Gabon : Ali Bongo investi ce matin à Libreville

L’investiture enfin Après moult rebondissements, Ali Bongo, grand vainqueur des élections présidentielles, succèdera officiellement à  son père, feu Hajj Omar Bongo à  la tête du Gabon. Sa victoire ayant été validée par la cour constitutionnelle, il ne fait plus aucun doute, qu’il est à  présent le nouvel homme fort du Gabon. Plus qu’une simple victoire, c’est la continuité d’une dynastie qui perdure, avec le règne des Bongo à  la tête de ce petit état pétrolier d’Afrique Centrale. De nombreux chefs d’états assisteront à  cetteinvestiture, dont le président Malien, Amadou Toumani Touré, qui s’est rendu hier soir à  Libreville. JournalduMali.com reviendra bien sûr cette investiture. L’opposition en déconfiture l’opposition partie en rangs dispersés dès le départ, avait perdu les élections du 30 Août dernier face au favori du parti démocratique gabonais (PDG), Ali ben Bongo. Au point d’en appeler les populations à  une massive manifestation dans les capitales politiques et économiques. La dernière cité, Port Gentil, est le fief de l’opposant historique Pierre Mamboundou. Elle a connu le plus grand nombre de violences avec une quinzaine de morts selon l’opposition, et trois, selon les autorités. En plus de la destruction du consulat de France et l’attaque de la prison centrale, qui a engendrée la fuite quelques détenus. Dernier rapport sur les violences de Port Gentil Au terme d’une mission sur le terrain du 18 au 21 septembre dernier, conduite par le professeur Pierre André Kombila Koumbe, le Front de refus du coup de force électoral avait présenté le 24 septembre son rapport sur les émeutes post-électorales qui avaient éclaté à  Port-Gentil du 3 au 6 septembre dernier. Alors que les autorités continuent de brandir un bilan officiel de 3 morts accidentelles, le rapport de l’opposition fait état de plusieurs dizaines de morts tombés sous les balles des forces de l’ordre, ainsi que de nombreuses exactions et menaces sur la population de la cité pétrolière. Selon le rapport, des membres se sont rendus sur place dès le 18 septembre, et quatre (4) jours durant, la mission a rencontré les familles des victimes décédées, des victimes d’exactions et quelques témoins qui ont accepté de parler, nonobstant un climat de peur et d’omerta constaté sur place à  Port-Gentil, climat entretenu par les forces de Défense et de Sécurité. Ali Bongo en position de force Après les protestations, Ali Bongo avait demandé un retour au calme. Tout en félicitant ses adversaires d’avoir contribué à  la concrétisation de la démocratie. Il a aussi effectué ses premières visites officielles en qualité de président élu du Gabon en se rendant dans de nombreux pays comme le Cameroun ou le Tchad. Ali a gagné son pari face à  une opposition assez divisée. Malgré l’appel au rassemblement prononcé par la majorité des opposants, Ali n’a plus rien à  craindre face aux recours déposés à  la justice pour dénoncer les fraudes. D’ailleurs, les 300 observateurs internationaux, affirment n’avoir constaté aucune irrégularité. Ali a également reçu les messages de félicitations du roi marocain Mohamed VI. Les opposants se sont levés trop tard. Ils ne se sont pas unis au moment o๠il le fallait. s’ils étaient partis tous ensemble avec un candidat unique, ils seraient probablement vainqueurs, juge un observateur politique. Une population désorientée La population elle-même semble ne plus être sur la même longueur d’onde que les opposants. Tout juste après le scrutin du 30 Aout, l’opposition avait décrété des journées villes mortes sur toute l’étendue du territoire national. Mais, l’appel lancé n’a pas été suivi, puisque dès le lendemain, les rues étaient pleines de monde. Chacun a regagné son lieu de travail, comme si aucun message n’avait été lancé. Cette population se souvient encore de l’année oà¹, après ce même genre d’appel à  une journée ville morte, beaucoup de personnes avaient perdu leurs emplois. En constatant plus tard avec stupeur, le ralliement du président de leur parti, avec le président défunt El Hadj Oumar Bongo Ondimba. Ali Ben sera bientôt investi à  la magistrature suprême de son pays, après son père. Il a le soutien de presque toutes les grosses têtes du pays et de la majorité des Chefs d’Etats comme Sassou Nguesso ou Joseph Kabila, ce qui n’est pas sans effet. On se souvient aussi que Casimir Oyé Mba, candidat malheureux, aurait dit-on reçu un coup de fil de deux chefs d’états Africains, lui intimant l’ordre d’abandonner la présidentielle, ce qui avait expliqué sa défection du scrutin. Voilà  qui reste obscur…