Nord Mali : une charia à double vitesse

En profane que je suis, C’’est la question que je pose depuis plusieurs semaines maintenant, depuis que les nouveaux-maà®tres de Gao, Tombouctou et Kidal défraient la chronique. Chaque jour, un nouveau fait de gloire nous est relaté à  grand renfort de presse, qu’ils prennent d’ailleurs le soin de contacter avant ou après avoir agit. On a commencé avec les destructions de mausolées, filmées et montrées au regard choqué mais impuissant du monde entier. Puis il y a eu les coups de fouet, en-veux-tu, en voilà . Une cigarette, 100 coups, un verre d’alcool, 100 coups, une « relation hors mariage » ,100 coups. Et puis les choses se sont vite gâtées. Un enfant hors mariage, lapidation à  mort. Un présumé vol, main tranchée à  vif, puis complication et mort en plus de la maman du voleur, victime collatérale d’une crise cardiaque. Il est vrai que la sévérité du châtiment dépend de la localité o๠l’on vit. Si Ançar Dine, qui contrôle Tombouctou et Kidal, tente d’afficher une charia, disons, « à  visage humain », les moudjahidines du MUJAO eux entendent appliquer la loi pure et dure. D’o๠des exactions en tout genre, des peines sans enquêtes, des jugements sur le fil et…une population à  bout de souffle, à  la limite, terrée chez elle, à  prier que sa respiration n’entraà®ne pas des soupçons. Et des voisins, qui ont voulu se laver les mains de la gestion de cette affaire, de plus en plus inquiets. l’Algérie qui a poussé ces hommes hors de son territoire et a laissé le soin à  un Mali laxiste de les accueillir à  bras ouverts, va peut-être commencer maintenant à  s’en repentir, ses diplomates otages étant sous la menace d’exécutions en série. Qui ont d’ailleurs commencé. En profane que je suis, il me semble que tout ceci rentre dans la surenchère, dans une espèce de comédie macabre que jouent des acteurs convaincus de leur talent et qui veulent obliger les autres à  participer au film. Les médias internationaux doivent être très content du Mali, qui chaque jour fournit une information venant de ses régions nord o๠il se passe ceci ou cela. Les islamistes l’ont compris et ne se montrent guère avares en communiqués et autres images de leurs actions. Les experts sont interrogés, les observateurs donnent leur opinion et pendant ce temps, les victimes, elles, sont réduits au silence…On ne les voit que sur les images des occupants ou dans les camps de réfugiés ou de déplacés. Peut-être faudra-t-il maintenant faire l’effort d’aller vers les femmes, les enfants et les hommes de Gao, Tombouctou et Kidal. Pris en otage eux aussi depuis des mois, et oubliés, semble-t-il en tout cas, de ceux qui sont censés les sauver. Et leur donner la parole. En profane que je suis, je sais quand même que l’Islam est une religion de tolérance. Il est écrit dans le Saint Coran qu’il n’y a « nulle contrainte en religion ». De quel Islam se réclament alors ceux qui kidnappent, tuent, violent au nom d’une foi qu’ils veulent faire adopter de force aux autres???Et pourquoi les règles qu’ils entendent imposer aux autres ne sont-elles pas valables pour eux ? Les zones qu’ils régentent sont plus que jamais le théâtre de trafic en tout genre, les pillages y continuent, les droits humains les plus élémentaires ne sont pas respectés. Le deux poids, deux mesures n’a jamais été que le ferment de la révolte. Celle-ci gronde dans les C’œurs pour le moment impuissants. Mais, des populations qui voient leurs enfants mourir sous les pierres des accusateurs, ne sauraient pas bien longtemps accepter que leurs filles soient violées impunément. Faux, me rétorqueront sans doute ceux qui ont coupé la main d’un voleur, le violeur a été sévèrement puni…de 100 coups de fouet.

Après la reprise de Douentza, les Maliens entre peur et questionnements

Les Maliens ont appris à  la fois avec stupéfaction et indignation la nouvelle de la prise, samedi dernier de Douentza ( à  160 km de Mopti) par le MUJAO. La nouvelle vient en rajouter aux couleuvres déjà  avalées par les Maliens depuis la chute des 2/3 du territoire national. Beaucoup sont partagés entre psychose et questionnements. Faut-il croire à  la vertu du dialogue ? Qu’attend l’Etat pour passer à  l’offensive ? La prise de Douentza marque-t-elle celle imminence d’une attaque de Mopti ? Autant de questions qui hantent nos compatriotes dépités par la situation. Tout sauf la négociation Certains y voient la limite, voire l’incongruité des initiatives citoyennes qui prônent le dialogue pour recouvrer le nord du pays, comme le cas de la «Â Coalition pour le Mali«Â . «Â Ces coalitions travaillent pour leur propre promotion. Le dialogue est un projet onirique. On a fait que cela depuis des années avec le résultat que l’on sait. Dans le cas actuel du pays, il est illusoire d’engager le dialogue quand on est en position de faiblesse. Ces gens nous font perdre du temps », analyse ce professeur d’histoire et géographie du secondaire. Fanta Doumbia, ménagère, n’a appris la nouvelle que ce matin sur les ondes d’une radio privée. Pour elle «Â C’’est la faute à  ceux qui prêchent le dialogue au lieu de la guerre. A ce rythme, le Mali tombera encore plus bas » D’autres déversent leur bile sur l’Etat dont l’attitude est jugée pusillanime. «Â On a l’impression que l’Etat affiche une indifférence déconcertante face à  l’avancée des terroriste du nord qui prennent le temps de s’enraciner », peste Madou Diarrra qui croit dur comme fer que les forces d’occupation ne connaissent que le langage des armes. « On a déposé le régime de ATT sous prétexte qu’il ne combattait pas les bandits armés. Pourquoi faire comme lui ? C’’est aberrant ! », maugrée Adama Samaké, vendeur de son état. Joint par nos soins, un militaire malien en poste à  Sévaré, actuelle base après la chute de Gao, informe que le MUJAO avait armé les jeunes pour lutter contre le MNLA. Ils ont comblé, explique –il, le vide laissé par le MNLA en désarmant les jeunes du Ganda Iso considérés comme des complices de l’Etat. Le MUJAO peut-il progresser ? Le porteur d’uniforme est formel : «Â Il est hors de question que le MUJAO arrive à  Mopti ? On se tient sur le qui-vive. Le moral de la troupe est au beau fixe malgré les tergiversations des plus hautes autorités ».

Edito : Douentza, dernier vestibule avant la guerre ?

La prise de Douentza n’en est pas une. Mais une simple consolidation de la présence du Mujao dans cette zone, o๠il circulait déjà . l’effet de communication est malgré tout bien passé. La nouvelle, relayée par les médias internationaux, a une fois de plus réussi, à  créer l‘inquiétude chez les Maliens. Après Douentza, que va-t-il se passer ? Jusqu’o๠comptent -ils s’arrêter ? A quelle résistance feront face nos assaillants? Des préoccupations nationales qui ne semblent pas alarmer un gouvernement d’Union nationale, plus occupé à  s’installer à  Bamako, qu’à  gérer véritablement la question du nord. On nous rabâche pourtant l’option négociation, les pourparlers, du reste, engagés par des initiatives citoyennes comme celle de la «Â Coalition pour le Mali », en lieu et place des autorités de transition. Quels sont les urgences du gouvernement, alors que les groupes armés sont désormais positionnés à  170 km de Mopti et que l’armée compte des éléments à  Konan, une ville située à  120 km de Douentza. l’affrontement est-il pour bientôt ? Côté gouvernement, on assure que les hommes sont à  l’entraà®nement, sont formés, rééquipés, en vue de cette libération tant attendue du nord. Du côté, des occupants, la provocation elle n’a plus de limites. En témoigne l’annonce de la mort présumée d’un diplomate algérien retenu depuis le 5 Avril, par le Mujao. En attendant, il faut négocier. Mais que négocier lorsque des populations subissent tous les jours des violations de leurs droits des brimades quotidiennes. A défaut des milices d’autodéfense ou des groupes de jeunes, qui s’entraà®nent en catimini à  Bamako, l’histoire retiendra la longue hésitation de Bamako face à  ses assaillants.

Mali : les islamistes armés occupent une autre ville du pays

Un instituteur de la ville, Moussa Dicko, a indiqué que des membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avaient pénétré dans la ville samedi matin. «Les gens de Mujao sont arrivés à  bord de neuf véhicules 4×4. Ils ont désarmé les gens de Ganda Iso, une milice locale», a-t-il expliqué. «Ils ont pris toutes les armes, ensuite ils les ont chassés», a-t-il ajouté, précisant que les islamistes avaient ensuite tenu «une réunion» avec les notables de la ville au cours de laquelle ils avaient expliqué que les milices de Ganda Iso – qui avaient promis de travailler avec eux – étaient des «traà®tres». D’après ce témoin, ils auraient pris les différentes entrées et sorties de la ville. Un autre habitant de Douentza, un agriculteur, a confirmé ces propos. «Il n’y a pas eu de morts. Maintenant, ils sont à  l’entrée est et ouest de la ville», a expliqué cet habitant. Les trois régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le Nord du Mali, sont occupées depuis cinq mois par le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam). Deux groupes islamistes alliés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamiste (Aqmi) qui en ont évincé leurs anciens alliés rebelles touareg, sécessionnistes et laà¯cs.

La mission sacrée de la Coalition pour le Mali au Nord

La démarche est à  saluer, dans un contexte o๠l’on reproche au gouvernement malien son inaction même après la formation du gouvernement d’Union nationale. Mais loin de se substituer aux prérogatives de l’Etat malien dont la mission première est de recouvrer l’intégrité du territoire national, la mission des membres de la Coalition pour le Mali, crée le 26 Mai 2012, était d’ouvrir un chemin vers le nord et de montrer qu’on peut encore se rendre dans ces régions occupées et ouvrir la voie du dialogue quant l’intervention militaire tarde à  venir. Sans céder à  l’alarmisme qui prévaut dans les médias occidentaux et à  la psychose née des derniers évènement marquants comme la lapidation d’un couple à  mort ou la main coupée d’un voleur à  Ansongo, la Coalition pour le Mali, en se rendant dans le nord, a voulu baliser le chemin et prendre langue avec les islamistes d’Ansar Dine. A Tombouctou, Kidal et Gao, les émissaires de la Coalition, présidée par l’honorable Gabouné Keita et son président d’honneur Mahmoud el Oumrany, ont rencontré des personnalités, notables, chefs religieux, élus locaux, leaders de la société civile, mais aussi les occupants. Iyad Ag Ghaly leur a ainsi envoyé ses porte-paroles préférant garder le mystère autour de sa personne. Pour rendre compte de ces trois voyages effectués entre le 17 et le 24 Août, les représentants de la Coalition, ont convoqué une conférence de presse, à  Bamako, ce 29 Août. Un rapport de synthèse en est ressorti, qui a été envoyé aux autorités de transition. Retour de l’administration dans le nord D’après Tiébilé Dramé, vice président de la Coalition, il ressort de ces missions, que ces populations du nord, réclament le retour de l’administration : «Â Les populations du nord souffrent de l’absence de services de l’état. Il existe un besoin d’assistance vital à  Aguel’hok, Goundam, Kidal…. Sur place, nous avons aussi remarqué un fort besoin de dialogue, de disponibilité pour trouver des solutions à  la sortie de crise », a précisé Dramé, qui ajoutera qu’il s’agissait aussi de mobiliser les partenaires et amis du Mali. «Â Au nord comme au sud, il y a des extrémistes, mais ce qui compte C’’est que le Mali redevienne uni », dira Mahmoud El Oumrany, qui fut Commandant de Kidal dans les années 50. Des échanges avec les principaux leaders d’Ansar Dine comme Algabass Ag Intallah à  Kidal, Ahmada Ag Bibi,député d’Abeibara ou encore Abdel Hakim, chef du Mujao à  Gao, la démarche de la Coalition porte sur la négociation avant toute chose. Si ces groupes armés sont décisifs sur une applications stricte de la charia, allons-nous vers un Mali fédéral avec des états charia au Nord ? Seul point d’unité avec les djihadistes, l’intégrité du territoire, à  l’inverse du MNLA, partisan de la partition du Mali. « Le Mali doit garder la maà®trise de la résolution de la crise » Comment orchestrer ce retour de l’administration dans le nord ? Comment envoyer les fonctionnaires pour restaurer les services étatiques ? Comment ouvrir la voie aux ONG et organisations humanitaires pour secourir les populations en manque d’eau, de soins de santé et d’électricité ? Autant de défis qui poussent la Coalition à  envisager d’autres missions de terrain, notamment à  Ménaka, ville détonateur de la rébellion ou encore à  Tessalit, aux confins du nord. « Nous nous sommes aussi rendus compte qu’ils ont débordés par la gestion de ce vaste espace que constitue le nord… ». Et malgré la présence des émirs d’AQMI Abou Zeid et Mokhtar Belmoctar dans la zone, lors de leur passage, les membres de la Coalition entendent poursuivre le dialogue entamé avec les acteurs locaux et maintenir l’élan de solidarité envers le nord, parce qu’ils estiment que C’’est d’abord l’affaire de tous les Maliens. Pour la Coalition, le Mali pays doit garder la maà®trise de la résolution de la crise, mais l’urgence est toujours là . Celle d’interpeller l’Etat malien sur sa mission. En cela, la Coalition pour le Mali ne peut se limiter qu’à  être qu’un simple regroupement de bonnes volontés, pour relayer les besoins des compatriotes du nord, mais devenir un véritable groupe de pression sur le pourvoir central. Le lobby par excellence pour la libération définitive des régions occupées du nord du Mali.

Mali: un otage algérien demande à son pays de lui « sauver la vie »

BAMAKO — Un otage algérien aux mains du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), un groupe islamiste armé présent dans le nord du Mali, demande aux autorités de son pays de lui « sauver la vie », dans une vidéo visionnée dimanche par l’AFP. Cette vidéo a été obtenue par l’AFP auprès d’un intermédiaire proche du Mujao. Un journaliste de l’AFP a reconnu l’otage, un employé du consulat d’Algérie à  Gao, qu’il avait rencontré dans cette ville du nord du Mali. « Je demande aux autorités algériennes de trouver une solution pour me sauver la vie », déclare l’otage, un diplomate, dont les propos en arabe ont été traduits pour l’AFP. Assis devant une toile noire sur laquelle on aperçoit un dessin représentant un sabre et un court texte écrit en arabe, l’otage algérien a des cheveux courts, est habillé en boubou et porte une barbe. Il affirme dans la vidéo que « des pays comme la Mauritanie (et) la France ont négocié dans le passé pour libérer leurs otages et que l’Algérie n’a qu’à  faire la même chose », selon la traduction faite pour l’AFP. Le diplomate, visiblement bien portant, ne se détache quasiment pas du texte dont la lecture dure moins d’une minute et qui a probablement été rédigé par ses ravisseurs. La vidéo s’ouvre sur une image du drapeau du Mujao et l’otage commence son discours par une prière. Le Mujao avait, dans un communiqué transmis vendredi à  l’AFP, menacé l’Algérie de représailles si elle ne libérait pas trois jihadistes arrêtés dans le sud de l’Algérie. Ce mouvement, allié à  Aqmi et un autre groupe islamiste armé, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), a revendiqué l’enlèvement, le 5 avril, de sept Algériens au consulat d’Algérie à  Gao, une des villes du vaste nord malien tombées il y a cinq mois entre les mains de ces groupes jihadistes. En mai, le Mujao avait exigé la libération de combattants islamistes prisonniers en Algérie et 15 millions d’euros pour relâcher les otages. Le 12 juillet, il a annoncé avoir libéré trois des sept otages, et évoqué des « conditions » connues de l’Algérie pour la libération des autres captifs.

Nord Mali : « le chien aboie, la caravane passe »

« Le chien aboie et la caravane » du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), allié d’Aqmi et les autres groupes islamistes tel Ansar dine, passe, en toute tranquillité et impunité ! Il leur arrive de rentrer en hibernation, se faire oublier par moment, en travaillant au rapprochement avec la population. Mais quand ça les prend, il ampute une main par-ci, donnent des coups de fouets par là Â… La dernière prouesse en date, C’’est l’interdiction aux radios de leur zone « d’occupation » de diffuser de la musique qu’ils qualifient de profane. Et « Ces fous de Dieu » n’ont pas du tout l’air de rigoler sur la question. Ils sont au sérieux et ne sont pas prêts de pardonner aux contrevenants. Leurs propos rapporter par des médias internationaux en disent long : « Nous, les moudjahidines de Gao, de Tombouctou et de Kidal, nous refusons désormais la diffusion de toute musique occidentale sur les radios en terre d’islam », a déclaré à  Oussama Ould Abdel Kader, un des porte-parole du MUJAO. Le fameux porte parole précise que l »interdiction prend effet « à  partir d’aujourd’hui (mercredi 22 août 2012). Nous avons déjà  parlé à  des gens qui ont des radios. Nous ne voulons plus de musique du Satan. Il faut à  la place les versets du Coran. La musique de l’Occident est la musique du Satan ». Avant de terminer que « La charia demande ça. Il faut faire ce que Dieu demande. On va appliquer la sanction de Dieu contre les contrevenants de la mesure visant une dizaine de radios privées ». Comme on le voit, les islamistes ne se montrent point préoccupés par ce qui se trame à  Bamako, capitale malienne. Ainsi, les questions de gouvernements d’union nationale, de l’organisation de journées nationale de concertation, de libération du Nord, ne les ébranlent absolument pas. Ils n’en ont que faire. Au contraire, ils posent des actes qui montrent qu’ils sont les maà®tres des lieux et qu’ils ne craignent personne. En effet, plus les jours passent, plus les islamistes imposent petit-à -petit leurs lois dans le Nord Mali, sans qu’il n’y ait de contre pouvoir réel pour s’y opposer, sauf quelques plaintes des défenseurs des droits de l’homme, des organisations internationales et sous régionales. Bamako même étant, pour le moment, imbriquer dans des contradictions internes, doublée de fierté nationale aveuglante. Au regard de cette situation, le MUJAO et ses acolytes n’ont-ils pas raison d’agir à  leur guise ? A vrai dire, jusqu’à  présent, aucune force ou organisation bien organisée ne semble imposante pour amener ces islamistes à  revoir leur copie. Les maliens de Bamako affirment fermement leur refus que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) intervienne militairement au Mali. A l’intérieur de la CEDEAO, elle-même, certains sont pour le dialogue et la concertation pour une sortie de crise au Mali (le Burkina Faso), d’autre sont pour une intervention. Dans cette situation de tergiversation, le président nigérian Goodluck Jonathan vient de lancer à  Dakar, au Sénégal, qu’une intervention militaire de l’Afrique de l’Ouest au Mali n’est pas à  exclure, si les négociations en cours venaient à  échouer. De façon claire, il a prévenue : « Je pense qu’à  travers les négociations, nous serons en mesure de résoudre cette crise. Nous n’avons pas forcément besoin d’une intervention militaire (…) mais si cela échoue, nous n’avons pas d’autre choix ». Ces propos vont-ils susciter un changement de direction chez les islamistes qui ont, pour le moment, les coudées franches pour agir comme ils le souhaitent ? Wait and see !

Edito : Dioncounda au dessus de la mêlée

Comme un couperet, la nouvelle est tombée sur les écrans de la télévision nationale. A la grande satisfaction d’un peuple, avide de renouer avec les chantiers du développement. Initialement prévue pour le 31 juillet, la mise en place du nouveau Gouvernement a donc été effective lundi 21 Août. Même si, sur les 24 anciens 6 sont tombés, les grosses têtes restent. l’accouchement n’aura pas été facile après des semaines de tractations et d’entrevues. Dioncounda se devait d’être le plus transparent, ouvert et flexible possible. Et il l’a réussi, pourrait-on déduire. Avec le courage, la patience et la détermination qu’on lui connait, il s’est hissé au dessus de la mêlée. Surtout quant on sait qu’il a prêté le flanc à  ses camarades militants du Front uni pour la démocratie et la République (F qui brandissait un schéma tout autre dans la constitution du Gouvernement d’union nationale. En clair, tout laisse croire qu’il a usé de ses dernières énergies pour que le chantier de la stabilité et de la paix s’amorce sûrement. Fort de 31 membres, il a la lourde mission de reconquérir les régions du nord tombées entre les mains des groupes rebelles et d’organiser les élections en 2013. Le pays en a fortement besoin pour redorer son blason et faire revenir ses partenaires techniques et financiers. Même si certaines composantes de la nation telle la COPAM n’y sont pas tout à  fait visibles, nul ne saurait nier les efforts du président intérimaire de façonner l’union sacrée autour de lui pour réussir la transition. Le temps accusé pour sa mise en place en témoigne. C’’est au prix d’énormes sacrifices qu’il a tissé la toile, conciliant les positions, même les plus extrêmes. l’on comprend aisément le retard accusé. Dans la foulée de ses entrevues avec les forces vives, il s’est gardé d’être le seul artisan tout en laissant la latitude au Premier ministre Cheick Modibo reconduit dans ses fonctions, de proposer des profils. Du boulot attend sans doute le nouvel attellage. La tenue de la convention nationale pourrait être opportune. Elle sera de nature à  unir les C’œurs, les esprits et les énergies pour parachever la sortie de crise. Gageons que ce Gouvernement pourrait combler les attentes du peuple malien amputé, depuis maintenant fin mars, d’une partie de son territoire. En outre, il doit envisager un plan de retour rapide des milliers de maliens ayant fui les combats pour d’autres destinations. En tout cas, le peuple malien attend de lui la délivrance. Le temps presse !

Nord du Mali: les islamistes gâchent la fête du Ramadan

La fin du mois béni de Ramadan, c’était hier samedi 18 Août 2012 partout au Mali. Dans les régions nord sous occupation, la prière s’est passée dans des conditions particulières, si l’imam de Tombouctou a dirigé la prière, il a été obligé de lire un message d’Ansardine à  la fin de la prière, alors que celui de Gao a été remplacé parun imam imposé par le MUJAO. A Tombouctou, la grande prière a eu lieu comme d’habitude, à  chaque grande occasion, sur la place du Sahel vert. Mais une grande partie de la population ayant quitté la ville ces derniers mois il y avait beaucoup moins de monde cette année. A la fin de la grande prière, un représentant du groupe islamiste Ansar Dine a demandé l’autorisation au grand imam de prendre le micro pour diffuser un message d’apaisement, mais certains fidèles ont préféré s’en aller. L’Imam de Gao évincé par le MUJAO « Il a dit qu’aujourd’hui C’’est une grande fête. Tous les musulmans doivent la fêter dans la paix et dans la sécurité. Et il a dit qu’eux ne sont pas là  pour l’Azawad mais qu’ils sont ici pour l’islam. Quand il a demandé cela, la majorité de la population est partie », rapporte un participant. Dans la ville de Gao, l’imam n’a même pas pu diriger la prière. Les islamistes du Mujao ont estimé qu’il n’était pas compétent pour ce jour particulier de l’Aid el-Fitr. Le Mujao a donc imposé son propre imam, qui s’est montré à  la dernière minute entouré d’un très lourd dispositif armé. Certains n’ont pas apprécié le procédé et sont partis dès qu’ils ont pu, comme le raconte cet homme : « Quand on est arrivé, on s’est assis et au bout d’un moment ils ont commencé la lecture. On a constaté que ce n’était pas le même imam qui d’habitude nous fait prier qui était en train de faire la lecture du Coran. En plus de cela, il y avait des 4×4 avec des armes. On a rien compris. On a préféré tout simplement rentrer à  la maison. » Dans certaines autres localités du nord comme à  Niafunké, la grande prière devrait avoir lieu ce dimanche. La décision prise par Bamako de fêter l’Aà¯d ce samedi a été connue trop tard. Certains ont rompu le jeune dès vendredi soir mais dans d’autres familles, le ramadan aura duré une journée de plus.

Global Shapers : Ils sont partout !

l’exercice auquel se prête les Globals Shapers, un regroupement de jeunes leaders, vise à  produire différents messages de sensibilisation à  l’attention des citoyens pour promouvoir la paix et la réconciliation entre Maliens. Démarrée le 9 août dernier, la campagne «Â Donnons nous la Main » s’étalera sur un mois. Le projet entend sensibiliser les populations du Mali à  la paix, à  l’unité, à  la fraternité, à  la non-violence. Selon Birama Konaré, Président fondateur des Globals Shapers à  Bamako, «Â la voie des médias a été choisie afin de se rapprocher au mieux des populations et de leur transmettre des messages dans leurs langues ». Le discours principal transmis, dit-il, est d’aller au delà  des «Â différences politiques et religieuses » et de se donner «Â la main pour reconstruire un pays uni, fort et prospère ». Comme supports, l es Globals Shapers ont confectionné un bandeau presse (en format 1/2 page et 1 page), des annonces radio, et la distribution de 15000 flyers dans la ville de Bamako. Les annonces radio seront diffusées sur les stations Bamakoises et les radios communautaires dans 8 langues : Bambara, Dogon, Français, Peuhl, Sonrhaà¯, Soninké, Senoufo, Tamashek etC’… Les différents éléments seront envoyés à  une mailing-list de 10.000 personnes. Les retombées, ajoute-t-il, vont «Â de l’inculcation des valeurs républicaines à  la participation à  des activités communautaires favorisant la paix et la solidarité et le changement des modes de pensée… ».

Crise du Nord: 436 000 Maliens ont fui leurs maisons

En six mois de conflits, plus de 260.000 réfugiés maliens ont trouvé refuge dans les pays voisins et 174.000 autres étaient déplacés internes. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires humanitaires(OCHA)pour la date du 10 aôut 2012. Depuis le 17 janvier dernier, date de la première attaque de la rebellion touareg du MNLA, les combats ont jetté sur les routes un grand nombre de Maliens. Le coup d’Etat militaire du 22 mars et ses conséquences sur le conflit, avec la partition en deux du pays, n’a guère arrangé la situation. Des conditions de vie très difficiles Qu’ils soient à  l’intérieur ou à  l’extérieur du pays, les personnes qui ont fui le Nord vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Hormis quelques centaines de familles qui ont trouvé refuge chez des parents ou qui ont les moyens de s’assurer un rythme de vie acceptable, la grande majorité dépend de la solidarité des proches ou de l’aide humanitaire nationale et internationale. La situation sanitaire préoccupante des Maliens est également au coeur du rapport de l’OADH qui remarque une augmentation de l’épidémie de choléra depuis quelques semaines. l’organisme recense 140 cas de choléra et 11 décès dans les régions de Gao et d’Ansongo au nord du Mali. l’instabilité actuelle a également aggravé l’une insécurité alimentaire. 360.000 personnes sont aujourd’hui bénéficiaires du Programme Alimentaire Mondiale, et 148.100 personnes le sont dans le nord. l’Ocha précise qu’il est également nécessaire d’offrir un meilleur accès à  l’eau potable pour les déplacés du Nord, « les taux étant déjà  très faibles avant la détérioration de la situation provoquée par le conflit armé. »

Nord Mali : le cheptel menacé de disparition

Au Mali, l’économie malienne repose essentiellement sur l’agro-pastoral. Le secteur de l’élevage au Mali est vital pour l’économie malienne. Il contribue au PIB malien à  hauteur de 14 %. Avec l’insécurité des régions nord, tombées aux mains des divers groupes armés, le secteur qui fait nourrir plus de 85% des ruraux, est menacé de disparition si rien n’est fait dans l’immédiat. A Gao, Kidal, Tombouctou, Mopti, Koulikoro et Ségou de même dans les zones limitrophes des régions occupées, certains éleveurs et pasteurs ne pouvant se déplacer, restent sur place au péril de leur vie. Alors que d’autres, encore plus désemparés, ont fui et abandonné leurs animaux. La FEBEVIM tire la sonnette d’alarme Selon René Alphonse, président de la Fédération des groupements interprofessionnels de la filière bétail-viande du Mali (FEBEVIM), cette crise fait subir de plein fouet aux éleveurs et pasteurs des conséquences alimentaires et humanitaires drastiques. Les éleveurs et pasteurs se disent abandonnés à  leur triste sort. Samba Diallo est président du bureau local de la FEBEVIM à  Goundam : « Avec la crise actuelle, un bovin coute seulement 1000 FCFA à  Goundam et la situation n’est guerre reluisante dans les autres localités nord du Mali. Si rien n’est fait d’ici le 15 août, C’’est le cheptel malien qui sera décimé à  50 %», précise t-il. Sékou Sall Cissé est lui éleveur à  Tonka. D’après lui, l’occupation de l’espace pastoral, la multiplication des fourrières, le banditisme accentué, combinés à  l’absence d’administration au nord du Mali, encourage le vol des animaux. Nos bétails ne peuvent plus monter au nord », précise t-il. Par ailleurs, les animaux ont de la peine à  s’abreuvoir, faute de points d’eau. Ce qui fait dire à  Ousmane Diallo, un autre éleveur que le déplacement des bêtes devient difficile. La fédération des groupements interprofessionnels de la filière Viande-bétail du Mali (FEBEVIM) a donc jugé utile de tirer la sonnette d’alarme sur la situation des éleveurs et pasteurs dans les régions occupées par les groupes islamistes. C’’était lors d’un point de presse.

Le Mali sous la menace des mines

Curieux et insouciants, les enfants sont les plus exposés aux risques liés aux armes non explosées  dans les zones d’opérations de guerre. Une situation alarmante portée à  la connaissance des journalistes membres du réseau des journalistes pour la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest (RJSDAO), lors d’une session d’information organisée le 1er août par l’Unicef, en partenariat avec la Commission nationale de la campagne internationale de lutte contre les mines et les armes à  sous-munitions. Trois enfants dans la région de Tombouctou Un thème d’actualité au Mali, o๠les groupes armés ont commencé à  miner les régions du Nord. Plusieurs personnes ont été victimes de ces engins dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et Mopti depuis le mois de mars 2012. Représentant par intérim de l’Unicef au Mali, Théophane Nikyema a rappellé que le 8 avril à  Tombouctou, «Â trois enfants âgés de 9 à  15 ans qui jouaient et manipulaient des restes d’explosifs de guerre ont été victimes d’un grave accident. Deux d’entre eux y ont laissé leur jeune vie pleine de rêves d’enfants.  Le troisième, grièvement blessé, s’en est sorti sans une jambe et un bras ». A Gao, C’’est un homme qui été tué par une grenade qu’il manipulait par mégarde. A Kidal encore, trois garçons de huit à  onze ans ont été blessés par un objet explosif ramassé dans la rue. Au total l’Unicef a recensé 42 victimes au cours de 27 accidents dus à  des restes explosifs de guerre (REG). Huit décès ont été enregistrés. La moitié des victimes sont des enfants âgés de moins de 18ans. La complexité du déminage Un intervenant militaire, le colonel Boubacar Diallo, a expliqué que l’immensité de la bande sahélienne (600 000km2) est un obstacle au déminage et à  la maà®trise du terrain par les armées locales. « Le déminage de vastes champs d’opérations de guerre n’est pas facile et requiert des aides matérielles et financières extérieures », a-t-il indiqué. La projection de films sur les drames causés par les mines et les restes d’explosifs ont marqué les esprits de la vingtaine de journalistes présents. Une représentante de Handicap International a expliqué de quelle manière les enfants handicapés sont pris en charge par l’ONG. Le représentant du ministre des Affaires étrangères a rappelé qu’une solution mondiale est possible, via les protocoles d’Ottawa et d’Oslo. 132 pays (mines anti-personnelle) et 183 pays (sous-munitions) ont accepté d’interdire la production, le transfert et le stockage de ces armes. Au regard des dangers qui pèsent actuellement sur le Mali, l’Unicef et ses partenaires « lancent une campagne de sensibilisation et d’information sur les risques liés aux restes d’explosifs de guerre à  travers une distribution de supports de prévention et l’animation de sessions d’information auprès des populations déplacées et refugiées », a annoncé M. Nikyema.

Solidarité : Les Pays-Bas et la Croix Rouge, au secours des producteurs du nord

Les conditions de vie difficiles des producteurs dans les zones de conflit ont amené la Croix Rouge ainsi que le Fonds de solidarité nationale à  réagir. Alertées par les paysans de Tombouctou lors mission de donation de la Croix Rouge sur le terrain, les deux structures n’ont pas tardé à  saisir les partenaires techniques et financiers dont l’Ambassade du Royaume des Pays Bas qui s’est vite manifestée en débloquant la somme de 230 millions de F CFA. Pour le chargé d’affaire de l’Ambassade du Royaume des Pas Bas, To Tjoelker, dans des situations de crise alimentaire aigue et de baisse sensible des revenus, les populations ont le plus souvent tendance à  exploiter de manière abusive les ressources naturelles pour subvenir à  leurs besoins. « Le projet va contribuer à  minimiser ce risque», indique-t-elle. Aujourd’hui, les difficultés que rencontrent l’Etat malien pour gérer la crise sécuritaire ne permettent pas la mise en place d’un mécanisme d’accompagnement pour une bonne préparation de la campagne, notamment dans les zones en conflit. Il s’agit donc de pourvoir en semences et engrais les groupements de producteurs de Tombouctou. C’’est dans ce cadre que, sous l’égide de la Croix Rouge malienne, le premier convoi de l’opération a quitté Bamako hier mardi en destination de Tombouctou. Il devra acheminer 54 tonnes de vivres, 300 tonnes d’engrais, 41 tonnes semences de riz et 100 000 litres de gasoil pour les pompes d’irrigation. 2000 producteurs gardent leur activité Ce convoi donne ainsi le coup d’envoi de la mise en œuvre par la Croix Rouge malienne et le Fonds de Solidarité nationale du « Projet d’assistance aux populations et producteurs de riz de Tombouctou » accompagné par le royaume des Pays Bas. Pour Amadou Fofana, de la Croix Rouge, « cette mission qui part à  Tombouctou démontre la volonté de la Croix Rouge malienne de mener à  bien sa mission humanitaire qui consiste à  apporter secours et assistance aux populations vulnérables ». Selon le président de l’Assemblée régionale de Tombouctou, « à  terme, l’opération permettra de fixer 2000 producteurs dans leur zone d’activité ». Le tandem Croix Rouge et FSN devrait bientôt lancer des appels à  contribution pour soutenir d’autres producteurs en difficulté dans le reste du pays.

Au Mali, retour à la « case » départ

à€ cette même période, les talibans détruisaient les Bouddhas de Bâmyân tandis qu’aujourd’hui, des éléments d’Al-Qaà¯da au Maghreb Islamique (AQMI) détruisent les mausolées de Tombouctou. Pourtant, beaucoup de témoignages semblent corroborer la responsabilité de ces exactions aux membres du groupe Ansar Eddine (défenseur de l’Islam). Les avis divergent selon les sources et rendent complexe le traitement de cette information. Qui sont les islamistes qui dominent désormais l’ensemble du Nord-Mali ? Comment vivent les populations des grandes villes du septentrion malien (ou Nord) ? Que peut faire le Sud pour aider ses ressortissants du Nord ? DES INSTANCES TIERCES PROMPTES à€ L’IMMOBILISME Nous sommes actuellement et véritablement dans le flou. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder tout l’attentisme autour de cette actualité. Le Conseil de sécurité des Nations Unies refuse de faire voter une résolution d’intervention militaire de peur de voir la force des casques bleus déployés s’embourber et préférant la voie de la sanction économique. La responsabilité du traitement de la crise malienne incombe, sous couvert de responsabilisation, désormais aux organisations sous-régionales africaines, l’Union africaine (UA) et la Communauté à‰conomique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest en tête (CEDEAO). De son côté, l’Algérie, pourtant acteur majeur de la résolution des précédents conflits entre les rebelles touaregs et Bamako, est obligé de garder une certaine neutralité en particulier à  cause de la captivité d’une partie de son corps diplomatique enlevé à  Gao en avril dernier dont trois ont été libérés récemment. AU NORD, UNE LENTEUR Dà‰CISIONNELLE QUI PROFITE AUX MAàŽTRES DES LIEUX Pendant ce temps au Nord, les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) ont perdu toutes leurs positions territoriales au profit des islamistes (AQMI, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, MUJAO et Ansar Eddine). Devant cette déroute, le MNLA est prêt a renoncer à  ses désidératas sécessionnistes (Mali : le MNLA prêt à  renoncer aux revendications indépendantistes, Malijet.com) au profit d’un soutien de la communauté internationale se posant en alternative laà¯que à  la montée de l’islamisme radicale dans la zone. D’ailleurs, les groupes wahhabites se renforcent sur l’Azawad dans l’idée de créer un califat transnational. Ils développent une idéologie rigoriste avec une interprétation individuelle de la charia (Abdlemajid Charfi : « Au Mali, Ansar Eddine est sous l’influence directe du wahhabisme », jeuneafrique.com) rejetant, du même coup, toutes les autres pratiques religieuses. Quant aux populations vivant dans les villes de Tombouctou ou de Gao, si elles n’ont pas quitté les lieux, elles vivent de rationnement (pour l’eau et l’électricité) et subissent l’inflation des denrées alimentaires. POUR LA Rà‰SOLUTION DU CONFLIT, LE SUD EN PREMIàˆRE LIGNE De manière similaire, les populations du Sud vivent un peu dans l’expectative tant la question du Nord est primordiale pour l’unité du pays. D’un point de vue géostratégique, le Nord, zone de trafic, est aussi une porte d’entrée pour le commerce. L’enclavement du pays et la crise ivoirienne ont favorisé le retournement des flux marchands vers le Nord. Pour une économie essentiellement axée sur l’informel, le commerce constitue une de ses principales ressources. De plus, il faut noter que la situation sociopolitique se détériore depuis la difficile succession en 2002 d’Alpha Oumar Konaré par Amadou Toumani Touré. Depuis, la classe politique malienne n’a cessé d’être décrédibilisée aux yeux des électeurs. Par exemple, l’agression du président Dioncounda Traoré, le 22 mai 2012, révèle une forme d’antagonisme populaire contre la vieille garde politicienne malienne. Aussi, le gouvernement de transition actuel dirigé par Cheikh Modibo Diarra, ancien président de Microsoft Afrique, possède aujourd’hui le poids de la transition politique avec une crédibilité internationale fortement écornée depuis son absence au sommet de Ouagadougou (Burkina Faso), le 7 juillet 2012. L’intervention en Libye par la coalition internationale en mars 2012, n’est pas à  proprement parler, le facteur premier expliquant l’embrasement de la sous-région. En effet, l’effritement graduel de l’à‰tat malien depuis sa démocratisation en 1991 a amené, de manière analogue, le pays vers une fragilisation du pouvoir presque inextricable. La solution militaire envisagée doit prendre en compte tous les aspects ethnogéographiques de la zone qu’ils soient au Nord comme au Sud.

Crise au nord: 67.118 déplacés internes et 203.887 réfugiés

Au cours de cette rencontre avec la presse, Amadou Rouamba, secrétaire général du département de l’action humanitaire, a fait le point de la situation des personnes déplacées au sud et des refugiés dans les pays voisins. On retiendra qu’aujourd’hui, les déplacés au sud par régions sont au nombre de 519à  Kayes, Koulikoro1747, à  Sikasso 3643, à  Ségou 8387, 32647à  Mopti et à  20175 Bamako. Soit un total de 67118 personnes. Quant aux réfugiés dans les pays voisins les chiffres sont de 30 000 en Algérie, 65 009 au Burkina Faso, 44 en Guinée Conakry, 67 164 en Mauritanie, 41 650 au Niger et 20 au Togo. Le total de réfugiés maliens est de 203.887 personnes. Le Gouvernement fait passer l’aide par les associations Selon Amadou Rouamba, le département en collaboration avec ses partenaires (le Haut Conseil Islamique, le Collectif des Ressortissants du Nord, la Croix Rouge malienne, l’association Cri du C’œur et les Agences des Nations unies en charge de l’action humanitaire) a entrepris l’organisation de convois humanitaires et d’autres actions pour un coût total de 807 500 000 FCFA. Le secrétaire général a tenu à  faire une précision de taille sur l’apport du gouvernement à  travers les organisations humanitaires « Les organisations humanitaires avaient ouvert le couloir humanitaire avant la mise en place du gouvernement de la transition. Aujourd’hui, le département coordonne toutes les actions humanitaires en cette période de crise. Face à  l’hostilité de certains groupes armés à  l’aide du gouvernement, on était obligés de passer par nos partenaires pour acheminer nos vivres et autres » a déclaré Amadou Rouamba. Ainsi, 1080 tonnes de vivres, de médicaments ont été envoyées, de même que des équipes de médecins pour la prise en charge des urgences médicales dans les localités du nord notamment Tombouctou et Gao. Au sud, une distribution de 1500 tonnes de vivres et de non vivres a été faite en faveur des populations déplacées. Alassane Bocoum, directeur national du développement social, a rassuré les hommes de media que tous ces dons ont été remis aux bénéficiaires. En ce qui concerne la présence de certains vivres sur le marché, M Boucoum a affirmé que des mesures ont été prises pour pallier une telle éventualité. « Si réellement des vivres sont présents sur le marché, seul le bénéficiaire les aurait vendu » affirme-t-il. Les régions (Mopti, Ségou, Bamako, Sikasso, et Kayes) o๠se trouvent les déplacés et le Burkina Faso ont été visités par le ministre en vue d’apporter un réconfort moral ainsi qu’un appui financier symbolique aux populations concernées.

Coalition pour le Mali : que peuvent-ils pour le nord ?

A quoi sert une autre coalition ? Surtout lorsqu’elle est constituée d’une myriade d’associations qui se sont créées au lendemain de la crise du nord et qui peinent à  trouver une solution pour le nord du Mali. Cette interrogation d’une ancienne ministre du régime d’ATT, présente au lancement de la Coalition pour le Mali, ce jeudi 26 juillet à  l‘hôtel Salam de Bamako, a donné le ton de la rencontre. La Coalition pour le Mali regroupe le Collectif des élus du nord, les associations des ressortissants des sept cercles du Sahel occidental, des associations de ressortissants de cercles, des partis politiques, syndicats, intellectuels et des personnalités indépendantes. Concertations de fond Ladite coalition qui s’était réunie en Mai dernier, à  l’initiative du PARENA, pour constituer un bureau de composé de membres éminents comme Tiébilen Dramé, 1er vice président, Younouss Hamèye Dicko, 3è vice président ou encore Mme Seck Oumou Sall, maire de Goundam, a cette fois procédé au lancement officiel de ses activités, avec une thématique à  l’ordre du jour : « Nord Mali, quelle mobilisation pour quelles solutions de sortie de crise ? ». Un thème certes pertinent, mais qui s’inscrit dans un contexte o๠la cohésion nationale fait défaut, et au moment o๠le Premier ministre doit rapidement constituer un gouvernement de large ouverture nationale, alors que sa tête est demandée par le Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie(F. « La rencontre s’inscrit surtout dans l’idée d’une contribution positive à  la résolution du conflit armée, dira Gabouné Keita, Président de la Coalition, avec l’éventualité de rencontres informelles avec les mouvements armés du nord . » Minimum patriotique De son côté, Tiébilen Dramé, président du parti Parena et vice président de la coalition, dira dans son discours d’ouverture, que le Mali traverse sa plus grave crise institutionnelle depuis les indépendances et que le but de la coalition est d’accompagner l’action du gouvernement. En quoi faisant ? En débattant, en dégageant des réflexions sur la sortie de crise au nord. «Â  Il est surtout primordial d’explorer jusqu’au bout l’option des négociations même avec un MNLA en perte de vitesse, et Ansar Dine, sans toutefois exclure la préparation de l’intervention militaire. Mais lorsque celle-ci tarde à  voir le jour, Dramé répond qu’il faut saluer «Â La résistance armée volontaire » des mouvements d’auto défense comme Ganda Koy (les maà®tres de la terre en sonhrai). Et de mentionner «Â le Mouvement Sonni Ali Ber » ou le front «Â Nous pas bougé », à  condition qu’ils s’inscrivent aux côtés des forces armées du pays, et non dans une logique de milices et de règlements de compte intercommunautaires. En clair, «Â l’intifada populaire », serait peut-être une option à  condition qu’elle soit maà®trisée. Ces actions demandent évidemment une implication de tous, rappelle l’homme politique, tout comme elles invitent la classe politique malienne à  se remettre en cause, en vue d’instaurer une culture du débat démocratique et pluriel. Dans la salle, pourtant, certains mentionnent à  juste titre, que les populations du nord, soumises aux diktats des islamistes, en ce mois béni de ramadan, ont encore et toujours besoin d’assistance, en attendant l’arrivée des soldats. Aussi la feuille de route, de la Coalition pour le Mali, à  défaut de celle du gouvernement de Cheick Modibo Diarra, espère répondre à  toutes les interrogations. Une feuille de route qui devra être présentée aux plus hautes instances nationales et même sous régionales, en vue d’aider le Mali à  redevenir, un et indivisible ! Signalons enfin qu’à  côté de cette rencontre, se tenait un autre meeting, celui du Collectif des ressortissants du nord (COREN). On se demande alors, pourquoi le COREN, qui comprend des branches de ressortissants de Goundam, Niafunké, Tombouctou et autres localités du nord, ne s’allierait pas à  la Coalition pour le Mali. Le combat n’est-il pas le même au fond ?

Crise malienne : et si on aidait Cheick Modibo Diarra ?

Le premier ministre, Cheick Modibo Diarra (CMD), est devenu la tête de Turc d’une bonne partie des hommes politiques maliens, en l’occurrence ceux estampillés FDR (Front pour la démocratie et la république). Toutes les occasions sont bonnes pour le sabrer et le vouer aux gémonies. On devient de plus en plus grincheux à  son égard, on voit tout en noir dans ce qu’il entreprend. La pression monte d’un cran au fur et à  mesure que la date butoir du 31 juillet pour la formation du gouvernement d’union nationale imposée par la Cédéao approche. Dernière trouvaille du FDR : il demande purement et simplement sa démission et celle de son gouvernement pour « incompétence et amateurisme ». Cette décision, pour le moins radicale, est loin d’arranger une situation qui commençait pourtant à  susciter un brin d’espoir avec les consultations entreprises par le Premier ministre en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Diabolisation Cette logique de ‘’diabolisation » du PM peut apparaà®tre, in fine, aux yeux d’une bonne partie de l’opinion nationale, comme une campagne de dénigrement qui pourrait produire l’effet inverse : susciter la sympathie de nombre de Maliens. Nos compatriotes y voient une volonté de nuire gratuitement à  un homme soucieux de servir sa patrie dans des circonstances difficiles. Son seul tort? Se trouver sur le chemin des hommes politiques cupides. Comme dirait le proverbe : «Â Il y a des limites à  tirer sur la queue de l’âne ». Modibo est loin de convaincre réellement le peuple malien sur sa gestion, certes. Comme tout mortel, il traà®ne ses défauts et ses limites, tout « Marsien » qu’il puisse être. De là  à  lui mettre des bâtons dans les roues, il n’y a qu’un pas à  pas franchir. La conséquence regrettable est qu’au delà  de l’astrophysicien, c’est le peuple malien qui souffre. D’o๠la nécessité de songer à  la formule tant chérie par l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) : «Â il faut savoir raison garder. » Il est illusoire, voire surréaliste de penser qu’en trois petits mois, CMD pourra d’un seul coup de baguette magique apporter une solution aux problèmes dont souffre le pays. Il n’a pas non plus la force d’Hercule pour nettoyer les très sales « écuries de la politique malienne » en un laps de temps très court. Ses détracteurs doivent savoir qu’ils jouissent eux d’un préjugé très défavorable auprès de l’opinion publique malienne, à  cause de leur gestion calamiteuse de l’ère démocratique. Beaucoup de Maliens sont plutôt agacés par les cris d’orfraie et les agitations des membres du FDR, qui n’ont pour seul but que de revenir aux affaires pour satisfaire leurs appétits gargantuesques. C’’est pourquoi, contexte oblige, ils gagneraient à  revoir leur copie pour apporter appui et assistance à  l’enfant de Ségou dans la réussite de sa mission, dans l’intérêt du pays. En tout cas, le seul mot d’ordre ou slogan qui vaille doit être : je SCMD (je soutiens Cheick Modibo Diarra) et son équipe !

Crise sociopolitique au Mali : Ces signes d’espoir

Après s’être vigoureusement opposée à  l’envoi de cette force pendant longtemps, l’ex-junte a lâché du lest. De bon augure dans la perspective de la décrispation de la crise sociopolitique que connaà®t le pays. En effet le Sud notamment la capitale Bamako vivait une insécurité qui a culminé avec l’agression du président par intérim, Dioncounda Traoré le 21 Mai 2012, deux mois jours pour jour après le coup d‘état du 22 Mars. Cette agression avait du reste conforté la Cédéao dans son projet d’envoi d’une force de 600 hommes pour sécuriser la capitale malienne et les organes de transition. Signes d’espoir Le moins que le puisse dire est que les lignes commencent à  bouger lentement mais sûrement. l’acceptation de la force de la Cédéao est peut être le début d’une relative embellie dans les relations entre ce qui fut le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) et l’organisation sous-régionale qui se regardaient en chiens de faà¯ence avec pour conséquence immédiate, l’enlisement de la situation. Soucieuse d’apporter une solution à  la crise malienne, l’Union européenne a exprimé, lundi dernier, sa disponibilité à  prêter main forte au Mali dans le cadre du déploiement de cette force africaine, mais sous mandat de l’ONU. l’institution européenne évoque surtout une force de « stabilisation », seule gage pour enclencher le processus de reconquête des régions occupées du nord. Sans oublier l’annonce d’une prochaine reprise graduelle de sa coopération au développement. Autre signe d’espoir, le très probable come-back de Dioncounda Traoré ( annoncé pour la fin de la semaine) qui devrait permettre, sans doute, de finaliser le processus de formation d’un gouvernement d’union nationale amorcée sous la houlette du premier ministre Cheick Modibo Diarra et sur injonction de la CEDEAO. Ces derniers développements pourraient donner un nouveau souffle au climat sociopolitique actuel. Pour ce faire, il importe que chaque Malien, surtout la classe politique et la société, y mettent du sien en faisant l’effort de mettre sous le boisseau, antagonismes de chapelles et autres contingences pour emboucher la même trompette et regarder dans la même direction. Pour le bonheur du Mali.

Dr Oumar Keita : Une alternative malienne existe

Pour nombre de médias et d’analystes occidentaux, le pouvoir malien est une sorte de « boite noire » incompréhensible, opérant la succession entre un « bon » militaire et un « mauvais », l’ancien chef d’Etat et le putschiste, ou encore entre un président victime de la foule – exilé à  Paris , et un premier ministre débordé . Mais au delà  de ces simplismes, le Mali n’a t il pas une alternative civile à  la crise, même si l’Occident en a rarement entendu parler ? Quelle intervention extérieure d’ailleurs? En Irak, en Afghanistan, au Congo, au Soudan et dernièrement en Libye, elles ont surtout provoqué le massacre des populations civiles innocentes et conduit à  des guerres civiles prolongées. Les gouvernements nationaux mis en place et sous tutelle internationale ont été contraints à  payer la facture de la guerre : le résultat est à  l’évidence partout un véritable désastre. Il n’appartient pas à  la CEDEAO, à  l’Union Africaine, à  l ‘ONU, à  la France ni à  aucune autre puissance étrangère de venir imposer une solution à  Bamako ou Gao. La sagesse recommande vivement qu’il soit fait recours au peuple souverain du Mali pour qu’il puisse assumer en toute indépendance son propre destin. L’interventionnisme autoritaire fait en effet l’impasse sur une longue histoire qui, avec ses hauts et ses bas, fait la fierté de son peuple. Certes, le gouvernement en place ne maà®trise pas la situation. Il n’arrive pas à  contrôler le peuple du sud du Mali sur lequel il a encore un tant soit peu d’autorité, a fortiori à  faire face à  la crise au nord. Le mauvais rôle de la CEDEAO C’’est ainsi que la CEDEAO veut recourir à  la force pour mettre fin à  la partition du Mali, après la déclaration d’indépendance du MNLA dans le Nord du pays. Elle envisage d’envoyer sur place une force de 2 000 à  3 000 soldats, et exige un gouvernement de transition et d’union nationale d’ici la fin du mois de juillet. l’objectif étant soi disant de renforcer les institutions de transition, en situation «Â précaire », pour enfin affronter la crise dans le Nord. Si ce délai n’est pas respecté, «Â la Cédéao ne reconnaà®tra plus le gouvernement du Mali et le pays sera suspendu de toutes les organisations sous-régionales ». Ce qui provoque en conséquence un puissant sentiment anti CEDEAO- qu’il faut se garder d’assimiler à  un quelconque soutien à  la junte, renforcé par un nationalisme qui s’est largement construit contre l’ancienne puissance coloniale, très mal placée en conséquence pour intervenir ! Les Maliens accusent en effet la France d’avoir facilité la chute du président ATT parce que ce dernier avait refusé de s’engager plus clairement dans la lutte contre le terrorisme, les trafics de drogue au Nord. D’aucuns même pensent qu’il y a des connivences entre la France et le MNLA, et accusent Paris d’être partiellement responsable de la crise, du fait de son intervention militaire en Libye, qui a précipité le retour au Mali de nombreux combattants touareg. En d’autres termes, une intervention de la CEDEAO aurait toutes les chances de se heurter à  des formes de résistance populaire qui compromettraient la résolution du conflit. Sans parler d’une fracture accrue entre Sud et Nord et d’une dangereuse islamisation, voire ethnicisation du conflit. Une alternatiove existe l’armée malienne a été elle aussi victime de la paupérisation et le coup d’Etat a compliqué une situation chaotique : la révolte générale n’était pas très loin. C’est ce que disent des hommes politiques comme Ibrahim Boubacar Keita ou qu’analysent des intellectuelles comme la sociologue Aminata Traoré- car le Mali a bien une intelligentsia, comme un personnel politique ! Les analyses proposées ci dessus sont bien l’opinion d’une partie dominante de l’opposition civile malienne : contrairement à  ce que croit savoir l’extérieur, entre l’ancien régime du général Toumani Touré et les putschistes, il y a une alternative ! Notamment des partis structurés et des leaders respectés. Sans la prise de contrôle des indépendantistes touaregs et des islamistes au Nord, Ibrahim Boubacar Keita aurait certainement été élu aux élections qui n’ont pu se tenir, à  cause du putsch militaire : il s’en est fallu d’un mois ! Ce leader n’est-il pas plus légitime pour mener une réelle transition o๠tous auraient leur place ? Rappelons qu’ «Â I.B.K. » a déjà  exercé de hautes responsabilités comme premier ministre, président de l’Assemblée, et a fédéré déjà  plusieurs partis politiques et citoyens, représentant dès lors une alternance de gouvernement. Membre de l’Internationale socialiste, grand connaisseur du Nord, son passage à  la primature de 1994 à  2000 a permis la signature des accords de paix avec la rébellion touareg. Homme d’expérience respecté au Mali et à  l’extérieur, et dont le sens de l’Etat est indiscutable. Son style le de gouvernement étant marqué par le respect scrupuleux de l’Etat de droit. Loin de toute gouvernance militaire- mondialisée ou régionalisée, il faut que l’extérieur – et la France en particulier, laisse toutes ses chances à  une solution malienne, basée sur sa société civile et son personnel politique ! Toute autre tentative risque d’être catastrophique.

Les chasseurs du Mali se mobilisent pour la sortie de crise (vidéo)

La Fédération nationale des chasseurs du Mali ne sera pas en marge de la gestion de la crise au nord de ce pays, a annoncé ce week-end Gossi Niakaté, patriarche des chasseurs maliens communément appelés « Donso ». « Nous, chasseurs du Mali sans exception, n’attendons que l’ordre des autorités pour être sur le champ de bataille pour l’honneur de notre pays et pour notre dignité », a dit le vieux Niakaté en faveur d’une assemblée générale extraordinaire devant le monument « Kontron Ni Sanè », dédié à  leurs ancêtres. Celui-ci a précisé que cette assemblée générale est aussi une manifestation de soutien au Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE, junte militaire), qui y était représenté des militaires.

Auto défense : les forces patriotiques de résistance (FPR) à l’assaut du nord

l’imminence d’une intervention de jeunes volontaires pour libérer le nord du Mali est-elle pour bientôt ? Réunis au sein des forces patriotiques de résistances (FPR), ils sont de plus en plus nombreux à  vouloir défendre leur pays au prix du sang et sont issus des milices d’autodéfense Ganda Koy et Ganda Iso, du Front pour la libération du nord (FLN), de l’alliance de la communauté de la région de Tombouctou (ACRT) ou encore du cercle de réflexion et d’action (CRA). s’y ajoutent les volontaires des forces armées contre l’occupation (FACO), des mouvances regroupées au sein des forces patriotiques de résistances (FPR). Selon Harouna Touré, l’un des informateurs et président du mouvement Ganda Koy : « Si l’armée tarde à  agir, les jeunes volontaires en formation à  Mopti lanceront l’assaut dans les plus brefs délais pour libérer les régions occupées». Le FPR met le gouvernement en garde Ces forces patriotiques de résistance ont été créées en réponse à  l’état d’abandon des populations de la partie nord du Mali et pour mettre fin à  l’oppression exercée par le MNLA et les autres groupes armés sur ces communautés. Pour braver les islamistes, ces jeunes volontaires s’entrainent 5 heures par jour dans des conditions difficiles et sont convaincus que le combat se fait par le C’œur et non par les armes seules. Mais cela suffit-il ? Par ailleurs, les forces patriotiques de résistance mettent le gouvernement en garde contre l’option négociation prônée par Cheick Modibo Diarra ces derniers temps : « Nous mettons en garde les autorités politiques de transition qui parlent de négociation avant la guerre. l’histoire des nations a démontré que toute négociation dans une situation de guerre engendre tôt ou tard une autre guerre. Le Mali en a fait l’expérience depuis 1990 », a rappelé Harouna Touré. C’’est pourquoi on pouvait lire sur une banderole : « Pas de négociation, une guerre est commencée, il faut une victoire ou un appel aux armes, citoyens du Mali, l’heure de la libération a sonné ! ». Tous les mouvements regroupés sous la dénomination « Forces Patriotiques de Résistance », étaient réunis le samedi 21 juillet au Centre de conférence de Bamako et ont signé un manifeste de coordination du FPR. Les signataires sont Me Harouna Touré, (Ganda Koy), Nouhoum Ousmane Touré, (Ganda Izo), Amadou Abdoulaye Cissé (FLN), Ahmed Tidiane Cissé du (ACRT) Sambel Diallo du (CRA) et Alassane Abba (FACO).

Nord Mali : un ramadan sous la charia

Si au Mali tout le monde l’observe au sud, les populations du nord n’ont pas encore débuté. Et pour cause, le manque de moyens et de communication. Une ressortissante de Nianfunké jointe par téléphone témoigne que le jeûne n’a pas encore débuté ce vendredi 20 juillet. Dans cette ville proche de Tombouctou et sous surveillance des groupes islamiques, aucune information n’a été donnée à  la ppulation. Pire, les habitants de cette localité n’ont ni le droit de regarder la télé, ni d’écouter la radio : « Ici, nous n’avons pas encore commencé, parce que la population ne sait pas si la lune a été vue ou pas ». Atmosphère de méfiance et de crainte C’est dans une atmosphère de méfiance et de crainte que le mois de ramadan se déroulera au nord. Pour Haby, une habitante de Tombouctou, ce ramadan va se dérouler dans la tristesse :  » Avec ces hommes qui patrouillent partout, comment voulez-vous partager la rupture dans la joie, sans parler de tous nos parents qui son allés à  Bamako ». Les populations démoralisées et soumises au diktat des islamistes radicaux observeront le jeûne avec toutes les peines du monde. La coupure du jeune, un festin familial dans la famille musulmane, est désormais un vieux souvenir pour beaucoup. « Moi j’ai du quitter ma ville pour aller me réfugier au Burkina voisin, c’est sûr que ça ne sera pas comme l’année dernière avec toute ma famille », témoigne Ousmane, un hôtelier. Les habitudes des fidèles musulmans changeront aussi avec la destruction des mausolées saints par les islamistes d’Ansar Dine, lesquels étaient fréquentés par les fidèles en signe de recueillement. Mais les islamistes les ont détruit pour éviter un phénomène d’idolatrie. Pour les autorités religieuses qui étaient appuyés auparavant par l’Etat, un bras de fer existe désormais entre l’Imam de la mosquée de Djingareyber et les groupes armés pour la gestion des offices religieux. Sans oublier le manque de vivres, d’eau et d’électricité, le jeûne cette année, ne sera pas un exercice facile pour nos concitoyens du nord.

Nord Mali : l’Afghanisation du Sahara ? (2/2)

Avec l’apparition, en mars, du mouvement Ançar Dine, prônant un islam fondamentaliste, voulant instaurer « la charia dans tout le Mali », et surtout, qui ne revendique nullement l’indépendance de l’Azawad, la donne se complique. Et le Mnla se retrouve, alors, en perte de vitesse. Pour cause, Ançar Dine est mené par un chef de guerre : Iyad Ag Ghali, qui fût le leader militaire de la rébellion des années 90. Très réputé, il a, également servi, de nombreuses fois, depuis 2003, de médiateurs, pour la libération d’occidentaux qui étaient détenus par Aqmi. On parle d’une forte imbrication avérée entre Aqmi et Ançar Dine, ce qui complique davantage la situation.Sur le terrain militaire, le Mnla et Ançar Dine mènent ensemble, certaines batailles contre l’armée malienne, notamment à  Aguelhoc et à  Tessalit. Mais dans sa communication le Mnla niera cette coalition. Ançar Dine bénéficiant du soutien log Aqmi serait aujourd’hui mieux armée que les armées maliennes et burkinabés réunies. istique d’Aqmi tient tête militairement et s’affirme de plus en plus en maitre des lieux ! Et dans le sud du pays, les choses vont mal. A Bamako, la rébellion provoquera, indirectement, un coup d’état militaire, renversant le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars. Les institutions sont dissoutes. Du coup, la situation se dégrade au nord du Mali à  présent vidé de l’armée Malienne et contrôlé totalement par les divers groupes : les rebelles du Mnla, les Islamistes d’Ançar Dine et d’Aqmi, des milices locales et par des trafiquants de tous genres. Kidal, Gao et Tombouctou l’Histoire retiendra ces trois dates importantes : 30, 31 Mars et le 1er Avril, ces 72 heures verront se détacher de la carte du Mali, ses trois régions septentrionales : Kidal, Gao et Tombouctou. Et pour couronner le tout, le 06 avril, le Mnla « proclame irrévocablement, l’indépendance de l’Etat de l’Azawad », avec la ville de Gao, comme capitale. Cette proclamation, « unilatérale », est rejetée par la Communauté Internationale, dans son ensemble. Les organisations Africaines (l’Union Africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), montent au créneau. La Cédéao a menacé, de recourir à  la force pour préserver « l’intégrité territoriale » du Mali après cette déclaration d’indépendance du territoire de l’Azawad, dans le nord, qu’elle rejette totalement, comme l’Union Africaine et l’ensemble de la Communauté Internationale qui qualifient la déclaration du Mnla de « nulle et non avenue ». Mais le mouvement persiste et signe. Il convoque une rencontre avec des ulémas, des cadres, et des notables, des régions de Tombouctou, Gao, Kidal et Ménaka, pour les faire adhérer, à  son projet et travailler pour une reconnaissance de l’Etat de l’Azawad. Dans les mêmes temps, le rapport de force entre Ançar Dine et le Mnla sèmera une confusion totale, sur ce qui se passe réellement sur le terrain Nord-Mali. Difficile de savoir qui est-ce qui contrôle quoi ! Chacun de des deux mouvements dit avoir le dessus sur l’autre dans les différentes localités occupées. Manifestement, les grandes villes stratégiques : Kidal, Tombouctou, et dans une certaine mesure Gao, sont contrôlées, en grande partie, par Ançar Dine. Si bien qu’à  Tombouctou, la ville des 333 Saints, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, réputée pour son éclairage des mondes Africains et pour sa tolérance, le mouvement islamiste instaure la loi islamique dure, notamment en imposant le voile aux femmes, en saccageant et en fermant des bars de la ville, en interdisant les vendredis les visites traditionnelles aux cimetières, la tombe d’un Saint est profanée, certains monuments de la ville sont détruits, et dans les mosquées Ançar Dine prêche une lecture fondamentaliste du Coran. En somme Ançar Dine occupe bien le terrain tant sur les plans idéologique, humanitaire, sociaux que militaire. Les entrées de la ville sainte et son aéroport, semblent gardés par le Mnla qui pour des raisons tribales et stratégiques ne veut pas s’attaquer frontalement à  Ançar Dine. Alors les deux mouvement se font la guerre via leurs communications publiques ! La ville de Gao est divisée en trois camps. Le centre est occupé à  la fois par le Mnla, Ançar Dine, et le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce dernier, récemment apparu, est présenté comme une dissidence d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Le Mujao revendique l’enlèvement du consul d’Algérie et de six de ses collaborateurs, le 5 avril à  Gao. Le groupe réclamerait une rançon de 15 millions d’euros, aux autorités algériennes en contrepartie de la libération des otages. Bien qu’on ne parle que peu de Kidal, il n’en demeure pas mois qu’elle soit un nœud important du problème , car elle concentre à  elle seule, une bonne partie des enjeux de cette guerre. C’’est souvent de Kidal que tout est partie dans l’histoire des rebellions Touaregs. Dans la configuration actuelle, la ville est contrôlée par les Ifoghass, tribu dont est issu Iyad Ag Ghaly, le leader d’Ançar Dine, qu’ils soient du Mnla ou du groupe Islamiste. Il semble que les Ifoghass aient dépassés le clivage de mouvements, et circulent de l’un à  l’autre, en mettant tout de même, l’essentiel de leur force ave Ançar Dine pour détenir une position stratégique et hégémonique à  Kidal, leur ville, menacée de leur échapper si le Mali reprenait la main sur le Nord et que l’Etat en revenait à  confier la gestion de cette localité aux Imghad anciennement tributaires de la tribu Ifoghass. Les deux composantes sont devenus d’opposants farouches, ce qui expliquent en partie, que beaucoup d’Imghad sont restés loyalistes à  l’Etat Malien, à  l’image de leur colonel Al-Hajji Ag Gamou, qui commandait les opérations militaires au Nord avant la déliquescence de l’appareil de l’Etat et la défaite des armées maliennes au Nord du pays. A Tombouctou ou à  Gao, les populations sont livrées à  elles-mêmes, elles se sentent abandonnées. elles expriment leur désolation, à  travers des marches de protestations. Comme C’’est le cas, début mai, à  Tombouctou, o๠l’on peut voir des dizaines de personnes qui descendirent dans les rues de la ville, avec des pancartes et des slogans qui en appellent, « au retour de l’état malien », « Trop C’’est trop ! », « On veut la paix ». Ançar Dine plus fort Pour trouver une sortie de crise dans le Nord, notamment entre les deux mouvements Touaregs Ançar Dine et le Mnla, des discussions ont étés entreprises depuis trois semaines, l’objectif visé, d’entrée, est, selon des sources impliquées, de fusionner les deux groupes pour éviter l’éclatement d’un conflit. Ançar Dine qui a prit le dessus militairement fait de nouveaux recrus chaque jour, y compris chez les militants et même chez les combattants du Mnla. La confrontation directe reste un suicide donc le compromis reste la solution viable. Stratégiquement le Mnla vise, en fusionnant avec le groupe Islamiste, à  faire revenir les hommes qu’il a perdu de son coté et cela passe par une unité, mais aussi à  rajouter à  son compte la force dont dispose Iyad Ag Ghali épaulé par Aqmi. Mais le responsable d’Ançar Dine, est un homme d’expérience, il sait qu’il est en position de force. Il veut que tout repose sur lui. De plus, Iyad Ag Ghali est l’interlocuteur privilégié de l’Algérie, qui est la puissance régionale et qui « détient toutes les clés du problème », selon les mots de l’ancien chef d’état français, Nicolas Sarkozy. Alors, les discussions s’annoncent rudes pour le Mnla qui veut garder son identité de mouvement indépendantiste et laà¯c, tandis que Ançar Dine est guidé par un esprit religieux très fort. Après de longues négociations, les deux mouvements arrivent à  s’entendre, en date du 26 mai, en signant un protocole d’entente, dans l’esprit est résumé ainsi : « le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad et Ançar Dine, s’engagent à  s’investir pour établir et construire un Etat islamique dans l’Azawad qui doit appliquer la législation islamique dans tous les domaines de la vie ; basée sur le Coran et la Sounna ». Cet accord provoque un séisme au sein des sociétés civiles Touaregs qui tiennent à  un Islam, non pas politique, mais à  un Islam de rite malékite, déjà  pratiqué par les sociétés Touaregs, dans la sobriété et le mysticisme désertique. En date du 30 mai, la Coordination des Cadres de l’Azawad, (CCA) par la voix de son porte parole, Habaye Ag Mohamed, adresse, une lettre ouverte au secrétaire général du Mnla, lui demandant de « rompre sans délais le protocole d’accord signé avec le groupe Islamiste », accord « inconciliable avec la ligne politique du Mnla et contraire à  l’islam pratiqué par l’ensemble des populations de l’Azawad », selon les termes du communiqué du CCA qui s’oppose clairement à  toute tentative d’instauration « d’un Etat Jihadiste dans l’Azawad ». Effet direct : le 1er juin, le bureau politique du Mnla, annonce que la fusion de ce mouvement avec les islamistes d’Ançar Dine n’est plus d’actualité et que le Mnla rejette, désormais, catégoriquement l’accord signé avec les islamistes d’Ançar Dine à  Gao, le 26 mai. Hama Ag Mahmoud, qui annonce cette information, clarifie ainsi : « Aujourd’hui, nous mettons fin totalement à  cet accord. Ançar Dine veut absolument appliquer la charia, et nous nous sommes un mouvement laà¯c. Il n’a jamais été question de mouvement intégriste ». La Coordination des Cadres de l’Azawad s’est félicitée de cette nouvelle. Un membre influent de cette organisation regroupant d’éminents cadres et intellectuels nous livre que : « Par cet acte, nous évitons le pire : livrer l’Azawad à  Aqmi, qui veut y instaurer un à‰tat jihadiste et islamiste, C’’est au compte d’Aqmi qu’Ançar Dine travaille, cette dernière organisation est redevable à  la première ». Avenir incertain Compte tenu de ces fluctuations, parfois hasardeuses et improvisées, l’avenir est difficilement perceptible. La situation à  Bamako se dégrade, les putschistes handicapent la marche de la transition. Cette situation fragile de jour en jour, ne crée pas un climat favorable pour des négociations entre Bamako et le Nord du Mali. En attendant, Aqmi serait aujourd’hui mieux armée que les armées maliennes et burkinabés réunies. Ce qui pourrait légitimer une intervention militaire internationale. « l’Afghanisation » du Sahel – Sahara n’est pas une bonne nouvelle. Les mouvements Touaregs du Mnla et d’Ançar Dine se regardent de nouveau dans une posture des rapports de forces. Rien ne permet de dire qu’il n’y aurait pas une confrontation directe demain. Les victimes de cette situation restent les 320 000 exilés de leurs terres, sans avoir demandé quoi que ce soit à  qui que ce soit ! Ces Sahariens sont les victimes des richesses sous-terraines de leur espace, encore inexploité et tant convoité, par les superpuissances mondiales, passant d’un espace à  l’autre du Monde, pour en vider les entrailles, sans guère se soucier des peuples qui vivent ici depuis des lustres.

Les otages libérés rentrent chez eux

Echange de bons procédés, voilà  en quoi a consisté la libération des trois otages, deux espagnols et une italienne, retenus depuis Octobre 2011 par le Mujao au nord Mali. Si cette libération annoncé mercredi en fin d’après midi est considéré comme une bonne nouvelle, du côté du groupe djihadiste, il s’agit d’une opération de marchandage : « Considérez qu’ils sont libérés, puisque nos conditions ont été respectées », a déclaré ce responsable du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao. Toujours selon le Mujao, ces libérations avaient été obtenues en échange de celles de trois prisonniers islamistes « dans un pays musulman » qu’il n’a pas cité et du paiement d’une rançon dont il n’a pas donné le montant. Proche du groupe Ansar Dine, le Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest est apparu il y a quelque semaines dans le conflit au Nord Mali. En route pour Ouagadougou « Les otages ont été libérés non loin de Gao (nord-est du Mali), nous les avons remis à  une délégation du Burkina Faso. Ils sont actuellement avec les Burkinabè », a ajouté M. Ould Hicham. « La délégation burkinabè rentrera jeudi matin avec les otages à  Ouagadougou », a affirmé à  l’AFP une source militaire du Burkina Faso, pays souvent impliqué dans les libérations d’otages dans la zone. Les otages étaient initialement attendus dans la capitale burkinabè mercredi soir, mais l’un des trois était dans la soirée en train d’être transféré vers Gao pour y être remis aux émissaires burkinabè, a expliqué cette source. Ensuite, ils ont décollé pour leurs pays respectifs. Après les libérations de mercredi, treize otages, dont six Français, restent retenus par des islamistes au Sahel. Le Mujao avait annoncé le 12 juillet avoir libéré trois des sept otages algériens enlevés le 5 avril au consulat d’Algérie de Gao, ce qu’a confirmé dimanche le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Pour libérer les sept Algériens, le Mujao avait exigé en mai « la libération de nos frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d’euros ».

Mali-Nord : l’Afghanisation du Sahara ?

Les choses sont allées bien vites ces derniers mois. Nous avons tous été prit au dépourvu et aucun observateur n’avait prévu ce qui vient de se produire en Tunisie, en à‰gypte, en Lybie et pratiquement dans le même ordre : la chute subite du régime d’Amadou Toumani Touré, la déliquescence de l’appareil de l’Etat Malien, puis la partition du pays en deux . Les réalités ne sont certes pas le mêmes, mais ce qui est intéressant C’’est de constater la similitude notamment quant à  la vitesse à  laquelle les pouvoirs centraux de ces pays ont étés totalement défaits, sans finalement recourir à  une force majeure, excepté pour l’ancien régime Libyen cerné par les bombardements de l’OTAN. Dans le cas du Mali, on serait tenté de dire, que « tout » ce qui arrive dans sa partie Sahélo – Saharienne serait dû à  la chute du régime de Kadhafi et donc le résultat de la guerre engagée par l’OTAN en Libye sur la volonté Française. Il y a l’effet de la guerre Libyenne, dans ce qui se passe au Mali, mais pas seulement . Au Sahel/Sahara, on est face à  un problème, d’abord géopolitique, d’une grande complexité avec des enjeux autant multiples que les acteurs, pour beaucoup d’observateurs, les plus avertis, C’’est là  que « se décide l’avenir du Monde », en raison des ressources non exploitées et que le Sahara renferme ; en suite, on est devant des conséquences directes d’une configuration géographique et socio-culturelle, pas très bien pensée, par l’ancienne administration coloniale, qui en traçant les frontières, comme elle l’avait fait à  la décolonisation, pensait pouvoir rester maitre et garder la main mise sur ce grand espace en tentant de confier la gestion politique et territoriale des Peuples très différents culturellement et du point de vue de l’Histoire, aux états postcoloniaux, nouvellement crées et dont la politique, pour certains est encore décidée, en grande partie à  Paris. Colonialisme, indépendance

Nord-Mali : pourquoi il ne faut pas intervenir

Slate Afrique: Une intervention militaire au nord du Mali est-elle plausible? Mathieu Guidère: Politiquement, elle est affichée. La Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) demande d’ailleurs au Conseil de sécurité de l’ONU de voter cette option. Elle est prête à  envoyer entre 2.000 et 3.000 hommes. Pour l’heure, il y a beaucoup d’inconnues. De quelle armée s’agira-t-il? Et avec quels équipements? De plus, on ne connaà®t pas exactement la mission qu’elle s’assignera au nord du Mali. Pour éviter la sanctuarisation du nord malien et que les Touaregs, islamistes ou non, ne s’ancrent durablement dans le paysage prenant définitivement le contrôle du nord malien, il est clair que seule la solution militaire existe. Mais de mon point de vue, une intervention militaire n’est pas souhaitable. Aujourd’hui, la situation est stabilisée: il n’y a pas de massacres et l’exode s’est arrêté alors que plus de 200.000 réfugiés avaient fui le nord malien, lors des combats au début de l’année. Il n’y a pas de troubles majeurs dans cette région et donc une intervention militaire, quels que soient ses objectifs, ne peut qu’empirer la situation. La solution serait éventuellement de négocier en agitant l’option militaire, ce qui se fait actuellement. Si une intervention militaire avait lieu, quel pays en prendrait la direction? Qui apporterait le soutien logistique? Peut-on s’attendre à  ce que la France parraine cette intervention? Actuellement, C’’est le président burkinabè, Blaise Compaoré, (au pouvoir depuis 1987) et ses troupes qui sont pressenties pour mener cette intervention. Apporter un soutien militaire signifie quelque chose de précis, C’’est-à -dire équiper les soldats et leur donner des armes et des munitions. Jusqu’ici, C’’est essentiellement la France et les Etats-Unis qui l’ont fait et je ne vois pas qui d’autre pourrait continuer à  assumer ce rôle. Cela pourrait se faire sous forme d’un appui sous mandat des Nations unies à  la force militaire de la Cédéao et non pas directement à  Compaoré. Officiellement du moins. Le facteur explicatif d’une aide américaine ne serait-il pas la crainte d’une jonction entre Ansar Dine et Boko Haram (au Nigeria), tous les islamistes radicaux de l’Afrique de l’Ouest? Effectivement, les Etats-Unis suivent de près la situation, à  cause de la présence de Boko Haram au Nigeria, pays stratégique pour les Américains en raison du pétrole. Pour le reste, le Mali, la Mauritanie et toute cette région ne représentent pas un enjeu d’importance pour les Etats-Unis. Ils estiment que C’’est plutôt l’aire d’influence de la France et que C’’est à  elle de s’atteler à  la résolution des problèmes dans cette zone. Ces mouvements ont-ils une idéologie et un agenda communs? Il existe clairement des liens, des échanges, une idéologie commune entre les islamismes et djihadismes de la région: Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) au nord, les islamistes shebab somaliens à  l’est et Boko Haram au sud. Il y a des échanges d’expertise et de combattants qui sont attestés. Mais pas de quoi parler de risque de jonction ou de volonté de créer une sorte de «pan-Etat» qui s’étendrait du nord malien jusqu’au sud du Nigeria, non. Cela n’a jamais été envisagé. Entre les deux, il y a quand-même le Niger et le Burkina Faso, des Etats qui ne le permettraient pas. D’autant plus que Boko Haram a plutôt un agenda local. Ils luttent essentiellement pour l’autonomie, voire l’indépendance du Nigeria du nord. Ce mouvement a plutôt comme modèle le Soudan. Il estime que la situation au Nigeria avec un nord musulman et un sud chrétien est très analogue à  celle du Soudan avant sa partition entre un Soudan du nord musulman et un Soudan du sud chrétien. l’objectif et l’agenda de Boko Haram est plutôt de parvenir un jour à  cette configuration. Alors que les autres groupes, à  savoir les shebabs somaliens et les Touaregs islamistes recherchent la création d’un Etat islamique avec application de la charia (loi islamique) sur l’ensemble du territoire national. Donc l’on ne va pas vraiment vers une jonction panislamique ni sur un agenda global. On se situe dans un agenda local, au mieux régional restreint. C’’est ce qui permet la réticence américaine. Seule une menace globale touchant à  leurs intérêts un peu partout pourrait les préoccuper. Ni Aqmi, ni Boko Haram, ni les Shebabs ne visent les intérêts américains partout dans le monde. N’ont-ils pas pour objectif d’appliquer la charia sur tout le continent? Pour l’instant, cela ne s’est pas vu. Boko Haram a comme objectif prioritaire un Etat islamique au nord, si possible indépendant, tout au moins le plus autonome possible avec application de la charia dans ses frontières. Les Shebabs, eux, souhaitent que cette application de la loi islamique s’étende à  toute la Somalie. Les Touaregs, selon l’accord qu’ils veulent obtenir, souhaitent un Etat islamique au nord du Mali avec application de la charia sur cette aire. Peut-on envisager une solution durable dans le nord du Mali, sans implication de l’Algérie? Cela s’avère très compliqué, d’abord parce que l’Algérie est un acteur traditionnel et historique du conflit touareg au Mali. Elle a été quasiment de tous les accords depuis les années 90. C’’est elle qui a encadré tous les accords politiques avec le gouvernement malien. Il y a donc une légitimité historique et une expérience politique importante de l’Algérie dans la gestion du dossier touareg dans cette région-là . Et je ne vois pas comment l’Algérie pourrait être écartée d’un règlement de la question, que ce soit au nord du Mali, et même au-delà , depuis le chamboulement libyen. Il faut savoir que les Algériens ont leurs propres objectifs dans cette affaire-là . Ils ont une politique assez prudente parce qu’ils ne veulent pas s’aliéner leurs propres touaregs. Pour rappel, toute la région de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie) jusqu’au sud, est peuplée de Touaregs. Jusqu’à  présent, les Algériens ont opté pour une politique d’intégration, voire d’assimilation des Touaregs dans le paysage politique local. La présence à  ses portes d’un Etat ou d’une entité autonome touareg pourrait donner faire des émules en Algérie. Tout ceci fait que l’Algérie est très prudente sur ce dossier. Prudente, mais incontournable. Elle ne voudrait pas non ouvrir, chez elle, la boà®te de Pandore. Ce conflit a-t-il aussi d’importants fondements économiques? l’aspect économique n’est pas négligeable. Ce conflit touareg au nord du Mali avec ses prolongements régionaux et internationaux recoupe des enjeux économiques importants sur le plan de l’extraction du fer, de l’or et divers minerai. Ces régions ont été sondées et l’on sait qu’elles sont riches en pétrole. Ne manquent plus que le forage et l’exploitation. Si les Touaregs prennent le contrôle du nord malien et que les autres pays laissent faire, une force économique naissante se profile. Ces intérêts économiques majeurs pourraient bouleverser la donne dans une région à  stabiliser. En arrière-plan de l’objectif de stabilisation de la région, il y a donc un objectif d’exploitation économique corolaire. Pierre Cherruau et Abdel Pitroipa (slateafrique.com)

Edito : l’heure de la révolte a sonné !

Vendredi dernier, les jeunes de Goundam se sont emparés d’armes et de munitions pour tenir tête à  l’Ancar Dine. Cette localité située dans la région de Tombouctou est passée en quelques semaines des mains du mouvement touareg MNLA à  celles des islamistes qui y ont installé la charia. Lassés de subir le joug des envahisseurs et ne voyant rien venir de Bamako o๠il est plus question pour le moment de remaniement ministériel, les jeunes ont décidé de se libérer eux-mêmes. Les islamistes ont tenté en vain de négocier avec eux pour qu’ils rendent les armes, rien n’y fit. La tension est à  son comble. Situation semblable un peu partout dans les villes sous contrôle islamiste, o๠même si elle n’est pas forcément armée, la population manifeste de plus en plus des velléités de révolte. 100 jours d’occupation et de multiples exactions Dans les villes occupées par Ançar Dine et les autres mouvements islamistes, les populations vivent en retenant leur souffle. La moindre action est scrutée et peut coûter à  son auteur des coups de fouet voir pire. Ce qui a mis le feu aux poudres à  Goundam, c’est un ènième incident entre civils et islamistes. Selon les témoignages, C’’est la flagellation d’une femme qui prenait tranquillement son bain avec son enfant. Tous les deux se sont retrouvés à  l’hôpital pour des soins. Tollé dans la population et surtout parmi les jeunes qui ont marché sur le QG des islamistes. Face à  leur détermination, ces derniers ont pris la tangente en laissant derrière eux armes, munitions et carburant. Bien décidée à  ne pas les laisser revenir, la jeunesse de Goundam tient des positions pour défendre la ville. Ailleurs comme à  Gao, C’’est une brigade qui a été mise en place pour protéger les mausolées et particulièrement le Tombeau des Askias, du sort de ceux de Tombouctou, détruits par les islamistes. Une unité semblable existe aussi d’ailleurs à  Tombouctou o๠il fallu une intervention des sages de la ville pour que les jeunes n’entrent en conflit ouvert avec les islamistes. A Bamako également la jeunesse se mobilise. Originaires ou non des régions occupées, ils ont manifesté à  plusieurs reprises pour demander une action rapide pour libérer leurs « frères du nord ». A présent, ils s’organisent pour aller eux-mêmes « à  l’assaut des islamistes et les chasser». Pour ce faire, ils s’entraà®nent quasi-quotidiennement pour acquérir les bases des « actions de guérilla » comme ils le disent eux-mêmes. à‡a suffit, les discours ! Même s’il est évident que ce ne sont pas des actions isolées qui vont résoudre le problème du Nord, elles ont au moins le mérite d’exister. Elles montrent en tout cas une chose, C’’est qu’au Nord, on est las d’attendre que Bamako daigne finir de se disputer pour des fauteuils. l’intense ballet diplomatique et les déclarations qui se multiplient sur la question de l’intervention n’ont pas encore réussi à  calmer le scepticisme des « victimes » de l’occupation. «Les discours, ça suffit. Maintenant, on veut de l’action. Nous, on n’en peut plus d’attendre » déclare un jeune garçon venu s’entraà®ner sur un terrain de foot de Bamako. Pourvu que qui de droit l’entende…

Le Premier ministre du Mali décide une large ouverture pour reconquérir le Nord

BAMAKO – Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra est arrivé vendredi à  Paris pour annoncer au président de transition Dioncounda Traoré sa décision de proposer une large ouverture à  toutes les forces vives du pays pour reconquérir le nord du Mali occupé par les islamistes, indique un communiqué transmis à  l’AFP. M. Diarra va annoncer à  M. Traoré sa décision de proposer une large ouverture à  toutes les forces vives du pays unies de coeur et d’esprit pour la reconquête du nord du Mali, indique un communiqué du ministère de l’Information. Dans cet esprit, le Premier ministre va s’accorder avec le Président par intérim sur une architecture gouvernementale appropriée, ajoute le texte. De même, le chef du gouvernement va proposer un canevas pour obtenir l’assistance de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en vue du renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité du Mali dans l’accomplissement de leurs tâches régaliennes de défense du territoire, indique le communiqué. La formation d’un gouvernement de large union est une exigence de la Cédéao qui la considère comme un préalable indispensable à  la reconquête du nord du Mali occupé depuis fin mars par deux groupes islamistes armés, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), alliés d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Ils en ont chassé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), leur ex-allié indépendantiste et laà¯c. Le président Dioncounda Traoré se trouve en convalescence à  Paris depuis le 23 mai à  la suite d’une violente agression commise deux jours auparavant dans son bureau à  Bamako par une foule hostile à  son maintien au pouvoir. Le communiqué précise que M. Diarra va également rendre compte au président Traoré de ses récentes visites au Maroc, au Niger et au Sénégal. Il se félicite de la parfaite identité de vues entre le Mali et les pays visités et de leur engagement à  aider le Mali à  rétablir son intégrité territoriale et à  se débarrasser des terroristes ainsi que des narcotrafiquants qui mènent des activités intolérables sur son sol, selon le texte. La Cédéao prépare l’envoi éventuel d’une force militaire de quelque 3.000 hommes pour aider l’armée malienne à  reconquérir le Nord, mais poursuit cependant des discussions avec des groupes armés sous l’égide de la médiation burkinabè dans la crise malienne. l’envoi de troupes est soumis à  une demande formelle des autorités de transition à  Bamako. La Cédéao souhaite en outre un mandat de l’ONU pour intervenir, ce qu’elle n’a pas encore obtenu. Un coup d’Etat militaire perpétré le 22 mars a accéléré la partition du Mali dont les autorités de transition, en place depuis le retrait des putschistes du pouvoir en avril, sont incapables de mettre fin à  l’occupation du Nord o๠l’armée, démoralisée et sous-équipée, a été mise en déroute en quelques semaines. Les autorités de transition n’arrivent pas non plus à  stopper les nombreuses exactions commises à  Bamako, en particulier contre des journalistes, par des hommes armés présumés proches de l’ex-junte au pouvoir du capitaine Amadou Haya Sanogo.

MNLA, tout ça pour ça ?

Le 17 janvier restera dans l’histoire du Mali comme une date funeste. Elle a été suivie de beaucoup d’autres, le 22 mars, le 30 mars, le 21 mai, le 1er juillet. Toutes correspondent à  des événements dont l’éventualité, il y a à  peine un an, n’aura pas effleurer l’esprit de la majorité des maliens. En se lançant dans la guerre « pour l’indépendance de l’Azawad », les touareg, qui se sont régulièrement révoltés contre l’autorité de Bamako, ont franchi un cap supplémentaire. Cette fois-ci, ils sont arrivés armés, avec dans leurs bagages des amis forts encombrants. Des alliés multi-azimuts, avec un seul point commun, l’extrémisme religieux. Leur armement abondant et sophistiqué a permis une véritable blitzkrieg (guerre éclair), provoquant la débandade dans les rangs de l’armée et le désarroi des populations. 100 jours après, plus de MNLA! Si au départ, la convergence des intérêts avait semblé unir le Mouvement National de Libération de l’Azawad et ses alliés, très vite le ménage à  plusieurs n’a plus été possible. Les exactions auxquelles se livraient les indépendantistes, leur combat médiatique et le soutien évident des puissances occidentales, n’étaient pas du gout de leurs amis circonstanciels. Ceux-ci ont tôt fait, dès le mois d’avril de se démarquer et de préciser qu’ils reconnaissaient bel et bien le Mali uni mais entreprenaient d’y faire régner la charia. A quoi pensait le MNLA en ce moment là  ? A sa survie, très certainement, puisqu’il n’a pas cessé de faire des appels du pied aux islamistes au point d’annoncer une fusion entre tous les groupes armés en présence au Nord. Mais voilà , après plus de trois mois d’occupation des régions du nord, les massacres, les pillages et les viols, les assassinats et la répression des jeunes… Après tout cela, le MNLA a, à  son tour, effectué, « un repli stratégique ». Depuis ce mercredi 11 juillet, ils n’ont plus le contrôle d’aucun hameau de leur territoire de l’ «Azawad». Qui tue par l’épée, périt par l’épée…Même s’ils crient qu’ils sont toujours dans la course, il est clair aujourd’hui que Kidal, Gao et Tombouctou ont changé de maà®tres. Le cheval de Troie Tout ça pour ça ? C’’est bien la question qu’il faudrait leur poser. A quoi cela aura alors servi de venir mettre leurs frères maliens, avec qui ils auront vécu, difficilement peut-être, mais tout de même, pendant des siècles ? Pourquoi avoir permis que l’histoire retienne leurs noms, Iyag Ag Ali et consorts, comme les fossoyeurs du Grand Mali ? Ces interrogations leur ouvriront peut-être les yeux. Pour qu’ils comprennent que rentrer par la petite porte dans l’histoire est tout aussi négatif que d’en sortir par la fenêtre. A cause d’eux, aujourd’hui 2/3 du Mali est en proie à  des hommes qui ne vont pas s’y limiter. Ils l’ont dit et ils en ont les moyens. Surtout qu’à  Bamako, C’’est le gouvernement d’union nationale qui intéresse plus qu’autre chose. Les amis du MNLA, vous avez mis vos frères dans la situation la plus difficile de leur histoire. Vos frères touareg, parce que quand la haine s’élance, il est difficile de l’arrêter et aujourd’hui les maliens ne sont pas fous d’amour pour eux. Vos frères maliens qui, mis face à  leur responsabilité, n’oublieront certainement pas la votre. Maintenant, posez-vous cette question ? Pourquoi vous ont-ils aidé, si C’’est pour vous jeter dehors à  la première occasion ? Avez-vous compris qu’ils se sont servis de vous ? Que vous avez été leur « cheval de Troie » ?