Mariéme Jamme, tête pensante des nouvelles technologies en Afrique

Elle avait été classée en 2012 par le magazine Forbes parmi les 20 jeunes femmes les plus influentes d’Afrique. Née au Sénégal, diplômée en France et installée à  Londres, Mariéme Jamme, à  39 ans, a déjà  une longue carrière derrière elle. Issue d’une famille aisée, elle aurait pu se contenter du confort de la vie à  Dakar. Mais elle part étudier en France et multiplie les petits boulots pour financer, en toute indépendance, son Master de marketing et communication. Une agence d’intérim, à  Paris, jette son CV à  la poubelle et lui conseille de faire… des ménages ! Elle décide alors d’améliorer son anglais à  Londres, o๠elle trouve « le climat beaucoup moins raciste qu’en France ». Elle poursuit ses études avec un MBA à  l’Université du Surrey. Embauchée sans difficulté par la Citibank puis par JP Morgan et Lloyds, elle devient manager chez les fabricants de logiciels Oracle et Microsoft. Elle prend la nationalité britannique et fonde à  la naissance de son premier enfant la société Spot One Global Solutions. Sa vocation : aider des fabricants de logiciels à  s’implanter en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Son bureau de consultants compte aujourd’hui 16 salariés, mais elle veut voir plus large et plus loin. Penser l’avenir de l’Afrique Les nouvelles technologies, elle en est convaincue, changent radicalement la donne en Afrique. « Avec le téléphone portable, explique-t-elle, on peut savoir o๠se trouve le bureau de vote le plus proche, organiser le travail dans les champs, anticiper sur la météo ». Pour discuter des impacts concrets des réseaux sociaux et d’Internet avec des experts et des entrepreneurs, elle fonde un think tank dénommé « iConscience ». Elle lance par ailleurs en 2008 une plateforme globale, Africa Gathering (Rassemblement Afrique), pour échanger sur le développement avec des gens qui partagent son point de vue, à  la fois positif et critique. Son approche reste résolument pragmatique : « En Afrique, nous n’avons pas l’écosystème pour créer des entreprises, écrit-elle. Le manque de financements constitue un problème quasi-insurmontable. D’autant plus que les entrepreneurs ont besoin d’être encadrés de façon très suivie. Il est urgent d’équiper les jeunes Africains avec les outils qui leur permettent de créer de la richesse à  partir de leurs idées ». Plus que l’argent : le savoir et la stratégie Mariéme Jamme fait partie des entrepreneurs sociaux qui instaurent en 2010 le prix annuel Apps4Africa (A4A), soutenu par le Département d’Etat américain, pour récompenser jusqu’à  hauteur de 10 000 dollars les concepteurs de logiciels et applications dédiés à  l’essor du continent. Ce qui ne l’empêche pas de questionner l’utilité de ces prix, dans les colonnes du journal britannique The Guardian: « Les compétitions, écrit-elle, pourraient offrir beaucoup plus que de l’argent – du savoir et des guides stratégiques ». Elle s’inquiète de voir émerger quelques « poches » d’excellence dans une industrie des nouvelles technologies qui reste plombée par son contexte en Afrique. A commencer par un problème d’accès à  l’éducation. Elle se décrit comme une « activiste » et veut créer des réseaux de solidarité et d’échange qui dépassent les frontières. Non sans courage, elle place la question de l’éthique au C’œur de son discours. Son site Internet recommande ainsi de « rester calme et se souvenir de Nelson Mandela ». Rien ne peut arrêter cette femme brillante, qui a une nouvelle idée à  la minute. Elle participe ainsi au projet WeForest, qui vise à  reboiser 20 000 km2 de terres sur la planète pour lutter contre la malnutrition et le réchauffement climatique. Elle a lancé le Jjiguene (« femme » en wolof) Tech Hub, un réseau qui aide les jeunes Sénégalaises à  étudier les sciences, la technologie, l’ingénierie et les maths. Elle a rejoint en 2013 l’équipe de Microsoft dénommée 4Afrika, en tant que conseillère sur les projets de soutien à  la création de start-up par de jeunes africains. Son parcours fait déjà  d’elle un role model. Un exemple positif à  suivre…

Jean Marie Sangaré à la communication et aux nouvelles technologies

Le nouveau ministre de la communication Jean Marie Sangaré est un ingénieur en genie electrique. Il est l’un des 34 membres du Gouvernement Oumar Tatam Ly. Il va cumuler désormais la communication avec le secteur des nouvelles technologies de l’information. Le ministre Jean Marie Sangaré est né le 31 mars 1965 à  Bamako, capitale malienne. Il effectue ses études primaires à  l’école Mamadou Konaté de Bamako, puis des études secondaires en Côte d’ivoire. Ensuite, il fréquente l’école normale supérieure de technologie et l’université de Québec o๠il obtint un diplôme d’ingénieur en génie électrique. Depuis 1992 à  2007, il sert à  EDM SA l’Energie du Mali en devenant responsable de l’Exploitation et de la Maintenance des Réseaux de Distribution de la ville de Bamako, entre autres postes. Puis en 2007, il assure la gestion du projet de construction de la centrale Thermique de 56 Méga Watts implantée à  Sirakoro. Membre fondateur du parti la CAP (Convergence d’Actions pour le Peuple), il soutient le candidat Ibrahim Boubacar Keita et participe à  sa victoire lors de l’élection présidentielle de 2013. Le ministre Jean Marie Sangaré remplace Manga Dembélé et Bréhima Tolo aux nouvelles technologies.

L' »Eye-Phone », outil prometteur de diagnostic oculaire dans les pays pauvres

Quand en 1990, alors bambin de trois ans, Simon Kamau s’est crevé un oeil en jouant avec un objet pointu, sa famille d’une région rurale de la Vallée du Rift au Kenya, n’avait pas les moyens de payer les 80 km de trajet jusqu’au premier spécialiste à  Nairobi. Vingt-trois ans plus tard, une technologie prometteuse devrait permettre à  des médecins éloignés de plusieurs milliers de kilomètres de venir en aide aux patients souffrant d’affections oculaires et trop éloignés ou trop pauvres pour consulter un ophtalmologiste. « Le Kenya était un lieu de test évident », explique à  l’AFP le chef du projet, le Dr Andrew Bastawrous. « Dans ce pays de plus de 40 millions d’habitants, il n’y a que 86 ophtalmologistes, dont 43 exercent à  Nairobi ». La technologie, en cours d’élaboration depuis cinq ans et désormais dans sa phase finale, utilise un smartphone doté d’un objectif additionnel qui scanne la rétine et d’un logiciel qui enregistre les données. Chaque « Eye-phone », comme aime l’appeler le Dr Bastawrous en référence au téléphone-star d’Apple, ne coûte que quelques centaines d’euros et peut, dit-il, assurer des examens nécessitant habituellement des appareils professionnels valant plusieurs dizaines de milliers d’euros et pesant plus de cent kilos. Au cours de l’étude menée par les médecins du projet dans la région de Nakuru, 5.000 patients ont été examinés, à  la fois avec l' »Eye-phone » et avec un appareil professionnel afin de comparer les résultats. Selon le Dr Bastawrous, l’invention s’est avérée fonctionner et a permis de détecter diverses pathologies telles que le glaucome, la cataracte, la myopie ou l’hypermétropie. Le médecin espère que cette technologie révolutionnera un jour l’accès au traitement de millions d’Africains à  faible revenu qui souffrent de maladie ophtalmologique ou de cécité. Un enjeu important, 80% des cas de cécité étant évitables ou curables au Kenya, selon lui. Après l’examen, les données sont envoyées en ligne à  une équipe de spécialistes qui peuvent en tirer un diagnostic et conseiller un traitement, allant des collyres et lunettes de vue aux opérations chirurgicales complexes menées une fois par quinzaine à  l’hôpital de Nakuru, à  environ 150 km au nord-ouest de Nairobi. Jusqu’ici 200 patients de l’étude ont bénéficié d’une chirurgie ayant permis de corriger diverses affections de l’oeil. Simon Kamau, aujourd’hui âgé de 26 ans et borgne, fait partie de ceux attendant d’être opéré. Les médecins estiment improbable que son oeil abà®mé recouvre sa pleine vision en raison de l’ancienneté de la blessure, mais ils disent pouvoir mettre un terme à  la douleur incessante qui mine le jeune homme et au gonflement de son oeil sain, dû aux efforts de celui-ci pour compenser l’oeil aveugle. « Je peux difficilement accomplir un travail manuel à  la ferme. Dès que le soleil brille, mon oeil coule et je ressens une vive douleur », explique Simon Kamau, qui vit avec six membres de sa famille dans une petite ferme près de Naivasha, à  une centaine de km au nord-ouest de Nairobi. Mary Wambui, 50 ans, souffre de problèmes oculaires depuis 36 ans mais a abandonné l’idée de se soigner, car les traitements existants sont totalement hors de ses moyens. A la place, elle fait comme elle peut, par exemple en appliquant un linge humide sur ses yeux quand la douleur se fait insupportable. « J’ai été traitée à  (…) l’hôpital, mais les consultations de suivi étaient trop chères. Je devais payer le ticket de bus, puis patienter toute la journée dans la salle d’attente et rentrer sans avoir vu un médecin », raconte-t-elle. Elle a accueilli le projet du Dr Bastawrous comme une bénédiction, car désormais le personnel médical se rend à  son domicile, « avec leur matériel dans le creux de la main ».

Salimata Togora, écrivaine de son temps…

17 nouvelles publiées à  ce jour et deux pièces de théâtres, l’aventure littéraire est prometteuse pour l’écrivaine de 31 ans. Elle vient de mettre dans les librairies son nouveau livre intitulé «Â Deny et Denistar » suivi de «Â Un 31 décembre », publié chez les éditions «Â La Sahélienne » en collaboration avec «Â l’Harmattan ». Un bouquin de 36 pages qui donne du plaisir à  lire. l’auteur s’exprime dans une simplicité d’expression accessible par tous, et la thématique est un sujet de jeune génération. « Deny et Denistar » est une pièce écrite pendant le Chantier panafricain d’écriture dramatique des femmes (« Femmes en scènes », édition 2009-2011). Elle oppose Deny, une jeune femme rangée de 28 ans, vivant encore chez ses parents o๠elle doit subir sa mère. Sentimentale et rêveuse, elle est véritablement amoureuse de Bouba. Elle subit les exigences de l’éducation de la société traditionnelle africaine. Mais au finish, l’objectif recherché ne sera pas atteint. Deny est tout le contraire de Dénistar. Une prostituée enceinte de 29 ans, en fin de carrière, elle vit dans la rue, o๠elle peine à  trouver des clients. Désabusée, elle aime lire les verts du poète Léon Gontran Damas. « Deny et Dénistar », C’’est véritablement le choc des modes d’éducation, une confrontation de deux réalités (modernisme et tradition) dont l’auteure se sert pour poser la problématique et invite à  la réflexion. « l’exemple dans les cas est nuisible dans l’excès » nous explique-t-elle. « Un 31 décembre » est tout aussi un récit époustouflant que le premier. Il revêt l’histoire d’un vieil homme sur les traces de son fils. Une vendeuse de beignets à  la recherche d’un amour passé, un homme silencieux. Leurs destins se croisent cette nuit du 31 décembre. La suite ? Le livre nous en dit plus. Un ouvrage d’exception à  lire absolument. Fruit de l’inspiration fertile de cette jeune auteure, ce livre a un contenu facile d’accès pour tous les niveaux d’instruction. Du talent à  faire parler Salimata Togora a choisi un des genres littéraires les plus pointus : la nouvelle et la pièce de théâtre. La première est une synthèse claire et précise des idées, une sorte de récit hyper condensé qui exige une certaine qualité de son auteur. Le second, on n’en a pas vraiment beaucoup au Mali, et tout explique sa complexité. Mais l’aventure est osée pour Salimata Togora. Lorsqu’on demande à  cette mathématicienne comment elle est arrivée dans la littéraire ? l’histoire est passionnante. Car tout a commencé très tôt depuis les petites classes, o๠sa grand-mère aimait lui raconter des histoires. « La nouvelle s’est imposée en moi depuis temps. Le genre n’a séduit, car il permet d’aller à  l’essentiel, il capte l’attention du lecteur car il faut que l’histoire touche. C’’est vraiment le genre littéraire qui colle avec la réalité malienne, au moment o๠les gens lisent de moins en moins », nous explique la jeune écrivaine. Ce qui fera dire aux critiques littéraires que Salimata Togora est le témoignage de la ténacité dans l’apprentissage. Auteure de plusieurs nouvelles publiées dans les journaux « l’Essor » et « Le Challenger », Salimata a été lauréate du Prix du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille à  la rentrée littéraire 2010 à  Bamako. Avec ses 17 nouvelles publiées à  ce jour et 2 pièces théâtres, son nouveau livre promet un succès d’audience. Pour les critiques littéraires, « C’’est une écrivaine de son temps ».

Internet en Afrique : Vous avez dit noms de domaine ?

La maà®trise des techniques avancées de gestion de noms de domaines de premiers niveaux constitue l’une des conditions sine qua non de la promotion de technologies de l’information en Afrique et particulièrement dans notre pays. Le plaidoyer est mené par le directeur de la communication de l’Organisation panafricaine des noms de domaines de premier niveau (AFTLD), Alioune B. Traoré. C’était à  l’ouverture de l’atelier régional de formation sur la gestion des noms de domaines africains qui se tient depuis hier à  l’Agence de gestion des technologies de l’information et de la communication (AGETIC). Le thème retenu est : « améliorer la gestion d’Internet en Afrique ». La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies, Cheick Oumar Maà¯ga. Elle s’est déroulée en présence du directeur général adjoint de l’AGETIC, Mohamed Hady Diallo, du représentant de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Emmanuel Adjovi, des représentants des partenaires techniques et financiers et nombre de personnalités. Plus d’une cinquantaine de responsables en charge de la gestion des noms de domaines de premier niveau venant de différents pays africains prennent part à  la rencontre. L’objectif de celle-ci est d’améliorer le fonctionnement et la gestion des noms de domaines de premiers niveaux représentant les pays en matière d’Internet dans le monde. Durant cinq jours, les participants vont examiner tous les paramètres touchant à  la gestion des noms de domaines. Les débats porteront, entre autres, sur la définition des noms de domaines, leur fonctionnement et leur mise en oeuvre. Les noms de domaines constituent un groupe de mots formant un identifiant de domaine d’Internet, explique le directeur de la communication de l’AFTLD. Selon Alioune B. Traoré, un domaine est un ensemble d’ordinateurs reliés à  Internet et possédant une caractéristique commune. « Cette rencontre est une opportunité pour les uns et les autres de comprendre ces termes relatifs à  l’Internet. La maà®trise des noms de domaines permet de mieux identifier, mais aussi et surtout de mieux maà®triser un identifiant de tel ou tel pays. Vous savez il est plus facile de retenir un site du genre « www.aftld.org » que les nombreux chiffres codifiant qui l’accompagnent », a-t-il constaté, ajoutant qu’un nom de domaine n’est autre qu’un masque sur une adresse sur la toile. Promotion des nouvelles technologies Le directeur général adjoint de l’AGETIC, Mohamed Hady Diallo, et le secrétaire général du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies, Cheick Oumar Maà¯ga, ont tour à  tour souligné l’importance d’une rencontre qui servira de point de départ pour une meilleure maà®trise de l’utilisation des noms de domaines, aussi bien en Afrique que dans notre pays. Cheick Oumar Maà¯ga a salué l’engouement suscité chez les politiques par la promotion et de développement de l’informatique et de l’Internet. Cette prise de conscience a connu une cristallisation à  travers l’organisation par les Nations unies, de 2002 à  2005, des deux phases du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). Ce contexte international favorise et stimule des réflexions régionales et nationales, conduisant à  la mise sur pied d’instruments politiques et juridiques régissant la société à  l’ère des technologies numériques de communication, a noté Cheick Oumar Maà¯ga. Enumérant les avantages du nom de domaine il a cité : la facilitation du commerce électronique ; la e-gouvernance ; l’amélioration de la gestion de la cyber-sécurité ; le développement des capacités humaines et techniques. Il favorise également les politiques nationales efficaces et un cadre juridique, a-t-il ajouté. Malgré ces atouts, l’Afrique peine à  s’arrimer au train de l’évolution technologique. Selon le classement mondial des registres des noms de domaines, au premier trimestre de l’année en cours en termes de domaines enregistrés, aucun pays africain ne figure dans le top 10. La situation n’est guère meilleure dans notre pays o๠il n’y a jusqu’ici que 400 noms de domaines enregistrés à  la racine depuis la mise en activité de l’identifiant ccTLD (le fameux « .ml ») en septembre 1993 par le Centre national de recherche scientifique et technique (CNRST) et l’IRD. « Ce qui met encore une fois en exergue la fracture numérique entre le Nord et le Sud », a déploré Cheik Oumar Maà¯ga. La promotion et l’appropriation des TIC constituent une des priorités du gouvernement pour lutter contre la pauvreté et accélérer le développement social et culturel, a confirmé le secrétaire général du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies.