UNTM: les élections,  » pas sans nos frères du nord »

Ce mardi 30 avril, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a tenu sa traditionnelle conférence de presse à  la veille de la fête du travail. c’était à  la bourse du travail avec trois points comme ordre du jour. Cette année tout comme l’année dernière, la célébration est marquée par la crise au Mali. « Nous sommes à  la commémoration de la fête du 1er mai, fête des travailleurs, les années se succèdent mais ne se ressemblent pas. Ce 1er mai 2013 constitue un espoir encore fragile pour le Mali » se désole le secrétaire général de l’UNTM Chaka Diakité. « Nous sommes à  la commémoration de la fête du 1er mai, fête des travailleurs, les années se succèdent mais ne se ressemblent pas. Selon Chaka Diakité, secrétaire général de l’union nationale des travailleurs du Mali, « ce 1er mai 2013 constitue un espoir encore fragile pour le Mali ». Le secrétaire général a soulevé certaines questions relatives à  la tenue de la présidentielle de juillet 2013. «Nous sommes prêts à  aller aux élections si toutes les prérogatives sont réunis. Une longue transition n’est jamais une bonne chose. Plus elle est courte, mieux la démocratie sera » a déclaré Chaka Diakité. Selon lui, le gouvernement et la commission Nationale électorale indépendante (CENI) devraient tenir le pari de bonnes conditions régulières et transparentes. Ceci afin de permettre aux citoyens et citoyennes de voter sans entrave sur la base d’un fichier électoral correct. La situation de Kidal est préoccupante selon M.Diakité. « Kidal demeure un imbroglio politique et militaire. Nous voulons aller aux élections mais pas sans nos frères de Kidal, qui sont aussi des républicains. Le Mali doit rassembler tous ses enfants à  l’heure o๠son destin est en jeu » explique-t-il. Le cas des réfugiés maliens dont le nombre s’élève à  près de 350 000 dans les pays voisins comme le Burkina, la Mauritanie et le Niger, doit être pris en compte selon le syndicat. « Nous sommes tenus de réfléchir à  la situation des réfugiés dans les camps des pays voisins et aux conditions de leur retour » se préoccupe-t-il. Le gouvernement malien a fixé le premier tour de la présidentielle au 7 juillet 2013 et le 2e tour est prévu pour le 21 du même mois. A trois mois de cette échéance, les Maliens sont en attente du fichier électoral et de la clôture du budget de l’élection qui s’élève à  65 milliards de FCFA.

Plan mali: Protéger les enfants en temps de crise est une priorité

Durant son séjour, M. Tjipke Bergsma, a eu des échanges avec différents acteurs qui ont porté sur les grands défis qui se posent en termes de difficultés dans le management des opérations mais aussi a découvert les réalisations de Plan Mali. Il a entamé une tournée qui l’a conduite dans les villes de Ségou, Diabali et Siribala. A Ségou, le Directeur Exécutif Adjoint s’est rendu au lycée Cabral qui abrite 189 élèves déplacés de différentes localités du nord, un moment très émouvant avec les jeunes dont les témoignages aussi variés que choquant révèlent toutes les atrocités qu’ils ont subis a affirmé le Directeur. Depuis le début de cette crise, la réponse de Plan se fait sous différentes formes avec les distributions de fournitures de secours d’urgence, de kits de dignité, de nourriture, les installations de latrines et de puits, la gestion des camps, la protection et l’éducation des enfants en situation d’urgence. Aide psychologique spécifique pour les filles Ce conflit a fortement affecté les enfants, notamment les filles. Beaucoup d’entre elles ont dû arrêter leurs scolarités, et certaines ont été forcées à  se marier tôt ou ont été soumises à  des violences physiques ou psychologiques. « Plan est en train de travailler pour le retour des enfants dans leurs régions d’origine. Pour ce faire, nous allons à  travers un programme à  long terme les aider psychologiquement. Tout en favorisant leur insertion économique », a déclaré Mme Fatimata Alainchar, la directrice par intérim de Plan- Mali. Selon M. Tjipke Bergsma, l’ONG est prête à  venir en appui au gouvernement malien et à  la population à  travers ses programmes en matière de protection et d’éducation des enfants. Cependant, Plan International exhorte les gouvernements donateurs à  ne pas oublier les besoins des enfants dans leurs budgets pour sécuriser le Mali. Elle lance un appel de 9,6 millions de dollars pour aider les enfants à  poursuivre leurs études, à  bénéficier de soutien psychosocial approprié et d’avoir accès à  l’eau potable, aux soins de santé dans des conditions d’assainissement et d’hygiène acceptables. Rappelons que le conflit a déplacé près d’un demi-million de personnes dont 51% sont des enfants. Près de 300.000 personnes sont déplacées internes et le reste ont fui vers les pays voisins comme le Niger et le Burkina Faso.

Nord Mali : La situation humanitaire inquiète !

Dans un document rendu public ce jeudi 25 avril 2013, quatre organisations humanitaires attirent l’attention de la communauté internationale sur la dégradation de la situation humanitaire au Nord Mali. “Au moment o๠l’attention de la communauté internationale est tournée sur la mission de la paix des Nations Unies, on risque de perdre de vue la situation humanitaire alarmante. Les parents sautent déjà  des repas pour nourrir leurs enfants. Les familles au nord n’auront pas suffisamment de nourriture pour traverser les prochains mois avant les récoltes. Il faut intervenir vite et plus massivement avant une dégradation certaine de la situation alimentaire et nutritionnelle” a indiqué le Directeur d’Oxfam Mali, Philippe Conraud. Selon Action Contre la Faim (ACF), Solidarités International, Welthungerhilfe et Oxfam, «Â le nord du Mali passera à  un niveau d’urgence en matière de sécurité alimentaire, dans moins de deux mois, si la situation sécuritaire et l’accès humanitaire aux communautés vulnérables ne s’améliorent pas.» Ce constat est fait à  la suite de l’étude des experts du Cadre harmonisé dont la mission est d’analyser la sécurité alimentaire. Ce cadre estime qu’entre 26 et 65 % de la population du nord du Mali, sont menacés par une forte insécurité alimentaire. Des enquêtes de marchés conduites récemment par ces ONG qui interviennent dans ces régions, montrent que les prix de certaines denrées de première nécessité ont fortement augmenté depuis janvier 2013, 36 % à  Gao, 30 % à  Tombouctou et 25 % à  Kidal o๠94 % des ménages doivent acheter leur nourriture sur les marchés. Les deux tiers des commerçants grossistes qui fournissent ces marchés sont partis et le flux de céréales a diminué de 60 %. En plus, les opportunités de travail sont rares et la rémunération de la main d’œuvre journalière a baissé d’environ 2,5 dollars à  1,5 et 2 dollars actuellement pour la région de Gao, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des ménages. Cette situation préoccupante est principalement due aux conséquences du conflit à  savoir l’inaccessibilité des routes, la fermeture de la frontière algérienne, le départ des principaux acteurs économiques. Il faut aussi noter le caractère rudimentaire des systèmes de production et l’insuffisance des aménagements dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Toujours selon le Cadre harmonisé, l’assistance humanitaire prévue à  ce jour ne couvrira sans doute pas tous les besoins. l’appel humanitaire des Nations unies pour le Mali est seulement financé à  hauteur de 106 millions au 24 avril 2013. Ce manque de financement agit sur des secteurs prioritaires comme la sécurité alimentaire, l’eau, hygiène et assainissement, la protection, l’éducation, la .santé, et le soutien des moyens d’existence. A cela s’ajoute l’accès difficile aux zones en raison de la présence des groupes armés et des opérations des forces maliennes, africaines et françaises, du banditisme et de la présence de mines et autres engins non explosés. Cependant, ces quatre organisations appellent la communauté internationale et les bailleurs de fonds à  se mobiliser pour apporter de l’assistance aux plus vulnérables. Elles préconisent entre autres la mise en place, à  plus grande échelle, de programmes d’assistance alimentaire, d’appui aux moyens d’existence, etc. Créé par le Comité permanent inter – Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) au début des années 2000, le Cadre harmonisé détermine 5 phases de l’échelle relative à  l’insécurité alimentaire.

Mali : les Tchadiens dans le bourbier de Kidal

Les rebelles touareg du MNLA entendent contrôler ce territoire qu’ils appellent l’Azawad. Les forces franco-tchadiennes maintiennent un calme précaire, mais le retrait annoncé des Français risque de laisser les Tchadiens seuls dans une ville au bord de l’explosion. Nos reporters ont accompagné l’armée tchadienne sur le terrain. Ils sont discrets et ont peu l’habitude des caméras. Les soldats tchadiens passent pour être parmi les meilleurs combattants du continent africain. Une longue expérience du combat, forgée par plus de vingt ans de guerre dans les sables du Sahel, et une expertise qui les place aujourd’hui à  la pointe du dispositif dans cette guerre si particulière qui se déroule dans le nord du Mali. Le Tchad n’a pas d’aviation, mais une infanterie aguerrie qui va au contact, au prix parfois de lourdes pertes : 47 morts depuis le début de l’offensive des forces françaises et africaines contre les milices islamistes. Ils sont 2 400 militaires tchadiens à  traquer un ennemi furtif, des djihadistes qui privilégient les attentats-suicides. Le 12 avril dernier, les Tchadiens ont encore perdu quatre des leurs,à  Kidal au nord du Mali. Un kamikaze les a surpris avec sa ceinture explosive. Le campement militaire de Kidal, jadis occupé par l’armée malienne avant sa débâcle, abrite aujourd’hui les Forces armées tchadiennes d’intervention au Tchad (FATIM). La caserne est à  l’image du pays qui a sombré dans une crise sans précédent depuis le coup d’à‰tat du 22 mars 2012, fomenté par le capitaine Amadou Haya Sanogo. l’eau est fournie par les militaires français. Il n’y a pas d’électricité. Seul un petit groupe électrogène permet de fournir un peu d’énergie, surtout pour recharger les téléphones portables des soldats tchadiens. C’’est leur seul moyen de communication avec leurs familles laissées au pays. La ville de Kidal, à  elle seule, résume l’équation complexe d’un Mali désarticulé qui risque la partition. Elle est aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad. Ce mouvement cohabite avec des forces étrangères (France et Tchad) venues à  la demande de son pire ennemi : le gouvernement central de Bamako. Ce rapport de force permet, pour l’instant, un équilibre précaire… Un retrait français ou tchadien signifierait un retour immédiat au chaos. Le MNLA en est bien conscient. Il y a un an, face aux islamistes, il s’était fait expulser des villes qu’il venait d’acquérir.

Planification familiale : focus sur les victimes de violences et les personnes déplacées

l’information a été donnée lors d’une conférence de presse ce mercredi le 17 avril 2013 au ministère de la Santé. En cette période de crise, les organisateurs de la campagne nationale en faveur de la planification ont décidé de battre campagne sous le signe de la solidarité aux personnes déplacées et victimes de violences. A rappeler depuis que janvier 2012, le Mali est confronté à  des graves crises profondes ayant des conséquences politiques, socio politique et économique et sécuritaire en termes de violation des droits d l’homme. La complexité de cette situation dans un pays peu préparé à  une crise humanitaire d’une telle ampleur n’a fait qu’accroitre la vulnérabilité et augmenter les souffrances des populations. Dès lors, il est crucial d’identifier les populations les plus vulnérables et augmenter les efforts afin de mieux coordonner une réponse urgente et appropriée à  leurs besoins. Cette neuvième édition a pour objectif de renforcer les services de la planification familiale en période de crise à  tous les niveaux pour le bien-être des populations. Selon le conférencier principal, Nouhoum Koné, directeur national adjoint de la planification familiale, il s’agit de rendre disponible les services de la planification familiale à  tous les niveaux. Et assurer la prise en charge médicale et psycho sociale des cas de violences sexuelles. A Gao comme à  Tombouctou, beaucoup des femmes ont été violées par les groupes armés pendant l’occupation, a revélé Nohoum Koné. Aux dires du conférencier, ces femmes ont été prises en charge par les référents qui sont restés dans ces localités. Raison pour laquelle poursuit le conférencier que les services de la planification n’ont jamais été interrompues malgré la crise. « Les populations réfugiées bénéficient les services de la planification » déclare –t-il. Au Mali, le taux de prévalence de la planification est de 8% environs. Ce taux est jugé trop bas, par le directeur national adjoint qui l’attribue aux pesanteurs socio culturelles. « Malgré nos efforts la planification est toujours mal percue dans certaines contrées du Mali sous l’influence de la tradition et de la religion » explique –t-il. La campagne de cette année va durer un mois environ avec les équipes mobiles pour informer et sensibiliser les populations sur les services de la planification à  tous les niveaux. Modibo Fofana

CICR : un budget supplémentaire pour le Nord Mali

Le directeur adjoint des opérations du comité international de la croix rouge (CICR), Régis Savioz vient d’effectuer une visite de 10 jours au Mali et au Niger. Le comité prévoit un supplément de son budget 2013 pour mieux venir en aide aux populations du Nord. M.Savioz a animé un point de presse le mercredi 10 avril à  l’hôtel Azala௠Salam de Bamako. Lors de la conférence M.Régis Savioz, directeur adjoint des opérations du CICR insiste : « A mon passage à  Gao, J’ai pu constater qu’une très grande partie des populations dépendent encore de l’aide humanitaire. Elles ont besoin de nourriture, d’eau et de soins de santé. A terme, ces populations doivent pouvoir retrouver une certaine autonomie et subvenir à  leurs propres besoins ». Ces fonds supplémentaires visent donc à  renforcer les capacités du CICR pour améliorer le travail humanitaire à  long terme. Ce supplément va aussi permettre de poursuivre les activités qu’il mène de longue date au Mali et au Niger. Cela porte le budget du comité pour ces pays à  un total d’environ 61 millions d’euros soit un peu plus de 40 milliards de Fcfa. Cette opération devient ainsi la deuxième opération budgétaire la plus importante du CICR dans le monde. M.Savioz d’ajouter : « nous voulons renforcer notre présence au Mali, notamment dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou. Il est urgent d’agir et C’’est maintenant qu’il faut le faire ». Assistance alimentaire Au moins un million de personnes ont été touchés par le conflit armé au Nord depuis bientôt 16 mois. La rallonge budgétaire permettra une assistance alimentaire pour environ 420 000 personnes tout au long de l’année. 186 000 agriculteurs recevront des semences et 35 000 familles d’éleveurs bénéficieront d’une campagne de vaccination et de traitement de deux millions d’animaux ainsi que la distribution de 510 tonnes d’aliments bétail. « Depuis le début du conflit, 360 000 personnes ont déjà  eu accès à  l’aide en nourriture » précise Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation régionale de Niamey. Un des problèmes récurrent à  Gao est celui de l’eau et de l’électricité, « A Gao, deux générateurs sur six fonctionnent normalement. Le CICR fournit du pétrole pour alimenter les générateurs. Il aide à  la réparation des puits, fournit de la nourriture entre autres. Nous soutenons l’hôpital de Gao pour rendre les soins meilleurs » explique M.Savioz. l’accord global de visites des détenus vient d’être signé entre le CICR et le gouvernement malien. Grâce à  cet accord, le comité entend intensifier ses activités en faveur des personnes privées de liberté et avoir accès à  tous les lieux de détention du Mali. « Cet accord formalise une pratique déjà  effectuée depuis longtemps par le CICR » éclaire Régis Savioz.

Que veut la Corée du Nord?

Allons-nous vers une troisième guerre mondiale? Après l’annonce du redémarrage d’un réacteur nucléaire sur le site de Yongbyon en Corée du Nord, la Corée du Sud et son allié de toujours les Etats Unis sont sur le pied de guerre. Les deux tiers de la marine américaine sont positionnés au Japon avec près de 50 000 hommes et en Corée du Sud avec quelque 28 500 militaires. Les Etats Unis font tout pour décourager une éventuelle agression nord-coréenne. Ils annoncent des mouvements d’équipements militaires : vols de bombardiers, des chasseurs, déploiement de radar de défense antimissile et de navires de guerre. Malgré tout un arsenal dissuasif, Pyongyang continue de défier le monde entier. La Corée du Nord aurait déployé un deuxième missile sur sa côte orientale hier jeudi 4 avril, selon l’agence sud-coréenne Yonhap et les manifestations anti-USA se multiplient. Gesticulation ou réelle menace ? Est-ce une énième provocation de la Corée du Nord ou courre-t-on réellement vers une guerre mondiale ? Le Parti du Travail qui dirige la Corée du Nord a annoncé que l’arsenal nucléaire était le « trésor de la nation » et qu’il ne serait « pas abandonné même contre des milliards de dollars ». Pour sa part, la Corée du Sud a promis une « violente riposte » en cas de «provocation » de Pyongyang. La crise est « déjà  allée trop loin » a déclaré le Secrétaire Général des Nations unies, Ban Ki-moon. En ce 21ème siècle, nombre de pays cherchent à  se familiariser avec la technologie des missiles et celle du nucléaire. La possession de ces bombes inquiète et n’est pas sans conséquence sur l’humanité. La catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki pendant la seconde guerre mondiale et ses effets sur la population sont encore dans les mémoires. Or, les tensions de ces derniers jours dans cette partie du monde porte justement sur le droit ou non de la Corée du Nord à  posséder l’arme nucléaire. Une nouvelle « Guerre froide » ? Au-delà  de la dissuasion, l’Amérique cherche à  contrecarrer la Chine dans ses ambitions hégémoniques en Asie et réaffirmer son soutien sans faille envers ses alliés, la Corée du Sud et le Japon, pays qui abritent des bases américaines. C’’est ainsi que depuis son arrivée au pouvoir, le président Obama s’est lancé dans une vaste redéfinition de la politique américaine en Asie, avec l’objectif de répondre aux multiples enjeux sécuritaire de la région et d’y maintenir une forte présence en raison notamment de la montée en puissance de la Chine. Depuis 1968 et la conclusion d’un Traité de non-prolifération, l’ONU divise en deux les pays nucléaires : la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, forment le groupe des « autorisés », ceux qui avaient la bombe avant le milieu des années 1960 et ceux qui l’ont acquise depuis – l’Inde, Israà«l, le Pakistan et peut-être la Corée du Nord – représentent celui des « non-autorisés ». l’équilibre des forces a bien changé depuis la guerre froide o๠les puissances de l’est et l’ouest se regardaient en chiens de faà¯ence. Aujourd’hui, la Corée du Nord peut-elle compter sur le bloc des « non-autorisés » pour se lancer dans une confrontation contre les « autorisés » ? Rien n’est moins sûr…

Mali: les bérets rouges rejoignent le front

Ces bérets rouges doivent intégrer le dispositif militaire malien. Un départ qui signe la fin d’une période de graves tensions au sein de l’armée malienne. Pas d’autorisation de photographier la troupe, pas d’interview, le convoi démarre. On reconnaà®t des blindés, des engins de terrassement, des véhicules de transport de troupes. Les troupes ? Elles sont également visibles. Ce sont des militaires parachutistes, bérets rouge vissé sur la tête. Ce dimanche, ils sont quelques centaines à  prendre la direction du nord du pays. Objectifs : intégrer le dispositif militaire malien. Il y a quelques semaines encore, on ne pouvait pas voir ici en public des militaires bérets rouges sur la tête. Ils ne s’entendaient pas du tout avec un autre corps de l’armée malienne, les bérets verts. La division s’était installée au sein de la Grande muette. Aujourd’hui, grâce à  une médiation confiée au Premier ministre malien Diango Sissoko, tout est rentré dans l’ordre. Un nouveau patron des parachutistes a été nommé. Le corps ne disparaà®t donc pas, mais il est restructuré. Une compagnie d’instruction de ces parachutistes sera installée à  Bamako. Et deux autres compagnie seront respectivement basées à  Tombouctou

Esclavage au nord Mali : les fillettes premières victimes…

l’esclavage est encore pratiqué au nord du Mali. Mais avec la crise, il a pris une nouvelle tournure avec le départ de l’administration des localités du nord. Face à  la torture et la séquestration des bellahs appelés tamasheq noirs par certains tamasheq blancs ou « touarègues » l’association TEMEDT-qui s’occupe du développement, de la promotion et de la protection des droits humains (TEMEDT) -a décidé de tirer la sonnette d’alarme. Tout dernièrement, un ressortissant de Gossi dans la région de Tombouctou a témoigné de l’enlèvement de sa fillette de 6 ans malgré ses protestations : « Au mois d’août 2012, ma fille de 6 ans a été enlevée au vu et su de tout le monde », raconte Mohamed . Les assaillants sont venus l’enlever alors qu’elle faisait de petits travaux avec sa maman aveugle. J’ai ensuite appris qu’ils avaient emmené ma fille au Burkina Faso. Aujourd’hui, on est toujours sans nouvelle d’elle ». Désemparé, Mohamed a fait appel à  l’association TEMEDT pour retrouver sa petite fille. Aguissatou Walett, une autre habitante d’un village de Gossi déclare que sa fille de 13 a été enlevée pour être employée comme domestique et « femme de nuit ». « Ma fille a été enlevée par trois touarègues lourdement armés. Malgré la résistance de la population, ils l’ont attachée comme un colis avant de la transporter à  dos de chameau comme un vulgaire cadavre. A treize ans, elle a subi toutes les formes de violences sexuelles. Echappée des mains de ses « maà®tres », la jeune fille est revenue se retrancher à  Gossi. Ces bourreaux sont venus à  sa recherche au village et ont réquisitionné nos bétails en représailles arguant que l’esclave et ses bétails appartiennent tous aux maà®tres » dit-elle. Auparavant, le président de l’association TEMEDT, Ibrahim Ag Idbaltanat, avait exposé sa vision pour le retour de la paix et la stabilité. Il surtout insisté sur une armée républicaine moralisée, un système judiciaire compétent, l’organisation rapide d’une élection libre et transparente et la réhabilitation du rôle du chef traditionnel qui ne devrait appartenir à  aucun parti politique ou autre. Ces propositions sont sorties des grandes lignes de la rencontre d’évaluation semestrielle de l’association TEMEDT tenue le 13 mars dernier. Rappelons que l’association a pour objectif l’éradication de l’esclavage dans toutes ses formes au Mali

Attentat à Tombouctou, sécurité renforcée

Un attentat suicide à  la voiture piégée a coûté la vie à  un soldat malien et fait six blessés dans la nuit de mercredi à  ce jeudi, près de l’aéroport de Tombouctou. l’annonce a été faite ce jeudi par un porte-parole de l’armée malienne. Il s’agit du premier attentat suicide commis dans cette ville du nord du Mali depuis que les troupes françaises en ont chassé la guérilla islamiste, il y a près de deux mois. «Il s’est produit à  un point de contrôle de l’armée malienne, juste avant le point de contrôle français (…) Nous quadrillons pour vérifier s’il y a d’autres assaillants dans le secteur», a déclaré le capitaine Samba Coulibaly, porte-parole des forces maliennes à  Tombouctou. Echanges de tirs encore ce matin Selon le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’armée française, les troupes locales et le contingent français ont déjoué une tentative d’infiltration dans l’enceinte de l’aéroport. Dans la nuit de mercredi à  ce jeudi, des échanges de tirs ont également été entendus dans la ville de Tombouctou. Ce jeudi encore, des témoins avaient évoqué des tirs nourris durant plusieurs heures après une tentative d’infiltration d’hommes armés. Les tirs ont ensuite baissé d’intensité. « Une voiture avec des hommes armés a tenté de rentrer par force à  Tombouctou dans la nuit de mercredi à  jeudi. Et les militaires français et maliens ont riposté », a affirmé une source sécuritaire malienne sur place joint par l’AFP. Tombouctou a été libérée fin janvier tout comme les autres grandes villes du nord du Mali par des troupes maliennes et françaises de l’emprise des groupes islamistes armés qui contrôlaient la région depuis l’an dernier. Ils y commettaient exactions et destructions de mausolées au nom de la charia.

La libération du Mali « est en bonne voie », dixit Tiéman H. Coulibaly

Le ministre malien des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur, Tieman Coulibaly, s’est félicité dimanche devant les chefs de la diplomatie des pays voisins du Mali, réunis à  Nouakchott, des progrès enregistrés vers la libération progressive du nord de son pays de l’emprise des islamistes armés. « La libération du nord malien est en bonne voie (..) nous comptons sur le soutien de toutes les parties pour travailler la main dans la main pour assurer le respect des délais légaux de toutes les consultations électorales », a-t-il déclaré. Il a auparavant rappelé que grâce à  l’appui de la communauté internationale, « en premier des voisins du Mali, des avancées appréciables ont été réalisées au niveau du retour graduel à  l’ordre institutionnel au Mali ». Il a ajouté que des pas importants ont été et seront franchis, notamment « la réunion régulière de l’Assemblée nationale, la formation d’un gouvernement consensuel ayant émis une feuille de route pour les élections présidentielles ainsi que la mise en place d’une commission du dialogue et de la réconciliation ». Des ministres des Affaires étrangères des pays voisins du Mali (Mauritanie, Mali, Niger, Algérie, Sénégal, Burkina Fasoet Libye), ainsi que le Tchad et des représentants de l’Union Africaine, de l’ONU et de l’Union Européenne sont actuellement réunis à  Nouakchott pour examiner notamment la question de la reconstruction et de la consolidation de la paix au Mali. Dans une intervention à  l’ouverture de la réunion, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, a rappelé que son pays a pris conscience de manière précoce de la menace réelle que représente les groupes terroristes et des réseaux du crime dans le nord malien, pour sa propre sécurité nationale, mais également pour la paix et la stabilité de l’Etat du Mali et toute la zone. « Nous nous réunissons aujourd’hui pour évaluer l’actuel contexte à  la lumière de la campagne militaire dirigée sur le terrain par les armées française et africaine dans le nord du Mali « , a-t-il dit. Il a également mentionné que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts déployés au niveau du conseil de paix pour mobiliser les forces de maintien de la paix sous la houlette des Nations Unies « dans le but de permettre au Mali de restaurer sa souveraineté sur son territoire et pour créer un terrain propice à  la consolidation de l’unité du peuple malien dans toutes ses composantes ». Il a rappelé l’engagement de son pays de « ne ménagera aucun effort pour soutenir le Mali frère ainsi que pour l’accompagner dans ses efforts pour assurer sa stabilité et son unité ». Il a enfin indiqué que son pays a accueilli des dizaines de milliers de réfugiés maliens fuyant les violences dans le nord malien. . Pour sa part, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU chargé de l’Afrique du Centre, Saà¯d Djinnit, a mis en exergue les efforts des Nations Unies pour transformer la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) en force de maintien de la paix, avant de relever « qu’une mission onusienne était déjà  présente au Mali pour l’évaluation de la situation ». « Le rapport de cette mission sera débattu avant avril prochain pour fixer les missions et les prérogatives de cette force suivant l’article 7 portant sur le renforcement de la paix et de la sécurité et sur l’appui du Mali », a-t-il conclu. De son côté, Ramtane Lamamra, président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, a salué l’engagement du chef de l’Etat mauritanien en faveur « de la paix et la sécurité » constituant « une promesse digne et appréciée ». Cette rencontre devra être sanctionnée par une déclaration commune qui devra, de source diplomatique, prendre en compte tous les aspects de la question du Mali.

Serval: 2 mois et plus de 100 millions d’euros

En soixante jours de guerre, beaucoup de jihadistes ont été tués ou blessés, la plupart de leurs bases arrières et leur logistique ont été détruites ainsi que d’importantes caches d’armes ont été découvertes. Neuf prisonniers de guerre soupçonnés d’appartenir au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont été transférés, le 26 février dernier, vers Bamako, après avoir été arrêtés à  Gao. Ces lourdes pertes enregistrées dans les rangs des jihadistes ont été l’œuvre de l’armée française à  travers l’opération baptisée Serval, une opération qui a permis de stopper dans un premier temps la progression, vers le sud du Mali, de ces combattants qui avaient pris le contrôle de la localité de Konna située au centre du pays. Après la prompte intervention de l’aviation française, les forces françaises et maliennes ont repris tour à  tour les régions de Tombouctou et de Gao. La région de Kidal, est également tombée mais dans les mains de l’armée française, soutenue par les militaires tchadiens. Le début de l’opération française a été non seulement salué par la majeure partie de la classe politique française mais aussi par la communauté internationale. Un accueil chaleureux a été réservé au président français, François Hollande lors de sa visite le 2 février à  Mopti, Sévaré, Tombouctou et Bamako. Le héros du jour a déclaré devant une foule enthousiaste « je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie politique. » La grosse artillerie a un coût Bien que beaucoup d’islamistes aient été neutralisés, le Mali a connu le premier attentat suicide de son histoire le 8 février o๠un homme s’est fait exploser dans une attaque visant des militaires maliens. Deux autres sont également survenus à  Gao et à  Kidal. Déjà  en 45 jours de guerre, le ministre français de la défense Jean-Yves le Drian avait indiqué le 26 février que plus de 100 millions d’euros ont été dépensés. Dès le début de cette opération, la France a déployé ses hommes sur le terrain alors qu’en Libye C’’était plutôt une guerre aérienne qui avait coûté près de 300 millions d’euros. Ainsi, près de 200 bombes ont été tirées sur des objectifs au Mali depuis le début des combats. Le prix d’une bombe de précision GBU 12 coûte environ 20 000 dollars pièce et l’heure de vol pour un avion cargo affrété Antonov 124 est facturée à  30 000 euros. Les interrogations de Sarkozy En deux mois, quatre militaires français sur les 4000 mobilisés sur le sol malien ont été tués sur le théâtre des opérations. La présence militaire française au Mali est de plus en plus critiquée par l’opinion française. La dernière sortie de l’ancien président Nicolas Sarkozy a suscité beaucoup de réactions au Mali et ailleurs. Parlant du Mali lors d’une interview, Sakozy se demande «Que fait-on là -bas, sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4.000 hommes». Il a peut être oublié son implication dans l’intervention militaire française en Lybie quand il était aux commandes. Si certains s’interrogent, C’’est qu’il y avait des femmes à  qui l’on mettait le voile sans qu’elles l’aient elles-mêmes demandé, qu’il y avait des femmes qui n’osaient plus sortir de chez elles, qu’il y avait des femmes qui étaient battues parce qu’elles voulaient être libres. […] Nous voulons lutter contre le terrorisme, contre la barbarie, contre le fondamentalisme, mais aussi pour la liberté religieuse parce que ceux qui étaient traités ainsi étaient des musulmans et que nous étions de leur côté», a implicitement répondu François Hollande. l’armée malienne quant à  elle reste silencieuse en ce qui concerne les pertes en vies humaines. Actuellement, le ratissage continue dans l’extrême nord, et de l’avis du ministre français de la Défense, 70 % du travail a été fait, mais des jihadistes sont toujours sur le terrain. Cependant, il n’est pas question de minimiser la force de frappe de ces islamistes qui sont lourdement armés même si l’opération connaà®t des succès par endroit.

L’offensive des Ifoghas finie dans trois semaines, dixit Le Drian

A la demande des autorités maliennes, la France a lancé il y a deux mois jour pour jour l’opération Serval pour repousser des groupes islamistes armés qui occupaient le nord du Mali et qui menaçaient la capitale Bamako. Après avoir repris les villes de Gao et de Tombouctou, les forces françaises, épaulées par l’armée tchadienne, mènent depuis plusieurs semaines une offensive militaire dans le massif des Ifoghas, considéré comme un bastion des groupes islamistes armés, dont Al Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « Nous poursuivons la libération de ce territoire quasiment mètre par mètre », déclare le ministre de la Défense dans Le Monde daté de mardi. « Il y aura sûrement d’autres combats violents. D’ici trois semaines, si tout se passe comme prévu, ce territoire sera complètement visité. » « Je ne vais pas vous dire qu’on va les traquer jusqu’au dernier », poursuit-il après s’être rendu sur place la semaine dernière. « L’objectif donné par le président de la République est bien la libération du territoire du Mali pour lui permettre de recouvrer sa souveraineté. Nous n’y sommes pas encore. » Le calendrier avancé par le ministre de la Défense dans le Monde coà¯ncide avec la date du début du retrait des troupes françaises du Mali prévu pour avril et annoncé par François Hollande le 6 mars dernier. [Réconciliation] Huit semaines après le début de l’opération Serval et à  trois semaines du début du retrait, Jean-Yves Le Drian rappelle que la France restera le temps nécessaire pour permettre aux futures autorités maliennes d’acquérir une légitimité nationale et internationale. « La fin de notre mission doit coà¯ncider avec la solution politique au Mali », souligne-t-il. Cette solution politique passe par l’organisation « au plus vite » d’une élection présidentielle, en juillet, pour permettre à  la future autorité politique du Mali de se doter d’une légitimité nationale et internationale, souligne le ministre. Elle passe également par l’organisation de la commission de dialogue et de réconciliation. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré « m’a assuré que ses membres seraient connus d’ici une dizaine de jours », a fait savoir Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense est par ailleurs revenu sur les informations faisant état de la mort de deux hauts dirigeants d’Aqmi dont le décès a été annoncé par le Tchad. « On a évidemment neutralisé des chefs et des sous-chefs », a-t-il dit. « Même s’il faut encore la confirmer, la disparition d’Abou Zeà¯d est probable ». Sur les plus de 3.000 combattants djihadistes présents sur le territoire malien avant l’intervention française, certains se sont « éparpillés, d’autres ont rejoint l’étranger, d’autres ont été neutralisés », selon Jean-Yves Le Drian. Environ 500 djihadistes ont été « trouvés » par les forces françaises dans l’Adrar des Ifoghas, a-t-il précisé.

Le MNLA refuse de désarmer et réclame une mission de l’ONU

Dans un communiqué signé de son secrétaire général Bilal Ag Achérif, le MNLA « rejette catégoriquement toute déclaration faisant de son désarmement un préalable à  sa participation au processus de négociation ». Réunis en « sommet » dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro le 28 février, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient affirmé que le dialogue intermalien passait par le « désarmement de tous les groupes armés, notamment le MNLA ». La rébellion a lancé « un appel pressant » à  l’ONU pour « accélérer » le déploiement d’une force de maintien de la paix, qui selon elle devrait sécuriser le Nord malien jusqu’à  ce qu’une solution politique soit trouvée entre Bamako et le MNLA. La Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force africaine déployée dans le pays, est censée prendre à  terme le relais des troupes françaises combattant depuis janvier les groupes jihadistes qui occupaient tout le nord du Mali depuis l’an dernier. Elle pourrait être transformée dans quelques mois en une mission de paix des Nations unies. Commission dialogue et réconciliation Affirmant protéger les habitants du nord du Mali contre « les crimes massifs et les multiples exactions » de l’armée malienne, le MNLA a appelé la Cédéao et la communauté internationale à  « exercer des pressions » sur Bamako en vue de l’ouverture d’un « dialogue ». Les autorités maliennes de transition ont annoncé cette semaine la création d’une Commission dialogue et réconciliation (C, qui devra notamment oeuvrer à  rapprocher les différentes communautés, dont les Arabes et Touareg souvent vus par les populations noires comme des soutiens des islamistes. Le MNLA, rébellion touareg laà¯que qui a renoncé à  sa revendication d’indépendance du Nord malien, avait combattu aux côtés des groupes islamistes contre l’armée malienne en 2012, avant d’être évincé dans la région par ses ex-alliés.

Visite surprise de Jean Yves le Drian au Mali

« En délogeant les djihadistes de leurs derniers bastions, vous êtes les têtes de pont de cette guerre sans répit que la France a décidé de livrer contre les groupes terroristes qui sévissent encore au Mali », a dit le ministre aux militaires français sur l’aéroport de Tessalit. « Sur vous, ainsi que sur nos frères d’armes tchadiens, dont je sais les souffrances et dont je salue le grand courage, repose désormais une grande part du succès de l’opération Serval », a-t-il ajouté. Jean-Yves Le Drian s’était auparavant rendu dans la vallée de l’Amettetaà¯, au C’œur du massif des Ifoghas, sanctuaire des djihadistes, o๠de rudes combats viennent d’être menés. Le ministre a rendu hommage aux quatre militaires français morts au Mali depuis le début de l’opération Serval, il y a près de deux mois. Les troupes françaises commenceront à  se retirer du Mali à  partir d’avril, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères. « A partir d’avril, il y aura un début de décroissance des troupes », a dit Laurent Fabius sur RTL, confirmant les propos tenus la veille par François Hollande. « Cela ne veut pas dire que l’on va partir du jour au lendemain », a ajouté le chef de la diplomatie française. « Nous avons dit depuis le début que nous n’avions pas vocation à  rester éternellement au Mali. » Le « ratissage » de la barre des Ifoghas sera terminé « dans quelques semaines », et certains soldats commenceront alors à  quitter le pays, a dit Laurent Fabius. L’opération Serval mobilise 4.000 soldats français sur le terrain. François Hollande a fait état mercredi de la mort de « chefs terroristes », une information confirmée par Laurent Fabius. « Nous savons qu’il y a pas mal de chefs parmi les plusieurs centaines de terroristes qui ont été tués dans toute cette opération », a dit le ministre des Affaires étrangères. Il a ajouté ne pas être encore en mesure de confirmer que parmi ces chefs figuraient les chefs djihadistes Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeà¯d, dont la mort a été annoncée par les autorités tchadiennes. « Pour l’identité des deux ou trois chefs qui ont été cités, il faut faire des vérifications précises avec l’ADN, et c’est ce que les services de l’armée sont en train de faire », a dit Laurent Fabius. « Normalement, ça devrait être assez rapide. » Patrick Vignal, édité par Yves Clarisse .

Mali: début en avril du retrait français, combats violents près de Gao

Des groupes islamistes qui font preuve d’une vive résistance et causent de nouvelles pertes à  la France. Un 4e soldat français a ainsi été tué mercredi dans des combats avec les combattants islamistes près de Gao, dans le nord du pays. En visite à  Varsovie, François Hollande a déclaré que la « phase ultime » de l’intervention « allait durer encore tout le mois de mars ». « Et, à  partir du mois d’avril, il y aura une diminution du nombre de soldats français au Mali dès lors que les forces africaines seront en relais, appuyées par des Européens », a ajouté M. Hollande. Début février, son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait affirmé que le nombre de soldats français au Mali -environ 4.000 hommes- devrait commencer à  diminuer « à  partir de mars, si tout se passe comme prévu ». Le chef de l’Etat a par ailleurs affirmé que des « chefs terroristes » avaient été « anéantis » dans le massif des Ifoghas dans l’extrême Nord du Mali o๠sont déployées des forces françaises. C’est dans cette région que les militaires tchadiens affirment avoir tué la semaine dernière les jihadistes Abou Zeid, haut responsable d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et Mokhtar Belmokhtar, chef d’une branche dissidente d’Aqmi. Une deuxième « offensive » a été lancée autour de Gao, dans le nord, « o๠nous sommes convaincus qu’il y a un certain nombre de combattants terroristes », a également indiqué M. Hollande. Le terme « terroriste » désigne pour l’armée et l’exécutif français les groupes armés islamistes, notamment Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), présents dans le nord du Mali. Interrogé sur les déclarations de son prédécesseur à  l’Elysée, Nicolas Sarkozy, qui critique l’intervention militaire française au Mali, François Hollande a assuré de manière générale que « l’histoire retiendrait que cette opération qui a été faite par la France, au nom de la communauté internationale et avec l’Europe en soutien, a été une étape très importante dans la lutte contre le terrorisme ». Sur le terrain, alors que de violents combats opposent les soldats français et tchadiens aux jihadistes dans le massif des Ifoghas, de petits groupes harcèlent les troupes maliennes et françaises plusieurs centaines de km plus au sud, autour de Gao. Une dizaine de combattants islamistes et un soldat français ont ainsi été tués mercredi lors de combats près de Tin Keraten, selon l’armée française. Quatre militaires maliens ont également été blessés dans cet « accrochage ». Selon le ministère français de la Défense, une dizaine de « terroristes » ont été tués par de frappes de Mirage 2000 et d’hélicoptères appuyant 200 soldats maliens. C’est au cours de ces combats qu’un soldat français a été « mortellement touché ». Le militaire participait à  une mission de reconnaissance avec un détachement de l’armée malienne, quand son unité a été prise à  partie par un groupe de combattants islamistes. « Une demi-dizaine » de combattants islamistes se sont rendus aux soldats français dans les Ifoghas, a précisé le ministère. Un total de 24 hommes interpellés dans le nord du Mali depuis le début de l’opération militaire française ont été présentés ces derniers jours à  des juges à  Bamako pour « détention d’armes », « terrorisme », « rébellion », a indiqué à  l’AFP le procureur chargé du dossier. La mort du soldat français porte à  quatre le nombre de militaires français tués depuis le début le 11 janvier de l’opération Serval, l’offensive visant à  chasser les groupes islamistes armés du nord du Mali. AFP

Nord Mali: Le Sadi contre « la gestion extra malienne de la guerre »

Dans une lettre datée du lundi 4 mars 2013, le bureau politique du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance(SADI) donne son point de vue sur la situation politique du Mali. Sur la guerre au nord Mali, il s’insurge contre ce qu’il appelle la relégation de l’armée malienne par la France qui dirige la guerre dans notre pays. « Qui a donné à  l’Armée française les« pleins pouvoirs » sur notre sol et délimiter ainsi la progression de notre armée sur son territoire ? », s’interroge avec indignation le bureau politique avant de proposer « que soit mise en place une Commission nationale chargée de coordonner cette guerre et de préparer la paix et la reconstruction politique, sociale et économique de notre pays. Cette Commission sera informée régulièrement sur le niveau d’avancement vers la reconquête nationale. Nous ne pouvons pas laisser des puissances étrangères, fussent-elles nos « libérateurs », planifier seules ou avec leurs «amis » séparatistes cette guerre qui se déroule sur notre territoire». Non à  l’état d’urgence l’instauration de l’état d’urgence n’est pas du goût du parti et le fait savoir sans fard. « Le Parti SADI s’insurge contre l’imposition de l’état d’urgence comme moyen de museler ceux qui pensent autrement et de bloquer le débat politique contradictoire. Cet état d’urgence est une censure générale, qui selon ses concepteurs, permettra aux forces rétrogrades au pouvoir (ADEMA, le PDES, PARENA et l’URD) de s’approprier les médias d’état pour améliorer leur image et imposer leur vision de la crise malienne et de la guerre actuelle ». Et de renchérir : « Ils passent par ce moyen pour inonder les moyens de communication (radios, télévisions, journaux, sites internet) d’informations inexactes, de diffamations et de contre-vérités afin d’améliorer leur image ternie par leurs accointances, leur voracité financière et politique et leur soutien au régime défunt de Amadou Toumani Touré. Ils continuent à  croire que le Peuple est dupe ». Comme on pouvait s’y attendre, le parti n’a pas manqué de dénoncer l’arrestation de son secrétaire général, Oumar Mariko avant d’appeler le gouvernement malien à  mettre les soldats au front dans les conditions idoines de combat.

Abou Zeid, mort ou vif?

C’’est dabord la chaà®ne de télévision algérienne Ennahar qui l’a évoqué hier dans la matinée. La nouvelle se répand rapidement sur les médias, en l’occurrence français. Abou Zeid aurait été tué dans un raid de l’armée française il y a déjà  plusieurs jours. Mais pour l’heure, rien ne permet d’affirmer avec certitude que le chef d’AQMI au Sahel n’est plus de ce monde. l’information n’est « ni confirmée ni démentie » à  ce stade par le ministère de la Défense à  Paris. Les autorités françaises affirment qu’elles « ne savent tout simplement pas » si l’information est exacte, qu’elles « cherchent » à  la vérifier et mettent en garde contre toute possibilité d’erreur ou de manipulation. Du côté des autorités algériennes, on ne fait également fait aucun commentaire. Alors qu’en est-il vraiment ? Des médias occidentaux annonçaient ce jeudi avoir eu confirmation de l’information auprès de sources au sein du MNLA (Mouvement de Libération Nationale de l’Azawad) qui contrôle la zone de Kidal au nord de laquelle cette organisation « collabore » avec les forces françaises et tchadiennes. Mais le mouvement a démenti il y a quelques heures avoir confirmé cette nouvelle. C’’est donc le flou total qui persiste. D’o๠est partie l’info ? Le journal français Le Figaro cite un jeune combattant d’AQMI, rescapé du raid qui aurait tué Abou Zeid. Sedene Ag Hita aurait alors cherché la protection du MNLA et témoigné de la mort du chef d’Aqmi. Selon lui, Abou Zeid et plus de 43 terroristes (de diverses nationalités) auraient été tués le 23 février dernier dans la zone d’Insensa et d’Etagh, devenue le refuge depuis le 20 janvier du gros des troupes de terroristes. Avant de rejoindre Aqmi, Sedene Ag Hita aurait appartenu à  la garde nationale malienne. Une chose est donc quasi sûre, la source de l’information est au sein du MNLA. Alors si elle se révèle fausse, il s’agirait d’une énième manipulation du mouvement indépendantiste touareg pour jouer de son rapport de forces vis-à -vis des forces françaises et tchadiennes. La rumeur pourrait également avoir été lancée dans le but de protéger Abou Zeid et de couvrir sa fuite hors du territoire malien. Mais si l’information est exacte, comment interpréter le silence des français. Selon le journal français le Monde, Paris pourrait vouloir garder une marge de manœuvre sur le terrain pour amplifier leurs gains suite à  la désorganisation de l’adversaire que la mort d’Abou Zeid déclencherait inévitablement ainsi que pour accentuer leur recherche des otages français. La mort d’Abou Zeid changerait effectivement la donne dans le camp des djihadistes.

Attentat suicide à Kidal : bilan, 7 morts

A Kidal, les attentats suicide se multiplient après l’attaque la semaine dernière de la ville de Gao par les hommes du Mujao. Alors que des affrontements opposent les forces françaises aux islamistes de la zone, c’est « Un véhicule piégé qui a explosé à  19H30 (locales et GMT). L’attentat-suicide a été perpétré contre le check-point de la partie est de Kidal, tenu par le MNLA », le Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touareg), a déclaré une source militaire jointe depuis Gao (environ 350 km au sud de Kidal). « C’était un kamikaze en pick-up. L’attaque ne visait pas directement les Français, parce que l’attaque était dirigée vers l’extérieur (de la ville) et non vers l’aéroport tenu par les Français », a indiqué la même source, sans fournir de bilan. Après le déclenchement de l’opération Serval, les forces françaises avaient repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal, ancien bastion islamiste, et quelque 1.800 soldats tchadiens sont arrivés depuis pour sécuriser la ville o๠étaient déjà  présents des islamistes armés et le MNLA, qui affirment collaborer avec les Français dans la traque des jihadistes en cours depuis janvier au Mali. Après l’attentat, « nous avons compté sept morts et onze blessés. Le kamikaze est mort » ainsi que « six combattants », a déclaré une source hospitalière jointe sur place. Le MNLA et le MIA s’en mêlent L’attentat a aussi été annoncé par le chef du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), le groupe armé se disant islamiste « modéré » et présent dans la ville avec le MNLA, ainsi que par un responsable du gouvernorat, tous deux joints au téléphone depuis Bamako. Mais le chef du MIA, Alghabass Ag Intalla, a soutenu que l’explosion s’est produite « à  une barrière militaire » de son mouvement, « à  la sortie » de la ville. Selon le responsable du gouvernorat de Kidal, « l’explosion de la voiture piégée s’est déroulée au sud de Kidal, vers la route qui conduit à  Ménaka ». « Il y a eu au moins quatre morts. (…) La voiture piégée est venue de l’intérieur de la ville de Kidal », a-t-il ajouté. Dans un premier temps, une source militaire française basée à  Gao avait parlé d’une explosion due à  une destruction de munitions. Mardi matin, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait affirmé que les combats, « violents », se poursuivaient dans le massif des Ifoghas, avec beaucoup de pertes dans les rangs des islamistes armés. Il y a des morts « tous les jours » mais les forces françaises font « très peu de prisonniers », avait-il dit.

Avons-nous sous-estimé l’ennemi?

Bien sûr que non ! Depuis des mois et venant de partout, des mises en garde sur le risque de guerre larvée, de guerilla qu’entrainerait une intervention armée. C’’était d’ailleurs le principal argument de ceux qui prônaient la négociation, car, il fallait craindre l’ « afghanistanisation » du Mali. Attaques kamikazes, attentats, utilisations de mines… le scénario catastrophe est en train de devenir réalité. Des batailles mais pas encore la guerre Mais alors pourquoi semblons-nous surpris de la force et de la ténacité de l’adversaire ? C’’est vrai qu’après les voir vu « prendre la fuite sans combattre » lors de la montée des troupes maliennes et françaises vers le front, on pouvait se dire que finalement, les « djihadistes » (soldats de Dieu) n’étaient pas si déterminés que cela à  mourir pour leur cause. Ces derniers jours nous ont prouvé qu’ils n’ont fait que reculer pour mieux sauter, se préparant pour ce qu’ils savent bien faire et dont ils ont fait leur stratégie dans d’autres pays, ce que les médias internationaux et les stratèges militaires appellent « guerre asymétrique ». Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, ce terme compliqué indique une « guerre qui oppose la force armée d’un à‰tat à  des combattants matériellement insignifiants, qui se servent des points faibles de l’adversaire pour parvenir à  leur but souvent politique ou religieux. Les guerres asymétriques englobent notamment le terrorisme ou la guérilla et se distinguent des guerres entre à‰tats ». C’’est exactement ce qui se passe au Mali depuis la mi-janvier avec la première attaque suicide de l’histoire du pays. Après les victoires éclairs des opérations Serval et MISMA, il semble que ce soit maintenant que la guerre a commencé. Avec des règles du jeu définies par les djihadistes. « Des combattants matériellement insignifiants » ? Pas si sûr ! s’ils ne sont pas aussi nombreux que les troupes franco-maliennes qui leur font la guerre, les « djihadistes » sont loin d’être « insignifiants ». En témoigne l’impressionnant arsenal qu’ils laissent derrière eux et qui prouve si besoin en était qu’ils détiennent une puissance de feu à  ne pas négliger. Des armes sophistiqués, dont certaines sont de génération récente et apparemment livrés il y à  peine deux ans aux rebelles libyens comme l’évoquait il y a peu un journal français. Les islamistes armés utiliseraient donc les mêmes armes, ou presque, que les militaires français ? Les combattants islamistes « ont les capacités d’une armée, la capacité de destruction d’une armée ». Ces mots, rapportés le 25 février dernier par l’AFP, sont ceux du Laurent Mariko, commandant de la zone de Gao. l’armée malienne a donc face à  elle un ennemi redoutable. Lourdement armés, les djihadistes emploient également de meurtrières techniques de harcèlement avec les engins explosifs improvisés (EEI), utilisées pour les attentats-suicide ou commandées depuis un téléphone portable. Plusieurs engins ont été déjà  été découverts, dont un lors de l’intrusion jeudi de djihadistes dans le centre de la ville de Gao. Comme l’a écrit un confrère du quotidien burkinabé Le Pays, au Mali, « l’ennemi n’est pas près de disparaà®tre, et la paix est loin d’être installée ». La guerre non seulement au Mali mais aussi dans les pays voisins et ceux qui sont impliqués dans l’opération de la MISMA. Des menaces d’attentats et aussi l’enlèvement de ressortissants français au Cameroun sont la preuve que le conflit malien tend à  s’internationaliser. Notre confrère burkinabé de poursuivre, « toutes les populations ouest-africaines sont donc condamnées, face à  de telles menaces, à  une véritable révolution mentale. l’histoire de l’humanité nous l’a suffisamment enseigné: on ne doit jamais discuter avec la haine, fût-elle religieuse; on la combat ». Mais même maintenant que nous connaissons l’ampleur de la menace, que nous avons une vision claire de ceux que nous avons en face, une question demeure que nous nous posons tous : au nom de quoi se battent et meurent donc ces hommes ? La religion justifie-t-elle vraiment à  elle seule un tel déchaà®nement de violence ?

Stratégie d’AQMI au Mali : découverte des documents « top secret » d’Abdel Malek Droukdel

C’’est un document confidentiel de 79 pages du numéro un d’Aqmi Abou Moussab Abdelwadoud, alias Abdel Malek Droukdel visant à  s’emparer du grand Sahara qui a été découvert à  Tombouctou. Il s’agit d’une feuille de route relatant les plans de lutte de ce mouvement terroriste. Réparti en six chapitres, Droukdel, dans son introduction, projette de donner naissance au territoire islamique de l’Azawad en associant la population sans attirer l’attention de la communauté internationale sur Aqmi selon RFI. Intitulé « Vision globale du projet jihadiste islamique dans l’Azawad », ce premier chapitre regrette la destruction des sites et les souffrances infligées aux populations. «Â Vous avez commis une grave erreur. La population risque de se retourner contre nous, et nous ne pouvons combattre tout un peuple, vous risquez donc de provoquer la mort de notre expérience, de notre bébé, de notre bel arbre », a-t-il écrit. Instaurer la charia progressivement… Droukdel, compte progressivement établir la charia, qui selon lui, « prévoit le recours au fouet pour punir l’adultère, mais il nous faut d’abord commencer par sensibiliser la communauté et l’éduquer à  l’Islam, alors seulement nous pourrons envisager les punitions ». Par ailleurs, il décrit comment Aqmi compte nouer des alliances avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe Ansar Dine, pour diriger la région. Le MNLA détiendra la majorité des portefeuilles ministériels mais devra renoncer à  des postes clésÂ à  savoir les Affaires religieuses, la Justice et l’Education. Quant à  Ansar Dine, Iyad Ag Ghali sera le chef du gouvernement de transition, dont l’objectif est de «Â gérer la transition et rédiger une Constitution pour l’Etat islamique de l’Azawad ». C’’est un chef dont les prérogatives seront limitées. Pour se défendre en cas d’intervention militaire, le numéro un d’Aqmi indique qu’en faisant des alliances, ils ne seront «pas seuls à  assumer la responsabilité d’un éventuel échec.» Vision globale Le dernier chapitre est ainsi consacré à  l’anticipation d’une éventuelle intervention militaire pour les déloger de l’Azawad. Mais d’après une première traduction partielle du document, il n’est pas développé, toujours selon RFI. Malgré cette tentative de déstabiliser toute la région nord Mali Abdel Malek Droukdel, compte avoir une place dans le concert des nations. Il appelle dans le document à  tenir « des propos rassembleurs pour gagner la sympathie des voisins ». Qui veut-on tromper ? Signalons que ces documents ont été trouvés dans les locaux de la radio télévision nationale ORTM à  Tombouctou, o๠Aqmi avait installé sa cellule de presse. C’’est un document datant du 20 juillet 2012 dont l’agence américaine Associated Press avait déjà  retrouvé une partie à  la mi-février et dont RFI et Libération viennent de découvrir la suite.

L’accès des humanitaires aux zones libérées : une mission bien difficile !

l’occupation des territoires du nord Mali par les jihadistes pendant de longs mois, a aggravé les conditions de vie des populations déjà  touchées par la crise alimentaire de 2011-2012. Elles n’avaient plus accès aux services sociaux de base à  cause de l’absence de l’administration et la cessation des activités de la plupart des organisations humanitaires présentes sur le terrain. Avec l’intervention des forces françaises aux côtés des forces maliennes depuis le 11 janvier 20013 pour libérer ces régions, on constate un retour à  la normale dans certaines zones. Difficile accès au terrain Malgré cette liberté retrouvée par endroit, la mobilité des ONG humanitaires reste réduite pour diverses raisons. Si ce ne sont les mines posées sur certains axes routiers par les rebelles, C’’est la crainte d’être leur cible. Ayant pour principale mission d’alléger en toutes circonstances les souffrances des Hommes, ces organisations cherchent d’autres solutions pour porter assistance aux populations ou acheminer les produits de première nécessité. Pour y parvenir, l’aide du personnel local est d’une importance capitale. Selon Habibatou Gologo, chargé de communication d’OXFAM Mali, l’ agence procède à  la ₺relocalisation du personnel et noue des partenariats avec les organisations locales pour mener à  bout les projets. Une manière de se faire discret sur le terrain tout en étant actif. Pour Zlatan Milisic, Directeur du Programme Alimentaire mondial (PAM) au Mali, si on ne peut pas acheminer des vivres par la route, on peut utiliser des avions. «Â Nous essayons d’éviter ce moyen parce que C’’est très cher, car; il y a moins d’argent pour acheter les vivres. Nous avons pour projet d’ouvrir une nouvelle route pour logistique à  partir de Niamey parce que les besoins au nord sont immenses… ». s’il y a des endroits inaccessibles, il faut considérer toutes les options. Prise en charge médicale et consultations d’urgences Pour sa part, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a affirmé sur son site internet, qu’elle a continué de à  travailler trois semaines après le début des opérations militaires dans le nord du Mali notamment à  Mopti, Gao, Ansango, Konna, Douentza et Tombouctou, en fournissant des soins médicaux vitaux et de la chirurgie d’urgence pour les patients… Depuis janvier, les équipes sur le terrain ont mené quelque 9000 consultations médicales régulières dans la région. Des fournitures médicales et des médicaments ont été livrés à  neuf centres de santé dans la région de Tombouctou. La reprise de l’assistance humanitaire dans ces régions nécessite la mobilisation de moyens humains, financiers et matériels face aux énormes besoins de la population. Il faudra non seulement assister ceux qui sont restés mais aussi les personnes déplacées. La sécurisation et la dépollution des localités doivent vite se faire pour sauver des milliers de vies.

Mali : la guerre des drones Predators a commencé

Un week-end violent dans la lutte contre le terrorisme au Nord du Mali. En milieu de semaine dernière, Gao est attaqué par des infiltrés, ensuite deux attentats à  la voiture piégée ont lieu à  Kidal et Tessalit, visant les forces armées maliennes, françaises et africaines. Puis Tessalit entre jeu, précisément la localité de Il Khalil, o๠des combats entre rebelles touaregs du MNLA et les arabes du Mouvement Arabe de l’Azawad, qui accusent les premiers d’exactions sur leurs populations ravivent la tension. Du reste, le MNLA dément cette allégation affirmant plutôt avoir eu affaire à  des combattants du Mujao. Au même moment, la traque contre les jihadistes se poursuit dans les montagnes rocailleuses de l’Adrar des Iforas, o๠les français ont effectué des frappes aériennes, ce dimanche 24 février. Autant dire que les choses se corsent. Et la guerre s’accélère au Nord du Mali. Pour mieux faire face à  cet ennemi sournois, perfide, retranché dans un terrain qu’il maà®trise, entre sables, dunes et monts, il faut une surveillance et du renseignement. Fort de leur expérience en Afghanistan, les Américains ont donc déployé les redoutables drones Prédators depuis une base aérienne au Niger au Nord du Mali. A quoi servent les drones Predators ? Ces petits appareils légers et fins ont deux fonctions. La surveillance et l’attaque. Leur particularité et qu’ils sont pilotés depuis le sol. Drone, signifie «Â faux bourdon » en anglais et pour l’instant, au nord du Mali, ces drones ne feront pas usage des missiles dont ils sont équipés, mais seront seulement utilisés pour espionner les combattants islamistes au Mali, selon Washington. Au total, une centaine de personnels militaires américains sont déployés au Niger pour l’intervention de ces drones. Alors qu’une base militaire américaine pourrait être installée là . Ces drones pourraient-ils changer le visage de la guerre au Nord du Mali ? Alors que les combats au sol tournent au massacre, les drones Predators permettront de localiser rapidement la position de combattants islamistes et donc de frapper pour détruire leurs arsenaux militaires ou leurs abris éventuels. C’’est donc une arme puissante face à  la stratégie de guérilla au sol des islamistes. Le Président François Hollande avait même déclaré que leur usage pourrait changer les choses dans la guerre contre les jihadistes au nord du Mali ? Sommes-nous déjà  dans la phase ultime de l’opération Serval ?

Zlatan MILISIC, PAM : « Les besoins au Nord Mali sont immenses »

Quelles sont les activités que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) mène actuellement au Nord Mali ? Nous avons différents types d’activités, des activités de développement, des activités humanitaires. Au nord, nous sommes principalement dans l’aide alimentaire. Nous assurons que les populations affectées par la crise alimentaire depuis l’année dernière sont suffisamment assistés. Nous travaillons avec plusieurs partenaires afin de s’assurer que l’assistance cible tout le monde qui est dans le besoin. Quelles difficultés rencontrez-vous sur le terrain ? En janvier on a eu des difficultés dans la distribution. Avec les combats, beaucoup de routes sont bloquées. C’’est devenu difficile d’accéder à  certains endroits. Nous avons recommencé les distributions le plus tôt possible avec des gens sur le terrain qui les ont organisées. Premièrement, on a utilisé les pinasses pour les régions de Tombouctou et Gao parce que les exploitants de pinasses ont été les premiers à  reprendre le trafic. Pour Kidal, nous avions juste commencé par charger les camions de vivres. Malheureusement, courant janvier et février on n’a pas atteint les populations ciblées pour des raisons de sécurité, il y a des mines sur les routes, ce qui complique l’accès. Notre principale préoccupation aujourd’hui est que la région du nord est bloquée depuis le 10 janvier. Les gens ont épuisé les stocks de vivres qu’ils avaient alors que les frontières sont fermées et que l’approvisionnement qui venait d’Algérie, du Niger ou encore de la Mauritanie n’entre plus. Dans le même temps, beaucoup de commerçants ont fermé leurs magasins ou bien certains magasins ont été pillés. Ce qui cause une vraie pénurie sur le marché, même ceux qui en ont les moyens ne peuvent pas s’acheter à  manger. Ce manque d’importations a fait que la situation de sécurité alimentaire a commencé par se détériorer. Les prix ont augmenté, les gens ont utilisé les vivres sans pouvoir les remplacer. Maintenant nous espérons que la situation va s’améliorer. Sans cela, la tâche humanitaire est très difficile parce qu’il va falloir aider plus de personnes. Pour cette raison, les organisations humanitaires renforcent leurs activités afin d’assurer une quantité et une qualité suffisante de l’aide alimentaire. Quelles solutions envisagez-vous si les routes restent inaccessibles ? Nous avons plusieurs plans de contingence ou différentes options si les routes sont coupées pour raison d’insécurité. Nous pouvons utiliser d’autres moyens. Si on ne peut pas acheminer les vivres par la route, on peut utiliser les avions. Nous essayons d’éviter ce moyen parce que C’’est très cher, et il y a moins d’argent pour acheter les vivres. Nous avons pour projet d’ouvrir une nouvelle route pour logistique à  partir de Niamey parce que les besoins au nord sont immenses. Mais s’il y a des endroits inaccessibles, il faut considérer toutes les options. Si l’urgence est au Nord, pourquoi un projet de lutte contre la faim financé à  15 millions d’euros pour les régions du Sud? Ce projet que nous avons lancé est un projet qui nécessite une situation plus stable pour le mettre en œuvre au maximum. C’’est pour cela qu’il est réalisé dans les localités du Sud. Parce que là , nous pouvons organiser les travaux en commun, travailler avec les institutions financières. Une portion de ce projet concerne aussi le Nord. Nous assurons que les différents projets sont coordonnés, et qu’il y ait une couverture égale, équitable partout dans le pays. Si ce projet est focalisé au Sud, d’autres projets concernent aussi le Nord. Il est important que la population du Sud soit aidée d’une manière suffisante parce près de 80% de la population du Mali habite au Sud.

Mali : une guerre peut en cacher une autre

Cette mise en scène ne vise pas seulement à  s’emparer de l’or et de l’uranium maliens, elle ouvre surtout la voie à  une déstabilisation de l’Algérie. « l’appétit vient en mangeant », dit le proverbe. Après avoir recolonisé la Côte d’Ivoire et la Libye, puis tenté de s’emparer de la Syrie, la France lorgne à  nouveau sur le Mali pour prendre l’Algérie à  revers. Durant l’attaque de la Libye, les Français et les Britanniques ont fait un large usage des islamistes pour combattre le pouvoir de Tripoli, les séparatistes de Cyrénaà¯que n’étant pas intéressés à  renverser Mouammar el-Kadhafi une fois Benghazi indépendante. à€ la chute de la Jamahiriya, J’ai personnellement été témoin de la réception des dirigeants d’AQMI par des membres du Conseil national de transition à  l’hôtel Corinthia, qui venait d’être sécurisé par un groupe britannique spécialisé venu exprès d’Irak. Il était évident que la prochaine cible du colonialisme occidental serait l’Algérie et qu’AQMI y jouerait un rôle, mais je ne voyais pas quel conflit pourrait être utilisé pour justifier une ingérence internationale. Paris a imaginé un scénario dans lequel la guerre pénètre en Algérie par le Mali. Peu avant la prise de Tripoli par l’OTAN, les Français parvinrent à  soudoyer et à  retourner des groupes Touaregs. Ils eurent le temps de les financer abondamment et de les armer, mais il était déjà  bien tard pour qu’ils jouent un rôle sur le terrain. Une fois la guerre finie, ils retournèrent dans leur désert. Les Touaregs sont un peuple nomade vivant au Sahara central et sur les bordures du Sahel, soit un vaste espace partagé entre la Libye et l’Algérie, le Mali et le Niger. s’ils ont obtenu la protection des deux premiers Etats, ils ont au contraire été délaissés par les deux derniers. Par conséquent, depuis les années 60, ils n’ont cessé de remettre en question la souveraineté du Mali et du Niger sur leurs terres. Bien logiquement, les groupes armés par la France décidèrent d’utiliser leurs armes pour faire aboutir leurs revendications au Mali. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) prend le pouvoir dans presque tout le Nord-Mali o๠il habite. Cependant, un groupuscule d’islamistes touaregs, Ansar Dine, rattaché à  AQMI, en profite pour imposer la charia dans quelques localités. Le 21 mars 2012, un étrange coup d’à‰tat est perpétré au Mali. Un mystérieux « Comité pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’à‰tat » (CNRDRE) renverse le président Amadou Toumani Touré et déclare vouloir restaurer l’autorité malienne au Nord du pays. Il en résulte une grande confusion, les putschistes étant incapables d’expliquer en quoi leur acte améliorera la situation. Le renversement du président est d’autant plus bizarre qu’une élection présidentielle était prévue cinq semaines plus tard et que le président sortant ne se représentait pas. Le CNRDRE est composé par des officiers formés aux à‰tats-Unis. Il empêche la tenue de l’élection et transmet le pouvoir à  un des candidats, en l’occurrence le francophile Dioncounda Traore. Ce tour de passe-passe est légalisé par la CEDEAO, dont le président n’est autre qu’Alassane Ouattara, mis au pouvoir un an plus tôt par l’armée française en Côte d’Ivoire. Le coup d’à‰tat accentue la division ethnique du pays. Les unités d’élite de l’armée malienne (formées aux USA) ayant un commandement touareg rejoignent la rébellion avec armes et bagages. Le 10 janvier, Ansar Dine —appuyé par d’autres groupes islamistes— attaque la ville de Konna. Il quitte donc le territoire touareg pour étendre la loi islamique au Sud du Mali. Le président de transition Dioncounda Traore décrète l’état d’urgence et appelle la France au secours. Paris intervient dans les heures qui suivent pour empêcher la prise de la capitale, Bamako. Prévoyant, l’à‰lysée avait pré-positionné au Mali des hommes du 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine (« la coloniale ») et du 13e Régiment de dragons parachutistes, des hélicoptères du COS, trois Mirage 2000D, deux Mirage F-1, trois C135, un C130 Hercule et un C160 Transall. En réalité, il est fort peu probable qu’Ansar Dine ait représenté une menace réelle, car la vraie force combattante, ce ne sont pas les islamistes, mais les nationalistes touaregs, lesquels n’ont aucune ambition au Sud du Mali. Pour conduire son intervention militaire, la France demande l’aide de nombreux à‰tats, dont l’Algérie. Alger est piégé : accepter de collaborer avec l’ancienne puissance coloniale ou prendre le risque d’un reflux des islamistes sur son sol. Après hésitation, il accepte d’ouvrir son espace aérien au transit français. Mais en définitive, un groupe islamiste non identifié attaque un site gazier de British Petroleum au Sud de l’Algérie en accusant Alger de complicité avec Paris dans l’affaire malienne. Une centaine de personnes sont prises en otages, mais pas seulement des Algériens et des Français. Le but est manifestement d’internationaliser le conflit en le transportant en Algérie. La technique d’ingérence française est une reprise de celle de l’administration Bush : utiliser des groupes islamistes pour créer des conflits, puis intervenir et s’installer sur place sous prétexte de résoudre les conflits. C’’est pourquoi la rhétorique de François Hollande reprend celle de « la guerre au terrorisme », pourtant abandonnée à  Washington. On retrouve dans ce jeu les protagonistes habituels : le Qatar a pris des parts dans de grandes sociétés françaises installées au Mali, et l’émir d’Ansar Dine est proche de l’Arabie saoudite. Le pyromane-pompier est aussi un apprenti sorcier. La France a décidé de renforcer son dispositif anti-terroriste, le plan Vigipirate. Paris ne craint pas une action des islamistes maliens sur le sol français, mais le reflux des jihadistes de Syrie. En effet, durant deux ans, la DCRI a favorisé le recrutement de jeunes musulmans français pour se battre avec l’ASL contre l’à‰tat syrien. Du fait de la débandade de l’ASL, ces jihadistes reviennent actuellement au pays natal o๠ils pourraient être tentés, par solidarité avec Ansar Dine, d’utiliser les techniques terroristes qu’on leur a appris en Syrie. Thierry Meyssan

L’irrésistible ascension politique de Chato…

On la voit partout sur les écrans de TV5, France 24 et cela depuis le début de la crise au Nord. Tous se souviennent de la virulence avec laquelle Mme Haidara Aichata Cissé, député de Bourem ( dans la région de Gao) a réagi avec véhémence aux propos de Moussa Ag Assarid, porte parole du MNLA. Pour elle, le MNLA est le seul responsable de la présence des terroristes au nord et de la crise que traverse le Mali… De retour à  Bamako, Chato, telle qu’on la surnomme, a fait un coming back triomphal, acclamée par les populations de Bourem, de Tombouctout ou encore de Gao. « Animal politique » Il est rare de voir une femme aussi active qu’elle sur le plan politique, à  l’inverse de ses consœurs ministres ou militantes associatives confinées aux réunions d’atelier : « Aujourd’hui je suis députée et cela me permet de faire des choses, de changer des choses, et de pouvoir m’exprimer… », évoquait-elle lors d’un entretien sur l’ORTM, la chaà®ne nationale. Mais Chato va encore plus loin et ne s‘en laisse pas conter. Elle est de tous les voyages d’importance. Que ce soit avec ses pairs députés ou avec les autorités de transition. Présente au 20è sommet de l’Union Africaine à  Addis Abeba, le 27 janvier 2013, elle a fait une apparition remarquée aux côtés du Président par intérim Dioncounda Traoré. Elle accompagne aussi le Premier ministre Django Cissoko en tournée à  Bruxelles et à  Paris ce 19 février. l’initiative, elle l’ avait déjà  faite au Parlement Européen à  Bruxelles avec ses pairs de l’Assemblée Nationale, dont l’honorable Assarid Ag Imbarcawane, et d’autres comme son mari, Hadj Baba Haidara, député élu lui à  Tombouctou. Membre du collectif des « Elus du Nord« , crée suite à  l’occupation des régions nord du Mali par les jihadistes d’Ansar Dine ou du Mujao, Chato soutenait vivement l’intervention française pour libérer le nord : « On a assez dialogué, l’heure n’est plus à  la parole mais à  l’action », a t-elle clamé plusieurs fois et notamment au Forum de la Coalition pour le Mali en décembre 2012. «Â Tout sauf le MNLA… » Mais l’honorable député, par ailleurs femme d’affaires, propriétaire de l’agence de voyage Wanitours, semble prendre un autre virage. Elle a ainsi mis en garde la France contre toute négociation avec le MNLA. «Â Attention, il faut que l’on soit très vigilant. Nous ne pouvons pas combattre ces gens là  et nous asseoir avec eux et dialoguer… ». Pourquoi Chato s’agite t-elle autant ? Pour beaucoup d’observateurs, C’’est une femme de grande ambition qui n’en restera pas là . «Â  Elle a non seulement du bagout, des moyens, mais aussi une virulence dans le discours qui peut séduire, comme énerver.. », commente cet éditorialiste. Pour Moussa B, Chato s’affiche trop sur les écrans de télévision et cache mal son jeu de s’imposer lors de législatives à  venir. Populaire, ambitieuse, volontaire, charismatique, enthousiaste, tels sont les adjectifs qui qualifient souvent cette femme qu’on a vu assister au déjeuner spécial en l’honneur de François Hollande, lors de son passage éclair au Mali. Ou remettre des dons aux populations de Tombouctou après la libération de la ville par les forces armées françaises, le tout à  grands renfort de communication médiatique et de liesse populaire. «Â Qui m’aime me suive… » Hermétique aux critiques, qui la décrivent comme une héritière de l’ancien régime, ou encore critiquée sur son élection à  l’Assemblée nationale, Chato a compris que rien ne se faisait, ni s’obtenait sans une communication efficace et bien huilée. Adepte des médias, son apparence ne laisse pas indifférent. Toujours vêtue de boubous amples et d’ ornements sonhrai, son ethnie d’origine, elle se veut ambassadrice de la culture du nord et il est bien difficile de faire l’impasse sur cette grande dame, au teint noir et au sourire étincelant… Quant à  ses détracteurs, ils n’ont pas fini d’entendre parler de Chato, et pas seulement dans le plaidoyer pour le Nord. Elle pourrait demain devenir l’une des femmes de poigne, apte à  briguer les postes au plus au niveau de l’Etat et pourquoi pas la magistrature suprême un jour. Car pour Chato, la campagne a déjà  commencé.

Washington conditionne un rôle militaire plus actif au Mali à la tenue d’élections

Les Etats-Unis ont fourni à  la France, engagée militairement au Mali, o๠elle combat les groupes islamistes armés depuis le 11 janvier, un soutien en matière de renseignement, ainsi que des moyens aériens, vols d’avions de transport C-17, et missions de ravitaillement en vol. Mais ils ne peuvent pas coopérer directement avec l’armée malienne tant qu’un gouvernement démocratiquement élu n’aura pas remplacé les dirigeants actuels, qui ont accédé au pouvoir à  la suite d’un coup d’Etat, a souligné Chris Coons, sénateur américain et président de la sous-commission des affaires étrangères du Sénat pour l’Afrique. On peut espérer « une aide supplémentaire des Etats-Unis dans cette région et d’autres, mais (…) la loi américaine interdit une assistance directe à  l’armée malienne après le putsch », a déclaré le sénateur à  la presse à  Bamako. « Après une pleine restauration de la démocratie, il me semble probable que nous reprendrons notre aide directe à  l’armée malienne », a ajouté le sénateur. ASSISTANCE APPROPRIà‰E M. Coons se trouve au Mali à  la tête d’une délégation du Congrès américain, composée de républicains et de démocrates, pour rencontrer le président intérimaire, Dioncounda Traoré, et des responsables militaires français et africains. Avant le coup d’Etat militaire de mars 2012, l’aide américaine consistait principalement en des missions d’entraà®nement et en fourniture de matériel comme des véhicules. L’assistance militaire « reprendrait évidemment d’une manière appropriée aux besoins actuels. Les priorités auront beaucoup changé », a relevé le sénateur. La perspective d’une aide militaire américaine accrue après les élections complique encore plus la donne pour ce qui concerne l’arrêt d’une date. Le président Traore avait indiqué qu’il espérait pourvoir organiser des élections d’ici au 31 juillet, mais cette date a été jugée prématurée par certains, compte tenu des problèmes auxquels est confronté le Mali : poursuite des attaques des insurgés, armée profondément divisée, des centaines de milliers de déplacés. Le ministre de l’administration territoriale malien (intérieur), Moussa Sinko Coulibaly, chargé des élections, a indiqué vendredi que « le délai de juillet peut être révisé si nécessaire ».

Mali : ces nouvelles missions invisibles de l’armée française

Les photos exclusives que nous publions illustrent la guerre à  laquelle se préparaient les forces narco-djihadistes avant que les troupes françaises ne débarquent au Mali il y a six semaines. Ces clichés, pris à  Kona et à  Gao, ont permis aux services de renseignement de vérifier ce qu’ils savaient en partie. D’abord, que les djihadistes se préparaient à  des actions offensives sous la forme d’attentats pour accompagner ou conforter leur conquête du Sud malien. Mais également à  des actes de « résistance » en prévision d’une guerre asymétrique. Des explosifs en nombre (plus de 2 tonnes de matériel retrouvées à  Gao), des gilets pour kamikazes, des obus de 122 mm reliés entre eux pour exploser au passage d’un véhicule, des engins piégés de toutes sortes, dont un extincteur : « Nous avions là  des laboratoires de terrorisme, des écoles de guerre avec manuels d’apprentissage en arabe pour fabriquer des bombes, la preuve que les djihadistes voulaient bien transformer le pays en sanctuaire terroriste », confie une source au C’œur du dispositif de l’opération Serval. L’arsenal de guerre des djihadistes Est-ce à  dire que les Français vont devoir maintenant affronter une « afghanisation » de la guerre? Les moyens de l’ennemi y ressemblent, mais la grande différence tient au nombre et au terrain : en Afghanistan, les effectifs des groupes talibans et de leurs alliés djihadistes s’appuient sur une ethnie pachtoune fortement implantée dans l’est de l’Afghanistan et à  l’ouest du Pakistan. Au Mali, les « internationaux » des katibas islamistes n’ont jamais réussi à  « faire prendre la greffe » sur les populations locales, selon l’expression d’un diplomate au plus près du dossier sahélien. Quant aux Touareg, ils restent minoritaires au sein de la population du Nord. Orgues de Staline et signatures infrarouges D’après une carte de situation que le JDD a pu consulter, il n’en demeure pas moins que des poches de « résidus terroristes » subsistaient encore en fin de semaine dernière aux environs d’une dizaine de localités situées entre Tombouctou et Gao, notamment dans la région de Bourem. « Nos gars sont en chasse, dès qu’ils repèrent du mouvement ennemi, on leur tombe dessus de nuit ou à  l’aube », raconte une source bien placée. Selon nos informations, en périphérie de cette ville, les soldats français ont mis la main, vendredi soir, sur de l’armement lourd : une batterie d’orgues de Staline (lance-roquettes multiples) dont le véhicule de traction était déjà  reparti. « Ils communiquent très peu, bougent très peu, nos bombardements sur leurs bases logistiques arrière ont vraiment freiné leur mobilité », poursuit un officiel français. « Ils ont adopté les bonne vieilles techniques d’Al-Qaida sur la frontière pakistano-afghane », indique un spécialiste, comme de décaper les capots de leurs pickup ou poser des serviettes froides dessus pour limiter la signature infrarouge que captent les satellites. Les rares messages interceptés par les moyens du renseignement militaire français témoignent d’une volonté de « harceler » les troupes étrangères dans l’objectif de les « fixer ». « Lorsque l’un de nos avions ou de nos drones se fait entendre, ils coupent leurs radios HF », précise l’officiel français. Mais cette vigilante opération de sécurisation n’a pas empêché l’état-major des opérations de déployer environ un millier d’hommes plus au nord, dans une zone o๠se déroule une toute autre bataille. « Tourner autour pour aller les choper » Au nord de la ville de Kidal (15.000 habitants à  350 km au nord de Gao) et de deux autres localités (Tessalit et Aguelhok) les forces françaises et tchadiennes – près de 2.000 hommes en tout – ont entamé une opération de « ceinturage » du massif des Ifôghas. Dans cette zone montagneuse de plus de 250.000 km², les services de renseignement estiment qu’une partie des troupes d’Aqmi se sont repliées avec tout ou partie des 7 otages français. Les soldats veulent-ils pénétrer à  l’intérieur de cette zone au risque de s’y éparpiller? Ou bien empêcher les djihadistes de s’en échapper « On va aller voir à  quoi ça ressemble », confie l’une de nos sources. « l’idée est de tourner autour pour aller les choper », assure une autre. Au nord du massif se trouve la frontière algérienne. Selon nos informations, l’armée algérienne aurait massé d’importants moyens terrestres et aériens de surveillance entre ses postes frontières de In Khalil et de Tin Zaouatine distants de plus de 350 km. Les Algériens auraient même mené deux ou trois incursions en territoire malien. Pour la première fois depuis 1962, des lignes de contact ont été établies entre états-majors français et algérien pour s’échanger des informations sur toute activité mobile dans la région. Aux dires de certains responsables français, il est désormais acquis cependant qu’une partie des chefs d’Aqmi se soient d’ores et déjà  repliés dans le Sud libyen ou dans le désert tchadien. à€ Kidal, toujours tenu par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), un diplomate français a commencé cette semaine une série d’entretiens avec des leaders locaux et des chefs de grandes tribus touareg. C’’est ce mouvement qui avait pourtant conquis le Nord-Mali au prix d’une alliance militaire avec les organisations islamistes armées d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Dine. Depuis, le MNLA s’est fait chasser par les djihadistes des grandes villes, s’est regroupé, a vu une partie de ses troupes rejoindre Ansar Dine, mais a gardé le contrôle de Kidal. Le diplomate Gilles Huberson travaillait à  Bamako depuis septembre dernier. Cet ancien gendarme saint-cyrien est un expert des questions de sécurité. Avec l’aide de la DGSE, son travail consiste à  favoriser le rapprochement entre le MNLA et le gouvernement malien. Premier succès : l’organisation touareg vient de publier un communiqué n° 52, daté du mercredi 13 février, qui renonce clairement à  ses revendications indépendantistes et réclame le retour des services publics maliens à  Kidal. « Le succès de nos opérations militaires dépend beaucoup d’une solution politique entre le Nord et le Sud », confie une source militaire de haut niveau. Le Premier ministre malien est attendu mardi à  Paris. Sous les lustres du Quai d’Orsay comme au fin fond du désert, se déroule une guerre invisible ou en coulisses prévue pour durer.

Au Mali, l’armée torture et tue parfois, des soldats français l’ont vu faire

Dans le Nord du Mali, l’armée malienne a régulièrement recours à  la torture et au meurtre contre les suspects de soutien aux groupes islamistes armés au temps de leur domination, ont constaté des médecins et militaires maliens, des soldats français et un journaliste de l’AFP. L’ampleur du phénomène reste difficilement quantifiable: s’agit-il d’une stratégie de contre-insurrection dans une région plus favorable aux islamistes qu’ailleurs au Mali, ou de dérapages d’esprits échauffés? Le colonel Saliou Maà¯ga dirige la gendarmerie de Gao, à  1. 200 km au nord-est de Bamako. Il a recensé plusieurs cas de torture et penche pour la deuxième hypothèse: « les soldats, s’ils ne sont pas contrôlés par leurs chefs, peuvent faire n’importe quoi ». Certains de ces militaires, souvent mal encadrés, sont portés sur l’alcool, voire la drogue. Et si les islamistes ont commis de nombreuses exactions (amputations, lapidations. . . ) au nom de la loi islamique, ces soldats semblent également avoir peu de respect pour la vie humaine. Plusieurs ont ainsi tiré sur des personnes désarmées passant à  proximité lors d’affrontements avec un petit groupe de jihadistes, le 10 février dans le centre de Gao, a constaté un journaliste de l’AFP. Des militaires maliens et français estiment que les victimes civiles ce jour-là  (au moins trois morts et 15 blessés) étaient « essentiellement » dues à  l’armée malienne. Les accusations d’exactions contre cette dernière se multiplient depuis le début de l’opération française Serval le 11 janvier, dans la presse, de la part d’ONG (Human Rights Watch, Amnesty International, Fédération internationale des droits de l’Homme) et des communautés arabes et touareg. Ces deux ethnies sont surnommées « peaux blanches » par la population noire majoritaire, qui les accuse souvent d’être « tous des terroristes » et mène aussi, par endroits, des représailles ethniques sans discrimination. Acide dans les narines Les ONG parlent de « graves abus », dont des meurtres, dans et autour de la ville de Niono (ouest), d' »une série d’exécutions sommaires » près de Mopti et Sévaré (centre), o๠sont également rapportées des « violences sexuelles contre des femmes », et dans d’autres localités dans « les zones d’affrontements ». Un journaliste de l’AFP a pu voir quatre « peaux blanches », à  Gao et Tombouctou, à  9OO km au nord-est de Bamako, portant des traces de torture: brûlures de cigarettes, à  l’électricité, à  l’acide, os brisés, marques de coups et de strangulation, balles dans le corps, violences sexuelles. Dans l’une des villes (à  leur demande, l’AFP ne nomme ni ne localise les victimes), un homme affirme qu’après l’avoir tabassé et brûlé à  la cigarette, des soldats maliens lui ont versé de l’acide dans les narines. « C’est peut-être parce que je suis Tamashek (Touareg), je ne vois pas d’autre raison », juge-t-il. « Je sais qu’il n’est pas un islamiste », assure son médecin, qui lui prédit une courte existence: « l’acide va entraà®ner un rétrécissement de l’oesophage, voire un cancer ». Ailleurs, une « peau blanche » gà®t sur son lit de douleur, des os brisés, plusieurs balles dans le corps. Là  encore, l’armée a sévi, dit le jeune blessé à  l’AFP. Son médecin précise qu’il a été violé. A Tombouctou, des journalistes de l’agence américaine Associated Press (AP) ont également affirmé avoir découvert deux Arabes enterrés dans le sable, près de la ville. La famille de l’un d’eux a expliqué que la victime avait été arrêtée par les forces maliennes deux semaines auparavant. Plus de nouvelles ensuite, jusqu’à  la découverte de son cadavre. Depuis, des soldats maliens sont venus plusieurs fois voir les journalistes d’AP, selon une source militaire française et un journaliste sur place. Pas de menaces physiques, selon ces sources, mais une insistante pression psychologique. L’agence n’a pas souhaité s’exprimer. A Gao et Tombouctou, des soldats français ayant vu agir leurs homologues maliens confient leur écoeurement. « Ils traitent leurs prisonniers comme des chiens », dit l’un. Un autre explique: « la hiérarchie (de l’armée française) a semblé inquiète, mais ensuite ça se joue à  Paris ». Le porte-parole de l’opération Serval à  Bamako, le lieutenant-colonel Emmanuel Dosseur, n’a pas souhaité faire de commentaire sur le sujet. Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Au Mali, l’armée torture et tue parfois, des soldats français l’ont vu faire | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique