Tentative d’occupation du Consulat du Mali à Paris : Trois blessés et d’importants dégâts matériels

Trois vigiles en charge de la sécurité du consulat général du Mali à Paris ont été blessés, vendredi 19 février, suite à une « tentative d’occupation des locaux » par une soixantaine de personnes révoltées contre la carte NINA comme pièce de base pour l’obtention du passeport , informe une lettre du Consulat au Ministre des affaires étrangères.

Plusieurs dégâts matériels ont également été enregistrés. « La baie vitrée, la porte d’entrée principale, deux fenêtres, des véhicules du Consul général, du chef de la sécurité, d’un agent du Bureau de l’INPS (Institut national de prévoyance sociale, NDLR)France, deux caméra de vidéosurveillance » ont été détruits.

Les manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et une vingtaine de personnes ont été interpellées.

Selon le Consulat général, les manifestants appartiennent à un regroupement appelé « Mouvement Anti-NINA » et dont le leader serait M. Ali Boune dit Ras 24. Avec d’autres personnes, sur les réseaux sociaux, « ils menaçaient d’attenter à l’intégrité physique du personnel et de saccager les biens de la mission diplomatique et consulaire  s’ils obtenaient la suppression du NINA comme pièce de base pour l’obtention du passeport ».

Le consulat restera fermé quelques jours le temps de la remise en état des locaux.

Élection présidentielle : Vers une nouvelle carte d’électeur

Les préparatifs pour  la  tenue de l’élection présidentielle s’accélèrent. Lors du Conseil des ministres du 21 mars a été adopté un projet de loi annonçant le remplacement de la carte Nina par la carte d’électeur pour l’élection de juillet.  Pour l’heure, cette option reçoit un accueil quasi glacial.

Alors que la carte NINA était le seul document permettant aux citoyens d’exprimer  leur choix aux élections, l’annonce d’une carte d’électeur alternative a semé l’ambiguïté. Ainsi, le projet de loi adopté en Conseil des ministres le 21 mars  souligne qu’ « en cas de non disponibilité de la carte d’électeur pour les électeurs inscrits sur les listes électorales, la possibilité d’utiliser la carte NINA comme carte d’électeur » est prévue. Au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, on rassure. « Nous ferons tout pour que les cartes d’électeurs soient disponibles à temps », affirme Madame Camara Fata Maiga, chargée de communication. Selon le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga, qui a annoncé cette mesure sur la BBC, il s’agit ainsi de « mettre fin à la polémique selon laquelle des cartes NINA auraient disparu en 2013 ».

Pour le moment, et malgré ces assurances, l’incertitude plane sur la carte qui servira de pièce de vote. Dans le chronogramme élaboré par le ministère de l’Administration, l’examen du projet de loi  par l’assemblée doit intervenir lors de la session qui s’ouvre le 2 avril et dure jusqu’au 1er mai. «  Le projet n’est pas encore passé devant les élus. Tout dépendra de leur approbation », temporise un agent de la Délégation générale aux élections (DGE).

Du côté de l’opposition, c’est la prudence. Pour  Djiguiba Kéita, Secrétaire général  du Parena, il y a désormais des doutes sur ces cartes. Il déplore le manque de préparation des autorités. « Pour nous, il fallait faire une croix sur la carte NINA et établir une carte d’électeur. Mais ce n’est qu’à trois mois de l’élection  qu’on parle de cela. C’est pour faire des choses bâclées », regrette-t-il. Il admet tout de même les insuffisances de la carte NINA. « Apparemment, on peut la fabriquer facilement ici et  il y a des stocks qu’on ne maitrise pas », dit-il. Djibril Cissé, détenteur d’une carte NINA, a son idée : « le mieux, c’est de confectionner une nouvelle carte d’électeur sur laquelle il y aurait les informations sur le bureau de vote aussi. Mais je ne sais pas si  cela pourra être fait à temps ».

 

Fin de la distribution des cartes NINA

Démarrées fin juin, les opérations de distributions de la carte NINA(Numéro d’Identification Nationale) ont pris fin ce samedi 27 juillet à  16h sur toute l’étendue du territoire, quelques heures avant le début de la présidentielle. Malgré les difficultés rencontrées, les Maliens se sont massivement déplacés et le taux de retrait moyen sur l’étendue du territoire est de 80%. Un pourcentage encore faible aux yeux des autorités qui ont décrété la journée d’hier 26 juillet fériée et chômée pour permettre aux retardataires d’aller récupérer le précieux sésame. Une journée dont les concernés n’ont pas tellement profité, aux dires des agents de distribution rencontrés hier soir dans les différents sites. Avant juste la fin de la distribution prévue aujourd’hui Dans certains centres, à  peine uen dizaine d’électeurs sont passés chercher leurs cartes. A Hamdallaye et Laviabougou, par exemple, six cartes seulement avaient été enlevées à  la mi-journée. N’empêche que ce samedi, ils étaient encore quelques uns à  se déplacer pour récupérer leur carte, sans laquelle, il n’est pas possible de participer au scrutin. La sensibilisation a été intense pour appeler les électeurs à  se munir de leur carte biométrique, délivrée après le recensement RAVEC. Le fichier biométrique et les cartes NINA ont fait l »objet de nombreuses polémiques. Des rumeurs ont même couru en début de semaine faisant état de près de deux millions de cartes vierges qui pourraient servir à  un bourrage des urnes. Pour garantir la transparence de tout le processus électoral, des observateurs ont suivi toutes les étapes dont la distribution des cartes. Le réseau APEM a ainsi suivi les opérations de distribution et ses conclusions confirment le taux d’enlèvement de cartes NINA est à  80 %. Tous aux urnes pour accomplir votre devoir citoyen ce dimanche 28 juillet 2013.

Distribution des cartes NINA: affluence à Yirimadio

La distribution des cartes NINA (numéro d’identification nationale) continue. A Yirimadio, environ 300 cartes sont distribuées tous les jours. Malgré tout, certaines personnes ne reçoivent pas ce document. Il est 8 heures, dans la cour de l’école fondamentale de Yirimadio (ancien village), des tables sont disposées devant les salles de classe. Une équipe de trois personnes entourée pour la plupart par des citoyens maliens venus récupérer leur carte NINA. « Ton nom de famille commence par quelle lettre » demande l’agent, « Il commence par T, C’’est Traoré » répond un monsieur un bout de papier bleu et blanc à  la main ; « Il faut aller en face, là  o๠il y a les escaliers » lui explique Boubacar Sidiki Kah, agent de distribution de la carte NINA. « Tous les jours, nous distribuons environ 300 cartes et souvent même plus. Du 28 juin (ndlr début de la distribution) à  aujourd’hui (7 juillet), nous avons distribué 2497 cartes » ajoute-t-il. Un jeune homme d’une trentaine d’années s’avance, sa carte à  la main. « Mon épouse a retiré sa carte il y a deux jours. C’’est ce qui m’a encouragé à  venir chercher la mienne. Je viens de l’avoir, je suis content. Le vote est un acte citoyen et je crois que J’irai voter » argue Seà¯ny Danté, ressortissant de la région de Ségou et résidant actuellement à  Yirimadio. Les cartes sont classées dans des boà®tes numérotées tel que cela se présente sur la liste électorale. « Je suis contente car l’opération est rapide. Dès que J’ai dit mon nom et mon prénom, ils ont cherché sur la liste, un autre membre de l’équipe a cherché ma carte dans une boà®te. Tout se passe dans la transparence selon moi. Dans ma famille, tout le monde n’a pas encore sa carte mais ils sont tous mobilisés. Je suis contente et fière d’avoir ma carte NINA car J’irai voter, C’’est très important. Nous voulons un retour de la paix dans notre pays » explique Tary Coulibaly, une femme âgée de 37 ans. « Moi J’habite à  Sirakoro Méguétana, J’ai eu ma carte ici à  Yirimadio. Je voulais retirer celles de mon épouse et de mes enfants mais leurs noms ne sont pas sur les listes ici. Je vais aller les chercher à  Sirakoro» explique Moussa Kanté, avant d’enfourcher sa moto. A l’entrée de l’école, deux agents de sécurité sont assis sur des chaises. Les électeurs vont les va-et-vient. Certains repartent le sourire aux lèvres, d’autres ne sont pas contents. « Depuis deux jours, je fais le tour de toute la ville je ne retrouve mon nom sur aucune liste. J’ai été récensé à  Faladié, je suis allée là  bas, ils n’ont pas vu et ici non plus. Les agents de Yirimadio me demandent de retourner à  Faladié une fois de plus » se plaint Bouréà¯ma Samaké. « Souvent, il y a des omissions. Moi-même je n’ai pas encore eu ma carte. J’ai été enrôlé à  Magnambougou, je n’ai pas retrouvé ma carte là  bas, je suis parti chercher à  Sokorodji et Dianéguéla sans succès. Selon mon coordinateur, d’autres cartes doivent arriver très bientôt. La distribution des cartes continue jusqu’au 27 juillet (veille du premier tour de l’élection présidentielle ndlr) » explique Moussa Coulibaly, contrôleur des agents de distribution des cartes NINA à  l’école fondamentale de Yirimadio. l’horaire fixé pour l’opération est de 8h à  18h. « Ici, nous commençons et terminons aux heures indiquées. C’’est au début que C’’était difficile de respecter ces horaires. Car C’’est un seul véhicule de la mairie qui faisait la navette pour remettre les cartons aux agents. Dès que nous avons constaté que cela pose problème pour le respect de l’heure, ce sont les chefs d’équipe qui sont dorénavant chargés d’aller déposer et récupérer les cartes au commissariat de police car les cartes ne doivent pas être stockées dans les domiciles des agents » éclaircit M.Coulibaly. Pendant que les uns se réjouissent de l’obtention de leurs cartes NINA, les autres se plaignent de ne l’avoir pas reçu; un groupe de personnes se fait distinguer car elles ont reçues deux cartes NINA.

Inscription sur les listes électorales: les Maliens ont répondu présents

C’’est aujourd’hui que débute à  Bamako l’opération de distribution des cartes Nina (Numéro d’identification nationale) dont le dernier lot est arrivé le mardi dernier. En attendant la distribution de ce sésame pour le vote, les opérations d’établissement des listes électorales ont pris fin hier. Un tour dans certaines mairies du district nous a permis de constater l’intérêt que les Maliens manifestent pour le scrutin du 28 juillet. A 13 heures, la mairie de la commune IV du district de Bamako était toujours animée. Certains y venaient vérifier que leurs noms figurent sur la liste des électeurs potentiels, d’autres pour des réclamations liées à  des erreurs sur les noms ou des transferts car ayant changé de quartier. Rencontré sur les lieux, Mamadou Touré explique qu’il est venu vérifier l’existence de son nom sur la liste d’électeurs. Le quadragénaire croit que l’élection présidentielle est trop importante dans l’avenir du Mali pour la rater. La même ambiance régnait à  la mairie de la commune III à  partir de midi. Des citoyens cherchaient activement dans la cour les noms sur les listes collées au tableau. « C’’est bon, J’ai vu mon nom enfin », lâche Aminata Touré qui venait de passer près d’une heure sans voir son nom sur la liste. Plus chanceuse, son amie Fatoumata n’a mis que cinq petites minutes pour vérifier qu’elle fait partie des électeurs potentiels. « Je suis contente de voir mon nom sur la liste car je vais pouvoir voter pour la première fois de ma vie », dit-elle toute joyeuse. Dans la salle de délibération, C’’est le tohu-bohu. Ce sont des citoyens qui réclament la correction des erreurs sur le nom ou la date de naissance, ou le transfert. Aboubacar Sy, le secrétaire général de la mairie de la commune III, a indiqué que les citoyens de sa commune sont sortis en nombre depuis le début des opérations d’établissement des listes électorales jusqu’à  ce matin. Le secrétaire général se réjouit de cette mobilisation citoyenne et appelle déjà  les populations à  aller retirer les cartes pour accomplir leur devoir citoyen pendant les élections à  venir.

Elections 2013: le matériel électoral est fin prêt

A Bamako, les agents sont à  pied d’œuvre. La distribution des cartes NINA commence demain 28 juin dans la capitale ainsi qu’à  Ségou, Koulikoro entre autres, selon les informations dont nous disposons. Les Maliens du Nord ne font pas exception. « Ici à  Tombouctou, la distribution des cartes a commencé. Mon jeune frère a déjà  reçu la sienne » affirme Moussa Ould, un électeur joint au téléphone. Les derniers matériels électoraux pour la présidentielle de 2013 sont arrivés mardi à  Bamako. Ils sont destinés aux régions de Koulikoro, Ségou et Bamako. La réception a été faite à  la douane de Faladié par le directeur des finances et du matériel du MATDAT (ministère de l’administration terrritoriale de la décentralisation), le capitaine Mamadou Sougouna. C’’était aussi en présence du représentant de la Céni, Moussa Kodio. Les cartes Nina des 6 877 449 d’électeurs sont désormais disponibles. Amadou Bakary Touré, est le quatrième adjoint au maire de la commune I de Bamako, chargé de l’état civil et du recensement  » nous avons 86 équipes de 258 agents avec pour chaque équipe, un chef et deux autres agents. La mairie a pris les dispositions pour identifier les lieux de vote. Chaque agent prend connaissance du lieu dans lequel il devra se rendre pour effectuer les opérations de distribution ». Cette méthode est valable pour toutes les autres communes de Bamako et aussi dans les régions. Plus de 8 milliards CFA pour le matériel électoral Le directeur des finances et du matériel, le capitaine Mamadou Sougouna, était présent à  la direction nationale des Douanes mardi pour la réception de ce dernier lot de matériels électoraux. Il a remercié la société partenaire Safran Morpho qui a su relever le défi du temps. Selon lui: « tous les matériels électoraux sont sur place ». Ils ont coûté à  l’Etat et à  ses partenaires plus 8 milliards F CFA. Selon M. Sougouna, la balle est dans le camp des électeurs, car il leur revient d’aller retirer leurs cartes Nina. Pour Moussa Kodio, rapporteur de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), qui a supervisé la confection et la personnalisation des cartes Nina en France, il a assuré, pour sa part, que les élections se tiendront à  la date indiquée (28 juillet ndlr). A Ségou, les matériels ont été acheminés mercredi. Le lendemain, jeudi 27 juin, les agents chargés de la distribution, les coordinateurs d’équipe et les autorités communales se sont réunis. Les opérations de révision des listes continuent dans la 4e région. Plusieurs électeurs se disent prêts pour aller voter « je crois que cette année le nombre de votants va augmenter puisque le pays a besoin de sortir de cette crise et les Maliens en sont conscients. Je suis confiant » scande Bakary Dembélé, électeur à  Ségou. Le dépôt de candidature des candidats à  la présidentielle devrait prendre fin ce vendredi 27 juin 2013. Les autorités communales et les électeurs semblent mobilisés pour la bonne marche de ce scrutin à  venir.

Elections 2013: les cartes NINA en cours de livraison

Les choses se précisent du côté de l’organisation des élections, particulièrement pour la présidentielle de juillet prochain. Après une première livraison de cartes NINA (Numéro d’identification national) effectuée le 11 juin dernier, un deuxième lot de ces précieux documents a été réceptionné hier à  la Direction générale des douanes à  Faladié. Le premier lot concernait l’ensemble des électeurs des trois régions du nord (Tombouctou, Gao, Kidal) et une partie des votants de Kayes. Celui d’hier est constitué du reliquat de Kayes et de la totalité des cartes pour les régions de Sikasso et Mopti. Cette fois, les cartes sont accompagnées d’autres matériels électoraux (isoloirs et urnes notamment). D’autres matériels sont attendus au cours de la semaine prochaine. Les cartes sont confectionnées par la société Safran-Morpho, pour un montant de 8,5 milliards de Fcfa et un délai d’exécution de 30 jours à  compter du 10 mai dernier. Le financement est assuré par le budget national. Le matériel a été réceptionné par le capitaine Mamadou Sougouna, directeur des finances et du matériel au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire. Pour l’acheminement du matériel électoral, les responsables en charge du dossier ont privilégié en premier lieu les régions les plus éloignées (celles du nord). 6 900 000 cartes confectionnées Les premières distributions commenceront dès ce 21 juin, soit un mois et 7 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet. Selon le capitaine Sougouna, 6 900 000 cartes NINA ont été confectionnées pour autant d’électeurs potentiels. 125 000 bureaux de vote seront répartis sur tout le territoire national dont 1 350 à  Tombouctou, 1 006 à  Gao et 184 à  Kidal. Dans ces régions qui avaient été occupées, les urnes et les isoloirs préalablement acheminés avaient été volés ou détruits par les bandits armés. l’organisation d’élections libres et transparentes est l’une des deux principales missions assignées au gouvernement de Transition. Celui-ci a proposé dans la Feuille de route adoptée par l’Assemblée nationale, d’utiliser un fichier électoral biométrique établi à  partir des données du fichier population issu du Recensement administratif à  vocation d’à‰tat civil (RAVEC). Le fichier biométrique est l’ensemble des listes électorales o๠chaque électeur est identifié par son numéro d’identification unique, sa photo et ses empreintes digitales. La carte NINA, produit du RAVEC, est le support physique du numéro d’identification du citoyen. Elle est conçue et adoptée pour l’identification correcte de l’électeur.

Elections 2013 : les cartes NINA, disponibles pour la fin du mois

Une cargaison de cartes NINA des régions de Gao, Tombouctou et Kidal sont arrivées mardi 11 juin 2013 dans l’après midi à  Bamako. Les cartes d’une partie des électeurs de la région de Kayes y figurent également. « La réception de ce premier lot de cartes NINA est une victoire » selon Bréhima Fomba, secrétaire général du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation. Selon les experts, l’élection présidentielle du 28 juillet prochain aura lieu conformément à  la feuille de route du gouvernement de la transition, avec ce premier lot composé d’un million de cartes NINA. La distribution des cartes NINA (numéro d’identification nationale) qui constituent aussi les cartes d’électeurs, pourra débuter dès le 21 juin prochain selon Moriba Sinayogo, président de la commission logistique des élections : « Nous avons un dispatching à  faire, regrouper les cartons par cercle. Ceci facilitera la mise en place sur le terrain. Ces premières cartes venus concernent les trois régions du Nord, nous devons nous assurer que toutes les communes et fractions y sont représentées » ajoute-t-il. Les électeurs peuvent faire des réclamations jusqu’au 25 juin Les électeurs sont au rendez-vous dans les mairies pour vérifier leurs noms sur les listes électorales. Après cette vérification, il sera ensuite possible pour le citoyen de se rendre dans le bureau aménagé à  cet effet dans les mairies afin de choisir un bureau de vote. C’’est le cas dans toutes les communes de Bamako. « Au départ, il n’y avait pas d’affluence. Depuis, la sensibilisation se fait croissante, chaque jour il y a un peu plus de monde. Les mairies et les commissions administratives travaillent chaque jour sans exception. Une liste de transfert est disponible, elle permet de se faire enregistrer dans le cas o๠l’électeur voudrait changer de bureau de vote par exemple. Notre souhait est que tout le monde se déplace pour vérifier si son nom figure ou pas sur la liste» confie Kissima Tandjigoura, directeur général adjoint de l’administration territoriale. A Ségou aussi, de nombreuses erreurs sont signalées selon Bakary Dembélé, enseignant dans la 4e région : « je n’ai pas vu mon nom sur la liste et il y a beaucoup d’incorrections en ce qui concerne les noms qui y figurent » explique-t-il. De nombreuses personnes sont dans le cas de M.Dembélé, selon Kissima Tandjigoura, directeur adjoint de l’intérieur, « chacun doit aller vérifier la présence de son nom pour éviter tout désagrément le jour du scrutin». Ceux qui ont vu leurs noms sur les listes attendent avec impatience l’octroi de leurs cartes; « J’ai vu mon nom sur la liste ainsi que ceux des mes épouses et certains de mes voisins. Nous n’attendons plus qu’on nous appelle pour récupérer nos cartes NINA » déclare Moussa Doumbia, le sourire aux lèvres. La vérification des noms sur les listes électorales continue jusqu’au 25 juin prochain. Les listes revues et corrigées pourront ensuite être remises à  la DGE (Délégation Générale aux Elections) pour un traitement afin de produire des listes définitives pour les élections.

Elections 2013 : à quoi va servir la carte NINA ?

Le recensement administratif à  vocation d’état civil (RAVEC) a été institué en 2010. 6,8 millions de personnes ont déjà  leur photo dans la base de données. Il reste à  prendre la photo de 350.000 autres personnes. Les enfants nés en 1995 doivent également être intégrés dans la base de données tandis que tous les décès signalés ont déjà  été pris en compte, a précisé le directeur national de l’Etat civil. Lors d’une rencontre de la presse avec le directeur de l’administration territoriale, il a été aussi question de la mise en place de 2 000 équipes de trois agents soit 6 000 agents, afin d’éviter la remise de plusieurs cartes à  une seule personne notamment le chef de famille comme cela se faisait dans le passé, l’objectif étant de procéder à  une remise individuelle pour éviter toute réclamation ultérieure. S’agissant de la participation des réfugiés maliens dans des pays notamment le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, le « 24 avril prochain, des missions y seront effectués afin de discuter avec les autorités d’accueil sur les modalités de leur vote ». Une carte biométrique à  usages multiples La biométrie est un système qui permet d’identifier et d’authentifier une personne par ses empreintes digitales. La carte Nina va remplacer la carte d’identité nationale et joue aussi le rôle de carte d’électeur pour une validité de dix ans. Le recto de cette carte comporte le drapeau, l’Etat émetteur, le nom du document, le logo du ministère, le photographie du titulaire, ses filiations du titulaire, son sexe et enfin la signature de l’autorité de délivrance. Au verso figurent la localisation, les numéros NINA et de série et les codes-barres. Compte tenu de l’importance des cartes dans le processus électoral et de leur nouveauté dans notre système électoral, leur distribution se fera par village, fraction, quartier, ambassade ou consulat sous la responsabilité des sous-préfets, de l’ambassadeur et du consul général. Le conseil de village, de fraction ou de quartier sera impliqué du début à  la fin de l’opération de distribution. Le directeur national de l’état civil évoque l’utilité de cette carte en ces termes : « le gouvernement a opté pour la mise en place d’un système d’immatriculation unique, fiable et pérenne des personnes physiques et morales. Le système d’immatriculation ainsi conçu est basé sur l’octroi d’un numéro unique pour individualiser chaque personne par un numéro appelé NINA ». Le directeur de l’Administration territoriale du Mali, Bassidi Coulibaly a noté lors d’une rencontre à  Bamako que « la distribution de la carte NINA (Numéro d’identification nationale) débutera deux semaines avant le travail de la Commission de révision des listes électorales ». La lutte contre la fraude lors des élections a toujours été décriée. Ce nouveau procédé est censé véritablement lutter contre la fraude électorale au Mali.

Nina Wallet Intalou, la pasionaria indépendantiste des Touareg maliens

Le salon de Nina Wallet Intalou, dans le quartier Las Palmas Extension de Nouakchott, accueille toutes sortes de visiteurs: un jeune colonel du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en convalescence, des partisans, des journalistes, une chercheuse française et des diplomates, avides d’informations. A votre tour, ce lundi 16 avril, passé la cour de la maison o๠flotte, à  l’abri des regards, le drapeau de l’Azawad (un triangle jaune et trois bandes vert, rouge et noir), elle vous entraà®ne à  part en tapotant sur un sofa: « Nous voulons notre indépendance, ou une fédération avec un référendum dans cinq ou dix ans, pas l’autonomie. Ce serait revenir en arrière, et nous sommes fatigués. » Trois mois après le début de la rébellion touareg qui a abouti à  la partition du Mali et à  la proclamation de l’indépendance du nord du pays, l’Azawad – reconnue par aucun Etat -, les négociations ont officiellement débuté, le 15 avril, entre le mouvement indépendantiste et les autorités de Bamako. Des pourparlers d’autant plus délicats que les djihadistes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et leurs alliés ont profité de l’insurrection touareg pour s’imposer sur le terrain, en prenant le contrôle des principales villes du Nord, Tombouctou, Gao et Kidal. Mais après une première rencontre avec les responsables du MNLA, tard dans la soirée, Tiébilé Dramé, l’émissaire du nouveau président malien par intérim Dioncounda Traoré, en a tiré une conclusion: « Nina, C’’est l’homme fort du groupe. » « AQMI COMBAT NOTRE CULTURE » Membre du bureau exécutif du MNLA, dont la plupart des membres se sont exilés dans la capitale mauritanienne, Nina Wallet Intalou, 49 ans, est l’une des principales figures du mouvement. La seule femme, aussi. Incontournable. Drapée dans une malafa noire brillante, la robe voile traditionnelle au Sahara, une cigarette à  la main, son sourire masque l’inquiétude d’un échec: « AQMI est en train d’occuper notre territoire, même les hommes ne peuvent plus fumer. » « Ils combattent notre culture et donc notre identité, poursuit-elle, et le Mali n’a jamais rien fait contre eux. Ils veulent nous effacer, avec la complicité de l’Algérie. » Fille d’un infirmier-major de la gendarmerie réputé, issue de la puissante tribu des Idnane, cette militante élevée entre Kidal, sa ville d’origine, Gao et Mopti, part dès 1984 en Côte d’Ivoire avec pour mission de sensibiliser à  la cause touareg les frères africains. Elle y épouse un riche homme d’affaires, dont elle aura trois enfants, reprend ses études et, une licence en droit public en poche, fonde, à  26 ans, sa société de construction, avec 250 salariés, qui lui assure le monopole de nettoyage des cabines téléphoniques d’Abidjan. Divorcée, elle revient au nord du Mali. Mais, bien qu’élue maire de Kidal en 1997, Nina Wallet Intalou n’a jamais pu exercer ses fonctions. « Les islamistes, qui commençaient à  s’installer dans la région, ne voulaient pas d’une femme. A l’époque, ils venaient surtout du Pakistan et créaient les prémices des katiba[unités combattantes]; les Algériens ne sont arrivés qu’en 2003, explique-t-elle.J’ai attendu huit mois. Tous les cadis et marabouts traditionnels avaient tranché en ma faveur. Mais finalement, C’’est un homme qui a été nommé à  ma place. » En guise de consolation, Alpha Oumar Kondaré, alors président du Mali, lui offre un poste de conseiller territorial. « UNE GRANDE HAINE CONTRE KADAFHI » On prête à  la gracieuse et ambitieuse Nina, divorcée une deuxième fois et distinguée par un prix d’excellence américain, des amants célèbres, de Félix Houphouà«t-Boigny, son beau-frère, à  Mouammar Kadhafi, alors qu’elle prend plusieurs fois la route de Tripoli à  partir de 1998, pour rencontrer les Touareg maliens au service de l’ancien Guide libyen. « Ah ça, je n’ai jamais été sa maà®tresse !, s’offusque-t-elle. J’avais une grande haine contre cet homme quand je voyais comment il utilisait les Touareg pour combattre au Tchad ou ailleurs. Kadhafi les trompait en leur disant qu’ils faisaient partie de l’armée libyenne, mais en réalité, ils étaient maltraités. » Proche du chef militaire du MNLA, Mohamed ag Najim, elle voue une haine toute aussi tenace au Touareg malien Iyad ag Ghali, devenu chef du groupe islamiste radical Ansar Eddine, allié à  AQMI. « En 1990, [lors de la première révolte touareg], il était notre leader, raconte-t-elle. Ensuite, il a voulu être le secrétaire général du MNLA, mais nous avons refusé car il avait déjà  des liens avec AQMI, je ne sais pas si C’’est par conviction ou par opportunisme, sans doute les deux. » « QUE LES OCCIDENTAUX s’IMPLIQUENT » Le mouvement indépendantiste, qui voit d’un très mauvais œil les tentatives de négociations amorcées depuis peu par Bamako avec le chef de file d’Ansar Eddine, assure qu’il cessera toute discussion si le gouvernement, désormais dirigé par cheikh Modibo Diarra, « négocie avec des terroristes ». « On ne pourra jamais pardonner à  Ag Ghali, il nous a fait trop de mal », assène Nina Wallet Intalou. Exaspérée, elle tance: « Il faudra que les Occidentaux s’impliquent et nous donnent les moyens, ils donnent bien des millions pour libérer des otages. Depuis des mois, on nous promet une aide, mais rien, rien! Nous avons pourtant du pétrole, de l’uranium mais on nous laisse entre les griffes de ces gens! » « Hier, poursuit l’égérie du MNLA, de Tombouctou, on me disait que les djihadistes ont ouvert un camp militaire. Ils proposent à  des jeunes de leur donner un véhicule, une arme. Quelqu’un qui était à  dos d’âne se retrouve avec un 4à—4, C’’est comme ça qu’ils embobinent les gens. » Dans quelques jours, tous les dirigeants du MNLA devraient se réunir au Mali. Nina Wallet Intalou en sera.