Hausse des cours mondiaux des produits alimentaires (FAO)

Le blé et les produits laitiers tirent vers le haut l’Indice FAO des prix des produits alimentaires.Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement augmenté en novembre dernier. En effet, le baromètre des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) note une hausse pour le quatrième mois d’affilée à cause de la forte demande de blé et de produits laitiers.

L’analyse révèle que les prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 134,4 points, soit son niveau le plus haut depuis juin 2011, et gagne ainsi 1,2% par rapport à octobre 2021. L’indice, qui permet de suivre l’évolution mensuelle des prix internationaux des produits alimentaires couramment échangés, est supérieur de 27,3% à sa valeur de novembre 2020.

La FAO explique l’augmentation des prix des produits laitiers par la hausse globale constatée en novembre. Ces prix ont cru de 3,4% par rapport au mois précédent. La forte demande mondiale à l’importation s’est maintenue dans les cas du beurre et du lait en poudre car les acheteurs ont cherché à s’assurer un approvisionnement à court terme en prévision du resserrement des marchés.

L’Indice FAO des prix des céréales a gagné 3,1% par rapport au mois précédent et 23,2% par rapport à la même période l’année dernière. Les prix à l’exportation du maïs ont légèrement augmenté et les prix internationaux du riz sont restés globalement stables, mais les prix du blé ont atteint leur plus haut niveau depuis mai 2011.

Cette hausse est due à l’importance de la demande associée à la faiblesse de l’offre, en particulier pour ce qui est du blé de qualité supérieure, ainsi qu’à des craintes liées aux pluies intempestives en Australie et à l’incertitude concernant la possible modification des mesures d’exportation de la Fédération de Russie.

Le baromètre de la FAO portant sur les prix du sucre est plus élevé de 1,4% par rapport à octobre et de près de 40% par rapport à novembre 2020. Cela s’explique principalement par la hausse des prix de l’éthanol, bien que des envois importants en provenance d’Inde et des perspectives favorables concernant les exportations de sucre de Thaïlande aient atténué la pression à la hausse sur les cours.

Quant aux prix des huiles végétales, ils ont reculé de 0,3% après avoir atteint un niveau record en octobre, conséquence de la baisse des cours des huiles de soja et de colza ainsi que du pétrole brut. Les prix internationaux de l’huile de palme se sont maintenus.

Au même moment, ceux prix de la viande ont fléchi de 0,9%, soit sa quatrième baisse mensuelle consécutive. Sous l’effet de la diminution des achats de viande de porc en Chine, les cours internationaux de ce produit ont reculé. Les prix de la viande ovine ont aussi connu une forte chute à la suite de l’accroissement des disponibilités exportables en Australie. Dans l’ensemble, les prix de la viande de bovins et de la chair de volaille sont restés stables.

D’après le nouveau Bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales, publié ce jeudi, la production céréalière mondiale devrait s’établir à 2,791 milliards de tonnes en 2021, soit un nouveau record et un volume supérieur de 0,7% à celui de l’année précédente.

Par rapport à 2020, il est prévu que la production mondiale de céréales secondaires et de riz augmente de 1,4 et 0,9% respectivement, tandis que la production de blé devrait diminuer de 1,0%.

 L’utilisation mondiale de céréales en 2021-2022 devrait croître de 1,7% et atteindre 2,810 milliards de tonnes, et, à la clôture des campagnes en 2022, les stocks mondiaux de céréales devraient être inférieurs de 0,9% à leurs niveaux d’ouverture.

La FAO prévoit qu’en 2021-2022 les échanges internationaux de céréales connaissent une hausse de 0,7% pour s’élever à 480 millions de tonnes, et qu’une croissance de 2,2% des échanges de blé compense largement une contraction probable des échanges de céréales secondaires.

De son côté, la production végétale devrait diminuer dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier.

Covid-19/Vaccins : Pékin promet un milliard de doses à l’Afrique

La vaccination contre la Covid-19 a pris du retard en Afrique dans un contexte d’inquiétude croissante face à la propagation du nouveau variant, Omicron.L’Empire du Milieu veut aider l’Afrique à booster son taux de vaccination contre le nouveau coronavirus. Ce faisant, le président chinois, Xi Jinping, a promis de fournir un milliard de doses de vaccins au continent africain pour l’aider à atteindre son objectif de vacciner 60% de sa population d’ici à 2022.

Cette offre s’ajoute aux près de 200 millions de doses déjà offertes par Pékin à l’Afrique.

« Nous devons donner la priorité aux personnes et à leur vie, être guidés par la science, soutenir la renonciation aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid-19, et assurer véritablement leur accessibilité et leur caractère abordable en Afrique pour combler le déficit de vaccination », a déclaré M. Xi.

Il a fait la promesse par visioconférence lors de la huitième conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) tenue les 29 et 30 novembre 2021 à Dakar (Sénégal).

Selon Xi, Pékin donnera 600 millions de doses sous forme de don. Les 400 millions de doses restantes seront fournies par une production conjointe de vaccins entre des entreprises chinoises et africaines.

La Chine aidera également les pays africains à mettre en œuvre dix programmes de santé et enverra 1.500 travailleurs médicaux et experts en santé publique sur le continent.

Covid-19: effets négatifs des restrictions sur les systèmes alimentaires

Les mesures restrictives prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 ont négativement impacté les systèmes alimentaires en Afrique.Pour tuer dans l’œuf la pandémie du nouveau coronavirus, plusieurs pays ont décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu. Cette mesure a eu des conséquences dramatiques sur les systèmes alimentaires pour de nombreuses familles africaines. Pour leur venir en aide, les Etats ont pris des mesures d’accompagnement.

Mai selon l’étude sur les « effets des réponses du gouvernement à la Covid-19 sur les systèmes alimentaires et les moyens de subsistance au Sahel », ces mesures d’accompagnement ont touché positivement un nombre très faible de personnes, soit 15% des personnes enquêtées.

« Les mesures de soutien ont eu certes des effets positifs pour certains, mais la plupart n’ont pas significativement affecté la population. Celles ayant eu le plus d’effet ont en général touché 7% à 10% des acteurs des chaînes de valeurs », révèle l’étude du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) publiée ce lundi à Dakar.

D’une manière générale, la plupart des mesures de restriction ont eu des effets négatifs importants, certaines ont même touché négativement jusqu’à 70% de la population, note la recherche menée dans cinq pays du Sahel que sont le Burkina Faso, le Cap Vert, le Mali, le Niger et le Sénégal sur un échantillon de 10 680 acteurs des chaînes de valeur (producteurs, éleveurs, consommateurs, transformateurs, transporteurs et commerçants).

De façon plus explicite, détaille l’étude, les réponses ont affecté négativement la disponibilité de la main d’œuvre, l’accès aux marchés, les mouvements des bergers et des troupeaux, le prix du marché, et ont créé une discrimination par rapport aux groupes vulnérables.

S’agissant de ces derniers, poursuit le document, il ressort que plus l’âge de l’individu augmente, plus il est négativement impacté par les mesures du gouvernement face à la pandémie. Quant à la variable genre, à part le Niger et le Sénégal, dans tous les pays de l’étude, les femmes ont été plus impactées que les hommes par les effets des réponses de gouvernement à la Covid-19 sur les systèmes alimentaires et les moyens de subsistance au Sahel.

Par ailleurs, l’analyse du statut matrimonial a permis de montrer que les mères célibataires, les personnes en situation de veuvage avaient plus de risque d’être négativement impactées par les mesures prises. Pour le statut migratoire des individus, il ressort que les migrations récentes étaient un facteur accentuant le ressenti négatif des mesures.

Partant de ces constats, les chercheurs estiment que ces mesures doivent-être soutenues et accompagnées par les opérateurs privés nationaux, les partenaires techniques et financiers, les ONG, les structures communautaires et les ménages en développant, en synergie avec les gouvernements, des politiques, stratégies, programmes et actions de réponses inclusives et équitables. Cela, pour renforcer la résilience des populations vulnérables, et mieux les préparer aux futures pandémies et autres crises naturelles ou socio-économiques.

Niger : les chefs traditionnels s’engagent contre les mariages précoces

Le Symposium pour la mobilisation des leaders traditionnels autour de la transition démographique du Niger s’est refermé sur une importante résolution de ces derniers à ne plus se marier avec les filles de moins de 18 ans.Cette annonce du chef de canton de Zinder (sud), qui a lu mardi la Déclaration de Niamey des chefs traditionnels, a été suivie d’une salve d’applaudissements de la grande salle du centre de conférences Mahatma Gandhi où se tenait la cérémonie de clôture de cette rencontre de deux jours organisés par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).

« Nous chefs traditionnels nous engageons à ne pas prendre pour épouses les filles de moins de 18 ans », a déclaré le notable, vêtu d’un trois-pièces traditionnel blanc assorti d’un manteau gris jaunement ornementé et d’un turban autour de la tête laissant découvrir le visage.

Dans ce pays sahélien, les statistiques indiquent que près de huit filles sur dix se marient avant 18 ans, soit une prévalence des mariages précoces de 77%. C’est ainsi, avant de déclarer ouvert le symposium lundi dernier, que le chef de l’Etat Mohamed Bazoum, investi il y a huit mois, s’est adressé en ces termes à ces très influentes personnalités de la société nigérienne : « Ne serait-il pas possible qu’à l’issue de ce symposium, vous preniez une résolution, par laquelle vous vous engagiez à ce que nul chef de canton, nul sultan, nul chef de groupement ne prenne comme épouse une fille âgée de moins de 18 ans ».

« Ère prometteuse »

C’est une déclaration solennelle qui a un temps amusé l’assistance composée en grande partie de quelque 300 membres de l’Association des chefs traditionnels du Niger (ACTN), une institution séculaire régie par des textes. Malgré leur surprise, ils ont répondu favorablement à la demande de Bazoum le lendemain.

De plus, la chefferie traditionnelle s’engage « à lutter pour empêcher le mariage des filles de moins de 18 ans et invitons les autres autorités à nous emboiter le pas ». Mais cela devra passer par « le relèvement de l’âge de mariage des femmes à 18 ans » contrairement aux quinze ans mentionnés dans la Constitution, a précisé le chef de canton de Zinder.

N’empêche, « cette déclaration symbolise aujourd’hui le désir ardent de nos terroirs de sortir de l’engrenage de la pression démographique pour entrer dans l’ère prometteuse de la transition démographique, sociale et économique », a-t-il relevé, appelant par ailleurs à « l’intégration des activités des chefs traditionnels dans le budget de l’Etat et des collectivités territoriales ».

Venu présider la cérémonie de clôture en présence du représentant résident de l’UNFPA au Niger, le Sénégalais Ismaila Mbengue, le ministre de la Santé publique, Dr Illiassou Mainassara, s’est d’abord réjoui de l’engagement des chefs traditionnels contre les mariages précoces. Il promet ainsi d’être leur porte-parole auprès du gouvernement « pour la mise en œuvre des recommandations et actions ».

« J’invite d’ores et déjà les homologues des ministères de l’Education, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’enfant à inclure chaque année dans leurs programmes des activités qui concourent à la réalisation du plan d’actions », a-t-il soutenu avant de souligner que « les autorités coutumières doivent être au centre de l’action gouvernementale » surtout en ce qui concerne les questions de transition démographique.

Parenté responsable

M. Mainassara rappelle déjà que son pays a élaboré en 2019 une politique nationale de la population qui cherche à maîtriser les leviers de la croissance démographique. « De manière spécifique, cette politique vise à promouvoir la parenté responsable au sein de la population. Cette parenté responsable renvoie à la capacité des familles à constituer leur descendance selon leurs moyens et de l’intérêt exclusif de leur enfant », a-t-il noté.

Par ailleurs, cette réforme vise également le maintien des filles à l’école comme l’a rappelé le président Bazoum lundi dernier. Etant donné que les établissements sont souvent hors des villages des parents, ces dernières sont souvent mariées très tôt. C’est ainsi pour éviter leur déperdition scolaire que le chef de l’Etat a réitéré son engagement contenu dans son discours d’investiture du 2 avril 2021. Il annonçait la création de plusieurs internats pour les jeunes filles dans le but de sécuriser leurs études.

Mais à côté de ces structures, Mohamed Bazoum compte aussi tirer profit de la richesse que constitue l’hospitalité nigérienne pour faire en sorte que les leaders traditionnels, notamment les chefs de cantons, puissent aider à l’hébergement de ces filles souvent mariées au cours de leurs classes de collège. « On oublie souvent en Afrique que la cellule familiale est le premier réceptacle des terroirs d’où découle tout le schéma de la socio-anthropologie africaine », a notamment indiqué le successeur de Mahamadou Issoufou.

Niger : la chefferie traditionnelle, un rempart contre les mariages précoces

Très influents dans leurs communautés, les chefs traditionnels dans ce pays sahélien sont des leviers incontournables pour mener la transition démographique voulue par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).Dans la majestueuse salle Mahatma Gandhi de Niamey, la capitale nigérienne, Bety Aichatou Habibou Oumani modère fièrement un panel sur le mariage des enfants, ce lundi 22 novembre, devant les leaders traditionnels de son pays, parés de leurs grands boubous et autres ornements marquant leurs rangs et titres.

Militante reconnue des droits des femmes, cette présidente du Conseil national de régulation de la poste et des télécommunications (CNRTP) n’aurait pas été à cette posture, il y a une quarantaine d’années de cela, si ses parents n’étaient pas déterminés pour lui permettre d’échapper « à deux reprises au mariage précoce ».

Mais beaucoup de jeunes filles n’ont pas sa chance au Niger où près de huit filles sur dix se marient avant 18 ans, soit un taux de 77%. Dès lors, elles se retrouvent, pour l’essentiel, hors du système éducatif, déplore le chef de l’Etat Mohamed Bazoum, venu présider le Symposium international organisé par l’UNFPA pour la mobilisation des leaders traditionnels autour de la transition démographique.

« Le poids démographique, il faut le dire, nous empêche de renforcer le développement de notre capital humain en assurant l’accès de nos compatriotes aux services sociaux (éducation, santé…) et en facilitant l’accès de chacun à un emploi décent. Tenant compte de cette situation, je relevais dans mon discours d’investiture, que notre plus grand défi réside dans les faiblesses de notre système éducatif parce que le faible taux de scolarisation et le taux élevé des échecs scolaires ont pour effet de priver des contingents d’enfants et de jeunes, de réelles chances d’éducation », a indiqué le successeur de Mahamadou Issoufou, arrivé en février dernier au pouvoir et inscrivant dans ses principaux chantiers « l’optique de faire de nos actifs démographiques des dividendes économiques ».

Stratégie et actions

C’est donc tout le sens de cette rencontre initiée par l’UNFPA, qui entend accompagner les nouvelles autorités du pays pour « rompre le cercle vicieux du surnombre d’enfants non éduqués constituant un frein au développement et à la croissance économique ». Le Niger se caractérise par un taux de croissance démographique de plus de 3% par an, une population dont la moitié est âgée de moins de 15 ans et qui double tous les 18 ans, a souligné M. Bazoum.

Pour réussir alors sa mission, le Fonds onusien mise depuis 2012 sur un « partenariat stratégique » avec la chefferie traditionnelle incarnée par l’Association des chefs traditionnels du Niger (ACTN), une institution séculaire régie par des textes. Dans ces rapports, les interventions dans les chefs-lieux ou cantons visent trois objectifs spécifiques : mettre fin au mariage des enfants, renforcer la scolarisation et le maintien des filles à l’école et appuyer la planification familiale et le bien-être de la famille.

En guise d’exemple, le chef du canton d’Illéla (sud), l’honorable Yacouba Hamidou Amadou, dit avoir vaincu le mariage précoce. Dans sa zone, il a constaté que certains parents profitaient surtout des vacances scolaires pour marier leurs enfants et donc abréger les études de celles-ci. Des responsables communautaires comme lui n’ont pas hésité alors à annuler ces mariages avant de renvoyer les filles concernées dans leurs classes.

Ces efforts, parmi tant d’autres pour la transition démocratique, ont été couronnés en juin 2017 à New York par le prix international United Population Awards que l’ACTN a reçu des mains de la Nigériane Amina J. Mohamed, Vice-secrétaire générale des Nations unies.

La voix de l’islam

Mais au-delà des chefs traditionnels, la Directrice exécutive adjointe de l’UNFPA, la Guinéenne Dr Diéné Keita, indique que les chefs religieux ont un rôle à jouer dans l’interprétation des textes puisqu’ils sont « la lanterne qui doit éclairer sur les droits de la femme en islam ». Et d’après Hamed Mohamed Abdelhamid, imam d’Al Azhar en Egypte, parmi les nombreux invités étrangers, « le mariage des enfants contredit la loi islamique ».

En effet, la Sunna prophétique interdit de marier les jeunes filles avant leur maturité et sans leur consentement de la même façon qu’il « est permis de définir un âge minimal pour le mariage », a-t-il noté.

Par ailleurs, ce symposium qui se referme ce mardi a été marqué par cette boutade du président Bazoum adressée aux chefs de cantons, les appelant à prendre une résolution par laquelle ils s’engagent « à ce que nul chef de canton, nul sultan, nul chef de groupement ne prenne comme épouse une fille âgée de moins de 18 ans ». La salle était hilare !

Afrique : des jeunes ruraux outillés en compétences numériques

Le programme « Codage pour l’emploi » initié par la Banque africaine de développement (Bad) va permettre aux ambassadeurs du numérique de bénéficier d’un programme intensif de formation de trois mois portant sur des compétences recherchées.Les jeunes des communautés rurales, où la connexion à Internet est limitée, sont les principales cibles de ce projet. Au total, ce sont plus de 500 adolescents ambassadeurs du numérique qui mèneront des actions d’encadrement par les pairs afin de développer les compétences numériques d’un plus grand nombre de jeunes africains.

Ces derniers seront formés sur des compétences recherchées comme la conception de sites internet, le marketing numérique, la communication, la gestion de projet, ainsi que sur des compétences comportementales axées sur l’esprit critique.

À l’issue de la formation, la Bad et Microsoft Philanthropies, son partenaire, fourniront aux diplômés des boîtes à outils et des ressources en matière de technologies de l’information et de la communication afin qu’ils dupliquent la même formation au sein de leurs communautés locales.

« Il est très important que nous nous appuyions sur le succès du programme Codage pour l’emploi pour étendre l’alphabétisation numérique à la base. Et
le modèle communautaire garantira l’autonomisation numérique des jeunes en milieu rural », a souligné la directrice du Département capital humain, jeunesse et développement des compétences à la Bad, Martha Phiri, citée par le communiqué parvenu jeudi à APA.

L’initiative des ambassadeurs du numérique s’inscrit dans la stratégie de la Banque visant à centrer ses investissements technologiques et numériques sur les jeunes et leur permettre de réaliser des transformations économiques et sociales à l’ère du numérique.

Le modèle utilisant l’approche entre pairs des ambassadeurs du numérique devrait attirer davantage de jeunes, car il offre une expérience d’apprentissage plus personnalisée.

Les candidats, âgés de 18 à 35 ans, doivent maîtriser l’anglais ou le français et être citoyens de la Côte d’Ivoire, du Kenya, du Nigeria ou du Sénégal. Codage pour l’emploi prévoit d’étendre le programme des ambassadeurs du numérique à d’autres pays après la phase pilote.

« Les jeunes d’aujourd’hui sont nos futurs dirigeants et entrepreneurs, c’est pourquoi il est si essentiel de leur donner les moyens d’acquérir les compétences numériques dont ils ont besoin pour contribuer de façon significative à l’économie numérique mondiale. Microsoft est honoré de s’associer à la Banque africaine de développement dans le cadre de son formidable programme Codage pour l’emploi », a déclaré la directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique de Microsoft Philanthropies, Ghada Khalifa.

Les ambassadeurs du numérique recevront des bourses et auront accès aux centres de formation aux compétences numériques en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Nigeria, au Sénégal et au Rwanda. Ils auront également accès à un réseau d’employeurs, de partenaires du secteur privé et de plateformes de travailleurs indépendants.

En collaboration avec des associations féminines, l’initiative des ambassadeurs du numérique de Codage pour l’emploi vise une participation d’au moins 50 % de femmes. Elle encourage vivement les femmes à intégrer le programme.

Codage pour l’emploi vise la création de plus de 9 millions d’emplois et veut atteindre 32 millions de jeunes et de femmes sur le continent. Le programme fait partie de l’initiative « Des emplois pour les jeunes en Afrique » de la Banque africaine de développement.

Afrique : forte hausse des remises migratoires

Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont repris de la vigueur en 2021, progressant de 6,2 % pour atteindre 45 milliards de dollars, annonce la Banque mondiale (BM).Le Nigéria, première puissance économique de la région, en est le premier bénéficiaire. Le rebond y est toutefois modéré en partie du fait de l’influence croissante des politiques destinées à canaliser les transferts d’argent par l’intermédiaire du système bancaire.

Selon la BM, les pays où le volume des remises migratoires en pourcentage du PIB est conséquent sont la Gambie (33,8 %), le Lesotho (23,5 %), Cabo Verde (15,6 %) et les Comores (12,3 %). En 2022, les envois de fonds devraient augmenter de 5,5 % grâce à la poursuite de la reprise économique en Europe et aux États-Unis.

L’institution financière mondiale informe par ailleurs que les coûts de transferts vers le continent noir étaient en moyenne de 8 % au premier trimestre de 2021, contre 8,9 % un an plus tôt. Cela fait de l’Afrique la zone vers laquelle il est le plus coûteux d’envoyer de l’argent.

Bien que les migrations intrarégionales représentent plus de 70 % des mouvements transfrontaliers de population, souligne la banque, les frais sont élevés en raison des faibles quantités de flux formels et de l’utilisation des taux de change du marché noir.

A en croire l’institution de Bretton Woods, les données révèlent que les frais sont souvent plus élevés quand les fonds sont transférés par l’intermédiaire de banques, plutôt que via des canaux numériques ou des opérateurs offrant des services de transfert d’espèces.

Une fondation philanthropique finance près de 5.000 PME africaines

Pour son programme d’entrepreneuriat 2021, la Fondation Tony Elumelu (TEF, sigle anglais) a reçu 400.000 candidatures.Les bénéficiaires de 2021 ont été sélectionnés en fonction de leur innovation, leurs performances et leur potentiel de croissance pour créer des emplois et éradiquer la pauvreté sur le continent, renseigne le communiqué parvenu mercredi à APA. Chaque entrepreneur reçoit 5.000 dollars non remboursables. Parmi les 4.949 entreprises retenues, 68 % sont dirigées par des femmes.

Composés à la fois de nouvelles start-ups et de petites entreprises existantes, les entrepreneurs Tony Elumelu 2021 ont suivi une formation, un mentorat et un coaching de classe mondiale et auront un accès à vie au réseau des anciens de la Fondation Tony Elumelu, informe la note.

« À vous les jeunes entrepreneurs africains – travaillez dur, rêvez grand et soyez très disciplinés. Vous devez continuer à penser à l’impact. Le parcours de l’entrepreneuriat n’est pas linéaire – il y a des hauts et des bas, mais en restant concentré et résilient, le succès viendra finalement à vous. L’avenir de notre continent est entre vos mains. Ce que vous faites en tant qu’entrepreneurs contribuera grandement à sortir l’Afrique de la pauvreté. Je suis heureuse que nos femmes entrepreneures se portent très bien, avec une représentation de 68 % cette année », a déclaré le Fondateur de la TEF, Tony O. Elumelu, cité par le document.

Il a par ailleurs invité les dirigeants africains à continuer à créer le bon environnement propice pour permettre aux jeunes de réussir. Car « leur succès est le succès de nous tous sur le continent ». « Nous devons leur donner la priorité parce que les nations et les continents qui donnent la priorité à leurs peuples réussissent », a-t-il martelé.

Le Directeur Général de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, M. Koen Doens s’est quant à lui dit « très heureux que plus de 2400 femmes bénéficieront du programme de formation de la Fondation Tony Elumelu et obtiendront un capital d’amorçage pour soutenir leurs idées. »

« Notre ambition commune est de responsabiliser 100.000 jeunes entrepreneurs africains au cours des dix prochaines années à travers l’Afrique, en reconnaissant que l’entrepreneuriat est le seul moyen de réaliser les rêves », a fait savoir Mme Ahunna Eziakonwa, représentant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à cette rencontre.

Selon le directeur général de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu, l’entité qu’il dirige a formé dix fois plus de jeunes entrepreneurs africains qu’il n’en a formés de 2015 à 2019 combinés.

« Aujourd’hui, en 2021, nous verserons un montant record de 24.750.000 USD directement aux entrepreneurs africains des 54 pays africains. C’est l’impact », s’est-il félicité.

Covid: 30 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté

La pandémie du nouveau coronavirus a anéanti cinq ans de croissance en Afrique, indique un nouveau rapport.La Covid-19 a plongé environ 30 millions de personnes en Afrique subsaharienne dans l’extrême pauvreté, révèle un rapport publié ce mercredi à l’occasion du Forum Bloomberg sur la nouvelle économie qui se tient actuellement à Singapour.

Intitulé « Long Covid : Jobs, Prices and Growth in the Enduring Pandemic », le document souligne que la pandémie a anéanti plus de cinq ans de progrès dans la région.

Il prévient que, même si les économies africaines gagnent du terrain à mesure qu’elles se redressent, cela ne leur permettra pas d’atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies relatif à l’éradication de la pauvreté d’ici à 2030, un objectif qui était déjà loin d’être atteint avant la pandémie.

Les économies africaines ont connu des périodes prometteuses au début du siècle, avec une trajectoire ascendante due à la réduction des conflits, ce qui a permis d’améliorer les politiques économiques et de renforcer la stabilité macroéconomique, indique le rapport.

« L’initiative en faveur des pays pauvres très endettés lancée par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale au début des années 2000 a permis de réduire considérablement les niveaux d’endettement, libérant ainsi des ressources nationales et améliorant les relations avec les donateurs. L’augmentation des échanges et le dynamisme des prix des produits de base ont également joué un rôle, le PIB par habitant des pays riches en ressources naturelles ayant augmenté deux fois plus vite », ajoute le rapport.

Selon le même document, la croissance a commencé à s’essouffler en 2016, soit un an après l’adoption des Objectifs de développement durable visant à éradiquer la pauvreté d’ici 2030.

« L’Afrique subsaharienne reste à la traîne pour la plupart des objectifs. Le retard le plus notable concerne la réduction de la pauvreté ; avant la pandémie de 2019, l’Afrique comptait plus de 60% des 700 millions de pauvres dans le monde », explique le rapport.

En 2020, l’Afrique subsaharienne a plongé dans sa première récession depuis plus de 25 ans, effaçant au moins cinq ans de progrès dans la lutte contre la pauvreté.

Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté hier mardi à Singapour, rassemble plus de 495 participants, dont des dirigeants des secteurs public et privé du monde entier, y compris des 50 représentants de l’Afrique. La rencontre a pour objectif de contribuer à une nouvelle réflexion sur les voies de la reprise mondiale, alors que le monde subit les effets de la pandémie de Covid-19.

Sahel: la Grande muraille verte, une source de revenus (FAO)

L’analyse coûts-avantages de la FAO publiée dans Nature Sustainability montre un rendement moyen de 1,2 dollars pour chaque dollar investi dans le projet de restauration des terres, malgré les conditions climatiques rigoureuses.C’est un retour sur investissement inattendu. L’objectif de la Grande muraille verte d’Afrique n’est pas en effet de générer des profits. Elle vise plutôt à lutter contre la désertification dans la région du Sahel. Mais, d’après une nouvelle étude menée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et publiée dans Nature Sustainability, elle peut aussi être un débouché commercial intéressant pour les investisseurs.

Selon l’analyse, parvenue ce mardi à APA, pour chaque dollar investi dans cette initiative de grande ampleur qui part du Sénégal à l’ouest à Djibouti à l’est, les investisseurs peuvent s’attendre à un rendement moyen de 1,2 dollars. Ce profit peut même monter jusqu’à 4,4 dollars, précise le document.

Pour le Coordonnateur des projets internationaux au sein de la Division des forêts de la FAO et l’un des principaux auteurs de l’étude, Moctar Sacande, cité par le document, « nous devons faire évoluer le discours sur la région du Sahel afin de montrer que, malgré l’environnement hostile et sec de la région, les investisseurs peuvent tout de même obtenir un rendement viable en investissant dans la restauration des terres. »

L’étude est fondée sur des données de terrain et des données satellitaires qui permettent de suivre la dégradation des terres sur la période 2001-2018. Celles-ci sont ensuite comparées aux coûts et aux avantages de la restauration des terres selon différents scénarios adaptés aux circonstances locales.

D’après M. Sacande, les résultats de l’analyse sont le dernier élément nécessaire pour comprendre la situation économique et viennent s’ajouter à la volonté politique et au savoir-faire technique déjà en place, et devraient encourager le secteur privé, qui manifeste un intérêt croissant.

Le verdissement et la restauration des terres dans cette zone longue de 8.000 kilomètres qui traverse le continent sont déjà en cours. Les populations plantent des espèces arboricoles résistantes, comme l’acacia du Sénégal, qui produit de la gomme arabique, fréquemment utilisée comme émulsifiant dans les aliments et les boissons, ou l’arbre gao, aussi appelé Faidherbia albida. Ce dernier aide à fertiliser les sols pour qu’y soient notamment produits du fourrage et des cultures de base comme le millet.

L’étude a indiqué que la surface couverte par l’initiative Grande muraille verte restait limitée et n’atteignait que 4 millions des 100 millions d’hectares ciblés.

Au total, quelque 20 milliards d’USD ont été promis au niveau international en vue de transposer à plus grande échelle l’initiative Grande muraille verte, dont 14,3 milliards d’USD promis à l’occasion du Sommet One Planet pour la biodiversité tenu en janvier de cette année à Paris, et 1 milliard d’USD promis par le fondateur d’Amazon, M. Jeff Bezos, lors de la conférence climatique de la COP26, qui vient de se terminer.

Les modalités concrètes d’accès à ces fonds doivent encore être déterminées, d’après M. Sacande, qui ajoute que si une partie des fonds n’est pas versée très rapidement, il pourrait être trop tard pour planter les arbres avant la tombée des précipitations limitées attendues en juin et en juillet.

L’initiative Grande muraille verte permettrait de stocker du carbone et de restaurer la biodiversité et s’attache à apporter des avantages socio-économiques aux populations défavorisées de la région. Elle couvre les domaines clés que sont l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets et la résilience face aux aléas climatiques.

Elle contribue également à la réalisation des Objectifs de développement durable 1 (pas de pauvreté), 2 (faim zéro), 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques), 15 (Vie terrestre) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’analyse souligne par ailleurs que du fait des conflits armés qui caractérisent la région, certains investisseurs sont longtemps restés méfiants à l’égard du potentiel de l’initiative. En outre, l’étude a conclu qu’environ 50 % des terres concernées sont actuellement inaccessibles pour des raisons de sécurité. Malgré cela, les interventions de restauration des terres continuent de représenter un débouché commercial viable, selon les auteurs.

Forum Bloomberg : cinquante délégués africains à Singapour

Au total, 495 délégués venus de différents continents participent au Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté ce mardi à Singapour.
Premier grand rassemblement post-COP26, les participants sont censés contribuer à ce que les organisateurs du Forum de Bloomberg espèrent être une nouvelle réflexion sur « les voies vers une reprise mondiale alors que le monde se remet de l’impact de la pandémie de Covid-19 ».

Dans une déclaration précédant l’événement, Michael R. Bloomberg, fondateur de Bloomberg L.P. et de Bloomberg Philanthropies, a déclaré que les défis économiques mondiaux aggravés par la pandémie confèrent un caractère d’urgence particulier au forum de cette année auquel participent 50 délégués africains.

« La transition rapide entre la COP26 et le forum nous offre une occasion unique que nous avons l’intention de saisir, en travaillant ensemble pour accélérer notre reprise de manière à construire une économie plus forte, plus saine et plus durable », a-t-il dit cité par un communiqué.

Les sessions plénières du forum s’articulent autour des thèmes suivants : Reconstruire l’économie mondiale, innover pour sortir de la crise et naviguer dans un monde divisé.

Les débats porteront sur la finance, le climat, le commerce, les villes et la santé, avec en toile de fond la pandémie de Covid-19.

Parmi les Africains qui y participent, figurent Yvonne Aki-Sawyerr, maire de Freetown, la capitale de la Sierra Leone, Shamim Nabuuma Kaliisa, fondateur et directeur exécutif du Chil Artificial Intelligence Lab (Ouganda), Alloysius Attah (directeur général et cofondateur de Farmerline (Ghana) et Nthabiseng Mosia, cofondateur d’Easy Solar (Sierra Leone).

Le ministre du Commerce et de l’Industrie de Singapour, Gan Kim Yong, a déclaré que le Bloomberg New Economy Forum est un événement important pour son pays.

« L’accueil physique de l’événement ici, malgré la pandémie, affirme le rôle de Singapour en tant que capitale des événements d’affaires et nœud mondial pour les entreprises », a ajouté M. Yong.

« Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie à Singapour offrira une plateforme d’action – et pas seulement de débat – tout en constituant un modèle pour des réunions entre personnes sûres, mais hautement connectées », a déclaré Justin B. Smith, PDG de Bloomberg Media et président exécutif de Bloomberg New Economy.

Il a ajouté : « Nous n’avons jamais vu un tel sentiment d’urgence parmi les leaders mondiaux pour se réunir et mobiliser des solutions. Cet esprit de collaboration touche tous les secteurs d’activité ».

Djamila Sahabi remporte à Abidjan le Prix AfricTivistes pour l’action civique

La Nigérienne Djamila Boubacar Sahabi a remporté dans la nuit de vendredi à samedi à Abidjan le Prix Africtivistes pour l’action civique 2021doté d’une enveloppe de 10 000 dollars.

Ce Prix a été décerné en marge du 3e sommet Africtivistes qui s’est achevé vendredi soir dans la capitale économique ivoirienne autour du thème, «Promouvoir le développement et la gouvernance démocratique de l’Internet en Afrique ».

Au départ,  sur une liste de 10 présélectionnés, ensuite cinq finalistes c’est l’initiatrice et Fondatrice de Actu Magazine & de Nissa Pad, Niger avec sa marque de serviette hygiénique lavable “Nissa Pad” qui remporte ce Prix doté en plus d’une enveloppe de 10 000 dollars, d’un voyage et d’une bourse d’étude.

Djamila veut promouvoir des solutions durables qui contribuent à l’émancipation des femmes, et à l’accompagnement des jeunes filles adolescentes en milieu scolaire à se maintenir à l’école pendant leurs périodes de menstrues.

La lauréate exprimant sa joie a dédié son prix à toute la jeunesse africaine engagée. « Je suis hyper contente. Ce prix n’est pas le mien, c’est pour toute la jeunesse africaine. Tout ce qu’on veut c’est d’amener l’Afrique très loin. Tout ce qu’on veut, c’est le changement. », a-t-elle déclaré.

Les votes du public ont compté  pour 60%  et les notes  du jury institutionnel pour 40%. Le Prix AfricTivistes vise à honorer le champion citoyen qui a initié le meilleur projet innovant ou la meilleure action civique et citoyenne porteuse de changement dans sa communauté.

Les autres finalistes sont  Muazu Alhaji Modu du Nigéria, Mamadou Diakhaté, du  Sénégal, Divine Ingabire du Rwanda, Laetitia Carelle Goli de la Côte d’Ivoire.

AfricTivistes est la Ligue des blogueurs et cyber activistes africains pour la démocratie. À travers cette organisation, elle veut promouvoir et défendre les valeurs démocratiques, les droits humains et la bonne gouvernance par le biais des médias numériques.

L’organisation a été lancée en novembre 2015 à Dakar pour interconnecter tous les acteurs du changement en Afrique afin d’apporter des solutions pratiques et appropriées pour une réelle démocratie participative.

Afrique : les diabétiques, plus vulnérables à la Covid-19

La pandémie du coronavirus est plus mortelle chez les Africains atteints de diabète selon une récente analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le coronavirus a fait des ravages chez les personnes atteintes de maladies chroniques. En Afrique, les diabétiques sont ceux qui en ont le plus souffert selon l’OMS qui  a évalué les données issues de 13 pays et portant sur les affections sous-jacentes ou les comorbidités chez les Africains testés positifs à la Covid-19.

Selon l’organisme onusien, le taux de létalité de la pandémie est de 10,2% chez les patients diabétiques, contre 2,5% pour l’ensemble des patients atteints de Covid-19. Le taux de létalité chez les personnes atteintes de diabète était également deux fois plus élevé que chez les patients souffrant de n’importe quelle autre comorbidité. Les trois autres maladies sous-jacentes associées aux taux de létalité due à la Covid-19 les plus élevés incluent le VIH et l’hypertension.

« La Covid-19 envoie un message clair : la lutte contre l’épidémie de diabète en Afrique est à bien des égards tout aussi cruciale que la lutte contre la pandémie actuelle », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique la Dre Matshidiso Moeti, citée par le communiqué parvenu jeudi à APA.

« La pandémie de Covid-19 finira par s’estomper, mais l’on prévoit que l’Afrique enregistre dans les prochaines années la plus forte hausse de l’incidence du diabète dans le monde. Nous devons agir dès à présent pour prévenir de nouveaux cas, vacciner contre la Covid-19 les personnes souffrant de diabète et, chose non moins importante, recenser et soutenir les millions d’Africains qui ignorent qu’ils sont atteints par ce tueur silencieux », a-t-elle souligné.

Le diabète altère la capacité de l’organisme à produire ou à utiliser l’insuline, une substance essentielle pour empêcher une augmentation dangereuse du taux de sucre dans le sang. La maladie provoque une inflammation et une mauvaise circulation sanguine, qui accentuent toutes les deux le risque de complications liées à la Covid-19, dont le risque de décès.

Les pays ayant fourni des données pour cette analyse étaient le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Eswatini, la Guinée, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, les Seychelles, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

Environ 24 millions de personnes vivent avec le diabète en Afrique en 2021, selon la Fédération internationale du diabète, et le continent devrait connaître la plus forte augmentation du nombre de cas de diabète dans le monde. En effet, le nombre d’Africains souffrant de cette maladie devrait atteindre 55 millions d’ici à 2045, soit une augmentation de 134 % par rapport aux données disponibles en 2021.

L’Afrique est le continent comptant le plus grand nombre de personnes qui ne connaissent pas leur statut pour le diabète. On estime ainsi que 70 % des personnes diabétiques ne savent pas qu’elles sont touchées par cette maladie.

« Les responsables de la santé en Afrique devraient tirer parti de la disponibilité croissante de tests de diagnostic rapide à faible coût pour tester systématiquement les patients dans les centres de prise en charge du diabète afin de garantir une détection précoce de cette maladie et des soins appropriés», a suggéré le directeur du groupe organique Couverture sanitaire universelle/Maladies transmissibles et non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Benido Impouma. « Ces centres peuvent également être des sites clés pour la vaccination », a-t-il ajouté.

Dès les premiers jours de la pandémie, les personnes atteintes de diabète ont été jugées prioritaires dans tous les pays du monde pour recevoir des doses de vaccin anti-Covid-19. L’Afrique a éprouvé des difficultés à appliquer cette stratégie, rapporte la note.

A en croire l’OMS, l’accès aux vaccins reste limité. Jusqu’à présent, affirme-t-elle, seulement 6,6 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre la Covid-19, contre une moyenne mondiale de 40 % environ. Les données issues de 37 pays indiquent que, depuis mars 2021, plus de 6,5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 ont été administrées à des Africains présentant des comorbidités, soit 14 % de toutes les doses administrées jusqu’à présent.

Les efforts visant à donner la priorité aux personnes souffrant de comorbidités comme le diabète s’accélèrent, près de la moitié de ces 6,5 millions de doses ayant été administrées au cours des deux derniers mois. Cependant, beaucoup reste à faire pour que les personnes à haut risque reçoivent effectivement les vaccins dont elles ont besoin, souligne le document.

« Neuf mois après le début des campagnes de vaccination contre la Covid–19 en Afrique, nous sommes encore loin de l’objectif que nous nous sommes fixé concernant la protection de nos groupes les plus vulnérables », a déploré Dre Moeti. Elle ajoute qu’« il est urgent d’intensifier la vaccination et d’autres services essentiels destinés aux personnes à haut risque, y compris celles qui sont atteintes de diabète. »

Pour la responsable de l’OMS, tous les Africains exposés au diabète doivent avoir accès au dépistage. « Nous pouvons aussi empêcher le diabète de faire plus de victimes en faisant la promotion d’une alimentation saine et abordable et de la pratique régulière de l’exercice physique », a-t-elle dit.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’accès aux soins du diabète est sérieusement perturbé dans la Région africaine. Les confinements imposés pour limiter la propagation de la Covid-19, par exemple, ont entravé l’accès aux soins de santé et aux éléments de base d’une bonne prise en charge des patients diabétiques, tels que la surveillance systématique de la glycémie et une alimentation saine.

En vue d’améliorer l’accès équitable à des soins de qualité pour sujets diabétiques, l’OMS a lancé en avril 2021 le Pacte mondial contre le diabète. Cette initiative s’appuie sur les travaux entrepris ces dernières années pour déployer l’ensemble des interventions de l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles (WHO PEN) dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources.

À ce jour, 21 pays africains ont commencé à utiliser cet ensemble d’outils. Le Bénin, l’Érythrée, Eswatini, le Lesotho et le Togo ont réussi à transposer ces services à l’échelle nationale, assurant ainsi une couverture de l’ensemble des établissements de soins de santé primaires.

L’OMS et l’OIF ont signé un accord pour la couverture sanitaire

Le partenariat définit les domaines de travail communs sur la couverture sanitaire universelle, la lutte contre le paludisme et l’Académie de l’OMS. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) veulent donner un ancrage politique et juridique à leurs actions de coopération. Ainsi, elles ont conclu un accord, ce mardi au siège de l’OMS à Genève (Suisse), pour renforcer et préciser les principaux axes de leur Mémorandum d’entente signé en avril dernier. Le document a été paraphé par Madame Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie, et le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé.

Cette coopération s’articule principalement autour d’activités conjointes dans le cadre de l’Académie de l’OMS, la couverture sanitaire universelle et les soins de santé primaires et le paludisme, ainsi que dans tout autre domaine d’intérêt commun.

L’accord permet désormais à l’OIF et à l’OMS de participer mutuellement aux instances des deux organisations, selon les règles propres à chacune d’elle.

« Cet accord est la prochaine étape dans le renforcement des relations déjà étroites entre nos deux organisations », a déclaré le Dr Tedros. Il a ajouté : « La pandémie de Covid-19 a mis en évidence l’importance de la solidarité mondiale et de la collaboration internationale. L’engagement de la Francophonie en faveur de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme fait de l’OIF un partenaire idéal pour l’OMS. »

De son côté, Mme Mushikiwabo a déclaré « que cet accord permettra à l’OIF de contribuer aux côtés de l’OMS au développement de la protection sociale et de l’accès universel aux services de santé publique pour tous dans le monde francophone. »

Evoquant la crise Covid-19, elle a ajouté que « nous ne serons à l’abri de cette pandémie que lorsque tous les pays du monde auront vacciné leur population ».

L’Uemoa fait sa Revue annuelle 2020 au Sénégal

Dakar, la capitale sénégalaise, accueille, du 8 au 10 novembre, la 7e Revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).Au total, 10 projets et 116 textes communautaires portant sur la gouvernance économique et la convergence, le marché commun et les réformes structurelles seront évalués pendant les trois jours de l’atelier.

S’exprimant hier lundi lors de la cérémonie d’ouverture de la phase technique, Bamba Kâ, Directeur Général du Secteur financier et de la Compétitivité, a réaffirmé « la ferme volonté » du Sénégal d’ « accélérer l’ensemble des actions favorisant le renforcement de l’intégration régionale ».

A en croire M. Kâ, dans son pays, « des avancées notables ont été notées aussi bien dans l’application des textes communautaires que dans la mise en œuvre des projets » depuis la revue de l’année précédente.

De son côté, Aïssa Kabo Sidikou, Représentant Résident de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine au Sénégal, a rappelé que l’exercice technique de la Revue annuelle « s’inscrit dans le processus d’identification des facteurs pouvant altérer les acquis des efforts communautaires, en vue d’anticiper les actions idoines pour une impulsion politique ciblée du processus d’intégration dans l’espace Uemoa ».

Poursuivant, elle a soutenu que « les résultats, obtenus à ce jour, témoignent de la forte contribution de cette initiative non seulement à l’effectivité de l’harmonisation des législations nationales mais surtout à la coordination du suivi de la mise en œuvre des politiques, programmes et projets communautaires ».

La Revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’Uemoa a été instituée en 2013 par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. L’objectif est de favoriser l’accélération de leur application au sein de la zone monétaire.

Libye : des demandeurs d’asile évacués vers le Niger

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) annonce avoir évacué 172 demandeurs d’asile vulnérables de Libye vers le Niger dans la soirée du 4 novembre.Il s’agissait du premier vol d’évacuation vers le Niger depuis plus d’un an. Celui-ci fait suite à la levée par les autorités libyennes d’une interdiction des vols humanitaires. Les personnes évacuées ont été détenues dans des conditions extrêmement difficiles, ont été victimes de traite ou ont subi des violences en Libye, explique le HCR dans un communiqué parvenu vendredi à APA.

« Le HCR est soulagé de voir la reprise de ces vols d’évacuation vitaux », a déclaré le chef de mission du HCR en Libye, Jean-Paul Cavalieri, cité par la note. « Cependant, précise-t-il, compte tenu du nombre limité de places, l’évacuation ne peut être une solution que pour des personnes extrêmement vulnérables, ayant un besoin urgent de sécurité et de protection ».

Le groupe évacué comprend des familles, des enfants voyageant seuls et un bébé né il y a seulement quelques semaines, informe l’organisme onusien.

Cette évacuation a eu lieu grâce au mécanisme de transit d’urgence (Emergency Transit Mechanism, ETM) mis en place en 2017 en partenariat avec le gouvernement du Niger. Ce dernier a accepté d’accueillir temporairement sur son territoire des réfugiés confrontés à des situations de danger de mort en Libye afin que le HCR puisse travailler à l’identification de solutions durables pour chacun d’entre eux.

Au Niger, le HCR apporte un soutien en matière de soins de santé mentale à ceux qui ont été confrontés à des traumatismes pendant leur séjour en Libye, ainsi qu’un accès à des possibilités de formation professionnelle.

A ce jour, 3361 réfugiés et demandeurs d’asile ont été évacués de Libye vers le Niger. Parmi eux, 3213 ont quitté le Niger vers des pays tiers dans le cadre du mécanisme de réinstallation et de voies complémentaires.

La FAO pour des semences plus résistantes aux aléas climatiques

Le développement vert du secteur semencier est crucial pour nourrir une population mondiale en pleine expansion, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).La population mondiale augmente et les terres arables s’amenuisent. Comment faire pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 10 milliards d’ici à 2050 ? Il faut permettre « aux agriculteurs d’accéder à des semences de qualité dans le cadre de la transformation des systèmes agroalimentaires », préconise la FAO.

« Les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à des semences issues de variétés de plantes plus productives, plus nutritives et plus résistantes aux aléas climatiques », explique-t-elle.

A en croire le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, « il ne peut y avoir de bonnes récoltes sans bonnes semences. Les semences sont la pierre angulaire des systèmes agroalimentaires. Nous dépendons d’elles pour produire des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des fibres et des combustibles, et elles créent un environnement accueillant. »

M. Dongyu présidait la Conférence mondiale sur le développement vert du secteur semencier, organisée par son institution ce jeudi à Rome (Italie).

Pour la Directrice de l’Organisation panafricaine des producteurs agricoles, Mme Fatma Ben Rejeb, l’augmentation de la qualité des semences résilientes face au stress climatique, l’amélioration de l’utilisation des ressources naturelles et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle contribuent fortement à la hausse des rendements, au développement économique et à l’accroissement des revenus des agriculteurs.

Par ailleurs, elle a rappelé l’importance des savoirs ancestraux des petits agriculteurs, en les présentant comme « les moteurs du développement agricole. »

La Conférence, qui se tient sur deux jours, rassemble un grand nombre de participants, dont des représentants de la société civile, d’organisations internationales, des membres de la FAO et des secteurs public et privé, qui présenteront leurs points de vue, leurs études de cas et leurs priorités pour alimenter les discussions.

L’agriculture verte et résistante aux aléas climatiques est essentielle à la durabilité, a indiqué M. Qu, ajoutant qu’elle permettrait de concrétiser la sécurité alimentaire, d’améliorer le bien-être des populations, d’offrir des perspectives d’emploi et un travail décent à toutes et tous et de protéger la planète aujourd’hui comme à l’avenir.

Selon le Directeur général de la FAO, les agriculteurs doivent produire 50% d’aliments supplémentaires pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population. Et la seule manière de réaliser cet objectif, d’après lui, est d’augmenter la productivité des cultures, grâce à la science et à l’innovation.

La Conférence est la troisième d’une série, la première s’étant tenue en 1999 à Cambridge (Royaume-Uni) et la deuxième en 2009 au siège de la FAO, à Rome (Italie). Elle a quatre priorités qui consistent, entre autres, à faire mieux connaître la contribution qu’apporte le secteur semencier, y compris des petites et moyennes entreprises, à l’innovation verte dans le domaine de la production végétale durable ; et à promouvoir la coopération entre les secteurs, en particulier dans le cadre de partenariats public-privé et de la coopération internationale, en vue d’améliorer l’accès aux ressources et le partage de connaissances et d’informations.

Data centers: le continent invité à miser sur l’efficacité énergétique

L’Afrique connaît l’une des croissances d’accès à Internet les plus rapides au monde en raison de sa population jeune.L’accès à des sources d’électricité abordables, fiables et respectueuses de l’environnement est un problème urgent pour le nombre croissant d’opérateurs de data centers à travers l’Afrique. Ces installations doivent assurer une haute disponibilité d’électricité pour atténuer les temps d’arrêt, mais de nombreux pays africains sont confrontés à de fréquentes pannes d’électricité.

Les data centers existants en Afrique se sont appuyés sur des générateurs à diesel pour maintenir leurs opérations pendant les pannes de courant, une pratique qui pourrait exacerber les émissions de carbone à l’avenir. En effet, le déploiement d’une capacité de data center à grande échelle devrait augmenter les émissions grâce à une utilisation accrue des générateurs à diesel.

Dans un rapport d’orientation récemment publié par Oxford Business Group intitulé « Data Centers en Afrique », la PDG de MainOne, Funke Opeke, a estimé que les réseaux de distribution d’électricité sont confrontés à des pénuries fréquentes, mais qu’il existe un approvisionnement adéquat en électricité dans les réseaux nationaux de la région.

« En plaçant stratégiquement nos data centers à proximité des sources d’énergie et en nous associant à des sociétés de distribution d’électricité locales pour établir des connexions directes au réseau national, nous assurons une disponibilité élevée de l’énergie et réduisons l’utilisation de la production d’électricité au diesel dans nos installations », a-t-elle déclaré.

MainOne, qui fournit des services de télécommunication et de solutions de communication innovants pour les entreprises, a augmenté la capacité de ses data centers qui ont atteint 5 MW sur les marchés clés du Nigeria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire, avec des services fournis à un total de 10 pays à travers l’Afrique de l’Ouest.

Cependant, avertit MainOne, sans stratégies énergétiques durables, les data centers vont continuer à contribuer au réchauffement climatique dans une région qui est la moins préparée au niveau de la gestion des conséquences.

Sida: l’Afrique appelée à l’action pour réinventer la réponse

Le sommet régional sur le Sida tenu dans la capitale sénégalaise du 31 Octobre au 2 Novembre 2021 s’est conclu par un plaidoyer pour une nouvelle approche dans la lutte contre la pandémie.Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) ambitionne de mettre fin à la pandémie de Sida comme menace de santé publique d’ici à 2030. Pour ce faire, l’organisme onusien appelle à une action urgente dans quatre domaines principaux.

D’abord, renforcer les infrastructures des organisations communautaires pour renforcer les systèmes de santé des pays. Cela passera par l’adoption de politiques sanitaires adéquates, et à la mobilisation de financements durables.

Ensuite, l’ONUSIDA suggère la mise à jour les politiques de santé pour les aligner sur les données scientifiques les plus récentes pour répondre à la pandémie de VIH/Sida.

L’organisme onusien demande par ailleurs une augmentation de 33% des ressources nationales et internationales consacrées à cette pandémie en Afrique d’ici 2025 et une suppression des obstacles financiers à l’accès individuel des personnes vivant avec le VIH aux services de santé.

Enfin, il invite les Etats à placer la réponse au VIH, et la Covid-19, au centre du dispositif pour préparer et répondre à l’émergence possible de futures pandémies.

Ces quatre actions devraient être mises en œuvre au cours des trois prochaines années et permettraient à la région de se rapprocher de l’objectif mondial de 2025, à savoir que 95 % des personnes connaissent leur statut VIH, 95 % des personnes connaissant leur statut VIH commencent un traitement et 95 % des personnes sous traitement soient sous suppression virale.

Elles contribueraient à une réduction spectaculaire du nombre de décès liés au Sida et de nouvelles infections à VIH dans la région.

Pour soutenir la réponse au VIH et cet appel à l’action, le président Macky Sall a engagé son ministre de la Santé et de l’Action sociale à verser deux milliards f cfa supplémentaires au plan national de riposte.

« Je vous engage à mettre deux milliards de plus dans le budget pour la lutte contre le VIH avec un milliard pour les organisations de la société civile pour la lutte communautaire et un milliard pour alimenter le budget du CNLS (Conseil national de lutte contre le Sida) pour augmenter la part de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH », a dit le président sénégalais qui clôturait le sommet.

G5 Sahel : les experts examinent le rapport d’activités du programme annuel

La rencontre se tient en prélude à la 10e session du Conseil des ministres de cette organisation regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad.C’est l’heure de l’évaluation de la mise en œuvre du programme de travail annuel du G5 Sahel. Ouverts mardi à N’Djaména, la capitale tchadienne, les travaux de deux jours portent sur le rapport d’exécution du budget au 30 septembre 2021.

« D’autres documents, qui relèvent des instructions et recommandations des sessions et sommets, ont été également exposés. Il s’agit du projet de décision portant organisation du Secrétariat exécutif et une fiche d’information sur l’état d’avancement de la révision de la convention de création du G5 Sahel », indique un communiqué reçu mercredi à APA.

Le rapport sur la mise en place du guichet unique et la révision de la Stratégie de Développement et de Sécurité et le Programme d’investissements prioritaires seront aussi au menu des discussions.

Nommé en juillet dernier, Eric Yemdeago Tiaré, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, a déclaré que « les observations, amendements et suggestions seront pris en compte en vue d’améliorer les différents documents avant leur transmission aux ministres ».

Dans son discours, le diplomate burkinabè a notamment salué « la capacité de résilience des populations, l’engagement des armées nationales et de la force conjointe et les autres armées alliées ».

Pour sa part, Nassour Bahar Mahamat Itno, Directeur Général du ministère du Plan du Tchad, a souligné qu’une feuille de route de transition, d’un coût de 840  milliards F CFA, a été élaborée avec trois axes majeures : « le renforcement de la sécurité et de la défense, l’organisation du dialogue, la consolidation de la paix et de l’unité nationale, et le renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit ». Concluant son propos, il a sollicité la participation du G5 Sahel pour la réussite de la transition.

Hissein Abakar M’bodou, Coordonnateur des actions du G5 Sahel au Tchad, a affirmé que « cette session se tient à un moment où l’organisation doit opérer un réajustement stratégique pour s’adapter à un contexte en mutation ».

En effet, le G5 Sahel est appelé à se réorganiser avec le retrait annoncé de la Force Barkhane mais également « l’accroissement de l’activisme des groupes criminels sur le terrain, les massacres récurrents des populations civiles, la faiblesse des projets ayant un impact sur les populations et la difficulté à mobiliser les financements », précise le document.

La 10e session du Conseil des ministres du G5 Sahel est prévue le vendredi 29 octobre à N’Djamena.

Mali : les raisons de l’expulsion du représentant de la Cédéao

Le chef de la diplomatie malienne accuse Hamidou Boly « d’agissements incompatibles avec le statut de diplomate. »Le représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à 72 heures « pour quitter le territoire national » selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, qui précise que la notification officielle lui a été envoyée lundi matin.

Le diplomate de nationalité burkinabé en poste depuis plus de deux ans à Bamako, est déclaré « persona non grata » après plusieurs mises en garde des autorités maliennes et de sa hiérarchie, renseigne le communiqué.

« Je pense que l’intéressé a engagé avec des groupes, des individus de la société civile comme du monde politique ou même du monde de la presse et qui entreprennent des activités hostiles à la transition. Il y a des devoirs des autorités en place de s’assumer », a expliqué Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Accusé de « déstabiliser la transition »

Avant d’ajouter que le Mali est un pays souverain, « nous estimons qu’à un certain moment, si cette personne ne comprend pas les limites de sa mission qu’elle a outrepassées, il est du devoir des autorités en place de s’assumer »

Toutefois, le patron de la diplomatie malienne « réitère la disponibilité du gouvernement (malien) à maintenir le dialogue avec la Cédéao et à œuvrer ensemble pour la réussite de la transition ».

L’expulsion de Hamidou Boly, connu pour son franc-parler, survient dans un contexte diplomatique tendu entre le Mali et l’organisation régionale. Après deux putschs successifs en août 2020 et mai 2021, la junte est en retard par rapport au processus électoral qui doit aboutir à la transmission du pouvoir aux civils dans moins de quatre mois.

Un respect du calendrier électoral qui semble difficile à envisager après que le ministre  malien Abdoulaye Diop en visite à Rabat (Maroc) le 11 octobre dernier, a soutenu que « la présidentielle et les législatives du 27 février 2022, pourraient ne pas se tenir si la situation sécuritaire n’est pas prise en charge ». Une position qui tranche nettement avec la volonté de la Cedeao. L’organisation intergouvernementale exige la tenue des élections à la date fixée dans la charte de la transition.

Cour Cedeao: renvoi à Abidjan du verdict sur la présidentielle nigérienne

La Cour de justice de la Cedeao, en audience hors-siège à Abidjan, a renvoyé lundi le verdict de l’affaire de la présidentielle nigérienne au 15 novembre 2021.

Le président de la Cour de justice de la Cedeao, Amoako Asante, après une requête de renvoi de l’audience formulée par l’opposition, a déclaré que « la Cour va procéder à l’audition des parties le 15 novembre 2021 ». 

Me Lirwanc Abdramane, avocat de l’opposant Ousmane Mahamane, candidat à la présidentielle de février 2021, a  fait état des griefs de son client à l’issue du procès.    

Dénonçant des irrégularités à la présidentielle, M. Ousmane Mahamane, ancien chef de l’Etat du Niger,  à travers son conseil a saisi la Cour de justice de la Cedeao le 26 juin 2021. 

La Cour de justice de la Cedeao a, deux jours après, communiqué la requête à l’Etat du Niger qui a reçu un mois pour produire son mémoire en défense. 

Selon Me Lirwanc Abdramane, « il s’est trouvé que conformément à l’article 35 du règlement de la Cour, lorsque le demandeur dépose son mémoire, la Cour lui signifie et impartit un  délai pour qu’il fasse la réplique ». 

Cependant, la Cour n’a pas fait cela suite à une requête de l’opposition et « nous avons saisi l’occasion pour demander le renvoi du dossier aux fins de faire une réplique », a-t-il dit.

La partie de l’opposition, ajoutera-t-il, a en même temps indiqué qu’elle va « produire à la Cour un témoin », notamment un professeur de droit à l’université régionale de Tahoua (nord-ouest), M. Zara Malam Oumarou.  

M. Oumarou a notamment « un contentieux contre la nomination d’un membre de la Cour ». L’opposition nigérienne dénonce par ailleurs des violations de droit de l’homme dans le processus du scrutin. 

« Ils ont braqué des urnes et ont pris les procès verbaux, les ont rempli et l’Etat du Niger répond que ce sont les terroristes qui ont emporté les urnes », a-t-il poursuivi.  

L’opposant Ousmane Mahamane réclame la victoire de cette élection avec 50,3% des suffrages exprimés. Il réfute le taux de 44,25% à lui attribué par la Commission nationale électorale indépendante. 

M. Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir, a remporté le second tour de l’élection présidentielle avec 55,75 % des voix, devant l’ancien président Mahamane Ousmane crédité de 44,25 %. Il succède à la tête de l’État à Mahamadou Issoufou.

La Cour de la Cedeao est en audience hors-siège à Abidjan du 19 au 29 octobre 2021. Quarante affaires sont au rôle du tribunal pour cette session.

Afrique: des chercheurs pour la promotion des innovations agricoles

La mise à l’échelle des technologies éprouvées par les centres de recherches devrait permettre à l’Afrique d’atteindre la sécurité alimentaire.L’Afrique dispose de 60 % des surfaces arables inexploitées du monde. Un immense potentiel de production agricole. Mais le continent noir dépense, chaque année, près de 35 milliards de dollars pour l’importation de denrées alimentaires. D’ici à 2025, ce chiffre pourrait dépasser les 110 milliards de dollars.

Cette tendance pourrait toutefois être inversée par une augmentation de la production africaine. C’est dans ce cadre que le Conseil de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) et Technologies pour la Transformation Agricole Africaine (TAAT) co-organisent, du 25 au 29 octobre à Dakar (Sénégal), la première foire aux technologies de l’Afrique de l’Ouest vers la transformation agricole.

L’événement vise à présenter les technologies TAAT, ainsi que celles des centres de spécialisation/d’excellence du Coraf, afin d’ouvrir des voies de courtage et d’adoption. Elle est considérée comme une plate-forme pour mettre des technologies et des produits livrables éprouvés sur le marché. Le but est de créer une situation où la demande rencontre l’offre et ainsi exposer les technologies et les produits à des acheteurs potentiels.

« Nous sommes dans une région où nous importons essentiellement ce que nous consommons alors que nous avons la possibilité de le produire. Il suffit donc de déployer les technologies pour faire en sorte que cette courbe d’importation soit renversée. L’Afrique est capable de se nourrir elle-même et de nourrir le reste du monde », a déclaré le directeur exécutif du Coraf, Dr Abdou Tenkouano.

Pour ce faire, les chercheurs misent sur une plus grande implication des capitaux privés. « Le sens à donner à cette foire est de mettre face à face la production agricole et le secteur privé, chaînon manquant dans l’écosystème qui permettrait de disposer d’outputs conformes aux besoins réels des populations », a fait savoir Mme Aïssa Kabo.

Pour la représentante résidente de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) au Sénégal, cette foire est donc une convergence de l’offre et de la demande pour booster l’agriculture africaine afin d’en faire un secteur résilient et surtout le moteur principal devant alimenter les autres secteurs de l’économie.

De son côté, le représentant de la Banque africaine de développement (Bad), Garba Lawaly, a relevé la place prépondérante qu’occupe le secteur privé dans la mise à l’échelle et la commercialisation des technologies agricoles. Pour lui, « cette foire constitue donc un premier pas vers l’établissement d’un partenariat solide avec le secteur privé pour le développement, l’évaluation et la mise à l’échelle de ces innovations ».

Pour inciter les investisseurs privés à soutenir ce projet, une facilité de financement dotée d’un important fonds a été mise en place par la Bad, a indiqué M. Lawaly.

Post-Covid-19 : vers un nouveau partenariat UA-UE

Les dirigeants africains et européens ont appelé à des efforts communs pour faire face aux défis liés à la Covid-19.L’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) veulent renforcer et approfondir leur coopération dans la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus et de ses conséquences. La vice-présidente de la Commission de l’UA, Monique Nsanzabaganwa, a déclaré, ce lundi 25 octobre à Kigali, que « depuis l’apparition de la Covid-19, le monde tel que nous le connaissons a rapidement changé, avec des conséquences considérables que nous essayons encore de déterminer ».

« Je tiens à souligner l’importance de notre partenariat avec l’Union européenne pour la trajectoire de développement de notre continent, en particulier dans le contexte de la pandémie de Covid-19 », a-t-elle dit, au cours d’un sommet UA-UE.

« En effet, a ajouté Mme Nsanzabaganwa, l’Afrique aura besoin de tout le soutien nécessaire de la part de ses partenaires et alliés les plus proches pour rebondir et mieux avancer après les conséquences néfastes causées par la pandémie de Covid-19 ».

Ainsi, le partenariat UA-UE devrait principalement promouvoir les investissements dans les infrastructures, l’industrie manufacturière et la diversification des exportations, et il devrait soutenir l’Afrique dans la quatrième révolution industrielle.

Au plan politique, la partie africaine demande des solutions structurelles à la question de la migration et de la mobilité, qui est un sujet de discorde dans le partenariat depuis plusieurs années.

L’UA demande l’expansion des voies légales pour la mobilité et la migration de la main-d’œuvre africaine, en particulier dans les secteurs des affaires et de l’éducation. La question des transferts de fonds et des investissements de la diaspora, impactés par la pandémie, reste également une préoccupation majeure.

Insécurité alimentaire : la France au chevet des pays du Sahel

Paris soutient la sécurité alimentaire des personnes affectées par l’escalade des conflits, les effets du changement climatique et la hausse des prix.Au total, ce sont 469.000 personnes vulnérables du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Tchad qui vont bénéficier de l’assistance française. La contribution de Paris d’une valeur de 8,4 millions d’euros sera distribuée à travers un ensemble d’activités spécifiques à chaque pays.

Celles-ci comprennent des distributions alimentaires, un appui nutritionnel, et un soutien aux programmes d’alimentation scolaire en faveur des populations déplacées.

Selon le Conseiller Régional de Coopération pour l’Afrique de l’Ouest de l’ambassade de France au Burkina Faso, Houcine Dahmane, « cette contribution de la France s’inscrit dans le cadre de sa Stratégie internationale pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture durable (2019-2024), dont l’un des 5 objectifs vise à renforcer les actions d’assistance alimentaire aux populations en situation de vulnérabilité et à améliorer leur résilience. »

Le Directeur régional du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour l’Afrique centrale et occidentale, Chris Nikoi, a remercié la France pour avoir maintenu et augmenté son soutien à son organisme en faveur des plus vulnérables.

Grâce aux contributions volontaires de ses donateurs, le PAM a réussi à intensifier ses opérations en 2020 et a aidé 18,2 millions de personnes dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cela représente une augmentation significative par rapport aux 10,6 millions atteints en 2019.

Sur la base de ce succès, l’organisme onusien prévoit d’aider jusqu’à 17,6 millions de personnes au cours de cette période de soudure, avec une attention particulière aux zones ayant des problèmes d’accès, telles que le centre du Sahel et le nord du Nigeria.

Le PAM s’emploie également à améliorer l’accessibilité et la disponibilité des aliments nutritifs, à la fois en fournissant une assistance dans les situations de crise et en renforçant les systèmes pour des solutions à plus long terme.

Dans le centre du Sahel, au Tchad et au Nigéria, il prévoit d’aider près de 2,2 millions de jeunes enfants et de femmes enceintes ou allaitantes, avec un ensemble de traitements nutritionnels et d’interventions de prévention.

Afrique/Covid-19: six infections sur sept non détectées (OMS)

Huit pays africains participent à une initiative de dépistage communautaire du nouveau coronavirus.Entre le début de la pandémie jusqu’au 10 octobre dernier, les pays africains ont enregistré plus de 70 millions de tests de la Covid-19, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Dans une nouvelle évaluation, l’agence onusienne montre que seulement 14,2 % des infections dues par la maladie sont détectées sur le continent, ce qui équivaut à une personne infectée sur sept.

Pour inverser cette tendance et freiner la transmission du virus, le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique a annoncé, jeudi 14 octobre, une nouvelle initiative visant à améliorer le dépistage communautaire de la Covid-19 dans huit pays. Le programme vise à fournir des tests de diagnostic rapide à plus de sept millions de personnes au cours de l’année à venir au Burundi, au Congo, en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau, au Mozambique, en République démocratique du Congo, au Sénégal et en Zambie.

Pour son analyse, l’OMS a utilisé le calculateur de la Covid-19 mis au point par l’initiative Resolve to Save Lives, qui évalue les infections en fonction du nombre de cas et de décès notifiés et d’un taux de létalité de l’infection fondé sur des études en population. Il en ressort qu’au 10 octobre 2021, le nombre cumulé de cas d’infection par la Covid-19 était estimé à 59 millions en Afrique, un chiffre sept fois plus élevé que les plus de huit millions de cas officiellement notifiés.

Jusqu’à présent, la détection de la Covid-19 en Afrique a porté essentiellement sur les personnes qui se présentent dans les établissements de santé avec des symptômes, en plus des tests de dépistage réalisés sur les voyageurs internationaux qui arrivent aux points d’entrée ou qui en partent, ce qui entraîne une sous-notification à grande échelle compte tenu du pourcentage élevé de cas asymptomatiques sur le continent.

« Avec un nombre limité de tests, nous continuons d’ignorer la situation réelle qui prévaut dans beaucoup trop de communautés en Afrique. En effet, la majorité des tests de dépistage sont effectués sur des personnes qui présentent des symptômes de la Covid-19, mais les sujets asymptomatiques sont à l’origine d’une grande partie de la transmission de la maladie. Ce que nous voyons pourrait donc n’être que la pointe de l’iceberg », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique au cours d’une conférence de presse virtuelle.

Elle a ajouté que le nombre de tests a augmenté en Afrique, mais cette initiative communautaire propose une approche radicalement nouvelle qui devrait aider à accroître considérablement les taux de détection. « Un nombre accru de tests signifie un isolement rapide des sujets infectés, une diminution de la transmission et un nombre accru de vies sauvées grâce à des actions ciblées », a conclu Dr Matshidiso Moeti.

Pour donner le coup d’envoi de la mise en œuvre de l’initiative de dépistage communautaire, l’OMS a décaissé 1,8 million de dollars qui seront utilisés dans les huit pays concernés.

Cette initiative utilisera une « stratégie d’intervention en anneau » qui a été déployée avec succès pour la première fois lors de l’éradication de la variole au cours de la seconde moitié du 20e siècle afin de vacciner les personnes les plus susceptibles d’être infectées et qui a été reconduite lors des récentes flambées épidémiques de maladie à virus Ebola qui ont sévi en Afrique de l’Ouest et en République démocratique du Congo.

L’approche d’intervention en anneau ciblera les personnes qui vivent à l’intérieur d’un cercle de 100 mètres de rayon autour de chaque nouveau cas confirmé afin d’empêcher la propagation de la maladie.

En outre, chaque ménage situé dans un rayon de 100 mètres recevra des kits d’hygiène comprenant des masques de protection et des flacons de solution hydroalcoolique. Toute personne testée positive sera évaluée sur la gravité de son état afin de déterminer si elle doit recevoir des soins à domicile ou être transférée dans des centres de traitement désignés contre la Covid-19.

L’Afrique en proie à une augmentation exponentielle de la faim (Pam)

La crise climatique risque d’exacerber une situation déjà alarmante selon le Programme alimentaire mondial (Pam).« La crise climatique a le potentiel de submerger l’humanité », alerte le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (Pam), David Beasley. A l’en croire, le monde n’est pas préparé à l’augmentation sans précédent de la faim à laquelle nous assisterons.

Partant de là, il invite les décideurs à investir dans des programmes qui aident les communautés vulnérables à s’adapter et à renforcer leur résilience face au climat changeant.

Ces communautés, dont une grande majorité dépend de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage et qui contribuent le moins à la crise climatique, subissent le plus gros des impacts avec des moyens limités pour amortir le choc.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, le changement climatique, combiné aux conflits et à la flambée des prix des denrées alimentaires, a entraîné les plus hauts niveaux d’insécurité alimentaire depuis 2014, soutient le Pam.

Selon l’organisme onusien, de juin à août, plus de 31 millions de personnes n’ont pas eu assez à manger pendant la période de soudure. Dans le centre du Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger), on estime que 10 millions d’enfants (âgés de 6 à 59 mois) souffrent actuellement de malnutrition aiguë.

S’appuyant sur le thème de la Journée mondiale de l’alimentation de cette année, « Nos actions sont notre avenir – Une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une meilleure vie », le PAM appelle les dirigeants mondiaux à reconnaître le lien étroit entre la faim et la crise climatique. Il les exhorte aussi à redoubler d’efforts pour faire face au changement climatique, alors que l’attention se tourne vers la 26ème Conférence des Parties (COP26).

« Relever les défis de la crise climatique et assurer des systèmes alimentaires durables est une responsabilité collective », a déclaré le directeur régional du Pam pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Chris Nikoi.

« Nous devons de toute urgence intensifier nos efforts et prendre des mesures audacieuses pour aider les communautés en situation d’insécurité alimentaire à se préparer, à réagir et à se remettre des chocs et des stress climatiques », poursuit-il.

Depuis 2018, le Pam met en œuvre un programme de régénération de la végétation au Sahel avec 70 000 hectares de terres réhabilitées ou traitées, et 920 000 personnes ayant bénéficié d’activités de création d’actifs rien que l’année dernière. L’initiative aide également les communautés à récupérer les terres dégradées, à recharger les eaux souterraines, à produire des aliments nutritifs et à maintenir un régime alimentaire sain.

Afrique-France: un sommet pour « écouter la parole de la jeunesse »?

Ce Sommet est inédit dans son nouveau format.Pour la première fois depuis 1973, aucun chef d’État africain n’a été convié au sommet Afrique-France qui se tient vendredi 8 octobre à Montpellier (France). Le président français Emmanuel Macron va s’adresser à la jeunesse africaine plutôt qu’aux présidents africains.

Ce nouveau format porte l’empreinte de l’intellectuel camerounais Achille Mbembe. Le théoricien du post-colonialisme a piloté les préparatifs de la rencontre avant de remettre son rapport au président français sur la « refondation des relations entre la France et le continent ».

L’historien camerounais estime que la France est trop déconnectée « des nouveaux mouvements et des expérimentations politiques et culturelles » portés par la jeunesse africaine.

Ce nouveau format sera l’occasion « d’écouter la parole de la jeunesse africaine et de sortir des formules et des réseaux sociaux » selon un communiqué de la présidence française.

Pour cette 28ème édition, ce sont des jeunes entrepreneurs, des membres de la société civile, du secteur associatif, du sport et de la culture qui sont les invités de ce sommet.

Autour de cinq grandes thématiques : l’engagement citoyen, l’entreprenariat et l’innovation, l’enseignement supérieur et la recherche, la culture et le sport, ils échangeront pendant une demi-journée sur la manière de nouer des nouveaux réseaux, de concevoir des projets communs, de bâtir des ponts.

Emmanuel Macron devrait échanger avec douze jeunes invités, dont aucune personnalité connue, repérés lors de débats préparatoires tenus dans 12 pays africains. Les débats tourneront sur « les pistes de réconciliation ». Les questions économiques seront aussi débattues avec 350 entrepreneurs africains sélectionnés.

En outre, une table ronde sur la restitution des biens culturels pillés durant la colonisation et dont le processus est en cours sera au cœur des échanges. A ce titre, Macron devra revenir sur sa promesse faite en novembre en 2017 à l’Université de Ouagadougou (Burkina Faso) de « créer les conditions pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique » au plus tard en 2022.

Mais pour l’intellectuel sénégalais Boubacar Boris Diop qui s’est exprimé à la veille du sommet dans une tribune publiée sur senegalactu.info, « le face-à-face entre Macron et la société civile africaine aurait été beaucoup plus crédible ou même fructueux si on avait au moins senti sur le terrain des signes concrets de sa volonté de changement. »

A l’issue des échanges, Emmanuel Macron devrait annoncer la création d’un Fonds destiné à soutenir les initiatives de promotion de la démocratie, des programmes permettant une plus grande mobilité étudiante, ou la mise en place d’un « forum euro-africain sur les migrations.

L’Icesco tient un colloque sur le bassin du Lac Tchad

Les travaux, qui s’ouvrent ce mardi au siège de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Icesco) à Rabat, au Maroc, vont porter sur la conservation, la protection et la valorisation du patrimoine culturel de cet espace d’environ 2,5 millions km².Dans le bassin du Lac Tchad, la présence de mouvements jihadistes constitue une menace réelle contre la culture. Le colloque, organisé en présentiel et à distance en partenariat avec la Fondation Konrad-Adenauer, permettra notamment « d’inscrire les éléments culturels (de cette zone) sur la liste du patrimoine dans le monde islamique », informe un communiqué de l’Icesco reçu mardi à APA.

Les ministres de la Culture du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad, Amira Al Fadel, Commissaire aux affaires sociales à l’Union africaine (UA), des chercheurs et étudiants de plus de trente universités et centres de recherche du Cameroun, du Nigeria, du Tchad, du Niger et de la France prendront part à cette rencontre.

Cet évènement de trois jours commence à l’occasion de la célébration de la Journée du patrimoine dans le monde islamique.

Afrique : «les variétés et les hybrides améliorées des cultures, pas une fin en soi» (expert)

Dr Ramadjita Tabo, directeur du programme de recherche pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), lauréat du Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021, dans un entretien avec APA News, fournit un éventail de solutions à même de réduire la faim sur le continent noir.1. L’ICRISAT a reçu le Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021. Que représente pour vous cette récompense ?

Ce prix signifie beaucoup pour nous car il atteste que l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT ) s’acquitte de sa mission de réduction de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition et de la dégradation de l’environnement dans les zones tropicales semi-arides en forgeant des partenariats solides avec les parties prenantes en Afrique subsaharienne.

Il représente l’excellence du travail scientifique de l’institution en Afrique depuis plusieurs décennies dans le domaine de la recherche agricole pour le développement. C’est surtout, le résultat d’un immense partenariat pour la dissémination des acquis de cette recherche, avec l’ensemble des partenaires des systèmes nationaux de recherches agronomiques, y compris les organisations paysannes, les ONGs et le secteur privé dont des compagnies semencières en Afrique.

C’est également une célébration de l’engagement des donateurs comme la Fondation Bill et Melinda Gates pour l’amélioration des conditions de vies de milliers de personnes sur le continent. Il s’agit d’une merveilleuse reconnaissance qui encourage à continuer d’accomplir notre mandat.

2. Concrètement, quelles sont les actions qui vous ont valu cette distinction ?

Tout au long des différentes phases du projet, nous avons adopté une approche stratégique et programmatique visant à aligner les objectifs du projet sur les plans stratégiques nationaux dans les pays de mise en œuvre.

Ces interventions spécifiques et stratégiques ont permis d’améliorer la productivité et la sécurité alimentaire, de réduire les écarts de productivité entre les genres en moyenne de 20 % parmi les petites exploitations et d’augmenter l’adoption et l’accès aux variétés améliorées d’au moins 18 %.

Entre 2007 et 2019, l’ICRISAT, en collaboration avec le Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA), a mis en œuvre ce projet qui a permis de développer 266 variétés améliorées de légumineuses et près d’un demi-million de tonnes de semences de légumineuses, notamment le niébé, le pois d’angole (Cajanus cajan), le pois chiche, le haricot ordinaire, l’arachide et le soja.

Ces nouvelles variétés ont aidé plus de 25 millions de petits exploitants agricoles à devenir plus résistants au changement climatique, ainsi qu’aux épidémies de parasites et de maladies. Des protocoles de recherches innovants ont été développés et transférés aux institutions nationales partenaires de pays concernés. En plus, le projet a formé de nombreux scientifiques qui vont poursuivre le travail au cours des prochaines générations dans les pays où le projet a été mis en œuvre.

3. Le projet primé a été déroulé dans 13 pays. Lesquels ? Quels sont les impacts pour les populations ?

Le projet a été mis en œuvre au Burkina, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigéria, au Sénégal, en Éthiopie, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe. Un volet important a consisté dans le développement de semences qui ont contribué à augmenter la productivité et les rendements. Le projet, en améliorant les gains génétiques grâce à des approches de sélection assistée par la génomique a contribué à créer un système de chaîne de valeur des légumineuses robuste mettant l’accent sur les cultures résilientes au climat et riches en nutriments qui répondent aux besoins des utilisateurs et notamment du marché.

Alors qu’il y avait initialement moins d’un million d’agriculteurs cultivant les légumineuses dans les pays cibles, à la fin du projet, ils étaient 25 fois plus nombreux. Cela a directement eu un impact sur la réduction de la malnutrition au sein de nombreuses communautés et l’amélioration des conditions de vies des communautés agricoles, y compris leurs revenus et pouvoir d’achat. Par exemple, les interventions sur la culture de l’arachide ont abouti à une augmentation de 32,35 % des revenus, avec notamment 6,72 % des ménages qui sont sortis de la pauvreté et 14 % de l’insécurité alimentaire.

4. Outre les légumineuses, avez-vous amélioré les variétés d’autres types de cultures à travers notamment l’amélioration des semences ?

L’ICRISAT œuvre depuis 1972 à l’amélioration variétale de céréales dont le mil et le sorgho. Nos recherches ont contribué par exemple à la sélection de nombreuses variétés à haut rendement et plus résilientes et très riches en micronutriments.  

En Afrique, où des millions de femmes et d’enfants, souffrent d’anémie, nous avons développé une nouvelle variété de mil dénommée « Chakti » qui est bio fortifiée en fer et en zinc – deux micronutriments essentiels dans les régimes alimentaires pour une bonne santé et une meilleure productivité.

De même, de nombreuses variétés améliorées et des hybrides de sorgho ont été développées et diffusées, contribuant ainsi à augmenter la productivité de cette culture. Nous sommes en train de mettre en lumière tous ces acquis dans le cadre de l’initiative Smart Food, qui vise à exploiter le plein potentiel des cultures climato-résilientes très nutritives telles que le mil et le sorgho. Nos actions en faveur de ces cultures traditionnelles nutritives et climato-résilientes seront davantage promues au cours de l’année internationale des Nations Unies sur les mils prévue en 2023.

5. En Afrique, de nombreux pays peinent à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Quels sont les domaines où l’accent doit être mis pour inverser cette tendance ?

Les variétés et les hybrides améliorées des cultures ne sont pas une fin en soi. Elles doivent profiter aux agriculteurs et les autres acteurs de la chaîne de valeur pour avoir un impact qui est d’assurer l’autosuffisance alimentaire ou la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

De ce fait, il convient d’insister sur la nécessité de continuer à améliorer l’efficacité des processus de développement et de dissémination des variétés des cultures qui répondent aux besoins des utilisateurs finaux, sensibiliser sur les variétés et ou hybrides améliorées disponibles ainsi que les pratiques de bonne gestion des cultures et, renforcer les systèmes semenciers pour un meilleur accès à des semences de qualité.

Il faut aussi améliorer l’accès aux intrants (y compris par les femmes et les jeunes) grâce à un réseau performant de centres de distribution d’intrants et de disponibilité du crédit d’intrants, développer les liens avec le marché pour inciter les agriculteurs à augmenter la production et à absorber des produits supplémentaires à valeur ajoutée (par exemple le sorgho pour l’élevage, le sorgho pour la brasserie et l’industrie de la farine de sorgho). Il s’agit également de faciliter un partenariat solide entre les parties prenantes, y compris les décideurs politiques.

A l’avenir, une plus grande utilisation des outils numériques et la modernisation de la sélection des cultures de façon générale contribuera à atteindre une échelle et une efficacité supérieures dans le développement de la chaîne de valeurs des légumineuses, chose essentielle au bien-être durable de millions de petits exploitants agricoles d’Afrique et d’ailleurs.

En outre, j’insiste sur l’importance d’une banque régionale de matériel génétique que l’ICRISAT a créée dans son centre de recherche de Sadoré, au Niger. C’est un patrimoine génétique de 48.614 accessions disponibles pour les banques de gènes nationales, les chercheurs et les paysans des pays d’Afrique.  

L’ICRISAT aura cinquante ans en 2022. Ce sont cinq décennies au cours desquelles nous avons amélioré les résultats globaux de la recherche agronomique en Afrique grâce au renforcement des capacités des partenaires que nous remercions vivement. Ce prix est décerné à l’ICRISAT et à chacun d’entre eux.  Il est un encouragement à continuer le combat de la recherche pour le développement et le bien-être de nos populations.