Thomas Boni Yayi: « Il faut que nous sortions du cycle des élections compliquées en Afrique »

Président de la République du Bénin du 6 avril 2006 au 6 avril 2016, Thomas Boni Yayi s’est éloigné de la vie politique de son pays et coule « une retraite paisible », avec une pause pour venir au Mali en qualité de Chef de la Mission d’observation de l’Union africaine pour la présidentielle, dont le second tour a eu lieu le 12 août. À 66 ans, l’ancien chef d’État, qui dirigeait une équipe de personnalités de haut niveau (anciens Présidents, Premiers ministres, ministres et parlementaires, ainsi que de nombreux diplomates africains), a salué le peuple et les autorités maliens pour l’organisation à échéance du scrutin. Selon lui, les Maliens doivent maintenant se tourner vers l’avenir, avec comme priorité, parmi d’autres, la formation civique du citoyen. Dans un style bien à lui, il répond aux questions de Journal du Mali.

Comment qualifieriez-vous la présidentielle malienne en général et le second tour que vous venez d’observer au nom de l’Union  africaine en particulier ?

Je parlerai de la sérénité de tout un peuple, de toute une classe politique, d’un gouvernement, d’une société civile responsables. On peut parler également des efforts notables qui ont été faits dans le sens d’une meilleure transparence du scrutin, car, sur ce point, il y avait beaucoup de manquements et de désaccords entre le gouvernement et la classe politique. Il a fallu des discussions entre tous les acteurs pour obtenir des améliorations dans la gouvernance électorale. Je salue le respect du délai constitutionnel, s’agissant des délais du premier tour. Nous avions lancé un appel pressant pour que les gens aillent voter, pour que la jeunesse puisse utiliser ce droit citoyen, ce droit civique. Je parlerai enfin de quelques obstacles, comme les questions sécuritaires, les calamités naturelles, notamment les inondations, les crises intracommunautaires qui sont autant de menaces qui ont compliqué la tenue du scrutin. Sans oublier les djihadistes, qui ont interdit le vote ou menacé les gens qui voulaient aller voter.

Votre appréciation de ce second tour ?

Il y a de nombreux facteurs endogènes et exogènes. Le Mali vient de loin et il faut en tenir compte, tout en mettant de la rigueur dans les observations et les appréciations que nous avons eu à faire sur le processus. Les acquis que nous avons pu obtenir n’étaient pas évidents, donc je peux vous dire que le scrutin peut être jugé comme acceptable quand on intègre tous les paramètres et qu’on cumule leurs impacts. On peut le dire, le scrutin est acceptable.

Le candidat Soumaïla a annoncé qu’il ne reconnaitrait pas les résultats officiels de ce second tour. Craignez-vous une crise postélectorale ?

Je m’en tiens au délai légal et je pense que nous devons nous en tenir à ce qui est prévu comme délai constitutionnel pour les résultats. Je pense que les acteurs, je les connais, je les côtoie, sauront mettre le Mali au-dessus de tout et rester dans le cadre de la loi, même pour leurs contestations.

En avez-vous discuté avec les différents acteurs ? 

Je viens de quitter le Premier ministre (le lundi 13 août au soir, NDLR). La veille du scrutin nous avons rencontré le Président IBK. Nous étions également avec le Président Cissé ainsi que quelques candidats malheureux. Nous avons également discuté avec les partenaires que sont l’Union européenne, les Nations unies, la CEDEAO, l’OIF, etc. L’appel au calme que nous ne cessons de lancer est entendu de tous et, pour ce qui est des acteurs politiques, surtout des candidats qualifiés pour le second tour du scrutin présidentiel, je leur serai reconnaissant d’en faire une gestion pacifique, pour le bonheur du Mali, de l’Afrique de l’ouest et de tout le continent.

Quelle lecture fait votre mission du faible taux de participation ?

Il faut que nous sortions du cycle des élections compliquées en Afrique. Pour cela, il y a deux clés. Tout d’abord la formation des populations. C’est un véritable chantier à entreprendre par les dirigeants, mais aussi par les politiques. Quand vous voyez que dans un pays comme le Mali les gens ne sortent pas voter, que le taux de participation atteint difficilement les 50%, c’est qu’il y a une faible connaissance de l’importance du vote par les populations. C’est un travail d’éducation, d’information, et cela doit commencer dès le plus jeune âge, pour que les gens comprennent que le choix des dirigeants est un droit mais aussi un devoir et que la gouvernance que l’on désire ne peut advenir que si on est partie prenante. Cela prendra du temps et il faut commencer maintenant. Il faut que les politiques s’en sentent responsables et s’y investissent. La deuxième clé, c’est que ceux qui dirigent un pays sachent partir quand c’est le moment. Moi, j’ai dirigé le Bénin pendant 10 années. J’ai travaillé avec tout le monde et nous avons eu de grandes avancées sur le plan social, économique, etc. Quand l’heure est venue, j’ai passé le témoin. Cela aussi motive les électeurs.

Il faut donc inviter ceux qui sont de l’autre côté à nous rejoindre, nous les retraités (rires). Vous me comprenez. Vous avez vu dans notre délégation des anciens Présidents, des anciens Premiers ministres, des diplomates, etc. Cela veut dire que l’on peut continuer à donner, même après le pouvoir.

Au lendemain du premier tour, les Maliens ont énormément partagé une image de vous, assis dans un bureau de vote, avec comme légende : « il y a une vie après la présidence ». Parlez-nous, Excellence, de votre vie après la présidence.

Je suis surpris que vous parliez de cela. Cette image, c’est exactement cela la vie après la présidence. La vie après la présidence, c’est une vie que nous devons consacrer à nos peuples. Dans un contexte aussi important dans la vie du peuple malien, venir assister, appuyer ce scrutin, voilà une partie de cette vie après la présidence. Ma vie après la présidence, c’est toute une encyclopédie. C’est une vie heureuse, c’est une vie de partage d’expériences. Dans cette vie heureuse de retraité, nous serons heureux d’accueillir d’autres retraités. Lorsqu’on a 80 ans, c’est un tournant important, et là, vous pourriez me demander de dire « Monsieur le Président, faites appel alors à tous ceux qui ont 80 ans pour s’associer à vous ». Vous m’auriez fait une excellente recommandation ! (rires)

Élection présidentielle 2018 : Sous le regard des experts

Le 29 juillet, date de l’élection présidentielle au Mali est imminent. A quelques jours du rendez-vous, l’effervescence  de la campagne ne faiblit point. Les partenaires et acteurs impliqués comptent apporter leur expertise pour la bonne tenue de ce scrutin.

« Notre objectif, c’est d’accompagner les autorités et le peuple malien à organiser des élections crédibles, transparentes et inclusives, qui permettront au pays de renouer avec la stabilité ».  Cette déclaration d’Aboubacar Coulibaly, Directeur pays du PNUD, est révélatrice des actions qui accompagnent le processus électoral.

À quelques jours du 29 juillet,  la mobilisation s’accroit. Si les candidats rivalisent en tournées électorales, les électeurs s’entassent dans les différents lieux de retrait de leurs cartes. Dimanche prochain retient toutes les attentions, dans les grandes villes surtout. Pour le suivi de ce scrutin majeur, ONG  partenaires et  observateurs sont mobilisés. « Notre démarche est basée d’une part sur le monitoring et l’observation pendant la période électorale, mais aussi sur un travail qui s’appuie sur la recherche empirique après le processus électoral », indique Ambroise Dakouo, Coordinateur du Groupe d’observation et d’analyse du processus électoral au Mali (GOAPE). Il ajoute : « au lieu de nous limiter au processus en cours, nous allons nous interroger sur la trajectoire des élections au Mali depuis 92 ». Son équipe, composée de chercheurs, universitaires et praticiens compte produire des données pertinentes. « Nous sommes dans un processus de reconstruction. Divers chantiers sont ouverts et il est extrêmement important que nous puissions ouvrir le champ de la réflexion sur la question démocratique dans la dynamique de la reconstruction », explique-t-il. Les résultats de leur travail devront permettre de mettre sur la table des propositions  majeures pour la rénovation de la démocratie.

Le climat de sérénité qui règne actuellement doit être préservé tout au long du  processus. Des messages de sensibilisation et d’éducation sont ces dernières semaines véhiculés dans le pays et dans les médias pour relever le grand défi de la tenue de ce rendez-vous important. « Nous sommes des partenaires du Mali et  nous travaillons avec le Conseil National des Jeunes (CNJ) pour des élections apaisées et sans violence, par ce qu’aujourd’hui le Mali traverse une situation difficile. Si on y ajoute des troubles électoraux, cette situation sera encore plus difficile à gérer », affirme le Directeur pays du PNUD.

Alors que l’URD menace de se retirer de la course, dénonçant des fraudes en préparation relativement au fichier électoral, le Premier ministre, de son côté, se déclare déterminé à tenir à date cette échéance cruciale.

Soumaila Cissé : « Une élection sans observateurs entacherait la crédibilité du Mali »

L’Union européenne a posé ses conditions aux autorités maliennes pour l’envoi d’une mission d’observation lors du scrutin présidentiel de 2018. Approché par Journal du Mali, le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé nous fait part de ses inquiétudes sur la question.

L’Union européenne vient de poser un ultimatum au gouvernement malien, afin qu’elle respecte les remarques faites à la suite de la présidentielle de 2013, comment analysez-vous cette sortie ?
En 2013, à la suite des élections présidentielles, l’UE a déposé un rapport sur les élections, dans lequel elle a fait une série de remarques en 18 points pour améliorer le processus électoral au Mali. Le gouvernement du Mali depuis quatre ans et demi aurait dû analyser cela, et échanger avec les différents acteurs pour améliorer le système. Cela n’a pas été fait. Dans le rapport, l’UE a particulièrement épinglé la Cour constitutionnelle. Nous avons vu à Niono, Gao, Djenné, pour ne citer que ceux-là des personnes qui ont gagné des élections avec plus de 54% des voix, mais qui au final ont été éliminé par la Cour Constitutionnelle et nous savons tous que c’était profondément injuste.
À l’opposition, nous avons demandé au temps du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, une commission paritaire pour améliorer le système. Il y a 15 experts qui ont été désignés pour travailler sur la question. Cette commission est composée de quatre membres de la majorité, quatre de l’opposition, autant pour les partis dits du Centre et trois du ministère de l’Administration Territoriale. Ces 15 personnes travaillent déjà depuis quelques semaines, mais malheureusement la majorité présidentielle boycotte ces réunions. Ce qui nous amène à penser qu’elle préfère organiser la fraude que de préparer des élections transparentes. Dans d’autres pays, c’est plutôt l’opposition qui boycotte, mais chez nous c’est la majorité. C’est pour vous dire que les remarques malheureusement de l’UE sont fondées.
Estimez-vous que cela représente une menace pour l’élection ?
Ceci introduit une menace claire sur les élections, parce que si l’UE refuse d’assister aux élections, il y a malheureusement des chances qu’elle refuse de financer et dans son sillage elle peut entraîner les autres partenaires, comme les Etats européens, les Etats-Unis ou même les grandes institutions. Ce n’est pas une bonne chose, il appartient au gouvernement de réagir rapidement.
Quelles pourraient être les conséquences d’une élection sans observateurs ?
Cela entacherait la crédibilité du Mali. Une élection non-crédible créée des doutes, des troubles ce qui peut malheureusement aboutir une crise électorale, mais aussi et surtout cela peut créer des difficultés avec nos principaux partenaires pour le financement des projets. Nous serons bien avisés de régler cette situation rapidement, nous avons le temps de l’améliorer, une commission est déjà en place pour cela, à condition bien sûr que tous les acteurs soient intéressés par une élection transparente et crédible.

CIP-UEMOA: satisfaction mitigée des observateurs

Sur la base de leurs résultats et constats, les observateurs de la Commission Inter-Parlementaire de l’Union à‰conomique et Monétaire de l’UEMOA ont donné leur satisfecit au second tour des législatives qui s’est déroulé le dimanche dernier. Enfin de mission, ils ont formulé une série de recommandation allant dans le sens de l’amélioration des systèmes électoraux dans l’espace UEMOA. C’était à  la faveur d’une conférence de presse le lundi 16 décembre. En premier lieu, il s’agissait pour les honorables de collecter les textes et documents afférents au scrutin, analyser le contexte et l’environnement politique, examiner les mesures et dispositions prises dans le cadre des élections et faire des observations et recommandation sur le déroulement du vote. Ainsi dans le cadre du 2ème tour, la mission du CIP-UEMOA a rencontré toutes les institutions en charge des élections, exceptée la Cour Constitutionnelle, pour des raisons de calendrier. La mission de la CIP-UEMOA qui a été déployée sur l’ensemble du territoire national notamment à  Tombouctou, Ansongo, Gao Bougouni, Koulikoro et le District de Bamako, a constaté que des efforts remarquables ont été faits par les différents institutions pour améliorer l’organisation des élections par rapport à  la présidentielle. La question de la sécurité des observateurs et des citoyens maliens a fait l’objet de préoccupation à  travers la mise en place de dispositions rassurantes et efficaces. L’ombre de la participation De l’avis des observateurs du CIP-UEMOA, les élections législatives se sont déroulées de manière satisfaisante. Toutefois, le taux de participation, dans les circonscriptions parcourues, est inférieur au premier tour. Pour les échéances futures, la mission recommande entre autres aux autorités et aux candidats en lice de maintenir le climat apaisé qui a caractérisé les deux tours du scrutin, la révision du système électoral dans le sens de réduire le nombre de pôles de compétences, encourage l’éducation et la sensibilisation sur l’importance du vote, demande aux partis politiques de faire preuve de plus de rigueur dans le choix et la formation de leurs représentants dans les bureaux de vote, l’harmonisation du système électoral dans l’espace UEMOA etc.

Législatives: les observateurs de l’UEMOA en visite de travail à la CENI

C’’était ce matin à  Korofina en commune I du district de Bamako. Après une heure d’entretien avec Mamadou Diamoutani président Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’honorable Moussa ZANGAOU, député nigérien et Chef de délégation a livré son impression sur l’objet de leur visite. «Nous sommes là  ce matin pour recueillir les éléments d’appréciation de la CENI sur nos observations du 1er tour du scrutin du 24 novembre dernier. Au total nous sommes une dizaine d’observateurs qui seront déployés sur le terrain. Nos équipes seront à  Sikasso, Ségou, Kayes, Mopti. Particulièrement je serai à  Gao pour l’observation » a t-il déclaré. Cette démarche du comité interparlementaire a été appréciée par le président de la CENI qui a ensuite lancé un appel aux populations à  sortir massivement afin d’augmenter le taux de participation. A chaque mission dans le cadre des élections, la délégation du CIP UEMOA procède à  des visites de travail avec les institutions en charge des élections, les partis politiques. Ces activités selon le chef de la délégation, ont permis aux observateurs de consolider leur connaissance sur le processus électoral au Mali et de s’informer sur le niveau de préparation sur toute l’étendue du territoire national. Les parlementaires ont aussi pour missions de collecter les textes et documents afférents au scrutin, d’analyser le contexte et l’environnement politique, d’examiner les mesures et dispositions prises et de faire des observations et recommandations sur le déroulement du scrutin. Rappelons que ces observateurs sont venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Bissau, du Niger, du Togo et du Sénégal.

Législatives : les observateurs du CIP-UEMOA sur le terrain

Ils étaient face à  la presse ce matin au siège de CIP-UEMOA à  Quinzambougou. « Nous saluons la décision des autorités à  tenir les législatives sur tout le territoire » a déclaré l’honorable Moussa Zangarou député nigérien et Chef de la délégation de la mission des observateurs de l’UEMOA. Arrivés au Mali depuis le 14 novembre dernier, ces observateurs sont venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Bissau, du Niger, du Togo et du Sénégal. Ils ont déjà  commencé leur mission par des visites et les entretiens avec les institutions en charge des élections, les partis politiques et la collecte des documents. Ces activités selon le Chef de la délégation, ont permis aux observateurs de s’informer sur le niveau de préparation du processus sur toute l’étendue du territoire national. En plus de ces échanges avec les institutions, explique l’honorable Moussa ZANGAOU, sa délégation a beaucoup appris à  travers l’observation des affiches, la participation aux meetings et aux discussions informelles avec les citoyens lambda. Pour la supervision du scrutin du dimanche, ils seront déployés à  Bamako, Ségou, Sikasso, Kita et Diéma. Répondant à  une préoccupation relative de l’insécurité au nord du pays notamment à  Kidal, les observateurs du CIP-UEMOA sont formels : « Kidal est une partie du Mali. Tenir les législatives sans Kidal C’’est donner raison à  ceux qui veulent la partition du pays. C’’est pourquoi, nous saluons les autorités maliennes dans leur décision de tenir ces élections sur toute l’étendue du territoire quelles que soient les difficultés liées à  l’insécurité ».

Législatives : 3000 observateurs nationaux pour superviser le scrutin

Cette cérémonie qui est aussi le lancement de la formation des observateurs nationaux en techniques d’observation citoyenne des élections législatives du 24 novembre prochain a eu lieu ce mardi 12 novembre 2013 à  l’hôtel Mandé en présence de l’Ambassadeur des Etats Unis au Mali, Mary Beth Leonard, du président de la CENI, Mamadou Diamoutani, du président du réseau APEM, Ibrahima Sangho et du Directeur Résident du NDI Dr Badié Hima. Durant trois jours, 500 observateurs seront formés et déployés dans le district de Bamako et 2500 observateurs dans les autres régions du Mali. La mise en œuvre du programme a bénéficié de l’accompagnement du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, de la Délégation générale aux élections; de la Commission électorale nationale indépendante, le National Democratic Institute, l’USAID, des organisations de la société civile, etc. « Les mois d’octobre et de novembre 2013, ont été entièrement consacrés à  la mise en œuvre des activités de recrutement, de formation et déploiement des observateurs nationaux » a indiqué Ibrahim Sangho. « Le NDI et les partenaires dans ce programme vont accorder une assistance technique à  APEM pour l’observation citoyenne du processus électoral » a souligné pour sa part, le Directeur Résident du NDI. Le réseau APEM a été félicité par les partenaires pour son travail remarquable dans le processus électoral. L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique, Mme Mary Leonard a déclaré que l’observation citoyenne que le réseau APEM va conduire est une composante essentielle du processus électoral. Pour la diplomate,  » les Etats-Unis sont fiers, à  travers l’USAID, d’offrir leur soutien ».

Scrutin du 11 Août 2013 : 27 observateurs de l’UE investissent le terrain

Ils ont pris le départ à  8 heures devant un hôtel de la place. Les 27 observateurs de l’UE, viennent se greffer à  une équipe de huit analystes arrivés dans la capitale malienne le 21 juin dernier ainsi qu’aux 20 observateurs de l’Union européenne déjà  présents depuis le 02 juillet dernier, soit au total plus de 50 observateurs couvrant toutes les régions administrations du Mali à  l’exception de celles du septentrion : Tombouctou, Gao et Kidal. Et pour cause : des raisons de sécurité. En plus des cinq régions, les observateurs seront à  Bamako, soit 90% de l’électorat potentiel. Plus de 100 observateurs déployés Au finish, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne va disposer de plus d’une centaine d’observateurs au second tour de la présidentielle du 11 août prochain. Tout ce dispositif sera renforcé le jour scrutin par des diplomates de l’UE en poste au Mali. La tâche des observateurs consistera à  observer l’ouverture et la fermeture, le vote, le dépouillement et la transmission des résultats. La Mission d’observation de l’UE suivra les développements postélectoraux, en particulier la centralisation des résultats et la phase éventuelle du contentieux électoral, y compris le traitement des infractions électorales. Au cours du point de presse organisé pour la circonstance, la chef adjointe de la Mission d’observation électorale de l’UE, Maria Espinosa a réaffirmé la volonté de l’Union européenne d’aider le Mali à  réussir le processus électoral. Elle a également indiqué que le chef de la Mission, Louis Michel présentera la déclaration préliminaire du second tour de l’élection présidentielle à  l’occasion d’une conférence de presse prévue le lendemain du scrutin, lundi 12 août 2013.

UEMOA: les observateurs appellent les candidats à la retenue

Scrutin du 28 juillet au Mali : la mission d’observation de l’ appelle aux candidats d’accepter le verdict des urnes. Le chef de la mission d’observation et vice-président du comité interparlementaire de l’UEMOA, Mélégué Traoré, a indiqué que le système d’organisation des élections au Mali, par rapport à  la majorité des autres pays est particulier. « Il s’agit de la structure de type « triplice » ou le ministère de l’administration territoriale, la Céni et la direction générale aux élections interviennent. Mais il est hors de doute qu’un autre dispositif plus unitaire ou intégré pourrait donner des résultats encore plus qualitatifs », explique –t-il. Sur le terrain les observateurs ont mentionné un certain nombre de dysfonctionnements. Il s’agit notamment de la question de la liste électorale. « Quasiment partout, de Kita à  Sikasso, de Koutiala à  Quinzambougou en plein Bamako ou dans les villages de la région de Ségou, devant les bureaux de vote, le premier spectacle frappant, était que de nombreux citoyens cherchaient dans la bousculade, leur nom et leur photo sur le tableau numérisé » a –t-il poursuivi. Le chef de la mission d’observation de l’UEMOA a déploré le fait que beaucoup de citoyens n’aient pas pu voter . Dans ce dysfonctionnement, il faut signaler le manque d’isoloir dans certains bureaux de vote. Dans quelques cas, la question d’isoloir a été réelle. « On l’a vu à  Bamako. Dans un centre, d’une extraordinaire affluence, seize tentes abritaient des bureaux de vote. Garantir la confidentialité du choix de l’électeur n’est pas facile dans de tels cas. Nous l’avons expérimenté nous même » dit –t-il. D’autres dysfonctionnements ont été signalés Ces dysfonctionnements sont mineurs par rapport à  la formidable mobilisation de l’électorat et à  la bonne tenue de son organisation a soutenu Mélégué Traoré. Les observateurs se disent être frappés par la bonne organisation des bureaux de vote, notamment par la qualité et le professionnalisme des présidents. « Le mode de sélection des présidents de bureau de vote au Mali pourrait sans doute inspirer d’autres pays. s’il y a eu des retards dans l’ouverture des bureaux de vote, dans l’ensemble celle-ci a eu lieu à  l’heure » souligne –t-il. Enfin de la mission d’observation de l’UEMOA a lancé un appel aux candidats d’accepter le verdict des urnes. Elle les exhorte à  la retenue, à  la sérénité, à  l’esprit du dialogue et de débat républicain.

UA : satisfecit pour les observateurs

La mission d’observation de l’Union Africaine, conduite par Edem Kodjo, a rendu ses conclusions ce mardi face à  la presse. L’UA tient à  féliciter le peuple malien et à  saluer la forte mobilisation du scrutin du 28 juillet dernier. Déployés partout et sur l’ensemble du territoire malien, la cinquantaine d’observateurs sous mandat de l’Union Africaine, ont pu constaté un srcutin homogène malgré quelques petites imperfections, qui cependant n’entachent pas la bonne tenue du scrutin. Edem Kodjo, ancien premier ministre togolais, a précisé que le contexte politique global a lui été marqué par un consensus global de la classe politique. La campagne électorale elle a été pacifique et aucun incident majeur n’a été signalé pendant le scrutin. Bon déroulement du scrutin La mission d’observation de l’Union Africaine précise par ailleurs que la plupart des bureaux de vote ont ouvert à  l’heure et que le matériel électoral était distribué à  temps. Petit bémol, l’orientation des électeurs, difficile en certains endroits tout comme les listes électorales, o๠certains trouvaient leurs noms affichés mais pas sur les listes d’émargement à  l’intérieur des bureaux. Dans les zones rurales, la localisation des bureaux de vote n’a pas posé de problèmes majeurs pour les électeurs et étaient situés à  bonne distances des hameaux. Sur le plan sécuritaire, une présence discrète et efficace des forces de l’ordre, a été remarquée par les observateurs UA, ce qui a permis aux personnels et assesseurs des bureaux de vote d’exercer leur travail dans des conditions adéquates. Par ailleurs, la mission de l’UA note une forte participation des jeunes et des femmes en tant qu’agent électoral ou observateurs, ce qui constitue un aspect important dans l’appropriation de la jeunesse de la gouvernance participative. Sur le taux de participation, la mission de l’UA note une affluence importante. et salue la discipline dans laquelle s’est déroulée le scrutin de dimanche. En guise de conclusion, la mission de l’UA, représentée par Pierre Buyoya, l’envoyé spécial de Nkosazana Dlamini Zuma à  Bamako, précise que ce scrutin montre la volonté des Maliens d’élire un nouveau président légitime pour sortir de la crise.

Premier bilan des observateurs nationaux du réseau APEM

De nombreux défis sont à  relever pour ce premier tour de l’élection présidentielle historique pour le Mali surtout en matière de participation au vote. Le POCE a assuré une veille et une observation citoyenne. 2 100 Observateurs Nationaux étaient déployés sur toute l’étendue du territoire. « La majorité des bureaux de vote ont ouvert à  l’heure indiquée (8h du matin ndlr). Une grande participation des citoyens au vote a été constatée, d’une manière générale. Cependant, des disparités existent entre les régions. A Kidal, 12,5 % des bureaux ont ouvert aux environs de 9H, en raison du réaménagement des bureaux pour des raisons de sécurité. Tandis qu’à  Bamako et Tombouctou les taux étaient respectivement de 56,7 % et 77 %» explique Ibrahima Sangho, président du réseau APEM et porte parole du POCE dans la déclaration préliminaire. Le POCE estime que le premier tour de l’élection présidentielle s’est passé dans de bonnes conditions. Les quelques dysfonctionnements constatés n’ont pas entaché sa sincérité, sa transparence et sa crédibilité, souligne le document. « D’autres disparités ont été constaté lors du scrutin, notamment l’utilisation de la même procuration qui a servi à  deux votes » souligne M. Sangho. Le pôle se dit satisfait de ce premier tout. Plusieurs motifs de satisfaction sont avancés par ces observateurs nationaux : « Le POCE a constaté le déroulement du scrutin dans un climat serein et apaisé. Il a constaté entre autres, le respect du code de bonne conduite par le NDI » poursuit M.Sangho. Le code de bonne conduite est un document destiné aux partis politiques et aux candidats pour les inciter à  observer certaines règles dans leur rapport avec les populations. Il a été signé par tous les candidats, selon Christopher Fomunyoh, directeur regional Afrique de la National Democratic Institute (NDI), « les Maliens doivent se féliciter de ces élections notamment du respect du code de bonne conduite signé par les candidats. J’ai pu constater la présence des délégués de partis politiques dans les bureaux de vote. Ceci est satisfaisant d’autant plus que l’engouement des Maliens est grande pour exprimer leur vote lors de ce scrutin ». L’observation continue La déclaration préliminaire du POCE sur le premier tour de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013 renferme des recommandations. Parmi elles, la relecture de la Loi électorale dans ses dispositions relatives à  la propagande électorale le jour du scrutin, au vote par procuration ou encore à  la moralisation de la délivrance des procurations aux mandataires ; le renforcement de la communication électorale ; la stabilisation définitive de la carte électorale plusieurs semaines avant le scrutin ; l’amélioration de la législation sur la période de précampagne entre autres. Le travail du POCE se fait en collaboration avec toutes les instances chargées du processus électoral au Mali, dont la Céni, le ministère de l’administration territoriale, la délégation générale aux élections (DGE) etc. Les Observateurs nationaux continuent leur observation jusqu’à  la proclamation des résultats et éventuellement pour le deuxième tour. Ils ont pu renseigner la plateforme Malivote sur le déroulement du scrutin du 28 juillet dans environ 1583 bureaux de vote consultable sur le site Internet www.malivote.com

Louis Michel : « Les résultats ne pourront pas être contestés »

Dès lors, en cas de victoire au premier de l’un ou l’autre des candidats; la contestation est-elle possible ? Pour le chef de la mission d’observation de l’UE, au regard de l’observation du scrutin de dimanche par les observateurs déployés par l’Union européenne, la conclusion est évidente : le scrutin a été plus que transparent. On suppute alors qu’aucun des candidats que Louis Michel dit bien connaà®tre et avoir rencontré, ne fera de contestations, en cas de proclamation de victoire de l’un d’entre eux. Malgré tout, les inquiétudes demeurent, au vu des tendances qui agitent la capitale.  » L’Union européenne, devra en tout cas s’assurer du respect des résultats », précise Louis Michel. A cause de cette transparence constatée, les résultats ne pourront pas être contestés ». Un taux de participation à  la hausse De sa longue expérience de député européen, mais surtout d’observateur électoral sur d’autres pays, Louis Michel ajoute n’avoir jamais senti une telle fierté de voter : « Le Mali a connu une journée électorale historique, on a senti la fierté du peuple malien, la sérénité et le calme à  part quelques incidents mineurs ». Référence faite à  une petite manifestation à  Kidal o๠il s’est rendu dimanche dans la matinée pour observer le vote. Et même si beaucoup d’électeurs ne se sont pas rendus aux urnes dans cette région sensible du Nord Mali, le taux de participation, réitère, le chef de la mission UE a tourné autour de 50% en certains endroits et pour d’autres bureaux, il pouvait atteindre plus de 60%… Pari réussi donc ! La mission se félicite de ce premier tour. Les observateurs UE il faut le rappeler ont été déployés sur tout le territoire, sauf au nord pour des raisons de sécurité. la visite éclair de Louis Michel à  Kidal, visait donc à  créer une symbolique. Du reste, si nos amis européens, se félicitent de l’engouement des Maliens à  aller voter, une chose est de choisir son président, une autre est de proclamer le vainqueur du scrutin.  » La centralisation des résultats apparaà®t homogène sur toute l’étendue du territoire malien », ajoute Louis Michel. On espère que l’optimisme des membres de la mission d’observation de l’UE, est le même que celui partagé par les candidats : « Ils connaissent tous les conditions du scrutin auquel ils ont participé », conclut Louis Michel.

Observateurs électoraux : « Satisfecit à la mi journée »

Michèle Striffler, Député européen, Chef de la Délégation pour la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne] « Nous avons fait beaucoup de bureaux de vote depuis ce matin. L’ambiance est bonne et les gens sont fiers et heureux d’aller voter. Tout se passe bien pour le moment et la plupart des gens nous remercient d’être là . On sent l’affluence et je crois que les élections servent à  cela. Il n’y a aucune raison que ça se passe mal. D’ailleurs, il y’a Louis Michel, notre chef qui est à  Kidal pour avoir un regard sur ce qui se passe là  bas. On ne peut malheureusement pas aller partout, mais nous sommes globalement répartis dans le Sud du pays » Dans le centre de vote de Yirimadio ancien village, un observateur de l’Union Européenne nous explique les difficultés de dizaines d’électeurs de ce centre : « J’ai mis ces hommes et femmes en contact avec le coordinateur des bureaux de vote pour qu’ils s’expliquent. Sinon à  part cet incident tout se passe dans ce centre de vote. J’ai observé dans les bureaux de vote ici. Il y en a 26 en tout. Je vais bientôt prendre le chemin pour d’autres bureaux de vote et continuer les travaux » souligne-t-il. Mamadou Dabo, observateur de l’Observatoire pour la démocratie et la gouvernance (ODG) Il y’a en tout une grande affluence. Et quelques petits problèmes. On trouve des cas de personnes qui ont leurs noms affichés devant le bureau mais qu’on ne trouve pas sur les listes à  l’intérieur. C’est le premier cas ce matin. Deuxièmement à  la prote, il y a des gens qui signent des mandats pour faire entrer des délégués dans les bureaux. Je ne sais pas trop de quel parti ils sont mais ce sont des situations qui sont délicates. Et qu’il faut surveiller. Quelques petits soucis pour les votants Bakary Coulibaly, agent électoral  » On est arrivé à  7h. Tout se passe bien ici dans notre bureau de vote. Au groupe scolaire 2. Depuis le début du vote, il y a à  peu près 70 personnes qui ont voté. Mais nous devrions avoir 499 votants d’ici la fin de la journée dans ce bureau » Sékou Cissé, est marabout et a voté ce matin au Groupe scolaire 2 de Magnambougou. S’il a accompli son devoir, il aurait aimé être mieux aiguillé par des agents électoraux pour simplifier le vote.  » Vous savez quand on est pas instruit, il est difficile de voter. Il y a tellement de bureaux de vote ici et il faut trouver dans lequel voter. Mais en tout cas, j’ai voté. Je connais le candidat pour lequel j’ai voté. J’ai apposé ma main là  o๠il y avait sa photo ». Adama est étudiant, il fait partie de ceux qui n’ont pas pu identifier leur bureau de vote « je suis déçu. Je me suis déplacée pour voter car c’est important pour moi mais je ne retrouve pas mon bureau. Je suis ici depuis l’aube. Je vais continuer à  chercher et j’espère vraiment retrouver mon bureau avant la fermeture » tonne-t-il.