats en vue d’une gestion solidaire des ressources hydriques du bassin du Niger. Pour le président en exercice du Sommet des chefs d’Etats du bassin du Niger, Idriss Deby Itno, Bamako devra servir de tournant pour l’ABN. De sa création à  nos, jours, dira t-il, l’institution a enregistré des avancées notables : le renforcement du cadre institutionnel et de la coopération entre les Etats ; l’élaboration du plan d’actions pour le développement durable ; l’adoption de la charte de l’eau ; l’élaboration du programme commun. La mise en œuvre de ce canevas d’actions de 639 projets d’intérêts communs pour un budget de 600 milliards de Fcfa repartis en 4 plans quinquennaux traduit la volonté de nos Etats d’aller de l’avant. Le président tchadien a profité de l’occasion pour lancer un cri d’alarme en faveur du lac Tchad qui, en moins de 50 ans, a perdu plus de 90% de sa superficie, passant de 25000 à  2500 Km2. Le Forum de Bamako porte sur un sujet aux résonnances particulières pour chacun de nos Etats et dont les enjeux n’échappent à  personne, a souligné le président Amadou Toumani Touré. Notre pays dispose de 330.000 km2 du bassin. Ce qui constitue un potentiel énorme pour l’économie nationale, mais aussi et surtout pour les populations riveraines. « Il est le creuset de multiples activités socio-économiques qui sont pour la plupart liées à  la disponibilité et à  l’état des ressources naturelles. Ce fleuve est le trait d’union qui relie sept de nos régions administratives. Il conditionne la vie de plusieurs millions de nos populations en tant que source d’alimentation en eau potable et pour l’agriculture, l’élevage et la pêche. Le bassin est un espoir pour la réalisation d’importantes infrastructures hydroélectriques, à  savoir Sélingué, Taoussa au Mali, Kandadji au Niger et Kandji et Djerba au Nigéria. Pour tout dire, le bassin représente l’épine dorsale pour notre pays et pour la sous-région, tant par la diversité des activités socioéconomiques qui s’y développent que par leurs poids dans nos économies », a analysé le chef de l’Etat. Le président Touré n’a pas occulté les effets corrosifs dont est victime le fleuve Niger. Une situation qui résulte de la destruction des pâturages, la perte des terres agricoles, la réduction des zones halieutiques, l’ensablement des chenaux d’alimentation des lacs et mares, des villages et hameaux, a énuméré ATT. Le Forum, a-t-il souligné, offre une grande opportunité aux pays du Bassin du fleuve Niger et à  leurs partenaires de se concerter et d’examiner de manière exhaustive les questions cruciales qui se posent en matières de ressources en eau et de proposer des idées novatrices pour des actions dans le futur.