Plusieurs membres du gouvernement, avec à leur tête le Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Sékou Diakité, ont assisté, ce lundi 15 mars 2010 au Centre international des Conférences de Bamako, au lancement Officiel du Deuxième Rapport National sur la mise en Âuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au Mali, rapport élaboré en octobre 2009. l’on notait également la présence de la Représentante Résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement, Coordinatrice du Système des Nations Unies au Mali, chef de file des Partenaires Techniques et Financiers, des Ambassadeurs, les représentants des départements sectoriels et points focaux chargés des OMD. Le présent rapport, élaboré par la Cellule Technique du Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté et l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD), fait le bilan des réformes en cours, en vue d’identifier les risques et contraintes qui entravent l’atteinte des OMD. Etats des lieux des OMD Mais aussi donne l’état des lieux des indicateurs objectif par objectif et conformément aux différentes cibles ainsi que les solutions nationales prises pour y parvenir, dégage, en outre les défis à relever et formuler des propositions de mesures en vue de mettre en Âuvre des interventions prioritaires à l’atteinte des indicateurs OMD. Selon le Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Sékou Diakité, Malgré les crises énergétique, alimentaire et plus récemment la crise financière et économique, le Mali a enregistré des résultats forts appréciables dans la mise en Âuvre des OMD au cours de ces dernières années. En effet, A-t-il souligné, la situation se présente globalement comme suit : la pauvreté monétaire a reculé de manière significative entre 2001 et 2006. En 2001, 55,6% des Maliens vivaient en dessous du seuil de pauvreté contre 47,4% en 2006. La malnutrition chronique ou retard de croissance a enregistré une augmentation importante entre 1987 et 2001 pour se stabiliser en 2006 à 27%. Des perspectives prometteuses Dans le domaine de l’éducation, le taux brut de scolarisation (TBS) pour l’année 2008 est de 80% contre 77,6% en 2007. Le taux d’accès aux services de santé est évalué à 58% en 2008 contre 53% en 2007. Le taux national d’accès à l’eau potable est de 64,7% en 2008 contre 63,4% en 2007. Dans le domaine du genre, le niveau de représentativité des femmes au niveau des postes électifs est de 6,4%, avec 10,2% à l’AN, 1% pour les maires, près de 7% au niveau des conseils communaux, 8% au HCCT, 12% au CESC. Dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle, on a enregistré 26 224 créations d’emplois permanents et temporaires en 2008 dont 8 232 publics et 17 992 privés. Dans le domaine de la mutualité, on note que 2,6% de la population est couverte pour divers risques (santé, retraite, autres), 1,9% pour la santé. Dans le domaine de la lutte contre le VIH et SIDA, la prévalence de la maladie au sein de la population générale est passée de 1,7% (2001) à 1,3% (2006), soit une réduction du taux de 0,4 point de pourcentage. Le Mali en bonne place des OMD En perspectives, a indiqué le Ministre Diakité au vue des actuels, le Mali pourra atteindre les OMD dans les domaines de l’eau potable, de la lutte contre le VIH et SIDA, avec quelques efforts concertés l’extrême pauvreté et la scolarisation primaire. Des efforts importants restent à faire dans les autres domaines, plus spécifiquement dans le domaine de l’environnement et du partenariat mondial pour le développement, a-t-il ajouté . En effet, les OMD originels constituent une plateforme de huit (8) objectifs, déclinés en dix huit (18) cibles et quarante huit (48) indicateurs. Mais en septembre 2008, lors de la session de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur l’Afrique, les OMD originels ont été modifiés en vingt (20) cibles et soixante (60) indicateurs.
Étiquette : objectifs
Initiative riz 2 : Comment faire face à la hausse des prix ?
Atteindre l’autosuffisance alimentaire », voici l’un des objectifs de l’initiative riz. Et sa mise en Âuvre a couté près de 42,65 milliards de Francs CFA » avec un préfinancement en équipements d’environ 701 millions. Objectif final de production ? 1,6 million de tonnes de paddy (non décortiqué), soit 1 million de tonnes de riz marchand. Une production sensée couvrir les besoins en consommation domestique. Tout en dégageant un excédent de 100000 tonnes. On comprend pourquoi le Premier Ministre, Modibo Sidibé, en a fait une priorité. En 2008, le Mali n’a jamais produit autant de riz. Avec 1 607 647 tonnes de paddy, la campagne 2008-2009 affiche un excédent rizicole de 259.190 Tonnes. Une production qui équivaut à 99,34% des prévisions pour la même période. Soit 19% de l’excédent céréalier estimé à 1.389.970 Tonnes, toutes céréales confondues. Pour une fois, le riz malien parvient à alimenter le marché domestique. Et même à contribuer à une baisse des prix. Mais cette baisse n’a pas tout à fait satisfait les consommateurs Le riz, une culture exigeante « Nous ne comprenons pas ! Nous avons les rizières de Niono. Celles de Mopti. Mais le riz reste toujourrs cher ! le kilo se vend à 400 francs CFA, o๠allons-nous ?, se demande un citoyen de Bamako. Les coûts de production du riz, par culture intensive, exigent un apport substantiel en engrais. Une subvention a permis aux producteurs de s’en procurer au prix de 12 500 FCFA le sac de 50 kg Mais ces prix répondent-ils aux réalités économiques du pays et à celles des petits producteurs car les intrants et fertilisants agricoles restent relativement chers ! La problématique de l’accès aux ressources de production telles que la terre, la main-d’Âuvre, le crédit ou les équipements s’est également posée et particulièrement pour les femmes exploitantes agricoles Outre la commercialisation du riz, tous les producteurs ne disposent pas de moyens de stockage et de conservation adéquats et l’initiative 2008 riz n’y apporte aucune solution. Dès lors, les producteurs n’ont d’autres choix que de brader leurs récoltes aux commerçants. Ce qui crée des écarts de prix entre le riz malien et ses concurrents de la sous région. La différence était de l’ordre de 110 Fcfa le kilo entre le riz du Sénégal, et du Burkina Faso ou de 160 Fcfa le kilo entre celui du Niger. Le prix du riz n’a donc pas baissé mais plutôt enregistré une hausse substantielle. Le kilo de riz blanchi se vend aujourd’hui entre 375 et 400 Fcfa et le sac de 50Kg varie entre 18 750 Fcfa/20000Fcfa pour le consommateur lambda. Quant au commerçant détaillant, il oscille entre 360Fcfa le kilo soit environ 18 000 francs le sac de 50 Kg. Qu’est-ce qui explique une telle flambée des prix ? Pour les spécialistes, la hausse des prix des produits alimentaires au niveau international (blé, riz, huile, lait en poudre, etc.) et l’augmentation des hydrocarbures et les coûts du fret maritime, se répercutent sur cette flambée. Et aussi face à la demande mondiale croissante de céréales en Chine, en Inde La constitution de stocks de précaution en vue de se mettre à l’abri d’une éventuelle flambée de prix ou les niveaux élevés du prix des céréales depuis la campagne précédente et les retentions opérées par les producteurs céréaliers en quête de meilleurs prix, ajoute à l’inflation. Le fait que le Mali dégage un surplus de production en riz ne signifie pas que le pays sera à l’abri d’une hausse potentielle des prix du riz dans les mois à venir, ajoutent des spécialistes. Interdire l’exportation ? Réduire l’importation ? Quels effets ? On sait cependant que chez les producteurs de l’Office du Niger l’heure n’est pas à l’espérance avec les nouvelles mises en culture tournées vers l’extérieur. Les projets d’extension en sont une belle illustration. En effet, les étrangers s’en sortent avec quelques 360 000 hectares contre 9 000 pour les petits paysans. A cela s’ajoutent les 15 000 hectares d’un groupe à capitaux américains et sud-africains, pour 15 000 hectares et les 11 000 hectares de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine). Le Millennium Challenge Account relatif à 14 000 hectares aménagés sur financement du Gouvernement américain en partenariat avec le Mali et les 100 000 hectares octroyés à la société Malibya n’arrangent rien. Sans oublier la situation bien heureuse des terres libyennes, précisément situées au début des canaux d’irrigation. Tout cela va-t-il permettre de réduire les importations de riz asiatique ? Autant de questions sur les capacités réelles du Mali à « soutenir la compétitivité et la mise sur le marché du riz produit ». Or, sans un tel soutien, les augmentations de la production rizicole auxquelles nous avons eu droit ces dernières années ont toutes les chances de ne pas durer, sans oublier la rareté des financements publics. Comment alors financer des coûts de production rizicole qui augmentent d’initiative en initiative ? Le coût global de l’initiative 2009/2010, est estimé à 53 milliards Fcfa dont 8,1 milliards Fcfa sur financement de L’Etat. Certains familles ayant droit à un seul repas par jour, on est en droit de s’interroger sur les plus et les moins de l’initiative riz…