« Tentative de déstabilisation du pouvoir » : un jeune officier aux arrêts !

Il y a deux jours de cela, une information nous parvenait à  la rédaction, faisant état de la préparation d’un coup d’Etat. Coup de théâtre, jeudi 5 juin, une nouvelle tombe et mentionne l’enlèvement d’un officier de l’armée malienne par des hommes armés selon sa famille. Puis, on apprendra qu’il s’agit du lieutenant Mohamed Ouattara, commandant de la deuxième compagnie du Régiment des commandos parachutistes (RCP) et dont le nom n’est pas inconnu. En effet le jeune lieutenant, a déjà  été appréhendé lors des évènements du 30 avril au 1er mai 2012 qui avaient opposé les bérets verts proches à  l’époque de l’ex-junte putschiste et les bérets rouges. Il a été relâché en 2013 en même temps que le lieutenant-colonel Malamine Konaré, fils de l’ancien président de la République Alpha Omar Konaré. Nouvelle arrestation Cette fois, l’affaire est grave. Loin d’être un enlèvement comme l’avait précisé un membre de la famille du lieutenant jeudi, il s’agit d’une mise aux arrêts du lieutenant Mohamed Ouattara et quelques sous-officiers dans la nuit de mercredi à  hier jeudi par les forces spéciales maliennes. On leur reproche de vouloir déstabiliser les institutions de la République et d’atteindre à  la sûreté de l’Etat. Les services de renseignements, alertés par l’affaire, ont remonté par leur investigations jusqu’au lieutenant Ouattara et au sergent chef Sylla. Une enquête judiciaire devrait déterminer les autres membres de la conspiration et nous en dire plus. Après l’alerte de la disparition du lieutenant Ouattara, nous avons tenté en vain de joindre la famille. Nous y reviendrons.

Un officier de l’armée enlevé par des hommes armés en uniforme (famille)

Bamako – Un officier malien, appartenant à  un groupe de soldats qui s’étaient opposés au coup d’Etat de mars 2012 au Mali, a été enlevé à  Bamako dans la nuit de mercredi à  jeudi par des hommes armés en uniforme, a appris l’AFP vendredi auprès de sa famille. « C’’est un piège qui a été tendu à  mon fils, le lieutenant Mohamed Ouattara. Il a été enlevé dans la nuit de mercredi à  jeudi par des individus armés qui portaient des tenues militaires », a déclaré le colonel à  la retraite Yaya Ouattara, père de l’officier enlevé. Un responsable du ministère malien de la Défense, interrogé par l’AFP, a indiqué qu’une enquête sera ouverte « très rapidement » sur cette affaire. l’officier enlevé appartient au corps des parachutistes, communément appelés « bérets rouges ». En 2012, alors qu’une junte dirigeait le Mali, quelques dizaines de ces militaires « bérets rouges », opposés au putsch du 22 mars de la même année, avaient été enlevés puis portés disparus. Depuis début décembre 2013, près d’une trentaine de corps soupçonnés être ceux de militaires disparus ont été retrouvés dans différents charniers près de Kati, ville-garnison à  15 km de Bamako, qui fut le quartier général de Amadou Sanogo et de ses hommes. Amadou Sanogo, meneur du putsch du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, et une vingtaine de ses proches ont été inculpés et incarcérés pour « complicités d’enlèvement, enlèvement et assassinats » dans le cadre d’une enquête sur la disparition de « Bérets rouges ». M. Sanogo est incarcéré depuis fin 2013. Dans les mois qui ont suivi le coup d’Etat, M. Sanogo et ses hommes ont été accusés de nombreuses violences à  l’encontre de « Bérets rouges » ainsi que contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile. Le coup d’Etat a précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes armés, incluant des rebelles touareg et des jihadistes. Les islamistes ont ensuite pris l’ascendant sur leurs alliés touareg, les évinçant des trois régions du Nord qu’ils ont occupé jusqu’en janvier 2013, mois à  partir du quel ils ont commencé à  en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France, toujours en cours.