Coton : Objectif 1 million de tonnes

Un million de tonnes, c’est ambitieux mais pas impossible. C’est en tout cas l’objectif affiché par les organisateurs du Forum sur les perspectives de la production cotonnière au Mali, campagne 2019 – 2020, prévu pour ce 11 avril 2019. Après une campagne 2018 – 2019 dont la production s’est élevée à 700 300 tonnes de coton graines, 675 500 en zone CMDT et 24 800 en zone OHVN, soit un taux de réalisation de 93,37%, les acteurs du secteur « rêvent » de booster la production pour atteindre le million de tonnes. Plus qu’un symbole, il s’agit d’un objectif réaliste et réalisable pour le premier producteur africain, à condition de s’en donner les moyens.

Partager cet objectif  avec les acteurs du secteur est l’un des résultats attendus à l’issue de ce forum, qui doit regrouper les producteurs de coton, les services techniques et d’encadrement,  les  administrations des zones cotonnières et les partenaires techniques et financiers de la filière. Mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’un défi majeur n’est pas une première, estiment les responsables de la Confédération des Sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali (C –  SCPC).

Faible valeur ajoutée

En  effet, en 2011, le Mali produisait environ 240 000 tonnes. C’est lors d’un forum que l’objectif du président de l’époque d’atteindre 500 000 tonnes avait été dévoilé. Et la production avait atteint 450 000 tonnes, précisent les responsables de la C-SCPC. Il s’agit donc de « dégager les grandes lignes et d’inciter la base afin d’atteindre le but fixé », explique M. Abdoulaye N’Diaye, chargé de la communication à la C-SCPC.

D’autant que «pendant  les six dernières campagnes, la production cotonnière a connu un accroissement régulier », passant de 449 646 tonnes en 2012 – 2013 à 728 606 tonnes en 2017 – 2018. Un record qui incite les cotonculteurs à poursuivre l’augmentation de la production.

Les zones de production cotonnière encadrées par la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT) et l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN) couvrent respectivement des superficies de 134 518 km2 pour une population d’environ 4 026 000 habitants, et 26 000 km2 pour environ 1 652 980 habitants. La « production des cultures du système coton est assurée par des exploitations familiales, au nombre d’environ 203 900, cultivant en moyenne 10 hectares, dont 3 hectares réservés au coton » et le reste consacré aux céréales et légumineuses.

Contribuant à hauteur de 15% à la formation du PIB, le coton fibre est le deuxième produit d’exportation du Mali, encore à faible valeur ajoutée car très peu transformé sur place.

Campagne agricole: le ministre de l’Agriculture en zone OHVN

Pour la circonstance, le ministre de l’Agriculture était accompagné du DG de l’Office de la haute vallée du niger (Ohvn), M. Djiré et des membres de son cabinet. La délégation ministérielle est arrivée à  Dougouba aux environs de 11heures 30 minutes. Un village relevant de la commune rurale de Faraba, à  50 km de Ouélessébougou. Sur place, la délégation ministérielle a pu visiter deux champs, dont du chef de village et celui de Adama Doumbia. Ce dernier a été classé comme le meilleur producteur en rendement. C’’est pourquoi son champ a reçu, en premier lieu, la visite de la délégation. Adama Doumbia a cultivé un champ de 18 hectares de coton (dont 2,3 tonnes à  l’hectare). Pour ce qui est du maà¯s, il table sur 7 à  8 tonnes à  l’hectare. Il a cependant souligné que le manque de tracteur qui pourrait lui permettre de doubler sa production est une difficulté à  laquelle il doit faire face. Le ministre et sa suite se sont ensuite dirigés vers le champ du Chef de village de Dougouba, Bablen. Ce dernier, qui a cultivé 2 hectares de maà¯s et 1 hectare d’arachide, a indiqué que sa priorité C’’est l’acquisition de bœufs de labours. Là  le ministre a surtout demandé aux producteurs de s’approprier véritablement leurs zones de culture en se dotant de titre foncier. Le dernier champ visité par le ministre est celui du maire de la Commune rurale de Faraba, N’Famoussa Doumbia. Ce dernier, en plus de ses 5 hectares de maà¯s, a cultivé 3 hectares de petit mil et 4,5 hectares de sorgho. La qualité de la production, un argument de poids Dans chaque champ visité, le ministre a prodigué des conseils à  l’endroit des producteurs. Ainsi, il a insisté sur la qualité et la transformation des produits. « Notre pays est entrain de hausser le niveau de sa production, il faut cependant que nos produits soient de bonnes qualités et compétitifs ». Le ministre n’a pas manqué de souligner que certaines commandes du Programme alimentaire mondial (Pam) sont bloqués au niveau du Mali, pour la simple raison que la qualité des produits agricoles n’est pas à  la hauteur. « Non seulement la bonne qualité augmente la valeur marchande des produits, mais aussi, elle augmente le revenu du producteur et prend en compte les normes de nutrition… ». Le ministre a par ailleurs demandé aux paysans de s’adapter au facteur des changements climatiques en définissant de bonnes stratégies lors de semi, de la récolte et du conditionnement de leur production. Pour sa part, le DG de l’Ohvn, M. Djiré s’est dit convaincu que si la pluviométrie reste bonne, l’objectif des 2 millions de tonnes en zone cotonnière sera atteint. Tout comme le ministre, il a salué le degré d’adhésion et d’engagement des paysans. Notons que pour la présente campagne, les paysans relevant de la zone Ohvn se sont engagés à  produire plus de 19 000 d’hectares de coton.