Mali: des combats auraient opposé le MNLA au Mujao dans le Nord

Selon diverses sources au sein du MNLA, le groupe rebelle touareg, ces combats se seraient en fait déroulés en deux temps. Avant-hier, voire un peu avant, et hier, jusqu’à  midi environ. Tout aurait commencé lorsqu’une patrouille du MNLA serait tombée, par hasard, sur un convoi du Mujao. Les combats auraient alors commencé. Bilan final donné par le MNLA : deux à  quatre morts et trois blessés du côté des rebelles touaregs ; six ou sept morts et au moins neuf prisonniers du côté des islamistes. L’armée malienne dit n’avoir aucun détail Ces prisonniers, détenus donc par le MNLA, seraient de nationalité malienne, « des Arabes et des Touaregs de l’Azawad », selon les termes du MNLA, mais aussi de nationalité algérienne. l’armée malienne assure n’avoir aucun détail. Du côté de la force française Serval et de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, on affirme disposer d’informations similaires, mais sans être en mesure de les confirmer. Des casques bleus pourraient être rapidement déployés sur le terrain. Trafiquants de drogue Plus étrange : plusieurs sources onusiennes, civiles à  Bamako mais aussi militaires, des haut-gradés en poste dans la région de Gao, affirment que d’autres affrontements ont également eu lieu sur un autre théâtre très éloigné. Ces combats auraient cette fois eu lieu dans la région de Kidal, plus précisément du côté de Tessalit. Les sources militaires de la Minusma parlent ici de l’implication de trafiquants de drogue. Des données qui circulent déjà  en tous sens, mais que personne n’est en mesure de confirmer. Personne du côté du MNLA n’évoque d’ailleurs ce second théâtre. Autant dire qu’il s’agit pour le moment davantage de rumeurs insistantes que d’informations recoupées, les heures qui viennent devraient permettre d’y voir plus clair.

Dialogue inclusif: Modibo Kéita sera le négociateur

Le Président de la République avait annoncé, il y a un semaine, le choix d' »une personnalité dont le sens de l’Etat et de la Patrie, la probité et le courage politique sont de notoriété avérée, la lourde charge de conduire, sous mon autorité directe, les pourparlers, avec les groupes en rébellion certes, mais aussi, comme le stipule l’article 21 de l’Accord de Ouagadougou, avec l’ensemble des communautés du Nord, pour obtenir une paix durable conforme aux intérêts et aspiration de notre peuple(…) ». Chose promise, chose due, pourrait-on dire. Le nom de cette personnalité est connu depuis hier mercredi 22 avril 2014 : il s’agit de Modibo Kéita, un grand commis de l’Etat. Le conseil des ministres d’hier a été informé de sa nomination par le président de la République en qualité de Haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien. Premier Ministre de mars à  juin 2002 Ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du général président Moussa Traoré, C’’est ce vieux briscard de la vie politique et sociale du Mali qui a finalement répondu aux traits du portrait-robot dressé la semaine dernière par le président de la République pour driver les négociations au nord. En tout cas sa riche connaissance du pays pourrait bien plaider en sa faveur. l’éphémère premier ministre, de mars à  juin 2002, de Alpha Oumar Konaré après avoir été secrétaire général de la Présidence, n’est pas à  son coup d’essai dans la gestion des grands chantiers du pays. Ainsi en 2008 il fut nommé en qualité de président de la commission préparatoire des Etats généraux sur la corruption au Mali. l’homme jouit auprès de ses compatriotes du sens élevé de la patrie et est caricaturé comme un bourreau de travail avec une intégrité morale appréciable. On se souveint qu’après sa nomination comme Premier ministre par le président Alpha Oumar Konaré en 2002, Modibo Kéita faisait sa déclaration de biens adressée au président de la Cour suprême. Une première dans l’histoire du Mali, qu’il réitérera d’ailleurs en quittant son poste. Ces qualités d’honnêteté, de proité et de rigueur envers lui-même et les autres suffiront-elles à  notre sexagénaire pour réussir le pari du dialogue inclusif inter-malien ? C’’est tout le malheur qu’on lui souhaite.

Pour un leadership malien du dialogue au nord

Il y a dans cette affaire beaucoup d’enjeux. La stabilité du Nord Mali en proie à  une certaine insécurité et le retour complet de l’autorité d’Etat et de l’administration dans le septentrion malien. Même si la bonne nouvelle de la libération des cinq humanitaires enlevés par le Mujao, vient donner une petite note d’espoir, il reste que le Mali fait face à  des groupes armés aux velléités diverses et variées. En tête le MNLA, qui tantôt avance d’un pas, puis recule de deux et se scinde au passage avec un leadership éclaté désormais. En clair, le mouvement cherche à  gagner du temps, en jouant sur la communication et une diplomatie tous azimuts, qui consiste à  courtiser toutes sortes de médiateurs possibles. De San Egidio à  la Russie. Incohérent ! Quand les autorités maliennes cherchent justement la cohérence dans les pourparlers inclusifs avec les groupes armés. Un travail est déjà  entrepris par divers acteurs et partis au dialogue. Des discussions portant sur le cantonnement ont eu lieu récemment sous l’égide de la Minusma pour étaler une feuille de route qui doit précéder un désarmement, en vertu des accords de Ouagadougou. Mais ces accords ont-ils encore force et loi ? Aussi la désignation d’une personnalité est une initiative des autorités maliennes. Une personnalité dont le sens de l’Etat et de la patrie, la probité et le courage politique sont de notoriété avérée », a indiqué le chef de l’Etat lors du premier conseil de ministres de son nouveau gouvernement, le 16 avril et dont l’annonce a ensuite été faite par le ministre porte parole du gouvernement Mahamane Baby. Toujours selon IBK, la personnalité qui sera nommée aura la « lourde charge » de conduire des discussions avec les groupes rebelles, mais aussi avec l’ensemble des communautés du nord du pays. Cette nomination répond d’une certaine façon à  une volonté du Mali de prendre le taureau par les cornes, alors que C’’est toujours la communauté internationale qui mettait la pression, et s’y ajoute, l’audience entre le président et les membres de cette communauté internationale, quant à  la suite du dialogue. Une chose est sûre, le Mali doit prendre le leadership du dialogue au Nord.

Nord Mali : nouvelle rencontre entre les belligérants en Algérie

Alors que le Maroc a décidé de s’investir dans la quête d’une solution durable à  la crise au nord du Mali, l’Algérie n’entend pas se retrouver hors du processus. Les différents mouvements en conflit dans la zone depuis 2012 vont s’y retrouver autour d’une même table dans une tentative de parvenir à  une solution durable à  la crise qui secoue ce pays du Sahel. Selon une source algérienne, il s’agit du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), coté rebelles et du mouvement Ganda Koi (maà®tres de la terre), coté pro-gouvernemental. Moulay Ben Ammar al-Hassani, un notable et médiateur issu de la région d’Adrar (1.430 km au sud d’Alger), a précisé que ce round des négociations aura lieu dans la ville de Bordj Badji Mokhtar, dans l’extrême sud algérien, en attendant d’entamer un nouveau cycle de négociations de paix dans la capitale algérienne. L’Algérie qui est considérée par la communauté internationale comme étant un élément clé dans la résolution du conflit malien a par le passé accueilli les différentes factions et tenter de trouver une solution à  la crise politique de son voisin du sud. Pour une solution satisfaisante pour toutes les parties, Moulay Ben Ammar al-Hassani a révélé que l’Algérie proposera aux différents antagonistes, dont le gouvernement malien, l’installation de camps pour protéger les combattants des mouvements armés, la proclamation d’une amnistie par le gouvernement au profit des combattants touaregs, ainsi que l’organisation d’un référendum dans la région Azawad pour l’autonomie de la région du Nord Mali.

Edito : Un 8 Mars pour la justice et la réconciliation

A Tombouctou, ce week-end, une cérémonie doit avoir lieu pour célébrer le 8 Mars de celles qui ont passé une année difficile, car après la libération, vient la reconstruction et la justice. Nombreuses sont ces femmes déplacées, réfugiées et pour certaines retournées depuis peu dans leurs villes d’origines, à  devoir retrouver le chemin de l’espérance, et d’une vie normale en somme. Pour cette ressortissante de Kidal, la sécurité et la paix sont l’enjeu principal :  » Je ne souhaite qu’une chose, c’est que l’Etat nous donne les moyens de vivre normalement ». Autrement dit, Zaliatou espère un retour fort de l’administration à  Kidal o๠règne encore une grande insécurité. Interrogé en marge d’une rencontre qu’organisait l’association AFLED, à  la Maison de la femme de Bamako, Wallett Alkacem, qui représente ces femmes de Kidal, parle elle d’implication, celles de ses sœurs dans la reconstruction du tissu social, détruit par des mois d’occupation. Sur le plan juridique, il y a aussi tout un travail à  faire pour que ces femmes puissent connaà®tre leurs droits et les assument, celui notamment de poursuivre et de traduire en justice leurs bourreaux. La Charte africaine des Droits de l’homme est un instrument international qui leur permet de solliciter ce droit. La liste des violences est longue, des humiliations subies, sans compter la perte de leur activité économique et de leur autonomie financière, pour ces femmes, le défi est de taille. La Maire de Goundam, Oumou Sall Seck, a elle déjà  entamé le travail avec les femmes de sa commune, dont les activités et la maison multifonctionnelle, avaient été totalement détruits par les hommes du Mujao. « Elles étaient des acteurs économiques mais la précarité les rend plus vulnérables. Il y a nécessité de s’intéresser à  la vie économique des femmes, pour les aider à  se réinstaller au Nord », a déclaré Najat Vallaud Belkacem, ministre française des Droits de la femme, qui était en visite dans notre pays. Ce 8 mars, sera surtout, l’occasion de témoigner, de formuler des doléances pour qu’avance, le processus de réconciliation, mais aussi de vérité et de justice. Un travail qui doit d’abord débuter entre frères et sœurs du nord et poursuivi par la commission Vérité et Justice. Sur le terrain, certains ont déjà  commencé ce travail de réparation, notamment des leaders communautaires, des religieux, des autorités traditionnelles à  leur modeste échelle. Mais pour qu’il y ait réparation et pardon, il faut une justice forte. » Car ceux avec qui nous mangions hier sont devenus du jour au lendemain nos ennemis », rappelait à  juste titre Oumou Sall Seck. Une assertion qui tombe sous le sens. Les signaux donnés récemment sur ce processus et par les institutions en charge, ne sont pas pour rassurer, mais il y a toujours de l’espoir…

Edito : quand le Sahel parle…

Tout est lié. Le Nord Mali, le Sahel, les groupes armés, la paix qui au final résultera de tout cela. Mais avant d’arriver à  ce graal, il faudra faire des concessions, s’asseoir à  la même table pour trouver des voies d’ententes, faire des concessions, en cantonnant, puis en désarmant, et pour au final, signer une paix des braves. Il faut donc se féliciter de ce début de dialogue lors des rencontres préparatoires qui ont eu lieu la semaine dernière à  Bamako, des pourparlers que beaucoup espèrent complètement inclusifs, condition nécessaire sine qua none pour la suite du processus de paix.  » La solution est, doit être politique », confiait Abdoulaye Bathily, représentant adjoint de Ban Ki Moon, à  la Minusma. Même son cloche parmi la communauté arabe. En la personne de Mahmoud Mohamed El Oumrany, l’un des portes flambeau des communautés du Nord :  » Nous devons trouver des chemins d’entente, c’est la seule façon d’avoir la paix au Mali ». Si en substance, ces ateliers ont montré une volonté des uns et des autres à  dialoguer pour un même but, autour d’un consensus véritable et non plus de façade, des méfiances demeurent, quant à  certains groupuscules qui menacent la cohésion des pourparlers. Malgré tout, les autorités ont donné le ton, tout comme les médiateurs se multiplient pour une seule et même cause. En son temps, ATT, en dépit de l’aggravation de la situation au Nord début 2012, n’avait cessé de prêcher la coopération sous régionale, pour éradiquer le « mal sahélien », ce syndrome des rébellions successives et inattendues, ces sables mouvants, o๠croupissent le terrorisme, les trafics de drogue et autres industries d’enlèvements d’occidentaux. Sans oublier les règlements de compte digne des razzias des temps anciens, le Sahel est devenu cette poudrière qui fait peur à  tout le monde. A Nouakchott, quelques chefs d’Etats des pays du Champ sont réunis, pour réaffirmer leur engagement à  la cause anti-terroriste et tout ce qui en découle comme menace pour la stabilité de la sous région. Ils ont crée le « G5 du Sahel », un cadre de concertation et de coopération sous régionale destiné à  leur permettre de coordonner leurs politiques de développement et de sécurité, notamment de lutte contre le terrorisme dans leur région o๠des groupes armés sont actifs. Mais il faudra plus que la coopération sous régionale, bien plus que des pourparlers inclusifs au Nord Mali, il faudra que nos états développent le renseignement, la surveillance du Sahel et surtout qu’ils préviennent les montées soudaines de violence, comme à  Tamkoutat, siège d’une terrible vendetta il y a peu…

Nord Mali : dialogue en vue

Des concertations pourraient avoir lieu dès vendredi, a annoncé Cheick Oumar Diarrah, ministre de la réconciliation nationale et du développement des régions du Nord, probablement à  Gao et Kidal, une zone o๠le ministre s’est déjà  rendu. Des rencontres informelles auraient aussi eu lieu mardi soir à  Bamako entre les autorités et certains représentants des mouvements armés du Nord, de sources concordantes. Après les évènements du 6 février dernier o๠près de 30 Touaregs ont été assassinés, il fallait réagir face à  une zone en proie à  l’instabilité chronique. Sans compter l’enlèvement d’une équipe du CICR, revendiqué par le Mujao, qui jusqu’à  cet incident, s’était retranché dans le silence tout comme les autres engeances djihadistes du Nord Mali. Pour le ministre Diarrah, la violence à  Tamkoutat, entre peulhs et touaregs résulte de vieilles querelles liées à  la terre et peuvent resurgir à  tout moment, d’o๠l’urgence d’établir ce dialogue rapidement. A cet égard, la Commission, Vérité, Justice et réconciliation, qui demeurait inactive et sans feuille de route véritable jusque là , devra entrer en scène. Elle aura à  recenser les différents conflits, à  établir une cartographie des crimes commis et des auteurs, pour que justice et réparation soient faites. Un travail de longue haleine et qui n’a toujours pas débuté, d’o๠les nombreuses réserves sur l’utilité de cette Commission. Après installation du gouvernement, il avait aussi été annoncé des foras intercommunautaires dans les localités du Nord, et pas seulement à  Bamako, o๠beaucoup de ressortissants du Nord, avaient estimé n’être pas représentés lors des assises du nord en novembre dernier. Alors que la médiation burkinabè semble désormais contestée par le Mali du fait de l’accointance de Ouaga avec le MNLA, plusieurs autres médiateurs entrent en scène, l’Algérie, le Maroc, afin de poser au plus vite les jalons de ce dialogue intercommunautaire. Car plus le Mali attend, plus les groupes armés, qui communiquent davantage et investissent les médias internationaux au détriment du Mali, gagnent du terrain. En témoigne cette réapparition soudaine du Mujao, qu’on croyait endormi pour un bon moment.

UA : Pierre Buyoya encourage les « pourparlers inclusifs » avec le Nord

Après un bilan assez satisfaisant de l’implication de l’Union Africaine durant la crise politico sécuritaire au Mali, le représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a rencontré la presse. Pierre Buyoya rappelle d’emblée qu’après le transfert d’autorité de la MISMA (force africaine) à  la Minusma à  compter de Juillet 2013, le conseil de paix et de sécurité a jugé nécessaire de maintenir une présence de l’Union Africaine, pour accompagner le Mali… Sur 2013, l’UA a accompagné les différents acteurs de la sortie de crise et a participé à  plusieurs réunions du Groupe de Soutien et de suivi sur le Mali, sous l’égide de Nkosazana Dlamini Zuna, présidente de la Commission de l’UA. l’UA a aussi accompagné le processus électoral en déployant des observateurs pour les deux tours de la présidentielle et un expert électoral au près de la CENI. Accélérer les pourparlers inclusifs avec les groupes armés Homme de crise, ancien président du Burundi mais aussi militaire de carrière, Pierre Buyoya, sait de quoi il parle. Pour celui, qui a géré deux périodes transitoires post crises, au Burundi entre 1993 et 2003, le Mali peut être cité comme une exception : « Jamais un pays n’est sorti aussi vite d’une crise consécutive à  un coup d’Etat », a d’emblé réitéré le diplomate. Il faut donc avant toutes critiques, saluer cela mais aussi, encourager ces Accords de Ouagadougou, dont l’application intégrale, tarde, sur le cantonnement, le désarmement, la démobilisation des groupes armés et la suite des négociations. A cet égard, parlons plutôt de pourparlers inclusifs entre autorités maliennes et groupes armés aux positionnements divers : « La situation sécuritaire dans le nord demeure précaire et constitue une source de préoccupation », a admis Buyoya, convaincu qu’il faut accélérer le dialogue inclusif, grâce à  l’appui de la communauté internationale, la Commission vérité et justice ou encore les foras intercommunautaires prévus. Sur les rencontres exploratoires qui ont eu lieu à  Alger avec des représentants du MNLA et du HCUA, Buyoya estime qu’il ne faut pas faire d’opposition entre Alger et Ouagadougou mais ouvrir toutes les portes au dialogue avec les groupes armés du nord. Le rôle de la Misahel Quant à  la Misahel, cette mission qui s’inscrit dans la continuité du processus de normalisation au Mali, elle a plusieurs missions dans notre pays. D’abord appuyer le processus de réconciliation nationale en chantier au Mali et parvenir à  l’application intégrale des Accords de Ouagadougou. Trois axes intéressent la mission : la sécurité au sahel, la gouvernance, et le développement, imbriqués l’un dans l’autre et qui sont à  la source de l’instabilité au Sahel, rappelle Pierre Buyoya, qui cite aussi la pérennisation du processus de décentralisation. Le volet Droits de l’homme, vise aussi l’aspect humanitaire et pour cela 20 observateurs des droits de l’homme sont déployés dans le nord du Mali. En tant que militaire, Pierre Buyoya a évoqué le dossier des réformes militaires et l’accompagnement de l’UA à  cet égard, des réformes d’autant plus nécessaires que le Sahel reste confronté à  toutes les menaces terroristes et rebelles. Pour Buyoya, ce sont surtout des questions de développement qui sont à  la base des conflits, trafics de drogue et terrorisme dans cette zone sensible.

Débat : l’armée malienne aux prises avec les politiques

Le débat « bérets rouges contre bérets verts » a pendant longtemps occupé les chimères. Mais qui sont ces bérets et pourquoi un tel débat inopportun ? En vérité, ce sont les politiciens qui ont fomenté cette division dualiste de l’armée. Les partisans du président déchu Amadou Toumani Touré ont galvanisé les hommes du 33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni pour en faire des fidèles appelés à  tout devoir, à  ancien officier passé putschiste puis président de la république. Le salut de ATT passait fondamentalement donc par ce corps d’élite symbolisé par un béret de couleur rougeâtre qui apeure et impose le respect. En face, les adversaires politiques du président ATT coltinaient les autres corps qui se sentaient dévalorisés, délaissés, démythifiaient et mal armés contrairement aux au corps d’origine du chef de l’Etat en exercice. Blessés dans leur chair et leur amour propre par des politiciens désireux de rendre le pays ingouvernable, les bérets verts se braquent et scrutent la bonne heure, le bon moment et la bonne opportunité pour renverser la tendance. La gestion calamiteuse du dossier du nord par Koulouba et les promotions tous azimuts seront les opportunités rêvées. Le coup d’Etat de mars 2012 sera le bon moment pour en finir avec les prétendus choyés bérets rouges. Chargés d’assurer la sécurité du président ATT, les commandos tenteront d’empêcher sa chute face à  des mutins venus de corps différents et même du bataillon des parachutistes. Quoi de plus normal pour un militaire affecté dans l’espace présidentiel ? Le putsch réussi, la chasse aux sorcières prit place et les événements planifiés de la nuit du 30 avril 2012 pour le vil contre coup d’Etat exacerbèrent le fossé entre les bérets verts et les bérets rouges. La vérité des chiffres Aujourd’hui, il urge de rétablir la vérité. Les militaires maliens de tous bords sont des frères. Ils n’ont qu’un seul ennemi à  savoir la personne ou le groupe terroriste décidé à  morceler le Mali en s’emparant d’un bout de son territoire. Pour la petite histoire, l’armée de terre du Mali est composée d’environ 26 bataillons dont un seul bataillon d’élite de commandos parachutistes qui compte environ 1 100 hommes. En temps normal, un bataillon en compte environ 600. Alors, en toute logique, est-ce que les 1.100 hommes du bataillon spécial des commandos parachutistes peuvent contenir et défaire les 15 000 hommes restants de l’armée de terre et les 1800 de la gendarmerie nationale ! C’’est une ineptie que de penser à  une victoire potentielle de ce bataillon sur les armées de terre, de l’air et la gendarmerie du Mali. Autre fait notable, le dixième des 3 500 hommes engagés dans le nord est constitué de bérets rouges qui se battent aux côtés de leurs frères d’armes. C’’est dire que cette dualité « bérets rouges contre bérets verts » est une pure création d’hommes politiques adeptes du diviser pour mieux régner. l’avenir de l’armée malienne dépend en définitive de ce que les hommes politiques en feront mais attention comme le souligne un officier supérieur « les choses ont changé, les militaires ont compris bien des choses et puisque les putschistes de mars 2012 ont ramassé un pouvoir agonisant, à  l’avenir les militaires ne se laisseront plus miner par les politiciens ».

Minusma-FAMA : de l’eau dans le gaz!

Qu’est-ce qui se passe entre les soldats de la Minusma et ceux des Forces Armées Maliennes, Fama ? Ces derniers semblent fort mécontents, ils rouspètent. Ils tentent de contenir leur colère noire contre la Minusma. Les forces Onusiennes sont chargées de désarmer et de cantonner les groupes armés terroristes qui pillent le nord du Mali. Cette mission essentielle à  elles dévolue bat de l’aile et par conséquent la Minusma fait grincer des dents dans les rangs de l’armée malienne. Par exemple, à  150 kilomètres au sud de Gao se trouve un camp du MNLA. l’armée malienne dirigée sur place par le colonel Diarra n’a pas le droit de patrouiller dans les alentours au risque de se voir accusée de provocations ouvertes. Paradoxalement, les hommes du Mnla ont le droit de faire des incursions dans la ville de Gao avec des armes prêtes à  cracher le feu sans que les Fama n’interviennent. Cet exemple peut être cité dans les autres grandes villes du nord. D’ailleurs lors du double assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ce sont les soldats de la Minusma qui étaient chargés de sécuriser la zone et de désarmer les groupes terroristes. Ils ont brillé par leur inertie ce qui a permis aux assaillants de se fondre dans la nature après avoir commis leur forfait. Mauvais « comportement » de la Minusma Depuis quelques semaines, les forces armées maliennes s’insurgent contre la Minusma, accusée de protéger les groupes armés terroristes et de penser plus aux frais de mission qu’à  autre chose. Il se dit que la pacification et la stabilisation rapide du Mali n’arrangent pas les affaires des soldats Onusiens obnubilés par le solde final. Certains soldats maliens remercient les Nations-Unies d’avoir « aidé et permis l’élection d’un président, l’installation d’un parlement et cautionné l’intervention militaire française en janvier dernier ». D’autres soutiennent que « la Minusma peut à  présent lever le camp et nous laisser combattre ces groupes terroristes si elle ne peut pas changer son comportement ». Lors de la visite de Yves Le Drian à  Gao, le ministre français de la défense a clairement indiqué aux forces SERVAL que « la Minusma est au Mali grâce une résolution du conseil de sécurité », une précision bien comprise par SERVAL, obligée de gérer des relations difficiles avec la Minusma. Autre incongruité, les forces Serval et les Fama ont une réunion hebdomadaire pour échanger des informations, rencontre à  laquelle la Minusma n’est pas conviée.

Festival Tamasonghoi 2014 : « Nord-Sud unis pour la Paix »

Le célèbre festival Tamasonghoi de Bourem reprend du service. Organisé chaque année dans la région de Bourem, au nord de Gao, il met en valeur les cultures tamasheq et songha௠avec des concerts, des chants traditionnels, des courses de chevaux et des conférences débats… Le dernier festival a eu lieu en Janvier 2012, peu avant les évènements qui ont touché le Mali. Au Nord, à  Bourem, le dialogue communautaire est au C’œur du festival Tamasongho௠depuis sa création en 2009. Son directeur, Abdou Zoulla Touré, insiste sur le fait que, comme son nom l’indique, le festival est commun aux Songhay et Kel tamashek (touaregs). Pendant la guerre, leurs bureaux ont été occupés par les islamistes, tous les instruments de musique y ont été brûlés. Mais pour l’instant ils n’ont aucun partenaire, « ni personnalités politiques, ni ministère de la Réconciliation ». Au-delà  du cadre festif, le Festival Tamasongho௠permettra d’aider les communautés locales en initiant des projets générateurs de revenus pour l’amélioration des conditions de vie et le développement de l’éducation dans le cercle de Bourem. Le festival sauf contrainte majeure aura lieu les 17, 18 et 19 janvier 2014 à  Bourem. Des artistes comme Djego de Bourem, Foghas Wanga, Amanar, Thialé Arby, Sadio Sidibé, One Pac, Bintou Garba sont programmés pour des animations musicales 100 % Bourem.

Colonel Calvez :« Le Mali est plus difficile que l’Afghanistan »

Journaldumali.com: Mon colonel, vous êtes le commandant du Groupement Tactique Inter Armes/ Désert dans le nord du Mali. Les forces Serval ont fait une découverte il y a moins de quinze jours. Pouvez-vous revenir dessus ? Colonel Calvez : Effectivement, il y a une dizaine de jours, nous avons découvert un camp récemment occupé par des groupes terroristes. C’’était au nord de Tombouctou, ils y avaient planqué un stock de 400 tonnes de médicaments, plus de 400 tonnes de carburant, des réservoirs d’eau, un champ de tir et des pièces détachées pour des véhicules de terrain. Ce camp situé au milieu du désert avait été utilisé au moins trois jours auparavant. C’’est vous dire que nous devons en permanence être sur le terrain. A preuve, hier lundi (l’interview a été réalisée le 31 décembre), nos équipes ont découvert une cache de cinq tonnes d’explosif artisanal. Les terroristes s’entraà®nent, ils n’ont pas lâché le morceau mais ils évitent les confrontations. Ils sont difficiles à  identifier et C’’est pourquoi nous travaillons avec des maliens intégrés pour la recherche d’informations. Nous ciblons des chefs de réseau et nous en avons pris quatre vendredi dernier vers Bourem. Nous les avons remis aux autorités maliennes. C’’est quoi le profil de ces chefs de réseau ? Ils sont presque tous maliens et ont entre 40 et 80 ans mais nous ne tenons pas compte de l’âge puisqu’ils ne mangent pas bien dans ces zones arides et disent tous être nés le 31 décembre 1979. Les groupes se forment sur la base d’opportunisme ethnique, tribal et parfois économique. Les gros mouvements qu’on voyait au début de la crise disparaissent au profit de groupes de 30 personnes environ. Nous savons par exemple que Gao est le fief du MUJAO mais il est difficile d’en dire autant pour les autres groupes. Face à  cette multitude de groupes terroristes, comment faites-vous pour contrôler la situation sur le terrain ? Ces bandes armées utilisent un type de téléphone que nous connaissons et dont nous pouvons capter les communications pour des besoins de localisation des groupes mais cela ne suffit pas. Il nous faut toujours aller sur le terrain. Les drones, la cartographie et les capteurs ne peuvent pas tout prendre. Il nous faut des contrôles de zones comme C’’est le cas à  l’instant o๠nous parlons avec près de 300 de nos hommes qui sont en mission sur le terrain. Nos renseignements doivent être recoupés, confirmés et rafraà®chis tout le temps. C’’est dans cette optique que la collaboration des populations est utile. Par exemple, à  Gao, les populations collaborent bien à  l’opposé des populations nomades. Plus on monte dans le nord, moins il y a de collaboration. Néanmoins, l’Afghanistan nous ayant beaucoup appris, nous savons quoi faire. Nous avons une centaine de points renseignements qui nous sont très utiles. Justement, vous parlez de l’Afghanistan, les spécialistes assimilent le Mali à  ce pays ? Non, les deux situations ne se ressemblent pas. En Afghanistan, C’’est un mouchoir de poche, or au Mali les échelles ne permettent pas d’avoir des repoussoirs. Ici, le centre de gravité fait 800 kilomètres fois 800 kilomètres, C’’est large. Gao est notre escadre, nous sommes dans un océan et tout autour les groupes terroristes agissent en miroir. Vous savez au Mali, nous recherchons l’effet direct et l’effet indirect. l’effet indirect C’’est de récupérer par exemple 400 kilogrammes de médicaments voire de nourriture ou de carburant et d’empêcher la reconstitution de ce stock par les groupes armés. Ces captures plombent les velléités de réaction et de mobilité des groupes terroristes. A cette étape de notre mission, il faut une approche globale pour contrôler les flux dans le désert d’o๠la nécessité d’en appeler à  la collaboration de tous les pays de la sous-région. Vous parlez de collaboration or Serval s’apprête à  quitter le Mali, n’est-ce pas contradictoire ? Nous ne partons pas, C’’est simplement que Serval 4 comptera 1000 hommes donc cinq cent en moins. Notre mode d’action va évoluer avec cette réduction d’effectifs. Les échanges avec l’armée malienne sont corrects. Nous nous rencontrons une fois par semaine pour faire le point. Les FAMA et la gendarmerie malienne nous appuient beaucoup. Nous sommes encore là  parce que reconstruire une armée ne se fait pas en six mois. Serval réadapte ses capacités au Mali et ceci n’affectera pas l’armée malienne. C’’est un travail de patience. Serval n’abandonne pas le Mali. Aucune armée ne se ressemble. Le soutien de Serval sera là . Le soutien français sera là . Vous pouvez mettre en avant autant d’hommes sur une superficie deux fois plus grande que la France mais si le renseignement et la collaboration des populations ne sont pas là , rien n’ira. Vous flattez l’armée malienne ou vous la surestimez ? l’armée malienne est sur la bonne voie. La réappropriation du territoire devient de plus en plus effective. C’’est un malade qui guérit peu à  peu seulement il a besoin de conseils, de confiance en ses capacités et la dernière intervention des gendarmes maliens qui ont tué une vingtaine de terroristes en est un bon exemple. Cette guerre est compliquée. Il faut éviter cette vision cartésienne qui compartimente les uns et les autres. Pourquoi les forces Serval n’ont pas fait grand-chose dans l’affaire de nos confrères de RFI à  savoir Ghislaine Dupont et Claude Verlon ? Bien sûr que nous avons fait quelque chose. Nous sommes intervenus dès que nous avons reçu l’information. Nous avons mobilisé 80 hommes en quatre heures pour traquer les assassins. De présumés coupables ont été arrêtés et remis aux autorités maliennes. La traque a duré deux semaines. Nous avons outre ces présumés assassins de Ghislaine et Claude remis aux autorités maliennes une quinzaine de personnes depuis septembre. C’’est aux autorités maliennes de gérer les personnes arrêtées et surtout les bandits de droit commun. Mon colonel, le cas de Kidal est préoccupant. l’on reproche à  la France de protéger Kidal et certains terroristes, C’’est exact ? Kidal est un bouillon de culture, C’’est la concentration de toutes les problématiques. Kidal est un problème endémique et pathologique. C’’est une zone explosive o๠la tension est palpable. Les GAT (groupes armés terroristes) y pullulent. Il faut que le Mali trouve un compromis pour le cas de Kidal, ce n’est pas Serval qui va régler ce problème. La stabilisation de la nation malienne passe par la pacification ou la résolution du cas Kidal. Cette vision angélique faisant des populations de zone de Kidal des terroristes est fausse. On y trouve plus de trafiquants que de terroristes. Nous connaissons les Moktar Bel Moktar dit Mister Marlboro et tous les autres ténors mais à  y voir de plus près ce sont des gens qui s’allient aux groupes terroristes armés pour maquiller leur trafic. La paix au Mali passera par la résolution du cas de Kidal.

3e RIMA : un noël dans le nord du Mali

Depuis votre arrivée au Mali, début octobre, votre mission a-t-elle évolué ? Non. Nous sommes actuellement 2.800 soldats français au Mali, dont 210 du 3e RIMa. Nous intervenons en dernier rideau pour laisser la place à  la police et à  l’armée malienne, puis à  la mission des Nations-Unies, au Mali. Ainsi, nous ne sommes pas intervenus sur les bureaux de vote lors du second tour des élections, le 15 décembre, mais nous étions déployés assez loin, pour débusquer des caches d’armes. Nous venons d’ailleurs de rentrer d’une opération de plusieurs semaines. La mission ne s’arrête pas, même à  Noà«l… Effectivement, nous devons être opérationnels sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Même à  Noà«l, il y a des patrouilles, des missions à  mener. Le réveillon prend, du coup, une forme différente. Nous fêtons Noà«l mais pas tous en même temps. La structure qui fournit les repas à  l’ensemble des armées, fait un effort particulier pour ce moment-là . Hier soir (NDLR, le 24), il y avait foie gras, dinde, fromage, très rare ici et bûche marbrée, au menu. Avec du champagne et du vin. Habituellement, on prend nos repas très vite. Là , on lit le menu à  haute voix, on le commente, on chante. Pour moi, le repas de fête est pour ce soir (NDLR, le 25). C’est une logistique un peu compliquée, qui sera à  nouveau mise en place pour le réveillon du 31 décembre. D’autres temps forts ont marqué ce moment de fête ? Depuis quelques jours déjà , des Marsouins ont construit une crèche, en bois, juste à  côté du centre opérationnel. Le petit Jésus y est maintenant en poste. Le 24, à  21 h 30, a eu lieu la messe de Noà«l. Elle a rassemblé beaucoup de monde, croyants ou non, car c’est aussi une grande fête. Après une aubade des sonneurs, nos soldats de Walis-et-Futuna ont amené une animation fleurie, avec chants et guitares. Nous vivons un Noà«l sous le ciel bleu et par 40ºC mais nous avons froid, la nuit, car la température descend en dessous de 10ºC. Noà«l est LA fête de famille. Comment fait-on pour lui garder ce caractère, lorsqu’on est en opération ? Nous disposons de tous les moyens de communication possibles. Même ceux qui sont sur le terrain, éloignés de notre base, ont une communication par satellite, avec leur famille, ce jour-là .Et puis, nous affichons les dessins des enfants, nous mettons en commun les photos et une grande partie des colis que nous envoient nos familles. Nous arrivons à  donner un côté très familial à  Noà«l, par ce partage et par l’esprit de camaraderie qui règne entre nous. Hier, nous avons ainsi partagé des produits bretons mais aussi du gâteau des Pyrénées, du fromage d’Auvergne, et, tout en gardant l’esprit clair, quelques vins de différentes régions de France. Ce climat de convivialité apaisante compense, en partie, l’éloignement. Est-ce finalement plus dur pour ceux qui restent en France ? C’est difficile pour nos familles comme pour nous. Il y a toujours un pincement au coeur. Rien ne remplace la présence et heureusement. Mais nos familles sont souvent elles-mêmes bien entourées. Elles se retrouvent, une fois par mois, au régiment, elles ont été invitées par le chef d’état-major aux Invalides… Et la population malienne, comment réagit-elle face à  votre présence, en ce moment particulier ? Nous devons remplir au mieux notre mission, tout en étant discrets et en mettant en valeur l’à‰tat malien qui se restructure. Pour des raisons de sécurité, il est impossible de faire la fête avec la population locale. Il y a encore eu un attentat suicide le 14 décembre, à  Kidal. Mais quand nous sommes rentrés de mission, le long du fleuve Niger, les gens nous acclamaient. C’est très surprenant pour nous. Le marché de Gao s’appelle maintenant marché Damien-Boiteux, du nom du lieutenant tué il y a presqu’un an… Oui, on nous souhaite un bon Noà«l. Avez-vous maintenant une date pour votre retour à  Vannes ? Fin janvier, il ne devrait plus y avoir que 1.000 soldats français au Mali. Pour le 3e RIMa, la fin de mission s’étalera probablement entre fin janvier et mi-février. à€ notre retour, les Vannetais pourront d’ailleurs découvrir un côté plus intimiste de notre mission, à  travers une exposition du photographe Didier Goupy, au Kiosque culturel.

IBK voyage t-il trop ?

Le président de la république presse le pas. Il voyage. Il multiplie les rencontres. Il montre à  son peuple qu’il veut faire bouger les choses. Malheureusement, chaque jour que Dieu fait, des flèches décochées de nulle part le visent, alors se pose la question de savoir pourquoi doute t-on autant d’Ibrahim Boubacar Keita ? Un chapelet de griefs Dans un pays en crise o๠tout est à  refaire, les institutions comme les hommes, la parole ne suffit plus. Seuls des actes forts comptent. à‰lu il y a un peu plus de trois mois, Ibrahima Boubacar Keita fait l’objet de critiques multiples. On lui reproche moult choses, son omniprésence à  la télé, ses voyages (il est souvent hors du pays) et ses menaces (la plupart de ses discours sont ponctués de menaces). D’aucuns estiment que le président surpris par sa victoire écrasante vit sur un nuage en pensant avoir la latitude de jouir d’abord des privilèges de son fauteuil. Ils lui reprochent son côté princier, ses pleurs répétitifs devant caméras et micros et son incapacité à  divorcer d’avec de habitudes comme ses débuts de journée difficile. Ces adversaires s’insurgent contre l’absence de tournée nationale du président élu depuis son investiture. Ils estiment qu’il gère le pays par procuration avec un chef de cabinet et un secrétaire de la présidence omniprésents, sans oublier un fils prêt à  arracher un siège de l’assemblée nationale. Les adversaires du président lui reprochent même sa mollesse devant les autorités françaises et son manque d’audace face aux diktats des occidentaux sur le cas controversé de Kidal. Le chapelet de griefs est long. IBK est voué aux gémonies. On raconte les rumeurs les plus folles le concernant. De la décision d’enlever les ralentisseurs de la route de Djicoroni à  cette histoire de voitures 4*4 payées rubis sur ongle et immatriculées en son nom en passant par sa volonté de coffrer Sanogo pour dérouler le tapis rouge à  ATT, l’opinion publique malienne se ravitaille de ragots constamment renouvelés sur la première personnalité du pays. l’on est en droit de se demander «Â pourquoi douter de IBK et qui tente de le souiller »Â ? Vouloir reconstruire sur des ruines est une tentative vaine. Le Mali a encore du mal à  émerger. Le Mali, disons-le, est un pays convalescent. Dans les tours opérators et dans tous les QG des armées de la planète, le Mali est sur la liste rouge. Ce n’est pas parce que les check-points disparaissent à  l’entrée et à  la sortie des grandes agglomérations et que les boites de nuit ont renoué avec les soirées bien arrosées, qu’il faut toujours penser à  la sortie définitive de crise. Il ne faut pas non plus oublier que les assassins de Ghislaine Dupont et Claude Verlon courent toujours et que leur mort remonte à  peine à  un mois. Les puissances occidentales sont conscientes que la partie est loin d’être terminée d’autant que l’adversaire somnole pour endormir sa proie et, tel le sphinx, revient à  la charge. Trop de voyages pour le président ? Dans ce contexte, le président IBK a-t-il le choix de se vautrer à  Koulouba pour recevoir des visiteurs plus préoccupés par leur poche que l’avenir du pays? IBK a-t-il le choix de rester au Mali tout en sachant que la reconstruction passe par une mobilisation urgente des fonds. Il est certain que le Mali ne se fera pas seul. Il a besoin d’un plan Marshall, un plan évalué à  prés de 3000 milliards. Ces fonds déjà  négociés par Dioncounda TRAORE exigent tout un élan diplomatique pour être libérés et mis à  la disposition du pays. Le sommet Afrique-Asie, l’Assemblée Générale des Nations-Unies, le sommet de la CEDEAO, le sommet de l’Union Africaine, les visites dans quelques pays amis et enfin Strasbourg ont été des passages obligés pour convaincre la communauté internationale d’ouvrir la caverne d’Ali Baba. Mieux communiquer C’’est vrai que les voyages coûtent chers. C’’est vrai que les urgences sont nombreuses. C’’est vrai que les engagements du candidat étaient fermes. C’’est vrai que le peuple a besoin d’actes forts. C’’est vrai que le Malien sort d’un traumatisme. C’’est vrai que le Mali doit reprendre son envol. Seulement, le président de la république, pour dérouler son programme, a besoin de fonds conséquents. Fort heureusement, les bailleurs de fonds sensibles aux efforts diplomatiques déployés ça et là , par le nouvel homme fort du Mali ont accepté de casser leur tirelire. Le résultat est là  : IBK aura bientôt les moyens de sa politique. Il reste au locataire de Koulouba de revoir sa communication. Ses actes méritent d’être connus. Les Maliens doivent être informés. Ce n’est pas l’ORTM qui fera l’affaire. Avec tous les spécialistes en communication qui peuplent son cabinet, IBK ne doit pas avoir des problèmes de communication. Communiquer est un impératif catégorique pour le président. Tous les doutes le concernant et toutes les suspicions proviennent d’un manque de communication du président. Un exemple : qui savait qu’il avait transmis à  la justice une pile de dossiers mettant en cause des magistrats dans le cadre la lutte contre la corruption ? Le président a-t-il signé un décret favorable à  SANOGO ? Des questions de cette nature se comptent à  la pelle. Normal puisque la présidence a encore une communication défensive et tatillonne.

Tombouctou : la MINUSMA au secours des agriculteurs affectés par la crise

Cette aide se traduit principalement par une fourniture en carburant nécessaire au fonctionnement normal des stations de pompage qui irriguent les champs cultivés dans les trois plaines rizicoles d’Amadia, de Koroyommé et de Daye. Ces plaines sont gérées par des coopératives normalement approvisionnées en carburant de juillet à  septembre. Du fait des conséquences du conflit les exploitants des plaines se sont trouvés dans l’incapacité de se prendre en charge jusqu’à  la fin de cette récolte prévue en décembre.. Les coopératives d’Amadia, de Koroyommé et de Daye – fondées respectivement en 1997, 1993 et 1984 – sont des entités à  but non lucratif, comme le stipule la Loi No 01-076 du 18 juillet 2001 qui a présidé à  leur création. En permettant de sauver une récolte compromise, ce QIP participe à  la relance de l’agriculture et à  la reprise des activités économiques du cercle de Tombouctou. Le périmètre d’Amadia compte 4 moteurs, celui de Daye en utilise 3, tout comme le secteur de Koroyommé. La consommation journalière de chaque moteur est 400 litres de gaz-oil (pour 12 heures de fonctionnement). La riziculture est la principale activité agricole du Cercle de Tombouctou. La vente en détail du riz fait vivre beaucoup de femmes et de ménages de la région. De plus, le riz est l’aliment de base de la population et une pénurie ajouterait des difficultés à  une situation alimentaire déjà  précaire. Les résidus issus du traitement du riz sont également utilisés dans l’alimentation des animaux. La principale mission des coopératives agricoles d’Aamadia, Daye et Koroyonme est d’appuyer les cultivateurs du cercle de Tombouctou en leur fournissant des intrants agricoles pour améliorer la productivité et, ainsi, d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Une autre mission de ce système coopératif est de favoriser l’entraide mutuelle entre cultivateurs. La surface agricole totale destinée à  la culture du riz, gérée par les coopératives, est de 1600 hectares (620 ha pour Amadia, 417 ha pour Daye et 563 ha pour Koroyommé). Les plaines rizicoles se trouvent à  proximité du fleuve Niger. Les membres des coopératives sont les exploitants du cercle de Tombouctou, qui sont au nombre total de 1808 (945 pour Amadia, 840 pour Daye et 823 pour Koroyommé. Ces agriculteurs impliqués représentent toutes les communautés : Songhaà¯, Touareg, Arabe et Tamashek. Il est important de signaler que la production agricole 2012-2013 a été lourdement affectée par l’occupation du nord du Mali, limitant ainsi la capacité des paysans du cercle de Tombouctou à  financer la campagne agricole en cours. Le succès de la campagne 2013-2014 permettra le redémarrage des activités agricoles et économiques. Les paysans seront ainsi en mesure de s’acquitter de la redevance eau de la campagne prochaine. Il convient de rappeler que depuis plus de vingt ans, la ville de Tombouctou ne consomme que le riz produit localement et par reflexe, ses habitants n’aiment pas le riz importé. D’ailleurs en temps normal, Tombouctou ravitaille en riz les marchés de Gao, Mopti et même le Burkina Faso. l’on peut donc s’attendre à  ce que ce projet financé par la MINUSMA améliore sensiblement les conditions de vie des agriculteurs concernés et favorise la réinsertion socioéconomique rapide dans la région.

Michel Reveyrand de Menthon: « Le dialogue est la clé de la situation »

Les stratégies ou les questions prioritaires à  prendre en compte pour une sortie rapide de la crise au Mali sont au C’œur de toutes les préoccupations actuelles. « Il faut que le Mali tire toutes les leçons de la crise qui est passée. On a envie de dire plus jamais ça ! » martèle Michel Reveyrand de Menthon, représentant spécial de l’Union Européenne au Sahel, nommé le 18 mars dernier. Le gouvernement est en train de mettre en œuvre des actions à  travers le tout nouveau gouvernement de la réconciliation et du développement du nord ainsi que d’autres acteurs comme la commission dialogue et réconciliation qui a un mandat. Toutefois, cette entité tarde à  se déployer sur le terrain et à  informer l’opinion sur ses travaux. Pour Michel Reveyrand de Menthon, la dynamique régionale doit être au C’œur des débats et des actions dans le but d’une sortie rapide de crise au Mali. «Le dialogue aussi est important. Tous les membres de la société doivent être autour de la même table de négociation pour discuter des problèmes. Il faut parler avec tout le monde » ajoute-t-il lors d’une conférence de presse ce jeudi à  la maison de la presse de Bamako. La commission dialogue et réconciliation a été en place pour cela. « C’’est la responsabilité du gouvernement malien d’organiser ce dialogue avec toutes les composantes de la société. Les étapes préalables doivent concerner le comment » argue-t-il. Ne pas créer de phénomène d’exclusion, ne pas omettre des personnes dans ce dialogue, C’’est ce que suggère M. De Menthon. Les assises nationales sur le Nord ont eu lieu à  la fin du mois d’octobre conformément à  la mise en œuvre de l’Accord de paix signé à  Ouagadougou en juin dernier. Ce dialogue considéré comme inclusive par de nombreux acteurs de la société pourrait être un point de départ intéressant. Cette plateforme a réuni aussi bien les groupes armés que la société civile du nord comme du sud. La cohésion complète est indispensable « C’’est uniquement à  cette échelle régionale qu’on arrivera à  trouver les solutions d’autant qu’on est confronté à  des régions particulières. A travers le désert, il y a des espaces o๠souvent des trafiquants prolifèrent. Je crois que C’’est extrêmement important que le phénomène régional doit primer et trouve toute sa place. La visite du secrétaire général des Nations Unies était délibérément une visite régionale, (Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) pour affirmer cette dynamique régionale. Les coopérations internationales doivent collaborer entre elles. Il y a tout de même une difficulté et essayer de trouver une passerelle. Il y a un grand nombre de communautés d’intérêt. Des initiatives ont été prises mais il faut arriver à  un consensus pour regrouper tout le monde. Nous voulons encourager le Mali à  avancer dans des réformes profondes » explique-t-il. A quelques jours de la tenue de l’élection législative, les Maliens semblent moins mobilisés que pour la présidentielle, selon M. De Menthon, ces élections sont aussi très importantes « il faut que les Maliens votent autant pour les élections législatives et communales au même titre que les autres élections. l’UE appuie ce processus comme il a appuyé les autres » conclue-t-il.

Pourquoi tout le monde lâche le MNLA

«Ne nous ne méprenons pas : les discours d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) depuis son élection n’ont rien changé à  la situation désastreuse qui prévaut à  Kidal, déclare un haut gradé malien du ministère de la Défense. IBK collabore étroitement avec la France, comme à  l’époque d’ATT. Aujourd’hui, le MNLA a été déchu par la France. Paniqué par l’exécution des deux journalistes français, il était prévisible dans un premier temps que le MNLA quitte Kidal. On peut espérer un désarmement par la suite. Un processus logique, qui ne signifie pas dissolution du mouvement rebelle». Le 10 novembre dernier, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) informait, dans un communiqué officiel, «l’opinion nationale et internationale qu’il s’est engagé à  quitter le gouvernorat et la Radio de Kidal le 14 novembre 2013, selon les termes de l’accord-cadre signé, sous l’égide de la communauté internationale, par le MNLA en juin 2013 à  Ouagadougou». Cet engagement entre dans le cadre de «l’accord préliminaire à  l’élection présidentielle et aux négociations de paix de Ouagadougou». La débandade chez les indépendantistes Une décision qui a bouleversé les partisans et certains décideurs du MNLA. «A Kidal, cette nouvelle a troublé la population. Certains habitants veulent quitter la région puisqu’ils craignent des représailles de la part de l’armée malienne quand elle sera sur place, à  la place du MNLA, affirme un vétéran du mouvement. l’épisode de juin dernier, qui nous a obligés à  interpeller des habitants noirs de Kidal, a marqué tout le monde. Depuis que le MNLA a annoncé le retrait de Kidal, une vague d’indignation s’est abattue sur nous, comme si la décision nous appartenait». Ce témoignage rejoint l’étonnante déclaration d’un haut cadre du MNLA et ancien membre du gouvernement malien qui nous avait confié, il y a quelques mois, que le projet du MNLA devra attendre quelques années : «l’Azawad devra patienter. Ce n’est pas encore le jour de gloire de notre cause, ceci ne veut pas dire que nous sommes des traà®tres. Nos différentes alliances et divisions au sein du groupe nous ont fragilisés et décrédibilisés auprès de notre jeune nation. Nous patienterons encore pour que l’Azawad se libère.»

Législatives 2013 : le NDI plaide pour un vote massif des déplacés et réfugiés

Un vote massif des refugiés et déplacés aux élections législatives tel est l’objectif d’une rencontre entre partis politiques et OSC organisée par National Democratic Institute(NDI) jeudi 7 novembre. Il s’agit d’aider les partis politiques et les organisations de la société civile à  encourager par la sensibilisation et à  favoriser par des mécanismes appropriés, le vote des réfugiés et des déplacés ayant procédé aux transferts au cours des élections législatives de 2013. Spécifiquement, il s’agit aussi d’informer sur les nouvelles dispositions prises par les pouvoirs publics afin de faciliter le retour et le vote des réfugiés et des déplacés chez eux. Selon le directeur NDI, il faut aider les partis politiques à  intégrer le vote des déplacées et des réfugiés dans les outils de surveillance et de sensibilisation électorales. Pour Sinkoro Doumbia chef de cabinet du ministre de l’administration territoriale, des mesures ont été prises au niveau de l’administration pour que les personnes déplacées et refugiées puissent accomplir leur devoir de citoyenneté. A l’approche de l’élection présidentielle de juillet 2013, ils étaient quelques 8148 personnes rentrées par leurs propres moyens, enregistrés dans les régions maliennes de Gao, de Mopti et de Tombouctou. Cependant, seuls quelques centaines de refugiés maliens en exil, ont pu voter lors de l’élection présidentielle. Un chiffre bien peu élevé par rapport au nombre de personnes ayant le droit de vote.

Comment Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont croisé la mort à Kidal

Lorsque Claude Verlon et Ghislaine Dupont arrivent à  Bamako le vendredi 25 octobre, ils sont heureux à  l’idée de faire des sujets sur la réconciliation nationale dans le cadre de la grande opération spéciale que préparait RFI les 7 et 8 novembre à  Bamako.  » On a tellement bossé dessus, on voulait montrer que les populations du Nord Mali sont pour la paix et l’unité », confie leur collègue Christine Muratet lors de la cérémonie funèbre organisée avant le rapatriement de leurs corps à  Paris. Ghislaine Dupont et Claude Verlon n’en sont pas à  leur premier coup d’essai. Habitués de l’Afrique, des terrains sensibles comme le Congo Kinshasa d’o๠Ghislaine fut expulsée en 2006 ou encore la Côte d’Ivoire pendant la crise politique, ils ont souvent travaillé ensemble. Les deux reporters en étaient à  leur deuxième voyage au Mali, après l’élection présidentielle de Juillet o๠ils avaient couvert le vote à  Kidal. « J’ai voyagé avec eux, j’ai beaucoup discuté avec Ghislaine et Claude dans l’avion « , témoigne Ousmane Ndiaye, l’un des correspondants de TV5 Monde à  Bamako. Ce dernier reste très ému par leur mort et n’a pas souhaité en dire plus. Direction Kidal Sur place, Ghislaine Dupont et Claude Verlon entament rapidement les démarches pour se rendre à  Kidal le vite possible. Samedi 26 octobre, le lendemain de leur arrivée, on les verra au Parc National de Bamako, à  la journée des Nations Unies. Ils y étaient pour prendre contact et rencontrer la Minusma, et organiser leur voyage à  Kidal :  » Ils ont demandé à  ce que nous les transportions jusqu’ à  Kidal, confie cette chargée de l’information. Nous avons accepté et leur avons fait signé un document nous désengageant, car une fois à  Kidal, ils seraient responsables de leur propre sécurité. J’avais encore ces documents sur la table, samedi, lorsqu’on m’a appelé pour m’informer de leur enlèvement », poursuit-elle, émue. Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient-ils trop pressés d’arriver à  Kidal ? C’est l’avis d’un journaliste malien, qui les connaissait : » Lorsqu’elle arrive à  Bamako, Ghislaine Dupont prend du temps pour se reposer, voir des amis, mais cette fois, elle avait hâte d’aller au nord ». Confiante en la mission, elle avait depuis Paris, contacté des responsables du MNLA. Quelques jours plus tard, les deux reporters sont à  Kidal. Ils y sont à  l’aise et testent leur matériel devant foules et témoins, rencontrent les autorités et des responsables locaux. Sur place, la présence des deux français est vite repérée.  » S’ils se sentaient en confiance », confie en sourdine Mme Chekchik, l’épouse d’un membre influent de la communauté touareg, c’est que le MNLA a du leur dire, venez, nous contrôlons Kidal, et vous n’avez rien à  craindre. Et turbans sur la tête ou pas, à  Kidal, chacun sait qui est qui… ». Affirmation osée, mais qui va dans le sens de tous ceux qui accusent le groupe rebelle d’être complice de l’enlèvement des deux journalistes français. Du reste, qu’Ambéry Ag Ghissa déclare avoir été sommé de  » rentrer » au moment o๠les deux français sont enlevés, continue d’étonner. Et l’autre thèse qui évoque l’arrivée imprévue des deux reporters, chez Ambéry Ag Ghissa, est plus qu’improbable… Flou autour de l’enlèvement Comment Ghislaine Dupont sont -ils arrivés au domicile d’Ambéry Ag Ghissa sans escorte ? Comment ont-ils pu sortir de la maison du responsable du MNLA et se faire enlever sans qu’aucune intervention n’ait eu lieu. Ambéry Ag Ghissa, haut responsable politique du MNLA vit-il sans garde rapprochée ? Autant de zones d’ombres qui laissent penser que les deux français étaient suivis, épiés et attendus. Mais l’alerte sera vite donnée après leur enlèvement. « Une patrouille au sol et deux hélicoptères Serval, qui ont décollé de Tessalit, ont entrepris de prendre en chasse les ravisseurs », précise l’état major français. « Kidal est une petite ville et il n’y a pas mille et un chemins pour sortir de la ville.  » Lorsque les Français disent qu’ils n’ont pas établi de contact visuel, cela laisse place au doute », affirme un militaire de la Minusma en poste à  Bamako. Ghislaine Dupont et Claude Verlon, selon une première thèse, ont été tués par balle puis abandonnés à  quelques mètres du véhicule des ravisseurs à  12km au nord de Kidal. L’enquête avance, et la katibat, qui aurait organisé le coup étant identifiée comme celle d’Abdelkrim El Targui, réputé sanguinaire, laisse penser qu’ils « auraient été égorgés ». Sont-ils morts à  cause de la panne du véhicule ou parce que les ravisseurs s’estimant poursuivis , ont préféré les exécuter froidement ?  » C’est en général la technique d’AQMI et chaque fois qu’il y a une opération visant à  libérer les otages, et qu’elle tourne mal, AQMI exécute les otages », précise cet expert du Sahel. Victimes collatérales La mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon aurait-elle pu être évitée ? Les questions demeurent mais toujours d’après cet expert du Sahel, les ravisseurs auraient pu vouloir prendre les deux français comme monnaie d’échange. On sait désormais qu’Iyad Ag Ghali, l’ex chef d’Ancar Dine, a été un médiateur dans la libération des 4 otages d’AREVA. On l’accuse d’avoir fui avec l’intégralité du butin et Targui son cousin, chef de la katibat « El Ansar », d’avoir voulu prendre les deux français comme monnaie d’échange potentielles pour calmer les ardeurs de tous ceux qui ont été impliqués dans la libération des otages d’Areva. Leur mort résulterait alors du mécontentement de certains bandits qui n’auraient pas eu leur part du butin. En outre, un autre suspect, Bayes Ag Bakabo, serait impliqué dans l’enlèvement des deux journalistes puisque c’est son véhicule, une totoya pick up beige, dans laquelle des preuves auraient été retrouvées, qui aurait servi à  l’opération, puis été abandonné à  quelques kilomètres du corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.L’enquête elle se poursuit et plusieurs suspects ont été appréhendés. Mais qu’en est-il de l’interview que les deux journalistes ont réalisé avec Ambéry Ag Ghissa ? Que se sont-ils dit ? La direction de RFI a t-elle pu récupérer ces enregistrements ? De ces éléments, on ne sait rien pour le moment… Sauf que leur contenu pourrait apporter de nouveaux éclaircissements dans l’affaire…

Kidal : quelle marge de manoeuvre pour IBK ?

Deux mois à  peine après son investiture, le 4 septembre, le président Ibrahim Boubacar Keita, élu pour sa fermeté ou pour l’autorité qu’il est censé incarner aux yeux des Maliens, fait déjà  l’objet de toutes les critiques. L’assassinat des deux reporters de RFI, ont provoqué des larmes chez « Kankelentigui », à  tort ou à  raison, un fait qui irrite certains et n’étonne pas d’autres. « Nous n’avons pas élu IBK pour qu’il pleure sur les antennes de RFI », clame ce journaliste local. Du côté de la présidence, on s’en défend. « Nous étions dans le registre de l’émotionnel, il faut comprendre et vous allez voir que très vite, après cet incident malheureux, les lignes vont bouger à  Kidal », commente ce membre du protocole. Kidal, o๠justement, les lignes semblent vouloir bouger, depuis l’incursion de l’armée malienne, ce vendredi dans la nuit. Une colonne parmi laquelle figure le Gal Gamou. Est-ce un début de réponse du Mali aux rebelles du MNLA, qui ont un contrôle évident sur Kidal ? Il faut dire que les dernières décisions des autorités n’étaient pas de nature à  rassurer les Maliens et montrent que les Accords de Ouagadougou du 18 juin ne trouvent toujours pas leur application. L’administration absente à  Kidal, le refus des groupes armés de se cantonner, et la récente levée des mandats d’arrêts contre d’anciens chefs rebelles, soupçonnés d’accointance avec Ancar Dine ou Aqmi, a crée l’incompréhension chez beaucoup. « C’est une décision de justice et la justice est à  la base de tout. Si le gouvernement malien lui même va à  l’encontre de cette justice et lève des mandats qu’il a lui même pris, cela relève de la compromission avec des groupes armés aux intentions multiples », souligne André Bourgeot, anthropologue et spécialiste du Sahel. Souveraineté en jeu Du coté des autorités, on assume ce qu’on appelle des mesures de confiance, pour dit-on, mener à  bien les négociations futures avec le MNLA, le HCUA ou encore le MAA, des mouvements plus ou moins radicaux, selon les évolutions de l’actualité. « N’oubliez pas que le Mali subit également la pression de la France et a été libéré grâce à  l’opération Serval. Se défaire de cette tutelle n’est pas chose aisée », commente un diplomate de la Minusma. « Il faut d’autant plus œuvrer dans le sens du dialogue et avec hauteur », poursuit notre interlocuteur. Du reste, Mohamed Aly Bathily, le ministre malien de la justice, a affirmé haut et fort que « si cela s’avérait nécessaire, d’autres prisonniers seraient libérés », en marge de la réunion de suivi sur la situation au Mali le 2 novembre. Une déclaration qui en rajoute à  l’inquiétude populaire. IBK serait-il acculé face aux derniers évènements au point d’en arriver aux larmes ? « Je m’étonne qu’IBK pleure pour deux journalistes de RFI et pas pour les naufragés de Konna, est-cela le patriotisme ? », témoigne Ousmane étudiant. « Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est la réponse que les autorités doivent donner aux agissement du MNLA et de ses alliés sur le terrain. Tout reste à  prouver, même une éventuelle complicité du MNLA dans l’assassinat des deux journalistes », commente cet éditorialiste. » Or le président IBK n’accumule pas les bons points ces jours-ci. On rappelle volontiers que Zahabi Ould Sidi Mohamed, son ministre des affaires étrangères, est certes un ancien fonctionnaire international mais aussi un ancien rebelle. Tout comme trois ressortissants du Nord, ex chefs rebelles, sont désormais candidats aux législatives, sous les couleurs du RPM, et accusés de chercher une impunité. En outre, les assises du nord qui se sont tenues à  Bamako les 1er, 2 et 3 novembre, estiment beaucoup, auraient du avoir lieu au Nord d’abord entre communautés locales et non entre « bourgeois de Bamako » pour paraphraser un confrère. S’il existe un fossé évident entre les revendications des membres du MNLA et les principes de Bamako, il y a trop de compromissions de la part du pouvoir malien. On apprécie malgré tout la manière dont IBK a géré l’après mutinerie de Kati, même si les conditions actuelles de résidence du Gal Sanogo, font encore les choux gras de la presse. Sans tomber dans la surenchère ou céder à  la stigmatisation des communautés du nord, la situation reste très tendue à  Kidal o๠des affrontements ont opposé l’armée malienne et le MNLA depuis ce vendredi. Jusqu’o๠ira cette nouvelle montée de tension ? Et quelle réponse donnera le pouvoir malien pour rassurer le peuple ?

Crimes de Kidal : le pont du verlan

Ils sont venus au Mali pour juste informer. Ils en sont repartis sans vie. Ghislaine est devenue le PONT de deux mondes antagonistes. Claude confirme pour sa part que ces deux mondes parlent un VERLAN différent. Triste sort. Tragique sort que cette mort par balle de deux journalistes courageux et professionnels jusqu’au dernier soupir. Ils n’ont jamais voulu faire du journalisme au chéquier en se contentant d’interviewer des autorités confortablement installées dans les salons douillés de Bamako et prêtes à  pérorer sur ce qui se passe dans le septentrion malien. Ghislaine tissait sa laine pour verrouiller l’information recueillie à  la source. Claude l’épaulait pour refuser la fin décrétée de cette guerre lâche qui n’en est qu’à  son aube dans le nord du Mali. Ces écrits ne sont pas une ode pour Claude et Ghislaine. Non, ils tirent la sonnette d’alarme d’autant que rien ne justifie cette tuerie barbare. Un stylo, un micro et une caméra ne peuvent s’opposer à  un fusil. Les auteurs de ce double crime le savent mais que valent nos écrits et notre indignation devant ces criminels froids obnubilés par le fric et les fesses et agissant sous le coup de la foi ? Nos mots sont du Verlan pour ces criminels sinon ils auraient compris que Ghislaine constituait un Pont entre leurs revendications et la communauté internationale. Dommage, ils ne pouvaient pas comprendre, ils ne comprennent pas. Ils ne connaissent que le langage des armes et la politique du bas de ceinture. Un fait demeure : les confrères sont partis, nous perdons en eux deux professionnels chevronnés, deux êtres charmants et attachés à  un journalisme de qualité. Une exigence s’impose : tous doivent accepter que la crise malienne est loin de connaitre son épilogue, autrement dit les djihadistes ne lâcheront rien et utiliseront tous les interdits pour se faire entendre. Il faut oser le dire : la pacification du septentrion malien ne se fera pas sans la France et ses partenaires Onusiens obligés de ne plus ménager le MNLA et ses phalanges. La vérité est une pilule amère qui confrontée à  la réalité indexe une race couvée et des mouvements à  décapiter faute de quoi d’autres Ponts s’effondreront et des «Â Ver » plus longs seront déclamés pour pleurer d’autres Ghislaine et Claude dans cet enfer des caà¯ds connus de KIDAL. Que dalle ! Comme le dit si bien Patrick BRUEL «Â je casse ma plume » devant ces crimes infâmes le temps de voir la France prendre la main pour sauver un Mali qui n’a pas encore pris la pleine mesure de la détermination des tueurs du camp adverse. DIOP Makhtar

Incontrôlable Kidal…

C’est tout le contraire qui semble se profiler avec la récente levée des mandats d’arrêts contre des chefs rebelles, les accointances avec les maà®tres du nord qui prévalent dans le jeu du rapport de force entre Bamako et les représentants du Nord. Certains parlent même d’un modèle à  la « ATT » qui perdurerait et risquerait de saper définitivement l’autorité de l’Etat. Si les forces françaises et onusiennes sont sous représentées à  Kidal, l’armée malienne l’est encore plus. La question qui est sur toutes les lèvres est bien sûr celle du contrôle de Kidal o๠courent de nombreux groupes armés et mouvements touareg, d’obédience plus ou moins extrême. Si les uns optent pour le jeu politique, d’autres nouent des alliances contre nature avec AQMI, au risque de saper le dialogue entamé. Plus rien n’étonne du MNLA, qui équivaudrait pour beaucoup à  Ançar Dine ou à  AQMI, ou au MUJAO. Les cartes sont bel et bien brouillées. Kidal demeure donc l’inconnue, ce désert aride o๠seuls les hommes bleus savent se repérer et fuir. Fuir avec deux otages français, sur environ 12 km, même poursuivis, traqués jusqu’à  les tuer et les abandonner en plein sable. La capitale de l’Adrar des Ifoghas fait partie de ces villes sur liste rouge. Kidal, l’incomprise, reste encore sous le contrôle d’éléments armés, tandis que la Minusma, l’armée malienne et Serval y sont en sous effectifs. Et tentent de sécuriser le coin. Des rues poussiéreuses, un horizon incertain, des hommes enturbannés. Parmi lesquels il est difficile d’identifier qui est qui. Détail esthétique, mais qui a son importance, lors d’une prise d’otages rapide, et qui empêche de distinguer l’agresseur. Kidal, « C’’est la seule zone, o๠la souveraineté de l’à‰tat n’est pas effective. Les troupes de l’armée malienne ne patrouillent pas à  Kidal », confesse le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, au lendemain de l’assassinat tragique de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, qui y préparaient une opération spéciale RFI. Et ces derniers s’y sentaient en confiance, à  tel point qu’ils se sont rendus au domicile d’un membre du MNLA, sans peur et sans imaginer qu’ils puissent être des cibles potentielles. Kidal, ils la connaissaient, la percevaient d’une certaine façon. Erreur de jugement ? Observés ? Suivis ? Ils l’étaient certainement. Attendus, épiés, puisque dès qu’ils sont sortis du domicile d’Ambéry Ag Ghissa, ils ont été tout de suite cueillis et emmenés. Le reste est connu. Cibles de choix, cibles traquées, beaucoup pointent du doigt le MNLA. Qui sait si Ambéry Ag Ghissa ne les a pas vendu ?, affirment certains. Etaient-ils détenteurs d’une information pouvant mettre à  mal le MNLA ? O๠ont-ils été utilisés comme des martyrs par une mouvance terroriste, afin de toucher la France en plein C’œur. AQMI, on le sait mène une guerre sans merci à  la France depuis l’opération Serval. L’exécution rapide de Ghislaine Dupont et Claude Verlon sonne t-elle comme une nouvelle bataille engagée par les ennemis de la France, sur le sol malien ? Que les forces en présence n’aient pas pu intercepter le véhicule est une chose, mais que des otages soient pris dans cette vaste zone désertique n’est pas nouveau. Plus que jamais, la vigilance ne saurait être baissée même lorsque des otages ont été libérés. Une guerre sans merci oppose désormais la France aux puissances du mal dans le Sahel, celle médiatique contre celle de la terreur. Laquelle est la plus nocive ?

Kidal : Zone de non droit

l’émotion, la colère et l’incompréhension sont les sentiments les plus partagés au Mali et ailleurs après l’assassinat sauvage de nos confrères de Radio France internationale(RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon à  Kidal le samedi dernier. Cet assassinat des deux professionnels aguerris des médias, au delà  de l’indignation qu’il suscite, remet à  jour la lancinante question de Kidal. l’Adrar des Iforas considérés de l’aveu même du ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, comme une zone de non-droit. Le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéita, avait, il y a juste quelques jours, déploré la situation à  Kidal o๠des militants du MNLA occupent le gouvernorat et la station régionale de l’ORTM pendant que les représentants de l’Etat rasent les murs en se confinant dans les locaux de la mairie. Un aveu d’impuissance au plus sommet qui vient malheureusement corroborer le sentiment général d’indignation et d’incompréhension des Maliens suite au traitement permissif accordé au MNLA. Excédés, des Maliens avaient vite conclu vite à  une espèce de collusion ou encore un accord tacite entre la France et la MNLA autour de la région concernée. Restaurer l’autorité de l’Etat à  Kidal l’assassinat odieux des journalistes de la radio mondiale va sans doute amener la France et même la communauté internationale à  revoir leur copie vis-vis de la gestion réservée à  Kidal. En termes clairs, il s’agira de permettre à  l’Etat malien d’exercer sa pleine souveraineté à  Kidal au même titre que les autres régions du nord libérés grâce à  l’opération Serval en janvier dernier. Il s’agira aussi de mettre, ipso facto, de contraindre le MNLA de rentrer dans sa coquille et de se mettre sous la férule de l’Etat central conformément d’ailleurs à  l’esprit des accords de Ouagadougou dont ils sont signataires. Loin d’être cantonnés, les groupes armés circulent dans la région tout en la terrorisant. Ceci est une nécessité urgente au regard de ce qu’on pourrait appeler la réorganisation des groupes jihadistes à  partir de Kidal. Disons le net : il est difficile aujourd’hui d’opérer une dichotomie possible entre le MNLA, Ançar dine et autres groupes jihadistes tant la région de Kidal est devenue aujourd’hui la plaque tournante des groupes armés de toutes espèces. En effet le groupe indépendantiste n’existait plus au moment de la libération des régions du nord notamment de Kidal. Ce qui veut dire que les ‘’régents » de Kidal ne sont ni plus ni moins que des jihadistes, des islamistes qui, sentant le roussi, se sont recyclés avant de rebondir comme C’’est le cas actuellement. Par MNLA aujourd’hui il faut, sans exagérer, voir tous ceux qui ont à  un moment donné semé la désolation au Mali et qui ne sont pas prêts à  abandonner cette funeste entreprise. La France comme la communauté internationale doivent comprendre, in fine, que le mouvement est le cheval de Troie des jihadistes, islamistes et des narcotrafiquants. Sans anticiper sur les conclusions des enquêtes sur l’assassinat des confrères de RFI, on voit mal comment on pourrait innocenter le MNLA dont quand on sait que les journalistes ont tété enlevés devant la porte d’un de ses responsables après une interview. Troublantes coà¯ncidences.

Laurent Fabius :  » La sécurité va être accrue à Kidal »

Au lendemain de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de RFI, à  Kidal, le président Hollande a réuni pendant un heure le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius et celui de la Justice, Christiane Taubira ainsi que Bernard Bajolet, le patron de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), afin de commencer à  Â“établir précisément, en lien avec les autorités maliennes et les forces de l’ONU, les conditions” de ce drame. A l’issue de cette réunion, M. Fabius a déclaré que les responsables de l’assassinat des deux journalistes – qu’il a qualifié de “crime contre la liberté d’informer et d’être informé” – étaient “ceux que nous combattons, C’’est-à -dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections. Le ministre a précisé que les reporters avaient été tués avec une arme à  feu. “l’un a reçu deux balles,l’autre trois balles”, a-t-il indiqué. Par ailleurs, le chef du Quai d’Orsay a indiqué que “la sécurisation de l’ensemble de la zone et des zones voisines, va bien sûr être accrue”, en parlant de Kidal. Les autorités maliennes n’ont que peu – voire pas aucune – prise sur ce bastion historique de la rébellion touareg, tenu par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et o๠sont établis d’ancien djihadistes du groupe Ansar Dine ou encore des militants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest Mujao). Il y a également des rivalités entre groupes touareg, basés parfois sur des origines tribales. Et C’’est sans compter sur le narcotrafic ou encore sur les tensions ethniques, notamment entre touareg et arabes. Libérée de l’emprise des groupes djihadistes à  la fin janvier par les forces françaises de l’opération Serval, la ville de Kidal a été plusieurs fois le théâtre d’attentats suicide et d’affrontements armés. Récemment, l’armée malienne y avait d’ailleurs été prise à  parti. Actuellement, 200 militaires français sont déployés à  l’aéroport de Kidal. Et la force Serval comptait, au 31 octobre, moins de 3.000 hommes, dont certains sont engagés dans l’opération Hydre, de part et d’autre de la boucle du Niger. Pour le moment, les détails de la décision visant à  accroà®tre la sécurité dans le secteur de Kidal ne sont pas connus. Alors que la MINUSMA, la mission des Nations unies au Mali, peine à  déployer les 12.500 hommes prévus, il est probable que les autorités françaises soient obligées de revoir le calendrier de retrait de la Force Serval, dont les effectifs, en principe, doivent être ramenés à  1.000 personnels à  la fin janvier 2014.

Mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : la presse indignée

Amélie Niard, ex pigiste à  RFI « J’ai beau ne plus être à  RFI depuis plus d’un an, ça me touche et j’ai mal pour le Mali, aussi. Je ne connaissais Ghislaine que de vue mais Claude un peu plus, je l’aimais beaucoup. C’était un grand homme, et c’est horrible, en plus la manière dont cela s’est passé, tués comme des chiens au bord d’une route. C’est une infamie et encore une fois, je suis triste pour le Mali, qui va en souffrir malheureusement ». Birama Konara, Binthily Communication Je suis horrifié par ces assassinats cruels. Les disparitions tragiques de Ghislaine et de Claude constituent une perte irréparable. RFI est une famille. Les voix et les analyses de ses journalistes meublent notre quotidien. Mes condoléances vont donc aux collaborateurs de RFI, à  ses auditeurs et aux familles des deux victimes. Plus que jamais, nous devons nous mobiliser pour le respect des libertés et la défense de la sacralité de la vie Tiégoum Maiga, La nouvelle République « Je ressens de la tristesse, de la colère. Ces deux journalistes sont morts pour leur passion, celle d’être au plus près des hommes et des faites. Le MNLA doit livrer les assassins de nos confrères ». Serge Daniel, correspondant de RFI à  Bamako « Tant que tous les groupes armés ne seront pas désarmés à  Kidal il y aura ces cas. On ne kidnappe pas à  Gao. Il existe une passerelle entre MNLA, Ançardine, AQMI, MUJAO, etc. Et c’est connu de tous ! » Reporters sans frontières « Nous condamnons avec la dernière énergie ce double assassinat qui montre malheureusement l’Etat de non droit qui règne encore dans le nord du Mali. Cet assassinat est non seulement un acte criminel mais un acte terroriste, destiné à  intimider les regards extérieurs ». Salif Sanogo, journaliste à  l’ORTM « La première fois que J’ai rencontré Ghislaine Dupont, C’’était un jour de juillet 1999. Je venais de finir mes études à  l’ESJ de Lille et je démarrais un stage de quelques mois à  RFI, à  Paris. Avec Chantal Lauraux et Carine Frenk, J’avais trouvé de grandes professionnelles qui ont bien veillé sur moi. Professionnellement, elle m’a beaucoup appris. Humainement, sa chaleur était indiscutable. Elle aimait bien rire ». Noel Tadegnon, Journaliste indépendant, Médiatogo.info Je suis sous le choc. Je n’ai pas dormi après l’annonce de leur mort. Je n’arrive pas à  imaginer qu’on puisse tirer sur des journalistes aux mains nues qui ne cherchent qu’à  informer les autres ». Nous journalistes sommes insultés, battus, menacés, kidnappés, assassinés, mais nous ne seront jamais découragés. Nous sommes encore forts et plus que déterminés à  informer le monde avec courage et professionnalisme.

Assises sur le Nord : IBK contre la stigmatisation des communautés

Ces Assises étaient attendues du peuple malien et cela depuis la crise qui a ébranlé le Mali le 22 Mars 2012, et entraà®né la partition du pays en deux. De cette scissure temporaire, de vieilles blessures se sont ouvertes et le Nord s’est vu occupé pendant de longs mois, les communautés furent brimées, les vieilles ranC’œurs allumées, les revendications identitaires à  fleur de peau. D’un autre côté, ces assises font suspicion et un membre de la presse de se demander comment ces notables du Nord, basés à  Bamako peuvent parler au nom du nord tout entier. Malgré tout, depuis l’arrivée des nouvelles autorités, l’on sent une volonté de ramener ce nord à  de meilleurs sentiments, quitte à  négocier, à  faire des compromis qui peuvent irriter le peuple malien. Du reste, à  ces assises, ne participent pas les rebelles du MNLA qui ont préféré les boycotter… Le dialogue a bien sûr le mérite d’être posé. Les jalons nécessaires dans une société o๠la tradition orale prévaut. Mais aussi des valeurs de solidarité, de partage qui ont toujours fait le Mali. Du reste, c’est la réconciliation, le vivre ensemble, la Paix qui est en jeu, pour amorcer le développement équilibré des régions du Nord. Sans paix, ce développement est impossible.  » Nous devons mettre fin à  la répétition cyclique des crises dans le septentrion malien, et nous atteler à  construire un avenir prometteur pour nos enfants et petits enfants », a déclaré le président à  l’ouverture des assises, pour donner le ton. IBK a en outre, dans son discours fleuve, il faut le préciser, appelé ses compatriotes à  un changement de mentalité. Meilleur exemple de ce changement, le Rwanda o๠il a assisté à  une conférence, un pays qui s’est relevé du génocide et a amorcé un virage économique et social qui le pousse à  devenir une nation émergente. Au Mali, nous sommes encore bien loin de cela, étiqueté comme un pays sous développé, dépendant des bailleurs de fond. « Le Mali doit s’aider, et cela découle de la volonté humaine, de la prise en compte du monde qui évolue. Nous devons acquérir une mentalité de pionniers. Car tout à  un prix, la souveraineté, l’honneur ont un prix », a poursuivi IBK, rêvant d’une nation forte et émergente à  l’image de ses voisins. Instrument de dialogue Pour produire un effet positif des Assises, Ibrahim Boubacar Keita a promis une restructuration de la Commission Dialogue et réconciliation, chargée de créer ce dialogue entre communautés. Des foras inter communautaires sont prévus pour recenser les problèmes des communautés les plus éloignées et donc silencieuses. Pour Oumou Touré, membre de la société civile et, Vice présidente de la Commission Dialogue et Réconciliation, ce remaniement s’avère nécessaire, pour rendre cette CDR effective. Crée sous la transition, la CDR peinait jusqu’alors à  trouver sa mission. Elle devrait très vite se réformer pour amorcer le travail collectif. A la fin de son discours, IBK a rappelé l’importance du plan de développement accéléré des régions du nord et dont la mise en oeuvre ne devrait plsu tarder, tout comme l’arrivée du Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki Moon dans le cadre de la 1ère conférence minsitérielle sur le sahel de son mandat, prévu le 5 novembre. Suivra la conférence post Bruxelles du 7 novembre. La promesse de dons, négociée à  Bruxelles lors de la transition, devra s’accomplir. Du moins, l’espère t-on…

Assises nationales sur le nord: des déplacés à Bamako s’expriment

Les déplacés encore présents sur les sites de Niamana et Niamakoro dans la capitale malienne estiment tous que la sécurité doit être le premier sujet de discussions lors de ces assises. Le pardon et la justice aussi sont deux thèmes sollicités par eux. Pasteur Aziz Cissé, déplacé de Gao : Beaucoup de personnes ignorent certains aspects de cette guerre. Je crois que ces assises seront l’occasion pour en parler et éclairer l’opinion là -dessus. Ce forum permettra aux uns et aux autres de se dire la vérité. A partir de cette discussion des dispositions doivent être prises pour le développement des régions du Nord. Monique Koné, déplacée de Tombouctou : Je suis contente de savoir qu’il y aura ces assises consacrées aux régions du Nord du Mali. Le Nord souffre beaucoup, il faut parler en priorité du développement. J’ai été là  bas pendant une semaine puis je suis retournée : tout va très mal. Il faut que des assises de ce genre aient lieu de temps en temps pour que les gens puissent se comprendre sur les questions utiles. J’aimerais aussi qu’ils pensent aux personnes qui ont été victimes et qui sont restées sur place, ils ont tout perdu et il faut penser à  eux. Ada Sagara, déplacée de Gao : Je voudrais m’exprimer sur le fait que les chrétiens sont menacés et personne n’en parle. Si tu es chrétien, tu es visé par les attentats. Nous ne sommes pas tranquilles, de nuit comme de jour, nos coreligionnaires peuvent être agressés. Je voudrais attirer l’attention du gouvernement sur cette question pour aider les chrétiens du Nord à  bien s’épanouir chez eux. Samuel Guindo, déplacé de Gao : Je suis déplacé depuis l’année dernière. Nous sommes remplis d’espoir sachant la tenue de ces assises mais aussi nous avons des inquiétudes. Je pense qu’il faut parler en premier lieu, de la situation sécuritaire. Beaucoup de personnes veulent retourner mais ils entendent parler des attentats encore, ils ont envie de se rétracter. D’autres questions, comme l’éducation et la santé doivent être discutées. Beaucoup de médecins et d’enseignants avaient fui les combats. Maintenant, les hôpitaux et les CSCOM (centres de santé communautaires NDLR) ont besoin d’eux. De même que les enseignants car les cours ont repris. Amassa Coul Yattar, déplacé de Tombouctou : Comme tous le s Maliens, on a de l’espoir mais il faut que ce soit quelque chose de réel. Il ne faut pas que ce soit juste des assises pour discuter de ce qui n’est pas utile et tromper l’opinion nationale et internationale. Parce qu’il y a eu des assises par le passé, il y a eu des concertations mais cela n’a accouché de rien. C’’est parce que ce n’était ni réel, ni concret et C’’est pour cela que nous sommes retombés dans cette crise qui n’est que le fruit ou la continuité de la rébellion de 1963. Cette fois-ci, on veut vraiment croire aux gens. Il faut qu’on parle de la réconciliation mais avant cela, il faut que justice soit faite. Il y a des orphelins de cette guerre, des veuves etc. Il y a des militaires qui ont été massacrés, des familles ont été décimées, des enfants qui ont perdu le goût de la vie. Maintenant o๠ces assises se tiennent, pendant ce temps à  Tombouctou, les gens ont toujours peur pour leur sécurité. Il faut qu’on parle de cela. Il y a des gens qui ont été obligés de se déplacer du Nord au Sud, des personnes qui n’ont jamais fait un kilomètre de voyage. Et ils sont arrivés dans l’humiliation parce qu’ils n’avaient pas logement et ils n’avaient pas de quoi se nourrir. Il faut trouver une solution pour que cela ne se répète plus et juger ceux qui doivent l’être car C’’est l’impunité qui amène les gens à  refaire la même chose depuis 50 ans. Alassane Dicko, déplacé de Tombouctou : Nous sommes restés à  Bamako pendant une année et demie. Je suis retourné au Nord pour jeter un coup d’œil là  bas après toute cette crise. Je suis à  Bamako pour poursuivre mes études. Nous soutenons toute idée positive pour la sortie de crise. Le mot clé que J’ai envie de garder, C’’est le pardon entre nous, même si C’’est difficile. Aujourd’hui, s’il y a des solutions, par exemple des assises comme celles qui se tiennent maintenant. Nous espérons que cela permettra aux Maliens d’avoir une idée de ce que le Mali sera demain. Il faut mettre fin à  toutes ces atrocités et aux problèmes que nous connaissons aujourd’hui. A Bamako, ça ne va pas, au Nord ça ne va pas, on ne sait même plus qui accuser. Je pense que le gouvernement doit mettre plus l’accent sur cela et essayer de s’organiser. Nous n’entendons pas de bonnes nouvelles par exemple, concernant le respect des décisions prises dans les accords. l’éducation est aussi un point important. La rénovation du Nord est à  signaler, le Nord a besoin de développement. Nous étions sur la bonne voie mais maintenant tout est détruit. Cela fait mal au C’œur de voir l’état des villes du Nord actuellement. Il y a un autre point sur lequel insister : la façon dont il faut faire pour désarmer les groupes armés.

Tenue des assises nationales sur le nord ce week-end à Bamako

Les  »Assises Nationales sur le Nord » se tiendront du vendredi 1er au samedi 2 novembre au Centre International des Conférences de Bamako (CICB), a-t-on appris mardi de sources officielles. Ces assises se tiendront à  l’initiative du président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéà¯ta et du gouvernement, sous l’égide du ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord. L’objectif de ces assises est de  »faire connaà®tre et partager les préoccupations et les attentes du peuple malien sur la voie de la recherche d’une paix durable, juste et inclusive », selon un communiqué de la primature. D’après les organisateurs, ces assises porteront sur la réconciliation nationale, la cohésion sociale et le vivre ensemble. Elles porteront également sur les recommandations des à‰tats généraux de la décentralisation et le programme de développement accéléré des régions du nord. Cette rencontre de deux jours regroupera les acteurs étatiques, des chefferies coutumières et traditionnelles, de classe politique. A ces acteurs, s’ajoutent ceux des organisations de femmes et de jeunes, de la société civile, des forces de défense et de sécurité, des Mouvements et groupes d’autodéfense, des représentants des réfugiés et des déplacés, des médias publics et prives, des partenaires au développement et organisations internationales, ont conclu les organisateurs. A noter que ces assises nationales sur le Nord se tiennent un dizaine de jours après les à‰tats généraux de la décentralisation, tenus du 21 au 23 octobre à  Bamako, qui visaient à  améliorer la gouvernance par l’approfondissement du processus de décentralisation pour un développement équilibré du territoire national. A l’issue de ces à‰tats généraux de la décentralisation, l’ ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne au Mali et chef de file des partenaires techniques et financiers, avait laissé entendre que ceux-ci (à‰tats généraux de la décentralisation)  » constituent un excellent préalable pour les assises du nord du Mali ».

Mali : les violences qui ont mené au lancement de l’opération anti-terroriste « Hydre »

MALI – Après plusieurs semaines sanglantes au Mali, l’opération anti-jihadiste de plus de 1500 soldats français, maliens et de l’ONU en cours dans le nord du pays illustre clairement la crainte d’un regain de pouvoir et de nouvelles attaques de groupes islamistes. Les Français, l’ONU et les Maliens « ont été surpris et sont inquiets par cette résurgence de groupes différents (islamistes et touaregs, ndlr) qui frappent à  nouveau dans le nord du Mali » (voir le diaporama en fin d’article), d’o๠cette opération de grande envergure », explique Jean-Hervé Jezequel, chercheur à  Dakar pour l’International Crisis Group (ICG). Lancée dimanche, cette opération appelée « Hydre » est composée à  part environ égale de soldats de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), de la France et du Mali et doit durer « au moins une dizaine de jours », selon une source militaire malienne. « Le terrorisme n’a pas été vaincu, il a été abà®mé » C’est la première fois qu’autant d’hommes de chaque force militaire travaillent ensemble dans le nord du Mali, avec pour but de lutter contre « le terrorisme » qui « est installé » au Mali et dans d’autres régions du Sahel, a reconnu vendredi 25 octobre à  Bruxelles le président François Hollande. Selon ce dernier, « le terrorisme […] n’a pas été vaincu par notre seule intervention au Mali », même s’il « a été abà®mé, attaqué ». En effet, après une accalmie de plusieurs mois et l’élection d’IBK, les groupes jihadistes ont repris leurs attaques meurtrières au mois de septembre, tuant en une vingtaine de jours une dizaine de civils et de militaires maliens et tchadiens membres de la Minusma. Des violences qui se sont produites à  quelques semaines du premier tour des élections législatives, « cible idéale » pour le « type d’opérations » menées par les jihadistes, remarque Jean-Hervé Jézequel. Prévues le 24 novembre et 15 décembre, ces élections auront pour objectif de confirmer la restauration des institutions maliennes après le coup d’à‰tat qui, en mars 2012, avait précipité la chute du nord aux mains des jihadistes. 

Le Mali promet une décentralisation accélérée

Au finish de ces trois jours d’Etats Généraux de la décentralisation, de nombreuses recommandations et quelques urgences fortes : Le renforcement des capacités de gestion des collectivités territoriales », selon un document adopté mercredi soir à  l’issue des « états généraux de la décentralisation ». La Cette rencontre a rassemblé pendant trois jours à  Bamako quelque 600 participants, en majorité des représentants de l’Etat et des régions. Le gouvernement s’est engagé à  « assurer un transfert effectif des compétences » ainsi que « les ressources financières » indispensables à  une politique efficace de décentralisation, selon le document. Il s’est aussi engagé à  « reconnaà®tre et à  accorder au pouvoir traditionnel et coutumier un rôle important dans la gestion et la prévention des conflits ». Le gouvernement « mettra tout en œuvre pour que les résolutions, les décisions de la rencontre soient respectées et mises en application », a affirmé le Premier ministre malien, Oumar Tatam ly, en clôturant les travaux des « états-généraux ». Mise en application Mme Sall Oumou Seck, seule femme maire d’une commune au Mali, celle de Goundam (nord) a estimé que « si les résolutions de la rencontre sont respectées, le Mali fera un grand bond » en avant, car, selon elle, une décentralisation efficace « est la clé de nos problèmes ». . Ces « états généraux » étaient une des premières phases d’un dialogue censé pacifier le nord du Mali, soumis en 2012 à  une rébellion touareg suivie d’un coup d’Etat militaire à  Bamako, puis d’une occupation par des groupes islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da dont des éléments restent actifs dans la région en dépit d’une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 et toujours en cours. En ouvrant les travaux de la rencontre lundi, le président malien Ibrahim Boubacar Keita avait estimé qu’il fallait « apporter des réponses définitives aux frustrations qui alimentent l’irrédentisme de nos frères touareg ». Si elle doit s’appliquer à  l’ensemble des régions maliennes, une décentralisation plus poussée concerne plus spécifiquement le nord du pays, vaste région désertique qui occupe les deux tiers du territoire et o๠les infrastructures de base (eau, électricité, santé, éducation, routes) sont déficientes, voire inexistantes. Les populations de ces régions issues de diverses communautés – Songhaà¯, Peul, Arabe, Touareg – se sentent abandonnées par l’Etat central. La pauvreté a servi de terreau depuis plusieurs années à  divers groupes armés aux motivations politiques, religieuses et/ou criminelles, qui s’y sont livrés à  toutes sortes de trafics et de violences. Leurs activités ont atteint leur paroxysme en 2012, dont le lancement d’une nouvelle rébellion touareg, après celles des années 1960, 1990 et 2000.