Pour la paix au Mali, la société civile en tournée internationale

La délégation a quitté Bamako hier dimanche. Objectif de la mission, chercher des appuis auprès des amis du Mali afin de résoudre la crise dans le nord du pays. Première étape de la tournée, la France. A Paris, »nous allons rencontrer des responsables politiques français, européens, des religieux comme nous, pour demander de l’aide pour trouver une solution à  la crise dans le nord du Mali », a déclaré Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM). « En France, nous allons rencontrer Mme Annick Girardin, secrétaire d’Etat au Développement et à  la Francophonie, des responsables du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, du ministère de l’Intérieur, ainsi que des responsables de la Conférence des évêques de France », a ajouté l’Imam Dicko. Des rencontres sont également prévues avec des responsables de la Fédération protestante de France, de l’Union des mosquées de France et de l’Observatoire de la laà¯cité. Les discussions dont la reprise est prévue à  Alger début février risquent de pâtir de la dégradation ces derniers jours de la situation dans le nord du pays. Il urge de trouver une solution pour que les armes se taisent, afin que les négociations se tiennent dans la sérénité. L’appui de toutes les bonnes volontés ne serait pas de trop pour influer sur les parties. « Il faut que les autorités institutionnelles et religieuses de l’Europe nous aident encore une fois.[…]Bien sûr qu’il faut le dialogue. La situation, aujourd’hui, se dégrade tous les jours et il ne faut pas entretenir cette crise qui n’a que trop duré. », a poursuivi M. Dicko. La délégation est composée de personnalités telles que le Président du Haut Conseil Islamique, l’archevêque de Bamako, l’ancien Premier ministre Ag Amani, le prêcheur Chérif Ousmane Madani Haà¯dara ainsi que le président de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et la présidente des Organisations féminines du Mali. Les étapes suivantes sont la Belgique et l’Allemagne.

Ténenkou, cible des groupes armés…

Ce vendredi à  l’aube, des bandits armés ont une fois de plus attaqué la ville de Tenenkou à  majorité peulh et bozo. Pour cette deuxième attaque, les groupes armés sont entrés en ville à  moto et à  bord de quelques véhicules, ensuite, ils ont ouvert le feu sur les forces de sécurité avant de tirer de nombreux coups de feu dans les rues de ville tout en criant « Allah Akbar »! Sans pouvoir riposter, les militaires auraient battu en retraite face à  l’assaut des bandits. Selon, un habitant de Tenenkou, l’armée malienne n’a pas riposté, s’est retirée très vite en attendant le renfort : « Nous nous sommes réveillés en sursaut à  cause du bruit des armes à  feu et du cri Allahou Akbar », déclare un jeune bozo joint par téléphone. D’après lui, leur localité est tombée entre les mains des djihadistes parce que les renforts doivent venir de Mopti. Selon même source, la prière du Fadjr a aussi été perturbée car de nombreux fidèles musulmans ont purement et simplement annulé leur prière à  la mosquée face au péril. En outre, la situation géographique de la ville de Tenenkou pourrait expliquer le retard des renforts puisqu’il faut traverser le fleuve par des bacs. Aux dernières nouvelles, l’armée malienne aurait repris le contrôle de la ville après avoir chassé les bandits. Contrairement à  la version d’un habitant de Tenenkou qui avance que leur localité est toujours sous le contrôle des bandits. Bilan mitigé Selon l’AMPA de Mopti, après le départ des bandits, les avions de la force Barkhane ont survolé la zone sans intervenir. Un nouveau renfort de l’armée a vite rejoint Ténenkou. Des témoins assurent qu’il y a eu des morts de part et d’autre. Deux soldats ont trouvé la mort, 4 autres sont blessés. Les assaillants ont emporté 1 véhicule, ainsi que leurs morts. Un civil aussi a perdu la mort. Un assaillant a été fait prisonnier. Le calme est revenu dans la ville. Mais on entendait encore jusqu’à  la mi-journée quelques coups de feu sporadiques. Les soldats ratissaient la ville à  la recherche de bandits infiltrés parmi la population qui est sous le choc. La tension est à  son comble après deux attaques de bandits armés en moins d’une semaine. Les habitants craignent le retour des assaillants qui manifestement veulent prendre le contrôle de Ténenkou. Ceux qui le peuvent, ont quitté la ville. Tous les services sont fermés à  l’exception du centre de santé qui continue de soigner les blessés militaires de l’attaque.

Edito : Fin du cessez-le-feu

Bamba, une localité du cercle de Bourem, o๠des éléments armés ont perturbé la quiétude des populations par des actes de banditisme, il y une dizaine de jours. L’axe Ansongo-Ménaka, o๠un engin explosif a explosé lors du passage d’un véhicule transportant des troupes du contingent du Niger de la Minusma dans la région de Gao le dimanche 4 janvier 2015. Cette dernière attaque a fait six blessés, dont trois avec des blessures graves. Il faut aussi mentionner les cibles vivantes que représentent désormais les autorités locales, comme si la mort de l’Aménokal de Kidal en fin d’année dernière avait fait sauter tous les verrous d’apaisement. Ainsi a t’on appris la mort du maire d’Amderaboukane Ayroudeni Ag Hamatou tombé dans un piège. Un acte qu’a vivement condamné le gouvernement du Mali. Alors qu’il s’acheminait de Ménaka vers sa commune, le véhicule du maire est tombé jeudi 1er janvier dans une embuscade d’hommes armés supposés être du Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO, le groupe islamiste qui a occupé Gao en 2012). Elle lui coûtera la vie ainsi qu’à  l’un de ses neveux. Face à  tout cela, la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) a dénoncé une recrudescence de violences dans les régions de Gao et Tombouctou et exprimé son inquiétude face à  cette évolution dans le nord du Mali. Du reste, il n’y a toujours pas de date précise quant à  la reprise des négociations inter-maliennes de paix. Qui semblent-ils risquent de ne reprendre qu’à  la fin Janvier. D’ici là , ne faut-il pas craindre une multiplication des attaques qui ont déjà  mis à  mal le fragile cessez-le-feu ?

Tessalit: la Minusma, cible d’une nouvelle attaque

C’est un camp que la Minusma partage avec les Forces armées maliennes et les éléments de la force Barkhane à  Tessalit qui a été visé. Selon la Minusma, « les rapports préliminaires indiquent qu’au moins 9 roquettes/obus de mortier ont été tirés sur le camp. Ces mêmes rapports indiquent qu’aucune victime n’est à  déplorer ». D’importants moyens ont immédiatement été déployés dans le but de sécuriser la zone et porter assistance aux soldats de la paix. La Minusma et la force Barkhane ont envoyé des patrouilles en direction de la zone de tir de même qu’un hélicoptère de Barkhane a également été déployé. « C’’est une attaque ignoble et lâche. Ces crimes ne doivent pas rester impunis et leurs auteurs doivent être identifiés et traduits devant la justice. Nous sommes dans ce pays pour assurer un retour à  la paix et à  la stabilité et ces attaques renforcent notre détermination à  poursuivre notre mission aux côtés du Mali et de son peuple malien » a condamné l’Officier en charge de la Minusma, M. David Gressly. En octobre dernier, un convoi des Casques bleus du contingent nigérien a été la cible d’une attaque directe alors qu’il se déplaçait sur l’axe Ménaka–Ansongo. Neuf soldats y ont perdu la vie. Quelques jours après, des obus de mortiers ont visé le camp militaire des Nations unies et de la force française Barkhane à  Kidal.

Bamba, sous le sceau de l’insécurité…

« Située à  245 km au nord de la ville de Gao, la localité malienne de Bamba est passée sous le contrôle de deux groupes armés alliés au gouvernement malien, ou plutôt deux milices tribales, à  savoir le Gatia, dominé par les Touaregs de la tribu des Imghad, et d’une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Une fois installés sur place, les miliciens en ont profité pour démanteler, à  une trentaine de kilomètres de Bamba, le fief d’un autre groupe armé-celui-là  étant plutôt indépendantiste. Il n’y a pas eu de victimes », rapporte RFI; Cet incident survient à  quelques jours de la reprise des pourparlers de paix début en Janvier à  Alger. Ils montrent la volonté de ces milices tribales de se faire entendre et peut-être de participer aux rounds de négociations en renforçant leur assise militaire sur le terrain. Sauf que ces groupuscules armés ne sont pas considérés comme des interlocuteurs susceptibles de figurer à  la table des négociations d’Alger. Négociations qui se tiennent entre le gouvernement malien et les principaux groupes armés que sont le MNLA, le HCUA ou encore le MAA, sous la médiation de l’Algérie. Si un calme précaire semblait régner dans la partie nord de notre pays, ces incidents à  Bamba, cristallisent l’insécurité qui n’en finit pas dans des zones o๠l’armée malienne, encore moins les forces alliées comme la Minusma ou Barkhane ne patrouillent pas systématiquement.

Négociations d’Alger : La « Coordination 2 » sur orbite

La coordination des mouvements armés de l’Azawad composée du MNLA et ses alliés accuse le coup. Elle vient de connaitre une défection de près d’une dizaine de ses membres dont le colonel Hassane Ag Medhi. Issus essentiellement des la région Gao, ces dissidents protestent contre le radicalisme de la coordination autour des notions de fédéralisme et de l’Azawad. Ils se reconnaissent désormais dans la décentralisation poussée proposée par le gouvernement du Mali au cours des négociations. Pour marquer leur désaccord, ils ont décidé de créer une coordination 2 sous la bannière de laquelle ils se représenteront à  Alger en janvier prochain pour les négociations inter-maliennes. l’objectif de cette nouvelle coordination, indique-t-on, est de stopper la première coordination dans sa tentative de diviser le Mali par sa rhétorique fédéraliste et ses prétentions ‘’azawadiennes ». Les dissidents évoquent un diktat su la région de Kidal à  propos du fédéralisme et l’Azawad. Une situation qu’ils estiment inadmissible « On ne se reconnaà®t plus dans la coordination car nous ne voulons pas de fédéralisme tout comme nous ne sommes pas d’accord avec l’appellation des régions du nord du Mali par le terme Azawad. Nos populations sont contre tout cela », déclare Seydou Cissé l’un des transfuges de la coordination. Nous estimons, explique-t-il, que l’Etat a beaucoup fait pour les régions du nord cette fois-ci et le document prend en compte pas mal d’aspects liés au développement du nord. D’o๠sa conviction qu’il est temps d’aller à  la signature d’un accord qui garantisse la paix et le développement car « nos populations ont assez souffert et veulent la paix maintenant ». D’ores et déjà  des campagnes de sensibilisation et d’information à  l‘intention des populations sont en cours ainsi que la mobilisation des troupes pour amener le maximum de personnes à  rallier la position du gouvernement du Mali. C’’est dans ce cadre que le colonel Hassan Ag Medhi serait déjà  sur le terrain pour non seulement informer mais aussi remobiliser ses troupes pour les besoins de la cause. Pour rappel, cinq groupes armés ont approuvé le projet d’accord proposé par la la médiation en novembre dernier. Il s’agit de la Coordination des Mouvements des forces patriotiques de résistance (CM FPR), du Groupe d’autodéfense touareg, Imghades et Alliés (GATIA), du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) originel, du Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA) et de la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA). Appartenant aux groupes armés signataires de la plateforme d’Alger, ces groupes se disent contre toute idée d’autonomie ou de fédéralisme au Nord. En revanche,ils insistent sur la nécessité de revoir la gouvernance dans la zone concernée.

3ème phase des négociations d’Alger : Un accord de paix pour bientôt ?

C’’est parti depuis le jeudi dernier pour la troisième phase des pourparlers incisifs inter-maliens d’Alger. Pour la circonstance, le gouvernement malien et les groupes armés ont répondu à  l’appel. Le jeu en valait la chandelle puisque cette étape est cruciale car elle devrait permettre d’aboutir à  un préaccord. Lequel doit poser les jalons d’une paix durable et définitive pour une crise qui n’aura que trop duré. C’’est à  juste raison donc qu’à  l’ouverture des travaux, les protagonistes ont appelé de tous les leurs vœux cette paix tant souhaitée. Idem pour la communauté internationale qui accompagne et participe au processus de négociation depuis le départ. Selon un membre de la plateforme, optimiste, les travaux pourraient aller vite et dans le bon sens. l’équipe de médiation internationale, qui est à  pied d’ouvre depuis déjà  quelques jours, a rencontré toutes parties vendredi. Chacune d’elles représentée par une dizaine de délégués. C’’est la coordination des mouvements de l’Azawad qui a d’abord été reçue par les médiateurs dans la matinée. Les mouvements membres de la plateforme et la délégation gouvernementale ont emboité le pas dans l’après-midi. Pour l’instant rien n’a filtré de ces rencontres qui déroulées loin des journalistes. Mais selon certaines indiscrétions, il s’est agi pour l’équipe de médiation d’écouter et de discuter avec chaque partie sur les amendements et propositions faits au document de synthèse remis en octobre dernier. Après cette étape, les négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés en présence de la médiation internationale ont débuté sous la présidence du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. La matinée a ainsi été consacrée aux mouvements de la plateforme pendant que l’après-midi a vu le passage de ceux de la coordination. Ces rencontres triangulaires doivent se poursuivre demain pour permettre de rapprocher les points de vue. Il faut rappeler que l’équipe de médiation internationale sous la houlette de l’Algérie avait remis en fin octobre un document de synthèse intitulé ‘’Eléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali » qui doit servir de base au document final. Elaboré à  partir des propositions faites de part et d’autre en septembre dernier, le document a fait l’objet d’amendements par les parties qui vont défendre pendant cette phase le bien-fondé de leurs nouvelles propositions.

La difficile équation de la couverture d’un Processus de Paix

Non, il ne s’agit pas d’un atelier de plus sur la paix et la réconciliation, mais d’une rencontre d’un autre genre. Celle de réunir la grande famille des médias maliens pour faire le point sur la couverture d’un processus de paix, en l’occurrence, celui inter-malien, qui se déroule dans un contexte de grande fragilité sécuritaire au Nord du Mali. Organisé par la Misahel(la mission de l’Union africaine au Sahel) et l’Organisation internationale de la francophonie(OIF), cet atelier de trois jours(du 5 au 7 novembre) sur le thème Médias et Processus de Paix, est une sorte d’arbre à  palabres instructif qui va décortiquer les idées reçues, poser les bases nouvelles d’une bonne couverture du processus de paix. Entre deux rounds de négociations à  Alger, il fallait réunir les hommes de médias et faire le bilan mais aussi l’autocritique. Pour le Dr Issiaka Souaré, conseiller spécial du chef de la Misahel , trois équations se posent aux journalistes maliens et africains par extension : d’abord, la qualité de l’info relayée, autrement dit la vérification des sources, cela relève de la déontologique de base du métier. Deuxième enjeu, le choix des mots, de la sémantique utlisée pour décrire un conflit ou une phase de pourparlers. Des termes comme « rebellion touarègue » ont mis toute une communauté dans le même sac. Des utilisations abusives du mot « djihadiste », crée la confusion dans les esprit. N’oublions l’amalgame constant entre « islamisme » et « terrorisme », bref autant de pièges dans lequel tombent en permanence les journalistes, sous la plume ou devant le micro. Enfin, précise Souaré, il convient aux journalistes d’interroger leur responsabilité personnelle sur le sens de la réconciliation et de la paix. Un enjeu pour chaque malien aujourd’hui, fut’il du Nord ou du Sud, de l’est ou de l’ouest et même d’ailleurs. De son côté, souligne Tidiane Dioh, responsable des Médias à  l’OIF, il y a clairement un problème de vocabulaire. Allant plus loin, Tidiane Dioh, qui est un ancien journaliste de l’hebdomadaire Jeune Afrique se demande s’il n’y a pas une crise du « vocabulaire » chez les médias de façon générale pour couvrir une crise ou un processus de normalisation. Pour y répondre, des voix se sont levées. Mais avant, le ministre de la communication, Mahamadou Camara, qui a ouvert l’atelier ce mercredi 5 novembre, rappelle le chemin parcouru par le Mali. Face à  ceux qu’il qualifie de grande famille des médias, il rappelle les accords passés après le coup d’Etat du 22 Mars 2012, ceux de Ouagadougou, les différentes phases du processus de paix, les élections de sortie de crise, les évènements malheureux de Kidal en Mai 2014, mais aussi les derniers rounds de pourparlers à  Alger qui devraient mener le Mali à  un accord durable de paix avec les groupes armés rebelles du Nord du Mali. A l’entendre, la dynamique est là , à  condition que les médias y mettent leur grain de sel, en toute déontologie et équité professionnelle. Débats vifs sur la couverture adéquate d’un processus de paix Il n’existe pas de formule magique, si ce n’est la volonté même du journaliste d’aller chercher l’information dans toutes ses facettes. Evidemment, l’accès à  information, aux interlocuteurs de poids pose problème et marginalise cette presse malienne, supplantée par la presse étrangère, qui opère une meilleur couverture de nos actualités brûlantes. A qui la faute ? Les explications divergent : problème de moyens, de motivation dans la recherche, de curiosité etc.. Pour Cheikh Diouara, qui a couvert le Nord, au moment fort de la crise, rien ne vaut la détermination. Les images de ce reporter de guerre ont fait le tour du monde, au moment notamment de la prise de Gao ou de la libération d’une otage suisse en plein désert kidalois. Du reste, précise Adam Thiam, éditorialiste au Républicain, si les médias internationaux ont fait une couverture plus large et plus vaste du conflit malien, c’est parce que certains sujets ayant trait, à  la rébellion, au narcotrafic ont plus d’attrait que d’autres. Il reste que les médias maliens doivent se distinguer. Faute d’accès aux interlocuteurs ou à  l’information que veut bien distiller le gouvernement à  coups de communiqués succincts, il leur reste cette question cruciale de l’indépendance éditoriale, celle qui évidemment passe par une indépendance financière mais aussi, par des ressources humaines de qualité pour faire la différence dans le traitement de l’info. « Qu’on l’admette ou pas, il faut féliciter la presse étrangère pour la couverture du conflit ou du processus inter-malien », estime Chahana Takiou du journal 22 septembre, qui déplore la faiblesse des moyens et sans lesquels, tous nous voyons obligés de reprendre les grandes agences de presse françaises ou même chinoises, telles Xinhua qui a près de 7000 correspondants dans le monde aujourd’hui. En outre, Chahana Takiou s’insurge contre les tabous dans le vocabulaire, « car n’ayons pas peur de le dire, martèle t’il, le conflit au nord du Mali, est bien « ethnique, communautaire, régionaliste », des termes qui iront certainement à  l’encontre du message de paix et de réconciliation prôné par les autorités dans les pourparlers de paix en cours. L’arbre à  palabre continue ses discussions pendant trois jours, animé par de grands experts comme Eugeny Aw, ancienne directrice du Cesti de Dakar, Zeini Moulaye, de l’équipe des négociateurs maliens à  Alger, Hamadoun Touré, ancien ministre de la communication du Mali, Dr Anasser Ag Rhissa, expert NTIC etc.. Et pour finir cet atelier en beauté, pas comme les autres, les journalistes auront droit à  une session de consolidation d’équipe, ou comment peindre, conter et photographier la Paix avec des couleurs… Rien que ça !

Le HCUA sur le pied de guerre contre les troupes alliées

Ce qui devait être une rencontre de restitution à  sa base des conclusions du pourparler d’Alger aura été finalement une incitation à  la révolte et la haine contre les forces basée dans la région de Kidal de la part du second fils du patriarche des Ifoghas Intallah Ag Mohamed, 85 ans. « Nous allons nous battre pour l’érection de l’Etat de l’Azawad, puisque la Minusma et la France se sont retournées contre nous. Elles veulent nous imposer un document qui ne répond pas à  nos aspirations. Nous allons organiser une marche de protestation de toute la communauté touareg pour marteler notre désapprobation du document », a insisté Algabach Ag Intallah Le successeur désigné du vieillard Intallah à  la tête de la communauté Ifoghas va plus loin, en demandant membres du HCUA et à  la jeunesse désœuvrée de la région de venir prendre des armes à  leur niveau pour organiser la défense de l’intégrité du territoire qu’il considère comme celui de l’Azawad. Le colonel déserteur de l’armée malienne, Nazim et d’autres officiers rebelles se sont rendus ce vendredi à  Anefis, en vue de mettre le dispositif de défense en place. Leur objectif est de s’attaquer aux forces de la Minusma et de la France pour changer le cours des choses. Le patriarche des Ifoghas, Intallah Ag Mohamed devra très bientôt le tablier. Il a choisi son fils Algabach pour le succéder au détriment même de son ainé Mohamed Ag Intallah, alors que Iyad Ag Rhaly s’impose au yeux de cette communauté comme l’héritier naturel du vieux Intallah pour prendre les rênes de la tribu Ifoghas. C’’est l’équation Iyad qui fait donc peur à  la fratrie Ag Intallah, Mohamed et Algabach qui ont une peur bleue du leader d’Ancardine. Ils veulent offrir un statut particulier à  Iyad Ag Rhaly, pour asseoir une serenité au sein de la communauté Ifoghas. Car l’Algerie a été très claire, il n’y aura point d’Etat autonome à  sa frontière, sinon elle l’absorbera. Cette décision algérienne est tributaire de la position des Idnanes algériens qui sont assimilables aux juifs américains par leurs influences au niveau de la haute sphère politique. Mieux en termes de représentativité, les Imrades dont est issu le Général Elhadj Gamou sont beaucoup plus nombreux. Ceux ci sont cependant marginalisés par les séparatistes Ifoghas C’’est d’ailleurs cette division qui a fait clasher la visite du Premier Ministre à  Kidal. Car il a été demandé à  Mohamed Ag Intallah de préparer la visite et celui-ci avait eu toutes les assurances de la part du MNLA, à  travers sa marâtre, notamment la dernière épouse du vieux Intallah, qui est la tante maternel de Bilal Ag Cherif. Un autre facteur favorable au Mali est le fait que de nombreuses interrogations sur la cartographie du supposé Etat de l’Azawad, taraudent les esprits des émissaires des groupes armés séparatistes. Les leaders non kidallois commencent à  comprendre qu’ils sont en train de se battre pour la cause des Ifogas de Kidal, au détriment des intérêts des autres communautés. Les Kalansars de Tombouctou de Nina Wallet, (sœur de Oumou Sall) sont en train d’entrevoir les voies et moyens pour rejoindre la plate forme des groupes d’autodéfense favorables à  l’unité du Mali. Les autres communautés qui composent le MNLA ont aussi pris conscience des rôles secondaires qu’ils assument au sein du mouvement séparatiste. Car ce sont les Ifoghas ont toujours les beaux rôles en faisant prôner leurs intérêts au niveau politique, alors que les autres fils des autres communautés se font tuer aux combats. Les Chabanamas de Kidal, les Oulimidingues de Menaka sont d’ailleurs de cet avis

Barkhane : Capture de trois individus et saisie d’armes à Kidal

Suite à  des renseignements d’opportunité, les forces françaises ont mené une opération le 17 octobre à  Kidal, ciblant le groupe de commanditaires de l’attaque du camp de la MINUSMA du 7 octobre 2014 ayant coûté la vie à  un casque bleu sénégalais. Cette opération a été menée quelques jours seulement après cette attaque. Lors de cette opération, un stock important d’armements et de munitions (des milliers de munitions de calibre 7.62 / 12.7 / 14.5 et jusqu’à  23mm) a été retrouvé au domicile d’une personne impliquée directement dans cette attaque. Ces munitions correspondent à  celles qui ont déjà  été utilisées lors d’attaques terroristes contre la MINUSMA. Parmi l’armement, la force Barkhane a notamment trouvé des lance-roquettes, des dizaines de roquettes RPG7 et des explosifs. Du matériel électronique et des grenades ont également été saisis par les forces françaises. Les renseignements recueillis permettent de continuer les investigations, afin de remonter la filière jusqu’au commanditaire, actuellement en fuite, de cette attaque terroriste. Ils permettent aussi de remonter jusqu’aux groupes armés terroristes qui attaquent et menacent les forces multinationales de sécurité. Trois personnes ont été capturées et sont actuellement retenues par les forces françaises. Elles seront transférées rapidement aux autorités maliennes. Par cette opération la force Barkhane rappelle sa détermination à  ne laisser impuni aucun des actes terroristes qui entravent la liberté dans le nord Mali et qui ont coûté la vie à  des soldats. La force Barkhane, en lien avec la MINUSMA, agit sans relâche pour conserver la paix dans le nord Mali.

Kidal : le bourbier

A propos de la situation sécuritaire à  Kidal, il n’y a plus personne à  duper. Ces derniers temps, les attaques kamikazes, les explosions de mines qui ont visé les casques bleus de la Minusma, à  Kidal ou à  Tombouctou et Gao, sont indéniablement le signe que le combat engagé contre les djihadistes a viré au cauchemar absolu. Des casques bleus tchadiens, nigériens, sénégalais…n’en finissent pas de laisser la vie dans une guerre « asymétrique », o๠les tactiques de l’ennemi échappe à  toute honnêteté et se révèlent une cruauté incomparable. Et désormais, il y a matière à  tirer la sonnette d’alarme, comme l’a d’ailleurs fait le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Mercredi 08 octobre, intervenant par vidéoconférence depuis Bamako, il a demandé au Conseil de sécurité le déploiement d’une force d’intervention rapide pour lutter contre les terroristes. Qui sont de retour, et ne circulent plus en 4×4 mais en motos. Fin de la récréation C’’est dire que le climat lourd d’insécurité qui règne à  Kidal indique une situation dantesque. Un bourbier qui n’a pas de nom. Dans cette ville, la réalité va au-delà  du cauchemar. Il y a un an, après la mort des deux journalistes de RFI exécutés dans un style mafieux, les représentants de la communauté internationale se sont dépêchés de qualifier Kidal de « zone de non droit ». Les forces onusiennes déployées dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilité au Mali (Minusma), l’armée malienne et les forces de Serval- qu’on disait très concentrées sur le Sahara-, ont été dans l’impuissance de « siffler la fin de la récréation » dans cette zone o๠les armes circulent comme si nous étions en période de guerre civile. Mais on sait aussi que Kidal, est le fief des rebellions MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), du HCUA (Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad), du MAA (Mouvement arabe de l’Azawad), voire des islamistes d’Ansar Dine ou du Mujao. Un cocktail de groupuscules rebelles qui sont loin de désarmer, en belle violation des accords du 18 juin qu’ils ont signé à  Ouagadougou avec le gouvernement malien. Un bourbier sans nom Alors qu’ils sont à  Alger pour les négociations de paix avec le gouvernement malien, l’insécurité à  Kidal empire. Et d’ailleurs, il est clair que, le premier ministre Moussa Mara, n’avait pas tout à  fait tort lorsqu’il déclarait à  la tribune de l’Assemblée nationale française il y a quelques jours qu’un accord avec les groupuscules armés « ne suffira pas à  régler la question du terrorisme. Au moins permet-il de clarifier le paysage, de distinguer ceux qui sont prêts à  s’engager dans la logique politique du DDR -désarmement, démobilisation, réinsertion-, des groupes résolus à  imposer le djihad, le califat ou la loi du narcotrafic ». Pour faire court, il faut dire qu’à  Kidal, la situation est telle qu’il est difficile de savoir qui est qui. Qui est terroriste, qui est rebelle. Résultat, les terroristes se sont rangés sous la bannière des groupuscules rebelles dont Kidal est le fief, et en profitent pour poser des mines qui font des victimes tant parmi les forces onusiennes que les populations civiles. Loin de crier à  une impuissance nationale et internationale, tous ceux qui ne refusent pas de voir admettent qu’à  Kidal la situation, depuis janvier 2013 o๠la Minusma a été installée, n’a pas connu d’embellie. La secte des assassins (AQMI, MUJAO, ANSARDINE), continue de semer la terreur par les enlèvements et décapitation de civils présumés coupable de collaborer avec les forces françaises, sans oublier les poses de mines devant le passage de véhicules des forces onusiennes, les tirs à  la roquette…A Kidal, pour ne pas dire au Nord du Mali, le bourbier y est abyssal.

Vers une Force d’Intervention Rapide au Mali?

Après un nouvel attentat contre la MINUSMA, ce mardi 07 octobre à  Kidal, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a demandé à  l’ONU d’envisager le déploiement d’une «force d’intervention rapide» dans le nord du Mali. Une réponse urgente au retour des djihadistes Hasard du calendrier, le Conseil de sécurité examinait ce mercredi 08 octobre, au lendemain d’une nouvelle attaque meurtrière, le rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali. Depuis Bamako, Abdoulaye DIOP, le Chef de la diplomatie malienne est intervenu par vidéoconférence pour exhorter l’ONU à  muscler son mandat au Mali et envisager la mise en place d’une Force d’intervention rapide pour lutter plus efficacement contre le terrorisme. La situation sécuritaire sur le terrain s’est en effet considérablement dégradée ces dernières semaines et les attaques contre les casques bleus de l’opération onusienne se sont multipliées. Les djihadistes sont de retour, si l’on en croit la revendication par le MUJAO de l’attentat à  la roquette qui a tué neuf soldats nigériens le vendredi dernier. Le chef de la diplomatie malienne a également demandé au Conseil de sécurité de faire pression sur les groupes armés qui participent aux négociations d’Alger afin de les inciter à  «négocier de bonne foi» un accord et à  se démarquer des groupes terroristes (..) sous peine de sanctions». Le Conseil doit «exiger la pleine coopération des groupes armés du nord du Mali dans la lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté. Les pourparlers inclusifs d’Alger doivent reprendre à  la mi-octobre et doivent aplanir de nombreux points de divergence avant la signature d’un accord de paix définitif entre les autorités maliennes et les groupes armés. «Les mouvements armés doivent faire preuve de réalisme et saisir la main tendue du Gouvernement du Mali qui a fait des offres répondant aux aspirations profondes des populations des régions du nord» affirme M. Diop. «Iyad AG Aghali, qui figure depuis longtemps sur la liste de votre Comité contre le terrorisme, circule librement dans le Nord du Mali. Il vient solennellement de prêter allégeance à  l’organisation de l’état islamique à  travers une fracassante déclaration médiatisée. Mon pays, comme tous les pays du Sahel, court à  nouveau le risque d’être la destination de hordes de terroristes déboutés d’autres régions du monde», a déclaré le ministre Diop qui a réclamé «la révision du mandat de la Minusma et le renforcement de ses capacités». Le dernier rapport des Nations unies soulignait le 22 septembre, que l’insécurité au Mali été «aggravée par l’insuffisance des forces de sécurité présentes sur le terrain».

Bientôt des drones de surveillance au Nord du Mali

Après avoir rendu hommage aux 9 soldats nigériens de la Minusma victimes de la barbarie des jihadistes, C’’est un Hervé Ladsous encore sous le choc qui a rencontré la presse hier au siège de la Minusma à  Bamako. Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a réitéré la condamnation ferme de la lâche embuscade meurtrière qui a encore endeuillé les soldats de la Minusma. La mort des 9 soldats nigériens qui porte à  près de 30 le nombre de casques bleus morts et de 65 blessés depuis juillet 2013. Suite à  cette escalade jihadiste, Hervé Ladsous a indiqué qu’il faut durcir les mesures de protection au niveau des bases. Ce qui va nécessiter le déploiement davantage d’engins contre les mines, les explosifs et les véhicules blindés. Drones de surveillance aérienne Le diplomate onusien a également annoncé le déploiement très prochain de drones de surveillance aérienne dans le nord du Mali. Des mesures, selon lui, qui pourraient se faire en collaboration avec Barkhane et les forces armées maliennes. Car, estime-t-il, les forces onusiennes n’ont pas l’intention de se substituer aux forces armées maliennes. Hervé Ladsous a rappelé que le Conseil de sécurité a récemment réaffirmé sa disponibilité à  appuyer de façon consensuelle les efforts du Mali en vue d’un règlement politique. C’’est ainsi qu’il a espéré que les négociations en cours à  Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés débouchent sur la signature d’un accord. Par rapport aux militaires tchadiens, Hervé Ladsous a reconnu que le contingent tchadien a été à  l’extrême nord du Mali depuis le début des opérations et qu’il faut un partage du fardeau. C’’est ainsi qu’il révélera qu’un système de rotation des contingents sera bientôt opérationnel. Au sujet d’un mandat robuste pour la Minusma, le diplomate a répondu que cela relève du pouvoir discrétionnaire du Conseil de sécurité de l’ONU. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a affirmé que la situation au nord du pays doit renforcer la détermination du Mali et de la communauté internationale en vue de faire échec au diktat que veulent imposer les forces terroristes et jihadistes. Ce qui requiert, à  l’en croire, la synergie des efforts et la mise à  la disposition des forces armées, des moyens conséquents capables d’apporter la riposte nécessaire. Abordant au passage les négociations d’Alger, le chef de la diplomatie malienne a tenu à  souligner que la fédération ou encore l’autonomie demandée par certains groupes armés n’est pas conforme aux engagements antérieurs comme la feuille de route. Il propose en revanche de revoir, tel que proposé par le gouvernement malien, la forme de gouvernance comme solution aux problèmes.

La MINUSMA rend hommage aux soldats nigériens

Une cérémonie a eu lieu ce mardi 7 octobre en hommage aux neuf soldats nigériens tués vendredi dernier dans l’embuscade entre Ansongo et Ménaka en présence des autorités et d’Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. Depuis son installation au Mali, la force onusienne paie un lourd tribut à  sa mission de stabilisation et de sécurisation des biens et personnes. Au moins une trentaine de casques bleus ont été victimes d’attaques, dont de nombreux tchadiens et maintenant des nigériens. Samedi 4 octobre, le Ministre de la défense nationale du Niger, M. Hamadou Karidjo, a fait le déplacement à  Gao et Menaka en compagnie du Représentant spécial Adjoint de la MINUSMA, M. Arnauld Akodjénou. L’objectif de cette visite auprès des éléments du contingent nigérien était d’apporter soutien et témoignages de sympathie après la mort ce vendredi, de neuf (9) de leurs compagnons d’armes. Arrivée à  Ménaka dans la matinée à  bord d’un hélicoptère de la MINUSMA, la délégation était accueillie par plus de 350 éléments du bataillon nigérien stationné dans la zone. Après avoir passé en revue les troupes, le ministre de la Défense nationale s’est adressé à  ses soldats : « nous sommes choqués, mais nous sommes déterminés à  poursuivre notre mission, celle d’accompagner le Mali sur le chemin de la consolidation de la paix ». Le mujao revendique l’attaque Son nom, Sultan Ould Bady, un islamiste malien réputé proche du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest(Mujao) revendique « au nom de tous les moudjahidines » la dernière attaque survenue dans le nord du Mali. Une embuscade durant laquelle, les neuf casques bleus nigériens de la Minusma ont perdu la vie après avoir été attaqués par des djihadistes en moto, un mode de déplacement très usité dans la région. D’après Ould Bady, « le gouvernement de Niamey « travaille avec les ennemis de l’islam », il fallait donc réagir face à  l’ingérence française dans la zone que revendique les djihadistes et autres forces rebelles en présence. Selon RFI, qui a joint l’homme au téléphone, d’autres attaques pourraient être perpétrées dans les jours à  venir. L’appel de Mara Face à  cette recrudescence de la violence au Nord du Mali, le Premier ministre malien Moussa Mara a appelé la mission des Nations Unies, qui compte en principe 12.000 hommes, à  déployer plus de forces dans le nord du pays. »Les soldats de la Minusma (…) doivent être en posture d’aller de l’avant pour identifier les foyers d’insécurité et les éliminer », a t-il affirmé. Mieux, le PM demande à  l’armée française d’envoyer des forces spéciales dans le nord du Mali, comme au début de l’opération Serval, « Aujourd’hui, chaque fois que nous avons des confrontations armées dans le nord du pays, paradoxalement cela correspond à  des pistes employées par les trafiquants pour le convoyage de la drogue. Donc nous avons l’impression qu’ils se battent plus pour la drogue que contre les terroristes. Il faut qu’ils se ressaisissent », a dit le Premier ministre malien.

Négociations d’Alger : la valse des prétendants

L’Azawad n’est décidément plus la chasse-gardée des mouvements armés invités à  la table des négociations à  Alger début septembre. Après le Gatia, une nouvelle mouvance a fait son apparition; A tord ou à  raison, ce dernier né des groupes qui revendiquent une appartenance à  l’Azawad, veut l’indépendance. Constitué de plusieurs membres de la communauté arabe, le MPSA « Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad » (MPSA) compte tout mettre en œuvre pour une participation à  la seconde phase des pourparlers d’Alger prévue le 1er septembre prochain. On a envie de leur dire qu’ils s’y prennent un peu tard et on pourrait leur imputer la volonté de saborder des négociations auxquelles ils ne sont certainement priés; Puisque dans le communiqué rendu public, ils réclament l’indépendance des régions septentrionales du Mali et menacent de recourir aux armes au cas o๠ils n’obtiendraient pas gain de cause par rapport à  ces deux revendications. Ce mouvement dont le chef Boubacar Sadek Ould Taleb a claqué la porte du MAA pour querelle de leadership, se serait ainsi aligné sur les velléités indépendantistes du MNLA, pour mieux tirer son épingle du jeu, quitte à  paraà®tre ridicule. La question qui se pose est de savoir qui se cache derrière ces manœuvres de dernière minute. Qui tire les ficelles ou fournit à  ces nouveaux mouvements les moyens de leurs ambitions irrecevables ? Doit-on y voir une main des djihadistes cachés dans la région, notamment celle d’Ancar Dine que dirige Iyad Ag Ghaly ? Cela lorsqu’on sait que le vieux renard du désert rêve d’être le tout puissant émir d’Aqmi dans la zone, il n’y a aucun pas ou alliance temporaire qu’il ne franchirait pour semer la zizanie au nord du Mali en attisant la tension sur le terrain pour troubler les négociations et jouer de son influence. Plus encore que les discussions qui auront lieu à  Alger, la réalité est tout autre dans ce nord o๠tout se confond et s’entremêle. Revendications autonomistes, sécessionnistes, indépendantistes, tandis que les uns, se réclament de l’unité nationale, il y a dans tout ce schmilblick, des populations civiles, à  qui le travail de reconstruction nationale est rendu plus ardu, sans oublier les menaces constantes sur les patrouilles de la Minusma, censés assurer la sécurité des biens et des personnes dans les trois régions du nord du Mali. Que faut-il concéder et comment réagir face à  l’autonomie réclamée, quant cette autonomie ne garantit en rien le développement des régions du nord, le retour de l’administration, des services sociaux de base. Les groupes armés qui réclament l’indépendance sont-ils en mesure de gérer ce Nord, o๠tout est à  faire. N’y a t-il pas un risque, si le Mali devait céder sur certaines de leurs revendications à  ce que la zone devienne une poudrière, plus encore qu’à  l’heure actuelle. Face à  tout cela, les autorités maliennes doivent rester fermes. Si l’on estime que le Mali va en position de faiblesse, en raison des évènements de Kidal, l’option du dialogue reste la panacée et face à  un voisin algérien, qui maà®trise mieux la complexité et la géopolitique du Nord du Mali, il faut un dialogue de fond qui prendra le temps nécessaire. La précipitation ne servirait à  rien face à  la nébuleuse rebelle.

Groupes armés : Vous avez dit Gatia ?

Gatia, C’’est le nom de ce nouveau groupe, dit d’autodéfense, et qui s’est adressé aux autorités maliennes il y a quelques jours, pour participer aux prochains pourparlers de Paix d’Alger, prévus pour début septembre. Opposé à  toute idée d’autonomie, le Gatia est composé de Touaregs de la tribu Imrads, se dit proche des autorités maliennes. Le groupe d’autodéfense, revendique même un millier d’hommes et veut plaider sa cause à  Alger. « Proches de Gamou » Proches du général Gamou, l’un des hauts gradés les plus célèbres de l’armée malienne, le Gatia, qui a pris les armes, affirme ne pas être en rébellion contre les autorités maliennes. Plutôt, expliquent-ils leur démarche, par la nécessité de se faire respecter par les autres groupes armés, qui font la pluie et le beau temps au Nord du Mali. « On est prêts à  faire la paix avec tous nos autres frères qui ne partagent pas la même vision que nous, pourvu qu’ils nous respectent et respectent notre point de vue », a déclaré l’un de leurs porte-paroles à  la presse. Le Gatia peut-il être considéré comme légitime pour participer aux négociations d’Alger ? Du côté de Bamako, pas de réaction à  la création du Gatia qui intervient après « le retrait des forces armées et de sécurité de la zone au nord de Gao. Nous sommes devenus des laissés pour compte », a exposé le porte-parole de ce nouveau groupe armé. Pour lui, « on ne peut pas être impliqués en tant que communauté tout court. Il fallait nécessairement avoir un groupe armé, comme tous les autres, afin de participer au processus de paix.» Malgré tout, les autorités maliennes ne doivent pas se laisser distraire par de nouveaux mouvements et mettre en péril le processus de négociations, quant on sait que des divergences demeurent déjà  au sein des groupes déjà  assis à  la table des négociations. L’inquiétude vient maintenant de possibles affrontements entre le Gatia et les autres mouvances rebelles.

Alphadi : «Obama a rendu hommage à l’Afrique »

Journaldumali.com : Alphadi, bonjour, quel regard jetez-vous sur le sommet US-Afrique qui vient de se tenir à  Washington ? Alphadi : Je crois qu’Obama a compris qu’un tel évènement pouvait donner une chance à  l’Afrique de grandir davantage et de se reconstruire. Il ne lui reste plus que deux ans et il était important qu’il montre aux africains que ses origines sont sur le continent. Ce sommet a également eu l’avantage de projeter aux africains la nécessité d’une unité forte autour des grands projets de développement du continent. Pour beaucoup, les Américains cherchent leur intérêt en Afrique, qu’en pensez-vous ? Et d’autres estiment qu’Obama devrait plus se rendre sur le continent ? Je pense qu’Obama en emmenant les leaders africains à  Washington a voulu leur montrer un certain respect. D’un autre côté, il est difficile pour les américains d’organiser une telle rencontre en Afrique vu la diversité des pays. Il y a aujourd’hui une forte diaspora africaine en Amérique, tout comme une forte communauté africaine-américaine, alors ces leaders sont aussi chez eux en Amérique. Les Etats-Unis ont compris que l’Afrique est un continent qui bouge, o๠il y a énormément de possibilités et de richesse. Les Américains ont besoin de nous pour faire du business et nous avons aussi besoin d’eux pour nous exporter à  l’étranger. Obama en organisant ce sommet a rendu hommage à  ce beau continent qu’est l’Afrique. l’évènement « Timbuktu Renaissance » a réuni les Maliens de Washington ? Quel est votre combat personnel sur cette question ? Vous savez je suis de Tombouctou. Et ce qui se passe là  bas me concerne. Je salue cette belle initiative qu’est «Timbuktu Renaissance ». D’ailleurs, je prépare moi-même un grand évènement en décembre à  Bamako. Nous allons réunir de grands artistes pour ramener la dignité et la paix au Mali. Il faut aujourd’hui redonner à  Tombouctou son lustre d’antan, emmener Tombouctou à  sa diaspora et en faire une vitrine du Mali à  l’extérieur. Renaissance oui, car Tombouctou doit être pour le Mali ce qu’est Marrakech pour le Maroc ou Agadez pour le Niger Que pensez-vous des négociations de paix avec les groupes armés du Nord ? Etes-vous optimiste ? Pour moi, la paix est fragile mais elle est possible. Si les discussions avancent bien, un accord de paix pourrait être signé d’ici Décembre. Nous prions beaucoup pour que cette paix soit durable et cela passe évidemment par le dialogue. Il faut également à  travers ces discussions, prendre en compte les préoccupations des populations du nord du Mali. l’unité et la réconciliation nationale sont des préalables à  cette paix et si les Maliens s’unissent autour de leur président, l’union, l’amour du Mali et la paix sont possibles. C’’est mon vœu le plus le cher pour le Mali.

Oumar KEITA : « Face au djihadisme, la présence de bases militaires occidentales est souhaitable »

Face à  l’ampleur du phénomène, une présence de bases militaires occidentales est souhaitable pour renforcer la coopération en matière de sécurité et de renseignement, pour construire des réponses régionales, continentales et internationales concertées et coordonnées. l’opération « Serval » a été vécue comme un soulagement par beaucoup de maliens. La situation de la région de Kidal, o๠il paraà®t compliqué de désarmer le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), est différente de celle de Tombouctou, Gao et Menaka, dont la libération n’a pas conduit à  une sécurisation totale de leur espace. Les derniers évènements le prouvent : une victoire militaire définitive est extrêmement difficile dans une guerre asymétrique. La lutte contre le terrorisme se joue au-delà  de la dimension militaire, sur les plans politique, social et économique. l’armée malienne seule n’est pas encore suffisamment restructurée et équipée pour contrer le retour des islamistes. La signature d’un accord de défense entre Bamako et Paris doit donner un cadre juridique à  la prolongation de sa présence militaire dans la zone sahélo-saharienne qui couvre une superficie d’environ 8 millions de km², soit75% du territoire malien. Cet accord de défense avec la France, permettra de réformer l’armée malienne. Ce n’est pas un accord de défense à  l’ancienne, comme on pouvait en produire la Françafrique, mais un accord de coopération, tout comme nous en avons en matière d’agriculture, d’éducation, de santé… Il n’y a rien de secret dans cet accord, dont la signature, initialement prévue le 25 mai, a été reportée en raison des récents événements. Les mouvements djihadistes chercheront toujours à  fragmenter les sociétés. Face à  ce projet de division, il faut fédérer les populations et refuser tout amalgame entre djihadisme et islam Face à  ce projet de division, il faut fédérer les populations, refuser tout amalgame entre djihadisme et islam et reprendre l’initiative politique pour résoudre par la voie du dialogue les conflictualités locales souvent instrumentalisées.

Baba Salah a mal à son Nord

Journaldumali.com : Qui est ce Baba Salah si salé ? Baba Salah : On peut se faire une idée du goût d’un plat à  son apparence, mais si Baba Salah parait aussi salé, C’’est que l’artiste musicien que je suis pense qu’il reste beaucoup à  faire. l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Malgré la célébrité nationale, je n’ai pas encore l’occasion ou l’opportunité de faire connaitre ma musique à  l’échelle internationale comme je le souhaite. J’ai commencé à  m’intéresser dès mon jeune âge à  la musique à  Gao qui m’a vu naà®tre et grandir. Parallèlement à  mes études, je dirigeais un orchestre avec des instruments bricolés par mes camarades d’enfance. Imitateur du guitariste, J’ai moi-même fabriqué ma première guitare dont les notes sortaient de ma bouche. De fil en aiguille, je me suis fait repérer par le guitariste de l’orchestre régional (le Songho௠Star) qui m’a intégré comme batteur et J’en ai profité pour avoir accès aux guitares et m’entrainer. Un jour à  la grande surprise de tous on m’entendit jouer de la guitare et J’ai été accepté comme second guitariste de la formation à  l’âge de quinze ans. Le D.E.F en poche, J’ai été orienté au lycée technique mais une fois à  Bamako, J’ai appris l’existence de l’Institut National des Arts et je n’ai pas hésité à  faire le concours pour apprendre la musique. J’y ai passé quatre ans pour décrocher mon diplôme. Journaldumali.com : Vous n’êtes pas « Djéli » (griot), alors comment avez-vous fait pour que votre famille accepte votre statut de musicien ? Dans ma famille, C’’est surtout mon père qui s’opposait à  ma passion mais sa grande croyance en Dieu en tant que musulman a plaidé en ma faveur, et il a fini par comprendre que l’homme suit son destin. Aujourd’hui, la famille est fière de moi et je suis comme une référence pour tous ces jeunes qui aiment faire de la musique. Journaldumali.com :Comment avez-vous vécu la crise en tant que fils du nord et en tant qu’artiste, vous avez dû annuler plusieurs contrats ? Ce qui s’est passé au nord et qui continue d’ailleurs n’a laissé aucun malien indifférent mais en tant que natif de Gao, J’avoue que cela m’a laissé un goût particulièrement amère. Un sentiment d’humiliation et d’impuissance qui nous a psychologiquement affectés et qui laisse dans nos C’œurs des blessures incurables. Je n’ai jamais été aussi atteint dans mon amour propre. C’’est une situation inadmissible. Nous nous remettons à  Dieu car la situation reste ambigà¼e. Journaldumali.com : La musique nourrit-elle son homme au Mali avec la piraterie ? La musique malienne a toujours été victime de la piraterie mais avec l’avènement des nouvelles technologies, le fléau a atteint des proportions incontrôlables. Le transfert des œuvres artistiques d’une façon illégale par les téléphones mobiles et les ordinateurs, a fini par décourager tous ceux qui à  l’époque tentaient de combattre la piraterie. Néanmoins, nous gardons espoir avec les spectacles comme les concerts, les galas et les prestations dans les cabarets, nous parvenons à  joindre les bouts. Nous avons parfois le soutien de nos fans. C’’est le moment de saluer et de féliciter le Bureau Malien des Droits d’Auteur qui n’a ménagé aucun effort pour trouver un accord avec les opérateurs de téléphonie mobile afin qu’il dégage chaque année un pourcentage d’argent à  donner aux artistes en guise de compensation. Journaldumali.com : Les maisons de production se raréfient et même des structures comme Seydoni ne parviennent plus à  faire les Tamani d’or, comment faà®tes-vous pour vous faire produire et rentabiliser cette production ? Baba Salah : La stratégie adoptée par la plupart des artistes consiste à  faire des singles et certains font de l’auto production même si ce n’est pas toujours rentable et je fais partie de ce lot. Journaldumali.com : Vous avez eu à  accompagner Oumou Sangaré pendant longtemps, comment appréciez-vous sa carrière ces dernières années et qu’est-ce qui fait la force de cette artiste ? Oumou Sangaré est une artiste très talentueuse mais C’’est surtout une battante. Sa beauté physique et vocale lui ont permis de se faire remarquer par de grandes maisons de disques comme World Circuit de Nick Gold et force est de reconnaitre le professionnalisme de la diva. J’ai travaillé avec elle pendant huit ans et je pense qu’elle se maintient toujours. Elle est constante tout en gérant plus de responsabilités. Pour moi, elle est la meilleure. Journaldumali.com : Avez-vous de bonnes relations avec les autres musiciens puisqu’il se dit que votre milieu est difficile et infesté de gens faux ? Il est vrai que le milieu est infesté mais je puis vous affirmer que de mes souvenirs d’artiste, je n’ai eu de problèmes avec aucun artiste. Je suis tout d’abord un mélomane. J’aime beaucoup écouter la musique des autres et J’aime beaucoup la musique malienne. Je travaille avec plein d’artistes sur leur album. Je respecte toutes les œuvres artistiques et je réponds présent à  tout artiste qui solliciterait ma collaboration. Ce que je déplore dans le milieu, C’’est ce coup de pouce qu’on attend en vain des ainés. Ils ne tendent pas toujours la perche aux jeunes. Journaldumali.com : Dà®tes-nous, qu’attendez-vous des nouvelles autorités surtout au plan culturel ? Je souhaite qu’elles impliquent de plus en plus des hommes de culture pour gérer le département de la culture et pourquoi pas dans d’autres domaines. Il faut donner les mêmes chances à  tous. Les autorités doivent revoir à  la hausse le budget alloué au département de la culture d’autant que le budget actuel est une goutte d’eau dans l’océan, compte tenu de la complexité et de l’ampleur de la culture. Il faut encourager les initiatives culturelles et la créativité. Journaldumali.com : Comment gérez-vous votre célébrité avec ces nombreuses femmes qui tournent autour des artistes ? l’artiste n’est rien sans les femmes autour cependant pour bien gérer sa célébrité il faut les avoir comme amies plutôt qu’amantes. On me dit timide mais je ne ma cache pas, je suis marié, J’ai des enfants et je suis heureux avec ma petite famille que J’aime plus que tout y compris la musique. Journaldumali.com : Salif Keita a déclaré dernièrement qu’il ne fera plus d’album, est-ce à  dire que se produire en concert, organiser des spectacles et contrôler les circuits de commercialisation sont devenus quasi impossibles au Mali ? Le plus souvent la musique est une passion avant d’être un boulot C’’est pourquoi il serait difficile pour un artiste d’arrêter la musique parce que ce n’est pas rentable. Si Salif a essayé C’’est déplorable mais je pense que comme feu Ali Farka Touré ce ne serait pas facile d’arrêter. Il faut trouver des alternatives d’autant que dans nos pays l’industrie musicale n’est pas fiable dans nos pays. Journaldumali.com : Le dernier mot de Baba ? Je formule des prières pour le Mali. Notre pays ne mérite pas ce qui lui arrive. Que Dieu bénisse le Mali.

Edito : dialogue malien, ne pas perdre le fil d’Ariane

Il s’en est fallu de peu pour que l’option du dialogue avec les groupes armés au Nord du Mali, ne tourne à  la bérézina complète pour le Mali après les tragiques évènements de Kidal et qui ont coûté la vie à  huit fonctionnaires maliens. Après la démission de Soumeylou Boubèye Maiga, ex ministre de la défense, qui demande l’ouverture d’une enquête parlementaire et cette autre démission du chef d’Etat Major des Armées, Mahamane Touré, les responsabilités sont partiellement assumées, mais pas totalement ; Le dialogue tant prôné par le Mali est désormais la seule voie officielle. Si les autorités s’activent pour faire passer le message aux quatre coins du monde(en témoigne la tournée européenne et américaine du ministre malien de la communication à  Paris, Bruxelles, New York et Washington) la semaine dernière et le passage d’Ibrahim Boubacar Keita vendredi au sommet de la CEDEAO à  Accra, il ne faut surtout pas perdre le fil du dialogue. Rétablir la confiance Modibo Keita, médiateur est donc celui qui tient le bout du fil. Et C’’est dans un labyrinthe pavé de bonnes intentions, qu’il s’engage. De retour de Ouagadougou, il y a rencontré certains groupes armés sous l’égide de Djibril Bassolé au moment o๠des voix autorisées s’élèvent pour clamer que ces négociations doivent se dérouler en sol malien. « Le processus de dialogue et de pourparlers inclusifs aura lieu, dans sa phase décisive, sur notre territoire au Mali. Nous souhaitons que l’administration puisse revenir à  Kidal le plus rapidement possible, dans un cadre à  convenir avec les groupes armés, avec la facilitation de la Minusma. Nous souhaitons évidemment que tous les prisonniers de l’armée malienne qui sont encore aujourd’hui aux mains de ces groupes armés puissent être libérés. C’est une mesure là  aussi de confiance. Nous sommes optimistes», a ainsi déclaré le Premier ministre Moussa Mara, dont le voyage a Kidal, le 17 Mai dernier n’aura pas été de tout repos ; Mais l’enjeu de ce dialogue est d’abord de réinstaurer la confiance entre les deux parties. C’’est donc toute la tâche qui revient au médiateur, qui envisage aussi d’autres voyages dans la sous-région. Sans doute en Algérie, qui avait proposé d’accueillir les négociations o๠en Mauritanie, o๠s’était tenue la réunion de lancement du G5 du Sahel. Une organisation destinée à  coordonner et à  mettre en synergie les efforts pour la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Autant dire que la tâche de Modibo Keita requiert patience et de subtilité. Du reste, le Maroc , un temps courtisé par les responsables du MNLA pourrait aussi faire partie du jeu. Un diplomate de l’Union Africaine, confiait, que plus il y avait de voix au dialogue, mieux ce serait. Soit, il faut pourtant donner à  chacun ses prérogatives, instaurer la confiance entre Bamako et les groupes armés rebelles. C’’est là  tout l’enjeu de cette reprise timide du dialogue, à  condition ne pas perdre le fil d’Ariane…

Cessez-le feu : Un accord, des inquiétudes

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi l’exploit, vendredi dernier d’obtenir un cessez- le feu entre le Mali et les groupes armées que sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Pour la circonstance il était accompagné par Bert Koenders, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. Ce cessez-le-feu permettra dans l’immédiat de mettre un terme aux hostilités et dégage désormais la voie au dialogue et aux négociations. Une option prônée par les autorités maliennes. Et C’’est à  juste titre que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a trouvé les mots justes pour dire tout le bien qu’il pense de son homologue mauritanien pour son haut fait d’arme. Cessez-le-feu, oui mais… Si le cessez-le feu a pu faire taire les coups de feu, il suscite cependant des interrogations. Le président du Burkina Blaise Compaoré a-t-il définitivement perdu la main dans la médiation de la crise malienne ? Sans donner une réponse claire à  cette question, le cessez-le feu consacre du coup l’entrée triomphale du président Mohamed Abdel Aziz dans la médiation de la crise malienne. En plus du Burkina Faso de Blaise Compaoré et de l’Algérie de Bouteflika, il faut désormais compter avec la Mauritanie d’Abdel Aziz à  compter de ce vendredi 23 mai 2014. Ce cessez-le feu arraché au bout de quelques heures par le président en exercice de l’Union africaine est d’autant plus surprenant que l’homme n’était pas en odeur de sainteté avec le Mali il y a peu. En effet, en plus des relations exécrables entre le président mauritanien et l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, la Mauritanie a souvent été critiquée pour avoir hébergé des responsables du MNLA. Ould Abdel Aziz a-t-il exploité de son influence et de sa proximité avec ceux-ci pour arracher ce cessez-le feu en un temps record ? Et cela en se rendant à  Kidal lorsqu’on sait les conditions de sécurité sur place ? Le cessez-le feu du week-end dernier aboutira t-il au respect de l’intégrité territoriale du Mali, donc la libération par les groupes armés des zones sous leur contrôle ? C’’est en tout cas le seul avantage qui puisse en découler pour les autorités maliennes. Pour le moment C’’est loin d’être l’avis des groupes armés. Du moins si l’on en croit les propos d’un de leurs responsables sur les ondes d’une radio internationale, affirmant que le cessez-le feu ne signifie nullement la libération des zones conquises. Chaque partie ajoutait-il même, devait conserver ses positions. Ce qui serait une entorse aux Accords de Ouagadougou qui reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali. Faut-il croire à  ce cessez-le feu qui n’a enregistré la présence d’aucun officiel malien ? Beaucoup en doutent au regard des multiples revirements antérieurs des groupes armés qui ont du mal à  se soumettre à  l’autorité malienne.

Nord Mali : l’armée se réorganise

Les autorités maliennes communiquent comme elles peuvent sur la situation à  Kidal. Mais après le fiasco de l’opération ratée du 21 Mai, l’heure n’est plus aux soupçons, ni à  la spéculation, mais plutôt à  la réorganisation des troupes maliennes sur le terrain. Après l’accord de cessez-le-feu signé entre le Mali( par la main de Mohamed Ould Abdel Aziz) et trois groupes armés, MAA, HCUA et MNLA, il faut désormais tenter de préserver l’accalmie sur Kidal et environs. Malgré le cessez-le-feu, des affrontements auraient eu lieu entre faction rebelles, ont prévenu les casques bleus de l’ONU. Ces nouveaux affrontements, dont le bilan n’est pas encore connu, ont, selon des sources concordantes, opposé deux factions rivales du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), l’un des trois principaux groupes rebelles du Nord. Ils auraient également impliqué des éléments de la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) venus en renfort à  l’une des deux factions. Selon le dernier point du ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, il y a eu une cinquantaine de soldats tombés dans l’assaut de mercredi dernier. En outre, révèle le CICR, 32 militaires maliens seraient détenus par le HCUA et 18 par le MNLA, loin des chiffres propagandistes annoncés par le groupe rebelle, jeudi dernier. l’armée en redéploiement Selon le dernier point du ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, il y a eu une cinquantaine de soldats tombés dans l’assaut de mercredi dernier. En outre, révèle le CICR, 32 militaires maliens seraient détenus par le HCUA et 18 par le MNLA, loin des chiffres propagandistes annoncés par le groupe rebelle, jeudi dernier. Côté réorganisation de l’armée malienne, le ministre donne les précisions suivantes : « A part Kidal, nous sommes sur l’ensemble de nos positions dans la région de Kidal, à  savoir Tessalit, Aguelhoc, et puis dans la région de Gao: à  Ménaka, Ansongo, Almoustarat. Concernant Anéfis dont nos troupes s’étaient retirées pour se réorganiser, nous sommes en phase de redéploiement, a-t-il affirmé. Nous avons redéployé et renforcé notre position vers Ansongo, avec la possibilité de soutenir davantage Ménaka, o๠nous cohabitons – un peu comme c’était le cas à  Kidal avant le 17 mai – avec les groupes armés affiliés au MNLA puis aux autres groupes, (…) nous essayons de faire en sorte qu’il n’y ait pas de contagion, a-t-il poursuivi, sans identifier les autres groupes. Il reste que le Mali avec le concours des forces de Serval tente de garder une main sur une bonne partie de la région Nord. En outre, la Minusma a multiplié les patrouilles depuis ce week-end, avec des moyens aériens ( hélicoptères apaches) pour surveiller la zone et éviter une nouvelle détérioration de la situation sur le terrain.

Mobilisation pour l’armée: l’élan ne faiblit pas !

Une grande marche de soutien aux autorités et aux forces armées du Mali a eu lieu ce samedi 24 Mai. Organisée à  l’initiative des partis politiques de la majorité et des organisations de la société civile, la marche a regroupé autour des députés ministres et beaucoup d’autres politiques, des centaines de Maliens venus exprimer leur soutien indéfectibles aux soldats après les événements de Kidal du 21 Mai. La marche a commencé à  la place de la liberté, pour se terminer au monument de l’indépendance o๠les manifestants ont été rejoints par le Premier ministre Moussa Mara. Au nom des partis de la majorité présidentielle, Bakary Sangaré dit Blaise de la Convention démocrate sociale (CDS Mogotiguiya) a exprimé le soutien de la mouvance au président de la République et au gouvernement. La majorité présidentielle, a déclaré Blaise, recommande de privilégier le dialogue et la négociation tout come elle renouvelle son attachement à  l’incontournable coopération avec la Minusma et la France à  travers la force Serval. Après avoir appelé les Maliens à  mettre le pays au dessus de tous les clivages, il a remis, au nom des partis politiques, une déclaration au Premier ministre, Moussa Mara. Une déclaration qui traduit clairement le soutien sans faille de la majorité aux autorités de la République La marche a été marquée par la présence de l’ancien ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement sous Alpha Oumar Konaré Bakary Konimba Traoré dit Bakary Pionnier, qui est venu dans un fauteuil roulant. Bakary Konimba Traoré a souligné la nécessité pour les Maliens de rester derrière les autorités afin d’éviter d’autres problèmes préjudiciables au pays. Le Premier ministre Moussa Mara a remercié les manifestants pour la mobilisation patriotique avant de leur préciser l’option privilégiée par les autorités maliennes, à  savoir le dialogue et la négociation. Le chef du gouvernement a aussi indiqué que les militaires maliens sont en train de reprendre les positions au nord sous les vivats des manifestants surexcités.

« Je suis kidalois » : un plaidoyer civil pour la paix au Nord Mali

Journaldumali.com : Parlez-nous du mouvement  » je suis kidalois »? Alioune Ifra Ndiaye : Je dirais plutôt un plaidoyer. Nous plaidons pour le fait citoyen. Qui dit citoyen dit participation aux actions publiques. Nous estimons que la crise de notre pays est en grande partie une crise de la citoyenneté. Depuis 1992, nous avons souverainement choisi, par la conférence nationale, la démocratie comme modèle de société. Elle est en construction. Malgré tout, elle nous permet aujourd’hui, quelles que soient nos frustrations et nos revendications légitimes, de développer notre énergie dans le cadre de la République pour imaginer et construire un Mali plus harmonieux, plus moderne, doté d’organisations institutionnelles représentant mieux l’intérêt général, qui pourront refondre de façon durable notre démocratie et notre concorde. C’’est le citoyen qui doit être actif et défendre de façon permanente ces valeurs qui permettent un Mali harmonieux dans sa diversité, uni et indivisible. D’o๠notre concept « Je suis kidalois ». Etre kidalois veut dire aussi citoyen malien acceptant de mettre ses revendications légitimes dans un cadre républicain. Personnellement, je vis une frustration permanente dans mes activités professionnelles à  cause des dysfonctionnements de nos instruments institutionnels qui doivent normalement être les garants de l’intérêt général. Mais je me bats, comme beaucoup de maliens, dans un cadre républicain, pour faire évoluer ces dysfonctionnements. Vous avez organisé une manifestation ce vendredi, en quoi consiste le plaidoyer ? Notre plaidoyer se limitait au monde virtuel. Nous avons décidé de lancer ce vendredi sa popularisation en faisant la promotion de son symbole. La couleur jaune. La couleur jaune dans le drapeau malien constitue la richesse : matières premières, créativité, diversité culturelle et autres espaces générateurs de biens. Qui dit richesse, dit PAIX. La couleur jaune fait également le lien entre les deux autres couleurs du drapeau malien : le vert et le rouge. C’’est la couleur qui rassemble. Nous demandons à  tous les citoyens maliens de manifester leur appartenance à  la République démocratique, unie, laà¯que et indivisible du Mali en arborant un signe distinctif jaune. à‡a peut être un foulard, un pin’s, un tee-shirt, une chemise, une robe, un drapeau sur un engin motorisé, un drapeau devant une maison, une boutique ou un bureau, etC’… Cette action permet aux citoyens d’être actifs pour la cause Mali en vaquant normalement à  leurs activités. Journaldumali.com : Pour l’option, c’est le dialogue ou la guerre pour régler la question du nord ? Si nous arrivons à  reprogrammer le logiciel de la citoyenneté, nous n’avons pas besoin de guerre pour régler la question du Nord. Comme nous aurions évité les malheureux événements de mars 2012 pour régler un problème politique. Par ailleurs, à  quoi sert un dialogue si de part et d’autre chacun reste animé par l’esprit de la Banyengoya? (égoisme). Je le répète. La crise que nous traversons, est essentiellement une crise de la citoyenneté. C’’est une prise en charge sur cette question de notre corps social qui nous permettra de construire durablement notre concorde. Les Bamanan disent « Bèn kaadi ». Le Bèn, la concorde, est la matrice de la bonne gouvernance et de tout développement harmonieux et durable. Vous verrez que l’esprit de Nyengoya(égoisme) très majoritaire aujourd’hui dans notre pays, cèdera la place très vite à  l’esprit de la Badenya. C’’est tout le sens de notre plaidoyer « je suis kidalois »

Oumou Sall Seck : « Kidal, le chemin sera long et semé d’embûches »

Aujourd’hui, je vous livre ma modeste opinion, suite aux événements dramatiques et sanglants qui se sont déroulés le 17 mai 2014, dans le cadre de la venue à  Kidal du Premier Ministre, Moussa Mara. Tout d’abord, je salue l’engagement et la détermination du Chef de Gouvernement, qui, courageusement, n’a pas hésité à  faire atterrir son avion sur la piste de Kidal, dans les pires conditions de sécurité et d’incertitude. Je le félicite pour cette audace qui lui a permis de constater ce qui se passe exactement à  Kidal, d’aller à  la rencontre des partenaires militaires, d’analyser la situation, de tirer la leçon de ce qui s’impose face à  la réalité de Kidal. Ce contact direct avec le terrain, aussi violent soit-il, lui permettra de prendre des décisions qui contribueront à  apaiser le climat belliqueux qui règne dans la ville. Sa venue lui a aussi permis de découvrir, et avec lui les Maliens et le monde entier, que tous ceux qui se disaient représentants de la population et décideurs ne le sont pas. Il est temps que le Premier Ministre tienne compte des réalités qui convergent vers des pistes conduisant, rapidement, efficacement et en toute transparence, vers un début de négociations pour retrouver la paix et la souveraineté de l’à‰tat sur l’ensemble du territoire. Les Forces armées maliennes doivent être repositionnées sur Kidal et disposer d’installation et d’équipements dignes de ce nom. Son encadrement doit être confié à  des officiers de terrain, au comportement irréprochable, tel que Keba Sangaré. Quant au Général Gamou, aussi compétent et respectable soit-il, je suis convaincue que tant qu’il sera présent à  Gao ou à  Kidal, il n’y aura pas de paix possible et qu’il devrait être plutôt muté sur Tombouctou. Il parait indispensable de mettre en place, pour la région de Kidal un conseil de la paix composé de personnes ressources incontournables pour leur connaissance des spécificités et de l’Histoire du Cercle de Kidal, afin de contribuer à  la stabilité et à  la « réintégration » totale de cette 8e région. Le problème ne se réglera ni dans la violence, ni dans la répression, mais dans la concertation et la réflexion avec patience et sérénité. Le chemin sera long et semé d’embûches. Le retour de la stabilité de notre Mali, du développement pour l’ensemble de nos régions et d’une vie meilleure pour nos populations, au travers de la réconciliation nationale, est un enjeu qui vaut quelques concessions de part et d’autre. (Oumou Sall Seck)

Situation à Kidal : qu’en pensent nos concitoyens ?

Adame Diakité, fonctionnaire retraitée « Moussa Mara a bien fait d’aller à  Kidal, car à  chaque fois, on nous faisait comprendre qu’il y avait une accalmie à  Kidal et voici que cette visite a fait tomber les masques. Kidal faisant partie du Mali, on ne peut empêcher les Maliens de s’y rendre, à  plus forte raison les membres du gouvernement. Il faut trouver un terrain d’entente ». Diarra Kadiatou Dembélé, stagiaire à  Orange Mali « Kidal à  l’instar de tout les régions du Mali fait partie du Mali, et il ne peut être interdit à  qui que ce soit d’y aller. Moussa Mara a bien fait de s’y rendre, car Kidal appartiendra toujours au Mali. La guerre s’il le faut on la fera ». Ayouba Diarra, étudiant en communication « Cette visite à  Kidal restera symbolique. Le PM a osé faire face aux MNLA en réaffirmant l’unité indivisible du Mali. Les actes perpétrés à  Kidal montrent que les groupes armés n’ont pas respecté les accords, donc il faut opter pour la violence ». Souleymane Traoré, gérant de cybercafé « La visite du Premier Ministre Moussa Mara a aussi permis aux Maliens et au monde entier de comprendre ce qui se passe sur le terrain. C’est un succès de Mara, dont la cote de popularité a grimpé, face à  son prédécesseur.

Rivalités de clocher : quand les foras opposent Nord et Sud

C’’est au moment même o๠notre pays tente de se remettre des affres de l’occupation anarchique d’une immense partie de son territoire, au prix de tous les sacrifices, que certains de ses fils, devant pourtant servir d’exemples aux jeunes générations, se trouvent hélas aujourd’hui encore abonnés à  une campagne de régionalisme. De l’intox pure et dure qui n’a d’autre dessein que de rendre la cohabitation séculaire caduque entre Maliens de tous les horizons. Une promiscuité qui fait partie des valeurs fondamentales, à  nous léguées par nos ascendants, a-t-on appris de personnes ressources, et sur qui le Mali peut encore compter. Comme si le ciel s’écroulait sur nos têtes, les jeunes ont été désagréablement surpris à  l’idée que certaines de ces individus censés avoir une dose de sagesse, par le poids de l’âge, sont malheureusement en train de perdre le nord. Des hommes haut-perchés dans nos institutions et qui n’ont d’exercice favori, que d’attiser le feu qui couve déjà  sous la cendre, à  cause de leur déviation. En effet, il reste entendu que par respect pour la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie l’avènement de la démocratie, nul ne doit avoir une dent contre la liberté d’opinion, la création d’associations…Mais au stade actuel des choses, le Mali a surtout besoin d’idées et d’initiatives qui peuvent le sortir de la léthargie et non des pensées anachroniques à  régression. Cela dit, la création de Foras est une très belle chose. Mais le créer pour opposer le nord au sud, est vraiment assimilable à  une farce, à  notre sens. Une sale besogne qui n’a d’autre finalité que de céder à  la tentation de la haine. Or, la haine est un fantasme, C’’est un enfermement, C’’est une intolérance. Bref, C’’est un fantasme qui conduit au fanatisme. Alors jeunes du Mali, pour tout l’or du monde, ne nous coupons pas de ce qui nous unit, ne nous amputons pas d’une part de nous-mêmes, celle de la bonne cohabitation, gage de paix et de concorde. Pour ne pas se laisser endoctriner par des idées obscurantistes, J’appelle mes camarades jeunes du Mali et de sa diaspora à  ne pas tout simplement prendre part à  ces rivalités de clocher. Ne nous laissons pas, voler notre avenir par ceux qui ne savent opposer à  l’intolérance que l’intolérance, le racisme au racisme, le communautarisme au communautarisme. Pour ce faire, nous devons croire, dur comme fer, que le Mali n’est pas voué à  un destin qui serait fatalement tragique et que partout au Mali, il ne saurait y avoir d’autre but que la paix et la cohésion sociale entre tous les fils et filles du Mali pour que s’amorce pour notre pays le vrai développement. A tous, ne composons jamais avec ceux qui tiennent des discours sur le régionalisme et l’ethnie car dans l’histoire de notre continent, les discours sur le régionalisme et l’ethnie nous ont causé assez de tort. Ce sont des discours qui pervertissent et détruisent. Le beau et le vrai combat de notre pays, C’’est celui de l’unité et de la paix. Portons désormais et pour toujours cet idéal et cette volonté. C’’est la seule solution qui vaille pour construire le Mali de nos rêves. Mohamed Salia TOURE, Président du CNJ-Mali

Nord Mali: mort d’un sous-officier français

Un sous-officier français a été tué la nuit dernière lors d’une opération dans le nord du Mali. C’est la Présidence française qui a annoncé la nouvelle en disant, « toute la tristesse du Président Hollande » face à  cette huitième perte dans les rangs de la Force Serval, déployée au mali depuis le 11 janvier 2013. Le militaire appartenait au 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi. L’information a été confirmée par le ministre de la Défense. «Un soldat français de la Légion étrangère est mort cette nuit au Mali», a affirmé Jean-Yves Le Drian. Il a été victime d’«un engin explosif improvisé», a-t-il précisé. François Hollande a, «en ce jour de commémoration de la victoire du 8 mai 1945», renouvelé sa «totale confiance» aux forces françaises engagées dans la lutte «contre les groupes armés terroristes». Fin prochaine de l’opération Serval Le ministre de la Défense français a indiqué ce matin à  des journalistes que la « phase de guerre frontale contre les groupes jihadistes » touchait à  sa fin. « Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme », a expliqué Jean-Yves Le Drian, précisant que 1 000 soldats français allaient être concentrés près de la ville de Gao et 3 000 autres sur la « bande sahélo-saharienne ». Selon le ministre, « il restait au Nord la volonté d’un certain nombre de groupes de jihadistes de se reconstituer. Ils sont beaucoup moins nombreux mais ils n’ont rien à  perdre, ils laissent leur vie et donc il faut lutter de manière extrêmement précise contre toute forme de regroupement, de recrudescence des groupes jihadistes dans cette partie du Mali ». Désormais, « les forces des Nations unies sont là  et l’armée malienne se reconstitue », a-t-il souligné, précisant : « Notre rôle à  nous est de poursuivre le contre-terrorisme au Nord-Mali, au nord du Niger, au Tchad. » « Nous sommes en train de réorganiser notre dispositif pour que 3 000 militaires française soient dans cette zone », a dit le ministre, évoquant le Nord du Mali, qui est selon lui « une zone de danger, de trafics en tout genre et là , nous resterons le temps qu’il faudra, il n’y a pas de date limite. »

Un huitième soldat français tué au Mali

Un sous-officier français a été tué en opération dans le nord du Mali dans la nuit, indique l’Elysée, jeudi 8 mai. La mort de ce sous-officier du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi porte à  huit le nombre de pertes françaises au Mali depuis le début des opérations. « Le chef de l’Etat exprime son grand respect pour le sacrifice de ce légionnaire français », peut-on lire dans un communiqué de l’Elysée. Il exprime sa « totale confiance » aux forces françaises engagées dans la lutte « contre les groupes armés terroristes ». Le véhicule du soldat tué a percuté un « engin explosif improvisé » placé par un groupe djihadiste, a précisé sur BFM-TV et RMC le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. La situation s’est stabilisée dans le sud du Mali mais des groupes islamistes sont toujours actifs dans le Nord, a-t-il expliqué. « Il est mort pour la liberté du Mali, la sécurité du Mali, mais aussi pour la liberté, la sécurité de l’Europe et de la France », a-t-il dit. « FIN DE LA PHASE DE GUERRE FRONTALE » Jean-Yves Le Drian a indiqué que l’opération Serval au Mali était « en train de se terminer dans sa phase de guerre frontale contre les groupes djihadistes ». « Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme », a expliqué le ministre, précisant que 1 000 soldats français allaient être concentrés près de Gao et 3 000 autres sur la « bande sahélo-saharienne ». La France est intervenue militairement en janvier 2013 aux côtés des forces maliennes pour déloger les combattants islamistes qui contrôlaient alors les deux tiers du pays et menaçaient la capitale, Bamako.

Quand Mara ira à Kidal…

La partie n’est pas de tout repos pour le nouveau premier ministre Moussa Mara. Après la présentation et l’adoption la semaine dernière de sa Déclaration de politique générale(GPG), le premier ministre a multiplié les rencontres pour procéder à  l’exégèse de ce qu’on pourrait appeler le viatique de son séjour à  la Primature. Revoilà  Moussa Mara ce début de week-end. Hier lundi mai 2014, il était l’invité de l’émission Grand Dialogue du Studio Tamani. Face aux journalistes, le successeur de Oumar Tatam Ly a eu l’occasion de revenir sur les grandes lignes de son grand oral devant les députés. Comme devant les représentants du peuple le vendredi dernier, C’’est un Moussa Mara, calme et flegmatique, qui a disserté sur les mesures urgentes à  mettre en œuvre par son gouvernement. Au nombre de celles-ci, figure la hausse « remarquée », dans les tout prochains jours, des agents de l’Etat. De quoi faire bondir de joie ces sous-payés de la sous -région qui piaffaient d’impatience. Les fonctionnaires percevront-ils enfin un vrai salaire au lieu d’un perdiem comme aimaient à  dire les Maliens qui ont le sens de l’humour ? En route pour Kidal Pour rester en phase avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a décrété 2014 année de la lutte contre la corruption, l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako a annoncé l’accélération de la lutte contre la corruption, cette gangrène de l’Administration malienne. Autre révélation faite par M. Mara au Studio Tamani, C’’est le voyage qu’il compte entreprendre dans la région de Kidal dans le courant de ce mois de mai. Toujours sous le contrôle des rebelles touaregs, Kidal continue d’échapper à  l’exercice de la souveraineté du Mali. Les Maliens se rappellent le pied de nez fait à  l’ancien premier ministre, Oumar Tatam Ly, contraint d’annuler in extremis sa visite à  Kidal par les rebelles qui ont envahis le tarmac de l’aéroport. l’incident malheureux, du mois de novembre 2013, avait suscité un tollé général dans le pays. Pis, il avait contribué à  crisper les relations entre le Mali et la communauté internationale à  travers la Minusma avant de connaitre un dégel ces derniers temps. La prochaine visite de Moussa Mara permettra sans doute de savoir si les lignes ont bougé ou pas.