Nouvelle route de la soie : Des préalables nécessaires

Présenté comme  mutuellement avantageux et caractérisé par un esprit  «  gagnant-gagnant »,  le projet de « la nouvelle route de la soie » (NRS) veut être un concept du développement global du monde. Ce projet gigantesque qui prévoit la construction de routes maritimes et ferroviaires, concerne environ 70 pays. Au Mali, où les acteurs attendent les « retombées », le partenaire chinois rappelle qu’il ne se réalisera qu’avec un engagement  venu de l’intérieur.

«  En 6 ans, grâce à la nouvelle route de la soie, le commerce entre la Chine et les pays “riverains” s’élève déjà à 6 000 milliards de dollars, l’investissement chinois dans ces pays à 80 milliards de dollars, 300 000 emplois crées et 2 milliards de dollars d’impôt et de taxe que les pays “riverains” perçoivent », expliquait l’ambassadeur de la République de Chine, lors d’une conférence débats avec  les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) et plusieurs autres acteurs, le 21 mai 2019.

Une vision à long terme Mais cette nouvelle route de la soie ne représentera une nouvelle opportunité pour le Mali que grâce à des investissements importants, basés sur une vision à long terme, élaboré de l’intérieur, insistent les initiateurs de la NRS. Préalable indispensable à « tout développement économique », la « sécurité et la stabilité », semblent être les premiers obstacles redoutés par le partenaire chinois pour la « la participation » du Mali à la NRS.

Vantant les opportunités d’investissement dans différents domaines d’activités, les autorités maliennes ont réitéré leur « adhésion » à ce programme de nouvelle route de la soie. Des ressources et un potentiel certain, cependant très peu valorisés, l’industrie et le commerce qui restent les « deux ailes pouvant faire décoller le pays », souffrent d’une absence de transformation et sont tributaires des importations massives de produits manufacturés très coûteux pour le pays. Même si le Mali compte sur la Chine pour la reconstruction de son tissu industriel, à travers « un transfert de technologie et de savoir-faire », ce pays espère que la « mauvaise gestion » qui a coûté la vie aux premières unités de l’industrie nationale que la Chine avait aidé à bâtir, sera un mauvais souvenir.

Aussi les « investissements colossaux » que nécessitent les infrastructures de transport notamment, ne seront possibles que dans le cadre d’une réflexion qui respectera l’une des règles de NRS, celle d’une « économie de marché » qui fonctionne dans la durée et où « chacun trouve son compte », précisent les autorités chinoises.