Dispositif d’Intelligence Stratégique Africaine : Think Tanks africains, porteurs d’enjeu

Les 9 et 10 Mai 2018, à Rabat au Maroc, s’est tenue la 2nde édition du Sommet des Think Tanks Africains, organisée par OCP Policy Center et l’Université de Pennsylvanie (USA) à travers son ‘’Think Tanks & Civil Societies Program’’.

Après en avoir fait l’exposé lors de nos travaux, le Think Tank Africa WorldWide Group, orienté Géostratégie (Géopolitique & Géoéconomie), a soufflé à l’oreille au Président Obansanjo pour un plaidoyer, de la pertinence de co-construire en Afrique, un Dispositif d’Intelligence Stratégique Africaine (DISA), entre nos Décideurs politiques en Afrique et la communauté des Think Tanks africains.

Des années 80 aux années 90, les Sociétés civiles ont accompagné les processus de démocratisation politique et électorale des pays africains. Ce fut le temps du Politique. Depuis 2000, c’est le temps de l’Economie. Et les Think Tanks sont attendus à jouer le même rôle sinon plus, que celui que les Sociétés civiles ont pu jouer dans le processus de démocratisation des sociétés africaines. Dans cette Afrique en mutation et en transition, la plupart des pays africains s’efforcent de passer de l’État-Administrateur-Gestionnaire d’hier vers un État Gestionnaire-Stratège, pour aller ensuite vers l’État Stratège-Prospectiviste. Le lancement de nouveaux Plans de développement économique et social, plus endogènes, plus inclusifs, plus trans-ministériels et trans-sectoriels, dans leur conception-élaboration, en est une parfaite illustration. Une nouvelle matrice en termes de politiques publiques, est marquée par la transition de la gestion de l’urgence et du court terme (réaction-action) vers la gouvernance stratégique et prospective (planification-action).

 

Le processus de démocratisation des sociétés africaines, de 1980 à l’an 2010, a été surtout financé par les capitaux extérieurs des Fondations occidentales, guidées en cela par leurs principes idéologiques (Démocratie et Libéralisme).

Depuis 2010, à la faveur du temps de la compétition économique mondiale en direction et en destination des Afrique, ces Fondations occidentales ne sont plus seulement dans le combat idéologique mais aussi dans la bataille mondiale des Marchés et du Business.

Quant à la communauté internationale, depuis l’an 2010, le Système des Nations-Unies, réoriente de plus en plus son financement sur le continent, non plus dans le développement économique des secteurs du Primaire et du Secondaire, mais davantage dans la lutte contre les maladies et épidémies, dans l’Humanitaire, dans la Lutte contre l’immigration irrégulière et dans la Lutte contre l’extrémisme violent. Disons-nous vers la Santé, la Paix sociale et la Sécurité collective.

Les Fondations occidentales et le Capitalisme marchand, de plus en plus, s’allient avec tact et intelligence pour financer Etudes-Enquêtes et Recherches en Afrique et dont la finalité est de mieux maitriser les Marchés africains pour mieux les pénétrer, et pour mieux conquérir et fidéliser le Consommateur africain. C’en est fini dans la praxis des Fondations occidentales et du Capitalisme marchand, d’un certain humanisme pour aider l’Afrique surtout au Sud du Sahara, à sortir de ses propres pièges de sous-développement.

En direction et à destination de l’Afrique, les Fondations occidentales, en parfaite synergie avec le Capitalisme marchand, sont dans l’Intelligence économique. Nous nous devons d’être dans l’Intelligence stratégique. Décideurs politiques et communauté des Think Tanks africains.

 

Sans quoi, l’Afrique restera et demeurera stratégique pour tout le monde. Sauf pour les Africains eux-mêmes. Pour que l’Afrique devienne stratégique pour l’Afrique, devenant un acteur, son propre acteur, il est attendu des Décideurs politiques et de la communauté des think tanks africains, à s’ouvrir mutuellement et davantage, pour co-construire un Dispositif d’Intelligence Stratégique Africaine (DISA). Pour que la recherche des think tanks universitaires et l’expertise de terrain des think tanks non universitaires, nourrissent la réflexion stratégique de nos Décideurs politiques.

Voilà, en substance, ce nous avons soufflé à l’oreille de celui que nous appelons affectueusement ‘’Baabaa’’, l’Africain de nationalité nigériane, le Président Olesegun Obasanjo.

 

Siré SY, Africa WorldWide Group                                                                                  

www.africaworldwidegroup.org

 

Côte d’Ivoire : Obasanjo s’investit

La visite de M. Obasanjo n’avait pas été annoncée à  l’avance, pas plus que le cadre dans lequel il l’effectue. L’envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Choi Young-jin, a mentionné que M. Obasanjo s’était déplacé pour «discuter de la crise post-électorale». Selon une source diplomatique, M. Obasanjo a été envoyé en mission par le président en exercice de la Cédéao, le chef d’Etat nigérian Goodluck Jonathan. L’ex-dirigeant du Nigeria a expliqué à  M. Gbagbo « le caractère inéluctable de l’alternance » au sommet de l’Etat ivoirien, et fait part de « la détermination de l’Afrique à  atteindre cet objectif », selon cette source. Il a exprimé à  M. Ouattara « le soutien fort de la communauté internationale » et son attachement au « respect des résultats » de la présidentielle du 28 novembre « tels que proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) », a indiqué ce diplomate. La CEI avait déclaré vainqueur M. Ouattara mais le Conseil constitutionnel avait invalidé ces résultats et proclamé élu M. Gbagbo. Le ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, qui a également rencontré M. Obasanjo, a affirmé au contraire que ce dernier effectuait une « mission de prospection », « non officielle » même s’il en « a informé certains chefs d’Etat de la région ». « Il n’a aucune solution et il est venu, en ami de la Côte d’Ivoire, pour qu’on recherche ensemble des solutions », a assuré ce proche de M. Gbagbo. La Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest, composée de quinze pays, a menacé de recourir à  la force militaire pour forcer M. Gbagbo à  quitter son poste. Le soutien dont bénéficierait une telle opération n’est pas certain. Le président du Ghana a déclaré, vendredi, que son pays ne serait pas apte à  envoyer des soldats. Une mission de la Cédéao, accompagnée par l’Union africaine, a échoué le 4 janvier à  Abidjan à  trouver une issue à  la crise, qui a fait autour de 200 morts selon l’ONU depuis mi-décembre. Une délégation de présidents de trois pays de l’Afrique de l’Ouest s’est rendue en Côte d’Ivoire à  deux reprises pour tenter de persuader Laurent Gbagbo de céder sa place à  M. Ouattara. Le président sortant a refusé et s’accroche au pouvoir, alors que les groupes de défense des droits humains accusent ses forces de sécurité d’avoir enlevé et tué des rivaux politiques. Une nouvelle rencontre des chefs d’Etat devrait avoir lieu cet après-midi au Tchad.