Mali : le numérique pour pallier aux malversations financières

La fondation allemande Friedrich-Naumann en partenariat avec l’opérateur téléphonique Orange Mali, a organisé ce jeudi 17 juin 2021 à Bamako, une conférence-débat à l’hôtel de l’Amitié sur le digital présenté comme un moyen de lutte contre la corruption et la délinquance financière.

Pour sa première sortie officielle, le Ministre de la refondation de l’Etat et chargé des relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maiga a opté pour la conférence-débat sur le numérique dont le thème « le numérique comme outil participatif de gouvernance » ne l’a pas laissé indifférent. « Cette rencontre me sied à merveille comme première sortie car le numérique est un outil essentiel pour la bonne gouvernance, il est innovant et rénovateur. Il peut résoudre beaucoup de problèmes auxquels est confronté notre pays, notamment la lenteur de traitement des documents administratifs, la corruption et la délinquance financière ». Cet évènement qui a regroupé en plus du Ministre, les représentants du Premier Ministre et ceux de l’Ambassadeur d’Allemagne au Mali ainsi que divers délégués de partis politiques vise à « créer un cadre de réflexion, d’innovation et d’invention de plateformes numériques efficaces, adaptées et consensuelles pour promouvoir la gestion dans la transparence des services de dépenses et de recettes, afin qu’à travers ces plateformes le numérique soit un vecteur essentiel de la croissance économique, de la productivité et de la compétitive au Mali », justifie le Directeur régional Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, Dr Jo Holden.

La corruption que cherche à endiguer les conférenciers est « une gangrène qui mine le développement de notre pays », s’exclame Me Alifa Habib Koné. Pour cet avocat-fiscaliste, le numérique est un outil efficace pour lutter contre ce « cancer ». « Si vous postulez pour un marché par exemple et que cela se fait par le numérique, qui allez-vous corrompre pour l’avoir ? la machine ? », ironise-t-il.

Pour autant le numérique peut-il vraiment mettre fin à la corruption ? « Pas sûr», rétorque Me Alifa. Pour lui, on doit « effectuer un travail sur l’homme », en l’occurrence sa citoyenneté. « Car après tout, c’est lui qui dirige la machine », conclut-il.

 Aly Asmane Ascofaré (Stagiaire)

Mali-eWaati : Allier sécurité et performances

Dans plusieurs  entreprises, l’activité des travailleurs est suivie grâce à un pointage manuel ou à des badges. Des systèmes qui ne garantissent pas une totale transparence et constituent une tâche fastidieuse au moment du décompte. Pour y remédier, eWaati a développé des solutions qui permettent à la fois de faciliter ces décomptes et de contribuer à la lutte contre la Covid-19.

Si le boîtier de quelques grammes conçu pour reconnaître les empreintes digitales n’est pas une première, il a fallu innover pour relever le défi de la protection des données à caractère personnel. Rapidement conçu par l’équipe dirigée par Fousseyni Dembélé, ce boîtier, imprimé en 3D au Fablab de Donilab, assure la sécurité et la protection des données à caractère biométrique grâce à un code personnel qui empêche l’enregistrement de l’image de l’empreinte.

Mais ce boîtier, qui peut enrôler jusqu’à 300 personnes, ne suffisait pas pour rassurer les utilisateurs en cette période de pandémie. eWaati a donc développé 2 autres modèles. Dotés de la reconnaissance faciale, ils sont sur un bureau pour le premier et l’autre, à taille humaine, peut servir aussi lors d’événements. Il a d’ailleurs déjà été expérimenté lors de 2 évènements grand public à la satisfaction des utilisateurs.

Conquérir le marché

Ce dispositif, qui consiste à scanner le visage, constitue à la fois « un garde-fou et un gage de sécurité », explique le responsable de l’entreprise, M. Fousseyni Dembélé.

Avec un mode qui peut être adapté à des personnes qui ne « sont pas dans le système », il permet à celles qui remplissent les conditions de respect des mesures préventives contre la Covid-19, le port du masque et la prise de température, d’être admises sur un site donné.

Créée en  juin 2020, eWaati ambitionne « d’ici quelque mois devenir indispensable aux entreprises, pour augmenter leur productivité et bénéficier d’un espace sécurisé de travail », explique son promoteur.

Ingénieur en web et ingénierie de connaissance, le diplômé de 26 ans et son équipe viennent de signer un contrat de distribution pour assurer une large diffusion de leurs créations.

Fatoumata Maguiraga

 

Numérique : L’université virtuelle du Mali et la cryptomonnaie Xaalisi lancées

L’université virtuelle du Mali, UPP Kingui et la cryptomonnaie Xaalisi ont été officiellement lancées hier jeudi 7 novembre 2019 à Bamako lors d’un diner à l’Azalai Hôtel, en présence de plusieurs hautes personnalités maliennes et étrangères.

Le lancement a été acté par une signature de convention entre le président de  l’Université virtuelle du Mali, Amadou Diawara et la représentante de l’Université virtuelle du Sénégal, N’deye Massata N’diaye et le  Directeur Général de l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire, Pr. Tiémonan Koné.

« Nous voulons aider la jeunesse malienne mais aussi participer à créer de nouvelles ressources pour nos entreprises. Pour cela, il va falloir d’abord  former et après recruter. C’est pourquoi nous allons commencer par l’enseignement »,   a expliqué Amadou Diawara.

L’université virtuelle  UPP Kingui veut offrir à des milliers de jeunes au Mali et en Afrique l’accès à un enseignement supérieur de qualité. 

De plus, les étudiants déjà inscrits dans une université physique auront la  chance de s’inscrire sur la plateforme UPP Kingui afin de bénéficier des programmes internationaux, pareil pour  les professionnels dans leurs secteurs d’activité, qui pourront obtenir des certifications agréées reconnues partout dans le monde.

« C’est quelque chose de très important pour la jeunesse malienne. Faire tomber les distances, rendre les choses accessibles et aller au-delà de l’offre que pourrait offrir les acteurs locaux reste une initiative salutaire », a souligné le représentant de l’Université virtuelle de Tunisie.

L’UVM-UPP Kingui s’inscrit dans le cadre de la politique RSE du groupe Famib et sera accessible aux personnes en situation de handicap, aux femmes au foyer souhaitant reprendre leurs études, aux jeunes salariés souhaitant évoluer au sein de son parcours professionnel, aux personnes en zone de conflits et aux entrepreneurs souhaitant faire évoluer leur entreprise.

Xaalisi, le numérique de la nouvelle génération

Xaalisi, la cryptomonnaie mise au point par le groupe Famib est basée sur un système de transferts et de vérification de transactions reposant sur un réseau de pair à pair sans aucune autorité centrale. 

Les transactions en Xaalisi sont sécurisées par une cryptographie de niveau « militaire ». « Personne ne peut vous facturer d’argent ou effectuer un paiement en votre nom. Tant que vous prenez les mesures nécessaires pour protéger votre portefeuille, Xaalisi peut vous donner le contrôle de votre argent et un niveau élevé de protection contre de nombreux types de fraudes ».

Cette cryptomonnaie innovante a pour principal  objectif de faciliter les échanges et donner toutes les chances à la réussite de l’inclusion financière aussi bien en milieu urbain que rural au Mali et en Afrique.

  Germain KENOUVI

 

APPEL Mali porté sur les fonts baptismaux

La cérémonie de lancement de cette association a été présidée par M. Gamer Dicko, représentant du ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication. Etaient aussi présents le président de la maison de la presse, M. Dramane Koné, Mme Clarisse N’Tjikan, chargée à  la communication de l’UNESCO-Mali. C’’était aussi en présence du représentant de l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali. Selon la présidente de «Appel-Mali», cette association a pour principal but de répondre aux nombreux défis que connait ce secteur. Il s’agit notamment, a cité Mme Keita Mame Diarra Diop, du besoin en formation des journalistes à  l’écriture Web; la prise en compte du statut de la presse en ligne dans les textes régissant le secteur des médias. Et, toujours selon la présidente de «Appel-Mali» parlant des défis de l’association, il s’agit surtout de favoriser l’accès à  l’aide à  la presse pour soutenir les entreprises de presse numérique estimées à  plus d’une cinquantaine au Mali. « Des démarches sont déjà  en cours pour intégrer les médias en ligne dans le quota des médias. La Maison de la presse mettra tout en œuvre pour que vous ayez une place certaine parmi nous». C’’est en ces termes que le président de la Maison de la presse s’est réjoui de la création de cette association. Dramane A. Koné a également salué les responsables des médias en ligne pour le rôle qu’ils jouent désormais dans la diffusion de l’information au Mali. Même message de satisfaction de la part de M. Gaber Dicko. Le représentant du ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication a reconnu et félicité le rôle aujourd’hui joué par la presse numérique au Mali. Pour sa part la représentante de l’UNESCO notre consoeur Clarisse N’Tjkam, declare que le Chef du bureau de I’UNESCO lui a chargé de dire à  l’APPEL Mali qu’il se réjouit de la demande de collaboration qui est d’une importance absolue, car l’UNESCO reconnaà®t l’énorme contribution que l’Internet peut apporter au développement. «Â l’UNESCO s’efforce de susciter un débat sur tout un ensemble de questions liées à  la liberté de l’Internet aux niveaux mondial, régional et national. Elle prend la responsabilité d’examiner le cadre juridique et réglementaire en pleine évolution de l’Internet et formule à  l’intention des à‰tats membres des recommandations de fond visant à  instaurer un environnement favorable à  la liberté d’expression sur la toile » exprime –t-elle. L’APPEL est dirigé par un bureau de 9 membres.

« Mali Numérique 2020 » : l’avant-dernière étape du challenge

Après avoir planché pendant quatre mois sur la Politique nationale des technologies de l’information et de la communication, et s’être s’inspiré des meilleures pratiques existantes en Afrique et dans le monde, le groupe d’experts mandaté par le ministère de l’économie numérique de l’information et de la communication (MENIC), soumet ses propositions à  l’Atelier national de validation qui se tient ce jeudi et vendredi au CICB. Il a été demandé aux experts de définir les axes stratégiques du développement durable de l’économie numérique à  l’horizon 2020. l’ouverture des travaux a été présidée par le Premier ministre Moussa Mara, qui avait à  ses côtés, le ministre de la communication Mahamadou Camara et les représentants de la Banque mondiale et du PNUD au Mali. Au cours de cet atelier participatif, les intervenants vont élaborer un plan d’actions, évaluer et définir les valeurs des indicateurs à  atteindre d’ici 2020. Faire du Mali un Hub technologique en Afrique de l’Ouest Mali Numérique 2020 a été construit autour d’une vision et des ambitions claires pour positionner le Mali comme un des Hub technologiques en Afrique de l’Ouest. Il s’agira de faire du numérique, un vecteur du développement humain durable, une source de productivité et de valeur ajoutée pour les autres secteurs économiques et pour l’Administration Publique, etc. En s’appuyant sur le numérique, le Mali veut atteindre les objectifs du millénaire pour le développement à  l’horizon 2020. Pour le MENIC, ce rêve est possible parce que le Mali regorge de talents, d’expertise. Il y aussi un engagement fort du secteur privé et une réelle volonté politique a affirmé M. Camara. Il a insisté sur le suivi de la stratégie dans la durée. Le plus dur, selon lui est l’exécution et la recherche de financement pour l’accompagner. Le Premier ministre a, pour sa part, rassuré le ministre que la stratégie sera mise en œuvre. Elle aura un impact en termes de gouvernance et de progrès pour les Maliens, a-t-il souligné. l’e-gouvernement doit être une nécessité, et l’on doit doter les administrations centrales de moyens de communication, (vidéo conférence, etc.) a ajouté le Chef du gouvernement. Le projet final qui sortira de cet atelier, sera soumis au gouvernement pour adoption. Des projets TIC innovants A l’issue des différentes communications, des projets dans le domaine des technologies ont été présentés au public. Le concepteur de YUV Smart, Aliou Yattassaye a présenté le prototype de la tablette qu’il est en train de développer. Dans le domaine du mobile banking, Ibrahima Kanté a expliqué le fonctionnement de LEMONWAY. Grâce à  ce service, les clients ont la possibilité de faire des opérations (dépôts et retraits d’argent) à  partir de leur téléphone portable quel que soit l’opérateur télécom. Son utilisation nécessite l’ouverture d’un compte dans une agence de la Banque internationale pour le Mali (BIM) ou chez des distributeurs agrées Lemonway. L’on peut payer directement avec le téléphone chez ceux qui disposent du terminal Lemonway comme à  la la pharmacie ou au restaurant par exemple. Basé sur le concept du marketing relationnel, Lemonway ambitionne de créer 100.000 emplois au Mali. Pour le moment 100 emplois sont créés indique M. Kanté. Une autre innovation, c’est celle de Mamadou Sidibé. « Lenali » selon son concepteur est une sorte de Viber à  la malienne et développée pour tout type de mobile. Il veut connecter les Maliens et amis du Mali partout o๠ils se trouvent. Dans la catégorie Projet senior, Mamadou Diallo a parlé de son ordinateur « Limmorgal » (calculateur, en langue peulh). Il est doté du logiciel libre « Ubuntu », d’une carte flash qui sert de disque dur, d’un clavier et d’une souris. Selon M. Diallo, la machine a été conçue avec du matériel simple et relativement bon marché. Un boitier installé à  l’arrière de l’écran contient tous les accessoires et terminaux de commande. Il peut fonctionner à  l’énergie solaire grâce à  sa faible consommation.

La TNT, mode d’emploi

La TNT, qu’est-ce que C’’est ? La TNT s’inscrit dans le cadre de la télévision du futur et va remplacer à  terme la télévision habituelle telle que nous la connaissons. C’est simplement la conversion d’images et de sons analogiques en données informatiques, un peu comme le passage du disque vinyle en CD ou DVD. C’est en général une meilleure qualité d’image et de son. Cela permet de compresser les fichiers selon différentes normes (Mpeg2 / Mpeg4) et donc de permettre, le transport de plus de données sur le même canal. C’est ainsi que la télévision HD (haute définition) est aujourd’hui possible ou bien encore la diffusion de plusieurs dizaines de chaà®nes quand l’hertzien ne permettait que l’accès à  8 chaà®nes. Depuis quelques années, le C’ble, le satellite permettait la transmission de ces fichiers numériques. La TNT permet la réception du même contenu par l’antenne sur le toit. Pourquoi on doit s’y mettre ? L’objectif est de fournir une image de bien meilleure qualité, en haute définition, et un accès à  plus de chaà®nes. En effet, plusieurs dizaines de chaà®nes sont disponibles aujourd’hui gratuitement sur la TNT. Un avantage pour les usagers qui en bénéficieront, en plus de leurs chaà®nes habituelles. Faudra-t-il changer de télé ? Non, pas forcément. Si votre téléviseur est relativement récent, (ultérieur à  2008, ndlr), il dispose déjà  d’un démodulateur intégré qui vous permet de recevoir directement les chaà®nes de la TNT, sans vous occuper de rien. Dans ce cas il vous suffira de zapper ! Si vous n’avez pas d’écran plat alors c’est certain que vous ne disposez pas directement de la TNT. Il vous faudra alors investir dans un démodulateur (décodeur) TNT ou TNT HD. Vous pouvez également recevoir les chaà®nes de la TNT par votre abonnement au satellite ou à  Internet. Jusqu’à  quand peut-on attendre avant de faire la transition ? Le passage de la radiodiffusion analogique à  la radiodiffusion numérique a été décidé lors de la Conférence régionale des radiocommunications tenue en 2006 à  Genève en Suisse (CRR06) par les pays membres de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Le Mali n’est donc pas le seul pays concerné et dans la plupart des pays occidentaux, le processus est terminé depuis quelques mois, voire années. Pour les retardataires, la date butoir de la transition est impérativement fixée au 17 juin 2015. Plus que quelques mois donc pour adapter votre installation. Privilégier un poste téléviseur nouvelle génération si vous décidez d’en acquérir un nouveau. Au Mali, l’interdiction de la vente des téléviseurs analogiques entre d’ailleurs en vigueur le 1er octobre prochain.

 » Transform Africa » à Kigali : combler la fracture numérique sur le contient

l’ouverture de ce grand forum mondial sur les technologies de l’information et de la communication a donné lieu hier à  une cérémonie imposante présidée par notre compatriote le Dr. Hamadoun Touré, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), au Serena hôtel de Kigali. La conférence vise justement à  donner aux participants une opportunité idéale pour définir un nouvel agenda pour l’Afrique afin de mieux appréhender les défis du développement à  travers l’utilisation et l’adoption des services à  large diffusion des connexions. Lors de l’ouverture officielle de ce sommet qui regroupe plus d’un millier de participants, les différents intervenants ont unanimement insisté sur la nécessité d’utiliser les TIC au service du enveloppement, notamment par la mise en place de puissantes bandes passantes. Le secrétaire général de l’UIT, le malien Hamadoun Touré, a rappelé à  ce sujet qu’en 2007, cet organisme avait nourri l’ambition de connecter toute l’Afrique. Les engagements pris à  cette date ici même au Rwanda, lors d’un précédent sommet, sont en passe d’être atteints avec la généralisation des larges bandes à  travers le continent. Ces bons résultats constatés dans les différents pays ont motivé la naissance de cette nouvelle phase, C’’est-à -dire celle de l’innovation et de la transformation. Pour le patron de l’UIT, l’industrie des technologies est un moyen efficace de développement. Il estime que le vieux modèle de développement basé sur la charité ne marche pas. Il faut dès lors changer de stratégie en s’engageant dans une nouvelle dynamique de transformation de nos modes de vie grâce aux TIC. Pour cela, il faut connecter le continent, le transformer en innovant continuellement. C’’est le sens même que l’UIT donne à  cette rencontre de Kigali, a précisé Hamadoun Touré. Le vice-président de Banque africaine de développement, Gilbert Mbesherubusa, a fait remarquer que plus de 800 millions de cartes « sim » ont été vendues sur le continent. Cela est le résultat direct d’investissements conséquents dans le domaine de la connectivité. Si au niveau de la téléphonie, les acteurs se congratulent, ils reconnaissent cependant le retard criard du continent dans le domaine de la connexion internet. En effet, plus de la moitié des Africains n’ont toujours pas accès à  Internet. La disponibilité et surtout le coût de la connexion sont les principaux facteurs de blocage. Les ordinateurs à  option Wi-Fi, les smartphones et les tablettes demeurent inaccessibles pour la bourse d’une large partie des populations du continent. Financer ces manquements nécessite une grande innovation, a souligné le vice-président de la BAD qui a par ailleurs annoncé le lancement d’une étude qui fera le bilan de la connectivité en Afrique. Il a invité les donateurs et investisseurs à  faire des efforts supplémentaires pour rendre plus accessible le coût de l’Internet. Le sommet 2013 de « Transform Africa » a choisi un slogan fort expressif : « le futur livré aujourd’hui ». Le rendez-vous est d’une telle importance pour notre pays que plusieurs ministres, Ousmane Ag Rhissa (Environnement et Assainissement), Jean Marie Idrissa Sangaré (Communication et Nouvelles technologies de l’information), Mamadou Gaoussou Diarra (Jeunesse et Sports) et Moustapha Ben Barka (Promotion des investissements) y participent.

Mali : bientôt la transition numérique

La transition vers la télévision numérique est le processus qui conduit une région ou un pays à  interrompre la diffusion de la télévision analogique, au profit de la télévision numérique qui la remplace. Afin d’assurer une transition harmonieuse de la radiodiffusion télévisuelle analogique de Terre vers le numérique, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), à  travers son Bureau de développement des télécommunications (BDT), a mis en place une assistance aux pays en voie de développement. Dans ce cadre, sur invitation de l’Administration de la République du Mali à  travers le Ministère de la Communication et des Nouvelles technologies (MCNT), une mission d’experts a été conduite à  Bamako et en deux phases par deux experts de l’UIT du 2 au 15 février 2011 et du 10 au 16 mars 2011 sous la supervision de M. Kikwon Kim et en collaboration avec la Commission de communications de Corée (Korea Communications Commission) (KCC), République de Corée. La diffusion analogique consomme environ six fois plus de fréquences que la diffusion numérique. Le lancement de nouveaux services sur ces fréquences devenues ainsi disponibles constitue l’objectif principal de l’arrêt de l’analogique. Tout le monde devrait s’y mettre La signature de l’accord de Genève par l’Union Internationale des Télécommunications a eu lieu en 2006. Un accord demandant aux Etats membres de l’IUT de passer de l’analogique au numérique pour la radio et la télévision au plus tard en juin 2015. Depuis l’année dernière, les ateliers se multiplient au Mali afin de tenir cette date. l’atelier national sur le sujet s’est tenu les 13 et 14 mai à  l’hôtel Columbus de Bamako. Au cours de cet atelier, les participants se sont imprégnés des enjeux de la transition numérique, ainsi que les dispositions à  prendre en direction des populations pour une transition numérique réussie au Mali. Lors de cet atelier, le ministre de la Communication, porte parole du gouvernement a indiqué dans son allocution que le Comité National de Transition de la radiodiffusion analogique terrestre vers le numérique (CNTN) qui aurait dû atteindre sa vitesse de croisière en 2012 a été fortement perturbé par la crise politico-sécuritaire, survenue dans le pays. « l’un des défis majeurs du passage au numérique dans notre pays est l’effort supplémentaire d’investissement que les opérateurs de radiodiffusion et les consommateurs seront appelés à  consentir », a-t-il ajouté. Il a aussi indiqué que la transition vers le numérique s’est posée en terme de défis à  tous les Etats, en particulier pour les moins avancés. «Ces défis se situent au moins à  trois niveaux : au plan technique et technologique, il s’agit de convertir tout le système de diffusion existant en numérique sans interruption du service ; au plan économique, il faut faire face au coût du déploiement des systèmes de diffusion et de réception dans les foyers ; au plan socioculturel, la transition doit bénéficier à  tous les citoyens sans exclusive» a-t-il expliqué. Koffi Ngoyet, conseiller technique du Commissaire de l’UEMOA au Mali a rappelé que la vision de la commission de l’UEMOA sur la transition numérique consiste à  mettre en cohérence un mouvement d’ensemble dans les 8 Etats membres de l’espace, associant tous les acteurs que sont les radios, les télévisions publiques, privées communautaires ou associatives, les populations, même les plus démunies ainsi que les Etats, qui en seront les maà®tres d’œuvre. Le passage vers la télévision tout numérique est la conséquence d’une révolution technologique mondiale et chacun doit donc s’adapter et en tirer les bénéfices. à€ terme, tous les pays du monde sont concernés.

Fespaco 2013 : clap départ pour le cinéma numérique ambulant

Pour la cinquième fois consécutive, le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) participe au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). A cet effet il a initié le projet Fespaco classique. Il consiste en la projection de cinq films classiques qui ont connu du succès auprès des publics des villages. A la suite de chaque projection, un débat est organisé autour du film du jour et des films apparentés diffusés par les équipes des CNA. A la fin de chaque film, le réalisateur, les acteurs, les producteurs ou techniciens vont revenir sur le contexte de création du film et ses conditions de tournage et de production. Un critique apportera une analyse sur la place de ce film en tant que classique, donnera des indications par rapport à  son pays de production, son contexte, son esthétique, ainsi que des informations sur la carrière du réalisateur et sa filmographie. Il fera le parallèle entre le film projeté et d’autres films du même genre. Puis des animatrices du CNA présenteront les retours des villageois sur le film projeté et les films africains en général. Elles vont rapporter des témoignages sur la réception de ces films et sur les réactions des populations. Toutes ces informations sont en effet minutieusement consignées dans des cahiers, à  l’issue de chaque projection en plein air. Pour l’année 2013, le CNA a annoncé l’élargissement de son réseau à  d’autres pays, et la création d’une unité «Vidéo Fada» dédiée à  la réalisation de courts métrages de sensibilisation. La structure a procédé au lancement officiel de la base de données que le CNA met en ligne. C’est un espace dédié au stockage d’informations sur les projections, il sera ouvert à  ses partenaires. Une conférence de presse a été donnée à  cet effet. Le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) est un réseau international d’associations de cinéma itinérant. Il gère des unités mobiles de projection au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en France, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo. Ces cinémas ambulants réalisent des projections en milieu rural et dans les quartiers populaires des zones urbaines. Le CNA apporte des films africains au plus grand nombre, pour permettre une véritable rencontre entre ces œuvres et leurs publics «naturels». Il forme ainsi un public pour les salles de cinéma et participe au développement du sens critique des spectateurs. En 2013, le CNA est composé de: 8 associations de droit local; 15 unités mobiles de projection; 1200 projections par an; 12 millions de spectateurs; 12 ans d’expérience; 50 salariés en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et en France; une structure de coordination, et le CNA Afrique; un réseau de partenaires et de bénévoles, d’engagements et de valeurs. Créé en 2009, le CNA Afrique ouvre son conseil d’administration à  des personnalités qui soutiennent les Cinémas numériques ambulants depuis plusieurs années et à  des acteurs reconnus de la société civile et culturelle africaine. Sa première grande réunion se tiendra en marge du Fespaco 2013. En Afrique, il est basé à  Ouagadougou, la capitale du cinéma africain. Il rassemble des associations de cinéma itinérant installées dans sept pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. La branche Afrique a pour objectif de renforcer et développer le réseau CNA du continent.

Accès Internet au Mali

Le fait d’envoyer un message à  quelqu’un qui se trouve à  l’autre bout du monde en un laps de temps en y joignant n’importe quel fichier sans pour autant songer à  la poste ou au transport, est un avantage que nous procure l’International Network ou Internet. Depuis les années 1960, les têtes pensantes se bousculaient aux Etats-Unis pour établir cette possibilité révolutionnaire qui n’avait à  l’époque qu’un objectif militaire. Malgré tout,l’ARPANET a été mis à  la disposition des grandes universités du pays de l’oncle SAM. Ce fut donc le début d’une nouvelle expérimentation des structures interconnectées à  travers les machines. La fracture numérique  » Sud-sud » Après quelques années, les grandes puissances se sont partagées cette nouvelle donne. Aujourd’hui la grande différence entre pays développés et moins développés en matière d’équipement et d’accès à  l’Internet, est ce qu’on a appelé « la Fracture Numérique ou le fossé numérique ». Au Mali, l’appropriation de l’Internet est plus qu’une nécessité. Les autorités ont très tôt adhéré à  l’accès à  l’Internet. Mais le paradoxe se situait au niveau du coût de la connexion malgré les avantages que le projet baptisé « Initiative Leiland » a offert à  20 pays bénéficiaires. Le projet a été proposé par le gouvernement américain à  travers l’USAID et C’’est par lui que la Sotelma est parvenue à  installer le « Nœud national » pour la connectivité. De 1997 en 2004, le coût de la connexion demeurait encore exorbitant pour le citoyen moyen. De Kayes à  Kidal, on parle encore de « fracture sud–sud » c’est-à -dire la fracture numérique existant sur un même territoire. l’on se souvient qu’il fallait payer parfois 5000 fCfa pour une heure de connexion dans certains cybers de Bamako. Sans parler du casse-tête qu’on subossait à  essayer de surfer à  partir d’un modem Sotelma ou d’autres fournisseurs d’accès. Ces fournisseurs facturaient parfois les cybers, entreprises ou particuliers, jusqu’à  500 000 fCfa ou plus, pour un mois de connexion. Une pléthore de fournisseurs d’accès : vive la concurrence ! Face à  cette réalité, la connexion était encore un luxe au Mali. C’’est à  l’arrivée d’IKATEL, aujourd’hui Orange, que les choses ont commencé à  se normaliser sous l’effet de la concurrence et malgré les acrobaties de la société civile. De ALI (Accès Libre à  l’Internet) en passant par ILAFIA, WASSA, IKAHOME, l’Internet sur téléphone portable sans oublier la réduction considérable que Orange a apporté aux cybers café connectés sur son réseau…, on peut considérer que dans l’ensemble, la connexion n’est pas toujours pas à  la portée du citoyen lambda. Un coût de connexion variable selon les zones Il y a de quoi être fier, partant de l’initiative du gouvernement qui a fourni certains lycées et seconds cycles en accès Internet et à  moindre coût, environ 100f par heure. Mais le débit de la connexion dans ces établissements laisse à  désirer. Il y a des cybers café qui ont complètement cassé le prix à  300f Cfa l’heure, ou la demi heure à  150f CFA. C’’est le cas du cyber BIC de Niarela ou le Centre Awa Keita de Bolibana. Dans les régions, le coût de la connexion n’est pas encore stable. A Ségou par exemple, le cyber du Meruba fait 600f l’heure tandis que celui de la Sotelma fait 1000f Cfa. A Kidal, le cyber de la maison du Luxembourg coute 500 francs. A noter que le centre de Kidal est subventionné par un bailleur. La présence des Centres Multimédia Communautaire (CMC) et des (CLIC) Centre Local d’Information et de Communication a favorisé la vulgarisation de l’Internet au niveau des populations et a surtout facilité l’accès de celles-ci à  cet outil d’apprentissage. A quand le haut débit partout ? Il est important de souligner que les cybers de la Sotelma et d’Orange- Mali sont actuellement les plus chers du pays. Ils ont pour argument que C’’est dû au fait qu’ils offrent le confort dans leurs cybers en plus d’une connexion haut-débit. N’est-il pas temps pour le Comité de Régulation des Télécommunications de nous édifier sur le terme « Haut débit » ? Parce qu’au Mali, il suffit d’arriver à  126 kilo bits/seconde (unité de mesure de la connexion) pour parler de haut débit. Aujourd’hui, beaucoup d’efforts ont été faits par le gouvernement malien, la société civile et le secteur privé dans l’appropriation de l’Internet. Alors, à  quand le haut débit, version 100 Méga bits ?