Faut-il négocier avec les rebelles ?

 » Il n’y a presque rien dans le nord, il faut faire des kilomètres pour trouver un dispensaire. L’école, c’est pareil ». Cette citation d’un rebelle du MNLA montre à  quel point les choses auraient pu se passer différemment au Nord du Mali. Alors que le gouvernement lançait il y a quelques mois, le PSPSDN, un programme de développement du Nord et qu’ATT espérait sans doute finir son mandat dans la quiétude, les cendres de la rébellion touarègue se sont mises à  rougeoyer de nouveau dans le nord du pays, étouffant toute initiative visant à  promouvoir la paix, la sécurité et le développement pour les ressortissants du Nord. l’autodétermination, voilà  ce que réclament plusieurs figures de la rébellion actuelle; Colonels d’armée déserteurs, ex-officiers de l’administration malienne, touarègues d’origine, ils ont choisi de rejoindre les rangs du MNLA. « Donnez nous l’indépendance et vous verrez : ce sera la fin d’Aqmi, des enlèvements d’Occidentaux et du trafic de drogue », déclarait Mohamed Ag Aghaly à  l’hebdomaire Jeune Afrique, tout en soulignant les différences entre les peuples du Nord et du Sud. « Cela montre bien que leurs revendications sont irrecevables, comment peut-on promettre cela, alors qu’il s’agit de développement et non de trafic, ceux qui parlent ainsi sont tout juste condamnables », réplique un membre de l’administration d’état. Mais les arguments avancés par le MNLA vont plus loin : « Parce que depuis 1957, c’est la même chose. à€ l’époque déjà , les Touaregs avaient dit aux Français [les colonisateurs, NDLR] qu’ils ne voulaient pas être intégrés à  la république malienne. Et depuis trente ans, on discute avec le gouvernement, on signe des accords, mais ils restent sans effet. Nous avons voulu être avec Bamako, mais Bamako n’a jamais voulu de nous ». A Bamako, pourtant, côté protocole de la république, on grince des dents. La visite d’Alain Juppé à  Bamako, le 26 février est même venue relancer l’idée du dialogue avec les rebelles, de la négotiation, pour trouver une issue de sortie de crise. Le noman’sland du Nord Bamako a-t-il jamais voulu du Nord ? C’’est en tout cas l’idée que tentent de faire circuler les rebelles pour justifier leurs revendications séparatistes. Dans la réalité, Bamako a souvent négocié avec les rebelles. Peut être un peu trop. Les accords de Tamanrasset en 1991, le Pacte National en 1992, et les Accords d’Alger signés en Juillet 2006 après la rébellion du 23 Mai, avaient laissé entrevoir une volonté d’unité nationale basée sur l’entente, la compréhension mais aussi les questions de sécurité et développement. Approuvé par le gouvernement et le Mouvement démocratique du 23 mais, ces accords prévoyaient plusieurs axes de développement des régions du Nord Mali. A travers la tenue du Forum de Kidal sur la sécurité et le développement et la création d’un fonds spécial d’investissement pour mettre en œuvre un programme de développement économique, social et culturel au Nord. Depuis lors, plusieurs programmes ont été mis en place, une structure l’Agence de Développement du Nord (ADN), et dernièrement le Programme Spécial de Paix et de sécurité pour le développement du Nord Mali(PSPSDN)pour piloter plusieurs projets autour de l’élevage, l’hydraulique, le transport, la communication, la santé, l’éducation, la culture, l’artisanat et l’exploitation des ressources naturelles etC’… Aujourd’hui à  parcourir, le Nord, on est étonné de l’état d’abandon de cette vaste contrée. N’eut été certains forums, festivals et évènements ponctuels, il faut avouer que les villes du Nord Mali laissent perplexes si on les compare à  Mopti, Gao ou même Ségou, d’autres poumons économiques du Mali. Au-delà  des vœux du MNLA, se sont ajoutés au fil des ans, divers trafics et contrebandes dans la zone et qui on étouffé les efforts de développement socio-économique. l’affaire du Boieng de Tarkint à  Gao a défrayé la chronique dans les médias maliens et les enlèvements d’occidentaux, soulevé la question sécuritaire au Nord Mali avec la présence marquée d’AQMI dans la zone…: « Le Nord en quelques années est devenu ce nomans’land sans fin o๠chacun fait ce qu’il veut», affirme Alcoye, propriétaire d’un d’hotel à  Tombouctou. Pour le ministre des Affaires Etrangères,Soumeylou Boubèye Maiga, la réalité physique des régions nord du Mali font que ce vaste territoire qui constitue plus de 60% du territoire national, est habité par moins de 10% de la population, ce qui pose un problème de gouvernance à  l’état malien, mais concernant l’intégrité territoriale, elle n’est surement pas négociable ! Faut-il dialoguer avec les rebelles? «Les populations du nord et du sud du Mali sont trop différentes pour composer un état ensemble comme le Mali et le Sénégal n’étaient pas faits pour être un seul pays », affirme encore ce membre du MNLA . Son propos est vivement contredit par les partisans de l’unité du Mali. « D’abord, ils ne sont qu’une faction à  vouloir cette indépendance, ceux qui viennent de l’Adrar des Ifoghas… », explique un éditorialiste malien. « Deuxièmement, le consensus n’existe pas parmi les Tamasheqs sur la question. Ni les sonrhaà¯s, ni les peuls, ni les bambaras et même certains touaregs qui vivent dans cette région du Mali, ne se reconnaissent dans l’idée de scission ». l’Azawad serait donc cet état imaginaire aux frontières floues que souhaite diriger une faction de rebelles. Qui donc ? Ag Najem, l’homme qui aurait orchestré les attaques violentes d’Aguelhock ou le colonel tamasheq qui s’est réfugié au Burkina ? l’idée même est irrecevable au Quai d’orsay qui réfute toute implication de la France dans la rébellion actuelle. « Je ne comprends pas très bien ce procès d’intention fait à  la France, affirmait Alain Juppé de passage à  Bamako. Reste qu’on reproche à  la France, de donner la voix aux rebelles et l’accès aux médias pour distiller leurs revendications, s’insurge un Bamakois sur les ondes d’une radio célèbre. « Il n’y a pas à  dialoguer avec les rebelles, ils ne sont qu’une infime minorité des peuples touaregs et l’option du dialogue n’a que trop duré, il faut à  présent employer l’option militaire et mater cette rébellion une bonne fois pour toutes ! », affirme cet autre auditeur.  » Le fait même de recevoir les mercenaires revenus de Libye, ne constitue t-il pas une gestion catastrophique de la problématique du Nord ?, s’interroge une enseignante. Pis, la campagne de mésinformation orchestrée de part et d’autre n’aide pas la résolution de cette crise. Les rebelles pointent du doigt l’armée comme des barbares ayant tué des civils dans les villes du Nord. Aguelhok a pourtant tristement illustré le massacre de plusieurs soldats maliens. Si le dialogue a prévalu un temps, l’option militaire est de plus en plus prônée par les citoyens, hommes politiques et membres de la société civile. Donner la voix aux rebelles ne constituerait-il pas une acceptation implicite de leurs doléances ? Certains vont jusqu’à  dénoncer la position ambigue de la France dans cette affaire. Mais pour Soumeylou Boubèye Maiga, ancien chef de la sécurité d’état, il faut bien comprendre les enjeux du Nord du pays. S’il n’est pas question de négocier l’intégrité territoriale du Mali, il faut arrêter de parler de Nord Mali, mais plutôt mentionner les régions nord du Mali.

A Bamako, Alain Juppé appelle au dialogue avec les rebelles

La visite express d’Alain Juppé à  Bamako avait pour but de réaffirmer l’engagement de la France aux cotés du Mali dans la crise qui sévit au nord du pays. Une visite qui intervient dans un contexte sensible alors que beaucoup d’hommes politiques maliens appellent à  l’option militaire en vue de régler définitivement le problème de la rébellion, Juppé au terme de son entretien avec Amadou Toumani Touré, a plutôt prôné le dialogue, inclusif, avec toutes les parties au conflit :  » Ce que je suis venu exprimer, c’est l’attachement de la France à  l’unité et à  l’intégrité territoriale du Mali. Pour nous, c’est un principe absolument fondamental, a déclaré Alain Juppé à  la presse. Pas de confrontation militaire donc, alors que l’état malien a été attaqué dans son intégrité : « Il n’y aura pas de solution militaire dans ces affrontements, et il faut donc prendre la voie du dialogue politique aussi inclusif que possible avec tous ceux qui doivent s’asseoir autour de la table et le président a tout à  fait confirmé que c’était son intention », a précisé Juppé après son entretien avec ATT. Pour ce faire, la médiation aura un rôle clé dans la résolution du conflit avec l’implication de l’Algérie, du Burkina Faso, de l’Union africaine et de la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Non à  l’ingérence française ! Mais face aux attaques régulières du MNLA, l’armée qui a subi un revers sérieux à  Aguelhok, se voit obligée de mener l’offensive. Au même moment, la société civile malienne appelle à  la non ingérence de la France dans ce conflit, qui doit relever de la responsabilité seule de l’état malien, selon Sékou Diarra, membre de la société civile.  » Juppé, ami des rebelles, Non à  l’ingérence de la France, Alain Juppé, dehors, le Mali est indivisible », pouvait-on lire sur les affiches de manifestants hostiles à  la visite au Mali du chef de la diplomatie française. Il faut rappeler qu’ Al Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) retient encore six otages Français, ce qui constitue un autre motif de visite pour Juppé au Mali, et cela dans le but de voir ces otages libérés au plus vite. Enfin, face aux rumeurs de report de l’élection présidentielle d’Avril 2012, Alain Juppé a souligné l’importance du respect du calendrier électoral. « Le président Amadou Toumani Touré a joué un très grand rôle dans la transition démocratique ici dans ce pays et je pense qu’il est très attaché au respect du calendrier constitutionnel. Ces élections doivent avoir lieu à  la date prévue et sur l’ensemble du pays y compris au nord et je crois que là  aussi nous avons une convergence de vues ». Avant le Mali, Alain Juppé s’est aussi rendu au Bénin et au Burkina Faso. Des pays qui pourraient jouer un rôle majeur dans la crise au nord du Mali, d’autant que des milliers de réfugiés sont massés aux frontières avec le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie. Le nombre des réfugiés selon le HCR aurait aujourd’hui dépassé 100 000 personnes.

Aguelhok, la marque d’AQMI

Il y a un peu plus d’un mois, la localité d’Aguelhok au nord du Mali était attaquée par des hommes armés se réclamant du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA Après plusieurs jours de siège, des dizaines de militaires des forces armées et de sécurité sont fait prisonniers puis froidement exécutés les mains attachées dans le dos. Ce drame se passait sous les yeux des élèves de l’Institut de formation des maitres (IFM) de la ville, o๠les militaires avaient trouvé refuge dans un premier temps. Des images effroyables ont très vite circulées sur Internet, informant ainsi l’opinion publique de l’horreur des crimes commis. Ces atrocités ont été condamnées d’une même voix par toutes les couches de la population malienne et les amis du Mali. C’’est pour faire la lumière sur ces exactions que les autorités ont mis en place une commission spéciale. Cette dernière composée exclusivement d’officiers supérieurs de l’armée malienne, vient de rendre ses conclusions au président de la République, Amadou Toumani Touré. La rencontre s’est déroulée à  Koulouba en présence des ministres Marahafa Traoré de la Justice et Natié Pléa en charge de la Sécurité intérieure et Protection civile. Des boucliers humains Pendant dix jours, les enquêteurs ont recueilli des preuves et des témoignages dans la ville martyre. Ils ont pu interroger des rescapés civils et militaires qui ont confirmé l’horrible réalité. Selon le président de la commission, l’inspecteur général de police, Alioune Badara Diamouténé, les investigations menées portaient sur « les cas d’atteinte à  la vie, à  l’intégrité physique des personnes et aux biens ». Les propos des personnes qui ont vécu l’attaque de la ville, en particulier les élèves et enseignants de l’Institut de Formation des Maà®tres sont formels. « Des combattants de l’armée malienne désarmés ont bien été arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus ». Pire, les rescapés ont été utilisés par les assaillants comme des boucliers humains, alors qu’ils se trouvaient en difficulté. La marque d’AQMI Les enquêteurs ont conclu que les « déclarations corroborent le mode d’exécution sommaire de combattants désarmés régulièrement pratiqué par AQMI. l’habillement de la plupart de ces combattants barbus, le mode d’exécution de militaires désarmés, attestent de la participation d’AQMI aux combats aux côtés du MNLA lors des attaques des 18, 20 et 24 janvier dernier contre le camp militaire, l’Institut de formation des maà®tres et la ville d’Aguelhok ». Leurs conclusions ne laissent plus de doute sur la jonction sur le terrain des assaillants du MNLA et des éléments d’AQMI et leur culpabilité conjointe dans les exécutions sommaires de militaires maliens désarmés et immobilisés. Il reste maintenant à  la justice de se saisir de cette affaire afin de retrouver et de punir les auteurs de ces actes barbares. Pour que les martyrs d’Aguelhok et leurs familles puissent connaà®tre la paix.

« On nous a imposé une guerre, il faut donc y aller ! »

Par rapport à  l’insécurité au nord, actualité oblige, Moussa Mara soutient l’option militaire contre ceux qu’il appelle «Â les ennemis du Mali ». «Â Le Mali fait face à  des situations d’insécurité très complexes qui menacent sa stabilité, compromet gravement les efforts de construction nationale des gouvernements successifs du Mali, mettent à  mal sa cohésion sociale et enfreignent, de manière significative, tout espoir de développement humain des Maliens », a déclaré le président de «Â Yelema ». 3 axes pour la sécurité au Mali Développant son exposé sur le thème : « La sécurité pour tous: le devoir cardinal d’un Etat responsable », Moussa Mara, a articulé sa communication autour de trois points. Le premier à  trait à  un Etat déterminé à  assurer la sécurité physique des Maliens, le second est relatif au soutien à  la lutte contre les autres formes d’insécurité telle l’insécurité juridique, alimentaire et sanitaire. Le troisième porte sur l’insécurité au septentrion du Mali. Ici, Moussa Mara propose une résolution durable de la crise. Dans le développement du premier axe, le président du parti Yéléma entend soutenir une plus grande coopération entre les populations et les forces de l’ordre en multipliant les occasions de rencontres, d’échanges, de collaboration de terrain pour que les forces de l’ordre puissent agir dans la prévention et bénéficier de l’assistance des populations par l’information, les dénonciations et en même temps qu’elles puissent agir dans le traitement de situation de délinquance juvénile pour prévenir le basculement des enfants dans les attitudes délictuelles. Il promet l’instauration d’une police municipale avec comme embryon les brigades urbaines de protection de l’environnement au sein des communes urbaines, et une répartition des tâches qui fera intervenir la police municipale dans la prévention des délits, la collaboration avec les populations, la sécurité des voies urbaines et de la circulation routière, la protection de l’environnement, l’utilisation de la voie publique, certaines situations relatives au voisinage et à  certaines incivilités, le respect des règles publiques municipales. «Â On nous imposé une guerrre, il faut donc y aller ! » Sur le second sous thème, Moussa Mara s’engage à  mieux organiser les producteurs et à  les doter de capacités anticipatrices et de gestion prévisionnelle. «Â la meilleure sécurité est celle que l’individu lui-même peut s’assurer, son propre stock est plus efficace que celui public, et variabiliser le stock national de sécurité et sa répartition sur le territoire (fourchette de 35 000 à  70 000 tonnes de plusieurs types de céréales) ». A propos de la crise au nord, le président de «Â Yelema » promet de gérer l’urgence sur trois à  huit mois. «Â On nous a imposé une guerre. Il faut donc y aller ! », a lâché Moussa Mara. Pour ce faire, il a affirmé que s’il venait à  être élu en 2012, il poursuivra l’option militaire. «Â  Au moins 7 000 militaires (environ le tiers de nos capacités armées) seront déployés sur le front, principalement dans l’infanterie, avec une proportion appréciable de commando paras, dans l’artillerie et dans les blindés légers ». Pour une solution plus durable à  la crise, le président de «Â Yelema » veut une forte mobilisation de la diaspora, notamment de la diaspora de ressortissants du Nord, du Nord-est et du Sahel occidental pour chercher à  réduire le potentiel de tension de certains groupes. Pour lui, il faut revenir à  la forme républicaine de l’Etat «Â qui implique forcement une présence de l’armée sur toute l’étendue du territoire, aucun versement de rançon aux preneurs d’otages, le bannissement de toute forme de médiation. On nous a imposé une guerre, il faut y aller ». Très optimiste quant à  la tenue des prochaines élections, Moussa Mara estime que l’armée malienne, si elle est dotée de moyens, a la possibilité de circonscrire cette menace. Selon lui, cette phase de sécurisation du nord Mali coûtera au moins 20 milliards de FCFA, financés par le budget national 2012 qui sera revu en conséquence.

Soleil de plomb à Hombori et Youwarou…

Le Nord du pays fait encore parler. Ou plutôt le sud du Nord Mali. Aux dernières nouvelles, ce sont deux localités, Hombori et Youwarou dans la région de Mopti qui ont été la cible d’attaques armées. A Youwarou, l’attaque s’est produite dans la matinée du samedi 18 février. Les bandits armés y auraient enlevé un soldat de la garde nationale et saboté le réseau téléphonique. Des informations non encore confirmées officiellement. « Les rebelles qui attaquent au sud sont en majorité des déserteurs de l’armée. Ils connaissent bien les localités qu’ils attaquent et sont souvent dans des voitures de l’armée, qu’ils ont emportées lors de leur désertion », rapporte Jeune Afrique, d’après une source sécuritaire à  Bamako. D’après d’autres témoins, deux véhicules 4X4 auraient été enlevés dans cette même journée. Meurtre à  Hombori Les bandits armés n’en sont pas restés là  et ont frappé un grand coup en se rendant à  Hombori, l’autre localité, o๠les deux français Philippe Verdon et Serge Lazarevic, avaient été enlevés le 24 novembre 2011, un rapt revendiqué peu après par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). A Hombori donc, les hommes en turbans ont assassiné le chef du village Moussa Bolobo Maiga, un vieillard de 78 ans. Un acte fort qui fait resurgir la psychose au sein des populations. Règlement de comptes comme on en a souvent vu entre clans ennemis ? La main d’AQMI ? Ou celle des rebelles ? Certains quotidiens nationaux pris par l’urgence, y ont vu celle du groupe salafiste qui opère dans la bande sahélo-saharienne, d’autres ont évoqué sans hésiter les rebelles du MNLA, qui sévissent au nord du pays. Les techniques sont similaires au groupe qui revendique l‘indépendance de l‘Azawad. Attaques surprises, boycott des liaisons pour isoler, puis actes de barbaries ou de vandalismes, enlèvements etc. Mais l’identité des assaillants réels demeure toujours floue même si l’on pointe clairement le MNLA du doigt à  l’instar du communiqué du ministère de la défense qui a suivi les deux attaques. Pas d’amalgame ! Ces deux nouvelles attaques à  quelques heures d’intervalles sonnent le glas d’une situation qui n’en finit plus de créer la confusion dans l’esprit des citoyens maliens. De son côté, le ministère malien de la Défense a invité la population à  éviter les amalgames en informant l’opinion que la situation à  Hombori et à  Youwarou avait très vite été circonscrite. Et de souligner la mission sacrée des forces armées, celle d’assurer l’intégrité du territoire national. Alors, pourquoi est-ce toujours stupeurs et les tremblements lorsqu’une nouvelle attaque se produit et que les rumeurs enflent, les commentaires prennent une proportion inquiétante face à  la gravité d’une situation qui ne tait plus son nom. «Â Nous sommes en guerre! », informait une source à  la présidence. Et bien, quand on est en guerre, le repli, l’observation, la prévention, la surprise et l’offensive face à  l’ennemi ne sont-elles pas des moyens de défense? Avec la communication en plus… Mais des gendarmeries, des garnisons sont attaquées, des citoyens attaqués et exécutés ? Des localités violées dans leur intégrité justement. Mopti est plus proche de Bamako que Tessalit ou Aguelhock, o๠la rébellion a eu son mot à  dire et les populations de cette région méritent une sécurité renforcée des troupes armées. Car pendant qu’on fêtait l’armée le 20 janvier, nos soldats se faisaient massacrer au nord. Et à  défaut de torpiller l’ennemi, il faut le prévenir d’attaquer ce qui peut encore être sauvé. Des convois avec du renfort militaire et de l’armement lourd seraient acheminés au Nord. Mais que vaut cette armada face à  la recrudescence continue de la violence et la fougue de bandits armés qu‘ils soient du MNLA ou d‘AQMI, toujours bien armés et véhiculés évidemment. Mais surtout enturbannés sous le soleil de plomb du nord…

Que vaut le « plan d’action » des partis politiques ?

Il contient 16 propositions. On retient parmi elles « l’organisation d’une conférence de presse pour exposer les grandes lignes du projet et obtenir un temps d’antenne sur les radios et les télévisions pour l’expliquer »; « exposer ledit projet à  l’ensemble de la classe politique » ; « mettre en place un plan de communication interne et externe ». Les partis prévoient également de rencontrer les leaders religieux, les syndicats, les organisations de la société civile, les autorités coutumières de Bamako ainsi que tous les chefs des institutions de la République. Dioncounda Traoré, le président de l’Assemblée National, avec Tiébilé Dramé (PARENA), Choguel Kokalla Maà¯ga (MPR) et Younoussi Touré (URD) à  ses côtés, a indiqué que ce plan d’action a été accepté par le président de la République. Celui-ci aurait même encouragé la classe politique à  s’investir pour faire taire les armes, à  oeuvrer au retour de la paix, à  renforcer la cohésion de la nation. La rencontre avec ces responsables politiques a donné l’occasion aux journalistes de demander des éclaircissements sur certains points qui alimentent les débats politiques aujourd’hui. Il a surtout été question de la tenue des élections dans ce contexte d’instabilité dans une partie du pays. Au cas o๠il n’y aurait pas d’élection présidentielle d’ici le 8 juin prochain, Dioncounda Traoré, en sa qualité du président de l’Assemblée nationale, serait-il prêt de présider une « transition démocratique » ? Un Forum pour la paix et la stabilité : le dialogue en ligne de mire Selon les partis politiques, la solution passe également selon eux par le « renforcement de la confiance au sein des forces armées et de sécurité » (en renforçant leurs capacités, leur motivation et en les assurant du soutien de la Nation tout entière pour rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire national en vue de créer les conditions d’un cessez le feu). Le président de l’Assemblée Nationale a aussi affirmé être prêt pour le dialogue avec les rebelles :  » Les rebelles n’ont pas de raison de prendre les armes pour se faire entendre, C’’est pourquoi nous ferons en sorte qu’ils reviennent dans nos rangs », a-t-il dit, avant d’ajouter que « la période que nous traversons est suffisamment grave » et que « ce qui est demandé aux Maliennes et aux Maliens, C’’est d’éviter les calculs politiciens ». Ultime proposition de ce « plan » : l’organisation d’un Forum pour la paix et la stabilité « dès que possible ». A l’origine de cette initiative, une délégation composée de Dioncounda Traoré de l’ADEMA, Soumaà¯la Cissé de l’URD, Tiébilé Dramé du PARENA et Choguel K. Maà¯ga du MPR, avait rencontré le 4 février Amadou Toumani Touré pour lui soumettre un projet de Forum national pour la paix et la stabilité au Mali. l’initiative avait été favorablement accueillie par le président, qui les avait encouragés à  s’investir pour faire taire la armes.

Crise du Nord: Les artistes s’impliquent

Depuis la mi-janvier, le nord du Mali est le théâtre de violents affrontements entre l’armée et des rebelles se réclamant du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). Les autorités ont entrepris de recueillir l’avis des différentes couches de la population en vue de trouver la meilleure solution pour régler rapidement cette situation. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a ainsi rencontré hier des représentants de la FEDAMA. Chanteurs, peintres, dramaturges, photographes et cinéastes, tous venus dire tout leur soutien au gouvernement dans cette crise difficile pour tous les maliens et particulièrement ceux du nord du pays. Conscients de leur rôle d’ambassadeurs de la paix et de la cohésion sociale, ces personnalités ont annoncé vouloir organiser dans les prochains jours un grand concert pour lequel ils ont sollicité le parrainage du Premier Ministre. Lors de cette manifestation, il sera question des prochaines élections qui doivent se tenir dans quelques mois. Les artistes entendent demander à  chaque candidat à  la présidentielle de signer un code de bonne conduite pour des élections apaisées avec comme maà®tres mots, la paix et la cohésion sociale. Le Premier Ministre s’est dit honorée de la démarche des artistes et les a félicité pour leur engagement en faveur des valeurs qui ont fait la Nation Malienne : unité, dialogue et fraternité. Madame Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a précisé que cette démarche patriotique doit servir d’exemple à  chaque malienne et chaque malien pour que la quiétude revienne dans le pays. Elle a pour finir remercié la FEDAMA, au nom du président de la République et du peuple malien tout entier, pour cette initiative qui va dans le sens de la sauvegarde de la paix et de la démocratie, si chèrement acquise et ce, au bénéfice de tous les maliens, quels qu’ils soient.

 » Oui au dialogue, non au partage du territoire ! « , dixit Soumeylou Boubèye Maiga

Après les révélations concernant la tuerie d’Aguelhoc, le 24 janvier, au Nord-Mali, faite sur RFI par le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, à  son retour de Bamako, C’’est au tour du ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga d’expliquer ce qui s’est passé. Il était l’invité de Christophe Boisbouvier, ce mardi 14 février 2012. Soumeylou Boubeye Maiga, (concernant) le massacre d’Aguelhoc, le 24 janvier dernier, on parle de plus de 60 militaires maliens faits prisonniers et exécutés, est-ce que vous confirmez ? Soumeylou Boubeye Maiga : Oui, je confirme qu’à  Aguelhoc, il y a eu plusieurs dizaines de soldats qui ont été faits prisonniers, qui ont été ligotés les mains derrière le dos, et achevés par une balle dans la tête. Il y avait là , clairement, la signature des groupes salafistes qui setrouvaient donc impliqués aux côtés du mouvement qui prétend se battre pour l’indépendance de l’Azawad. Et donc, nous avons envoyé une commission d’enquête, qui esten train de recueillir différents témoignages et rassembler, compléter, les preuves que nous avons déjà , pour voir quelles suites judiciaires éventuellement réserver à  cette situation qui est totalement inacceptable au plan national comme au plan international. RFI : Alors le MNLA reconnaà®t avoir attaqué Aguelhoc le 24 janvier, tout en affirmantqu’il n’a tué aucun prisonnier. S.B.M : Ce que moi je relève, C’’est d’abord les massacres qui ont eu lieu. Et je relève aussique le MNLA ne s’est pas démarqué de ces atrocités. Tous ces groupes, en fait, sont imbriqués les uns dans les autres et passent d’un théâtre à  un autre et s’unissent pour combattre l’Etat. RFI : Les rebelles touaregs du MNLA affirment qu’ils n’ont rien à  voir avec les salafistes d’al-Qaà¯da au Maghreb islamique, Aqmi. S.B.M. : Vous savez, ce sont des affirmations qui sont toujours faciles à  tenir. Ce que moi je relève, C’’est ce qui se passe sur le terrain. Maintenant, il est évident que la lutte contre Aqmi a été présentée comme un prétexte pour solliciter des soutiens ici et là , et prétendre qu’eux, ils pourraient combattre les salafistes mieux que l’Etat, et que cela a pu leur bénéficier à  un moment ou à  un autre. Mais aujourd’hui, je pense que tout le monde réalise la dérive. RFI : Donc pour vous, le discours anti Al-Qaà¯da des rebelles touaregs du MNLA, C’’est pour séduire les occidentaux, notamment les Français, mais que cela ne tient pas laroute ? S.B.M. : Mais cela ne tient pas du tout la route ! Vous savez qu’il y a des équipes comme ça,qui peuvent tirer profit du drame des otages. Mais ça ne tient pas la route ! Et l’explosion de la violence que nous connaissons, n’aurait jamais été possible s’il n’y avait pas eu l’arrivée sur notre sol, d’éléments et de matériel venus d’ailleurs. RFI : De matériel venu de Libye? S.B.M. : Venu de Libye en particulier, oui. D’ailleurs, ceux qui agissent aujourd’hui au nom du mouvement en question, sont des personnes venues de Libye, avec la prétention même de conduire une révolution armée sur le sol malien. RFI : Depuis les années 1960, les rebelles touaregs n’ont jamais massacré des militaires maliens faits prisonniers. Pourquoi le feraient-ils aujourd’hui ? S.B.M. : C’’est dû au fait, aussi, que C’’est une revendication qui ne repose sur aucune base populaire. Et probablement qu’un des calculs, C’’était d’entraà®ner aussi les forces gouvernementales dans des actions de violence contre les populations. Dieu merci, jusqu’à ce jour, il n’y a aucune bavure de la part de l’armée malienne contre des citoyens maliens. RFI : Vous avez envoyé sur place une commission d’enquête. Est-ce que ces exécutions sommaires ne risquent pas de créer des tensions entre communautés ? S.B.M. : Non, ces responsables ne sont pas des communautés. Les responsables sontconnus. Donc le moment venu, une fois que les résultats de cette commission seront à  la disposition du gouvernement, nous verrons les suites judiciaires, au plan national comme auplan international. RFI : Donc vous ne craignez pas de représailles contre l’Etat ? S.B.M. : Non. Vous savez, il y a eu des manifestations autour de Bamako, en particulier à  Kati qui est ville-garnison dans le nord d’o๠venaient la plupart des militaires, ceux qui ontété victimes. Ces manifestations-là  ont été circonscrites. Malheureusement, cela a pu donnerlieu aussi à  des débordements qui ont été clairement condamnés par le gouvernement. Et cela peut, malheureusement aussi, conduire plusieurs de nos compatriotes à  céder à  la propagande et à  céder à  la panique. Et aujourd’hui, nous essaierons de faire en sorte quetous nos compatriotes qui se retrouvent en dehors des frontières, puissent revenir dans la confiance. Et ceux qui sont déjà  revenus, ont pu constater qu’il n’y avait pas de ressentiment, parce que la force de notre nation, C’’est l’unité dans sa diversité. RFI : Mais tout de même, le sujet n’est-il pas très sensible ? Et n’est-ce pas pour cela que vous avez retenu l’information d’Aguelhoc pendant plusieurs jours ? S.B.M. : Oui, sur ces questions, on attend toujours ce type de communication. Mais nous,nous avions voulu préserver la divulgation de ces faits, jusqu’à  en avoir une maà®trise totale,et jusqu’à  pouvoir informer les familles, après avoir identifié les victimes. Or,malheureusement, vous savez qu’aujourd’hui il y a plusieurs canaux de communications possibles, et les images ont circulé en dehors du contrôle du gouvernement et nous avons dû, après, agir pour rattraper les débordements qui pouvaient être liés à  ces images-là . RFI : Est-ce que l’élection présidentielle est toujours fixée à  fin avril ? S.B.M. : Oui, pour le moment, même si aujourd’hui, la priorité pour nous C’’est de ramener la sécurité. Et dans tous les cas de figure, même si d’aventure les dates que nous avions déjà fixées n’étaient pas possibles pour telle ou telle raison objective, notre Constitution nous offre assez de clés pour la poursuite des procédures démocratiques. RFI : C’’est-à -dire que le premier tour qui était fixé au 29 avril pourrait être repoussé de plusieurs semaines ? S.B.M. : Je ne le sais pas. En 1992, nous avions connu la même situation. Et à  un momentdonné, nous avions dû repousser de quelques semaines les élections législatives. Cette fois-ci, je pense que le moment venu, tous les acteurs concernés feront l’évaluation de la situation. Mais il n’y a aucun risque parce que les dispositions de notre Constitution nousoffrent assez de marge de manœuvre pour éviter toute rupture constitutionnelle. RFI : Après la tuerie d’Aguelhoc, est-ce que le dialogue est encore possible ? S.B.M. : Oui, nous restons ouverts au dialogue. Oui, pour le dialogue et pour tout ce qui peut toucher au partage du pouvoir et sur des bases transposables à  l’ensemble du pays, mais non à  tout partage du territoire.

Comment la crise du Nord a modifié la « campagne » des partis politiques

Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers les autorités pour savoir si l’irrédentisme touareg au Nord sera endigué et si des élections fiables seront tenues dans le délai prévu. Malgré les offensives de l’armée malienne pour contenir la rébellion, après Aguelhok et Ménaka, les rebelles multiplient les attaques, notamment à  Léré, à  Niafounké et Tinzawatèn dernièrement… Les populations de ces localités vivent avec la peur et des milliers de réfugiés sont déplacés à  la frontière du Niger et du Burkina Faso. D’autres ont préféré venir plus au sud du pays ou quitter le territoire. Les organisations non gouvernementales et projets de développement intervenant dans ces régions ont pratiquement presque tous suspendu leurs programmes. Le nord du Mali est de plus en plus isolé, véritable champ de guerre entre rebelles et armée malienne. En cette période de précampagne, les partis politiques ont aussi prévu des tournées à  l’intérieur du Mali, mais avec la crise, certains ont modifié leurs programme afin d’éviter le Nord. D’autres par contre, braveront la rébellion pour s’y rendre. Nord Mali, ira, ira plus ? Le Mouvement des femmes et de la jeunesse de l’Union pour la république et la démocratie(URD) dit attendre une accalmie pour effectuer sa mission dans le septentrion malien. Il est de même pour le parti Africain de la solidarité et de la justice (ADEMA PASJ), dont une délégation devait se rendre à  Mopti, la semaine du 20 février. Ils ont reporté la visite à  une date ultérieure. Un militant du parti de la ruche explique que la direction du parti a décidé de se consacrer à  la résolution de la crise aux côtés du chef de l‘état. l’heure est plutôt à  la mobilisation, à  quelques jours du Forum des Partis politiques pour la Paix et la Stabilité au Nord du pays prévu du 17 au 19 février 2012. Du coté du Rassemblement pour le Mali (RPM), le programme reste inchangé. Car selon un membre du bureau exécutif du parti, ce n’est pas le moment de prendre de la distance avec les peuples frères du nord. C’’est pourquoi, le parti tient à  organiser sa conférence régionale à  Gao le 25 février, non seulement pour respecter les textes réglementaires du RPM, mais aussi témoigner sa solidarité aux populations vivant de la peur des attaques rebelles. Rappelons que le leader du parti, Ibrahim Boubacar Keita s’était rendu à  Tombouctou, en Janvier, quelques jours après l’attaque des rebelles à  Aguelhok, une manière de soutenir les habitants du Nord. Le nord reste fréquentable D’autres hommes politiques comme Modibo Sidibé, ont eu la chance de sillonner le nord, dans le cadre de la précampagne, avant l’éclatement de la nouvelle rébellion. Favori aux élections présidentielles, le candidat indépendant est parvenu à  faire le tour du Mali en 25 jours. C’’est aussi le cas de Soumaila Cissé, candidat investi de l’URD, qui a pu sillonner quelques zones grâce aux conférences de sections du parti. Le candidat en décembre s’était rendu à  Ansongo et dans le Gourma Rahrouss en Janvier. s’il est évident, face à  la situation, que d’autres changements interviendront dans le programme des candidats à  l’élection présidentielle, la question du Nord recèle d’incertitudes quant à  la sécurité des peuples qui y vivent et dont beaucoup sont aujourd‘hui en déplacement. Mais la plus grande incertitude demeure sans aucun doute la tenue de l’élection à  la date du 29 Avril 2012.

Crise du Nord : Blaise Compaoré et ATT se concertent

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a bouclé hier une visite d’une journée dans la capitale Burkinabé. Avec ses homologues du Niger, du Faso et de la Côte d’Ivoire, ATT devait prendre part à  la «Â Triennale de l’ADEA : l’éducation et la formation » pour un développement durable. Ouagadougou devait donc offrir le cadre de conception d’ «Â un système d’éducation et de formation adapté à  la production du capital humain dont l’Afrique a besoin pour son développement ». Si officiellement la question sécuritaire n’était pas évoquée dans l’ordre du jour de cette visite présidentielle, elle s’est tout naturellement invitée dans les échanges, notamment entre les chefs d’Etats malien, nigérien et burkinabé. Le Niger et le Burkina sont sans doute concernés le sujet sensible du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), dont les pays accueillent des centaines de réfugiés, parmi lesquels plusieurs chefs rebelles touaregs. Quelle est la réalité du terrain ? Comment éteindre les brûlots de : Ménaka, Léré, Aguelhok, Tinzawaten, Anderaboukane ou Nianfunké ? Quel est le degré de connexion entre ces Touaregs et Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI) ? Que faire de ces centaines de réfugiés présents au Niger et au Burkina Faso ? La problématique sécuritaire a occupé le menu des discussions hors sommet entre ATT, Blaise et Yissoufi. Le cas du colonel Mehdi La visite du président ATT chez le voisin burkinabé intervient dans un contexte particulier : celui marqué la désertion du colonel Hassan Ag Mehdi, plus connu sous le nom de « Jimy le rebelle » après ses faits d’armes durant la rébellion des années 1990. Précédemment « Haut Fonctionnaire de défense » du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du développement de la zone Office du Niger, l’officier déserteur a fuit la semaine dernière vers Ouagadougou à  la tête d’un convoi de 60 véhicules comprenant de nombreuses personnes. Dans une interview accordée au confrère burkinabé « Observateur Palga », le colonel Mehdi n’a pas caché son adhésion au MNLA. Cette sortie médiatique, qui a sonné comme un pavée dans la mare, a crée la polémique au Mali comme au Burkina Faso, dont les autorités ont décidé d’interpeller l’officier déserteur pour « explications ». Aujourd’hui, Hassan Ag Mehdi se trouve à  la disposition des services militaires burkinabés. La visite du chef de l’Etat malien au Faso sonne donc comme une occasion d’explication et de clarification avec son homologue Blaise Compaoré. De sources proches du ministère de la défense, nous apprenons que « les discussions entre Ouaga et Bamako sont très avancées » pour la mise à  disposition de l’officier déserteur à  la disposition des autorités maliennes. Affaire à  suivre donc.

Christian Rouyer, ambassadeur de France: « Comment croire… »

Comment croire… … un seul instant que la France puisse cautionner une entreprise qui porterait atteinte à  l’unité et à  l’intégrité territoriale du Mali ? Comment croire un seul instant que la France ne soit pas attachée aux institutions maliennes, si proches des siennes ? Comment croire un seul instant que la France ne soit pas soucieuse de préserver la stabilité du Mali, alors qu’elle consacre, chaque année, des millions d’euros au soutien de son développement et accueille sur son sol des dizaines de milliers de Maliens ? Comment croire un seul instant que la France puisse s’associer à  une entreprise qui compromettrait le processus électoral, à  trois mois des élections, alors que des candidats de valeur se sont déjà  déclarés ? Comment croire un seul instant que la France puisse ne pas se sentir solidaire du peuple malien, quand une partie de la population est jetée sur les routes de l’exil et menacée d’une crise humanitaire grave ? Comment croire un seul instant que la France qui a contribué à  sauver la population de Benghazi, qui se pose en défenseur de celle de Homs, puisse ne pas condamner un massacre qui serait perpétré sur le sol malien ? Comment croire un seul instant que l’Ambassade de France à  Bamako, du seul fait qu’elle s’efforce d’entretenir des contacts avec toutes les composantes de la vie politique malienne et de la société civile, chercherait à  « déstabiliser le pouvoir actuel » ? Alors, de grâce, que cessent les procès d’intention, les jugements à  l’emporte-pièce, les récupérations fallacieuses, les spéculations gratuites et les accusations sans fondement, dont les auteurs ne mesurent pas les conséquences ! La visite, le 9 février, du Ministre français de la coopération est venue rappeler, à  point nommé, la solidité des liens qui unissent la France et le Mali, le souci de la France que l’intégrité territoriale du Mali soit respectée, et la nécessité de parvenir le plus tôt possible à  un cessez-le-feu au Nord Mali, en préalable à  l’ouverture d’un dialogue ouvert et sans tabou entre tous. Cela seul compte ! Christian Rouyer Ambassadeur de France

« La France a une position extrêmement claire » dixit Henri de Raincourt

Journaldumali.com : Dans quel cadre se situe votre visite au Mali ? Henri de Raincourt : La visite que J’accomplis au nom du Gouvernement français ici, est destinée en cette période assez particulière, à  bien confirmer la force et la pérennité des liens, qui unissent le Mali et la France. D’autre part à  confirmer que la France a une position qui est extrêmement claire, qui a été réaffirmé par nos plus hautes autorités, qui est que l’unité, l’intégrité, les Institutions du Mali, doivent être préservés, parce que C’’est je crois une des forces et un des atouts primordiaux pour ce grand pays. Et que la France est aux côtés du Mali pour trouver des solutions qui permettront de sortir de la crise, que ça passe par l’acceptation de tous les acteurs de la situation actuelle d’un cessez le feu qui sera le préalable à  l’organisation d’un dialogue global et confiant qui permettra de réunir tout le monde et de revisiter en quelque sorte, à  la lumière des accords qui ont été passés dans les années précédentes, les actions qui ont été menées, ce qui doit être modifié, éventuellement les nouvelles actions entreprises. Parce que, je pense, que le Mali est un pays qui a vocation à  vivre dans la paix et la sécurité et que C’’est un acteur très important de la stabilité du continent tout entier. Journaldumali.com : Que pensez-vous des déclarations de votre homologue des Affaires Etrangères qui a qualifié les atrocités commises au nord de « succès ». Henri de Raincourt : Le Ministre des Affaires Etrangères ne s’est jamais exprimé de la sorte. Les atrocités qui ont été constatées sont clairement et fortement condamnées par la France, sans aucune exception. Ces atrocités sont totalement inacceptables et simplement ce qu’il faut, C’’est resituer le propos du Ministre des Affaires Etrangères dans son contexte, o๠il a dit exactement ce que je viens d’exprimer à  nouveau. C’’est que, l’on voit que la situation militaire aujourd’hui étant ce qu’elle est, il faut absolument s’orienter vers un cessez le feu, qui permettra d’engager le dialogue. Toute autre interprétation qui peut être donnée par les uns et par les autres, ne correspond pas à  la réalité des propos prononcés par le Ministre des Affaires Etrangères de France, à  l’occasion d’un débat sur la politique étrangère organisée au Sénat. On peut toujours sortir un mot, une phrase de son contexte et à  partir de là  monter une polémique, mais l’intérêt éventuel d’une polémique, si tant est qu’une polémique puisse avoir un intérêt, C’’est quand même qu’elle soit déjà  basée sur des faits qui sont avérés. Or là , les faits démentent totalement la polémique et les propos particulièrement violents que J’ai lu ou entendu ici ou la. Journaldumali.com : M. le Ministre, le Mali est devant une situation récurrente qui, vous l’avez constaté, remet en cause son intégrité territoriale. Qu’est ce que vous proposez à  vos partenaires maliens aujourd’hui comme solution, car il y a eu plusieurs temps de négociations et aujourd’hui une nouvelle escalade de la violence. Henri de Raincourt : La question du nord du Mali, n’est pas à  proprement parler une question nouvelle que l’on découvre comme ça par hasard, parce qu’il y a déjà  eu à  plusieurs reprises des moments de tension un peu plus forts et qui ont donné lieu à  chaque fois à  des rencontres, à  la mise en place d’accords nouveaux avec des mesures concrètes et donc à  chaque fois et régulièrement il faut faire le point, procéder aux évaluations et C’’est donc bien aussi ce dont il s’agit en ce moment et je crois que le Gouvernement malien à  fait les ouvertures nécessaires pour que la discussion puisse s’engager. Mais pour qu’une discussion confiante et réaliste puisse débuter, il faut déjà  que les armes se taisent. On ne peut pas se parler, quand le canon tonne.

Le SADI réclame la démission d’ATT

Le parti Solidarité Africaine pour le développement et l’intégration (Sadi) a animé ce jeudi un point de presse pour décliner sa position sur la situation du nord Mali. C’’était au siège du Réseau Kaà¯ra à  Djélibougou. Pour la circonstance, le président du SADI, Cheick Oumar Sissoko était entouré de son secrétaire général l’Honorable Oumar Mariko et de certains membres du bureau exécutif du parti. D’emblée, les ténors du parti SADI, ont qualifié les assaillants de pures rebelles qui utilisent des méthodes terroristes. Cheick Oumar Sissoko a relevé que, bien avant le déclenchement des hostilités, son parti a invité le président ATT, le Gouvernement, ainsi que l’Assemblée nationale à  «Â imaginer ensemble des issues et solutions ». Mais hélas, dit-il, «Â nous n’avons pas été écoutés ». Le communiqué officiel du SADI lu par son secrétaire à  la communication, Nouhoum Keàta, s’attaque à  la façon dont la question du nord est tenue par le régime d’ATT. l’état responsable de la situation au Nord En effet, face à  cette situation du nord Mali qu’il a qualifié de grave, désastreuse, tragique le parti SADI tient pour seul responsables, le président ATT et son Gouvernement, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), certains anciens militaires de Lybie, AQMI et les narcotrafiquants ». Pour Oumar Mariko et les siens, la situation est grave en ce sens que l’unité et l’intégrité territoriale sont entachées, les populations civiles et militaires laissées à  elles-mêmes, vivent dans le dénuement, la peur, le désarroi. Elles se terrent si elles ne fuient pas. Elles errent dans la brousse ou entre les campements, si elles ne s’exilent pas. « Des populations du même pays s’opposent. La guerre s’installe. Une partie du pays est occupée par des rebelles ». Appel du SADI à  la démission d’ ATT Le nouveau Gouvernement doit être réduit à  15 membres pour mettre fin à  la fin à  la guerre et mener le dialogue avec le MNLA, assurer la sécurité dans le pays, organiser sérieusement les élections présidentielles et législatives. A la fin de la déclaration, le parti SADI invite le président ATT et son Gouvernement à  démissionner « pour atteint toute leur limite dans la gestion de cette affaire qui couve depuis la signature des fameux accords d’Alger en 2006 ». « ATT et son Gouvernement ne méritent plus la confiance du peuple. Il a trahit son peuple à  travers la violation du serment qui lui a fait dire le 08 juin 2007 ; conformément à  l’article 37 de la Constitution : Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain de respecter et de faire respecter la Constitution et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à  mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine ». Par ailleurs, le SADI a appellé à  la mise la mise en place d’un Gouvernement de 15 membres, à  la suppression du projet de référendum, à  un plan de rapatriement rapide des réfugiés et à  la tenue dans les délais constitutionnel des élections générales.

 » Je pensais que la République était une et indivisible »

« Permettez-moi, votre Excellence Monsieur le Président, de vous faire part de ma colère et de mon indignation par rapport aux incidents graves dont ma famille et moi-même avons fait l’objet. Mon étonnement est que les services de sécurité et militaires et peut être vous-même – car je ne peux pas penser un seul instant que vous n’êtes pas au courant de ce qui allait se passer – n’ayez pris aucune disposition pour anticiper. Je suis en droit de me poser la question que si pour faire taire vos sœurs et épouses militaires, vous avez préféré nous livrer à  la vindicte populaire. Alors que vous m’avez toujours appelé « ma sœur », et mon mari votre « maà®tre ». Vous avez choisi la même voie que mes voisins et amis de la ville de Kati, à  qui j’ai donné respect et amitié pendant dix ans de bon voisinage. Au moins, ça a le mérite d’être clair et concis. Entre amis, parents, on se regarde en face et on se dit la vérité. Cela n’a pas été le cas avec mes voisins ni avec vous, l’autorité suprême, de qui je ne m’attendais pas à  une telle connivence. Je pense donc que j’ai eu tort de croire à  la fraternité et à  l’amitié. J’ai eu tort de vous faire supporter ma présence, car il n’est pas poli de s’inviter soi-même à  une table à  laquelle vous n’êtes pas convié. Ce n’est pas la première fois que ce qui s’est passé arrive, contrairement à  ce que beaucoup pensent et font croire que nous sommes les gâtés de la République. En 1991, au vu et au su de toute la garnison de Diabaly et des autorités de cette ville, c’est toute ma famille qui a du se réfugier en Mauritanie après l’assassinat sauvage de mon oncle à  Sokolo, le pillage de toutes nos maisons et de nos biens, qui ne nous ont été jamais restitué. C’était aussi, le décès de ma sœur et de ses trois enfants tentant de fuir les atrocités. Voyez-vous, votre Excellence Monsieur le Président, nous avons souffert et continuons de souffrir autant, sinon plus, car nous, Monsieur le Président, on ne nous reçoit pas à  Koulouba pour nos doléances et on ne daigne même pas nous demander de ce qu’il advient de nous. Quand on pille, vol, viole les Touaregs, c’est une vengeance et c’est normal; dites-nous, Monsieur le Président, que c’est malgré vous que nous sommes vos citoyens et nous comprendrons. C’est plus simple et ça évitera des milliers de morts et des souffrances inutiles. Dans cette affaire, nous souffrons la République et cela n’a pas commencé aujourd’hui. Oui en effet, votre Excellence Monsieur le Président, j’ai été sidérée de voir qu’aucune autorité habilitée ne s’est inquiétée de notre sort après le pillage de notre maison et des menaces à  notre encontre. Contrairement à  ce que l’on apprend aux Maliens, nos pères et nos mères se sont battus et ont donné de leur sang pour que le Mali soit. Nous-mêmes, les nouvelles générations, avons fait de notre mieux pour avoir l’estime de nos amis, concitoyens et de la République. Je ne peux m’empêcher en ces moments difficiles pour mes enfants et moi de penser à  mon grand frère, qui a subi le même sort que moi, et qui a quitté le Mali dans des conditions similaires, en 1991, après que sa maison ait été pillée et vandalisée et qu’il ait été menacé de mort. Avec toute sa famille et ma grand-mère, morte après près de 20 ans d’exil. Je ne peux m’empêcher de penser à  mon cousin, le défunt Mohemedoun Ag Hamani, le grand frère de «votre ami», qui fut sauvagement assassiné à  Tombouctou. Je ne peux m’empêcher de penser à  ma sœur Zeinabo, dont le domicile, la clinique et la pharmacie ont été vandalisés et pillés le même jour. Pourquoi a-t-on laissé les gens lui faire vivre ce cauchemar ? Personne à  Kati, ne peut dire que Zeinabo lui a un jour porté tort. Elle en est simplement incapable. Sa récompense a été cet acte sauvage et inhumain, 4 heures passées avec son fils dans ce cauchemar. Ces moments me font penser aussi aux proches de mon mari, les Kel Essouk de Gao, pour lesquels la République n’a jamais rendu justice alors qu’ils se battaient pour la paix. Pourquoi n’avez-vous pas dit et expliqué cela à  mes sœurs de Kati quand elles sont venues vous voir? Cela aurait peut-être atténué leur douleur, car le malheur n’est l’apanage de personne, malheureusement. Entre citoyens républicains on se regarde en face et on se dit, ce qui ne va pas. Je pensais que la République était une et indivisible, mais je découvre avec beaucoup de regrets que cela dépend de votre origine et de votre couleur. Malheureusement, Monsieur le Président, c’est le faciès qui détermine les égards que l’on doit : C’est «eux» et «nous», et cela dure depuis 50 ans maintenant. Monsieur, le Président, entre républicains on doit se dire la vérité, on ne peut pas mentir à  son pays et à  ses amis, sinon quel est donc le sens que l’on peut donner à  ces deux grands mots ? Je suis sûre, votre Excellence Monsieur le Président, qu’un jour des Maliens, dignes fils respectueux des valeurs, feront rejaillir cette vérité. Je saisis cette occasion pour remercier tous ceux de mes amis qui ont bien voulu nous apporter leur soutien et leur amitié sous de multiples formes. Je vous prie de bien vouloir accepter, votre Excellence Monsieur le Président de la République, mes très hautes et distinguées salutations. Zakiyatou Oualett Halatine. Ancienne Ministre

Tinzawaten attaquée par les rebelles, l’armée prend le dessus

l’information nous est révélée par une source à  Kidal. Ce mardi matin, vers 5 heures les éléments du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) ont attaqué le poste militaire de Tinzawaten, situé à  quelques kilomètres de la frontière algérienne. Notre source, qui décrit la situation sécuritaire « très préoccupante » à  Kidal et les localités environnantes, ajoute que les combats ont duré plusieurs heures entre les forces armées et de sécurité maliennes et les groupes rebelles. Au niveau du ministère malien de la défense et des anciens combattants, on confirme l’information. Mais, précise-t-on, l’armée a vite circonscris la menace en repoussant les assaillants. Notre interlocuteur de préciser qu’il n’y a pas eu de pertes en vie humaine. D’après l’AFP, qui a joint, un officier de l’armée basé à  Gao, la situation aurait vite été contrôlée : « Je démens catégoriquement. Nous tenons toujours nos positions. Nous sommes sur le terrain pour défendre la patrie ». Nouvelle « désertion » dans l’armée l’attaque de Tinzawaten intervient au moment o๠le MNLA a enregistré, selon son chargé de communication Mossa Ag Attaher, l’adhésion d’un officier supérieur de l’armée régulière. Il s’agirait du colonel Hassan Ag Mehdi, plus connu sous le nom de « Jimy le rebelle » après ses faits d’armes durant la rébellion des années 90. Précédemment « Haut Fonctionnaire de défense » du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du développement de la zone Office du Niger, l’officier déserteur serait rentré à  Ouagadougou (au Burkina Faso) à  la tête d’un convoi de 60 véhicules comprenant de nombreuses personnes. Selon lui, « ils fuient les agressions perpétrées contre les ressortissants touaregs au sud du pays ». « Ces agissements des populations du sud du Mali à  l’endroit de la communauté touareg ont démontré que l’unité nationale est définitivement enterrée. J’invite en conséquence tous les fils de l’Azawad (Songhoà¯, Arabe, Tamacheq et Peulh) à  rejoindre sans délai les rangs du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) pour un développement réel de l’Azawad », a lancé le colonel Hassane AG Mehdi dit « Jimy le rebelle » dans son communiqué publié par le MNLA. Au ministère de la défense, on ne confirme pas cette information. Marche avortée à  Kidal Pendant qu’à  Bamako on manifeste contre les conditions de combats des militaires sur le terrain, à  Kidal des groupes de contestataires (touaregs arabes, etc.) ont tenté de se faire entendre ce lundi contre les nouvelles mesures de sécurité imposées dans la ville. Selon nos sources, les véhicules de particulier n’ont plus le droit de sortir de la ville. Pour les manifestants, le système de sécurité est drastique. La marche, nous apprend-on, a été empêchée par les forces de sécurité. A Kidal comme à  Goundam, C’’est la confusion, nous dit-on. Les écoles sont fermées, et ce lundi le lycée Attaher Ag Ili de Kidal a été la cible d’un cambriolage. Des brigands ont emporté avec eux des ordinateurs et autres matériels informatiques appartenant à  l’établissement. La situation est tendue, les murs des écoles portent des messages de mort adressés aux enseignants. « Nous avons vraiment peur…» témoigne cet enseignant de Kidal. Qui nous informe que le CAP (Centre d’animation pédagogique) de Tessalit a été saccagé le week-end par des inconnus.

Climat : Bamako a le « blues »…

Un froid presque glacial et une épaisse couche de poussière en suspension, voilà  le spectacle que vivent les Bamakois depuis deux jours. Des températures fraà®ches qui feraient presque penser à  un hiver parisien. D’après Mohamed Koité, le chef de la section prévision environnement de la Direction Nationale de la météorologie, cette brume est causée par un mouvement d’air humide combiné à  des vents forts soufflants d’est en ouest, entre 40 et 50 km du Sud algérien vers le Nord Mali. La poussière soulevée par ces vents combinée à  l’humidité qui nous proviendrait tout droit de la vague de froid en Europe, favoriserait cette brume épaisse au dessus de la capitale malienne. On imagine les températures au Nord du pays, alors qu’à  Bamako, on grelotte dès le premières lueurs de l’aube. Entre 18 (minimales) et 27 degrés pour les maximales de ce mardi 7 février. Il faut dire que l’Europe souffre bien plus que nous avec des températures avoisinant les -30 degrés en Suisse par exemple. Nos voisins nigériens, mauritaniens et burkinabè vivent la même chose. Reste que les Bamakois, habituellement gâtés en rayons ultraviolets, ne sont pas habitués à  cette petite vague de froid, qui pourrait perdurer jusqu’à  la mi-février, avertit la Météo. «Â Franchement, ce temps est d’une morosité absolue, moi ça ne me donne qu’une envie, aller me recoucher », se plaint Lara, une habitante de Bamako. «Â Cetemps est vraiment bizarre », se lamente Naima, restauratrice au quartier d’affaires de l’ACI 2000 : « Vous voyez, la journée est si triste» . «Â Eh ce sont les effets du Nord… », ajoute Omar, un client du restaurant un brin ironique. Prudence sur les routes Qu’est-ce qui pourrait bien redonner le moral à  ces citadins, surpris par la brume. Notamment ces automobilistes qui traversent quotidiennement les trois ponts de Bamako. Le ministère des Transports incite à  la prudence à  cause de la visibilité réduite. On ne le dira jamais assez, il faut rouler doucement, conseille également l’Agence Nationale pour la sécurité routière(ANASER). Une pareille situation météorologique rend même certains pessimistes : « C’’est évident, C’’est la conséquence des changements climatiques, il devrait plutôt faire chaud en Février au Mali et nous voici couverts de la tête au pied », confie un journaliste. Les experts parlent plutôt d’une variabilité du climat sans aller jusqu’aux effets du changement climatique. D’autres comme Sory, chargé de mission, se sont enroulé la tête dans des mètres de tissu : « Moi je roule en moto, et la poussière, J’en veux pas dans mes narines! » Mesures de protection Les tous petits sont bien sûrs les plus menacés par cette poussière qui favorise les rhumes et occasionne des affections respiratoires aiguà«s. Il est donc conseillé de mettre du beurre de karité ou de l’huile goménolée, achetable en pharmacie, dans les narines des bébés et chérubins pour les protéger et fixer la poussière. De bien les couvrir le matin au réveil et le soir au coucher. Les infusions de kinkéliba, de citronnelle et autres plantes sont également les bienvenues pour prévenir les affections de la gorge et des poumons. Bamako a déjà  connu cette brume. C’’était au mois de Novembre dernier, mais sans les températures basses. Selon Mohamed Koité, le mercure devrait remonter aux alentours du 12 février. l’amélioration viendra de la région de Kidal au Nord du Mali. A partir de là , de nouvelles prévisions seront effectuées par la météo. Alors chers Bamakois, rassurez vous, ce nuage de poussière est passager. D’ici là , le moral remontera, plus encore si le Mali remporte son match de demi finale de la CAN 2012 contre la Côte d’Ivoire. « Il n’y a que le sport qui peut nous sauver, ajoute Naima, parce qu‘avec ce temps et la situation politique, il y a de quoi retourner se coucher hein ? » Alors les Aigles, nous comptons sur vous, parce que Bamako a le blues…

Des milliers de réfugiés chez les voisins du Mali

Depuis le 17 janvier, d’intenses combats opposent l’armée malienne aux rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui réclame l’autonomie de la région nord du pays. Prises entre deux feux, les habitants des villes théâtres de combats essaient de fuir les zones d’affrontements et se réfugient o๠ils peuvent. Alors que pour l’instant la situation ne semble pas s’apaiser, les organisations humanitaires attirent l’attention de l’opinion sur le sort des milliers de maliens qui ont fui les zones de conflits pour se réfugier dans les pays voisins. Ainsi, selon le Comité International de la Croix-Rouge, ils sont plus de 10 000 à  avoir trouvé refuge au Niger. La Mauritanie annonce également un afflux sur son territoire. Selon des sources officielles, les wilayas de l’est du pays ont connu depuis le début des combats au Mali, une importante affluence de réfugiés touareg. Et les mêmes sources de préciser que plus de 4500 personnes dont des femmes et des enfants se trouvent actuellement dans la ville de Fassala (Néma). Au Burkina Faso,les autorités font état de 1500 personnes ayant traversé la frontière pendant la semaine écoulée et le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Entre 500 et 600 personnes se trouvent présentement dans la ville frontalière de Djibo. l’Algérie, o๠se déroule des discussions de paix, a également fait part de l’installation d’un camp à  Khamsin pour accueillir les familles qui arrivent à  sa frontière avec le Nord Mali. Conditions de vie extrêmement précaires Dans les différents pays d’accueil, la situation des personnes déplacées est catastrophique. La plupart ont fui leur village et campement sans rien emporter. Les infrastructures de prise en charge n’ayant pas encore été mise en place, C’’est à  une véritable lutte pour la survie que se livrent ces populations. Malgré cette détresse, l’aide tarde à  se déployer, tandis que la crise a interrompu les échanges entre Chinégodar(Niger) et la région malienne de Menaka, principale source de ravitaillement en produits de première nécessité. C’’est la solidarité des populations autochtones qui permet pour le moment à  certaines familles de se loger et d’avoir un peu à  manger. Mais tous n’ont pas cette chance. Déja, des cas de malnutrition, de diarrhées et de pneumonie ont déjà  été enregistrées. Pour l’heure, la mairie de Cinégodar a offert 500 kg de céréales, MSF a apporté quelques cartons de médicaments et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) travaille à  la fourniture en eau. Si l’aide ne se met pas rapidement en place, on pourrait assister dans les prochains jours à  une véritable une crise humanitaire, car selon le CICR, les conditions de vie des populations sont « extrêmement précaires ». Certains réfugiés en Mauritanie sont venus de Bamako et de Kati o๠le mercredi et le jeudi dernier, ils ont été victimes de la vindicte populaire. Ils affirment avoir tout perdu à  l’instar d’Haletine Ag El Mehdi, dont la famille possédait un complexe médical et une clinique à  Kati, biens saccagés et brûlés pendant les manifestations. Les gens ont fui parce qu’ils ont « peur que les mêmes assassinats des années 1990 se répètent » a confié une réfugiée touareg à  des journalistes. Situation critique pour les populations restées sur place Pour ceux qui n’ont pas pu quitter le pays, la situation est encore plus catastrophique. Selon Médecins du Monde(MdM) qui intervient dans les régions du Nord Mali , « pour tous ceux qui ne sont pas déjà  en Algérie ou en Mauritanie, on parle “d’errance” de puits en puits ». Des familles se sont éloignées des villes o๠se déroulent les combats et sont aujourd’hui dans la brousse sans assistance aucune. Pas de nourriture, pas d’eau et encore moins de services de soins alors que parmi eux se trouvent des femmes et des enfants et parfois même des personnes civiles blessées pendant les affrontements. « l’intensité des combats dans la ville a entrainé une psychose des habitants et des travailleurs locaux. Cette psychose est responsable du départ massif des populations nomades vers la brousse et l’Algérie et de celui d’une partie des personnels de santé vers le sud du pays en direction de Gao » confie un médecin de MdM. Ce dernier ajoute que même pour ceux qui sont restés en ville, les choses deviennent inquiétantes puisque les villes du Nord qui étaient approvisionnées à  partir de l’Algérie ne sont plus guère ravitaillées. Une pénurie de nourriture est en train de s’installer et l’intensification des combats n’augure pas d’une amélioration de la situation. Par ailleurs, les organisations non gouvernementales se retirent de la région. C’’est le cas de MdM qui a annoncé hier suspendre ses activités au Nord à  cause de la dégradation de la situation sécuritaires. l’ONG déplore le fait de devoir prendre cette décision alors que la zone était déjà  en situation d’urgence alimentaire. Ce conflit « fragilise davantage le tissu socio-économique et sanitaire de la région dans un contexte de crise alimentaire annoncée » s’inquiète MdM.

Madani Tall :  » L’heure n’est plus à la négociation « 

« Il ne faut pas que les maliens sombrent dans la panique inutile et fassent plus de dégâts que les terroristes eux-mêmes, car C’’est ce qu’ils veulent et là  nous aurons perdu pour de vrai car ils auront réussi à  immobiliser nos volontés et briser notre unité… », a déclaré Madani Amadou Tall, en réaction aux violents évènements survenus en milieu de semaine dernier à  Bamako, Kati ainsi que certaines capitales régionales. Pour le candidat du parti ADM. En effet, C’’est suite aux attaques perpétrées par des rebelles au nord du Mali ainsi que les casses, pillages et agressions occasionnés lors de la descente dans les rues de Bamako, que le président de l’Adm a tenu à  rencontrer la presse. « Encourageons nos soldats » «Â Je pense qu’il n’y a pas de plus grande défaite que de remettre en question les fondements même de notre Etat. Face aux soldats dont leurs familles pleurent leurs morts, le président de l’ADM soutient qu’ «Â il faut donc accepter les conséquences de la  guerre : à  la guerre, les hommes meurent…pleurent mais C’’est cela la guerre. Les mères des autres pays voient leurs fils mourir aussi, mais si nous Maliens, décidons de nous faire nous-mêmes ce que les terroristes n’ont pu faire, à  savoir détruire notre sens de la patrie…alors tant pis pour nous ». Pour Madani Tall, les situations tragiques comme celle-ci doivent inciter à  l’union. «Â Ne cédons pas aux terroristes intellectuels qui veulent détruire notre pensée, notre courage, notre amour de nous même et de notre pays. Encourageons nos soldats… ». Si le président de l’ADM a ouvertement condamné les agressions perpétrées contre les ethnies touareg, tamasheq et arabe, il a reconnu que le régime souffre d’une mauvaise stratégie de communication par rapport à  la question du nord Mali. Le candidat qu’il est a vivement souhaité qu’au soir du 8 juin 2012, que le Mali ait son nouveau président. «Â Moi qui travaille à  koulouba, je veux un autre président pour le 8 juin, non pas parce que je n’aime pas ATT, mais parce que J’aime mon pays et que je suis démocrate ». Pour que les élections se tiennent, Madani Tall conseille aux Maliens de ne point céder aux intoxications et à  la désinformation orchestrée dans les médias. «Â A trois mois des élections, le peuple malien ne doit en aucun cas, céder à  la facilité démagogique et populiste de ceux qui ont intérêt à  ce que ce pays sombre dans une spirale de violence inutile ».

Forum National pour la paix et la stabilité, les partis politiques mobilisés

«Â Il ne faut pas que les maliens sombrent dans la panique inutile et fassent plus de dégâts que les terroristes eux-mêmes, car C’’est ce qu’ils veulent et là  nous aurons perdu pour de vrai, car ils auront réussi à  immobiliser nos volontés et briser notre unité… », a déclaré Madani Tall, le président du parti Avenir et Développement du Mali en réaction aux évènements survenus à  Bamako, Kati et certaines capitales régionales. A l’instar de plusieurs autres partis politiques, l’ADM, a vivement condamné les actes perpétrés au Nord du Mali et s’inscrit dans la politique de restauration de l’Unité nationale au Mali. Un plan d’action pour la paix au Nord Mali Consciente de la gravité de la situation, la classe politique malienne va lors du forum National pour la Paix et la Stabilité, qui doit se tenir à  Bamako du 17 au 19 Février 2012, proposer un plan d‘actions. Choguel Maiga du Mouvement pour le Renouveau(MPR) et Tiébilen Dramé du PARENA sont les têtes pensantes de ce forum. Les leaders politiques se sont même rencontrés à  l’Assemblée Nationale autour de Dioncounda Traoré, président de l‘Assemblée Nationale. Pacification du pays en vue de l’organisation rapide des élections, C’’est le but de la manœuvre. En effet, beaucoup de citoyens ont manifesté leur inquiétude quant à  la tenue du scrutin du 29 avril prochain, dans le Nord et qui pourrait reporter l’échéance. A l’issue de ce forum, un document intitulé Plan d’Actions pour la Paix et la Stabilité devra être proposé lors du Forum. Un document en trois parties, qui reprendra le contexte de l’élection, les propositions d’actions et la conclusion. En clair, l’objectif est de restaurer la confiance dans les forces armées maliennes, de renforcer la coopération sous-régionale avec les pays voisins pour renouer le dialogue avec les groupes rebelles, notamment le Mouvement National de Libération de l’Azawad(MNLA) qui revendique l’indépendance du peuple de l’Azawad. La Haute représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la sécurité politique au Mali, Mme Catherine Ashton, a appelé à  une cessation des hostilités et l’instauration d’un dialogue inclusif qui engage toutes les parties au conflit. Le dialogue s’annonce malgré tout difficile avec la récente déclaration du MNLA qui a affirmé, que la guerre en cours contre le pouvoir central de Bamako « relève de la seule responsabilité du gouvernement malien qui n’a jamais sérieusement envisagé le dialogue pour la prise en charge de l’avenir des populations de l’Azawad ».

La diaspora malienne désavoue la politique sur le Nord

Au Mali et parmi les Maliens de France, l’heure du bilan a déjà  sonné. Dans une déclaration rendue publique ce week-end, le Front du non à  la Nouvelle Constitution (FNC) – un mouvement créé par des Maliens de France – n’a pas ménagé le président Amadou Toumani Touré (ATT). Tout en condamnant les violences commises par les rebelles et celles ayant visé Touaregs et Arabes dans certaines villes du pays, le mouvement anti-référendaire déplore «Â le laxisme et la passivité du gouvernement malien » face aux rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et Al Qaida au Maghreb Isamique (AQMI). «Â Nous exigeons la démission de tous les membres du gouvernement sans exception et la formation d’un gouvernement technique pour sécuriser le pays et organiser des élections fiables et transparentes », écrit dans un communiqué le président du Front, Bakary Marikole. «Â Si au 8 juin 2012 un nouveau président de la République n’est pas élu, nous demandons la mise en place d’une transition sans ATT et sa mise en accusation pour haute trahison », ajoute-t-il. Audit des fonds destinés au Nord «Â Au Nord du Mali, comme partout ailleurs dans le pays, la situation de misère et d’oppression administrative et politique s’est accentuée sous les régimes successifs de Moussa Traoré, d’Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, qui ont renforcé notre insertion économique et sociale dans le système capitaliste mondial », déplore pour sa part le SADI dans une déclaration de son président Cheick Oumar Sissoko. Selon le parti d’opposition, la crise du Nord est la conséquence de «Â l’application des politiques meurtrières du FMI et de la Banque mondiale, des pillages des ressources du pays par les sociétés multinationales, de la corruption et de l’impunité érigées en mode de gestion politique et économique, du délitement de l’Etat, de la démission du régime d’ATT et de sa trahison vis-à -vis des intérêts de notre peuple ». Face à  ce constat le SADI exige un audit des programmes d’aide et de soutien aux régions du nord du Mali, qui s’élèvent à  plus de 500 milliards de francs CFA et qui «Â n’ont pas profité aux populations ni enclenché un véritable processus de développement économique et social de ces régions ». Aussi le parti de l’opposition recommande au gouvernement «Â la tenue d’un débat politique à  l’Assemblée nationale et au niveau national, afin d’engager des solutions durables à  la crise du Nord ». Les déclarations de ces deux organisations, l’une politique, l’autre de la société civile, relancent les débats sur le bilan sécuritaire des dix années d’ATT et sur la gestion des fonds jusque là  alloués au développement des régions du nord, qui n’ont jamais fait l’objet d’un droit de regard par le gouvernement.

ATT face aux femmes, les Maliens jugent l’exercice

Face au courroux de la population, ATT n’a pas eu d’autres choix que de recevoir ces dames, épouses de mlitaires, au palais devant les caméras de la télévision nationale, un exercice qui a convaincu les Maliens à  moitié. Oumou Ba, commerçante L’initiative était bonne pour le président de recevoir ces femmes, mais je note qu’il n’a pas cessé de louer son armée, de parler des effectifs, des renforts mais sur le terrain, cela semble ne pas donner de résultats. Il faut vraiment que cette situations soit réglée. Fatou Coulibaly, étudiante Moi ce qui me frappe,dans cette audience, c’est que ces femmes ont parlé, mais on avait l’impression que certaines ne savaient plus comment parler sous le coup de l’émotion. Elles ont quand meme pu dire ce qu’elles avaient sur le coeur Abdoulaye, analyste financier ATT était très à  l’aide dans cet exercice de communication au Palais. Il était en quelque sorte sur son territoire et vous savez, même si vous êtes très en colère et que vous arrivez à  Koulouba, pour certaines, ellles n’ont jamais mis les pieds au palais, vous vous calmez forcément. Vous avez remarqué que celles qui ont parlé très en colère, se sont ensuite rassis et acquiescé face aux propos d’ATT ? Adam, journaliste Koulouba aime les mises en scène. Ce n’est pas la première fois qu’on voit cela. Mais la situation est grave. Des soldat sont morts et des mesures concrètes doivent être proposées aux Maliens. ATT est un président qui manque de fermeté. Sayouba, supporter des Aigles du Mali Moi je n’aime que le football et je pense que si le président a eu la bonne idée de recevoir ces femmes aux palais, c’était un peu tard. Maintenant, on attend les résultats sur le terrain. Qu’est-ce qu’il va faire pour régler cette situation ? Nous on est quand même contents parce que les Aigles se sont qualifiés en demi-finale. Fanta Kaba, femme au foyer ATT est un bon présdient. On l’accuse de toutes sortes de choses mais au moins il a reçu ces femmes et il les a écouté. Vous savez ici au Mali, y’a trop de rumeurs et c’est pourquoi ATT a voulu parler à  la télé pour calmer les esprits. On a même dit qu’il a fui le palais quand elles son arrivées le jour des manifestations à  Bamako. Vous voyez bien qu’il a quand même du courage. Sékou Doucouré, informaticien Cessons de polémiquer inutilement, le Mali vit un problème grave. Nous devons tout faire pour éviter les rumeurs, les appels à  la haine contre nos propres frères. Je note que même si ATT a reçu ces femems à  Koulouba, ça ne résoud pas le problème de fond qui est de régler la question de la rébellion une bonne fois pour toutes.

Echos et murmures de la campagne électorale

Hamed Sow en ordre de bataille Et C’’est au tour d’Hamed Sow, conseiller spécial du Président de la République, de se lancer à  son tour dans la bataille électorale. Grâce au lancement du Club des Amis et sympathisants d’Hamed Sow. l’objectif, explique le 16è larron, n’est pas de faire une candidature de témoignage, mais de figurer dans le trio gagnant pour la présidentielle. Oui, certaines candidatures sont taxées de fantaisistes face aux gros mastodontes de l‘Adema, de l‘Urd ou du RPM. De là  à  faire figuration, il y a un écart. Mais d’ores et déjà , la jeune association de soutien à  Hamed Sow, va chausser ses botes de sept lieues et se lancer à  la conquête du plus grand nombre de militants dans tout l‘hinterland malien. Il n’est jamais trop tard pour bien faire… La classe politique reçue par ATT à  propos du Nord. Après les femmes et épouses de militaires, qui ont pu verser au président, tout ce qu’elles avaient sur le C’œur, C’’est la classe politique malienne qui a suivi à  Koulouba. Autour du général, Dioncounda Traoré, Tiébilen Dramé, Soumaila Cissé et d’autres barons de la politique étaient tout ouà¯s face à  Amadou Toumani Touré. Dans ce contexte de crise politique, le consensus fait force, même entre adversaires déclarés à  la présidentielle pour tenter une unité nationale bafouée sur les terrains du Nord. Absence d’IBK et d’autres leaders, chacun y va de sa méthode pour évoquer la question du Nord. La campagne de communication sur le Nord a enfin commencé. l’un de ces leaders politiques et potentiel futur chef d’état a t’il pensé à  demander au locataire de Koulouba, pourquoi maintenant ? Duel de pairs Un face à  face télévisuel politique a opposé Moussa Mara, leader du parti Yéléma ( le Changement), à  son pair, Cheikh Boucadry du parti CARE ( La convergence africaine pour le Renouveau). A l’ordre du jour l’inévitable question du Nord. Tout l’honneur revient à  la Chaà®ne Africable d’orchestrer de tels débats politiques, dans le contexte électoral, alors que la scène politique en manque cruellement, l’opposition étant aux abois. Reste qu’on ressort un peu déçu de ce face o๠chacun des candidats se contente de souligner la gravité de la situation au Nord Mali, quant des solutions énergiques, originales et inattendues s’imposent face à  la rébellion touarègue. Le Nord donne t-il la langue de bois? Et face à  la prudence du pouvoir actuel, en matière de communication, il appartient aux candidats de proposer de se démarquer. N’est-ce pas ce qu’attendent les Maliens ? Elections ou pas élections ? Alors que les rumeurs enflent sur la non tenue des élections le 29 avril, le gouvernement se veut rassurant malgré le contexte.  » C’est impossible, comment peut-on aller aux urnes si la question du Nord n’est pas réglée ? », déclare une malienne. Et le locataire de Koulouba de faire passer le message aux partis politiques :  » Le président a insisté sur son engagement à  tout mettre en oeuvre pour se retirer le 8 juin, après avoir organisé des élecions crédibles, transparentes dans les délais constitutionnels », a déclaré Dionounda Traoré au sortir de l’audience avec ATT. Avant le 8 juin ? Gageons, que le locataire de Koulouba a envie de voir cette date arriver très vite…

Elles ont parlé à ATT

 » Pourquoi vous envoyez nos hommes se faire tuer, sans équipements et sans munitions. Si c’est ainsi, qu’on nous ramène nos hommes ! ». C’est le témoignage énergique de l’une des femmes qui participait à  la manifestation qui a gagné la capitale malienne après Kati toute la journée du jeudi 2 février. Ils étaient ainsi plusieurs centaines de manifestants à  avoir pris d’assaut la capitale. Parmi eux, des femmes, des jeunes très en colère venus pour casser et exiger le départ d’ATT. Et ils ont cassé, mais d’après un témoin, il y aurait eu plus peur que de mal bien que la psychose ait très vite gagné Bamako alors que beaucoup appelaient à  la prudence. De nombreux commerces et banques ont fermé alors que les femmes de Kati se dirigeaient vers la présidence ou ATT les a finalement reçu en début d’après midi. Un petite groupe a pu pénétrer dans la salle d’audience de Koulouba. Conduites par Mme Coulibaly Oumou, elles ont fait part de leur doléances au chef de l’état. A savoir, dans quelles conditions leurs hommes ont-ils été tués dans les attaques du Nord ? Comment ont-ils été attaqués? Pourquoi le silence des autorités sur les corps ? Et pourquoi sont-ils envoyés au front sans équipements et sans munitions ? Autant de revendications qui trahissent le manque de communication au sommet. Après une demi-heure d’entretien avec le chef de l’état, ces femmes sont ressorties un peu plus apaisées. « Il nous a promis de tout faire pour renforcer le dispositif sécuritaire en dotant l’armée de plus de moyens. Il nous a assuré avoir envoyé un renfort d’hélicoptères pour appuyer les troupes au sole ». Pour cette femme qui a perdu son mari tombé sur le champ de l’honneur : «ATT doit dire la vérité aux Maliens. Nous sommes fatigués par son jeu de cache-cache. Nous nous attendions à  ce qu’il fasse la lumière sur le carnage d’Aguel’Hoc et ailleurs. Rien de tout cela ». L’Armée Malienne remise en question Jeudi, en solidarité avec les femmes de Bamako, d’autres femmes ont marché à  Ségou, ville située à  200 kilomètres de Bamako. Elles ont exigé que la lumière soit faite sur le sort de leurs époux, et qu’une liste des noms des hommes qui ont été tués, soit publiée. Une manière de montrer qu’elles ne lâcheront pas le mouvement, si leurs doléances n’étaient pas écoutées.  » Ce qu’il faut savoir, c’est que ces hommes envoyés au Nord ne sont pas équipés et pas assez formés pour faire face à  des attaques rebelles et à  des mouvements soudains. Or dans l’armée, vous devez avoir un réseau d’informations efficace, une logistique maà®trisée, les troupes au sol doivent impérativement localiser les mouvements au sol grâce à  d’autres sources. Ce n’est pas le cas dans notre armée, en tout cas pour les détachements du Nord. Par ailleurs, il n’y a pas de vrai hiérarchie militaire au Nord, les officiers supérieurs et commandants sont pour la plupart tous à  Bamako. Et les plus inexpérimentés vont au Nord », nous explique cet éditorialiste Malien. Remaniement express Après cette folle journée, le président Malien a procédé à  un mini remaniement ministériel en permutant les ministres de la Défense et de la Protection Civile. Une mesure sans doute destinée à  calmer les esprits. Au même moment, le ministre des Affaires Etrangères tente de négocier avec les rebelles à  Alger. Mais le Général Sadio Gassama que l’on dit ardu à  la tâche et bénéficiant d’un grand respect au sein des forces armées, sera t-il plus efficace que Natié Pléah dans la gestion de cette crise ? Car la question qui se pose véritablement, c’est le renforcement de l’Armée Malienne confrontée à  la rébellion, à  la menace sécuritaire et à  un manque de moyens. Fêtée, le 20 janvier dernier, cette armée aux prises avec la rébellion touarègue a bien du mal à  assurer l’intégrité du territoire national et la sécurité des biens et des personnes.

Bamako face à la colère du peuple, la France appelle à une solution rapide

Après Kati, la ville garnison située à  15km de Bamako, c’est la capitale qui est sous le joug des manifestants en colère contre le pouvoir, suite aux attaques rebelles dans plusieurs localités du Nord, qui ont coûté la vie à  de nombreux militaires Maliens. Très tôt ce matin, les jeunes et les femmes en colère sont descendus de Kati pour prendre Bamako d’assaut. Faut-il craindre le pire ? Il semble que l’appel au calme du président lors de son intervention télévisée de mercredi soir, n’ait pas eu d’effets sur le mouvement commencé mardi avec la marche des femmes de Kati vers Koulouba. Le marché central, le Camp de Ntominkorobougou, et plusieurs voies d’accès menant aux ponts de Bamako ont été assiégés par les manifestants, qui cassaient des voitures et ciblaient des commerces appartenant à  des citoyens d’origine touarègue. D’après un témoin sur place, le président de la République, cible de la manifestation, aurait quitté le palais et c’est son aide de camp qui reçevrait les manifestants. Des tracts circuleraient en ville, avec la mention : » ATT, Assassins de nos soldats » ! Plusieurs axes de la capitale sont bloqués, et de nombreux commerces et banques ont fermé pour éviter le pillage. On apprend aussi qu’au niveau du 2è pont, les manifestants ont cassé des voitures de service et jeté des cailloux sur le goudron pour marquer leur passage… La France appelle à  une solution rapide Face à  la situation, la France a émis une déclaration, par la voix de Bernard Valéro, porte parole du ministère des Affaires Etrangères, contre tout amalgames et accusations d’implication de la France dans les évènements qui secouent le Nord Mali :

Discours sur le Nord : ATT a-t-il convaincu les Maliens ?

Plus de deux semaines après l’éclatement de la série d’attaques perpétrées par des «Â rebelles » contre des villes du Nord, ATT était très attendu sur la question. Après un discours de près d’une quinzaine de minutes, il y a très peu d’enseignements à  tirer, à  part l’appel à  «Â éviter l’amalgame » entre touaregs rebelles et ceux vivant au sud depuis de nombreuses années. C’’est un président de la République très décevant qui s’est adressé hier soir au peuple malien sur le Nord. Sans intérêt…le discours était véritablement vide de sens ! La déclaration du président ATT ce mercredi 1er février n’a rien de plus pertinente que celle prononcée le 23 mai 2006 à  Diéma au lendemain des attaques perpétrées par l’ex chef rebelle défunt Ibrahim Ag Bahanga. C’’est un discours vide de sens finalement auquel les Maliens ont eu droit. Car, il n’était pas à  la hauteur de la gravité de l’évènement. Du président ATT, on s’attendait à  un discours de fermeté digne d’un homme d’Etat qui explique comment il compte gérer la crise du Nord politiquement en tant que garant des institutions et premier militaire du pays. ATT devait aussi nous annoncer les perspectives dans la résolution de cette crise afin de rassurer les Maliens. Silence sur les mesures l’intervention du chef de l’Etat était d’autant plus attendue par les Maliens, qu’elle intervenait dans un contexte d’extrême tension, avec d’une part des épouses de militaires écoeurées par les conditions de combat auxquelles leur maris sont soumis. Et d’autre part, les manifestations des jeunes (particulièrement ceux de Kati) qui s’en sont pris aux touaregs vivant à  Bamako et à  Kati. On ne s’attendait pas peut-être à  ce qu’ATT nous dévoile sa stratégie de guerre contre les «Â rebelles », mais au moins qu’il explique au peuple malien les dispositions pratiques, moyens militaires et décisions politiques pour rétablir la quiétude au Nord. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute qu’entre les assaillants et l’armée malienne les moyens militaires sont disproportionnés sur le terrain. Les spécialistes des questions militaires sont formels : pour gagner la guerre contre les combattants, l’armée du Mali doit se doter de moyens plus sophistiqués adaptés au contexte du terrain. l’un des points sur lesquels ATT est resté flou, C’’est surtout les dispositions mises en œuvre pour sécuriser les populations du Nord, notamment celles du sud en fonction en ce moment dans certaines villes. Ils sont enseignants, élèves maà®tres des IFM (Institut de formation des maà®tres), travailleurs des collectivités, etc. à  accepter de rester sur place pour leur travail. l’Etat a le devoir d’assurer leur sécurité ou de les rapatrier vers Bamako ou vers des endroits plus sécurisés que Kidal o๠les habitants d’Aguel Hoc ont été rapatriés après l’attaque. Et le discours d’ATT hier ne peut les rassurer sur ces points. ATT a certes eu raison de lancer un appel au calme et à  éviter l’amalgame, mais il n’annonce aucune mesure de sécurité en faveur des populations touaregs vivant au sud depuis plus de 40 ans. Il l’a dit «Â ils sont des Maliens comme nous tous ». Malheureusement pour des raisons d’incompréhension, ils sont la cible de violentes manifestations de colère. En tant que Maliens à  part entière, l’Etat a donc le devoir d’assurer leur sécurité. En n’annonçant aucune mesure de sécurité en leur faveur, le chef de l’Etat les abandonne à  leur triste sort. Bref, dans la forme ATT a eu raison de faire sa sortie médiatique, mais dans le fond son discours est vide de sens !

SITUATION AU NORD : Déclaration du Président Amadou Toumani Touré, Chef de l’Etat

Mes Chers Compatriotes, A chaque fois qu’un mouvement armé surgit dans les régions du Nord du Mali, il menace en tout premier lieu ce que nous avons de plus cher et de plus précieux : l’unité nationale ! La crise actuelle que nous traversons ne fait pas exception à  cette règle. Je ne me lasserai jamais donc de rappeler, comme à  Diéma en mai 2006 et plus récemment à  Dioà¯la, Barouéli et Touba, que le Mali est Noir, que le Mali est Blanc et d’y ajouter que cette diversité est une force et une richesse que nous devons préserver à  tout prix. J’invite donc l’ensemble de nos compatriotes à  garder le sens de la fraternité qui nous a toujours caractérisés, à  éviter le piège de la confusion et de l’amalgame pour ne pas faire le jeu de ceux qui ont choisi de troubler la quiétude de notre pays. Je voudrais convier toutes les Maliennes et tous les Maliens à  savoir faire la part des choses. Ceux qui ont attaqué certaines casernes militaires et localités au Nord ne doivent pas être confondus avec nos autres compatriotes Touareg, Arabes, Songhoà¯, Peulh… qui vivent avec nous, qui vivent nos difficultés, qui ont choisi le Mali, qui ont choisi la République, qui ont choisi la loyauté et qui ont les mêmes droits et les mêmes aspirations que nous à  vivre en paix dans un pays dédié totalement à  son développement. Ne les confondez pas avec ceux qui ont tiré à  Ménaka, Tessalit, Aguel’hoc, Niafunké et ailleurs. Nous avons plutôt le devoir d’aider nos frères et sœurs, de les assister pour surmonter les épreuves du moment. Mes Chers Compatriotes, Que personne ne fasse cette confusion dans les quartiers, dans les villages et hameaux, dans les camps militaires, dans les camps de la Garde Nationale, dans les Services de la Douane, et tous les autres Services de l’Etat, Administration publique comme privée. Ne faites pas d’amalgame entre celui qui a tiré là -bas, sur un poste militaire, et un autre malien qui, ici, travaille et s’occupe dignement de sa famille. Je suis avec attention l’évolution de la situation. Je demande à  ce que l’ensemble des Maliennes et des Maliens se tienne la main. Ne confondez pas, je le répète, les paisibles citoyens avec des gens qui ont pris la lourde responsabilité de se mettre au ban de la communauté nationale pour des raisons qu’ils sont seuls à  connaà®tre. Au Mali, on n’a plus besoin de prendre des armes pour se faire entendre. La démocratie offre toutes les voies d’expression à  tout citoyen. Je condamne fermement les atrocités commises à  Aguel’hoc, et salue le comportement héroà¯que et professionnel des Forces Armées et de Sécurité qui, au prix du sacrifice ultime, ont accompli leur mission de protection des populations. A leurs familles endeuillées, je tiens à  présenter mes condoléances les plus attristées. Je voudrais dire aux parents, épouses, frères et sœurs et aux enfants des soldats tombés sur le champ de l’honneur que leur deuil est celui de la Nation tout entière qui sera éternellement reconnaissante, et se tiendra à  leurs côtés. Mes Chers Compatriotes, C’’est le lieu de réaffirmer notre soutien indéfectible aux Forces Armées et de Sécurité pour leur engagement sur le terrain. l’Etat mobilisera tous les moyens aux plans de l’équipement, de la logistique et de l’entretien pour leur permettre d’accomplir efficacement leur mission de préservation de l’intégrité territoriale et de protection des personnes et de leurs biens. Je veux enfin dire à  tous nos compatriotes ceci : « les assaillants ont choisi le harcèlement sur le terrain pour exercer une pression sur l’opinion et, par conséquent, nous opposer les uns aux autres. Le Mali vaincra pour préserver l’héritage commun aux Maliens du Nord et du Sud, fruit de siècles de brassage, de solidarité et de fraternité ». Je vous remercie de votre aimable attention ! Koulouba, le 1er février 2012

L’armée malienne infiltrée par la rébellion

« La ville de Niafunké (70 km de Goundam) vient d’être attaquée. On ne sait pas quand va venir le tour de Goudam ». » C’’est en ces termes qu’un habitant de Goundam joint par téléphone s’est fait l’écho mardi d’une nouvelle offensive menée par des individus armés, alors que le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) revendique depuis le 17 janvier des attaques dans plusieurs localités du nord du pays. Il était alors difficile de confirmer l’information en appelant des gens sur place, le réseau étant apparement saturé Deux versions «Â Il n’y a pas eu d’attaqueÂ à  Niafunké », a assuré au contraire une source militaire à  Tombouctou. «Â Des rebelles se sont bien approchés de la ville mais l’armée était en position sur place. Ils ont tiré deux rafales en l’air avant de s’enfuir dans le désert. Leur objectif était de faire diversion pour créer la panique chez les populations », a confié l’interlocuteur. Selon lui «Â la situation est sous contrôle » dans les localités précédemment attaquées, excepté Léré, que les rebelles contrôlent encore. Depuis les attaques de Menaka, Andéramboukane, Aguel Hoc et Léré, l’armée malienne a décidé de se replier dans ses bases des grandes villes. Les troupes d’Aguel Hoc ont ainsi rejoint Kidal. A Goundam, le camp s’est vidé. Selon nos sources, des troupes seraient stationnés à  Niafunké. L’armée infiltrée par la rébellion Selon plusieurs sources l’armée opérerait un changement de tactique après avoir constaté que d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne dans le cadre de l’application des accords de paix précédents servent d’indicateurs aux MNLA. Pour la seule région de Tombouctou on estime que plus de 70 gardes appartiennent à  l’ethnie tamasheq, soit 95% de l’effectif. «Â Les informations sont formelles : il y a des complices rebelles dans l’armée régulière », assure au téléphone notre source à  Tombouctou. Elle précise que des officiers tamasheqs de l’armée ont déserté ces derniers jours contre toute attente suite à  la décision de l’Etat-major de rassembler les troupes dans les grandes villes. C’’est le cas, dit-il, du chef peloton de Bourem (un colonel) qui a fuit avec neuf éléments de l’armée régulière. A Diré également, le colonel en charge du peloton a disparu avec une dizaine d’hommes. Ce qui fait dire à  certains spécialistes des questions militaires que pour réussir le combat contre les rebelles, l’armée doit commencer par faire le ménage dans ses rangs

ATT, ton peuple veut t’entendre !

Le Nord Mali offre au peuple malien son lot de surprises et d’attaques rebelles, à  tout heure du jour et de la nuit. Si le gouvernement se veut rassurant, il semble que le bilan des morts lui augmente de jour en jour, à  tel point que des femmes de militaires, à  Kati ( la ville garnison à  15km de Bamako) meurtries dans leur chair, sont sorties pour demander des comptes au Président ! Qu’elles aient battu le pavé ne semble pas émouvoir le locataire de Koulouba, sans doute las, ou pressé d’en finir avec un mandat qui risque de se terminer bien mal pour l’image qu’il a mis tant d’années à  construire. Celle d’un président sage. Ou d’un président muré dans son silence. Mais ce qui agace surtout les maliens, et l’opinion, C’’est cette mauvaise stratégie de communication. Bien souvent, on reproche au président son silence sur qui se passe sous ses yeux et lorsque le gouvernement se décide à  communiquer, ce n’est que leurres et lueurs. «Â Tout va bien au Nord », clamait-on pendant le Festival Au Désert. «Â Le PSPSDN est en marche… », «Â  Nous allons négocier, dialoguer ». Il n’a fallu que quelques jours aux rebelles, après la fête dans le désert, pour mettre le feu à  la poudrière du Nord. Erreur de communication du gouvernement ou laisser-aller total, on ne sait plus à  quel version se vouer pour comprendre la situation au Nord. On apprend que des villages sont attaqués et des hameaux menacés … Pourquoi maintenant ? Pourquoi ces attaques à  deux mois des élections ? Va t-on vers un report du scrutin ? Le Nord pourra-t-il voter ? ATT fait-il des manoeuvres pour rester au pouvoir ? Voilà  les commentaires que l’on entend un peu partout. Au même moment, les populations sont en déplacements, des villes deviennent fantômes et l’aide internationale s’installe dans le Nord du pays pour secourir les réfugiés. Le Nord va-t-il s’embraser pour de bon ? La rébellion est aux portes de Bamako, disent les plus alarmistes… Et face à  la marche des femmes de Kati, ATT n’a toujours pas jugé bon de réagir pour jouer pleinement son rôle de chef d’état et de guide du peuple. A quoi servent ses conseillers ? En dépit de tout ce qui se passe, peut-on continuer à  se contenter d’insipides communiqués officiels, de versions tamisés du bilan des victimes des rebelles et assister impuissants à  la violence qui s’installe près de nous et tue nos frères et proches ? Nous avons décidément de quoi être inquiets au Mali !

IBK brave rebelles et terroristes à Tombouctou : « l’insécurité n’est pas une fatalité ! »

C’’est aux cris de «Â IBK la solution ! » et de «Â IBK président !», que le candidat de l’alliance IBK Mali 2012 a fait son entrée dans la salle pleine à  craquer du Centre Baba Ahmed, o๠se tenait la conférence régionale de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Dans son discours, l’ancien Premier ministre a qualifié les attaques de Menaka, Tessalit, Aguelhok, Anderamboukane et Léré «Â d’actes de trahison, par ceux là  même qui ont été accueillis à  bras ouverts à  leur retour de Libye ». Après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire des soldats disparus, le candidat à  la présidentielle a poursuivi en pointant du doigt «Â les terroristes d’AQMI, qui ont profité de cette situation confuse pour semer la terreur et répandre la mort dans nos villes ». Faisant référence au charnier d’Aguelhok, dont les terroristes seraient responsables, il a condamné avec fermeté «Â cette barbarie qui va à  l’encontre des valeurs de paix, d’humanisme et de tolérance de notre société ». Entouré par Amadou Soulalé et Bocar Moussa Diarra, respectivement présidents des partis FAMA et UM-RDA, membres de la coalition qui le soutient, le président du RPM, très en verve, a insisté sur «Â la nécessité de l’Union nationale derrière le Président ATT, pour vaincre la rébellion et le terrorisme ». Une loi de programmation militaire et des Assises nationales du Nord en réponse à  l’insécurité Très applaudis, les propos d’IBK, qui se présente comme « le candidat du rassemblement », ont trouvé un écho certain dans une ville touchée au C’œur par l’insécurité. Les récents enlèvements d’occidentaux ont fait fuir la manne touristique, auparavant principale ressource de Tombouctou. « Il n’y a plus aucun touriste, nous avons été obligés de licencier nos employés », se lamentait Baba, gérant d’une auberge de la place. Comme en réponse à  ces propos, IBK a mis sur la table ses propositions pour rétablir la sécurité : loi de programmation militaire pour adapter les forces armées et de sécurité aux nouvelles menaces, et large dialogue national, à  travers l’organisation d’Assises nationales du Nord. Le discours du Président IBK a été suivi dans l’après midi par l’atelier du RPM, au cours duquel les responsables du parti ont sonné la mobilisation pour l’élection présidentielle. Très en forme, Kankelentigui, tel que le surnomment ses compatriotes, a mis en garde contre tout relâchement : « Il faut continuer à  aller sur le terrain, à  la rencontre de tous nos concitoyens, pour les convaincre de la pertinence de notre projet pour un Mali fort et juste ». Avant de boucler la journée, la délégation s’est ensuite rendue au domicile des notabilités de la ville, dont elle a recueilli les bénédictions. A 67 ans, Ibrahim Boubacar Keà¯ta participera à  son 3ème scrutin présidentiel après 2002 et 2007. Il fait figure de favori, soutenu par plusieurs centaines de mouvements de la société civile et une alliance de 18 partis, rejointe la semaine dernière par le PIDS du Ministre Daba Diawara. Il s’est officiellement déclaré lors d’une cérémonie au Palais de la culture de Bamako le 7 janvier, avant d’être investi le 14 devant 30000 personnes au stade Modibo Keita. Même si le climat d’insécurité et la faiblesse de l’Etat semblent favoriser l’ancien Premier ministre, reconnu comme un homme à  poigne, le scrutin du 29 avril reste très ouvert. Il mettra en compétition plusieurs poids lourds de la politique malienne : Soumaà¯la Cissé de l’URD, Modibo Sidibé, candidat indépendant, et Dioncounda Traoré de l’ADEMA, qui vient de rallier à  sa cause une vingtaine de petits partis.

Rébellion au Nord : AQMI s’en mêle !

La situation au nord Mali semble désormais hors de contrôle contrairement aux propos de Soumeylou Boubèye Maiga, ministre des affaires étrangères il y’a quelques jours sur les antennes d’une radio célèbre. Le MNLA ( Mouvement national de libération de l’Azawad) avait sur son site clamé ne rien avoir à  faire avec les éléments d’Al Qaeda après l’attaque du 17 janvier. Mais un communiqué du gouvernement affirme au contraire que l’attaque contre la ville d’Aguelhoc, mardi dernier était menée par : «Â des djihadistes d’AQMI, des éléments du MNLA et d’autres assaillants». Par ailleurs, on recense d’importantes pertes en vies humaines, aussi bien du côté des civils que des rebelles. Aqmi s’en mêle… Concernant l’implication d’Aqmi parmi les rebelles, comment en être sûr ? : «Â La présence de djihadistes parmi les combattants mardi à  Aguelhoc a été confirmée à  l’AFP par un pensionnaire de l’Institut de formation des élèves-maà®tres (Ifem), qui a été témoin des affrontements. ». Depuis l’attaque d’Aguelhoc, les élèves enseignants ont eux été conduits vers Kidal par mesure de sécurité. Parmi ceux qui ont attaqué Alguelhoc, un habitant témoigne avoir entendu les éléments d’AQMI crier : «Â Dieu est grand ! Dieu est grand ! », établissant ainsi le lien avec l’organisation islamiste. Joint par téléphone, un commandant de l’armée, indique que la présence d’Al Qaeda parmi les rebelles est fort possible, sans donner plus d’informations. Contrôle du territoire Après Aguelhoc, d’autres combats ont eu lieu à  Amderaboukane, autre localité du Nord. Les rebelles affirment avoir pris le contrôle d’un camp militaire à  Léré près de la frontière mauritanienne. Ce que dément un responsable militaire malien basé au poste de commandement opérationnel de l’armée à  Gao (nord-est). «L’armée malienne n’avait aucun blindé sur place, et on maà®trise la situation à  Anderamboukane. Les assaillants sont en déroute. (…) Il n’y a plus de combats». Informations contradictoires quant au contrôle des villes, ce qui reste certain, C’’est que la situation échappe désormais à  tout contrôle et la rébellion gagne du terrain. Le Nord reste cette vaste région quasi-désertique difficile à  contrôler, et qui sert depuis plusieurs années de «sanctuaire» à  des unités combattantes d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) d’o๠elles rayonnent dans d’autres pays de la bande sahélo-sahélienne, Mauritanie, Niger et Algérie. Et cette rébellion pourrait bien servir de terreau à  leurs revendications.