Deux ex-otages d’AQMI se confient

Libéré en juin 2017 après plus de 5 ans de captivité, l’ex-otage Suédois Johan Gustafsson détenu par Al Qaïda au Mali, a critiqué le paiement des rançons dans les prises d’otage, lors d’une interview à la télévision suédoise. Libéré un mois plus tard, le sud-africain Stephen McGown, a expliqué comment il est « resté positif » afin que sa famille retrouve « un meilleur homme » à sa libération.

« Personnellement, je pense que ce n’est pas bien de payer (une rançon). Cela met en danger d’autres personnes (…) Ce sont d’importantes sommes qui (…) ont un impact énorme sur la guerre. (Les groupes djihadistes) peuvent utiliser cet argent dans leur machinerie de guerre », selon l’ex-otage Johan Gustafson, le 10 août 2017, lors de sa première conférence de presse depuis sa libération.

Le Suédois avait été enlevé le 25 novembre 2011 à Tombouctou, en compagnie d’un Sud-africain, un Néerlandais et un Allemand qui avait été tué en essayant de résister à ses ravisseurs.

Le Néerlandais a été libéré en 2015 par les forces françaises et le Sud-africain libéré par le groupe djihadiste le 29 juillet 2017. Une libération effectuée sans aucun paiement de rançon, selon les autorités sud-africaines.

Stephen McGown, l’ex-otage sud-africain âgé aujourd’hui de 42 ans, évoquant ses techniques d’adaptation lors de sa détention a déclaré : « Parfois vous dormez beaucoup, parfois vous êtes misérable », « j’ai essayé d’échapper à la réalité », « j’ai essayé de voir le meilleur de la situation ». Soutenu dans cette épreuve par son père et son épouse, il a perdu sa mère en mai 2017 pendant sa détention.  Lui, qui voulait simplement faire le tour de l’Afrique à vélo, a dû se résoudre à rester « positif » afin de retrouver sa famille étant « un homme meilleur ». Converti à l’islam, de son propre gré », il avoue que « cela a contribué à « changer les choses de façon spectaculaire ». Même s’il affirme avoir craint pour sa vie à trois reprises, il dit avoir été « bien traité » par ses ravisseurs surtout après s’être converti. Lors de la conférence de presse qu’il a tenu ce 10 août 2017, il avoue que leur situation a été instable durant la première année. Ils étaient « obligés de dormir les mains liées et le visage bandé ». Ils étaient autorisés à marcher mais étaient vite rappelés à l’ordre lorsqu’ils faisaient un pas de trop.

Quant aux conditions de libération du Suédois, la ministre suédoise des affaires étrangères a déclaré que c’était le résultat de « plusieurs années d’effort » de la part de la police, des politiciens de la diplomatie suédoise et des autorités suédoise et internationale. L’ex-otage a lui-même affirmé qu’il avait été simplement « chassé » dans le désert par ses ravisseurs et que des policiers suédois étaient ensuite venus le chercher et l’accompagner en Suède.