Edito : sommes-nous prêts pour les Assises nationales ?

Sommes-nous vraiment prêts pour ces assises nationales tant et tant évoquées après le retour à  l’ordre constitutionnel au Mali ? Disposition de cet Accord Cadre signé entre l’ex junte et la CEDEAO et qui porta Cheick Modibo Diarra au pouvoir avec la mise en place du Gouvernement Nationale, les assises se heurtent une fois de plus à  un front politique réfractaire au dialogue inclusif entre Maliens. Ces assises qui doivent permettre d ‘évaluer la transition malienne, qui tout juste se consolide, après que des courants antagonistes l’aient menacé, peinent à  voir le jour. Car jusqu’à  présent, les observateurs évoquent le manque de leadership, face à  un pouvoir à  trois têtes. Qui gouverne à  Bamako ? Une question que se posent encore mêmes les observateurs internationaux. Et le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie (F, qui vient de tenir une conférence de presse, a lui une nouvelle fois, décidé de ne pas y participer, après les déclarations ambigà¼es du Premier ministre, sur une supposé candidature aux futures élections présidentielles ? Cette nouvelle polémique était-elle vraiment à  l’ordre du jour au moment o๠les chefs d’Etats de la CEDEAO réunis à  Abuja, s’apprêtent à  adopter le Concept stratégique de Force Africaine d’intervention et qui devra être présenté aux Nations Unis le 15 novembre prochain. Les élections elles reviennent sur le devant de la scène. Leur préparation fait écho, alors que la principale mission du gouvernement, celle de restaurer l’intégrité territoriale du Mali, est en voie. Maliens, sommes-nous prêts pour nous parler de vive voix ?

Mali: l’Afrique de l’Ouest réunie pour valider une intervention armée

Dès l’ouverture du sommet, le président nigérian Goodluck Jonathan a affirmé que l’option militaire était nécessaire au Mali pour éviter des « conséquences dommageables à  l’Afrique ». Les responsables des quinze pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ainsi que d’autres pays africains dont la Mauritanie et l’Algérie, doivent approuver un projet qui sera transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, via l’Union africaine, avant la fin novembre. Le projet, adopté vendredi dans la capitale nigériane par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères ouest-africains, prévoit le déploiement d’une force de 5.500 soldats qui inclurait des ressortissants de pays africains hors Cédéao, selon une source au sein de l’organisation. L’Algérie, acteur régional clé et traditionnellement hostile à  toute intervention, est représentée par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. La Mauritanie, autre voisin du Mali qui a pour le moment refusé de participer à  une intervention, a envoyé son ministre des Affaires étrangères, Hamady Ould Hamady. La Libye est aussi représentée, selon un porte-parole de la Cédéao. Vendredi, les ministres ouest-africains réunis à  Abuja avaient souligné que le dialogue restait l’option favorite dans la résolution de la crise malienne, mais que les discussions ne seraient pas « sans fin ». « Il faut maintenir la pression au maximum avec un montée en puissance du plan d’intervention militaire. Tout le monde souhaite que l’intervention ne vise que les terroristes ( …) notre option préférée reste le dialogue », a déclaré à  l’AFP avant le sommet, le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinit. « Pression sur les groupes armés » « C’est un sommet important du point de vue de la clarification du rôle des acteurs internationaux dans la résolution de cette crise malienne », a pour sa part indiqué à  l’AFP Gilles Yabi, du centre d’étude International Crisis Group, spécialisé dans la prévention des conflits. « Ce n’est pas le bout du processus, mais nous sommes parvenus à  un processus plus cohérent », a-t-il estimé. Aussi, « la préparation de l’intervention militaire participe à  la pression sur les groupes armés au Nord pour les pousser au dialogue », a-t-il ajouté. De leur côté, les Européens soutiennent les initiatives régionales africaines, ont jusqu’à  présent affirmé qu’ils n’enverraient pas de troupes destinées à  combattre sur le sol malien, que l’option militaire ne devait être envisagée qu’en « dernier ressort », mais étaient prêts à  un soutien logistique et d’encadrement. Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de cinq pays européens -France, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne – doivent se réunir jeudi prochain à  Paris pour discuter de la mise sur pied d’une mission européenne d’entraà®nement, qui compterait au moins 200 soldats. Le Mali, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, est plongé dans le chaos depuis le coup d’à‰tat militaire qui a renversé en mars 2012 le président Amadou Toumani Touré. Profitant de l’anarchie, des rebelles Touareg alliés à  des shamanistes ont pris le contrôle du Nord désertique. Trois groupes islamistes — qui ont rapidement chassé les Touareg laà¯cs et indépendantistes du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) des plus grandes villes — contrôlent entièrement ce vaste territoire depuis la fin juin: Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ils y imposent la charia (loi islamique) avec rigueur: lapidations de couples non mariés, amputations de présumés voleurs, coups de fouets au buveurs d’alcool et aux fumeurs. Ils y commettent aussi de nombreuses exactions.

Mali: Paris se prépare à soutenir une intervention africaine dans le nord

Dimanche, les chefs d’Etat ouest-africains doivent se réunir à  Abuja (Nigeria) pour approuver les modalités d’une intervention au Mali. Jeudi, ce sont les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de cinq pays européens (France, Allemagne, Pologne, Espagne, Italie) qui discuteront à  Paris d’une mission européenne d’entraà®nement des forces africaines, qui pourrait mobiliser 200 militaires, encadrés par des « éléments de protection ». Après la parenthèse électorale américaine, le processus devrait repartir de plus belle. Washington, qui a longtemps traà®né les pieds, a affiché ces dernières semaines sa détermination à  en finir avec les islamistes qui occupent le nord Mali, et le soutien américain à  une opération africaine semble acquis. Selon les spécialistes de défense, la France, qui se veut leader dans cette affaire, aide depuis plusieurs mois les pays de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) à  planifier une opération qui devra ensuite être soumise à  l’ONU.Sans « troupes au sol », mais avec d’importants moyens techniques et de renseignement déployés au Sahel. Officiellement, les soldats français et des autres pays européens ne participeront pas aux combats. « Il n’y aura pas de troupes au sol », mais « un soutien logistique », répète le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Si Paris s’affirme résolu à  avancer, côté militaire c’est la plus grande discrétion. Mais la préparation de l’opération a débuté il y a plusieurs mois. Des hommes des Forces spéciales (FS) françaises sont présents dans la zone sahélienne depuis plus de deux ans et les premières prises d’otages français. En janvier 2011, ils avaient été en mesure d’intervenir en quelques heures pour tenter de libérer deux jeunes Français enlevés au Niger. Une course-poursuite avec les ravisseurs qui s’était soldée par la mort des deux otages. L’opération des Forces spéciales françaises au Sahel a été baptisée du nom de code « Sabre », indique-t-on dans les milieux militaires. L’appellation énigmatique Forces spéciales désigne des unités particulièrement entraà®nées et surtout équipées de l’armement et des moyens de renseignement les plus pointus. Compte tenu des effectifs limités qui sont envisagés – 200 formateurs et leur protection -, les FS des pays concernés devraient fournir l’essentiel de la mission européenne d’entraà®nement des forces africaines, qui compteraient pour leur part autour de 3.000 hommes. L’efficacité des Forces spéciales étant basée sur la discrétion et leurs capacités à  se « prépositionner », les éléments semblent en place pour préparer une éventuelle opération africaine. Le succès du dispositif passe par une parfaite connaissance de l’adversaire, les 5.000 à  6.000 djihadistes répartis dans le nord Mali, et de ses déplacements. La France dispose de deux drones Harfang – des appareils de surveillance sans pilote non armés – rapatriés récemment d’Afghanistan. Interrogée à  ce sujet, la défense a toutefois assuré fin octobre qu’il n’y avait « pas de drones dans la zone sahélienne ». C’est dans ce domaine que le soutien américain s’avèrerait essentiel. Les Etats-Unis disposent en effet de moyens de surveillance satellitaires de la zone. Et, selon la presse américaine, les autorités américaines réfléchissaient le mois dernier à  de possibles bombardements de drones dans le nord du Mali contre Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi).

Dr Cheick Modibo Diarra sera-t-il candidat à l’élection présidentielle ?

Les médias du Mali sont vraiment amateurs et alarmistes. Il est très simple de démentir ce que racontent ces journaleux par des arguments fondés sur les conditions de la formation du gouvernement de la transition. Dans l’accord-cadre, chapitre numéro deux ,article six ,il est écrit noir sur blanc les missions principales du premier ministre .A savoir ,gérer la crise dans le nord du Mali et d’organiser les élections libres ,transparentes ,démocratiques conformément à  une feuille de route. Les parties signataires de cet accord (CEDEAO et CNRDRE) ,sont aujourd’hui acteurs dans le processus du dénouement de la crise. Docteur Cheick Modibo Diarra doit son poste à  cet accord, il est conscient de sa mission et les raisons du choix porté sur sa personne. Avez vous vu dans quel pays, un candidat à  une élection présidentielle exercer une fonction de l’organisation de ladite élection au sein de l’exécutif ? Avez-vous entendu une déclaration officielle de Dr Cheick Modibo Diarra sur sa candidature à  la prochaine élection ? Si oui, faites moi part s’il vous plait de vos sources d’arguments avancés. Sinon vous êtes vecteurs d’un message de désinformation, de machination politique et de zizanie. Nous pouvons ne pas admirer une personne et C’’est notre droit, mais mener une campagne de désinformation et de mensonge à  son égard est purement ignoble et abominable. Pourquoi Dr Cheick Modibo Diarra fait autant trembler certains hommes politiques ?N’a-t-il pas les mêmes droits civiques et politiques qu’eux ?Nous devrons aussi comprendre que Dr Diarra peut démissionner à  tout moment et se porter candidat à  l’élection prochaine conformément à  la constitution. l’accord-cadre ne lui permet il pas de démissionner ?Mais… Dr Diarra ne démissionnera pas .Il ne le fera pas, parce qu’il est conscient de sa tâche dans la quête d’une solution à  notre marasme. Il ya beaucoup de manières de contribuer à  l’édification d’une nation sans être au sommet et y inscrire son enseigne. J’étaye mon argument sur ses(Dr Diarra) propos lors de leur bilan de 100 jours, il dit « on m’a confié une mission ,je ne démissionnerai pas et J’irai jusqu’au bout de cette mission ».Pas de deux bouts ,le seul bout C’’est un Mali réunifié doté d’un pouvoir démocratique issu des scrutins libres et transparents. Nous disons en Bambara « Ko hali ni i ma kè silamè ye ,i ka kè horon ye »,c’est-à -dire « A défaut d’être croyant aux vertus de l’islam ,soyez noble ».Pourquoi tous ces vacarmes autour des stratagèmes montés en toutes pièces par des hommes politiques en déclin ,tombés dans leur propre piège ? J’entends certaines personnes ,des journaleux dire que Dr Diarra n’a rien foutu. Qu’il n’a pas fait la guerre .Je vais vous poser quelques questions très simples : Faites vous confiance à  l’armée du Mali ?La réponse est bien évidement « Non » ,parce que vos raisonnements sont de mauvaise foi. Votre subjectivité borne vos esprits et y installe une incapacité à  faire le discernement. Selon vous l’armée est l’image de la junte c’est-à -dire les « tombeurs » du Général Amadou Toumani Touré ,donc des incapables et des froussards. Alors dites moi ,avec quelle armée Dr Diarra allait faire la guerre ?Certains me diront la CEDEAO ,mais cela fait combien de mois que le Professeur Dioncounda ait donné à  travers une lettre l’approbation de l’état du Mali à  l’intervention de la MICEMA(Mission de CEDEAO au Mali) ?Voilà  ,pour dire que nous ne pouvons pas vouloir une chose et son antonyme à  la fois. s’il y a un blocage il est ailleurs dans la mesure o๠l’armée du Mali est incapable seule de libérer le nord du Mali. Ceux qui ont imposé l’accord-cadre au Mali sont aujourd’hui opposés à  une intervention militaire au nord du Mali ,en l’occurrence le président du Burkina Faso Blaise Compaoré.l’Algérie héberge et nourrit Iyad Ag Aghaly (chef des islamistes) ,Blaise Compaoré héberge et nourrit MNLA au su et au vu du monde entier. Comment voulez vous que nous combattons dans un tel contexte ?A quoi servent nos efforts ,si nos ennemies sont protégés par nos voisins ?Pouvons nous gagner une guerre seul dans telle condition ?Souvenez vous ,Blaise a exfiltré le chef du MNLA blessé par hélicoptère. Qu’est ce qu’il va l’empêcher de voler aux secours de Ançar Dine conjointement avec l’Algérie ? Toutes ses questions méritent des réponses claires avant de s’engager dans une opération militaire. C’’est dans le sens d’un dynamisme diplomatique que s’est souscrit notre gouvernement afin de convaincre nos voisins et nos partenaires internationaux de trouver ensemble de façon transparente une solution idoine à  notre crise. Il est bon de critiquer, de juger mais avec des arguments solides à  travers des analyses succinctes et efficientes. Je reste confiant à  l’armée du Mali, parce qu’elle est avant tout souveraine et sa victoire est la mienne ainsi que ses défaites. Ceux qui veulent encore faire échouer ce gouvernement de transition à  travers des campagnes médiatiques de désinformations, se verront écrouler leur rêve. Vous avez échoué et vous allez échouer encore car la victoire est du coté du peuple malien. Les efforts diplomatiques consentis, ont déjà  commencé à  donner des résultats significatifs (Levée des sanctions contre le Mali, étouffement diplomatique du MNLA en Europe, adoption d’un plan d’attaque de libération de notre pays par Union Africaine avec l’assistance de l’ONU…).Les institutions de notre pays fonctionnent correctement sans arriérés des salaires de nos fonctionnaires. Nous ne sommes pas sortis de l’ornière, mais nous sommes sur la voie et le Mali sortira grandi de cette affaire. Vive le Mali ! http://www.facebook.com/#!/groups/sujetsdivers/?bookmark_t=group

Mali : En avant pour la guerre qui met fin à la guerre !

La guerre qui met fin à  la guerre. Voici la formule utilisée par le Premier de transition, Cheick Modibo Diarra, dans une de ses envolées lyriques sur la crise du pays. Elle doit être à  présent réchauffée et mise en pratique. Le contexte s’y prête d’autant plus que notre pays fait aujourd’hui l’objet d’une mobilisation tous azimuts pour la libération des régions sous le joug des islamistes. Une récente rencontre à  Bamako des experts internationaux pour planifier une intervention militaire a permis de préciser davantage l’imminence d’une guerre inévitable. Mieux elle a permis de savoir que la crise, si elle est malienne, doit mobiliser même au delà  du continent. Ainsi, selon les experts internationaux, des troupes non-africaines pour les opérations aériennes sont nécessaires dans la perspective d’une intervention militaire. Plus que jamais, le Mali doit prendre le tempo en s’inscrivant résolument dans cette dynamique de guerre. C’’est une occasion à  saisir par l’armée malienne pour laver l’affront subi lors de la chute des trois régions et surtout de sortir de son «Â repli tactique » qui n’aura que trop duré. Plus question de se laisser divertir par une quelconque idée de dialogue. l’heure n’est pas du tout au dialogue fût-il sous l’égide du zélé médiateur de la Cédéao, le président burkinabé, Blaise Compaoré. En tout cas pas avec à  des islamistes qui ont humilié, par des pratiques et des comportements d’une autre époque, le pays le réduisant à  la risée du monde entier. Il ne faut donc pas tomber naà¯vement dans le traquenard des islamistes. En effet, les fous de Dieu sentent le roussi et ont la trouille à  l’idée d’une intervention militaire imminente, C’’est pourquoi ils n’ont pas hésité à  sauter dans l’avion envoyé par le Burkina pour discuter avec Bassolé et Compaoré. Ils donnent ainsi le change en se montrant favorable pour le dialogue et une déconnexion avec Aqmi. Diversion ? Ançar Dine veut ainsi surfer sur la vague de manœuvres dilatoires et des faux- fuyants pour desserrer l’étau qui va bientôt l’anéantir. Accepter ce dialogue avec le mouvement lui offrirait le temps de se préparer avant de porter un autre coup de poignard dans le dos du peuple malien. Une chose est claire, Ançar Dine n’est ni plus ni moins qu’un avatar d’Aqmi, et à  ce titre il agit avec sa bénédiction pour les besoins d’un prosélytisme islamiste. Une rupture d’avec Aqmi paraà®t dès lors comme une gageure pour le groupe islamiste. C’’est ce qui explique son obstination et son intransigeance pour l’application de la charia comme condition préalable à  une ‘’collaboration » avec le Mali. Cette prétendue ouverture au dialogue sur le tard du groupe islamiste n’est pas sans rappeler la diversion du mouvement indépendantiste MNLA qui, pour des raisons inavouées, revoyait sa pâle copie en renonçant à  l’indépendance pour l’autodétermination. Le Mali a été poussé à  la guerre par les islamistes en dépit des appels au bon sens. l’heure de la guerre est arrivée. En avant donc pour la guerre qui met fin à  la guerre. Pour l’honneur du pays de Soundjata Kéita !

Edito : Bonne chance Barack !

Il a déchaà®né les passions en 2008. Emballé les Africains de Nairobi à  Mombasa, de Paris à  Los Angeles, noir métis qu’il était, symbole qu’il représentait pour l’émergence des Noirs. Mais désormais, Obama ne passionne plus autant qu’avant. On se rappellera bien sûr de ce discours prononcé à  Accra. « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes », nous lançait l’ami Obama, ce lointain cousin d’Afrique, pour qui l’Amérique représentait la priorité. Fort de ses origines, mais plus encore inspiré par ce peuple plein d’espoir, Obama espère un second mandat. Pour convaincre les Américains d’abord. Poursuivre sa réforme de la santé, en finir avec la guerre en Afghanistan, et relancer l’économie et l’emploi pour les couches défavorisées. Voilà  les priorités du 44è président des Etats-Unis. D’Obama, on retiendra un phénomène exceptionnel tel l’Ouragan Sandy, bon présage ? De lui, on admettre un politicien hors pair, qui aura bousculé tous les codes, éreinté les Républicains WASP, et écorné les lobbies influents du Capitole au Congrès. Obama, c’est enfin un modèle politique étonnant, un visionnaire, qui aura pris le temps d’étudier ses concitoyens Américains. La race elle n’a plus de poids désormais. Il poursuivra malgré tout les rêves de son père… Quant à  nous les Africains, nous souhaiterons bonne chance à  Obama le 6 novembre et retournerons à  nos vastes défis : Gouvernance, indépendance économique, équilibre mondial, mais surtout, paix, sécurité et développement. Sans quoi, le Ghana risque de rester le seul pays d’Afrique sub-saharienne o๠Obama mettre les pieds… A Bamako, la question est ailleurs. Au nord certainement ! A Tombouctou, diront les fils de l’Oncle Sam.

Intervention au Nord-Mali : le plan dans sa phase de finalisation

Le plan d’intervention militaire qui devra être présenté le 26 novembre courant par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au conseil de sécurité des Nations unies. Selon Cheaka Aboudou Touré, représentant spécial du président de la Commission de la Cédéao pour le Mali, cette réunion, qui se poursuivra jusqu’à  dimanche prochain, permettra d’élargir et de renforcer le consensus entre toutes les parties concernées ou intéressées, dans l’esprit des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, et surtout, à  la lumière des conclusions de la réunion du Groupe de soutien de suivi de la situation du Mali. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi dans une allocution à  cette occasion, sur recommandation du Groupe de soutien et de suivi, le concept opérationnel de la Cédéao sera soumis à  un examen croisé de tous les partenaires présents à  la rencontre aux fins de bénéficier des avis éclairés d’éminents experts de la sous-région et de la Communauté internationale. Il a annoncé la mise en place d’une force internationale sous la direction africaine, et qui soit à  même d’offrir toutes les garanties de succès contre le sanctuaire du terrorisme international qui semble prospérer dans les régions occupées du nord du Mali. C’est avec optimisme que la Cédéao envisage la prochaine saisine du Conseil de sécurité pour une résolution autorisant l’usage de la force sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies, au cas o๠les solutions politiques par le dialogue que nous privilégions en ce moment viendraient malheureusement à  échouer, a-t-il noté. Pour Cheaka Aboudou Touré, chaque jour qui passe sans dissuasion significative, accroà®t les capacités de nuisance des groupes criminels et terroristes et augmente ainsi leurs chances de s’incruster davantage et de manière durable dans le tissu social des populations envahies. D’oà¹, a-t-il insisté, l’urgence de développer une stratégie concertée régionale, avec l’appui multiforme de la Communauté internationale, pour l’éradication, sous le leadership des forces armées de défense et de sécurité maliennes, des réseaux mafieux de narcotrafiquants et de djihadistes incompatibles avec la promotion des valeurs humaines de paix, de justice sociale et de démocratie éclairée. Il a préconisé dans ce sens, le renforcement à  court terme des capacités organisationnelles et opérationnelles des forces de défense et de sécurité maliennes pour le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays. Au total, nous devrons aller vite, mais en tenant compte des conditions objectives de réussite pour permettre au Mali de retrouver sa place dans le concert des nations démocratiques et prospères, a conclu Cheaka Aboudou Touré. Le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Yamoussa Camara a insisté de son cô té sur le caractère inévitable de l’emploi de la force en disant que «la guerre est inévitable. Mais dans tous les cas, comme on le dit, toutes les guerres se terminent toujours autour d’une table de négociation. Le Mali est dans cette logique- là . On est prêt à  négocier, mais négocier avec qui ?». Camara a laissé entendre que son pays est «prêt à  négocier avec les groupes armés qui sont maliens, mais qui n’auront pas posé d’exactions inadmissibles à  l’encontre des populations et qui acceptent l’unité nationale et l’intégrité territoriale et surtout qu’ils acceptent le caractère laà¯c et la forme républicaine de l’ Etat». Il a conclu que «une fois que ces fondamentaux sont acceptés, on est prêt à  négocier avec tous les autres groupes armés». Le Conseil de sécurité de l’Onu avait adopté le 12 octobre une résolution préparant le déploiement d’une force ouest-africaine de quelque 3000 hommes au Mali et donnant jusqu’au 26 novembre à  la Cédéao pour préciser ses plans.

Crise malienne : négociations bilatérales en vue

Le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, est « déterminé à  initier des négociations bilatérales dès la fin de la réunion des experts internationaux sur le concept d’opération, pour concrétiser les engagements verbaux des pays et organisations partenaires du Mali », indique un communiqué de la Primature, déposé jeudi à  Xinhua. Le communiqué porte sur l’audience que le PM a accordée jeudi au ministre allemand des Affaires Etrangères, Westerwelle Guido. « Le Premier ministre s’est dit déterminé à  initier des négociations bilatérales dès la fin de la réunion des experts internationaux sur le concept d’opération, pour concrétiser les engagements verbaux des pays et organisations partenaires du Mali », indique le texte, en précisant : « Dans ce sens, il (le PM) a réitéré sa demande urgente d’aide pour assurer la sécurité des grandes villes ». Par ailleurs, le PM a aussi « sollicité l’assistance allemande, en vue de la mise en place d’un cadre de négociation avec les compatriotes maliens souhaitant revenir dans le giron républicain avec comme préalables, le renoncement à  toute forme de violence et le respect du caractère laà¯c de la République ». Le PM a, enfin, « tenu à  réaffirmer la ferme volonté du gouvernement d’organiser des élections libres, transparentes et démocratiques dans les meilleurs délais ». De son côté, le ministre allemand a « mis en exergue l’ engagement et la détermination personnels du Premier ministre qui ont conduit la communauté internationale à  se mobiliser pour une sortie de crise rapide dans notre pays », peut-on lire dans le communiqué. Selon M. Guido, « C’est un processus politique qui doit se manifester avec beaucoup de force de conviction », indique le texte. Pour rappel, la réunion des experts internationaux sur le concept d’opération, prendra fin dimanche prochain, avec pour objectif d’élargir et de renforcer le consensus autour de ce concept.

Crise au Nord-Mali : l’Allemagne affiche sa détermination

Le ballet diplomatique se poursuit au Mali pour la résolution de la crise politico-militaire qui secoue ce pays depuis mars 2012. Le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a effectué jeudi une visite de quelques heures à  Bamako. Au cours de ce bref séjour, le diplomate allemand a rencontré les plus hautes autorités du Mali. Une occasion pour Guido Westerwelle de réitérer l’engagement et la détermination de son pays et de l’Union européenne à  aider le Mali à  recouvrer son intégrité territoriale. Le Mali et l’Allemagne entretiennent des relations amicales depuis de longues dates. Le pays d’Angela Merkel fut le premier pays à  reconnaà®tre l’indépendance du Mali le 24 septembre 1960. C’’est pour témoigner de cette amitié que le chef de la diplomatie de la première puissance économique d’Europe, Guido Westerwelle, a effectué une visite de quelques heures à  Bamako. Une visite brève, certes, mais pleine de signification pour le diplomate allemand, qui tenait à  affirmer le soutien de son pays à  de son vieil ami, qui traverse depuis mars 2012 la plus grave crise de son existence. Au cours de son séjour en terre malienne, Guido Westerwelle a rencontré les plus hautes autorités du Mali notamment le président de transition, Dioncounda Traoré, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra et son homologue malien, Tiéman Coulibaly. Une occasion pour le ministre allemand de réitérer l’engagement et la détermination de son pays et de l’Union Européenne à  aider le Mali à  recouvrer son intégrité territoriale. Lutter contre le terrorisme international au Mali Ainsi Guido Westerwelle a informé le Premier ministre Diarra que l’Allemagne allait tout mettre en œuvre pour éviter que le Mali ne devienne un sanctuaire pour le terrorisme international. « Mon pays est prêt à  apporter des moyens financiers pour aider le Mali à  relever les défis auxquels il est confronté », a-t-il ajouté à  l’issue de son entretien avec le chef du gouvernement malien. Le chef de la diplomatie allemande a annoncé par ailleurs l’octroi d’une enveloppe supplémentaire d’un million d’euro, soit d’environ 655 millions de francs CFA, destinés aux opérations humanitaires en faveur des victimes de l’occupation des régions du nord. Une bonne nouvelle pour des populations dont la moitié aura besoin, d’ici la fin de l’année, d’une assistance humanitaire. Ce geste de la République fédérale d’Allemagne traduit cette longue tradition d’amitié et de solidarité qui lie les deux peuples.

IBK sur RFI :  » L’intervention militaire est inéluctable et inévitable »

Que vous inspire la situation dans le nord de votre pays? Beaucoup d’inquiétude, depuis le mois de mars, je ne crois pas qu’aucun patriote malien ait eu le sommeil léger. Qu’est-ce qui vous choque le plus de tout ce qui se passe à  Tombouctou, Gao, Kidal ? Le sort fait aujourd’hui, à  nos parents, hommes et femmes, nos enfants qui n’ont plus droit à  l’enfance, les adolescents qui n’ont plus droit de s’amuser, nos femmes n’ont plus le droit de s’habiller quand elles doivent sortir. Toutes ces privations quotidiennes auxquelles notre peuple, dans le nord, est aujourd’hui soumis et que nous soyons ici à  compter le coup. Vous comptez le coup depuis la déroute de l’armée malienne dans le nord et beaucoup de gens dénoncent la classe politique de Bamako qui, ces dernières années, aurait passé plus de temps à  s’enrichir qu’a construire un Etat ? Ne m’étant pas enrichi, je ne me sens pas concerné par cela. Et je n’accepte pas le terme de déroute de l’armée malienne. l’armée malienne a reçu des ordres absolument hallucinants. Quand Tessalit a été évacué sur ordre supérieur, J’ai pleuré ce jour là  sachant moi l’importance stratégique de Tessalit. Cette base militaire qu’on a fait évacuer sans combat cela m’a paru une ignominie. Alors cette chute de Tessalit en ce mois de février 2012, l’armée malienne est encerclée, une colonne vient en renfort mais ne parvient pas à  atteindre son objectif, est ce qu’on pouvait éviter cette chute? Je pense qu’une armée doit toujours livrer bataille quand elle est encerclée. Il y a une très lourde responsabilité qui a été prise là  et elle doit être assumée. Par qui ? Celui qui a donné l’ordre d’évacuer Tessalit, le chef de l’Etat. Le président ATT ? C’’était lui le chef de l’Etat. Alors, en tout cas J’espère moi que tous, nous convergeons aujourd’hui vers les mêmes objectifs à  savoir libérer notre pays et faire en sorte que Tombouctou la mystérieuse retrouve son lustre et ses lieux de foi et ses lieux de culture. Et ce ne sont pas les obscurantistes d’un autre âge qui doivent en imposer au monde entier. La destruction des mausolées vous choque ? Je suis fortement choqué. Et encore plus la destruction récente du monument de l’indépendance car J’en sais le prix. Cela a été payé de sueur et de sang par les hommes qui furent parmi les plus braves fils de notre pays. Et ils n’avaient pas ce droit là . Au conseil de sécurité de l’ONU les autorités maliennes demandent l’aide de la communauté internationale pour reconquérir le nord du Mali. Est ce que vous soutenez leur démarche ? Oui C’’est que le président Dioncounda a fait J’adhère. J’adhère parce qu’ aujourd’hui il est clair que ce n’est plus une question malienne. 3 200 tonnes de matériels militaires sont passées au nord du Mali et nous sommes des victimes collatérales quelque part d’une situation que nous n’avons pas voulu même si notre incurie au plan national a été pour quelque chose là  dedans. Et pour vous une opération militaire internationale, C’’est inévitable ? Je crains que cela ne soit inéluctable et inévitable. Est-ce qu’on peut dialoguer avec certains groupes armés du nord du Mali? Je pense qu’il y a sûrement des groupes avec lesquels il serait possible d’échanger pour qu’ils reviennent à  la raison. Est-ce que le mouvement Ansar Dine de Iyad Aghali fait partie des groupes avec lesquels on peut échanger ? J’ose croire que cela est possible dans un pays de convivialité religieuse de convivialité inter-ethnique, point d’exclusion, point de problème racial. Pour vous, la République islamique est un mauvais projet ? Je ne crois pas qu’aucun Malien puisse l’envisager réellement. Ce pays a toujours vécu en confraternité inter-religieuse et pour le bonheur de ses habitants. Parce que vous voyez, on coupe les mains, on ampute, on lapide mais je n’ai jamais appris qu’un kadid avait siégé pour délivrer ou dire telle ou telle sanction. Ce sont des éléments qui s’amusent et qui font n’importe quoi. Et même si le kadid le faisait ce serait déjà  insupportable. Que répondez vous à  ceux qui disent que il ya un axe politique entre le président du haut conseil islamique Mahmoud Dicko, Iyad Aghali et vous-même? Je l’apprends, Mahamoud Dicko est un ami et je l’ai entendu comme tel. Mais quand à  penser qu’il ya un axe IBK-Mahamoud Dicko et qui ? Et Iyad Aghali Je ne crois pas et non. Aujourd’hui il faut sauver le Mali.

Malnutrition infantile au Nord-Mali : Médecins du Monde tire la sonnette d’alarme

Le taux de malnutrition infantile au Nord-Mali dépasse le seuil d’alerte. Une situation qui inquiète Médecins du Monde. Cette ONG a organisé dans les régions de Gao et de Kidal qui sont sous occupation armée, une campagne de vaccination et dépistage de la malnutrition. Une campagne au cours de laquelle 19000 enfants ont traités. Une occasion pour médecin du monde de tirer la sonnette d’alarme face à  ses résultats alarmants. La crise que traverse le nord-Mali a des conséquences néfastes sur la santé des enfants, qui sont confrontés à  une malnutrition aiguà« sévère. En tout cas, C’’est le constat de Médecins du monde. Cette ONG, malgré le contexte de crise humanitaire sans précèdent, a mené une vaste campagne de vaccination dans les régions de Gao et Kidal, au Nord du Mali. Au total, près de 19.000 enfants ont reçu une couverture vaccinale. Une occasion pour les équipes de Médecins du Monde d’organisé un dépistage de la malnutrition accompagné d’une prise en charge des cas de malnutrition aiguà« chez les enfants de moins de 5 ans. Seuil d’alerte Dans la région de Kidal, le taux de malnutrition aiguà« globale est passé de 6% en 2011 à  13,5% en 2012, souligne Olivier Vandecasteele, responsable des projets de Médecins du Monde au Mali. Des chiffres qui montrent à  suffisance que le taux de malnutrition dépasse le seuil d’alerte dans les localités du septentrion malien. Les résultats du dépistage nutritionnel sont alarmants. Les chiffres ont non seulement doublé en un an mais ils dépassent le seuil d’alerte fixé à  10% par l’OMS. C’’est une catastrophe de plus pour les populations pastorales du Nord Mali, traditionnellement moins touchées par la malnutrition, s’inquiète M. Vandecasteele. Pour Olivier Vandecasteele, Il faut impérativement limiter le nombre de nouveaux cas de malnutrition. Pour ce faire, son organisation reste mobilisée face à  cette situation alarmante de milliers d’enfants du nord-Mali. Ainsi, Médecins du Monde renforce son programme et va lancer une distribution ciblée d’alimentation supplémentaire en couvrant l’ensemble de la population des enfants de 6 à  59 mois et les femmes enceintes et allaitantes de la région de Kidal. A Kidal comme dans plusieurs localités du Nord-Mali, Médecins du Monde a mis aussi en place un programme d’urgence qui vise à  restaurer l’accès aux soins de santé pour les populations par un soutien à  plus de vingt centres de santé dont deux hôpitaux, le dépistage et la prise en charge des cas de malnutrition et le contrôle des épidémies.

L’Algérie soutient l’idée d’une intervention militaire au Mali

Au lendemain de la visite de la secrétaire d’à‰tat américaine Hillary Clinton à  Alger, lundi 29 octobre, la participation de l’Algérie à  « la planification militaire » de l’intervention de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dans le nord du Mali semble acquise. Plusieurs sources concordantes l’affirmaient mardi 30 octobre à  Alger : « Les discussions entre le président Bouteflika et Mme Clinton ont plus porté sur les modalités de la participation algérienne que sur son principe », affirme ainsi un proche du ministère des affaires étrangères. Concrètement, « il n’y aura pas de soldats algériens sur le sol malien, pas plus que de soldats français ou américains. Mais l’ANP (l’armée algérienne) sera associée à  la programmation des opérations militaires pour reconquérir le Nord-Mali. » des engagements « contre le terrorisme » Cette visite de la secrétaire d’à‰tat américaine aurait ainsi permis une clarification de la position algérienne. Jusqu’à  maintenant, Alger n’était pas favorable à  une intervention étrangère. Pour l’obtenir, Hillary Clinton a combiné flatteries de « la puissance militaire » et diplomatique de l’Algérie et rappels de ses engagements vis-à -vis de la communauté internationale « contre le terrorisme » . « Le président Bouteflika a longuement expliqué à  Mme Clinton que la solution ne pouvait pas être strictement militaire. l’écoute de Washington est apparue plus sérieuse que celle de Paris », souligne la même source. l’Algérie revendique plus de temps, afin, d’une part, de remettre sur pied l’armée malienne et, d’autre part, d’obtenir une évolution favorable dans les alliances sur le terrain dans le nord du Mali. Alger veut détacher la principale faction des insurgés, Ansar Eddine, de « ses alliés terroristes » . la diplomatie algérienne a été prise de cours dans la région La radicalisation salafiste, au début de l’année, de Iyad Ghaly, le chef du groupe touareg Ansar Eddine, avait marginalisé la faction laà¯que des indépendantistes du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) et pris de cours la diplomatie algérienne dans la région. Mais celle-ci refuse encore d’admettre qu’Ansar Eddine ne peut plus faire partie de la solution dans le nord du Mali. Paris, à  l’inverse, assimile ce groupe aux autres organisations salafistes classées « terroristes » dans la région : Aqmi et le Mujao. Personne ne dit, à  Alger, si Abdelaziz Bouteflika a convaincu Hillary Clinton d’attendre encore que ses services « retournent » le leader Targui, devenu islamiste radical après un passage dans les années 1990 comme vice-consul du Mali en Arabie saoudite. En attendant, des experts africains, y compris Algériens, européens et onusiens, se réunissaient à  Bamako, mardi 30 octobre, pour mettre au point le « concept d’opération » d’une intervention armée dans le nord du Mali. Amine KADI, à  Alger

Mali: préparatifs internationaux à l’inévitable intervention armée au Nord

Des représentants de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine (UA), d’Algérie, de l’Union européenne (UE) et des Nations unies vont plancher jusqu’à  dimanche sur ce plan qui sera présenté à  l’ONU fin novembre. Cette rencontre d’harmonisation doit permettre de déboucher sur des propositions concrètes pour l’adoption d’un concept stratégique pour libérer le nord de notre pays, a déclaré le colonel Yamoussa Camara, ministre de la Défense du Mali en ouvrant la réunion qui doit s’achever le dimanche 4 novembre. Parmi ces propositions doit figurer la remise à  niveau de l’armée malienne, sous-équipée et démoralisée par sa débâcle dans le Nord face aux groupes armés, une remise à  niveau qui ne doit pas dépasser deux à  trois mois, a estimé le colonel Camara. Il a jugé la guerre inévitable contre les terroristes dans le nord du Mali, même si toutes les guerres se terminent autour d’une table de négociation. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 12 octobre une résolution préparant le déploiement d’une force ouest-africaine de quelque 3.000 hommes au Mali, soutenue sur le plan logistique par la France et les Etats-Unis, donnant jusqu’au 26 novembre à  la Cédéao pour préciser ses plans. l’ancien chef de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, chargé par l’UA de rendre opérationnelle la future force ouest-africaine au Mali, est attendu à  Bamako avant le 4 novembre pour participer à  la rencontre. Le nord du Mali est entièrement occupé depuis fin juin par des groupes islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) qui en ont évincé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avec lequel ils étaient alliés lorsque le MNLA avait lancé l’offensive en janvier. Avec le MNLA et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), un groupe islamiste armé essentiellement composé d’ex-rebelles touareg et allié à  Aqmi dans le Nord, il est normal de parler, a estimé le représentant de la Cédéao à  Bamako, Abdou Cheick Touré. Ce sont des Maliens: il faut voir s’ils sont d’accord pour revenir au sein de la République, pour abandonner les idées sécessionnistes, pour faire la paix, pour abandonner les autres groupes criminels, a-t-il ajouté.

Malamine Koné, infatigable ambassadeur de la Paix

De retour au bercail ce dimanche 28 Octobre, le PDG du Groupe Airness Malamine Koné a eu droit à  tous les honneurs. Pour rappel, le PDG du Groupe Airness avait livré un discours rassembleur au lendemain du coup d’Etat militaire depuis son lieu de résidence, la France : «Â Aucun sacrifice n’est de trop pour que la paix et la stabilité de notre pays soient retrouvés », avait déclaré Malamine à  sa descente d’Avion à  l’aéroport Bamako devant une kyrielle de fans. En prélude à  l’arrivée de l’enfant de Niéna, l’Association malienne des amis de Malamine Koné (AMAKO) avait organisé une cérémonie en l’honneur des anciennes gloires du sport au terrain Chaba de Lafiabougou en l’honneur des anciennes gloires du football malien et de nombreux anciens sportifs. Ce haut lieu public de la commune IV était noir de monde. Si certains étaient venus ce lendemain de la Tabaski pour savourer l’animation, d’autres voulaient voir la silhouette de l’enfant de Niéna. Honneurs aux gloires du football Le porte-parole de Malamine Koné, Bourama Koné, s’est félicité de l’initiative de l’AMAKO tout en exhortant la jeunesse malienne à  resserrer ses rang pour jouer un rôle d’interface dans la résolution des multiples crises que connait le pays. Des trophées et des diplômes de reconnaissances ont été remis notamment aux membres de l’Association des anciens footballeurs du Mali et celle des anciens basketteurs. Au nom de la jeunesse, ou encore des initiateurs, le président de l’AMAKO, a salué le patriotisme et l’élan de solidarité du PDG du Groupe Airness. l’équipementier des Aigles du Mali entend associer la jeunesse à  la tournée qu’il entreprend à  l’intérieur du pays dans les jours à  venir. Depuis près d’une décennie, le PDG d’Airness a décidé de prendre en charge les équipements sportifs du Mali, notamment dans le domaine du football. La fête a été marquée par des remises d’équipements sportifs ainsi que des animations sportives.

Le général Sékouba débarque à Bamako

l’ex-président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, vient d’être nommé Haut Représentant de l’Union Africaine (UA) chargé de conduire l’opérationnalisation de la Force Africaine en attente (FAA) pour la reconquête des régions nord du Mali, selon une source officielle dans la capitale malienne. Sékouba Konaté, 48 ans, entame immédiatement sa mission par une visite dans la capitale malienne o๠il est attendu lundi à  la tête d’une forte délégation composée de son assistant spécial, le Guinéen Sylla Naby Laye et de responsables militaires de l’UA. Pour mener cette mission à  bien, le général Sékiouba Konaté et son Assistatnt Naby Laye Sylla ne seront pas isolés. à€ leurs côtés, pendant les dix prochains jours, ils auront de grands stratèges, des responsables militaires de l’UA, parmi lesquels on cite le général Jaotody Jean de Matah (chef de l’Unité de planification et des opérations), les colonels Mor Mbow (logistique), Christophe Touko (opérations de police), Fortuné Niakelele (opérations), à‰mile Diouf (logistique) ainsi que le lieutenant-colonel Seth Fianyah (formation) et le commandant Josef Adu Gyamfi (aviation). Concertations La délégation va, en concertation avec le ministère malien de la défense, finaliser les volets militaire et sécuritaire du concept stratégique que l’UA envisage de soumettre, en novembre, au Conseil de sécurité de l’Onu, en vue d’une intervention au Mali. Les aspects de ce concept ayant trait à  la politique, l’humanitaire et au développement, seront conduits par l’ancien président burundais Pierre Buyoya, nommé jeudi Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel. Tout comme le militaire Pierre Buyoya, le général Sékouba Konaté bénéficiera du soutien d’un Bureau que l’UA s’apprête à  ouvrir incessamment dans la capitale malienne.

Au Mali, des islamistes largement soutenus

Un processus de légalité internationale est désormais enclenché et l’on attend que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) donne corps à  celle-ci pour enfin « chasser les bandits armés ». Cette expression fait l’unanimité à  Bamako. Tout le monde semble déterminé à  chasser les « bandits armés », sans pourtant qu’aucun acte n’ait accompagné ces déclarations, jusqu’à  ce que le chef de l’Etat demande, le 1er septembre, le secours de la Cédéao. Décision importante car elle internationalise le conflit. Pourtant, cette décision est malencontreuse, comme toutes les interventions extérieures jusqu’à  présent. La Cedeao a été maladroite vis-à -vis du capitaine Sanogo ; elle l’a installé durablement dans sa caserne de Kati, qui domine Bamako. La Cédéao a été mal inspirée en imposant un premier ministre inexpérimenté, dont le seul atout était d’appartenir à  la famille de l’ancien dictateur Moussa Traoré et de pouvoir compter sur l’équipe de ce dernier. La Cédéao a mal choisi le médiateur, le président Compaoré, dont la situation politique est fragile dans son propre pays, le Burkina Faso. Ce médiateur lui-même a commis de lourdes erreurs, en imposant l’un de ses conseillers comme ministre des affaires étrangères du Mali, ou en lançant des discussions avec des groupes rebelles sans y associer les autorités maliennes. Le fait que l’Union africaine apporte son soutien, que les Nations unies se disent prêtes à  donner prochainement leur feu vert à  une intervention, que la France et les Etats-Unis promettent un appui logistique, tout cela ne fait que rendre plus probable une intervention vouée à  l’échec, et accroà®tre la mise sous tutelle du Mali. Cette décision est malencontreuse également parce qu’une intervention armée classique n’obtiendra aucun résultat contre des djihadistes, salafistes et indépendantistes financés par des trafics en tout genre et se défendant sur leur propre terrain. Il faudrait tenir compte de la détermination des « bandits armés » : qu’ils soient bien payés ou pas, qu’ils soient endoctrinés ou pas, ils sont animés par une envie de domination territoriale et d’élimination de toute influence occidentale, prêts à  mourir pour la cause qu’ils servent. Il est clair qu’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ne s’est pas fixé au nord du Mali pour négocier l’application de la charia : les djihadistes se sont offert un sanctuaire d’o๠il sera possible d’entreprendre des actions de plus en plus loin. Les maux qui ont conduit le Mali à  la ruine sont présents dans les pays voisins. Il faudrait également envisager la complexité des alliances qui ont permis aux « bandits armés » d’occuper tout le nord du Mali. Il est sûr qu’AQMI a su tirer les marrons du feu, mais il n’est pas sûr que ceux qui ont bénéficié de son appui lui soient dévoués. Il se pourrait aussi que le soutien populaire aux islamistes soit plus profond qu’on ne l’imagine. On crie « chassons les bandits armés » au Sud, mais on est de moins en moins prêt à  vivre dans le même pays que les populations du Nord, contre lesquelles des violences ont été organisées en février. On crie « chassons les bandits armés » sans voir qu’au Nord, en dépit de ses excès destinés à  terroriser la population, l’application de la charia est ressentie comme la réintroduction d’une forme de justice que l’Etat n’assurait plus. Et au Sud, on crie « chassons les bandits armés », mais on discute à  Bamako même, au sein du Haut Conseil islamique, o๠s’est constitué un puissant parti wahhabite, des conditions raisonnables de l’application de la charia. Ce n’est donc pas au Nord seulement que la religion a un bras politique. Au Sud, l’ismalisme peut mobiliser 50 000 personnes contre un code de la famille qu’il juge trop éloigné de la charia et prendre la tête de la commission électorale indépendante dans la foulée. Si on en est là , c’est que l’Etat s’est montré si obstinément prédateur que la population ne le supportait plus, et ceci aussi bien au Sud qu’au Nord. Si on en est là , c’est que les dirigeants politiques, tous partis confondus, depuis quarante ans, se sont réparti les prébendes au lieu de faire face aux besoins de leurs concitoyens. L’irruption sur la scène politique d’un capitaine inconnu, auréolé du mérite d’avoir chassé un chef d’Etat dont toute la carrière avait été fondée sur le mépris des partis et des débats politiques, a paralysé la classe politique et intellectuelle malienne. A part quelques vedettes médiatiques capables de croire qu’un jeune officier serait mieux à  même d’établir un régime favorable au peuple, le personnel politique a été muet pendant de longs mois. Les militaires ont d’ailleurs fait ce qu’il fallait, en allant cueillir à  leur domicile certains dirigeants bien connus, pour les tabasser et les garder quelque temps dans les geôles de la caserne de Kati. Voilà  pourquoi, dans ce pays, personne ne dispose plus de la moindre autorité légitime. Au-delà  des aigreurs qu’expriment la presse et certaines organisations pro-putchistes sur le fait que la Cédéao, la France, les Etats-Unis bafouent la souveraineté du Mali, il faut admettre que personne ne dispose dans ce pays d’une autorité légitime capable de prendre les décisions de stratégie militaire et politique qui s’imposent et qui se présenteront pendant toute la période de guerre. Personne, sauf peut-être les religieux. L’urgence n’est pas dans une intervention mal préparée dans la zone conquise par les islamistes. L’urgence est dans la reconstitution au Sud d’un Etat reposant sur une légitimité populaire. Sera-t-il laà¯que ? Sera-t-il islamique ? Nous n’en saurons rien tant qu’un peu d’ordre n’aura pas été rétabli depuis Bamako. Ceci suppose que les Maliens s’interrogent sur l’effondrement brutal d’un Etat que, depuis des années, savaient très faible, et qui n’est que l’ultime manifestation de la disparition d’une nation ruinée par une distribution des revenus au profit de la bourgeoisie politico-administrative et de quelques grands spéculateurs. Rares sont les personnes disposant encore de l’autorité morale qui leur permettrait de jouer un rôle dans une conférence nationale en jetant les bases de nouvelles institutions et de règles de désignation des dirigeants. Il y en a pourtant quelques-unes, bien silencieuses. Elles devraient prendre une initiative. Boubou Cissé, économiste à  la Banque mondiale ; Joseph Brunet-Jailly, économiste ; Gilles Holder, anthropologue (CNRS)

Assises du Nord : la synthèse des débats

Faire le compte rendu des assises du nord tenues les 3 et 4 octobre 2012 dernier. C’’est à  cet exercice que les membres de la coalition pour le Mali se sont livrés ce mercredi à  la Maison de la Presse de Bamako. La Conférence était animé par Me Yacine Faye Sidibé et Daouda Maà¯ga tous deux membres du bureau central de la Coalition pour le Mali. Sans livrer copie des recommandations formulées à  l’occasion des assises, les conférenciers ont fait lecture de la synthèse des conclusions des travaux. Ces assises tenues en début octobre qui ont rassemblé plus de 500 participants dont 210 venues du nord, ont vu toutes les sensibilités s’inviter aux débats. Ainsi, les populations de Gao, Kidal et Tombouctou étaient tous représentées. Thérapie collective Plus qu’un simple débat de routine, les assises ont constitué une tribune pour les victimes de l’occupation. Tous ont craché leur vérité pour e

Mali. Quatre signes qui montrent que la guerre approche à grands pas

Dans le désert du nord du Mali, on parle de centaines de jihadistes qui gagneraient les villes. D’autres évoquent des drones bruissant dans l’air chaud. Et, dans les bureaux des chancelleries, les téléphones sonnent un peu plus qu’à  l’accoutumée. Même le candidat à  la présidence américaine Mitt Romney s’est fendu d’un mot sur le Mali lors de son débat avec Barack Obama, lundi 22 octobre. Les signes ne trompent pas, l’atmosphère est à  la guerre. 1 Poussivement, l’ONU passe la seconde A croire qu’avant le passage du président français, François Hollande, à  la tribune des Nations unies le 26 septembre, personne ne se préoccupait de la crise malienne. La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine (UA) avaient pourtant mis leur grain de sel dès le coup d’Etat de mars, suivi de la prise du nord du Mali par les rebelles. Visites officielles, conférences, médiation du Burkina Faso et déclarations outrées ont émaillé plusieurs mois de négociations. Mais elles étaient restées sans effet. Il a fallu attendre le 14 septembre et la supplique à  l’ONU du président malien par intérim Dioncounda Traoré, revenu aux manettes après avoir été presque battu à  mort par des manifestants. Deux jours plus tard, lors d’une réunion sur le Sahel à  New York, François Hollande réclame « au plus vite une nouvelle convocation du Conseil de sécurité de l’ONU » pour répondre à  la menace terroriste. Le 15 octobre, le Conseil de sécurité adopte la résolution 2071. Laquelle demande au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de présenter un rapport « sur la base duquel le Conseil de sécurité pourra autoriser dans 45 jours le déploiement d’une opération africaine au Mali », écrit le Quai d’Orsay. 2 L’Algérie concède un feu vert La nouvelle est dans Le Monde du mardi 23 octobre : « L’Algérie ouvre la porte à  une opération militaire au nord du Mali ». Le journal s’appuie sur des « sources de la défense » qui affirment avoir reçu « un premier accord tacite de l’Algérie pour soutenir une opération visant à  chasser les groupes terroristes islamistes qui ont annexé le nord du Mali, accord qui va jusqu’à  tolérer l’inévitable présence à  terre de quelques unités étrangères, notamment françaises ». Faut-il y voir la conséquence des signes de bonne volonté de François Hollande ? L’Algérie – qui partage 1 300 km de frontières avec le Mali – est un acteur incontournable dans cette partie de l’Afrique, et avait jusque-là  tenu une position ambivalente. Alger, qui a aussi des otages au nord du Mali, a privilégié une solution politique. Le pays a négocié avec les islamistes maliens d’Ansar Dine, mais pas avec Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Dirigé exclusivement par des Algériens, Aqmi, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), est une vieille connaissance des services algériens. Alors forcément, à  Alger, on ne s’enthousiasme pas de ce futur coup de pied dans la fourmilière : les ennuis d’hier pourraient repasser la frontière. Mais un mouvement dissident d’Aqmi (voir cet organigramme de Jeune Afrique), le Mujao, aurait poussé le bouchon trop loin en revendiquant deux attentats contre des casernes dans le sud de l’Algérie, croit savoir Le Monde. 3 Le plan se met en route L’ONU et l’Algérie dans la poche, l’opération peut prendre corps. Une force militaire, la Mission de la Cédéao au Mali (Micema), est actuellement en cours de création. Quelque 3 000 soldats de pays de la Cédéao doivent intervenir, avec la bénédiction de l’ONU. La France, qui doit apporter un soutien logistique avec les Etats-Unis, met les bouchées doubles. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, veut une intervention d’ici « quelques semaines ». L’idée serait d’intevenir avant les fortes chaleurs du printemps. En coulisse, la France s’active. A Paris, les Français et les Américains ont discuté de la « sécurité au Sahel », mardi 23 septembre, entre « responsables de haut niveau ». Au Mali, l’envoyé spécial au Sahel, Jean Félix-Paganon, a annoncé que la France avait décidé de reprendre sa coopération militaire, interrompue depuis le coup d’Etat de mars. Il a évoqué l’envoi d’instructeurs pour former l’armée malienne, sous-équipée et démoralisée, dont on imagine mal qu’elle puisse être remise sur pied en « quelques semaines ». Et, toujours dans Le Monde, ont percé les premiers contours du plan d’intervention entériné par l’ONU. D’abord, en janvier 2013, « consolidation de la souveraineté malienne sur le sud du pays et sa capitale », puis « mise à  pied d’œuvre de trois ou quatre bataillons maliens sur lesquels les armées africaines et leurs alliées européennes pourront compter » et, après la reprise de plusieurs villes, « stabilisation du nord » en mars. Des bombardements auraient lieu. Selon Jeune Afrique, le plan s’inspire du modèle testé avec succès en Somalie à  partir de 2010, avec « regonflage du moral des soldats », et européanisation de la coopération. 4 Premiers mouvements sur le terrain Sur le terrain, la France s’apprêterait à  déployer des drones de surveillance, affirme l’agence AP, reprise par Le Nouvel Obs. L’information fait écho à  un article du Washington Post du 2 octobre présentant un réseau américain de petites bases aériennes situées en Afrique et vouées à  l’espionnage de groupes terroristes. Le journal américain ajoutait que des dizaines de militaires étaient déployés à  Ouagadougou, au Burkina Faso. Enfin, comme le rappelle Slate Afrique, les rumeurs de drones occidentaux survolant le Sahel se font insistantes. En face, les jihadistes rassemblent leurs forces, selon l’AFP. Une dépêche de l’agence, qui s’appuie sur des témoignages confirmés de source sécuritaire malienne, affirme que des « centaines » de jihadistes ont rejoint plusieurs villes du nord du Mali, le week-end dernier. Selon l’AFP, ils viennent de l’étranger, principalement du Soudan et du Sahara occidental, pour se battre aux côtés des islamistes. Des informations relativisées par RFI, qui parle de « mouvements » sans confirmer un afflux de combattants étrangers. Contactée par francetv info, Anne Giudicelli, spécialiste du terrorisme et de l’islamisme, estime que « ce n’est pas très clair », évoquant des « sources très divergentes » et une possible « intoxication ». « Je ne sais pas s’il y a afflux ou appui de centaines de gens du Soudan ou de Sahraouis », abonde Dominique Thomas, chercheur associé à  l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman (IISMM) de l’EHESS. Lui évoque plus volontiers le recrutement local que mènent les groupes islamistes. Et n’exclut pas que l’annonce de la convergence de combattants étrangers puisse « faire partie d’une intoxication », par exemple pour « faire prendre conscience de l’importance de l’urgence d’une intervention, au risque de voir ce sanctuaire se développer ». La guerre de la communication pourrait avoir déjà  commencé. Gaà«l Cogné

Edito : Des efforts, encore des efforts ô Mali !

On pouvait en effet dire que le Mali a reçu le monde entier ce vendredi 19 octobre pour la réunion de Soutien et de Suivi, initié par l’Union Africaines. Cortège de voitures au Centre international de conférences de Bamako, parterre d’officiels, cohorte de journalistes, suspendus au communiqué final des travaux à  huit-clos du Groupe des Amis du Mali. La journée aura été intense. Plein de bonne volonté, ils ont tous fait le déplacement à  Bamako. Romano, Dlamini, Jean Felix et J’en passe, ont pu apprécier la djatiguiya malienne et se faire une idée de ce peuple réputé fier et orgueilleux. Et pourtant, cet orgueil malien, cette fierté qui faisait le Maliba a disparu. On en attendait beaucoup de cette réunion. On en ressort avec les mêmes équations, «Â les mêmes réponses », comme dirait Dlamini Zuma en paraphrasant notre ministre des Affaires étrangères. «Â Oui nous envisageons l’intervention militaire, mais en attendant on prépare les élections, on travaille quoi… ». Bah, on les avait oublié ces élections, pendus que nous étions aux lèvres des peuples du nord, révoltés que nous étions face aux ignominies des islamistes et autres destructions de mausolées sains. Bon, va falloir prendre notre mal en patience, revoir la copie dém cratie pour faire bon élève devant l’ONU, l’UA, l’UE, la CEDEAO, la France et qui d’autre encore. Nous sommes le grand test, nous Mali, l’élève en demande de repêchage. Le lendemain, on oubliait étrangement l’anniversaire de la mort du grand guide disparu, en quelques semaines à  Syrte. Désormais, il va falloir revoir nos méthodes, stabiliser notre démocratie brisée, clament nos Amis. «Â Nous sommes à  vos côtés, jurent-ils ». «Â Une guerre, ça coûte cher ? », aurait lâché Mme Zuma, confie un journaliste qui s’est inscrusté dans le huit-clos. Ils veulent un chronogramme électoral courant 2013. Que ne feraient-ils pour nous nos amis ? Et le discours change, la diplomatie réaxe le jeu. Le langage de forme, le fond étant dans les parloirs, les antichambres des institutions onusiennes et autres. O Cher Mali, en attendant que tes Amis veuillent bien te filer un sacré coup de main, prépare toi pour ta défense ! Et tu resteras un et indivisible, n’est-ce pas cher Sankis ?

Mali : arrivée dans le Nord de « centaines » de djihadistes soudanais et sahraouis

Des « centaines » de djihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental, sont arrivés ce week-end dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés pour se battre à  leur côté dans la perspective de l’envoi dans la région d’une force armée étrangère, a appris l’AFP auprès de témoins. « Dans la région de Tombouctou (nord-ouest) et de Gao (nord-est), des centaines de djihadistes, essentiellement de nationalité soudanaise et d’origine sahraouie, sont venus en renfort pour faire face à  une attaque des forces maliennes et ses alliés », a confirmé une source sécuritaire malienne. Un habitant de Tombouctou a affirmé que « plus de 150 islamistes soudanais sont arrivés en 48 heures » dans la ville. « Ils sont armés et ont expliqué qu’ils sont venus pour aider leurs frères musulmans contre les mécréants ». Une autre source proche d’une ONG, a confirmé l’arrivée à  Tombouctou et sa région de Soudanais, mais aussi d’islamistes « d’autres nationalités ». Tombouctou est contrôlée par le groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). « ILS VEULENT LA GUERRE ? ON VA FAIRE LA GUERRE » A Gao, « depuis vendredi, il y a de nouveaux islamistes qui viennent et se rendent à  la police islamique » du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui contrôle la ville, a déclaré un témoin. Il a affirmé avoir vu dix véhicules pick-up remplis d’hommes armés venir à  la police islamique. Habib Ould Issouf, l’un des dirigeants du Mujao à  Gao, originaire du Niger, a confirmé l’arrivée de ces islamistes étrangers. « Ils veulent la guerre ? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout. Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout », a-t-il affirmé. L’arrivée de renforts aux islamistes dans le Nord, intervient deux jours après une réunion internationale de haut niveau à  Bamako qui a exprimé sa « solidarité » avec le Mali, lui demandant de redoubler d’efforts pour faciliter l’envoi d’une force armée ouest-africaine soutenue par l’ONU pour reconquérir cette région occupée depuis près de sept mois par des groupes armés emmenés par AQMI.

Mali: le SOS d’un couple de députés de Tombouctou et de Bourem

Faites vite, il y a urgence! » Telle est la teneur du message martelé à  Paris par un couple de parlementaires du Nord-Mali, vaste territoire asservi par les miliciens salafistes d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Ansar-Eddin. Supplique adressée notamment à  Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale et à  Claude Bartolone, titulaire du Perchoir du Palais-Bourbon. Lui, El Hadj Baba Haà¯dara, est député de Tombouctou et anime le Collectif des élus du Nord-Mali; pour l’anecdote, le père de cet ingénieur en Génie civil fut à  l’ère coloniale sénateur du « Soudan français », avant de diriger les travaux de la première Assemblée du jeune Mali souverain. Son épouse, Aà¯chata Cissé Haà¯dara, députée de Bourem -non loin de Gao-, préside le Réseau Femme, Développement et Protection de l’enfance. Et tous deux disent d’une seule voix ceci: « Notre crainte, depuis des mois, c’est de voir nos régions franchir le point de non-retour. Que ce soit par la peur, par l’argent ou par la force, les djihadistes disposent de tous les moyens requis pour convaincre les populations de se ranger à  leurs côtés. Notre hantise? Entendre nos électeurs nous dire bientôt qu’au fond, ils sont mieux avec eux. » Une réunion internationale sur le Mali se tient à  Bamako ce vendredi, soit une semaine après l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 2071. Laquelle invite les autorités maliennes à  engager un dialogue politique avec les « groupes rebelles non-terroristes », mais esquisse aussi le scénario d’une intervention militaire africaine. Hier jeudi à  la mi-journée, le duo d’émissaires nordistes a rencontré quelques journalistes français dans les locaux de l’ambassade du Mali à  Paris. Verbatim thème par thème de cet échange. Aqmi et les autres Pour Baba Haà¯dara, l’émanation des GSPC algériens constitue « le groupe le plus dangereux ». « Il a besoin du Nord-Mali pour que prospèrent le trafic de drogue et les kidnappings. Dotés de relais en Algérie, au Soudan, en Libye, en Mauritanie ou au Cap-Vert, ses leaders pilotent et financent les autres factions islamistes. La communauté internationale ne doit pas laisser un nouvel Afghanistan germer au Sahel. A Tombouctou et ailleurs, on parle désormais l’afghan, le pakistanais, le somali, le tchadien, voire le bambara [langue pratiquée au Sud-Mali]. Il faut sans tarder mettre un terme au commerce des otages, sous peine d’alimenter un cauchemar sans fin. Quand les caisses sont vides, on en lâche trois pour 30 millions d’euros. Ce qui permet d’acheter de l’armement, de financer le recrutement et la formation d’enfants-soldats. » En revanche, Aà¯chata incrimine au premier chef les indépendantistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). « Ils ont tout déclenché, allant chercher les trafiquants islamistes dans leurs grottes de l’extrême-nord. A Gao, on leur doit les viols, le saccage des mausolées ou des dispensaires. Nos compatriotes du Nord, très fâchés contre eux, n’accepteront jamais la remise en selle de ces hommes, d’ailleurs mis en déroute par leurs ‘alliés’ d’hier. »  » Personne ne veut plus du MNLA, renchérit Baba. Ceux qui, en France ou à  New York, misent sur lui se trompent. Il représente à  peine 5% des 1,5 million de Maliens du Nord et a infiniment moins de légitimité que nous à  parler en leur nom. En clair, jamais il ne s’est agi d’une rébellion touarègue. Dès novembre 2011, la cellule de crise que je présidais au sein de l’Assemblée a dépêché une quinzaine de députés afin de dissuader ce mouvement d’entraà®ner le pays dans une aventure fatale. Mais en vain. Ensuite, la médiation conduite par [le chef de l’Etat du Burkina Faso] Blaise Compaoré au nom de la Cédéao -Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest- a commis, entre autres, l’erreur de privilégier ce même MNLA. Voir son prétendu ministre des Affaires étrangères sur le perron de la présidence burkinabé fut perçu chez nous comme une insulte.  » Le piège mortel du temps qui passe  » En invoquant les préceptes religieux, en faisant régner leur ordre, les islamistes rallient des civils livrés à  eux-mêmes. L’électricité coûte zéro franc. Du jamais vu. Au point que certains croient y trouver leur compte.  » Qui commande à  Bamako ?  » Le coup d’Etat du 22 mars a plongé le Mali dans un grand désordre institutionnel. Et la junte du capitaine Amadou Sanogo demeure une menace pour les organes civils. Le président intérimaire [Dioncounda Traoré] a été investi au nom d’une constitution contestée. Le Premier ministre [Cheik Modibo Diarra] s’est cru doté des pleins pouvoirs, quitte à  parler le langage des putschistes qui l’avaient adoubé. Bref, ce trio, dont chacun des membres croyait détenir les commandes de l’exécutif, n’a jamais fonctionné. Facteur aggravant, la classe politique s’est déchirée entre partisans et adversaires de la junte. Et tout cela a abouti à  l’immixtion du religieux dans le champ politique, phénomène qu’incarne Mahmoud Dicko, chef de file du Haut conseil islamique, qui a un temps rêvé de présider la transition et a aussi contribué à  imposer Diarra à  la primature. Moi qui suis musulman, je préconise que le ministère des Cultes soit confié à  un chrétien, afin de prévenir toute confusion des genres. Les exactions  » Contrairement à  ce que l’on croit chez vous, insiste Aà¯chata, il n’y a aucune accalmie sur le front des violences sexuelles. Disons que le viol est désormais organisé, institutionnalisé. Quand un combattant islamiste épouse une locale, celle-ci risque de trouver bientôt trois ou quatre ‘maris’ dans son lit. Les nouveaux maà®tres de Tombouctou prétendent avoir ouvert une prison pour femmes dans une ancienne villa de Kadhafi . En fait, les viols y sont là  aussi monnaie courante. On ne peut même plus aller vendre des condiments au marché. Il faut rester à  la maison ou se couvrir de la tête aux pieds, et même enfiler des gants. Il y a beaucoup de détresse, mais aussi de la colère. A Tombouctou, nos soeurs, excédées, ont protesté, bravant les coups et les tirs de sommation. A Kidal, ou la charia ne prend pas, elles ont défilé en pantalon et en T-Shirt, cigarette à  la main.  » Le verbe ou les armes ?  » Négocier, soit. Mais négocier quoi ? Et avec qui ? Comment discuter avec un adversaire qui se sait plus fort que moi ? Il faut montrer sa force d’abord ; après, on verra. Certains croient pouvoir détacher les Maliens d’Ansar-Eddin de la nébuleuse djihadiste. Les exfiltrer en quelque sorte. Mais qui parmi eux se sent prêt à  renoncer à  ce que lui vaut aujourd’hui son engagement ? Tout conflit finit par une médiation et un dialogue. Là -dessus, pas de tabou. Personne ne veut la guerre. Encore faut-il savoir avec qui on parle, et de quoi. Bien sûr, il est nécessaire de ménager l’orgueil national, la souveraineté malienne. Le moment venu, plaçons en première ligne des soldats maliens Mais si l’on veut aller vite et être efficace, il faudra bien sûr compter sur l’apport étranger. Cette intervention extérieure, nous l’acceptons, nous la souhaitons, nous la désirons.  » Le jeu de l’Algérie  » Sa position est très ambiguà«. Voire incompréhensible à  nos yeux. Si Alger avait coopéré d’emblée, on n’aurait même pas eu besoin d’envisager une reconquête militaire. L’approvisionnement des djihadistes venant de son territoire, il lui suffisait de verrouiller sa frontière pour leur couper les vivres. Par son attitude, l’Algérie entretient cette guerre. Et la ligne du Qatar n’est guère plus claire.  » La doctrine américaine  » Partisans jusqu’alors de la tenue d’élections avant toute opération armée, les Etats-Unis invoquent leur constitution pour soutenir qu’ils ne peuvent voler au secours d’un régime né d’un putsch. Nous invoquons la nôtre pour juger impossible d’organiser un scrutin digne de ce nom dans un pays aux deux-tiers occupé.  » La posture française  » François Hollande est aujourd’hui plus populaire au Mali qu’à  Paris. En plaidant pour la fermeté, il campe sur une ligne d’autant plus courageuse qu’il lui faut dans le même temps gérer le délicat dossier des otages. Et qu’environ 4800 Français vivent sur notre territoire. « 

Nouvelle marche de la COPAM : non à la CEDEAO à Bamako !

Des centaines de personnes ce sont jointes à  cette marche qui a pris fin au pied du monument de l’indépendance. Le président de coalition a fait une déclaration dans laquelle il a fustigé « l’ingérence de la CEDEAO dans les affaires internes d’un pays souverain ». Younousse Hamèye Dicko a réclamé des autorités une assistance matérielle pour les forces armées et de sécurité du Mali. Il a laissé aussi entendre que la situation actuelle au nord ne doit pas être une occasion pour les forces internationales de combattre l’islam. La marche était encadrée par la police et la gendarmerie nationale. Elle a été organisée avec le soutien du Cherif de Nioro du Sahel, Le Cheikh Mahamadou Ibn Cheikhné Ahmadou Hamaoula qui s’est fait représenter par plusieurs de ses adeptes. Cette marche se tient à  quelques heures de la rencontre du groupe des amis du Mali sur les solutions pour une sortie de crise. Cette réunion se tiendra au centre international de conférence de Bamako ce vendredi 19 octobre 2012.

La crise malienne vue par l’Union Africaine

Cette rencontre d’une journée vise à  échanger et à  « identifier des « solutions » à  la crise marquée par l’occupation des trois régions nord du pays par des groupes armés , a indiqué le gouvernement malien dans un communiqué annonçant la rencontre. Une source proche de la rencontre a pour sa part affirmé qu’il va s’agir, au cours des heures de travaux, de débattre et d’adopter une série de mesures politiques, sécuritaires et militaires préconisées dans le concept stratégique de l’UA. Ce concept vise à  compléter harmonieusement la planification militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui envisage le déploiement d’une force armée de 3.300 hommes dans le pays, a-t-on ajouté de même source. Prendra part à  la rencontre, la nouvelle présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, qui est arrivée dès mercredi matin à  Bamako, en compagnie du représentant spécial du gouvernement chinois chargé des affaires africaines, M. Zhong Jianhua. La réunion se tiendra au Centre international de conférence de Bamako (CICB), en présence des représentants des sept pays voisins du Mali, à  savoir l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal. Des représentants du Nigeria, du Tchad, de la Libye, de l’Espagne, de l’Allemagne et du Japon ainsi que des experts de la CEDEAO, de l’Union Européenne , des pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu, de l’Onu et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sont également attendus. Une crise institutionnelle provoquée par un coup d’Etat militaire a été mise à  profit par des groupes armés qui se sont emparés en mars et avril des trois régions nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal) et d’une partie de la région de Mopti (centre). Le 21 septembre, les autorités transitoires maliennes ont sollicité du Conseil de sécurité le déploiement d’une force internationale sous mandat de l’Onu afin d’aider le pays à  recouvrer son intégrité territoriale et à  lutter contre le terrorisme. En réponse à  la requête présentée par la France, le Conseil de sécurité a voté le 12 octobre une résolution préconisant le renforcement des capacités de l’Armée nationale, la tenue d’éléctions et le dialogue avec les groupes armés maliens non violents. Le Conseil a toutefois réservé son feu vert pour le déploiement d’une force internationale sous mandat de l’Onu, liant son accord sur ce point à  un plan détaillé d’intervention devant lui être présenté dans les 45 jours par l’UA et la CEDEAO.

Bamako accueille Mme Zuma !

La toute nouvelle présidente de la Commission de l’Union Africaine a foulé le sol malien ce mercredi. Accueilli par Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des Affaires étrangères du Mali, celle qui a à  coeur de moderniser l’institution panafricaine s’est dit heureuse de visiter le Mali :  » Cette visite est d’une importance cruciale parce qu’il faut aujourd’hui ramener la paix au Mali et l’intégrité territoriale. L’Union Africaine entend discuter et accompagner le Mali dans cet objectif. Le Mali doit renouer avec la démocratie, organiser des élections et stimuler la bonne gouvernance. » Plusieurs fois décriée, l’institution que dirige désormais Mme Zuma, a un un grand rôle à  jouer, ce que la présidente entend défendre : « Je suis très touchée que mes pairs m’aient choisi pour diriger la Commission en tant que femme et aussi parce qu’aujourd’hui, il faut que le monde entier reconnaisse que l’Afrique a des hommes et des femmes talentueux, une responsabilité égale aux autres pays dans la gestion des crises qui la touchent. Sur la Réunion du 19 Octobre du Groupe de Suivi et d’action de l’Union Africaine sur la crise malienne et à  laquelle prennent part de nombreuses personnalités, Mme Zuma s’est voulu claire : « Le Mali est un grand pays. L’Union Africaine ne souhaite pas voir ce pays coupé en deux. C’est surtout une question cruciale de Paix pour l’Afrique et pour le reste du monde ». Pour Mr Zhong Tian Hua, le Représentant du gouvernement chinois en charge des Affaires Africaines, arrivé en même temps que Mme Zuma, la Chine qui est un partenaire à  la coopération de longue date, s’intéresse à  la crise malienne. Et le pays apportera tout effort nécessaire à  la résolution de la crise. Vendredi, le président du Nigéria, Good luck Jonathan est attendu à  Bamako.

L’intervention militaire au Mali est « une question de semaines » , selon Le Drian

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a assuré mardi qu’une intervention militaire africaine au Mali dans ce qui devient « un sanctuaire terroriste » pouvait avoir lieu dans « quelques semaines ». « C’est une question de quelques semaines, pas plusieurs mois, des semaines », a déclaré Jean-Yves Le Drian interrogé par France 2 sur le moment o๠pouvait être déclenchée une telle intervention. « Il n’y aura pas de troupes au sol », assure-t-il encore. « Dans cette affaire la France – et l’Europe – soutient, explique, aide à  la planification, forme, apporte logistiquement ce qu’il convient d’apporter », a dit le ministre sans vouloir « donner aux rebelles toutes les indications. » « Aujourd’hui, le Sahel devient un sanctuaire terroriste », a argumenté Jean-Yves Le Drian. Depuis le printemps, « un certain nombre de groupes, des centaines de rebelles, fondamentalistes, trafiquants d’armes, de drogue, d’hommes » ont « séparé le Mali en deux » « L’intégrité du Mali, c’est la sécurité de l’Eruope », a assuré ce proche du président François Hollande. Il a auparavant rappelé les étapes devant suivre le mandat donné aux pays d’Afrique de l’Ouest pour une telle intervention. « Il y a la décision des Nations Unies qu’il importe de respecter », a rappelé Jean-Yves Le Drian. « Le Conseil de sécurité, après l’intervention de François Hollande à  l’Assemblée générale de l’ONU, a donné mandat aux pays de l’Afrique de l’Ouest de s’organiser pour qu’il y ait une intervention afin de rétablir la souveraineté du Mali. Ils ont 45 jours pour le faire, ils ont une planification à  mettre en place, ils s’y attellent aujourd’hui et après le conseil de sécurité devra à  nouveau dire qu’il soutien l’intervention ».

Bamako : des milliers de personnes manifestent contre les islamistes

BAMAKO (AFP) – Plusieurs milliers de personnes ont marché jeudi à  Bamako pour soutenir l’envoi d’une force armée ouest-africaine appuyant les soldats maliens afin de reconquérir le nord de leur pays occupé par des groupes islamistes, auteurs de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique). Cette manifestation s’est tenue alors qu’un projet de résolution, proposé par la France à  ses partenaires au Conseil de sécurité de l’ONU, presse l’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine (UA) de préciser dans les 30 jours les modalités d’une intervention dans le nord du Mali. Tout au long de la marche dans le centre de Bamako, les manifestants ont affirmé leur soutien à  l’armée malienne, au Premier ministre Cheick Modibo Diarra et à  la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui prépare l’envoi de soldats dans le Nord avec le soutien de l’ONU et de pays occidentaux. Sur une banderole était écrit: « Capitaine Sanogo, tous les militaires au front ». Le capitaine Amadou Haya Sanogo est le chef des auteurs d’un coup d’Etat à  Bamako qui, le 22 mars, a renversé le président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, dont Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Le capitaine Sanogo s’est retiré du pouvoir en avril, mais reste influent à  Bamako o๠ses hommes sont accusés de nombreuses atteintes aux droits de l’Homme. « La place des militaires, c’est le front, tous les militaires doivent y aller », a estimé un des manifestants, un autre affirmant: « Je soutiens l’armée malienne, l’arrivée de troupes de la Cédéao, je soutiens une intervention ». Selon lui, depuis que le président français François Hollande est arrivé au pouvoir en mai, « la situation a changé, il soutient le Mali, et nous lui disons merci ». Les marcheurs ont défendu la laà¯cité du Mali, fustigé les groupes islamistes, l’application de la charia dans le Nord, mais aussi la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui avait lancé l’offensive dans cett région en janvier. D’abord allié aux groupes islamistes armés, le MNLA a ensuite été rapidement évincé du nord du pays par ces groupes. « Non-assistance à  peuple en danger » « Ni l’indépendance, ni l’autodétermination pour les apatrides du MNLA », pouvait-on lire sur une des banderoles. Le MNLA, qui après le lancement de son offensive avait décrété l’indépendance du Nord qu’il dénomme Azawad (les deux tiers du territoire malien), est récemment revenu sur cette revendication, rejetée par la grande majorité des Maliens et par la communauté internationale, pour parler « d’autodétermination ». « Si rien n’est fait dans les jours à  venir, c’est l’existence de notre Nation qui sera en danger », affirment dans un communiqué les organisateurs de la marche – partis politiques, syndicats, organisations de la société civile – qui ont évalué à  au moins 100.000 personnes le nombre de manifestants. « Ne pas assister le Mali serait une faute grave de la communauté africaine et internationale face à  l’Histoire (…), un crime pour non-assistance à  peuple en danger », ajoutent-t-il. Le projet de résolution proposé par la France, en pointe dans le dossier malien, prévoit que le secrétaire général de l’ONU devra se concerter avec la Cédéao et l’UA pour présenter dans un délai de 30 jours des « recommandations détaillées » en vue d’une intervention, comprenant « un concept opérationnel » et une liste de troupes. Le texte, qui peut encore faire l’objet d’aménagements, dénonce les violations des droits de l’Homme dans le Nord et demande aux groupes rebelles de se dissocier, sous peine de sanctions, des « organisations terroristes » comme Aqmi. Bamako a demandé officiellement à  l’ONU un mandat pour une « force militaire internationale » avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l’aideraient à  reconquérir le nord du pays. La France et les Etats-Unis sont prêts à  fournir une aide logistique et technique à  cette force dont le principe semble acquis. Mais des obstacles demeurent, liés à  sa composition, ses capacités et son financement.

Quand Chato, l’élue de Bourem, lâche ses vérités…

C’’est une femme sollicitée, engagée, présidente du Réseau parlementaire Femmes Développement et Protection de l’enfance. Femmes d’affaires dans la tourisme, avec l’agence Wanitour, celle qu’on surnomme Chato est une femme d’influence au sein de l’Assemblée nationale, mais aussi femme ressource pour ses consœurs du nord, elle avait effectué un voyage au Parlement européen, avec des pairs députés, pour appeler à  l’aide de la communauté internationale vers le Mali et dénoncer les agissements du MNLA à  l’époque. Lors des assises de l’occupation tenu les 3 et 4 octobre à  Bamako à  l’initiative de la Coalition pour le Mali, Mme Haidara Aichata Cissé n’a pas fait dans la dentelle. Pour elle, il n’y a plus lieu de négocier avec les islamistes. Journaldumali.com : Mme la député, parlez-nous de la situation des femmes de Bourem Mme Haidara Aichata Cissé : Elles sont muselées, victimes d’une situation très précaire. Elles ne peuvent plus aller au marché, ni sortir de chez elles sans se couvrir. Ces femmes faisaient du commerce, avec leurs enfants et aujourd’hui, elles n’ont plus aucun moyen de subvenir à  leurs besoins avec la présence du Mujao à  Bourem. De plus, il y a un autre phénomène, les mariages entre mes sœurs de Bourem et certains occupants, mais d’après les échos que J’ai eu, elles ne sont pas heureuses avec ces hommes. Aujourd’hui, le social est détruit, le lien social et économique est anihilé. ( les femmes mariées avec les occupants sont aussi victimes de viols collectifs, notamment à  Tombouctout ndlr) Journaldumali.com : Vous avez prôné l’intervention militaire pour libérer le nord Mme Haidara Aichata Cissé : Il faut qu’on arrête d’être ridicule dans ce pays. Que voulez-vous qu’on négocie avec le Mujao et Ansar Dine ? Aujourd’hui, ils ne respectent pas la laicité et veulent la charia ou rien, contre l’avis de la population. Donc, rien n’est négociable ! Journaldumali.com : Depuis le début de cette crise, vous faà®tes du plaidoyer avec vos pairs députés au Mali comme à  l’extérieur ? Mme Haidara Aichata Cissé : Oui nous demandons l’aide de la communauté internationale pour sortir de cette crise. Mais il faut une cohérence dans l’action. Ce genre de forum est salutaire parce que chaque voix peut s’exprimer. Nous faisons du lobbying pour que l’intervention armée se mette en marche, parce qu’en tant qu’ élus des peuples du nord, nous ne pouvons rester les bras croisés. Mais aujourd’hui ceux qui disent qu’il faut négocier, se trompent. On ne peut négocier sans armes de guerre, ni en position de faiblesse. Il faut que les conditions matérielles adéquates soient réunies pour vouloir négocier avec ces gens et l‘intervention militaire doit être une épée de Damoclès sur la tête de ces islamistes. Hélas, on entend des voix discordantes au sein des autorités. Vous savez, si la communauté internationale voit que le Mali hésite, elle mettre du temps à  nous aider ! Alors, J’appelle la classe politique malienne à  parler d’une seule et même voix.

Billet : le Mali multiple et divisible…

Tout le monde se l’approprie et entonne le refrain à  tout bout de champ. Les hommes politiques, les associations et autres regroupements manient la formule à  l’envi comme pour libérer le trop plein de patriotisme ou de chauvinisme. Histoire de défier peut-être les islamistes qui ont pignon sur rue dans les zones occupées. Même Toto dont la performance scolaire n’a pas dépassé le cap de la première année fondamentale a fini par mémoriser l’incantation et l’utilise correctement pour montrer qu’il a pu glaner quelques traà®tres mots de la langue de Molière pour en faire une phrase. Le citoyen lambda à  force d’ingurgiter les mêmes formules éculées en est tout simplement blasé. «Â La mayonnaise tarde à  prendre… » Seulement voilà , la mayonnaise tarde à  prendre. Le cantique a du mal à  produire des effets escomptés. Elle sonne creux, ses échos n’atteignent guère un lointain horizon. Les régions demeurent toujours dans le giron des bandits armés qui y imposent leurs pratiques antédiluviennes au grand des populations, réduites à  la résignation faute de sauveurs. Ironie de la formule, au lieu d’avoir le don de raffermir l’union entre les Maliens, elle semble les diviser. Dès le lendemain du putsch, cette division entre les hommes a commencé avant que celle territoriale n’intervienne à  la suite de l’invasion djihadiste. Depuis la division continue sur presque tous les dossiers : sur le coup d’Etat, la formation du gouvernement, sur l’arrivée des troupes militaires étrangères au Mali… et J’en oublie. Alors question, faut-il toujours continuer à  rabâcher  «Â le Mali un et indivisible » dans ces conditions ? En attendant de répondre à  cette question périlleuse, trouvons une formule par intérim à  l’image du président par intérim. Elle est simple mais pourrait donner des boutons à  ceux qui chérissent la première: Le Mali multiple et divisible.

Assises sur l’occupation :  » Ceux qui parlent de négociation redoutent les conséquences de l,intervention militaire »

l’exercice a déjà  eu lieu à  Bamako pour les ressortissants du nord mais cette fois, on sent l’exaspération, la fatigue, la révolte chez toux ceux qui vivent l’occupation, la charia et les exactions en tous genres. Réunis à  Bamako, à  l’occasion des Assises sur l’occupation organisées par la Coalition pour le Mali, les 3 et 4 octobre, de nombreux élus, responsables associatifs ou membres de la société civile ont réagi. C’’est le 1er vice président de la Coalition Tiébilen Dramé qui le premier a pris la parole : «Â Il faut discuter avec les Maliens et chasser les seigneurs de guerre étrangers, car le temps qui nous sépare d’une éventuelle action militaire doit être mis à  profit pour explorer les possibilités de dialogue avec les groupes armés maliens quelles que soient leurs obédiences. Ils sont nos compatriotes. Notre main tendue ne doit pas se refermer. En revanche, les seigneurs de guerre étrangers doivent quitter le Mali. Les gouvernements de leurs pays d’origine et la communauté internationale doivent nous aider à  les chasser ». Des propos que ne partagent pas tous les intervenants. Pour Moussa Maiga, 78 ans, ressortissant de Douentza, il n’y a plus d’eau ni d’électricité depuis deux mois à  Douentza. Les hommes du Mujao qui ont chassé les groupes d’autodéfense, recrutent et appliquent des conditions de vie insupportables. Une état de fait que récuse, Mr Ouloguem, président d’une brigade d’autodéfense : «Â Les jeunes se sont opposés à  ces hommes, ils criaient : «Â  A bas l’Azawadi ! » «Â Vive le Mali » ! Pro-négociation contre Pro-intervention Pour ce représentant du Haut conseil islamique à  Douentza, l’arrivée des militaires est préférable. Même son de cloche chez Mme Barry, adjointe au maire d’une localité du cercle de Douentza : « Les femmes ont peur d’aller au marché, le climat est tendu et il n’y a même plus de structures de santé, ni de prise en charge pour les futures mères. La situation est intolérable ». Prenant la parole, la député de Douentza, Mme Dicko a tenu à  apporter quelques éclaircissements : Parfois à  15km, sur un poste de contrôle, ils fouillent les femmes peuls pour voir si elles n’ont pas de gris-gris sous leurs habits. Je vous le dis, C’’est la terreur à  Douentza ! Si l’on vous prend entrain de fumer, on vous donne 5 gifles. Alors nous sommes clairs, nous voulons la solution militaire ! » Dans le cercle de Tenenkou, un représentant s’est lui plaint de l’absence d’infrastructures : « Les écoles sont fermées, il n’y a plus d’administration ». Ce ressortissant a aussi peur de l’intervention et de ses conséquences sur la population. Oumar Maiga, député à  Diré, dans le cercle de Tombouctou, a lui interpellé l’audience sur la situation catastrophique de sa commune. « Ils ont tout détruits, je parle du Mujao, d’Ansar Dine, ce sont tous les mêmes. Notre cercle est à  terre, pas d’écoles ni de centres de santé. Il faut que l’état malien s’assume ! Lorsque vous regardez la télévision malienne, vous avez l’impression que ce pays n’est pas occupé aux 2/3 ». Et de préciser que l’occupation n’est pas seulement le fait des étrangers mais aussi de Maliens eux -mêmes : « Ce sont nos propres frères qui nous terrorisent » a précisé l’élu. Oumane Cissé de la société civile de Diré a pointé du doigt la peur qui tenaille certains : « Il y a chez les pro-négociation, une peur des conséquences de l’intervention armée ». Et pour Mme Diallo Fatoumata, du cercle de Goudam, il faut agir : « Nos hommes souffrent, ils sont violentés chaque jour. Et les femmes sont fatiguées de subir leur loi au quotidien. » Exercice verbal, thérapie de groupe, exutoire, les propos ont fusé et la salle s’est échauffée lorsqu’un ressortissant de Goudam a fustigé tous ceux qui prônaient la négociation en les accusant de complicité avec les assaillants : « Si l’on écoute la plupart des interventions, on peut dire que les partisans du Mujao et du MNLA sont dans cette salle, ils sont parmi nous ! » Une intervention qui a suscité applaudissements et vives réactions. Montant au créneau, l’honorable Sandy Haidara, député de Tombouctou a ensuite tenté de ramener un peu de raison en calmant les passions : « Il est clair que nous ne voulons pas du MNLA ni des autres. Ils sont responsables de cette situation. Ils doivent être punis pour cela car ce sont eux qui ont mis le Mali dans cette situation. Aujourd’hui, C’’est impunité Zéro pour ces criminels. Nous en appelons à  la CEDEAO, aux Nations unies et à  toux ceus qui peuvent nous aider pour sortir de cette situation lamentable. Les débats continuent aux Assises de l’occupation. Nous y reviendrons.

Saidou DIALLO, maire de Gao : « Il n’y a plus de place pour la négociation ! »

C’’est un homme débonnaire, enjoué qui a du fuir Gao, lorsque les rebelles du MNLA y sont entrés début avril. Elu local, mais aussi hôtelier, Saidou Diallo a du quitter Gao en catimini. De maison en maison, il organise son évacuation pour échapper aux assaillants. Traversant le fleuve et prenant des véhicules de secours, il arrive à  Bamako o๠il est réfugié depuis 6 mois. Membre trésorier de la Coalition pour le Mali, cet élu du nord estime qu’il n’y a plus de place pour négocier quoi que ce soit avec les groupes d’occupation. Il espère retourner un jour à  Gao, C’’est pourquoi, il soutient une intervention armée militaire des troupes maliennes avec l’appui des forces étrangères. Entretien Journaldumali.com : Quelle solution préconisez-vous pour le nord du Mali ? Saidou DIALLO : Il est grand temps que les Maliens tirent les leçons de tout ce qui leur arrive. Il n’y a plus d’hésitation à  avoir face à  l’occupation au nord. Le peuple malien du reste, doit accompagner son gouvernement. Vous savez, ce sont les hommes qui tergiversent, sinon les femmes de Gao à  Kidal en passant par Bourem n’ont plus peur, elles l’ont prouvé, sont sorties dans la rue. Elles sont prêtes pour la guerre. C’’est dommage, parce que les hommes aujourd’hui ont peur de la survie, des conséquences d’une intervention armée au nord. Journaldumali.com : Beaucoup d’élus du nord, à  ces assises qu’organisent la Coalition pour le Mali, parlent toujours de négocier avec les occupants ? Saidou DIALLO : Négocier quoi ? Soyons sérieux, en parlant de négociations, certains oublient nos morts, nos martyrs qui sont tombés sur le front. Ils oublient les 52 ans de développement amorcé dans ce pays et qui sont aujourd’hui disloqués par l‘occupation. Les gens souffrent au nord. Alors que voulez-vous que l’on négocie avec des gens qui disent la charia ou rien. Même les américains ne veulent pas du terrorisme et luttent contre cela. Aujourd’hui, tous les Maliens doivent prendre leur responsabilité. Lorsqu’on parle de milices d’autodéfense, moi je dis que ceux qui s’entraà®nent pour libérer le nord sont de vrais patriotes. Ils peuvent venir en aide à  l’armée malienne. Qui va souder notre armée divisée aujourd’hui ? Qui peut l’aider à  combattre les ennemis si ce n’est le peuple ? Dà®tes le moi ? Quant à  la société civile, elle a son rôle à  jouer. Journaldumali.com : Comment est la situation à  Gao aujourd’hui ? Quels échos en avez-vous ? Saidou DIALLO :: Moi je ne peux aller Gao. Je n’ai pas pu y retourner depuis que J’ai quitté la ville en début avril. Vous savez, je suis aussi hôtelier de profession et J’ai beaucoup collaboré avec les forces armées, les Ukrainiens etc… Lorsque les groupes armés sont arrivés, J’ai du fuir parce que ma vie était en danger. Pendant 7 jours, je me suis caché de maison en maison, traversé le fleuve avant de prendre la route du sud. Vous savez, J’aime Gao. Gao me manque. Je suis le premier magistrat de la commune de Gao et J’ai donné beaucoup à  Gao. Alors J’espère que l’intervention militaire ne tardera plus parce que je ne veux qu’une chose, C’’est retourner à  Gao ! Journaldumali.com : Pensez-vous en tant que membre de la Coalition pour le Mali, que vous serez entendus par les autorités de transition après ces assises ? Saidou DIALLO : Vous savez, après la dernière mission qu’on a faite dans le nord, à  Gao, Kidal et Tombouctou, on a établi un rapport de synthèse qui a été envoyé au gouvernement. Nous avons même invité les membres du gouvernement à  participer à  ces assises, C’’est resté sans suite. Seul un ministre a eu le courage de s’excuser. C’’est bien dommage qu’ils ne réagissent pas à  nos recommandations mais nous continuons le plaidoyer. La société civile prend des initiatives parce que les Maliens sont déçus par les politiques. Mais moi je lance un appel au peuple afin qu’il soutienne son gouvernement. C’’est la seule voie autorisée et crédible pour nous sortir de cette situation.