Festival de Nyamina : Youssouf N’Dour, Idrissa Ouédraogo de la fête…

Sous l’égide de l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO), se tiendront la 8ème édition des Rencontres cinématographiques de Bamako (RCB) et le Festival international de Nyamina du 14 au 18 décembre prochains. Deux évènements culturels majeurs, comme l’explique Souleymane Cissé, pour qui la symbolique est forte pour booster la 7ème art malien et africain. Placée sous la présidence du ministre de la culture, Hamane Niang, la 8ème édition du Festival de Nyamina est un programme alléchant, avec des débats fructueux autour de thématiques pertinentes et des concerts avec la participation des vedettes de la musique africaine, comme Didier Awadi, Youssou N’Dour (du Sénégal), Amadou et Mariam (du Mali), etc. Des expositions photos, concerts géants, manifestations populaires, des courses de pirogue, etc. seront d’autres temps forts qui marqueront à  Nyamina la 8ème édition de son festival. Pour le cinéaste Souleymane Cissé, le Festival de Nyamina est une occasion de booster le 7ème art ouest-africain et le développement local. Cette 8ème édition intervient dans un contexte plutôt particulier, marqué la célébration du centenaire de son école. Pour le président de l’UCECAO, C’’est tout un symbole. Et la Commission d’organisation de ces festivités, qui étaient aux côtés des organisateurs du Festival de Nyamina, prévoient des activités diverses et variées. Immigration, image, musique et citoyenneté au C’œur des débats Pour l’édition 2011 du Festival international de Nyamina, les experts plancheront sur « le rôle de l’image et de la musique dans les mobilisations citoyennes. Cette rencontre-débats très attendue, devra enregistrer la présence de nombreuses personnalités du monde des arts et de la culture de notre pays et de la sous-région. Il s’agit notamment de Moussa Ouane (directeur du Centre national de la cinématographie du Mali, CNCM), le cinéaste burkinabé Idrissa Ouédraogo, le chanteur sénégalais Youssou N’Dour, l’ancien ministre malien de la culture, Cheick Oumar Sissoko, etc. Par ailleurs, dans le cadre des festivités de cette 8ème édition, une large fenêtre sera ouverte sur l’immigration. Un thème d’actualité dont la pertinence du choix permettra la participation de plusieurs spécialistes de la question aux débats. A ces discussions, plusieurs intellectuels et leaders africains sont attendus, notamment l’ex Première Dame du Mali Adam Bah Konaré, l’ancienne ministre de la culture Aminata Dramane Traoré, Cheick Modibo Keà¯ta, etc. Le programme de la 8ème édition du Festival international de Nyamina, C’’est aussi, des projections de films, des compétitions du collectif des jeunes réalisateurs de l’UCECAO, des manifestations folkloriques, etc. Un concentré de d’activités qui permettra de donner un cachet un particulier à  l’évènement.

7è festival du film de Nyamina : le cinéma Africain à l’honneur

Nyamina est une bourgade située à  environ 160km de Bamako. Après le croisement de Sirakorola, à  la sortie de la ville, une piste faite de rocailles et de sursauts, vous emmène dans ce village au décor pittoresque et presque cinématographique, o๠aurait pu se tourner un western spaghetti entre les ruelles sablonneuses et les maisons en banco, le tout sous un ciel étoilé le soir. L’an dernier, de jeunes vidéastes s’y affrontaient sous la houlette du maà®tre Cissé, qu’ils appellent affectueusement Solo. Solo, le cinéaste, le producteur, patron de Sisé Filimu et président de l’UCECAO, l’Union des créateurs et entrepreneurs de l’audiovisuel Ouest africain, un organe destiné à  promouvoir le cinéma en Afrique. Le festival de Nyamina tire son nom du personnage historique Sory Nyamina, un jeune saint érudit qui mourut jeune et auréolé de sagesse. Un immense mausolée blanc lui rend hommage en plein coeur de Nyamina. A cet égard, un film de 5 minutes retraçant sa vie a été projeté lors d’une conférence de presse en présence des autorités. Rétrospective africaine : 50 ans d’images Pour cette 7è édition du festival de Nyamina, Souleymane Cissé, avec l’appui du ministère de la Culture promet une rétrospective et des conférences-débats sur 50 ans d’images africaines ainsi que les perspectives pour le cinéma Africain de demain, l’éducation et la santé des enfants à  Nyamina, le développement économique et social à  Nyamina, le concours des réalisateurs en herbe. Les temps forts de Fina 2010 seront surtout la projection d’une dizaine de longs métrages réalisés par les grands cinéastes Africains. Pour le scientifique Cheikh Modibo Diarra, l’un des parrains et invités de cette 7è édition, Souleymane Cissé est un cinéaste qui se bat pour le développement de son pays, en commençant par son village natal. Décloisonner Nyamina A Nyamina, il y a aussi un besoin de développement, de sortir de l’isolement, d’éclore au regard du monde. Petit bourg de 3000 âmes, le village vit de la pêche, de l’élevage et est trop replié sur lui même. L’immense plage de sable borde l’un des bras du fleuve Niger, o๠les enfants s’amusent et o๠se livrent de vaillantes courses de pirogues. L’initiative de Souleymane Cissé vise aussi à  attirer à  Nyamina, les touristes, les investisseurs potentiels, les spectateurs et permettre le foisonnement d’idées, de projets de développement socio-éducatifs, la construction d’écoles, au delà  du festival lui même. L’an dernier, la fête avait été belle, les habitants avaient assisté à  de belles projections au clair de lune et cette année, ils devront à  nouveau s’approprier le festival ainsi que l’avait souhaité le Ministre de la culture dans son discours. Rendez-vous à  Nyamina du 26 au 30 novembre 2010.

Nyamina, un festival du film pour décloisonner le cinéma

Sur la route de Nyamina, les étoiles strient le ciel de nuit, mais de Sirakorola à  Nyamina centre, la route est mauvaise, très mauvaise, c’est une piste faite de rocailles et de crevasses, mais qui n’empêchent pas les amoureux du 7è art de s’y rendre, pour visionner de belles images dans le cadre du festival du film initié par le réalisateur Malien Souleymane Cissé.  » J’ai voulu faire ce festival international du film de Nyamina, (FINA) en parallèle avec les Rencontres Cinématographiques de Bamako (RCB) pour décloisonner cette ville, oubliée de tout et aussi pour ne pas enfermer la culture du cinéma aux villes seules…  » explique Souleymane Cissé, par ailleurs président de l’UCECAO, l’union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest. Les 5 premières éditions du festival ont ainsi bénéficié du parrainage de l’ancien ministre de la culture Cheikh Oumar Sissoko, des réalisateurs français Costa-Gavras et même l’Américain Martin Scorsese. Un soutien qui a donné à  ces rencontres cinématographiques une dimension extra africaine. Mais comme l’a souhaité le minsitre de la Culture du Mali, Mohamed El Moctar il faut que pour les prochaines éditions, les habitants de Nyamina s’approprient leur festival… » Quand Nyami Sako fonda Nyamina Riche de 5000 âmes, le village de Nyamina est situé dans le cercle de Koulikoro, à  170 km de Bamako. La ville aurait été créée par un chasseur du nom de Nyami Sako et sa population se compose des ethnies Soninkés, Bambaras, Peulhs et Somonos, avec l’élevage, l’agriculture et la pêche comme moyens de subsistance. Après Sirakorola, le fleuve Niger borde cette charmante bourgade, o๠les maisons en banco cotoient des bêtes gambadant dans les ruelles sablonneuses de la ville. On se croirait quelques siècles plus tôt, à  l’ère du Mandé. Et entre deux allées, surgiraient des cavaliers, de Soundjata Keita à  la conquête du Manding. Mais à  Nyamina, c’est le mausolée de Sory Nyamina qui en impose. Au milieu d’une cour ensablée, s’érige ce dôme peint en blanc, et en son centre, la tombe immaculée de ce jeune érudit, qui apprit le Coran avec grâce mais mourut trop tôt à  16 ans.  » Aujourd’hui, Nyamina est soumis à  des problèmes d’ordre écologique, l’érosion des berges du fleuve Niger et la destruction de l’écosystème, alors, il fallait interpeller l’opinion internationale », ajoute Souleymane Cissé, hôte infatigable de ce festival à  dimension humaine et rurale. Bayrou, l’invité de marque « Le cinéma permet de toucher au coeur, là  o๠les autres arts ne peuvent toucher et ce festival est une aubaine, car à  travers lui, il permet le développement de Nyamina grâce à  la culture. Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui, a déclaré François Bayrou invité d’honneur de ce festival :  » Vous savez, je suis née dans un petit village des Pyrénées, et je me sens proche des gens d’ici, a ajouté le député Français et président du Mouvement Démocrate (MODEM), visiblement séduit par le soleil vibrant de Nyamina. François Bayrou, un hôte de marque qui a honoré de sa présence les nombreux marabouts venus bénir Sory Nyamina, en récitant quelques versets du Coran. A côté, les femmes étaient là  pour accompagner la cérémonie… « Les morts ne sont pas morts », disait le poète sénégalais Birago Diop. Ils sont le vent qui gémit, dans l’arbre qui frémit, dans le buisson en sanglot, alors, nous vois-tu Mandé Sidibé, toi à  qui cette 6è édition du festival de Nyamina est dédiée : « Je revois Mandé, l’an dernier, venu assister à  ce festival et qui donne la chance à  de jeunes vidéastes de s’exprimer et de montrer leurs oeuvres », raconte nostalgique, Clarence Delgado, producteur sénégalais. Cette année, la compétition portait sur le thème de la  » Danse Soninké ». L’onjectif étant de mettre en valeur de jeunes talents capables de reprendre en main le flambeau du cinéma Ouest-Africain. Les potentialités de Nyamina Après le Mausolée de Sory Nyamina, le ciel reste d’un bleu pur, un air serein plane sur cette place centrale o๠la délégation de marque ( François Bayrou, le ministre de la culture du Mali Mohamed el Moctar, le maire de Nyamina, l’ambassadeur de France, Michel Menthon de Reyverand), sont de passage pour honorer cette dernière journée. Direction le lycée central pour visiter les oeuvres de quelques artistes locaux et assister à  la cérémonie sur la place publique o๠folklore local et chants de griottes égayent l’atmosphère déjà  festive : Amy Koita est là , les chasseurs tirent le fusil, les marionnettes s’agitent et les femmes dansent avec grâce, tandis que les fillettes s’élancent sur la piste pour imiter leurs mères, sous le regard attentif des visiteurs. Sur les traces de son père, l’une des filles Cissé, Soussaba, filme la scène, sous l’ombre des arbres. On se sent bien à  Nyamina, l’accueil est chaleureux et c’est l’heure de la pause déjeuner. Conférence sur le développement et Course de pirogue L’un des grands moments du festival du film de Nyamnina a été la projection du film qui honore la mémoire de Mandé Sidibé, ex premier ministre du Mali, mais aussi un habitué du festival.  » Mandé était un humaniste », explique Souleynane Cissé. Et pour ne pas s’arrêter au rêve seul de l’image, une conférence sur le développement réunit au bord du fleuve, François Bayrou, le professeur, et l’intellecteul Malien Youssouf Tata Cissé, pour un débat face à  la jeunesse, sur le développement par la culture. Après le débat d’idées, place à  la course de pirogue. La vision de ces bras vigoureux pagayant sur le fleuve avec le soleil couchant, vaut le déplacement à  Nyamina. Remise des prix aux jeunes vidéastes et le rideau tombe sur la 6è édtion du festival; Si Souleymane Cissé et son jury ne sont pas très satisfaits de la qualité des oeuvres récompensées, il espère que Nyamina sortira davantage de son isolement, notamment grâce à  la rénovation de la piste Sirakorola-Nyamina et qui fait bien 70km. A l’année prochaine !