Mali – Pierre Buyoya : l’ultime adieu

Décédé le 18 décembre dernier à Paris, l’ancien président Burundais, Pierre Buyoya, a été conduit à sa dernière demeure ce mardi 29 décembre 2020, en terre malienne. La messe de ses obsèques a été célébrée à la cathédrale Sacré-Cœur de Bamako, suivi de l’inhumation au cimetière chrétien de la ville.

« Lorsqu’en octobre 2012, le Président de la Commission de l’Union Africaine de l’époque lui fit confiance et le nomma représentant, personne n’aurait cru qu’un jour de deuil comme celui-ci nous réunirait ici au cimetière catholique de Bamako pour son inhumation », s’est attristé, Salvator Mianzima, dans son oraison funèbre.

En présence de la famille, notamment son épouse et ses enfants, des membres du corps diplomatique, des représentants du gouvernement malien et de l’Union Africaine, l’ancien Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel a reçu les derniers hommages et les prières pour le repos de son âme.

Le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Al Hamdou Ag IIène, représentant le gouvernement du Mali, a évoqué la solidarité du gouvernement à la famille de l’illustre disparu, soulignant  le « grand témoignage de reconnaissance de la part du peuple du Mali de l’accepter ici en terre africaine du Mali, pour tous les efforts qu’il a consenti s».

« Je suis ici pour représenter le président de la Commission de l’Union Africaine qui m’a chargé d’être là pour transmettre ses condoléances à la famille Buyoya, au peuple Burundais mais aussi aux autorités maliennes qui l’ont beaucoup assisté pendant et après sa mission », a déclaré pour sa part, Abdoulaye Diop, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali.

« Je peux témoigner que c’est un fervent défenseur de l’unité, de l’intégrité territoriale du Mali, qui sont des valeurs cardinales aussi pour l’union Africaine. C’était un homme honnête, de dialogue et de conciliation, et nous en retenons le souvenir d’un homme qui était totalement engagé pour la paix et la stabilité, qui a beaucoup donné au Mali, au Sahel et à toute l’Afrique », a-t-il ajouté.

Avant d’être nommé Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali, fonction qu’il occupait jusqu’à sa démission le 7 novembre 2020 pour préparer sa défense après avoir été condamné à la perpétuité dans son pays dans le procès de l’assassinat de Malchior Ndadaye. Buyoya, né le 24 novembre 1949 à Rutovu, au Burundi,  a servi comme envoyé spécial de l’organisation internationale de la Francophonie dans beaucoup de pays de 2004 à 2012.

Il a été membre du Panel de Haut niveau de l’Union Africaine de 2009 à 2012 et  a conduit des missions de bons offices , au Tchad, au Niger, en Centrafrique, en Mauritanie, mais aussi des missions d’observations d’élections dans ces deux derniers pays et en RDC.

Au cours des 8 années passées au Mali, M. Buyoya a participé non seulement  à la libération du Nord Mali occupé par les terroristes mais aussi aux négociations de l’Accord de Ouagadougou qui a permis au Mali d’organiser des élections en 2013 et de renouer avec l’ordre constitutionnel. Il a aussi contribué à l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et à sa mise en œuvre à travers son comité de suivi.

« Pierre Buyoya a aimé le Mali et le Mali l’a adopté. Aujourd’hui en acceptant qu’il repose ici dans ce cimetière, le Mali l’accueille comme un de ses fils. Que La terre du Mali, cette terre qu’il a tant aimé lui soit légère », a imploré Salvator Mianzima.

Mali – Soumaila Cissé : la dépouille attendue à Bamako ce jeudi, les obsèques se tiendront le 1er janvier 2021

La dépouille de Soumaila Cissé, décédé le 25 décembre dernier à Paris de la Covid-19 est attendue à Bamako ce jeudi 31 décembre. Les obsèques de l’homme politique auront lieu le vendredi 1er janvier 2021 au palais de la Culture Amadou Hampaté Bah.  Quelques heures après le décès, les autorités de la transition avaient annoncé prendre en charge les opérations de rapatriement de la dépouille mortelle, une offre acceptée selon le gouvernement par la famille du défunt.

Né à Tombouctou, ingénieur-informaticien de formation, Soumaïla Cissé avait étudié au Sénégal et en France puis travaillé dans de grands groupes tels qu’IBM, Péchiney ou Thomson, avant de rentrer au Mali. Figure de la vie politique dans son pays depuis le début des années 1990, président de l’Union pour la République et la démocratie, Soumaïla Cissé avait été enlevé par des jihadistes le 25 mars 2020 dans la circonscription électorale de Niafunké (région de Tombouctou) alors qu’il était en campagne pour les législatives.

Après plus de six mois en captivité, il avait été libéré en octobre, notamment avec l’otage française Sophie Pétronin.

Depuis 2002, Soumaïla Cissé avait à plusieurs reprise tenté d’accéder à la présidence malienne, arrivant deuxième de l’élection à trois reprises. Aux scrutins de 2013 et 2018, il s’était incliné face à Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août par des militaires.

Fantani Touré élevée au rang d’Officier de l’Ordre National

C’’est ce mardi 9 décembre 2014 sur le grand terrain de football de Magnanbougou qu’ont eu lieu les obsèques nationales de la grande artiste chanteuse Fantani Touré décédée en France le 3 décembre, des suites d’une courte maladie. Prévues pour 14 heures, les obsèques démarreront à  15h et l’enceinte du terrain refusera du monde. Des amis, des parents, des connaissances, tous tenaient inéluctablement à  rendre un dernier hommage à  celle, qui bien plus d’une fois, a représenté le Mali à  l’extérieur comme à  l’intérieur. Premier à  arriver sur les lieux, le ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières. Tiéman Hubert Coulibaly a souligné le chagrin qui l’animait face à  la subite disparition de celle qu’il considérait comme une amie personnelle : « je suis très triste de la voir partir aujourd’hui ». Il ne manquera pas d’ajouter qu’en tant que croyant, il faut s’en remettre à  Dieu et formuler des prières pour le repos de son âme. A 15 heures, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keà¯ta fera son apparition, suivi du Président de l’Assemblée Nationale, Issiaka Sidibé et du chef du gouvernement, Moussa Mara. Décorée à  titre posthume Posé sur une estrapade et recouvert du drapeau national, le corps de la défunte, devant lequel, le Président de la République s’inclinera et procèdera à  la décoration. Avant de rejoindre sa dernière demeure, Fantani Touré sera ainsi élevée au rang d’Officier de l’Ordre national à  titre posthume. IBK ému dira ensuite ces mots : « Repose en paix ma sœur ». Après cette décoration, viendront les témoignages de la ministre de la culture, de la famille Dembélé, du nom de Guimba, l’époux éprouvé de Fantani, puis ceux de la famille Touré et enfin, des artistes maliens comme Salif Keita ou Amadou Bagayogo du duo Amadou et Mariam. Tous sans exception souligneront, la place hautement symbolique qu’a occupé Fantani Touré dans leur vie et sur la scène culturelle malienne. Enfin, le grand chancelier des ordres nationaux, l’ex colonel à  la retraite, Djingarey Touré, dans son discours fera le portrait de l’artiste avant de déclarer, «Dors en paix Fantani, la patrie ne t’oubliera jamais et te restera toujours reconnaissante » Après la prière funeste, le corps de l’artiste a été porté au cimetière de Magnanbougou pour l’ultime voyage vers le Seigneur. Tout être humain est mortel, Fantani Touré en était un et elle s’en est allée à  jamais. Que son âme repose en paix…

L’adieu à Thatcher, la controversée dame de fer

Arrivée au pouvoir à  la fin des années 1970, Margaret Thatcher a progressivement imposé sa vision libérale de l’économie. « La société n’existe pas », aimait-elle dire, appelant chaque citoyen à  assumer ses responsabilités au lieu d’attendre d’être pris en charge par l’Etat. A ses débuts, elle a mis en œuvre des réformes qui n’ont pas plu à  la classe ouvrière et aux syndicats. Ces réformes avaient pour objectif d’assainir l’économie en réduisant la dépense publique et en désengageant l’Etat des secteurs entiers de l’industrie. Les industries traditionnelles non rentables sont fermées et d’autres privatisées, de nombreux acquis sociaux dans les domaines de la santé et de l’éducation sont supprimés. Les conséquences de ces mesures ont été catastrophiques : augmentation du chômage, faillite des entreprises, et des émeutes qui s’en suivent. Après une popularité retrouvée suite à  la reprise des à®les britanniques en Atlantique Sud, -à®les prises par les Argentins- elle donne un nouvel élan à  sa politique de désengagement de l’Etat et la promotion du secteur privé en abaissant la pression fiscale et favorise la montée d’un véritable capitalisme populaire. C’’est ainsi que l’économie britannique renoua avec la croissance dès le milieu des années 1980. La productivité a augmenté, mais les réformes engagées par le gouvernement favorisent avant tout les investisseurs et accentuent les inégalités sociales. Sur le plan international, Margaret Thatcher a noué une relation très forte avec Ronald Reagan, Président des Etats-Unis élu en 1980. Reagan surnommait le Premier ministre britannique « the best man in England ». Les deux leaders ont collaboré pour affaiblir l’Union soviétique et donner une nouvelle impulsion à  la Guerre froide. Après l’annonce de sa mort le 8 avril 2013, des rassemblements spontanés ont eu lieu pour fêter sa disparition. A Brixton, quartier qui avait été le théâtre d’émeutes violentes et meurtrières dans les années 80, au début de l’ère Thatcher, beaucoup d’habitants se sont plutôt réjouis. Ils ont repris la chanson du film culte « Le Magicien d’Oz », « Ding dong, la sorcière est morte ». Certains l’accusent d’être responsable des maux de la société britannique. Ses détracteurs ont continué leurs manifestations ce 17 avril, jour de ses obsèques. Malgré toute cette agitation, plus de 2300 invités parmi lesquels la Reine d’Angleterre Elisabeth II et des dignitaires représentant près de 170 pays dans le monde ont assisté aux funérailles de la Dame de fer. Il y a avait également, deux chefs d’à‰tat, 11 premiers ministres, 17 ministres des Affaires étrangères, 32 ministres et secrétaires d’à‰tat britanniques et 30 membres des gouvernements dirigés par Margaret Thatcher.

M’Bam,Diatigui Diarra: Le dernier hommage

Le Médiateur de la République s’est éteint dans la nuit du lundi 18 janvier suite à  un accident de circulation, à  l’âge de 65 ans. Elle laisse derrière elle trois enfants et des parents et amis sous le choc de cette perte brutale. La Nation lui a rendu un dernier hommage ce mercredi après-midi au Centre International de Conférences de Bamako.La cérémonie a été présidée par le Président de la République Amadou Toumani Touré en présence du Président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré, de ses confrères avocats, d’un représentant du Médiateur de la France, celui de la francophonie, de diplomates et des représentants des organisations internationales et religieuses. Après la marche funèbre, Madame le Médiateur de la république a été élevée, à  titre posthume, au grade de commandeur de l’ordre national par le Président de la République en reconnaissance de son combat de défenseur des démunis et des plus faibles. Hommages à  une Dame au C’œur d’or Puis suivra l’hommage rendu par Me Issiaka Keita, le bâtonnier de l’ordre des avocats. Il a salué M’Bam Diatigui Diarra, avocate, grande défenseur du droit, modeste, discrète et égale à  elle-même. « Tu es la fille de ton père, tu as hérité de lui cette qualité, de faire ce que tu disais, Diatigui ! La confiance placée en toi par le Président de la République en te confiant le prestigieux poste de médiateur confirme tes qualités professionnelles, humaines et sociales » a- t-il dit, très ému. Puis interviendra le représentant du Médiateur français. Christian Leroux dira que le monde vient de perdre une grande dame dont le premier contact mettait son interlocuteur à  l’aise. « Quant on est amis, il est facile de venir pendant les moments de joie, quand on est ami, il est aussi important d’être là  dans les moments de tristesse, quand il faut partager la douleur. C’’est sur cette volonté que le Médiateur de la République de France a souhaité, à  travers ma parole, transmettre son plus profond respect, sa plus grande amitié pour votre pays, et sa tristesse. Pour Albert Tevoedjere, le représentant des Médiateurs des pays francophones, la « grande Dame » était née avec la vocation de défendre. Chose qui en a fait un être d’exception « si elle savait dire ce qui lui tenait à  C’œur, elle avait toujours l’intelligence de le dire avec une profonde sincérité qui marquait sa fraternité universelle. Vous partez M’Bam Diatigui Diarra. Non, les morts ne sont pas morts ils sont avec nous. Vous nous quittez, vous nous conseillez, vous nous précédez, nous vous rejoindrons, car d’autres vous souviendront pour mener le même combat ». Suivra le président de l’Association Malienne de Droit l’Homme (AMDH),Bréhima Koné qui a mis l’accent sur l’attachement viscéral aux droits l’homme de celle qui nous quitte. « l’œuvre de M’Bam ne peut disparaitre » l’oraison funèbre a été prononcée par le ministre de la justice et de garde des sceaux. Maharafa Traoré a rendu un vibrant hommage à  Me Mbam Diatigui Diarra. « Vous êtes tombée sur le champ d’honneur pendant que vous sillonniez de long en large le territoire malien pour porter haut et fort la voix de la démocratie et de la justice. » Pour le ministre de la justice, la disparition de M’Diarra est une source infinie de tristesse qui nous laisse un gout amer, comme quelque chose d’inachevée pour tout le peule malien et particulièrement pour l’institution. « C’’est donc une femme d’expérience, une militante convaincue des droits de l’homme que le peule du Mali vient de perdre. Mais « l’œuvre de M’Bam ne peut pas disparaitre. Elle sera toujours présente pour servir et inspirer les générations actuelles et futures dans la construction d’un Etat de droit et de liberté et cela en droite ligne des idéaux de mars 1991 » a-t-il conclu. Au nom du Président de la République, du Gouvernement et l’ensemble des instituions, il a présenté les condoléances à  la famille du Médiateur et à  celle de Fadoua Keita, adjudant de police, garde du corps du Médiateur de la république qui est décédé suite au même accident tragique. La dépouille a été inhumée au cimetière de Niaréla, en présence d’une foule immense. Dors en paix, Me Diarra, Dame au C’œur d’or.

L’adieu à Ché Ché Dramé : une foule inconsolable aux obsèques

Sur les visages, c’était la grande consternation. L’on pouvait à  peine se frayer un passage parmi l’immense foule rassemblée ce jeudi à  Attbougou pour rendre le dernier adieu à  Chéché dramé. Ils sont venus très nombreux, les amis, parents, sympathisants de l’artiste. Chacun tenait absolument à  rendre un dernier adieu à  une artiste qui a marqué d’un sceau indélébile son temps. Sa voix suave teintée de sonorités musicales à  dimension moderne lui ont attiré un taux d’audition extraordinaire. Avec ses 26 ans, l’artiste était à  la fleur de l’âge. Le parterre de femme qui occupait l’intérieur et la devanture de la concession pleurait à  grandes larmes. Juste après les prières usuelles le cortège funèbre s’est ébranlé sur la route du cimetière de Niamakoro. C’’est là  que l’artiste a été porté en terre et repose désormais. Sur place, nous avons recueillis quelques impressions sur elle. Babani Koné, artiste chanteuse : Je suis de celles qui l’ont lancé sur la scène. [ Ché Ché Dramé fut la koriste de la Chanteuse Babani Koné ndlr ] Elle n’avait pas de problème. C’était une fille très simple, très gentille qui chantait bien. Nampé Sadio, artiste chanteur : Ce que je peux retenir de Chéché, C’’est qu’elle a été très gentille avec moi. Ensemble, nous avons fait une chanson dernièrement. J’ai pas eu de problème avec elle. Que son âme repose en paix. Mohamed Touré, 14 ans, fan de l’artiste : Aujourd’hui est un triste jour, parce que nous avons perdu l’un de nos meilleurs artistes. Chéché me plait parce qu’elle chante bien, sa voix me plait. Aujourd’hui elle nous a quitté, ce n’est pas bien mais la mort, personne ne peut l’éviter. Que Dieu, dans son royaume, la sauve! Habib Dembélé dit « Guimba », artiste comédien : Je suis désemparée. En fait, elle fait partie de la génération qui a vu le succès quand je n’était pas là . Mais j’ai entendu beaucoup de bien d’elle. Et aussi, mes enfants l’adoraient beaucoup. C’est comme si c’est chez moi que ça se passait, parce que tous mes enfants sont très très tristes. En plus elle fait partie de cette grande famille des artistes pour laquelle j’appartiens. Amadou Kodio, animateur à  l’ORTM : Je connaissais Chéché pour l’avoir vu à  l’œuvre sur scène. C’est une artiste qui faisait partie de notre génération. Sa mort constitue une très grande perte pour nous. Elle nous donnait la gaieté, la bonne humeur quand elle est sur scène, à  travers ses chansons. C’est une artiste qui a la tête sur les épaules. C’est une fille très très respectueuse. C’est ce qui a fait que nous on a pu travailler avec lui.