OMVS: Session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat

Les chefs d’Etat de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal(OMVS) ont tenu à Bamako la 18ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat.  En présence des Présidents de la Guinée, de la Mauritanie, du Mali et du Sénégal qui a passé la main à son homologue malien.

Dans son discours bilan, le président Macky Sall, président en exercice de la conférence des chefs d’état de l’OMVS a rappelé les 4 axes de sa feuille de route, lors de sa désignation en 2017.

Il s’agit de la modernisation de l’organisation, de celle de l’offre d’énergie hydroélectrique, la poursuite de la coopération solidaire entre les Etats membres et le parachèvement du projet navigation.

Sur ce point crucial à l’ordre du jour de la rencontre de Bamako, il a souligné que des jalons importants ont été posés pour la concrétisation de ce projet.

L’organisation a ainsi procédé le 11 octobre 2019 à la signature à Dakar d’un contrat commercial avec la société indienne AFCONS, adossé à un financement de Eximbank Inde, d’un montant de 475 millions d’euros, pour la réalisation de la phase prioritaire.

Il s’agit notamment de réaliser au cours de cette phase des infrastructures portuaires dont le port fluviomaritime de Saint-Louis comprenant un port de pêche, un port de commerce, et le port fluvial terminus d’Ambidédi à Kayes.

Il s’agit également de construire ou réhabiliter 10 escales portuaires et 6 appontements au Sénégal et en Mauritanie. L’aménagement d’un chenal navigable d’environ 900 km, la mise en place d’ouvrages de corrections et un balisage conforme aux normes en vigueur. Ainsi que la construction d’un chantier naval dans la zone d’influence de Rosso-Mauritanie.

Des urgences

Malgré des réalisations importantes, le Président sortant a tenu à souligner des axes de réflexions importantes « pour l’avenir de l’organisation ». Ils concernent la sécurité des ouvrages, une meilleure connaissance et une exploitation plus rationnelle de la ressource eau et sa gestion.

Au chapitre des alternatives, le Président Macky Sall a souligné l’initiative du Haut-commissariat qui a entrepris un projet solaire de 400 MW à l’horizon 2021, qui doit se concrétiser notamment par l’installation d’une centrale solaire flottante sur la retenue de Manantali.

Dans une déclaration dite de Bamako, la conférence des chefs d’Etat a,  entre autres « constaté » que l’OMVS doit s’adapter au nouveau contexte afin de relever les défis de l’heure. Elle a également « déclaré » urgente la mise en œuvre de la navigabilité, comme facteur important de l’intégration économique des Etats membres et de la gestion rationnelle de l’eau. La déclaration a également souligné l’urgence de la reforme institutionnelle avec le renforcement des capacités des ressources humaines, ainsi que l’importante nécessité de doter l’organisation de sources de financement durable, ainsi que la mise en place de répartition équitable des coûts des ouvrages communs.

Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta qui a été investi nouveau président en exercice de l’OMVS, a  dit mesurer l’ampleur de la tâche qui lui a été confiée. Tout en félicitant son prédécesseur, il a réaffirmé l’engagement des chefs d’Etat de l’organisation à poursuivre les chantiers importants pour l’amélioration des performances de l’organisation.

Fatoumata Maguiraga

 

OMVS : des projets pour valoriser le fleuve Sénégal

L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal compte redynamiser le transport maritime entre les États membres. Cet ouvrage qui s’étend du port fluvial de Saint-Louis au Sénégal jusqu’au nouveau port fluvial d’Ambididi au Mali, coûtera 300 millions de dollars sur une durée de deux ans, financé par une société indienne. Et plusieurs projets sont programmés pour les années à venir.

L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) est une organisation qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée. Ces quatre pays unissent leurs forces, leurs ressources pour les exploiter de façon rationnelle. Le fleuve Sénégal et son bassin contribuent au développement des pays membre de l’OMVS. « Avec l’eau, nous pouvons faire plein de chose. Nous travaillons essentiellement dans l’exploitation de l’eau pour produire de l’électricité », a spécifié Mme N’daye Amayella KA, responsable de la communication à l’OMVS.

Le fleuve Sénégal facteur d’intégration

En plus du barrage de Diama au Sénégal qui contribue essentiellement aux développements du secteur de l’irrigation et de l’agriculture, il existe beaucoup d’autres barrages. Actuellement, l’un des projets phares de l’OMVS est de faire renaître la navigation sur le fleuve Sénégal, arrêté depuis 1970. Cette navigation se déroulera entre le port fluvial Saint-Louis à Dakar jusqu’au nouveau port fluvial prévu à Ambididi dans la région de Kayes. Pour la cause, les autorités maliennes ont octroyé cinq hectares pour abriter ce nouveau port. Le projet fluviomaritime aura huit escales et sept appointements entre Saint-Louis et Ambididi sur une distance de 900 kilomètres. Cet ouvrage facilitera la mobilité des personnes et de leurs biens dans les États de l’OMVS via le fleuve. « Une séance de test a été faite la semaine passée de Saint-Louis jusqu’à d’Ambididi, mais nous n’avons atteint la localité malienne, même si nous étions à six kilomètres de ladite ville », a révélé Mme N’daye à Journal du Mali.

Dans les jours à venir, le Programme de Gestion Intègre de Ressources en eau (PGIR) verra le jour. Il permettra de lutter contre la pauvreté, à raison de 200 millions de dollars. Ce fond sera utilisé pour le secteur de l’irrigation, de l’agriculture et du développement social. « Les ressources sont disponibles pour aider les personnes les plus diminues à profiter de l’eau », a expliqué Amayelle KA.

L’auto suffisance s’annonce

Dans les prochaines années, trois grands barrages verront le jour sur le territoire guinéen, le barrage de Koukoutamba, de Boureya, et de Ballassa. En plus, deux autres barrages seront réalisés au Mali, le barrage de Bouina et de Boureya. Pour le barrage de Koukoutamba, les travaux débuteront en 2018, 571 millions d’euros sont prévus pour la réalisation.

Abdoulaye Idrissa Maiga à la tête du conseil des Ministres de l’OMVS

Le nouveau Président du Conseil des Ministres de l’Organisation est un spécialiste du développement rural intégré (gestion durable des terres et des modes de production, pastoralisme et zootechnique au Sahel). Fonctionnaire de Classe exceptionnelle, Il a fait également ses humanités à  l’Institut polytechnique Rural (IPR) de Katibougou, il décrocha, en 1981, son diplôme d’ingénieur des Sciences appliquées. Né en 1958, ce natif de Gao a obtenu son baccalauréat en série «Sciences biologiques terminales», 2ème partie au lycée de Sévaré en juin 1977. Sur le plan professionnel, il a occupé son premier poste en 1982 en qualité de chef de l’antenne pastorale du ministère de l’Elevage et de la Pêche, directement après sa sortie de l’IPR de Katibougou. En 1988, son professionnalisme lui vaut l’estime et la considération de ses supérieurs qui le nomme Directeur général du projet « Elevage Mali Nord-Est Gao. Un an après, il prend du galon et devient coordinateur des projets d’élevage de la région de Mopti puis chef département « Etude et suivi des milieux » à  l’Agence pour le bassin du fleuve Niger (ABFN) de 2003 à  2008. Depuis cette date, il officiait comme consultant auprès d’organismes internationaux après un bref séjour en qualité de conseiller technique au ministère de l’Elevage et de la Pêche. Sur le plan politique M. Maiga est proche du Président Ibrahim Boubacar Keita dont il a dirigé, en vrai stratège, la campagne électorale victorieuse de 2013 En ce qui concerne la vie associative, le Président du Conseil des Ministres fut président d’honneur du Centre d’études, de formation et de recherches en développement participatif «Sony Ali Ber» (Cersab, 2001). Entre 1990 et 1999, il fut Secrétaire général adjoint de l’Association malienne des droits de l’homme (Amdh), section de Gao et Rapporteur de la coordination régionale des organisations et associations démocratiques de Gao de 1991 à  1992.

Ibrahim Sarr : « Il faut que la commune de Hawa Dembaya rentre dans ses droits »

Jouranldumali.com : Quels peuvent être les impacts du barrage de Felou sur votre localité? Ibrahim Sarr : Avec le relèvement du seuil, nous voyons de moins en moins de chutes. On se demande si cela n’aurait pas d’impact sur l’environnement. Aujourd’hui, avec toute cette mesure de sécurité autour de l’ouvrage, qui est normal bien entendu, est-ce qu’on pourrait toujours continuer à  recevoir des touristes. Je peux dire que cela peut être considéré comme un impact négatif. Nous devons donc trouver une solution avec la SOGEM, l’OMVS, ne serait- ce qu’aménager un espace qui puisse permettre aux visiteurs de venir sans pour autant poser un acte quelconque à  la sécurité de l’ouvrage. Ensuite, cette forte attente de ressource issue de reversement de patente à  la commune pourrait être difficile à  négocier avec les autorités de l’OMVS et éventuellement avec l’Etat. Nous comptons sur la promptitude du président Ibrahim Boubacar Keita qui porte une attention particulière au développement des collectivités territoriales, donc à  la décentralisation. Nous pensons qu’il va nous aider à  défendre ce dossier auprès de l’OMVS pour compenser ce manque à  gagner que nous attendons avec impatience. Quatre ans après la pose de la 1ere pierre du barrage de Felou, est-ce que, le jeunes ont eu du travail ? Est-ce que l’OMVS a versé la patente à  votre commune et quel est le montant de la compensation ? Durant trois années successives jusqu’en 2012, l’OMVS nous a accompagnés en apportant ce manque à  gagner qui est de 3.5 millions par an, mais en 2013, on a pas reçu ce montant. Quant à  la création d’emploi, nous devons reconnaà®tre aussi que dans le cadre de la construction de l’ouvrage, plus de 60% de la main d’œuvre non qualifiée était de la commune. l’apport de l’OMVS dans ce domaine a été conséquent. Par contre, en ce qui concerne les autres mesures d’accompagnement qui devraient se faire dans le cadre du projet de Felou, notamment l’électrification des villages, la création de périmètre maraà®chers pour les femmes, la création de centre pour les jeunes, etc., le tout pour un montant de trois milliards, nous sommes à  moins de 3% de réalisation. A ce niveau, C’’est une déception pour la commune et nous continuons à  engager un plaidoyer auprès de l’OMVS et de ses partenaires. Nous comptons aussi sur l’accompagnement de l’Etat pour que la commune puisse rentrer dans ses droits, C’’est un engagement qui a été pris par le conseil des ministres de l’OMVS donc qui engage l’OMVS et l’état malien.

Après Félou, le barrage de Gouina opérationnel dans 4 ans

C’était en présence des chefs d’Etat Ibrahim Boubacar Keita, Macky Sall, Mohamed Ould Abdel Aziz et du Premier ministre guinéen Mohamed Saà¯d Fofana. Situé à  environ 80 km en amont de la ville de Kayes, Gouina se trouve dans la commune rurale de Diamou et compte 24 villages avec 16.000 habitants. Une centrale d’une puissance de 140 mégawatts Le coût total de ce projet financé à  85% par l’Eximbank de Chine est estimé à  230 millions d’Euros avec une puissance de 140 mégawatts. Pour le Président malien, l’héritage commun qu’est le fleuve Sénégal « offre l’opportunité de produire à  moindre coût une électricité propre respectueuse de l’environnement et de la qualité de vie des populations riveraines ». « Cette journée est le symbole de la réussite de notre outil commun, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal(OMVS), un modèle d’intégration régional en Afrique qui contribue chaque jour à  renforcer les liens séculaires d’amitié et de fraternité entre les peuples » a-t-il indiqué. L’OMVS est bâtie autour de la gestion concertée du fleuve Sénégal, troisième plus long fleuve d’Afrique, qui prend sa source en Guinée et se jette dans l’océan atlantique à  Saint-Louis au Sénégal, après un parcours de 1800 Km à  travers les quatre pays. Selon le Haut Commissaire de l’OMVS, Kabiné Komara, avec l’arrivée de la Guinée, il y a un potentiel hydroélectrique de plus 1000 MW dont le 1/4 seulement est exploité. Dans son allocution, il a parlé des avancées et des projets en cours comme la démarche pour la certification ISO. A l’en croire, l’OMVS fait partie des meilleures organisations régionales en matière de mise en valeur des ressources d’un fleuve. Diversifier les ressources énergétiques La Mauritanie a découvert d’importantes quantités de gaz et un projet est en cours pour son exploitation afin de produire l’électricité. Pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz, « le gaz mauritanien permettra de mettre à  la disposition de l’espace OMVS dès l’année prochaine, d’importantes capacités de production d’électricité et de contribuer significativement à  la résorption du déficit énergétique de la sous région ». Créé en 1972, les activités de l’OMVS s’articulent autour de la production d’énergie hydroélectrique, de la fourniture d’eau d’irrigation grâce à  l’action combinée des barrages, de la promotion du volet navigation, l’agriculture.

OMVS: le Mali va bénéficier d’un nouveau barrage

Le coup est parti et plus rien ne pourra freiner le processus de développement engagé par les quatre pays qui ont en partage le fleuve Sénégal. Elevage, agriculture, maraichage, et autres activités seront développées dans la commune rurale de Hawa Dembaya o๠sera construit le nouveau barrage hydroélectrique. Vers l’autosuffisance énergétique Dans 38 mois seront produits les premiers mégawatts d’électricité. Le barrage hydroélectrique de Félou dans la région de Kayes aura une capacité de 59 mégawatts. La Guinée Conakry qui vient de rejoindre l’organisation, est plus ou moins autosuffisante, voire moins gourmande. l’électricité qui sera produite à  Félou contribuera à  combler un vide. La clé de répartition de l’électricité produite est en faveur du Mali qui consommera 45%. La Mauritanie aura 30% et le Sénégal 25%. Le maire de la commune rurale a fondé un grand espoir sur ce projet qui non seulement permettra d’électrifier sa commune mais aussi de générer plusieurs emplois pour les jeunes. La chine maitre d’ouvrage Le nouveau barrage hydroélectrique de Félou sera construit par Sino hydro – corporation, une société chinoise, comme pour retourner l’ascenseur à  la république populaire de Chine qui appuie la plupart des pays membres de l’OMNS. Le chef des travaux a assuré les différents chefs d’Etats quand au respect du délai d’exécution du contrat. La Chine a réaffirmé sa disponibilité à  accompagner le Mali dans son élan de développement. Les travaux coûteront 120 milliards de FCFA financés par la Banque mondiale et Banque européenne d’Investissements. La nécessité de protéger les berges Les chefs d’Etat ont aussi, lancé le programme de restauration des berges du fleuve Sénégal à  Kayes. Dans un premier temps, près de 3km de berges seront aménagées pour un coût de trois milliards de francs CFA. Dans un deuxième temps, il concernera le long Kayes- Bafoulabé au Mali. Les travaux seront étendus aux berges du Bafing en Guinée et la basse vallée du fleuve Sénégal en Mauritanie et au Sénégal. Il s’agit non seulement d’empêcher l’effritement des berges mais aussi de mener une lutte intensive contre les plantes « aquatiques nuisibles ». Selon Amadou Toumani Touré, « toutes ces actions s’inscrivent dans le cadre de deux chantiers majeurs en cours d’exécution par l’OMVS. « Il s’agit du projet de gestion des ressources en eau et de l’Environnement du Bassin du Sénégal », a- t-il souligné. Ce sont près de 400 millions qui seront mobilisés dans le cadre de cette phase du programme.

L’OMVS assure la santé de 22000 villages au Mali

La population riveraine exposée à  des maladies hydriques La situation sanitaire des barrages de Diama et Manatali a considérablement modifié l’écologie dans le bassin du fleuve Sénégal. La présence permanente de l’eau douce a favorisé la prolifération de végétaux aquatiques nuisibles (typha Australie et salvia moleste) dans les affluents du fleuve et les canaux d’irrigation, créant ainsi des conditions propices à  la prolifération des moustiques, vecteur du paludisme et des mollusques vecteurs de la bilharziose. Ces maladies d’origine hydriques ont connu une expansion progressive dans le bassin, devenant un réel problème de santé publique qui affecte la productivité économique. Les cas graves du paludisme sont la principale cause de décès chez les enfants âgés de moins de cinq ans. l’éclosion de la bilharziose intestinale, auparavant inconnue dans le bassin, affecte jusqu’à  80% de la population (voire 100¨% des enfants) dans certaines zones. Dans le même temps, la couverture des interventions de lutte contre le paludisme et la schistosomiase dans les quatre Etats riverains et dans le bassin du fleuve compte parmi les plus faibles au monde. l’OMVS mobilise 25 milliards pour la santé Avec le soutien de banque mondiale et de l’agence France de développement, l’OMVS a mobilisé 51 millions de dollars US près de 25 milliards et formulé une stratégie sur 5 ans visant à  atténuer l’impact des ouvrages hydrauliques sur la santé des populations en luttant contre la morbidité et le mortalité liées aux maladies hydriques dans le bassin.. C’’est l’objet de la sous composante santé du programme de gestion intégrée des ressources en eau et de développement des usagers à  buts multiples de l’OMVS. l’engagement de l’OMVS en faveur de la santé exprime l’importance grandissante de l’investissement social dans ses projets et programmes. Déjà  dans le cadre du projet d’Atténuation des impacts Environnement (PASIE) et du projet GEF cofinancement du royaume des pays Bas, l’OMVS avait conduit des projets pilotes de santé et mis en place des réseaux d’eau potables dans quelques sites du bassin pour lutter avec méthodes contre la bilharziose. l’intervention de projet est d’impulser une approche transfrontalière à  la lutte engagée contre les maladies hydriques pour maximiser les chances de réussites. Egalement , d’améliorer la santé dans le basin pour permettre aux populations de profiter des opportunités de développement. A signaler que lors de la cérémonie de la pose de la première pierre de ce barrage ,les moustiquaires imprégnées ont été distribuées aux femmes et leurs enfants par les chefs d’états membres de l’omvs Abdoulaye Wade, Amadou Toumani Touré, Ould Abdou Aziz de la Mauritanie et le premier ministre guinéen.