CAN 2019 : 11 sélectionneurs africains face à la légion d’expatriés

Onze entraineurs africains seront sur les bancs des équipes participant à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qui débute ce soir en Egypte où ils tenteront, face à l’armada de techniciens expatriés de soulever le trophée continental au soir du 19 juillet.Longtemps marginalisés au profit des « sorciers blancs », souvent à diplôme égal, les techniciens locaux sont, de plus en plus, sollicités pour coacher les  sélections nationales du continent. A la dernière CAN (à 16 équipes) au Gabon, ils étaient quatre à défendre leurs compétences face aux «expatriés » commencent à gagner la confiance des fédérations africaines pour encadrer les équipes nationales. 

Pour cette 32è édition de la CAN (la première avec 24 équipes), ce sont 11 Africains  qui dirigeront l’encadrement technique sur le banc des sélections avec une mention spéciale à la Tanzanie qui a fait confiance au Nigérian Emmanuel Amuniké à la tête des « Etoiles du Kilimandjaro », l’équipe nationale du pays.

La République démocratique du Congo (RDC) continue de faire confiance à  Florent Ibenge, un fils du pays, en poste depuis 2014. Il est l’entraîneur africain avec la plus longue longévité sur un  banc de touche.  

Pour le Sénégal, on ne change pas une équipe qui gagne avec  continue de faire confiance à l’excellent Aliou Cissé  qui, depuis son arrivée en 2015 à la tête des Lions de la Teranga, a bonifié la sélection de son pays qui domine le football africain au classement FIFA depuis  au moins un trimestre. 

Kamara Ibrahim Kamso poursuit sa mission de « redressement » de la sélection ivoirienne qui court après une troisième étoile. Après avoir été adjoint lors des deux dernières éditions, Kamso, le philosophe a pris le pouvoir à la tête des Eléphants. A la différence de l’économiste malien Mohamed Magassouba, l’intérimaire pour conduire la 11è campagne de son pays aux pieds des Pyramides.

Kwesi Appiah, l’ex-attaquant de Cristal Palace (Premier league) sera avec ses boys des Black stars du Ghana quand Ricardo Manneti le Namibien conduira les « Brave Warriors » de son pays comme Sunday Childzambawa, Djamel Belmaldi, Olivier Niyungeko  et Baciro Candé défendront les couleurs de leur pays respectif, le Zimbabwe, l’Algérie, le Burundi et la Guinée Bissau

Chacun de ses onze sélectionneurs africains rêve de succéder au Nigérian feu Stephen Keshi, vainqueur de la CAN 2013 avec son pays, au palmarès des techniciens africains à avoir remporter le trophée continental. 

En face de nos « locaux », se dresse une légion d’expatriés, « des chasseurs de primes » conduite par des techniciens français dont certains ont déjà essuyé, à plusieurs reprises, leur postérieur sur les bancs de sélections africaines sans résultats probants.

 C’est le cas d’Alain Giresse qui est passé par le Mali, le Gabon et le Sénégal avant d’être aux commandes des Aigles de Carthage de Tunisie pour cette campagne.   

Son compatriote Michel Dussuyer, sélectionneur du Bénin n’a pas fait mieux à la tête de la Côte d’Ivoire et de la Guinée tout comme Sébastien Migné, aujourd’hui, coach du Kenya après le Congo. Il en est, également, de même pour le Franco-allemand Gernot Rohr qui après les intermèdes au Gabon, au Niger et au Burkina Faso, tentera de se relancer avec le Nigéria. 

Dans cette grisaille de « globe-trotter », seul le Français Hervé Renard, sélectionneur des Lions de l’Atlas du Maroc a connu le succès avec les sélections qu’il a eues à coacher. Vainqueur de la CAN avec la Zambie en 2012 puis avec la Côte d’Ivoire en 2015. 

Le  pays organisateur, l’Egypte, a misé sur le Mexicain Javier Aguirre (61  ans) qui a coaché la sélection de son pays lors des coupes du monde 1986 et  2002  pour tenter de s’imposer à domicile dans  la compétition dont il est l’un des grandissimes favoris. Le Serbe Srdjan Vasilevic et l’Ecossais Stuart  Baxter dirigeront, respectivement, les sélections d’Angola et de l’Afrique du Sud.

La grande curiosité de la CAN égyptienne sera, sans doute, le Néerlandais Clarence Seedorf à la tête des champions d’Afrique en titre, les Lions Indomptables du Cameroun. Un gros challenge pour l’ancien joueur du Milan AC et du Real Madrid. Pour le Belge Paul Put, l’aventure en Afrique de l’Ouest continue pour atterrir en Guinée à la tête du  Syli National après les Etalons du Burkina Faso. 

Maroc: inauguration à Kénitra d’une nouvelle usine du Groupe PSA

Le roi Mohammed VI a procédé, jeudi après midi à Kinitra (nord-ouest), à l’inauguration de la nouvelle usine du Groupe PSA, d’une capacité de production annuelle de 100.000 véhicules et moteurs associés, et au lancement des travaux d’extension de ce complexe industriel de dernière génération, dont la capacité de production sera doublée en 2021et qui générera, à terme, 4.000 emplois.« Les infrastructures, l’usine de PSA et les usines de ses sous-traitants ont été réalisées dans les conditions convenues et les délais impartis », quatre années après la signature de la convention stratégique, le 19 juin 2015, entre l’État marocain et le Groupe PSA, a souligné, dans son discours, le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, Moulay Hafid Elalamy. 

M. Elalamy a affirmé, à cette occasion, que le groupe français PSA a investi 3 milliards de dirhams et prévoit d’investir autant dans ses futurs projets au Maroc, précisant que la nouvelle usine PSA de Kénitra a été conçue pour produire aussi bien des véhicules thermiques qu’électriques, confortant ainsi l’ambition industrielle du Royaume, mais également la volonté affirmée de SM le Roi de faire du Maroc un modèle au niveau du continent en matière du développement durable.

« Les résultats enregistrés grâce à l’implantation de PSA sont substantiels », a poursuivi le ministre, notant à ce propos que les véhicules produits dans l’usine PSA bénéficient d’un taux d’intégration de plus de 60 pc (80 pc à terme), que 27 nouvelles usines de 10 nationalités se sont déjà installées à Kénitra, et que le Centre de R&D qui devait initialement employer 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs emploie aujourdhui 2.300 personnes, dont 85% sont des ingénieurs.    

Les achats par PSA de pièces fabriquées au Maroc ont atteint 700 millions d’euros pour lannée 2018, bien au-dessus des prévisions, a-t-il ajouté, faisant observer que l’objectif du milliard deuros d’achats sera donc réalisé avant 2025.

« L’usine PSA inaugurée aujourdhui bénéficie de la dynamique de développement que connait le Royaume, à la faveur notamment de la ligne à grande vitesse ferroviaire qui permet aujourdhui de libérer les rails entre Kénitra et le port de Tanger Méditerranée, et la réforme de la formation professionnelle qui permettra d’améliorer la compétitivité des écosystèmes industriels », a-t-il encore dit.

Le vice-président exécutif de PSA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Jean-Christophe Quemard a, de son côté, affirmé que la vision portée par SM le Roi « de développer des écosystèmes économiques performants est dorénavant une réalité pour le Groupe PSA avec toutes ses composantes, à commencer par la plus importante : la formation professionnelle des hommes et des femmes qui feront le futur de lindustrie automobile avec la promesse de carrières riches au sein de cette filière au Maroc ».

M. Quemard a tenu à rappeler que le Maroc est, plus que jamais, « au cœur de la stratégie de croissance du Groupe PSA, qui figure aujourdhui parmi les constructeurs automobiles les plus performants au monde », notant que c’est au Royaume « que notre Groupe a choisi d’implanter son centre de décision régional, de développer un centre de recherche et développement intégré dans le réseau mondial de R&D du Groupe PSA, et aujourdhui une activité industrielle déterminante ».

Cette cérémonie a été marquée par le dévoilement de la nouvelle Peugeot 208, véhicule produit dans l’usine de Kénitra.

Par la suite, SM le Roi a été salué par les représentants d’équipementiers du Groupe PSA qui se sont installés au sein de la plateforme industrielle intégrée « Atlantic Free Zone ».

SM le Roi a, ensuite, visité les différents ateliers de l’usine PSA, avant de prendre une photo-souvenir avec son personnel.

L’écosystème structurant organisé autour de PSA dans le Royaume est une nouvelle réussite accomplie dans lindustrie automobile. Une industrie qui prospère et réalise des succès. Les exportations de ce secteur, qui emploie actuellement un total de 189.600 personnes, ont doublé entre 2013 et 2018, passant de 31,7 milliards de dirhams à 65,1 milliards de dirhams, faisant de l’industrie automobile le 1er secteur exportateur du Royaume pour la 4ème année consécutive.

Maroc: Démantèlement d’une cellule terroriste à Tétouan

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a démantelé, mardi, une cellule terroriste à Tétouan (nord du Maroc, à 278 Km de Rabat) composée de cinq individus, âgés entre 23 et 33 ans, et soupçonnés proches de l’organisation dite « Etat islamique ».Les perquisitions menées dans le cadre de cette affaire ont permis la saisie d’appareils électroniques, d’armes blanches et d’une uniforme militaire, selon un communiqué de la BCIJ relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) dont APA a obtenu copie.

 Les investigations préliminaires relèvent que les suspects arrêtés ont prêté allégeance à l’autoproclamé « émir » de Daech, et ont adhéré à la propagande de ce groupe terroriste, de même qu’ils ont entretenu des liens avec des combattants sur la scène syro-irakienne pour tirer profit de leurs expériences.

 Les mis en cause seront déférés devant la justice dès la fin de l’enquête menée sous la supervision du parquet compétent.

 

 

La Mauritanie condamne l’attaque d’un aéroport saoudien

Le gouvernement mauritanien, dans un communiqué reçu vendredi à APA, a vigoureusement condamné l’attaque de l’aéroport d’Abha (Arabie Saoudite) ayant causé la blessure de 26 civils de différentes nationalités dont trois femmes et deux enfants.« Nous condamnons avec la dernière énergie cette attaque terroriste. Nous exprimons notre soutien et notre solidarité au Royaume d’Arabie Saoudite dans tout ce qui est de nature à toucher à la préservation de sa sécurité, à l’intégrité de son territoire et à son rôle central dans la région et dans le monde », lit-on dans le communiqué.

L’attaque de l’aéroport d’Abha, en Arabie Saoudite, est survenue mercredi dernier. Elle a été ensuite revendiquée par la milice houthie soutenue par l’Iran. Le ministère mauritanien des Affaires étrangères et de la Coopération a indiqué que le « fait de viser des infrastructures civiles et des zones habitées et d’effrayer des innocents en sécurité est un acte contraire aux coutumes, aux valeurs et aux conventions internationales ».

La Mauritanie, liée par des relations privilégiées avec l’Arabie saoudite, soutient la coalition saoudienne engagée au Yémen. Toutefois, elle continue d’entretenir des relations diplomatiques avec Téhéran, ennemi juré de Ryad.

Présidentielle mauritanienne : Ould Ghazouani prévoit de recruter 6000 instituteurs

Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, candidat à l’élection présidentielle du 22 juin prochain, compte, s’il sort vainqueur du scrutin, recruter 6000 instituteurs et construire 3500 salles de classe en Mauritanie.Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani s’exprimait, mercredi soir, lors d’un meeting à Aioun (800 kilomètres à l’est de Nouakchott). Le candidat de la mouvance présidentielle a aussi fait part de son souhait de créer une autorité de contrôle de la qualité de l’enseignement.

A en croire cet ex-ministre de la Défense, l’enseignant est « plus important que le ministre, le gouverneur ou le directeur ». Outre l’éducation, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani a promis « de construire 10.000 logements dans le cadre d’un programme nommé Dari (maison en arabe) visant à doter les citoyens pauvres d’un habitat décent ».

Dans le domaine de l’emploi, le candidat du président sortant veut offrir, dans les cinq prochaines années, un emploi à 50.000 jeunes. Il s’est par ailleurs engagé à s’attaquer aux disparités sociales afin de permettre aux couches défavorisées de recouvrer leurs droits.

Enfin, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani a exprimé son intention de réaliser une route reliant Aioun à plusieurs localités enclavées et de fournir de l’eau potable à la population à partir de la nappe de Dhar.

Au total, six candidats sont en lice pour la présidentielle du 22 juin à laquelle ne participera pas le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz. En effet, la Constitution ne lui permet pas de se représenter pour un troisième mandat.

Ainsi, à la place du président sortant, c’est Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, ex-ministre de la Défense, qui fera face à cinq opposants : Biram Ould Dah Ould Abeid, Sidi Mohamed Ould Boubacar, Mohamed Ould Maouloud, Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi et Hamidou Baba Kane.

Présidentielle mauritanienne : Biram Ould Dah Ould Abeid promet une réforme sociale

Biram Ould Dah Ould Abeid, candidat à l’élection présidentielle du 22 juin prochain, s’est engagé en cas de victoire, à procéder à une « profonde réforme sociale » afin de redonner de la dignité à une certaine frange de la population mauritanienne.En meeting mardi soir à Atar (400 km au nord de la capitale Nouakchott), Biram Ould Dah Ould Abeid a fait part de son souhait de mener une «profonde réforme sociale » conduisant notamment au retour à l’Etat de droit et à l’éradication de toutes les formes d’oppression.

A en croire ce militant anti-esclavagiste, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, ex-ministre de la Défense et candidat de la mouvance présidentielle, a participé, aux côtés du président sortantMohamed Ould Abdel Aziz, à l’exclusion des Haratines (descendants d’esclaves) des promotions dans les Forces armées.

Biram Ould Dah Ould Abeid, classé deuxième à la présidentielle de 2014, a par ailleurs soutenu que le président sortant a ruiné le pays, avant de conclure que son candidat en fera de même s’il est élu.

Il a en outre affirmé que les hommes d’affaires mauritaniens refusent de contribuer au financement de sa campagne électorale « par crainte de Mohamed Ould Abdel Aziz ».

Au total, six candidats sont en lice pour la présidentielle du 22 juin à laquelle ne participera pas le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz. En effet, la Constitution ne lui permet pas de se représenter pour un troisième mandat.

Ainsi, à la place du président sortant, c’est Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, ex-ministre de la Défense, qui fera face à cinq opposants : Biram Ould Dah Ould Abeid, Sidi Mohamed Ould Boubacar, Mohamed Ould Maouloud, Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi et Hamidou Baba Kane.

Près de 420 mille candidats à l’assaut du CEP 2019 au Burkina

Au total, 419.260 élèves sont candidats au Certificat d’études primaires (CEP), dont les épreuves écrites pour la session 2019 ont débuté, mardi, au Burkina Faso, a-t-on appris auprès du ministère de l’Education nationale.Selon un communiqué de la Direction de la communication et de la presse ministérielle (DCPM) parvenu à APA, le nombre de candidats à la session 2019 du CEP est en hausse de 29.751, soit 7,6% comparativement à la session 2018.

Les 419.260 candidats au CEP 2019 au Burkina Faso comptent 223.529 filles (53,3%) et 195.731 garçons (soit 46,68%).

Les statistiques fournies par la DCPM révèlent également que les candidats au CEP 2019 sont répartis dans 1907 centres d’examen pour 8781 salles de composition.

Les compositions de l’examen vont se dérouler du 11 au 13 juin 2019, les corrections sont prévues du 17 au 20 juin et les premiers résultats sont attendus entre les 20 et 21 juin 2019.

La phase écrite de la session 2019 des examens scolaires au Burkina Faso a débuté le 6 juin dernier avec le Brevet d’études premier cycle (PEPC) et le Certificat d’aptitude professionnelle (CAP). 

Ces examens scolaires se déroulent dans un contexte sécuritaire délétère dû au terrorisme dans certaines zones du pays, obligeant l’Etat à prévoir des sessions spéciales dans lesdites localités. 

Présidentielle Mauritanienne : Ould Boubacar demande à l’armée de s’éloigner de la politique

Le candidat à l’élection présidentielle du 22 juin courant en Mauritanie Sidi Mohamed Ould Boubacar a indiqué que l’armée doit s’éloigner de la politique et se consacrer à sa mission de défense de la patrie.S’exprimant lors d’un meeting électoral, lundi soir à Aleg (260 kilomètres au sud-est de Nouakchott), Ould Boubacar a promis s’il est élu, de faire revenir l’armée à sa mission première, considérant que la politique ne convient aux hommes de troupes.

Selon lui, les forces armées ont été mêlées, malgré elles, aux affaires politiques et éloignées des tâches qui leur sont initialement assignées.

Ould Boubacar a rappelé que la Constitution a placé l’armée « en tête des institutions nobles».

Il s’est, sur un autre plan, engagé à « la restauration de l’indépendance de la justice », signalant que « l’Etat de droit est malmené ».

Le candidat a en outre signalé qu’il œuvrera à ce que l’administration reprenne sa mission première de service du citoyen et non d’un parti politique.

Ould Boubacar a appelé les foules présentes à son meeting à mettre  fin au régime actuel au soir du scrutin du 22 juin 2019. 

      

 

 

Présidentielle mauritanienne : Hamidou Baba Kane veut doubler l’appui aux agriculteurs

Hamidou Baba Kane, candidat à l’élection présidentielle du 22 juin prochain, a promis en cas de victoire, de doubler l’appui annuel alloué par l’Etat aux agriculteurs et d’accorder à ces derniers des financements colossaux afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.Hamidou Baba Kane, s’exprimant lundi soir lors d’un meeting à Sélibaby, sur le fleuve Sénégal, a également fait savoir qu’il compte distribuer de façon « juste » les richesses nationales et instaurer « une discrimination positive » en faveur des régions les plus défavorisées.

S’adressant à une foule de sympathisants, M. Kane a également fait part de son ambition de « mettre un terme à l’injustice en réformant l’état-civil et en facilitant l’accès à ses services sans discrimination aucune ».

A en croire M. Kane, il s’agit là de l’une des priorités de son programme électoral, en plus de l’instauration de l’Etat de droit et la mise en place d’institutions fortes qui seront au service du citoyen.

Le chef de file de la coalition « Vivre ensemble » s’est par ailleurs engagé à désenclaver les départements de la région de Sélibaby, considérant qu’il n’est pas normal de laisser les habitants de ces contrées souffrir de l’isolement notamment pendant la saison des pluies.

Candidat malheureux à la présidentielle de 2009, Hamidou Baba Kane a promis de créer des emplois pour des milliers de jeunes dans les différentes branches de l’économie nationale.

Au total, six candidats sont en lice pour la présidentielle du 22 juin à laquelle ne participera pas le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz. En effet, la Constitution ne lui permet pas de se représenter pour un troisième mandat.

Ainsi, à la place du président sortant, c’est Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, ex-ministre de la Défense, qui fera face à cinq opposants : Biram Ould Dah Ould Abeid, Sidi Mohamed ould Boubacar, Mohamed Ould Maouloud, Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi et Hamidou Baba Kane.

                                                                                                      

Démarrage à Malabo des travaux de la 54è Assemblée annuelle de la BAD

Les travaux de la 54è Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) couplée à la 45è Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) ont démarré, mardi, au Centre de conference Sipopo de Malabo, a constate sur place l’envoyé spécial de APA.Au cours de ces assemblées, le Conseil des gouverneurs examinera les activités de la Banque et du Fonds au cours de l’exercice précédent et donnera des orientations pour le prochain exercice, a expliqué Vincent Nmehielle, Secrétaire général de la BAD.

“Des décisions et conclusions pertinentes sur les activités de la Banque seront prises. Le Conseil examinera également, de manière plus poussée, l’impact et la mise de l’intégration régionale par la Banque, en tant que catalyseur du développement socio-économique de l’Afrique”, a-t-il ajouté.

Selon le Secrétaire général de la BAD, les réunions son une excellente opportunité pour partager les produits de connaissances au cours de sessions phares et parallèles qui faciliteront des échanges entre participants, mais aussi les opportunités d’affaires.

Ces assemblées annuelles se tiennent sous le thème, “l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique”. A propos de la pertinence de ce thème, M. Nmehielle a souligné que l’intégration est le chemin le plus rapide et le plus sûr pour transformer les économies africaines. “L’intégration régionale symbolise le destin commun de nos pays membres régionaux”, a-t-il poursuivi.

La journée de mardi est meublée par l’Assemblée annuelle du Conseil de gouvernance de la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF), l’atelier des chefs des Institutions de financement et du développement (IFD) et la réunion du Comité exécutif de l’Association des institutions africaines de financement du développement (AIAFD).

Le programme du jour prévoit également, la réunion du Bureau des Conseil de gouverneurs, la réunion du Comité mixte des Conseils des gouverneurs, la 18è réunion du Comité consultative des gouverneurs et la distinction du meilleur banquier africain.

Ces travaux sectoriels feront place, mercredi, à la cérémonie d’ouverture officielle de ces assises en présence de plusieurs personnalités de haut rang dont le président de la République de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Les années 2018-2019 ont été décisives en matière d’intégration avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) lancée en mars 2018, puis ratifiée en avril 2019. Les ministres  africains du commerce se sont donnés rendez-vous le 7 juillet prochain pour travailler à sa mise en œuvre.

La zone de libre-échange continentale (ZLEC), est un projet de zone de libre-échange. Elle regroupera la zone tripartite de libre-échange, qui doit inclure le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et la communauté de développement d’Afrique australe (SADC), avec d’autre part la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb arabe et la communauté des États sahélo-sahariens.

 Le projet vise à regrouper au total 55 Etats dans une zone de libre-échange pour 1,3 milliard de consommateurs.

Mauritanie: Les Etats Unis vont superviser la Présidentielle

Les États-Unis d’Amérique vont superviser la campagne électorale et le scrutin présidentiel du 22 juin prochain en Mauritanie, a annoncé leur ambassade dans un communiqué mercredi à Nouakchott.« Cette élection constitue une étape importante dans le développement démocratique de la Mauritanie », a souligné l’ambassade, rappelant que Washington s’est engagé à collaborer avec le prochain président et son gouvernement afin de continuer à renforcer « le partenariat bilatéral solide qui unit les deux pays ».

Toutefois, la représentation diplomatique américaine précise qu’elle ne supporte aucun candidat ou parti politique lors de ce scrutin.

« Nous soutenons le processus démocratique et les valeurs qui sont chères au peuple mauritanien et américain », a-t-elle expliqué, félicitant « l’engagement pris par le gouvernement mauritanien d’organiser des élections libres, équitables, participatives et crédibles qui reflètent la volonté du peuple mauritanien ».

Le communiqué a ajouté que l’ambassadeur américain rencontrera chacun des 6 candidats en lice, suivant l’ordre de dépôt des dossiers de candidature au Conseil constitutionnel.

Ces rencontres ont pour but de discuter sur les relations bilatérales et de s’informer davantage sur les priorités des différents candidats, en cas d’élection.

Mauritanie : arrestation de migrants clandestins à Nouadhibou (nord)

Neuf migrants clandestins issus de pays d’Afrique subsaharienne ont été interpellés par les garde-côtes mauritaniens dans la nuit de lundi au mardi au large de Nouadhibou, a-t-on appris de sources sécuritaires dans cette ville.Les migrants qui comprennent également des femmes ont été appréhendés alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre aux Iles Canaries espagnoles à bord d’une embarcation, a précisé cette source.

Leur matériel, notamment la pirogue et ses accessoires (moteur, carburant etc..), a été également saisi.

Les personnes arrêtées ont subi des examens médicaux en perspective de leur refoulement vers leurs pays d’origine.

Ces derniers n’ont pas été spécifiés.

Présidentielle mauritanienne : annulation du vote des militaires avant celui des civils

La mesure consistant à faire voter les forces armées et de sécurité mauritaniennes 24h avant les civils a été annulée, a déclaré le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation mauritanien.Selon Ahmedou Ould Abdella qui s’exprimait lors d’un point de presse donné jeudi soir à Nouakchott,  cette mesure a fait l’objet d’un projet de loi organique adopté en Conseil des ministres.

Selon le ministre, il s’agit d’un retour à la normale car le vote des forces armées et de sécurité un jour avant le scrutin était tout simplement le fruit d’un accord des acteurs politiques consécutif au dialogue de 2012.

L’opposition, a-t-il dit, a adressé récemment au pouvoir plusieurs demandes destinées à faire voter les militaires le jour du scrutin général.

Ces demandes ont été approuvées par les acteurs politiques impliqués dans le dialogue de 2012 après concertations et eu égard aux avantages facilitant le vote des électeurs en une même journée, a indiqué le ministre de l’Intérieur.

Ce nouveau changement dans le timing du vote des forces armées et de sécurité intervient à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle mauritanienne, prévue en juin prochain.

Six candidats participent à cette élection qui se tiendra sans le président sortant

Ouverture à Abidjan de la 8è édition des marchés financiers africains

La huitième édition du séminaire dénommé « Bâtir les marchés financiers africains» ou Building african financial markets séminar (BAFM) s’est ouverte, jeudi à Abidjan, en présence du Vice-Président ivoirien, Daniel Kablan Duncan autour du thème, « le capital humain, un pilier de la compétitivité des marchés de capitaux », a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Dans son adresse devant les acteurs de différents marchés financiers africains que sont notamment les organismes de régulation, les représentants des bourses de valeurs, les intermédiaires financiers, les courtiers, M. Duncan a salué l’Association des bourses de valeurs africaines (ASEA) pour cette initiative qui se tient dans un contexte marqué par un « regain de la croissance économique» en Afrique.

 Soulignant la pertinence du thème de cette édition qui «interpelle », le vice-président ivoirien a estimé que « nous devrons tirer profit du dynamisme de la jeunesse».

« Les bourses africaines sont une des clés de la transformation (…) », a-t-il poursuivi, souhaitant que les travaux de ce rendez-vous d’Abidjan aboutissent à des «solutions innovantes et pratiques». « L’Etat de Côte d’Ivoire jouera à fonds sa participation », a promis Daniel Kablan Duncan.

Auparavant, le président du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Mamadou Ndiaye a soutenu que cet événement dont la 7ème édition s’est tenue à la Bourse de Nairobi au Kenya, «constitue une  véritable opportunité» pour les différents acteurs du marché financier africain.

Pour lui, cette rencontre doit être un « creuset d’échanges et de partage d’informations» afin de promouvoir le développement de ce marché. « Les expériences internationales montrent que les marchés financiers jouent un rôle important dans l’intégration », a ajouté  M. Ndiaye, exhortant les bourses africaines  à poursuivre le projet d’interconnexion des bourses africaines.

Le Président de l’ASEA, Karim Hajji, également Directeur général de la Bourse de Casablanca et le Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) commune aux huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) Dr Kossi Edoh Amenounvé, ont successivement mis en exergue les enjeux de cette rencontre et les défis à relever par le marché financier africain.   

« Pendant deux jours, Abidjan sera la capitale boursière de notre continent avec la présence des dirigeants des principales bourses africaines représentant plus de 1 100 milliards de dollars de capitalisation », a indiqué le Directeur général de la BRVM.

Dans l’environnement des marchés sujets à des mutations permanentes, à des fluctuations et à une volatilité très forte, le rôle du capital humain est encore plus crucial, a expliqué Dr Amenounvé, car, a-t-il ajouté, « les professionnels des marchés sont des gestionnaires, des courtiers, des conseillers dont les actes quotidiens peuvent avoir un impact sur la vie des entreprises ».  

« C’est donc conscient de l’enjeu, que représente la professionnalisation des métiers de la bourse pour un développement plus harmonieux des marchés de capitaux, que l’ASEA en a fait l’un de ses objectifs stratégiques pour la période 2018-2022 », a conclu le patron de la BRVM.

Athlétisme: Hamad Kalkaba réélu à la tête de la CAA pour 4 ans

Candidat à sa propre succession, le Camerounais Hamad Kalkaba Malboum a été réélu président de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) à l’issue du 28è congrès de cette instance, tenu lundi à Abidjan.Le colonel Hamad Kalkaba a récolté 44 voix contre 7 pour son adversaire,  le Tunisien  Khaled Ahmed au terme du vote qui s’est déroulé dans un excellent esprit.

Les assises de la CAA terminées, place aux Championnats d’Afrique U18-20 qui s’ouvriront, mardi, au stade Houphouët-Boigny à partir de 14h (heures locales et GMT).

Écoles fermées : Les solutions tardent

Des milliers d’élèves restent  privés d’école au Mali. Près de six mois après la rentrée des classes sur toute l’étendue du territoire, nombreuses sont les écoles qui demeurent fermées, particulièrement dans les régions du nord et du centre du pays. À l’heure où l’éducation nationale est mise à rude épreuve et alors que l’issue même de l’année scolaire 2018 – 2019 semble plus que jamais compromise, la région de Koulikoro a récemment vu elle aussi certains de ses établissements scolaires fermer leurs portes.

Selon une source au ministère de l’Éducation nationale, le nombre d’écoles fermées au Mali au 28 février 2019 s’élevait à 850. Ces écoles se situent essentiellement au nord et au centre, et plus récemment à Toubacoro, dans la région de Koulikoro. La principale raison avancée pour la fermeture est l’insécurité et la menace terroriste.

À en croire l’Unicef, 257 000 enfants sont affectés par la fermeture des écoles, mais à cela il faut aussi ajouter tous les autres jeunes en âge d’aller à l’école qui sont hors du système scolaire pour d’autres raisons, comme la pauvreté chronique des ménages, le travail des enfants, les mariages précoces et le manque d’infrastructures scolaires.

En prenant en compte tous ces paramètres, la structure onusienne estime à 2 millions le nombre d’enfants actuellement hors des salles de classe et place la fermeture de nombreuses écoles dans un contexte plus large de « défis liés à la fourniture d’une éducation de qualité pour chaque fille et chaque garçon dans le pays ».

Solutions adaptées

Dans la région de Koulikoro, la situation des écoles fermées est complexe. « Plusieurs écoles qui étaient fermées l’année dernière sont désormais ouvertes, alors que d’autres écoles, ouvertes auparavant, sont désormais fermées », explique Eliane Luthi, chef de la communication d’Unicef Mali.

L’Unicef et l’ensemble des partenaires de l’éducation, y compris le gouvernement du Mali, sont très préoccupés par la fermeture des écoles dans le pays. C’est pourquoi, en appui au ministère de l’Éducation nationale, des solutions sont envisagées. « Sur le court terme, nous mettons en place des mécanismes ininterrompus pour les enfants dans les zones affectées, tels que des centres d’apprentissage communautaires », souligne Mme Luthi.

Mais, à long terme, pour atteindre l’objectif ultime d’une « éducation de qualité inclusive dans un environnement sain et protecteur », il est nécessaire, selon l’Unicef,  de comprendre les causes précises de la fermeture de chaque école et de  trouver des solutions adaptées à chaque communauté.

« En faisant cette analyse et en construisant ce dialogue, nous pourrons offrir une réponse éducative adéquate et adaptée à chaque communauté », conclut Eliane Luthi.

Can U20 2019 : la Mauritanie officiellement chargée de l’organisation de la compétition

La Mauritanie a reçu le drapeau de la Confédération africaine de football (Caf), un acte qui consacre officiellement le choix porté sur elle pour organiser l’édition 2021 de la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 20 ans (Can U20), a-t-on appris de source proche de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM), lundi à Nouakchott.Ce drapeau a été reçu dimanche à Niamey par le président de la FFRIM, Ahmed Ould Yahya, des mains du président de la Caf, Hamad Hamad.

La réception du drapeau a eu lieu au cours de la cérémonie de remise des médailles et des trophées de la Can U20, remportée par les Aiglons du Mali face aux lionceaux du Sénégal.

C’est lors de l’assemblée générale extraordinaire de la Caf, tenue le 27 septembre 2018 au Caire que la Mauritanie a été choisie pour organiser la Can U20 de 2012, soit la première compétition continentale majeure qu’elle aura l’honneur d’abriter.

Fonds pour les autorités intérimaires : En deçà des attentes

Le gouvernement a annoncé lors de la 31ème session du Comité de suivi de l’Accord (CSA), tenue le 14 janvier à Bamako, le déblocage prochain de plus de 2 milliards de francs CFA pour la relance des activités des autorités intérimaires. Mais la nouvelle ne suscite pas grand enthousiasme auprès des acteurs, qui jugent la somme annoncée « insignifiante ».

Plus de 2 milliards de francs CFA. C’est le montant qui sera alloué aux autorités intérimaires des régions de Tombouctou, Taoudeni, Gao, Kidal et Ménaka. Une annonce faite par le ministre de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale lors de la dernière session du Comité de suivi de l’Accord. Installées en 2017 après de nombreux remous, les autorités intérimaires assurent depuis la gestion des collectivités territoriales les concernant. Elles sont chargées, entre autres, d’assurer la remise en marche et le fonctionnement des services sociaux de base, mais aussi de la coordination des actions de développement et de relance économique et socioculturelle.

Mais la tâche n’est pas aisée dans un contexte de crise sécuritaire et de « tensions de trésorerie ». La somme annoncée par le gouvernement pour la relance des activités des autorités intérimaires est jugée dérisoire face à la demande des populations et aux défis de la reconstruction. Car la crise de 2012 a détruit  l’essentiel des acquis et plongé ces régions dans des besoins jusque-là sans réponse valable.

« Imaginez : deux milliards pour combien de régions ? C’est insignifiant par rapport aux attentes des populations. On nous a notifié quelque chose comme 70 millions et cela c’est comme jeter une goutte d’eau dans l’océan », estime Abda Ag Kazina,  Vice-président  de l’autorité intérimaire de Kidal. Selon lui, le gouvernement leur avait même retiré le droit de tirage pour l’année 2018. Il ne comprend pas ce geste des  autorités. « Nous avions passé des contrats avec des entreprises. Certaines ont même débuté les travaux, mais, à la dernière minute, l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT) nous a dit que ces conventions étaient caduques. Au lieu de résoudre nos problèmes, ils en créent, au contraire », dénonce-t-il, très mécontent.

Dans la plupart de ces régions, l’absence des services sociaux de base est poignante. La majorité des écoles sont fermées, les hôpitaux sous équipés et l’eau une rareté.  La normalisation tant attendue se fait lentement alors que l’urgence est réelle. « On a besoin de tout. Concernant la région de Kidal, on est revenu totalement en arrière, alors qu’on était sur une bonne lancée en 2012. Donc il faut tout revoir, tout refaire », souligne le vice-président. L’insuffisance des fonds est aussi  soulignée par le Président de l’autorité intérimaire de Ménaka, qui affirme que  « tout appui a un impact sur la vie des populations ». « Ce que nous avons comme ressources est en dessous des besoins, mais on se contente de ce qu’il y a de disponible », s’accommode Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed.

S’attaquer aux priorités

La relance des services sociaux de base demeure la préoccupation partagée par tous les acteurs. Pour Abda Ag Kazina, les rénovations des édifices auxquelles s’attaquent le gouvernement ne sont pas les vrais problèmes. « Le gouvernement met beaucoup d’argent dans la réhabilitation de bâtiments administratifs qui ne seront même pas utilisés dans l’immédiat, alors que les services sociaux de base, la santé, l’éducation, l’eau, sont les problèmes ». En 2018 à Ménaka, selon le Président de l’autorité intérimaire, des activités ont été menées dans les domaines de l’hydraulique, de la santé, de l’éducation et de la relance économique. La présence des ONG humanitaires dans ces localités améliore conséquemment la vie des populations. Pour l’analyste politique Boubacar Bocoum, la somme annoncée par le gouvernement sera loin de faire tache d’huile. « Elle n’est ni structurée ni planifiée dans un projet de développement. Or c’est en fonction des besoins qu’on décide de mettre les moyens », regrette-t-il. De l’avis de l’analyste politique, les autorités intérimaires n’ont même plus de raison d’être. « Elles sont juste une gestion politique de la crise. Elles sont devenues caduques, car c’est juste une manière d’amadouer les signataires de  l’Accord, alors que le peuple du nord, qui est sur le terrain, ne verra même pas la couleur de cet argent », avance-t-il.

Malgré nos multiples sollicitations auprès de la direction de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), structure en charge de ce fond, nous n’avons pas eu accès à ses informations sur le sujet.

(Défis de 2019 – 1/7) Sécurité : Briser la spirale des violences

Six ans après le début de la crise au Mali, la situation sécuritaire reste préoccupante. L’insécurité au centre s’est embrasée depuis quelques années, au point de faire de l’ombre au nord, qui a pourtant été sous le joug djihadiste. Outre le terrorisme, les conflits communautaires et le banditisme ont détérioré la situation jusque dans des zones encore épargnées. Les autorités sont à la manœuvre pour résoudre les problèmes.   

37 morts. Des blessés et des habitations incendiées à Koulogon, cercle de Bankass, dans la région de Mopti. Le massacre a été perpétré le 1er janvier 2019, jour de l’An, sur des civils peuls, par « des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozo », selon le gouvernement. Épicentre de la violence depuis 2015, la région de Mopti est devenue le point névralgique de toutes les tensions communautaires. Selon les Nations Unies, en 2018 elles ont coûté la vie à plus de  500 civils. Plus tôt en décembre, 49 civils de la communauté Daoussahak avaient été assassinés à l’est de Ménaka. Les victimes s’accumulent et il est difficile d’avoir une compilation précise. Contredisant les ONG et l’ONU, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, assure que le gouvernement n’a enregistré que 203 victimes de violences.

Les persécutions continues des groupes terroristes se transposent désormais au sud-est du pays, dans la région de Koulikoro. Une vingtaines d’écoles ont été fermées en novembre sous la menace djihadiste. Le chef du gouvernement multiplie les tournées, aussi bien au nord qu’au centre, pour stabiliser la situation. Mais sa volonté est mise à l’épreuve par les violences, tantôt de groupes terroristes, tantôt de milices locales. « Lorsqu’on regarde la cartographie sécuritaire dans le contexte malien, on s’aperçoit que les raisons profondes de l’insécurité ne sont pas suffisamment questionnées à certains égards. Qu’on soit à Tombouctou, à Ménaka ou à Mopti, il est important de se questionner sur la manière dont l’État central arrive à trancher les crises entre les populations », affirme Aly Tounkara, sociologue et enseignant – chercheur à l’université des Lettres et des sciences humaines de Bamako.  « Quand une partie de la population a le sentiment qu’elle est lésée dans ses droits fondamentaux, que la justice n’est pas rendue de façon équitable, elle finisse par légitimiter le recours à la violence », poursuit-il.

La tuerie de trop ?

« Koulongo est une tragédie. Je pense que cela doit cesser. Et, étant à Koulongo,  j’ai une pensée très profonde également pour nos parents de Ménaka. Ils ont souffert et ont été violentés (…). Le cycle infernal doit s’arrêter et il faut que le Mali se dédie de nouveau à sa seule mission de paix et de développement… », a témoigné dès son retour de Bankass le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Car la tuerie de Koulongo a mis en émoi tout le pays. Le déplacement du Président sur les lieux du désastre a été salué aussi bien par les rescapés que par les responsables de diverses associations. « Nous avons pris acte de cette visite. C’est déjà un pas, mais nous restons dubitatifs sur le contenu, car nous pensions qu’il allait agir plus fort parce qu’il a vu ce qui s’est passé et que cela n’a rien avoir avec la lutte contre  le terrorisme », déplore Abderrahmane Diallo, secrétaire administratif de l’association Tabital Pullaku. Selon lui, il y a des amalgames qui pèsent depuis longtemps sur la communauté peule qu’il urge de lever. « Nous avons toujours demandé que le Président parle sur cette question du centre. Qu’il dise ouvertement, comme il l’a fait avec nos parents touareg, que tout Peul n’est pas djihadiste et que tout djihadiste n’est pas Peul, qu’on ne s’en prenne pas aux civils, mais il ne l’a jamais fait », regrette-t-il, inquiet.

Depuis le début de la crise, en 2012, jamais la situation socio-sécuritaire n’a été aussi préoccupante. Les différentes dénonciations de responsables de la communauté peule alertent sur l’urgence d’une solution adéquate. Ils  n’hésitent plus à dénoncer la complicité de l’État dans ce qu’ils qualifient « d’épuration ethnique ». Pour Abderrahmane Diallo, l’attaque de Koulogon constitue un évènement   « malheureux » de plus. « La milice Dana Ambassagou est connue du gouvernement et ils travaillent de concert. Elle a un récépissé délivré par le préfet de Bandiagara. C’est un permis de tuer », se plaint-il. Le gouvernement, de son côté, a toujours rejeté toute connivence avec ce groupe d’autodéfense dit de « dozos ».  Des arguments qui ne le convainquent point, face à la persistance des accusations et à la force de frappe « des chasseurs ». « Ils ne se sont jamais attaqués à des terroristes, toujours à des civils. Ils veulent chasser les Peuls de tout le Seno, c’est-à-dire des cercles de Douentza, Bankass, Koro et Bandiagara », soutient le secrétaire administratif de Tabital Pulaku.

Dans un communiqué, le groupe d’autodéfense s’est défendu d’avoir commis ces crimes horribles et dit n’être « impliqué ni de loin ni de près dans cette action visant à déstabiliser le pays ». Le retour à la normale semble dépendre d’une prise de mesures nouvelles et du rétablissement de l’État auprès des citoyens. En attendant,  c’est « la raison du plus fort qui est la meilleure » dans toutes ces zones, livrées à elles-mêmes. « La sécurité des populations  incombe à l’État et c’est à lui de prendre ses responsabilités. Aujourd’hui, le problème d’insécurité ne concerne pas seulement  le pays dogon. Même à Youwarou, Tenenkou, Djenné et jusqu’au Burkina Faso, c’est la même chose. C’est le gouvernement qui doit prendre les mesures qui s’imposent », dit Mamadou Goudienkilé, président de la coordination nationale de Dana Ambassagou.

Changer de regard ?

Aussi bien au nord qu’au centre, les révoltes trouvent leurs germes dans l’abandon prolongé de l’État et l’absence de justice. Face aux vides, les communautés se replient sur elles-mêmes pour assurer leur sécurité, une mission dévolue uniquement à l’État mais qu’il peine à assurer.

« Au-delà du règne de l’injustice, par exemple à Gao, à Tombouctou ou à Ménaka, il y a dans le centre du Mali des clichés qui traversent les  communautés. Quand on demande aux Dogons ce qu’ils pensent des Peuls, et vice-versa, vous verrez que pour les Dogons les Peuls les sous-estiment et que les Peuls pensent que les Dogons veulent les exterminer parce qu’ils sont des étrangers », diagnostique le sociologue Aly Tounkara. Des dimensions sociologiques qui entrent en jeu dans les antagonismes actuels. « Les réponses exclusivement militaires ont des limites évidentes. En aucun cas elles ne peuvent aider les populations à retrouver une paix durable, car elles ne s’intéressent pas du tout à ces dimensions sociologiques », argumente-t-il.

Quelles mesures ?

La sécurité et le retour de la paix demeurent des priorités du gouvernement, malgré la dégradation de la situation sur le terrain. Pour l’année 2019, les autorités prévoient des mesures sécuritaires supplémentaires partout sur le territoire. Après l’annonce  par le Premier ministre, mi-décembre, du déploiement à Tombouctou de 350 éléments des forces de sécurité et de 300 autres à Gao, le chef du gouvernement, interpellé par les députés sur la situation au centre, s’est voulu rassurant. « Nous allons accroitre les moyens mis à la disposition de nos forces, y compris sur le fleuve, pour assurer la sécurité des populations en ayant plus de mobilité et d’efficacité (…). Nous allons renforcer la présence administrative de l’État, l’administration de la justice et continuer l’opération du désarmement jusqu’à la fin du mois de janvier », a répondu Soumeylou Boubeye Maiga. 600 éléments des forces de sécurité seront recrutés à Mopti, de même qu’à Ségou, et un quota sera accordé aux régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et au District de Bamako. Les ripostes militaires sont pour le gouvernement indispensables, car appelant les acteurs impliqués dans les violences à faire le choix de la paix ou celui d’être combattu. Un choix apparemment simple, mais qui soulève des réticences. « Les gens continuent de se cramponner au référent communautaire ou géographique parce qu’ils n’ont pas trouvé d’acteur qui puisse les protéger. Les fonctions régaliennes que l’État est censé remplir sont assurées par les communautés elles-mêmes, d’où l’idée d’indépendance ou de rejet de l’État », explique le sociologue Aly Tounkara.

 

 

Cet article à été publié dans le journal du Mali l’Hebdo (N°196) du 10 janvier 2019

Louis Magloire Keumayou : « Le Mali est un pays qui a un semblant d’unité»

La période effrénée de la présidentielle malienne tend vers sa fin. Elle aura duré plus d’un mois, avec des discours enchanteurs et des grands meetings. Sur les 24 candidats du premier tour du 29 juillet, deux ont refait le jeu le 12 août. Le Président du club de l’information africaine, Louis Magloire Keumayou, a accepté de répondre aux questions du journal du Mali  sur le bilan du scrutin et l’évolution du Mali depuis l’élection de 2013. 

Quel bilan peut-on tirer de cette présidentielle ?

Le premier constat est que l’élection s’est tenue, malgré des conditions qui n’étaient pas totalement réunies pour qu’elle se tienne sereinement sur l’ensemble du territoire malien. Elle a eu lieu, tant mieux. Maintenant, avec toutes les violences qu’il y a eu sur le plan sécuritaire et verbal, il faudrait voir les suites qui seront données. Après c’est à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur les résultats acheminés et centralisés à Bamako. Il est un peu trop tôt pour savoir si toutes les conditions ont été réunies pour qu’on parle d’une élection transparente, inclusive et réussie.

Y a-t-il eu des nouveautés par rapport à 2013 ?

La grande nouveauté est que le taux de participation, notamment dans le nord, a été plus important. Mais il ne faut pas se méprendre sur le fait que les gens croient en leur pays. Ils croient en ce que la démocratie peut encore apporter au Mali. On ne peut pas dire que les acteurs politiques eux-mêmes aient fait beaucoup pour saisir l’électorat entre 2013 et 2018. Malheureusement, ni IBK, ni Soumaila, ni les autres n’ont investi le nord, qui est quand même une partie du territoire malien, pour le rassurer, pour le reconstituer avec le sud. L’accord pour la paix, c’est quelque chose qu’il faut appliquer. Il faut que les acteurs politiques s’en saisissent et fassent en sorte que le pays revienne à un fonctionnement normal, celui qui a été le sien avant les attaques dans le nord. Il y a un autre défi qu’il faut relever, celui de sortir du tout militaire. Il faut arrêter de penser que la seule solution aux problèmes du Mali est militaire. Gagner la guerre est beaucoup moins  compliqué que de gagner la paix, et aujourd’hui même la guerre n’est pas encore gagnée. Je pense qu’il faut surtout investir le champ social et économique pour que les gens se sentent sécurisés.  C’est la mission première de l’État, protéger ses citoyens.

Est-ce que l’attachement à l’Accord au nord explique le taux favorable à IBK ?

Je ne sais pas qui doit récolter le gain de cette forte participation au nord, si ce n’est le peuple malien lui-même. Que le nord se reconnaisse dans des élections le prouve. C’est le Mali qui sort gagnant de cette forte participation.

Qu’est ce qui explique le faible engouement ailleurs ?

Ce sont les leaders politiques qui n’arrivent plus à se montrer « sexy » vis-à-vis de la population. Même dans les grandes démocraties les taux de participation baissent. Mais au Mali, en plus du fait que les politiciens soient mauvais, il y a les situations socioéconomique, sécuritaire qui sont mauvaises, l’État qui est ébranlé dans ses fondements. Malgré cela, les politiques font comme si on était dans un pays normal, qui n’a pas de problèmes de sécurité, économiques et sociaux. Je pense qu’ils déçoivent les électeurs. Malgré l’engouement qu’il y a eu dans les années 90 pour que le Mali devienne un pays de démocratie exemplaire, aujourd’hui on a l’impression que le soufflé est retombé et que les gens n’y croient plus trop.

Quels enseignements peut-on tirer de cette élection ?

Le Mali est encore un pays qui a un semblant d’unité. Même si tout n’a  pas été gagné dans la conquête du nord, on sent que tous les Maliens, du sud au nord en passant par le centre, se sentent concernés par les enjeux politiques et démocratiques. Ce qui est une bonne nouvelle. Le reste est entre les mains des politiciens eux-mêmes.

Quels sont les défis auxquels le nouveau président devra faire face en urgence ?

Il faudra qu’il réconcilie les Maliens, parce qu’un pays qui est divisé n’est pas fort. Avant on parlait d’un pays divisé en deux, aujourd’hui, il n’est pas exagéré de dire qu’il divisé en trois, puisque le nord, le centre et le sud sont soumis à des tensions très fortes. Le deuxième enjeu est celui de reconquérir la souveraineté de l’État partout où elle doit être exercée. Le troisième est de remettre les hommes au centre de la politique, parce qu’il faut que les politiciens arrivent à rendre les Maliens heureux à nouveaux.

Pluies diluviennes: des Oulémas africains expriment leur compassion aux victimes

Des oulémas (théologiens musulmans) africains ont exprimé, vendredi à Abidjan, leur compassion aux victimes des pluies diluviennes tombées dans la nuit de lundi à mardi dans la capitale économique ivoirienne. « Face à cette triste situation, l’ensemble des participants au Colloque voudrait exprimer sa compassion à toutes les victimes et présenter ses sincères condoléances aux familles endeuillées ainsi qu’à la nation toute entière », indiquent ces guides religieux au terme du colloque scientifique pour la promotion de la coexistence pacifique, initié par la Section ivoirienne de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains.

Cette fondation dirigée par le Roi du Maroc a réuni quelque 130 guides religieux en vue de la promotion de la coexistence pacifique. Elle « s’engage à soutenir aussi bien les autorités ivoiriennes que les populations sinistrées ».

Le sujet des pluies diluviennes était également au menu de plusieurs sermons lors de la grande prière musulmane de vendredi où les conseils d’usage des autorités ivoiriennes ont été relayés.

De fortes pluies ont occasionné dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 juin 2018, 20 décès  dont 18 à Abidjan, un à Tiassalé dans la Région de l’Agneby-Tiassa (Nord-Ouest d’Abidjan) et un  à Guiberoua (Centre-Ouest du pays).

Le gouvernement ivoirien a dégagé jeudi « une enveloppe d’urgence de 2 milliards Fcfa » suite aux pluies diluviennes qui ont fait 20 morts dans le pays. Ce montant devrait permettre la réalisation de mesures à l’endroit des victimes et de faire face aux questions d’assainissement.

Insécurité dans le Nord : Le calvaire des populations

La situation sécuritaire dans le Nord du Mali est la plus grande préoccupation des populations. Dormir au clair de lune est devenu un rêve. Aussi bien en ville qu’à la campagne, les habitants sont à la merci des bandits armés, qui n’hésitent pas, dans les pires des cas, à commettre des crimes abjects.  

Braquages, viols, engins explosifs improvisés, assassinats… tout le quotidien est rythmé de peurs pour les populations au Nord du Mali. Les quelques espoirs suscités par la signature de l’Accord pour la paix se sont dissipés. La présence des mouvements signataires, de l’armée malienne et des forces internationales ne parvienne pas à circonscrire un phénomène de plus en plus glaçant. « Depuis 2012, on est dans l’attente. On a l’impression d’être abandonnés, comme si on ne faisait plus partie du Mali ! », s’emporte Oumarou Maiga, jeune chômeur habitant Ménaka. Il y a seulement deux semaines, un véhicule du gouvernorat de la région a été enlevé au centre de la ville, en plein jour. Pourtant, ce n’est pas faute de forces qui légitiment leur présence par les besoins sécuritaires de ces populations. « Hier seulement, 30 passagers ont été dépouillés de leurs biens entre Tombouctou et Bambara-Maoudé. C’est notre lot quotidien », témoigne Mohamed Touré de Tombouctou, sortant de l’ex-FLASH. « Il y a deux semaines, des hommes armés ont assassiné un gendarme, ici, à Tombouctou ville, seul Dieu nous protège ! », confie-t-il, résigné. Selon lui, les forces armées dans la région « ne font que de la figuration ». « Plus rien ne va, une opération ville morte est prévue pour protester contre l’insécurité ». La région de Gao n’est pas exempte de problèmes. Dans les endroits reculés, un triste sort est réservé aux imprudents.

L’Accord ou la chienlit ?

« C’est le chaos partout au Nord », poursuit Mohamed Touré, qui erre depuis 2013 à la recherche d’un emploi.  L’Accord pour la paix et la réconciliation, présenté comme l’antidote à tous ces maux, se met en œuvre à pas de tortue. « Tantôt la ville est occupée par le Gatia, tantôt par la CMA. L’Accord était censé rétablir la sécurité, mais c’est peine perdue », déplore Issouf Ag Agaly, enseignant à Ménaka. Le cantonnement des groupes armés et la réinsertion des personnes inactives sont à son avis la solution. « Le chômage pousse les gens désœuvrés qui détiennent des armes à braquer les populations et les ONG et à commettre toutes sortes de bêtises », affirme Mohamed Maiga, commerçant à Gao.

MOC : un grand pas en un an

Colonne vertébrale du retour de l’administration dans les régions du Nord, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) est indispensable dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Un an après l’attentat qui a endeuillé le premier camp MOC, à Gao, qu’en est-il de ce dispositif, censé réduire tout vide sécuritaire, avant, durant et après les processus de cantonnement, d’intégration et de DDR ?

Le 18 janvier 2017, le camp du Mécanisme opérationnel de coordination de Gao a été ensanglanté par le pire attentat jamais mené sur le sol malien. 55 personnes au moins y ont perdu la vie et plus d’une centaine ont été blessées. Le dispositif est crucial, indispensable même, dans le processus de redéploiement des forces de défense et sécurité reconstituées. Un an après l’attaque, la conviction des responsables du MOC n’a pas été ébranlée par l’ampleur du choc. Des éléments de la CMA, de la Plateforme et des forces armées maliennes ont démarré les patrouilles mixtes dans la Cité des Askia. « Les hommes qui sont en train de diriger  le MOC sont convaincus qu’il est la solution pour que tous les belligérants se rapprochent  et se fassent confiance », soutient le colonel Mahamane Boubou, Coordinateur adjoint de la Plateforme au MOC de Gao. L’attaque, revendiquée par le groupe Almourabitoune, a généré un sentiment de solidarité chez les survivants. « Le fait que nous ayons marché sur la chair de nos camarades a été pour nous une motivation pour continuer », estime le colonel Mahamane Boubou. « On a travaillé la confiance. Au départ, les gens ne pouvaient même pas s’asseoir ensemble, mais, aujourd’hui, chacun d’entre nous rend visite à ses camarades », se satisfait-il. L’effectif, qui était de 600 éléments, est passé à plus de 700 aujourd’hui, avec la  participation de certains mouvements dissidents.

Statu quo

A une semaine de l’anniversaire de l’attentat, c’est toujours  le statu quo dans la mise en place des MOC de Kidal et de Tombouctou. « La CTS en parle tous les jours, mais on attend toujours. Nous sommes prêts à recevoir tous les combattants. C’est certainement un problème entre les responsables des mouvements et le gouvernement concernant les arrangements sécuritaires », estime le colonel Mahamane Boubou. Le ministre de la défense, Tiéna Coulibaly,  a évoqué lors de la dernière session du CSA les rencontres qui  auront lieu sur cette question, estime que les MOC sont un préalable au lancement du DDR.

L’ONU alerte sur la situation au Nord et au Centre du Mali

Dans son dernier rapport sur la situation au Mali, daté de décembre 2017, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres se dit « préoccupé » par l’évolution et les « tendances négatives » de la situation. S’il félicite les parties signataires pour leur engagement pour le dialogue, il reste inquiet de la faible présence de l’Etat au centre et au Nord du Mali.

Le Secrétaire général des Nation Unies salue l’engagement des parties à cesser les hostilités afin de permettre une accélération du processus de mise en œuvre de l’Accord de paix, qui, deux ans et demi après sa signature, n’a enregistré de « résultats tangibles », gage d’une paix durable au Mali et dans la région, selon le responsable onusien. Il se réjouit en outre de la nomination par le comité de suivi de l’Accord d’un observateur indépendant, en l’occurrence la fondation Carter, pour surveiller la mise en œuvre de l’Accord. Espérant que cette décision combinée à la mise en œuvre d’un régime de sanctions instauré par la résolution 2374 des Nation Unies, permettra d’identifier ceux qui entravent le processus, y compris parmi les signataires de l’Accord.

Des efforts à faire

Parmi les facteurs pouvant contribuer positivement à ce processus, le rapport note la tenue d’élection justestransparentes et pacifiques. Ce qui permettra d’asseoir l’autorité de l’Etat et le parachèvement du processus de décentralisation. Le report de la date des élections locales à avril 2018 est une opportunité à saisir par les différentes parties afin d’aplanir leurs divergences et permettre la tenue d’élections inclusives. Le rapport regrette le blocage du processus de désarmement, démobilisation et réintégration à cause d’une absence de consensus autour des critères d’intégration et de quota, même s’il juge « encourageante », la réforme entreprise du secteur de la sécurité.
Mais le Secrétaire général, s’alarme de la faible présence ou de l’absence de l’Etat dans le Nord et au centre du Mali. « L’augmentation du nombre d’attaques contre des représentants du gouvernement, a également contribué à l’instabilité et créé un terreau fertile à l’extrémisme violent », relève le rapport. Le rapport souligne également le lourd tribut payé par les forces de défense qui ont subi ces attaques. Les forces armées maliennes ont « davantage » été touchées par ces attaques qui se sont élevées à 71 pour le trimestre écoulé, dont 37 contre les forces de défense maliennes.

Mali : mort d’un soldat malien et d’au moins trois casques bleus dans le nord-est

C’est dans un communiqué de la MINUSMA que la nouvelle a été donnée. Hier matin, le 24 novembre, la force armée des Nations-unies au Mali, a repoussé une attaque lors d’une opération conjointe avec les FAMas dans la région de Ménaka.

Dans le document, nous apprenons que « trois Casques bleus de la MINUSMA ont été tués, et plusieurs ont été blessés, certains sont dans un état critique. Un soldat FAMa a aussi perdu la vie lors de l’attaque, un autre a été blessé. »

Du côté des assaillants, il y a, également, des morts et des blessés. Une logistique s’est rapidement mise en place avec des renforts aériens pour renforcer la sécurité des hommes de la MINUSMA et des FAMas.

Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire général du Mali (RSSG) et Chef de la MINUSMA, condamne cette attaque qui survient au moment où les forces armées procédaient à une assistance auprès des populations de la région. « Je condamne avec la plus grande énergie cette attaque qui endeuille une nouvelle fois la Force de la MINUSMA, ainsi que les FAMas. J’adresse mes condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés », a déclaré le RSSG avant de surenchérir :

« Cette opération, qui entrait dans le cadre de la protection des civils de la région, avait également pour but d’apporter une assistance médicale aux populations dans le besoin. Je salue la bravoure de nos contingents et des FAMas dont l’engagement a permis de neutraliser plusieurs terroristes. J’en appelle à la vigilance, à la solidarité et à l’unité des Maliens pour faire face à la lâcheté de nos adversaires », explique-t-il, en faisant une allusion très claire aux groupes terroristes.

 

Barkhane : le point sur son engagement

Pas très habitué à cet exercice de communication, la force Barkhane, par la voix de son général, Christian Allavène, a organisé une rencontre avec les journalistes qui s’est tenu à la maison de la presse, à Bamako, ce 21 novembre. Le souhait de la force étrangère était d’informer la presse malienne sur « les actions de Barkhane en faveur de la population malienne ».

Les travaux accomplis

Cette conférence de presse a débuté en évoquant les différentes réalisations accomplies par la force armée française. En plus de ces interventions militaires, la force Barkhane s’est engagé à prodiguer des soins à la population malienne, première victime de cette insécurité. « Barkhane a accordé pas moins de 5 000 consultations médicales et sanitaires au profit de la population. Ce sont 500 patients qui ont été soignés par des soins médicaux de Barkhane », commence-t-il à dire. En tout ce sont près de 28 500 actes médicaux qui ont été prodigués aux Maliens, à l’heure actuelle.

En poursuivant son exposé sur ces données chiffrées, il a été question des actions civilo-militaires (CIMIC). « Ce sont des actions militaires au profit de la population civile. Ces actions tournent autour des besoins vitaux. Il s’agit de l’accès à l’eau (…) de l’électricité, l’éducation. Et c’est d’ailleurs une graine que Barkhane plante pour l’avenir du peuple malien », affirme le général. Pour l’eau et l’électricité, la force Barkhane s’appuie les deux partenaires de la lutte contre le terrorisme que sont le Mali et la France. « Barkhane appui la remise en route de la centrale électrique de Kidal et y a investi beaucoup d’argent. Grâce à EDM, l’État malien, qui a décidé de consacrer une somme très conséquente à la remise en route de cette centrale à Kidal, l’a relancé il y a un mois et demi. Au moment de notre arrivée, la centrale fournissait six à huit heures d’électricité pour environs 25 % de la population kidaloise, aujourd’hui, 80 % de la centrale électrique produit quasiment 100 % des Kidalois a au moins 20 heures », dit Christian Allavène. Pour une autre ressource vitale, qu’est l’eau, le général nous apprend la présence, à Gao, de la société française Veolia, dont certains représentants sont sur place. Cette venue est motivée par une étude des projets qui pourront y être menés à très court terme au profit du grand Gao. « D’autres projets sont en cours, même si certaines régions bénéficient davantage d’aide que d’autres », précise le chef militaire.

Dans son appui aux forces armées malienne, l’opération Barkhane poursuit son appui aux militaires maliens à travers 142 actions de formations dispensées, en 2017, la fourniture de munitions, de carburant et d’alimentation.

L’insécurité au centre du Mali

L’absence de la force militaire dans cette partie du pays s’explique par le fait que «  Barkhane intervient là où on lui demande de le faire. La force militaire travaille dans les zones aux profits desquelles l’État malien lui demande d’intervenir. Je vous le rappelle, la force française, intervient au profit et en appui de la MINUSMA. » Pour le commandant Allavène, les missions à menées dans le nord du pays ne sont pas encore accomplis et reconnaît que cette partie du pays est la priorité de Barkhane. « Le « ménage », si je peux me permettre d’utiliser cette expression un peu maladroite n’est pas complètement réalisé ». Il poursuit en précisant que les effectifs de Barkhane sont minimes face à l’immensité du territoire malien. « Barkhane, c’est 4 000 hommes dans un pays vaste comme le Mali, je vous laisse imaginer si nous avons la capacité à être partout et en même temps. » L’absence des forces française dans le centre du pays est un fait que M.Allavène a tenu à pondérer en précisant que « les FAMas oeuvrent dans cette partie du pays ».

Sujets épineux

Sur une possible porosité entre certains groupes signataires de l’accord de paix d’Alger et les terroristes, Christian Allavène lève le voile. « Les différentes opérations que nous avons menées récemment dans le nord, mais pas uniquement, notamment par la saisie d’un nombre de pièces à charge, démontrent la collision qui existe entre certaines personnes de certains groupes armées signataires et des groupes armés terroristes. »

Suite au tollé qu’à susciter la mort des 11 soldats maliens tués dans une embuscade de la force militaire française, en octobre dernier, le général Christian Allavène, n’a pas souhaiter s’étendre sur ce sujet. Afin d’y mettre à terme. « Votre président et notre ministre [Florence Parly, ministre française des Armées : NDLR] ont affirmé que cette affaire était derrière nous. Souhaitez-vous vraiment la remettre devant nous ? Ne pensez-vous pas qu’il convient de sortir de ce sujet et de considérer l’avenir ? Cette affaire est derrière nous, je cite votre président et ma ministre », se contente-t-il de dire.