Réaction du Gouvernement suite à la Note du FMI sur les raisons du remaniement

Le Premier Ministre a reçu en audience, le 25 juin 2013, une délégation des Partenaires Techniques et Financiers composée des Ambassadeurs d’Allemagne et du Danemark, des Représentants du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne. Les échanges ont porté sur des interrogations de certains membres de la délégation, concernant : – le récent réaménagement du Gouvernement ; – l’avenir du respect des procédures budgétaires ; – le projet de réseau national de sécurité que le Gouvernement s’apprêterait à  signer avec l’entreprise chinoise ZTE ; – un accord de prêt que le Gouvernement envisagerait de signer avec Exim Bank de Chine pour l’achat de 600 camions au profit d’opérateurs économiques maliens ; – la vente d’une partie du patrimoine immobilier de l’Etat situé dans le centre de la ville de Bamako. En réponse, le Premier Ministre a indiqué à  ses interlocuteurs que : – dans tous les pays, le réaménagement du Gouvernement est une prérogative exclusive des autorités compétentes en la matière. Celui du 22 juin 2013 au Mali se fonde bien sûr sur cette règle et obéit en même temps à  des impératifs de cohésion interne au sein du Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget, d’efficacité dans l’action et de renforcement de la solidarité gouvernementale, toutes choses indispensables au bon déroulement de cette ultime phase de la transition ; – la bonne gouvernance est et demeurera une des préoccupations majeures du Gouvernement du Mali ; – le Mali est un Etat de droit et dans tout Etat de droit, le respect des procédures budgétaires est une obligation. Cette obligation demeurera et le Premier Ministre y veillera personnellement ; – le dossier relatif au réseau national de sécurité, à  la date du 22 juin 2013, était à  l’étude au niveau du Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget. Le Premier responsable de ce Département devait solliciter l’avis du FMI, avant de soumettre le dossier à  l’appréciation du Premier Ministre. A cette date, le Premier Ministre n’a pas encore reçu ledit dossier ; donc aucune décision n’a encore été prise ; – en ce qui concerne le prêt relatif à  l’achat de camions, que l’Etat malien, conformément à  sa politique de désengagement de certaines activités, adoptée à  la suite d’un accord conclu dans les années 1980 avec le FMI, ne saurait s’engager dans l’achat de véhicules de transport ; – le dossier concernant la vente d’une partie du patrimoine immobilier de l’Etat, qui devait faire l’objet d’une concertation entre le Ministère en charge des affaires foncières et le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget, ne lui a pas encore été transmis. Aucun projet de vente de ce patrimoine n’existe au niveau du Gouvernement. Le Premier Ministre a rappelé que le Gouvernement de Transition connaà®t sa mission et l’exécute dans l’intérêt du peuple malien. Il a dit comprendre les préoccupations des Partenaires Techniques et Financiers suite au changement à  la tête du Ministère des Finances. Toutefois, il les a assurés que le Gouvernement respectera tous ses engagements. C’’est donc avec une certaine surprise qu’il a pris connaissance du contenu d’un document non signé et non daté, intitulé « Note sur les raisons du changement du Gouvernement au Mali », largement diffusé sur les sites web, les réseaux sociaux et dans les journaux. Cette note, en plus des questions évoquées par la Délégation des PTF avec le Premier Ministre aborde les points ci-après : – l’achat de quelques 60 véhicules pour la Présidence et le Cabinet du Premier ministre; – un contrat d’un montant de 4,4 milliards de Francs CFA conclu avec la société chinoise CHECHEC pour réhabiliter le Palais Présidentiel à  Koulouba. s’agissant de l’achat des véhicules, cette opération a été réalisée par la procédure d’entente directe, conformément aux dispositions du code des marchés publics. l’acquisition desdits véhicules répond à  des priorités : les parcs automobiles de la Présidence de la République et du Cabinet du Premier Ministre ont été sérieusement affectés par les événements du 22 mars 2013. La Commission Dialogue et Réconciliation, créée dans le cadre du traitement du volet politique de la crise, devait être dotée urgemment, entre autres, en moyens de déplacement pour lui permettre d’accomplir sa mission. En ce qui concerne la réhabilitation du Palais Présidentiel à  Koulouba, le Gouvernement considère ce choix comme une dépense de souveraineté, même si, là  encore, aucune décision n’est prise à  ce jour. Le Gouvernement porte à  l’attention de l’opinion nationale et internationale que, suite à  la diffusion de cette note, le Ministre des Finances a reçu en audience, le mercredi 26 juin 2013 à  16 heures, le Représentant Résident du FMI à  la demande de ce dernier, en présence du Ministre de l’Economie et de l’Action Humanitaire. Les échanges, au cours de cette rencontre, ont porté sur le programme économique et financier conclu avec le FMI depuis le début de la crise de 2012, les perspectives à  court et moyen terme ainsi que sur la note interne du FMI qui s’est retrouvée dans la presse. Sur le programme économique et financier, le Représentant Résident du FMI a salué les efforts du Gouvernement pour la maitrise de la stabilité macroéconomique pendant la crise ; cette performance a été soutenue par un programme dit de facilité rapide de crédit pour un an. A travers ledit Programme deux décaissements ont été effectués à  ce jour. Aussi, le Représentant a annoncé la prochaine mission du FMI vers le mois de septembre 2013 pour effectuer les négociations sur la formulation d’un programme triennal. Enfin, il a rassuré le Gouvernement quant à  l’engagement du FMI d’apporter son soutien au cadre macroéconomique et aux réformes à  travers notamment la mise œuvre des missions d’assistance technique. s’agissant de la note, le Représentant Résident a précisé que C’’est une note à  usage interne. Il a dit regretter sa diffusion sur les sites internet et dans la presse et a présenté ses excuses au Ministre des Finances et à  travers lui, à  tout le Gouvernement. Le Ministre des Finances, tout en prenant acte de ces excuses, a assuré le Représentant Résident sur sa détermination et celle du Gouvernement à  exécuter le programme économique et financier, et aussi les engagements du Gouvernement contenus dans la Feuille de route pour la transition. Il a souligné que la politique budgétaire sera poursuivie avec un accent réaffirmé sur la qualité de la gouvernance économique et financière dans le but d’une bonne gestion des ressources publiques, singulièrement une maà®trise des dépenses. En conclusion, le représentant Résident du FMI s’est engagé à  rendre compte à  la Direction du FMI de ses échanges avec les deux Ministres. Le Gouvernement du Mali, tout en déplorant la situation créée par la diffusion de cette note, assure que cela ne détériorera pas ses relations avec le FMI, dont notre pays est membre. Il tient à  souligner que les relations entre le Mali et le FMI sont des relations d’Etat à  Organisation internationale. /. Bamako, le 28 juin 2013.

Réaménagement gouvernemental : ces révélations du FMI qui accablent Koulouba

Le réaménagement de l’attelage gouvernemental, intervenu le week-end dernier, a surpris plus d’un. Une note dite confidentielle du Fonds monétaire international(FMI) corrobore la thèse d’un acharnement sur l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiénan Coulibaly dont le seul tort a été d’être un empêcheur de financer en round. « Le changement de gouvernement qui a eu lieu le 22 Juin est ahurissant juste un mois avant les élections. Aucune raison officielle n’a été fournie. Il semble probable que la réorganisation a été conçue pour forcer le départ de Tienan Coulibaly du ministère des Finances, et en même temps d’affaiblir le ministère par la scission de l’économie à  part. Le ministre Coulibaly a résisté fortement à  un certain nombre de transactions financières pour lesquelles son accord était nécessaire », renseigne le document. Forte pression sur Tiénan Coulibaly Il fait état d’une forte pression sur l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiénan Coulibaly qui « a réussi jusqu’ici à  faire respecter la discipline stricte des dépenses de manière à  maintenir le budget dans le budget corrective 2013, ce qui constitue également la base pour le programme de facilité de crédit rapide convenu avec le FMI.» La nomination d’Abdoul Karim Konaté au ministère des Finances, vise à  laisser le chemin libre au gouvernement de faire des transactions financières douteuses avant la fin de la transition. A cet effet le document livre des révélations croustillantes. Ainsi selon cette note « Le gouvernement, en particulier le ministre du logement, veut vendre rapidement l’immobilier d’Etat dans le centre de Bamako. Ce sont des bâtiments qui ont été libérés après que le gouvernement a déménagé à  la cité administrative et ailleurs dans le quartier ACI 2000. Tiénan a résisté à  cette transaction comme étant en dehors du mandat du gouvernement intérimaire. » « 60 véhicules pour un montant de 2,2 milliards de FCFA » Au sujet de l’achat de 60 véhicules au compte de la Présidence et la Primature pour un montant de 2,2 milliards de FCFA à  la société CFAO, la note indique que Tiénan Coulibaly « avait résisté à  cet achat en le qualifiant de frivole en si peu de temps avant la fin de ce gouvernement et de ne pas être en conformité avec les priorités nationales ». Et le document de poursuivre : « un autre accord de prêt doit être signé avec la banque chinoise Exim, pour 40 milliards de francs CFA (80 millions de dollars US) pour la livraison de 600 camions fabriqués en Chine pour profiter à  l’économie malienne. Le MEFB avait résisté car il n’est pas clair que les opérateurs économiques recevront les camions, ni dans quelles conditions ces opérateurs seraient remboursés le gouvernement ». Concernant un accord de prêt que le gouvernement malien veut signer avec une banque chinoise pour le financement d’un projet de réseau national de sécurité qui sera exécuté par l’entreprise chinoise ZTE, le désormais ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, informe le document, a résisté à  la signature car « le projet est techniquement superflu. Toutes ses caractéristiques de sécurité sont incluses dans un projet de fibre optique chinoise déjà  en cours d’exécution ».