Mali: après les violences de Kidal, l’ONU appelle au calme et à la négociation

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé mardi à  la désescalade dans le nord du Mali et à  la reprise de négociations entre le gouvernement et la rébellion touareg, après les violences à  Kidal qui ont poussé quelques centaines de civils à  fuir. Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil ont condamné ces violences et ont «appelé toutes les parties à  agir avec retenue et à  s’abstenir de toute nouvelle violence pouvant menacer les civils». Tout en réaffirmant leur soutien à  la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire y compris Kidal, ils ont estimé que «seul un processus de négociation crédible et sans exclusive pouvait amener paix et stabilité durables» dans le pays. Ils ont demandé «la reprise le plus vite possible du cantonnement» des groupes armés et de «négociations de paix sincères» entre Bamako et ces groupes. Au cours d’une session du Conseil mardi, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait demandé un renforcement du mandat de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, et le désarmement de la rébellion touareg. Evoquant le renouvellement du mandat de la Minusma, M. Diop a réclamé «un mandat beaucoup plus robuste (..), à  même de faire face aux menaces sur le terrain, et le désarmement de tous les groupes armés, particulièrement le MNLA» (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg). «La collusion entre des partenaires du processus de paix et des terroristes est clairement établie et doit être condamnée par votre Conseil», a-t-il affirmé, expliquant que «des fanions de l’Aqmi (Al-Qaà¯da au Maghreb islamique) et (du mouvement islamique) Ansardine flottaient sur les véhicules des agresseurs, à  côté de ceux du MNLA». «l’agression survenue à  Kidal ne peut demeurer impunie», a poursuivi M. Diop, demandant «qu’une Commission internationale soit constituée pour vérifier les faits afin que les responsables soient traduits devant les juridictions nationales et internationales». Selon Bamako, 36 personnes dont des responsables locaux et huit militaires ont été tués lors des combats qui se sont déroulés samedi alors que le Premier ministre Moussa Mara était en visite dans cette ville de l’extrême nord-est du pays. Deux Casques bleus et 20 policiers de l’ONU ont aussi été blessés. Une trentaine de fonctionnaires avaient ensuite été enlevés par le MNLA. Libérés lundi après des négociations avec la Minusma, ces 32 fonctionnaires ont été accueillis mardi à  Bamako. Vous revenez d’un enfer. (…) Au nom de la Nation malienne, je vous souhaite la bienvenue» dans la capitale, leur a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta à  l’aéroport selon des images diffusées par la télévision publique malienne ORTM. Les violences ont poussé «quelques centaines» de civils à  fuir la ville ces dernières 48 heures, «pour des campements situés dans le désert», a de son côté affirmé mardi à  l’AFP une source militaire de la Minusma jointe sur place. «Kidal a toujours été et demeurera partie intégrante de la République du Mali, il n’y a aucune raison que les plus hautes autorités ne puissent s’y rendre», a martelé le ministre Diop, qui s’exprimait en vidéo-conférence depuis Bamako. Le représentant spécial de l’ONU au Mali, Bert Koenders, qui participait à  cette vidéo-conférence à  ses côtés, avait auparavant estimé que «la priorité aujourd’hui est la relance du processus politique». A l’issue de consultations entre les membres du Conseil, l’ambassadeur français Gérard Araud a souligné qu’il revenait au gouvernement malien de désarmer les groupes armés, et pas à  la Minusma. «Ce que peuvent faire les forces française C’’est soutenir le gouvernement malien», a-t-il ajouté. La France a ainsi annoncé mardi qu’elle reportait de «quelques semaines» le redéploiement prévu de son dispositif militaire au Sahel, prolongeant d’autant l’opération Serval au Mali.

L’ONU approuve l’envoi de casques bleus en Centrafrique

De passage à  Bangui, samedi 5 avril, alors qu’il se rendait à  Kigali pour la célébration du 20e anniversaire du génocide rwandais, Ban Ki-moon avait dénoncé une « épuration ethnico-religieuse » et exhorté la communauté internationale à  ne pas répéter les erreurs du passé. La Centrafrique vit dans le chaos depuis le coup d’Etat de mars 2013 et connaà®t ces derniers mois une recrudescence des violences entre les milices chrétiennes anti-balaka, fidèles au président déchu François Bozizé, et les ex-rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans. Selon les estimations, plusieurs milliers de personnes ont été tuées et 2,2 millions de Centrafricains, soit environ la moitié de la population, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Opération extrêmement complexe La résolution, présentée par la France, donne naissance à  la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en RCA). Avec ses 12 000 hommes, cette nouvelle opération de maintien de la paix de l’ONU fait passer le nombre de casques bleus déployés dans le monde au-dessus de la barre des 120 000, un chiffre record. Ses effectifs militaires ne seront toutefois opérationnels qu’au 15 septembre. La plupart des 6 000 soldats de la Misca, la force déployée en décembre dernier par l’Union africaine, qui œuvre aux côtés des 2 000 Français de la force « Sangaris », devraient passer sous mandat de l’ONU. A l’exception des 850 militaires tchadiens, dont N’Djamena a annoncé le retrait après un incident meurtrier impliquant plusieurs d’entre eux. Dans l’immédiat, seule la composante civile de la Minusca (génie, moyens de transport, administrateurs, ingénieurs, juristes), à  même d’apporter un soutien logistique, sera déployée. La mission de ces quelque 500 personnes sera de rétablir un minimum d’Etat et d’administration, et de préparer les élections pour février 2015. « C’est un nouveau défi et une opération extrêmement complexe », explique le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, qui rappelle que « toutes les infrastructures ont été rendues inopérationnelles » et souligne la difficulté d’agir dans un pays totalement enclavé, sans accès à  la mer, avec peu ou pas de réseau routier, alors qu’approche la saison des pluies. Des compétences inédites Caractère exceptionnel de la Minusca, elle sera « évolutive », avec un mandat s’adaptant aux circonstances sur le terrain. Dans un premier temps, les priorités seront la protection des civils, l’appui au désarmement des combattants, le soutien au processus de transition politique. Et, à  terme, la reconstruction de l’Etat. « Nous ne pourrons tout faire, il y a de la place pour tout le monde : pour les acteurs des Nations unies, mais aussi pour les institutions financières internationales », précise une source à  l’ONU. En matière de maintien de l’ordre, les compétences de la mission seront inédites. La résolution l’autorise en effet à  titre exceptionnel à  adopter « des mesures temporaires urgentes » si les autorités de RCA en font la demande, « autrement dit, d’exercer les pouvoirs exécutifs de police et de justice », résume un diplomate. Ce vote intervient alors que les premiers éléments de l’Eufor-RCA, la mission militaire européenne, dont les 800 hommes seront déployés fin mai, sont arrivés sur le terrain. Mercredi, 55 gendarmes mobiles français, armés de fusils automatiques, ont commencé à  patrouiller dans certains quartiers sensibles de Bangui, notamment des enclaves musulmanes, encadrés par des soldats de « Sangaris ». L’Eufor aura pour rôle de sécuriser l’aéroport et certains quartiers de la capitale, et de former des gendarmes locaux.

Centrafrique: bavure des soldats tchadiens à Bangui, l’ONU condamne

Ils étaient venus pour assurer la protection des ressortissants tchadiens dans la capitale centrafricaine et les rapatrier. Leur descente sur un marché de Bangui restera l’incident le plus grave impliquant des troupes étrangères dans le pays. 30 morts et 300 blessés « Dès que le convoi de l’armée nationale tchadienne a atteint la zone de marché du (quartier) PK12, ils auraient ouvert le feu sur la population sans qu’il y ait eu de provocation », a déclaré à  Genève un porte-parole de l’ONU aux droits de l’Homme, Rupert Colville, présentant aux médias les premiers résultats des enquêteurs des Nations unies sur l’incident. « Alors que les gens fuyaient dans la panique dans toutes les directions, les soldats ont continué à  tirer de façon indiscriminée. Pourquoi ont-ils commencé à  tirer ? Ce n’est pas clair », a-t-il indiqué. Il semble que les tirs aient cessé lorsque des troupes congolaises sont arrivées, a-t-il dit. Selon les premiers résultats de l’enquête, au moins 30 personnes ont été tuées et au moins 300 autres blessées, dont des enfants, des handicapés, des femmes enceintes et des personnes âgées. Précision de taille, donnée par M. Colville, les soldats tchadiens impliqués étaient des membres de « l’armée tchadienne », et non pas de la force africaine en Centrafrique (Misca). Selon les informations recueillies par les enquêteurs de l’ONU, « il semble que l’action des forces tchadiennes a été totalement disproportionnée, puisqu’ils ont tiré sur un marché bondé de civils non armés », a insisté le porte-parole qui a également estimé que le nombre de soldats tchadiens impliqués ne devait pas être très élevé et que ces individus « avaient dû repartir directement » dans leur pays. Acteur clé de la crise centrafricaine et incontournable puissance régionale, le Tchad a claqué jeudi la porte de la Misca, dénonçant une « campagne malveillante » contre ses soldats, à  nouveau mis en cause après avoir tué des civils le 29 mars à  Bangui.

Humanitaire : la réponse stratégique de l’ONU

En 2013, 1,7 million de personnes ont été aidées au Mali, selon les Nations unies. Mais les besoins restent évidemment immenses, et coûteux. Près de 370 000 parmi lesquelles 199500 sont toujours déplacées dans les pays voisins et 170000 réfugiées à  l’intérieur du pays. En outre 800 000 vivent toujours une insécurité alimentaire sévère et nécessitent une aide immédiate notamment des enfants qui souffrent de malnutrition aigue. La liste des besoins humanitaires d’urgence ou de moyen terme est longue. Et pour financer cette aide, évidemment, il faut de l’argent. David Gressly, le coordinateur humanitaire des agences onusiennes avec les ONG présentes au Mali, a présenté mercredi 26 février le nouveau plan stratégique d’aide aux populations maliennes, en présence du ministre malien des Affaires humanitaires, Hamadoun Konaté.  » « Nous recherchons 568 millions de dollars, explique David Gressly, coordinateur au Mali des affaires humanitaires pour les Nations unies. Cet appel de fonds reflète les besoins humanitaires des personnes affectées par l’insécurité alimentaire, la malnutrition récurrente et les conséquences humanitaires de la crise au Nord. Il a aussi pour objectif de promouvoir des solutions durables afin de rendre les communautés plus résistantes au choc ». Ce plan selon le coordinateur vise à  apporter l’assistance d’urgence nécessaires aux personnes affectées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition aigue en priorité, même si en 2013, seulement 477 millions dollars ont été mobilisés. Un chiffre qui reste loin des attentes. Concernant la situation d’insécurité au Nord, et particulièrement sur la résurgence de groupes armés tels que le MUJAO qui a revendiqué l’enlèvement d’une équipe du CICR, Gressly, précise que malgré ce contexte, les humanitaires feront leur travail avec courage et cela même si leur champ d’action est parfois réfuit.

Centrafrique: les religieux s’en mêlent

Les chefs de l’Eglise catholique et de la communauté musulmane centrafricaines ont appelé vendredi à  désarmer les civils « infiltrés » dans les églises et les mosquées pour neutraliser miliciens et pillards qui terrorisent le pays malgré le déploiement de forces internationales. Face à  la persistance de violences à  grande échelle, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a quant à  lui appelé hier jeudi au déploiement rapide de 3.000 hommes en renfort des forces française Sangaris et africaine Misca,pour secourir des populations livrées aux crimes de bandes armées, particulièrement dans les zones o๠aucune force de l’ordre ni administration n’est présente. Appel œcuménique à  la paix Un appel salué par l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, et l’imam de la capitale centrafricaine, Oumar Kobine Layama, côte à  côte, ont conjuré tous les Centrafricains de déposer les armes. »Que tous nos frères qui ont des armes les remettent. Les militaires doivent désarmer tout le monde, dans les églises et les mosquées », a lancé l’archevêque lors d’une conférence de presse. Les deux hommes appellent en vain depuis des mois à  la fin des tueries entre chrétiens et musulmans, qui ont plongé le pays dans une crise humanitaire dans précédent avec près d’un million de déplacés sur une population totale de 4,6 millions d’habitants et un exode de la minorité musulmane de régions entières. Ce cycle infernal des tueries a été déclenché par des mois d’exactions en toute impunité contre les chrétiens perpétrées par des combattants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à  Bangui en mars 2013. En réaction des milices d’auto-défense majoritairement chrétienne, les anti-balaka, se sont formées.

Quand la Minusma booste sa communication

Ces derniers temps, la Minusma et particulièrement, son chef, le hollandais Bert Koenders, font l’objet de critiques. Un quotidien malien a osé titrer qu’il « n’était plus en odeur de sainteté auprès du Président », et que ce dernier ne « souhaiterait plus le recevoir ». Du reste, IBK peut-il refuser de recevoir un haut diplomate mandaté par Ban Ki Moon à  Bamako comme tout autre représentant d’institutions internationales dans notre pays ? Le faux discrédit remonterait à  la visite ratée du Premier Ministre, à  Kidal, le 28 novembre dernier. l’opinion a surtout du mal à  cerner le rôle et la nécessité d’une telle mission au Mali, au moment o๠la sécurité au Nord n’est toujours pas garantie et surtout lorsqu’une haute personnalité de l’état, ne peut atterrir dans l’une de nos villes. C’’est la souveraineté du Mali qui est bel et bien en jeu. Autre incident qui écorche l’efficacité de la Minusma, la mort des deux casques bleus sénégalais tués le 14 décembre dernier devant une banque malienne. Il faut dès lors comprendre pourquoi Serval, les FAMA et les casques bleus ne suffisent pas à  sécuriser Kidal ? Manque seul d’effectifs ? La Minusma attend toujours ses 12000 hommes, qui arrivent au compte gouttes et par contingents séparés. Pour répondre à  toutes ces interrogations, le Patron de la Minusma a décidé de rencontrer la presse régulièrement. Tous les quinze jours, une conférence est prévue. Et un cocktail de presse à  la résidence du Représentant spécial de Ban Ki Moon. Rencontre informelle, d’après leur staff de communication. Evidemment, pour les journalistes que nous sommes, aller à  a la source est essentiel, avoir les infos pour essayer de faire comprendre à  nos auditeurs, lecteurs ou téléspectateurs, pourquoi l’ensemble du personnel de la Minusma occupe tout un hôtel et sillonne Bamako dans ces énormes pick up estampillés UN, sans que l’on sache vraiment ce qui est sécurisé. Bert Koenders, un diplomate très sociable et à  l’écoute, il faut le reconnaà®tre, a le droit de convier la presse et nous pouvons lui poser toutes les questions que nous voulons. l’homme se prête volontiers à  l’exercice : « Comme vous, J’ai lu dans le presse que le président ne voulait plus me recevoir. Ce n’est pas vrai ! ». D’ailleurs, le diplomate devrait être reçu par le président IBK ce lundi, précise une source proche de Koulouba. Le diplomate n’a pas non plus oublié de rappeler que cette mission est un consensus de la communauté internationale et que jamais une telle mobilisation n’avait été faite autour d’un pays comme le Mali. Bert Koenders va même jusqu’à  inviter les journalistes à  le solliciter régulièrement, ayant lui même été journaliste avant d’être ministre aux Pays-Bas. En attendant, la mission est appelée à  grandir, à  s’améliorer, mais pour combien de temps et pour quelle efficacité ?

Centrafrique: intervention française « immédiate »

«Vu l’urgence, j’ai décidé d’agir immédiatement, c’est-à -dire dès ce soir, en coordination avec les Africains et avec le soutien des partenaires européens». A l’issue d’un conseil restreint de défense à  l’Elysée, le président François Hollande a lancé dans l’urgence jeudi soir l’opération «Sangaris» en République centrafricaine. Quelques heures plus tôt, l’ONU donnait son feu vert, via une résolution adoptée à  l’unanimité, pour intervenir dans ce pays livré au chaos. Cette résolution autorise les soldats français à  «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA) dans l’accomplissement de son mandat». L’objectif: rétablir la sécurité. Le secrétaire général de l’ONU s’est félicité de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2127 qu’il considère comme « une étape importante et opportune ». Ban-ki-Moon « salue les efforts des forces françaises » et souligne l’importance « d’un déploiement rapide de la Mission internationale de soutien à  la République centrafricaine sous conduite africaine (Misca) » pour protéger les civils. La France en attendant l’Afrique La force africaine doit compter jusqu’à  3.600 hommes, mais n’en rassemble pour l’instant que 2.500, mal équipés et entraà®nés. Paris dispose déjà  sur place d’environ 650 hommes, mais ces effectifs seront «doublés d’ici quelques jours pour ne pas dire quelques heures», a promis François Hollande. Près de 350 militaires français stationnent actuellement au Cameroun, dont une partie devrait franchir la frontière centrafricaine par la route. L’UE examine dès à  présent les moyens d’assister cette force, avec «plusieurs options», principalement «financières», tandis que la Grande-Bretagne a déjà  proposé une «aide logistique limitée» à  la France Violents combats ce jeudi en RCA La journée du jeudi 5 décembre a été marquée par de nouvelles violences. Dès l’aube, des tirs assez fournis d’armes automatiques, de mitrailleuses et de mortiers ont été entendus dans plusieurs quartiers de Bangui, la capitale de Centrafrique. « Les premiers tirs ont été entendus vers 4h du matin. D’abord au nord de la ville puis peu de temps après au sud de la ville, essentiellement dans les quartiers de Kassa௠et de Boy-Rab », rapporte un journaliste de France 24. « Il semblerait qu’il s’agisse d’attaques de milices anti-Balaka (« anti-machettes », en langue sango) sur des cantonnements des forces armées centrafricaines et notamment le camp militaire de Kassaà¯. Ces milices soutiennent l’ancien président Bozizé et s’opposent à  l’ex-Séléka, l’alliance qui a pris lele journaliste Matthieu Mabin, qui a pu observer « des mouvements de troupes dites ex-Séléka, donc aujourd’hui forces armées centrafricaines, vers le nord de la ville ». Au fil des heures, les tirs ont diminué d’intensité. De son côté, le président centrafricain de transition Michel Djotodia a annoncé l’extension immédiate de quatre heures du couvre-feu, imposé désormais de 18H à  6H. Comme les jours précédents, les militaires français du détachement stationné à  l’aéroport ont mené des patrouilles dans la ville.

ONU Femmes: la Directrice exécutive échange avec les Maliennes

Ecouter, échanger avec les femmes maliennes afin de pouvoir faire un lobbying en leur faveur, tel était l’objectif de cette rencontre voulue par Madame Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive de l’Onu-Femmes. Pendant plus d’une heure, les femmes ont abordé avec la diplomate, les questions relatives à  la gouvernance économique et politique, aux droits des femmes, leur participation dans la médiation et la gestion des conflits. Pour Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, la raison d’être de son institution est d’être solidaire avec les femmes du monde. «Ici, J’ai vu des femmes fortes et la mobilisation que vous avez faite est un message pour dire que des problèmes existent. C’’est ensemble que nous allons parvenir à  résoudre les problèmes auxquels les femmes font face », a t-elle expliqué. Elle a également félicité les femmes du Mali pour leur mobilisation lors de la présidentielle dernière. « On a besoin de vous pour faire avancer les choses en faveur des femmes. Faites en sorte que les progrès soient poursuivis. Même si le niveau de représentativité des femmes est faible, il faut appuyer le processus de sortie de crise. », a conseillé la Directrice à  ses sœurs. Pour ce qui concerne l’autonomie financière des femmes, élément essentiel pour leur épanouissement, la directrice exécutive a affirmé que sa structure entend renforcer son aide auprès des femmes rurales.

Sécurité: une conférence sur le Sahel prévue le 14 novembre

La première réunion ministérielle sur la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel s’est tenue hier 5 novembre dans la capitale malienne. Elle a vu la participation d’un parterre de personnalités au nombre desquels, le Secrétaire Général des Nations Unies M. Ban Ki-MOON ainsi que la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme NKosazana Dlamini ZUMA. Etaient également présents, Dr. Jim Yong KIM, Président de la Banque Mondiale, Dr. NKosazana Dlamini ZUMA, Présidente de la Commission de l’Union Africaine. Elle a été l’occasion de définir une plateforme de coordination de la stratégie intégrée des nations Unies pour le Sahel. A l’issue de cette rencontre, il a été décidé que le Maroc accueillera le 14 novembre « une conférence régionale pour le renforcement de la sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb ». Selon la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mbarka Bouaida,son pays « insiste sur l’importance que revêt aussi bien la mise en place d’un mécanisme réunissant les pays de la région sahélo-saharienne que le renforcement de la coopération interrégionale entre les pays du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb ». Aucun autre détail sur le lieu précis, le programme ou les participants n’a été fourni sur cette conférence.

Mali: l’ONU va examiner la situation des droits de l’homme

Cette mission est la première effectuée par un expert indépendant mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour examiner et faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Mali. D’après le communiqué, il s’agira aussi d’identifier les domaines d’assistance techniques et de renforcement des capacités qui permettront au Mali de respecter ses obligations internationales de protection et de promotion des droits de l’homme. Plusieurs rencontres au programme Durant deux semaines, Suliman Baldo va rencontrer des membres du gouvernement, le président de la Commission dialogue et réconciliation, la Commission nationale des droits de l’homme, les autorités locales, les représentants de la société civile et du corps diplomatique. Il visitera aussi des centres de détention à  Bamako et dans d’autres localités du pays. A la fin de sa mission, il fera part de ses observations et recommandations préliminaires. En mars 2014, un rapport détaillé sur les résultats de sa mission sera présenté au Conseil des droits de l’homme.

Deux pays africains au Conseil de Sécurité

Le Nigeria élu avec 186 voix sur les 191 votants, siégera pour la cinquième fois au sein de l’organe en charge de la paix et de la sécurité internationales avec une nouvelle énergie pour résoudre les crises, notamment celles qui déchirent l’Afrique.  » Avec notre expérience, nous parlerons au nom de l’Afrique. Nous avons besoin de mieux nous exprimer ensemble pour aider l’Onu à  résoudre les problèmes du continent du moment o๠la majorité des crises que gère aujourd’hui le Conseil de sécurité sont en Afrique « , a déclaré Adaku Onwuliri, ministre nigériane des affaires étrangères. A la différence du Nigeria, le Tchad n’avait jamais fait partie du Conseil de sécurité. C’est une première depuis 1960 qui est perçue comme « une reconnaissance de la stabilité et de la paix retrouvées au Tchad », s’est réjoui Moussa Faki Mahamat, le chef de la diplomatie tchadienne. Et au delà  de ses frontières géographiques  » c’est également en reconnaissance (…) des efforts faits par le Tchad pour la paix et la stabilité dans le monde », a poursuivi M. Mahamat. Outre le Nigeria et le Tchad, le chili, la Lituanie et l’Arabie Saoudite ont également été élus pour un mandat de deux ans qui prend effet à  partir de Janvier 2014 au sein du Conseil de sécurité. Les cinq pays ont obtenu la majorité requise des deux tiers des 193 à‰tats membres présents jouissant du droit de vote à  l’Assemblée générale. Ils remplaceront l’Azerbaà¯djan, le Guatemala, le Maroc, le Pakistan et le Togo, dont le mandat expire fin 2013.

L’ONU déplore son manque de moyens au Mali

Cela afin de permettre au nord du pays de retrouver la stabilité et de protéger les civils contre les attaques de groupes armés, en particulier djihadistes. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a officiellement pris le 1er juillet le relais de la force de maintien de la paix africaine, mais seuls 5 200 militaires sont actuellement sur le terrain, alors que l’ONU en avait prévu 12 600. « Nous sommes confrontés à  des graves difficultés », a déclaré Bert Koenders, envoyé de l’ONU au Mali, au Conseil de sécurité. « La mission manque de moyens essentiels – comme des hélicoptères – pour faciliter un déploiement rapide et l’accès aux zones reculées, afin d’assurer la protection des civils. La constitution des troupes devra s’accélérer. » A la tribune, Bert Koenders a lancé un appel aux membres du Conseil de sécurité. « Je demande au Conseil mais aussi aux pays contributeurs de déployer, de façon urgente, de nouveaux moyens de transport, des hélicoptères et des bataillons supplémentaires sur le terrain », a-t-il déclaré. La Minusma compte actuellement 6 300 hommes – majoritairement des Africains – et doit doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année. Cependant, selon Bert Kunders, la situation sécuritaire est toujours très fragile. Il a notamment fait référence au dernier attentat, le 28 septembre, à  Tombouctou et aux menaces terroristes toujours présentes. Le représentant spécial des Nations unies au Mali s’est dit également déçu du faible soutien international face à  la crise humanitaire qui touche le pays. Il a affirmé que les besoins restent impressionnants et a par ailleurs rappelé qu’il manque 300 millions de dollars pour financer ces urgences. La mission a souffert en août du retrait de 1 200 soldats nigérians, retournés dans leur pays, également pour combattre une insurrection islamiste. Le mois dernier, 150 militaires tchadiens ont en outre abandonné leur poste pour demander une rotation des troupes. La France a relativisé au début du mois une recrudescence des troubles dans le nord du Mali, notamment des heurts entre l’armée et les Touaregs laà¯cs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et elle a réitéré sa confiance au président Ibrahim Boubacar Keita, élu en août.

IBK déjeune avec Barack Obama à New York

Ibrahim Boubacar Keita, le président de la République malienne était l’hôte d’honneur du président Barack Obama lors d’un déjeuner en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. « C’est un signe au Mali. Le monde entier nous observe, nous respecte, veut nous accompagner. Et en tant que président, ma tâche sera porter le Mali toujours plus haut inch’allah », a déclaré Ibrahim Boubacar Keita très ému d’être l’hôte d’Obama. Le débat général de haut niveau de la 68è session de l’assemblée générale des Nations Unies a lui débuté hier au siège de l’organisation mondiale. Le chef de l’Etat y exprimera la reconnaissance du peuple malien à  l’adresse de la Communauté internationale pour sa solidarité. Il se poursuivra jusqu’au mardi 1er octobre. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, qui est arrivé à  New York lundi après-midi, y participe aux côtés de plus de 100 chefs d’Etat et de gouvernement dont le président américain Barack Obama. Le président Keita a aussi accordé une audience au président de la 68è session de l’ONU John Ashe et s’est entretenu avec le président ghanéen John Dramani Mahama. Ensuite, il a rencontré le président tunisien Moncef Marzouki qui était présent à  la cérémonie du 19 septembre dernier à  Bamako. Le chef de l’Etat a eu des entretiens avec le président du conseil de l’Union européenne Herman Van Rompuy et le président de la commission de l’Union européenne José Manuel Barroso. Après une audience avec Romano Prodi, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahel, Ibrahim Boubacar Keita a été invité à  diner par le vice-secrétaire général des Nations Unies Ian Elliason.

Le Président IBK à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York

Ce voyage du président IBK est sa première sortie officielle depuis son investiture à  la magistrature suprême du pays le 4 septembre dernier. Le président Ibrahim Boubacar Kéita va adresser à  la communauté internationale les remerciements du Mali pour avoir aidé le pays à  se débarrasser des jihadistes qui ont occupé pendant 18 mois les deux tiers du territoire national. En marge de cette 68e Assemblée générale, il participera à  une réunion consacrée au Sahel et rencontrera des dirigeants du monde dans le cadre de la cadre bilatérale entre ces pays et le Mali. l’Afrique fait partie des grands sujets qui seront abordés au cours de l’Assemblée générale. Deux crises domineront l’agenda : celle en République démocratique du Congo et celle en République centrafricaine. l’Assemblée générale est le principal organe délibérant, directeur et représentatif de l’ONU. Composée des représentants des 193 à‰tats Membres de l’Organisation, elle offre un forum multilatéral de discussion unique sur tout l’éventail des questions internationales abordées dans la Charte. Après New York, IBK est attendu à  Paris. Notamment pour des entretiens approfondis avec son homologue François Hollande et le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

ONU : Des jeunes lancent un appel pour mettre l’innovation au service du développement

Au cours des trois derniers jours, près de 600 jeunes ont participé au Sommet mondial de la Jeunesse BYND 2015 à  San José, la capitale costaricaine, tandis que plus de 4.000 autres y ont pris part à  distance grâce aux réseaux sociaux. Les jeunes participants au Sommet BYND2015 ont appelé les gouvernements à  adopter des structures de gouvernance plus souples, dynamiques et ouvertes pour toucher davantage de personnes. Soulignant que l’innovation sera la clé d’un paradigme de développement efficace, ils ont demandé que les systèmes éducatifs permettent aux étudiants d’acquérir non seulement des connaissances théoriques, mais aussi un ensemble pratique de compétences pertinentes, en adéquation avec le marché et tournées vers l’innovation pour être compétitifs dans l’économie numérique mondiale. Dans le domaine des soins de santé, les jeunes ont estimé qu’il convenait de mettre au point des outils TIC qui permettront, d’une part, de repenser la manière dont les soins de santé seront dispensés dans l’avenir, au moyen de systèmes novateurs grâce auxquels les patients pourront avoir accès à  des informations sur les services de santé et, d’autre part, d’améliorer l’accessibilité, notamment sur le plan financier, et l’acceptabilité des soins. Ils ont par ailleurs appelé les gouvernements à  tirer parti d’outils TIC novateurs pour l’alerte, la diffusion d’informations, la préparation et le retour à  la normale en cas de catastrophes naturelles. » Les jeunes ayant grandi dans un monde placé sous le signe de l’innovation technologique ont démontré que les TIC sont notre principal atout en vue d’atteindre, dans l’avenir, les objectifs de développement durable « , a déclaré le Secrétaire général de l’UIT, Hamadoun Touré.  » L’engagement qu’ils ont manifesté par les jeunes au Sommet mondial sur la jeunesse leur garantit d’être associés aux décisions les plus importantes qui seront prises au XXIe siècle. En définitive, les jeunes d’aujourd’hui seront les héritiers du monde de demain. Et ils seront nos futurs dirigeants.  » Toutes ces recommandations sont contenues dans la Déclaration de la jeunesse BYND2015, qui sera présentée aujourd’hui à  la Présidente du Costa, Rica Laura Chinchilla. Elle-même transmettra les demandes de la jeunesse du monde entier lors du débat général de l’Assemblée générale. Selon l’UIT, plus de 1.000 idées originales ont été proposées sur la plate-forme en ligne d’externalisation ouverte prévue à  cet effet, sur laquelle les jeunes ont voté environ 15.000 fois et publié plus de 12.000 commentaires. Des dizaines de milliers de personnes ont participé aux discussions via les réseaux sociaux, Twitter touchant à  lui seul plus de 16 millions. Les discussions en ligne ont eu lieu dans 74 langues, les principaux sujets étant l’éducation, la santé et l’accès aux TIC.

Phumzile Mlambo-Ngcuka, la nouvelle directrice éxécutive d’ONU-Femmes

l’annonce de sa nomination a été faite le 10 juillet dernier par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Martin Nesirky. Il a affirmé que l’expérience et le leadership de Phumzile Mlambo-Ngcuka faisait d’elle, la candidate idéale pour exercer ces fonctions. à‚gée de 58 ans, l’ex-parlementaire et militante de longue date pour les droits des femmes, succède à  l’ancienne présidente chilienne, Michelle Bachelet. Alors que le régime de l’apartheid était en vigueur en Afrique du Sud, Mme Mlambo-Ngcuka avait rempli les fonctions de coordinatrice de l’Association chrétienne des jeunes femmes du monde à  Genève. Elle a été élue au parlement sud-africain à  l’occasion de la première élection multiraciale en 1994, celle-là  même qui a permis à  Nelson Mandela de mener le Congrès national africain à  la victoire. De 1996 à  1999, Phumzile Mlambo-Ngcuka a participé au gouvernement de Madiba en tant que vice-ministre du Commerce et de l’Industrie. Vice-présidente de la Nation arc-en-ciel pendant 3 ans La nouvelle directrice exécutive de l’ONU Femmes a été aussi ministre de l’à‰nergie et des Mines, o๠elle a instauré la charte minière. Ce texte préconise de confier, d’ici à  2014, un quart des mines sud-africaines à  des entreprises gérées par des noirs. Elle a aussi fait approuver une motion pour favoriser les énergies renouvelables dans son pays. Vice-présidente de 2005 à  2008, elle quitte le gouvernement après la démission du président Thabo Mbeki. Au cours des cinq dernières années, sa Fondation Umlambo a assuré une aide financière, des cours de formation pour enseigner et un soutien varié aux établissements scolaires des régions les plus reculées et pauvres de l’Afrique du Sud et du Malawi. Mariée et mère de trois enfants, Mme Mlambo-Ngcuka est titulaire d’une maà®trise en philosophie de la planification et de la politique éducative obtenue à  l’Université du Cap (2003) et d’un baccalauréat en éducation de l’Université du Lesotho (1980). En 2003, elle s’est vu décerner un doctorat honorifique de l’Université de Western Cape en Afrique du Sud. Depuis 2010, année de sa naissance, Onu Femmes était dirigée par l’ancienne présidente du Chili, Michelle Bachelet. Cette dernière a quitté a quitté son poste afin d’aller briguer de nouveau la présidence de son pays.

Mali: l’ONU plonge dans une marmite bouillante

Au Mali, même les radios ne résistent pas à  la chaleur. Ce n’est pas une métaphore. C’est Ameerah Haq, secrétaire générale adjointe des Nations unies, qui le dit pour décrire la réalité des vastes régions désolées – et pour la plupart désertiques – du nord du Mali. « Nous ne pouvons pas déployer nos systèmes de communication mobiles à  Kidal car des composants trop sensibles risquent de fondre », explique-t-elle à  propos de ce qu’elle qualifie comme « l’une des missions les plus difficiles des Nations unies au plan logistique ». L’opération a pourtant été lancée. L’Afrique ne compte plus les acronymes de charitables missions internationales de maintien de la paix envoyées sur son territoire : UNAMID, UNMIS, UNMISS, UNMIL, MONUSCO, MINURSO, MINURCAT, etc. A la liste de ces contingents de casques bleus – à  l’utilité variable – s’ajoute aujourd’hui la MINUSMA, Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. Des défis dantesques Vue depuis les couloirs lustrés et climatisés du siège des Nations unies à  New York, la MINUSMA sera une superforce constituée de 11 200 soldats et 1 440 policiers, qui nettoieront un Mali déjà  en voie de rétablissement, avec un mandat pour « assister », « stabiliser » et « soutenir » les Maliens. Ses hommes se déploieront dans le nord du pays et veilleront à  ce que ces casse-pieds d’islamistes ne reviennent pas faire les 400 coups dans la région. Ils se chargeront aussi de préparer l’élection présidentielle que le Mali doit mettre en œuvre dans moins d’un mois. Comme l’a annoncé Ameerah Haq, le travail sur le terrain ne sera pas facile. Les problèmes logistiques sont une chose : le nord du Mali est un territoire qui ne pardonne pas les erreurs, et le déploiement de toute force militaire – a fortiori de cette ampleur – est un véritable défi. Il n’y a pas que le problème des radios qui fondent sous la chaleur. Les Nations unies se demandent sérieusement si les réserves d’eau seront suffisantes dans la région pour alimenter leurs troupes. Les spécialistes étudient la possibilité d’extraire l’eau de l’humidité de l’air afin de ne pas accaparer les ressources locales. Et c’est compter sans les difficultés politiques. Elles sont dantesques. Prenez, par exemple, la composition de la MINUSMA. Il est prévu d’envoyer de nombreux hommes sur le terrain, mais d’o๠viendront-ils ? La plupart seront d’anciens soldats de feu l’AFISMA (Mission internationale africaine de soutien au Mali), une autre force internationale dont les 6 000 hommes – originaires de divers pays africains – ont revêtu le béret bleu des Nations unies ce lundi. C’est un début mais la plupart des soldats africains sont loin d’être prêts à  remplir leur mission. D’après les estimations actuelles, il leur faudra encore au moins quatre mois d’entraà®nement avant d’être pleinement opérationnels (et nous savons ce que valent ce genre de calculs). Les meilleurs d’entre eux – les Tchadiens qui ont combattu aux côtés des Français et ont effectué quelques-unes des plus belles prises chez les rebelles – n’ont accepté de quitter N’Djanema qu’à  condition ne pas être envoyés au combat. Il faudra également vérifier qu’ils ne comptent pas d’enfants-soldats dans leurs rangs car une récente alerte a signalé le laxisme des autorités tchadiennes concernant la limite d’âge des recrues. Force internationale Paris transférera 1 000 de ses 4 000 hommes stationnés au Mali (les autres rentreront en France). L’Hexagone avait déjà  envoyé bien plus d’hommes que prévu – et pour bien plus longtemps – lors de l’opération Serval, son intervention surprise de janvier dernier. Pour les Français, la MINUSMA est une aubaine qui leur permet de sortir tout auréolés de leur opération éclair contre les rebelles, sans assumer toutes les responsabilités et le long travail de reconstruction du pays. Un contingent de 500 hommes sera envoyé – et c’est une surprise – par la république populaire de Chine. C’est la première fois que ce pays participe à  une mission de maintien de la paix en Afrique. Il s’agit d’un geste important et audacieux de la part des nouveaux maà®tres de Pékin, qui annonce peut-être une plus grande implication de la Chine dans les affaires politiques africaines, en plus de sa domination économique. Cela fait à  peu près 7 500 hommes. D’o๠viendra le reste des troupes ? Mystère. Et, disons le honnêtement, le discours des Nations unies sur les difficultés de l’opération ne va pas les aider à  recruter. Il sera difficile – et coûteux – d’obtenir davantage de soldats. Une fois établie, la MINUSMA sera confrontée à  une série de défis plus difficiles les uns que les autres.

ONU : ok au déploiement de la MINUSMA le 1er juillet

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné mardi son accord tacite pour que la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) se déploie à  partir du 1er juillet, a annoncé à  la presse l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant. « Il y a eu un accord unanime des membres du Conseil pour que nous passions à  la phase suivante du redressement du Mali avec le déploiement de la Minusma à  partir du 1er juillet », a déclaré le diplomate, qui préside le Conseil en juin. « nous avons besoin d’élections crédibles dès que possible » Les Casques bleus de la Minusma — 12.600 à  effectifs pleins — prendront le relais de la force panafricaine (Misma). Leur tâche sera de stabiliser les principales villes du nord et d’encourager la transition politique à  Bamako, notamment par le biais d’élections prévues fin juillet. La Minusma a été créée par le Conseil fin avril pour une période initiale d’un an. Les 15 membres du Conseil, a ajouté Mark Lyall Grant, ont cependant « reconnu la fragilité de la situation au niveau de la sécurité, les difficultés humanitaires » et logistiques, et le « défi important » que représentera la tenue d’élections fin juillet. « Rien ne s’oppose aujourd’hui au déploiement de la Minusma qui prendra le relais des forces françaises et africaines au 1er juillet », s’est félicité l’ambassadeur français Gérard Araud. « Les conditions de sécurité sont satisfaisantes (…) et surtout le processus politique connait une évolution très positive » avec le récent accord de Ouagadougou entre Bamako et les Touareg du nord. « Les élections seront techniquement difficiles à  mettre en oeuvre, a-t-il reconnu, mais il faut tout faire pour qu’elles aient lieu le 28 juillet car nous avons besoin d’élections crédibles dès que possible ». Le retrait des forces françaises du Mali connait actuellement « un palier », a expliqué M. Araud, avec quelque 3.000 hommes toujours sur place. Mais ce retrait « se poursuivra à  partir de la fin de l’été » avec pour objectif la présence d’un millier de soldats fin 2013. L’ONU négocie actuellement avec Paris un « arrangement technique » pour fixer les modalités selon lesquelles les soldats français pourront prêter main forte aux Casques bleus en cas de besoin.

Démographie: un homme sur 4 sera africain en 2050

La Terre comptera 9,6 milliards d’habitants en 2050. Un homme sur 4 sera africain, la Chine et l’Inde cumuleront 3 milliards d’habitants et la population du Nigéria aura dépassé celle des Etats-Unis. Voilà , entre autres chiffres décoiffants, ce que dévoile le rapport « Révision 2012 des perspectives de la population mondiale », présenté jeudi 13 juin à  New York par les Nations Unies. En dressant un tableau de la population mondiale pour le siècle à  venir, cette étude met en lumière un spectaculaire basculement démographique à  l’échelle de la planète. Et il n’y a plus aucun doute désormais que l’Afrique y tiendra une place conséquente. La population mondiale actuelle devrait augmenter de près d’un milliard au cours des douze prochaines années et passer de 7,2 à  8,1 milliards d’habitants en 2025. Et en 2050 les hommes seront 9,6 milliards, estime l’ONU. « Bien que la croissance démographique mondiale ait ralenti dans son ensemble, ce rapport nous rappelle que certains pays en développement, notamment en Afrique, sont encore en croissance rapide », a déclaré Wu Hongbo, le sous-secrétaire général aux affaires économiques et sociales. Le Nigeria devant les Etats-Unis L’Afrique sera responsable de la moitié de l’augmentation de la population mondiale d’ici à  2050. Le nombre d’africains pourrait ainsi plus que doubler d’ici le milieu du siècle et atteindre 2,4 milliards contre 1,1 milliard aujourd’hui. L’ONU avance même le chiffre de 4,2 milliards d’habitants en Afrique à  l’horizon 2100. Quoi qu’il en soit, ces prévisions confirment que le continent jouera un rôle moteur dans l’évolution et la distribution de la population mondiale au cours du siècle. Symbole de cette montée en puissance, le Nigeria fait désormais figure de futur géant mondial. Sa population pourrait dépasser celle des Etats-Unis avant 2050. Et à  la fin du siècle, le pays le plus peuplé d’Afrique pourrait commencer à  rivaliser avec la Chine pour le titre de deuxième pays le plus peuplé… du monde. Le rapport annonce, en outre, que la RD Congo, le Niger, l’Ethiopie, la Tanzanie et l’Ouganda seraient suceptibles de dépasser les 200 millions d’habitants en 2100. Cette croissance démographique vertigineuse varierait néanmoins notablement en fonction des taux de fécondité prévus dans les prochaines années. « Le rythme actuel de baisse de la fécondité dans de nombreux pays africains pourrait être plus rapide ou plus lent que ne le suggère cette expérience historique », explique John Wilmoth, directeur de la division de la population à  l’ONU. « De petites différences dans la trajectoire de la fécondité au cours des prochaines décennies pourraient avoir des conséquences majeures sur la taille de la population, sa structure et sa distribution sur le long terme » ajoute le fonctionnaire international. La prévision moyenne table sur un taux de fécondité, qui passera, en Afrique, de 4,9 enfants par femme sur la période 2005-2010 à  3,1 en 2045-2050, pour atteindre enfin 2,1 en 2095-2100. L’écart entre les fourchettes hautes et les fourchettes basses, qui correspond à  un demi-enfant de plus ou de moins par femme par rapport à  la moyenne, impliquerait ainsi une variation de 600 millions d’habitants d’ici à  2050 et potentiellement de 3,2 milliards d’ici à  2100. L’Inde n°1, l’Europe rétrécit De façon plus globale, la plus grande part de la croissance démographique se réalisera, sans surprise, dans les régions en développement qui passeront de 5,9 milliards en 2013 à  8,2 milliards d’habitants en 2050. L’Inde deviendra le pays le plus peuplé du monde et dépassera la Chine autour de 2028. Les deux mastodontes auront alors des populations de l’ordre de 1,45 milliard de personnes. L’Europe connaitra, quant à  elle, un déclin conséquent, avec une diminution de 14 % de sa population le long du siècle, quand le reste du monde (hors Afrique) grandira de 10%. La fécondité de presque tous les pays européens est maintenant en dessous du seuil de remplacement de la population à  long terme (autour de 2,1 enfants par femme en moyenne). Après un 20ème siècle, qui a connu la baisse le plus rapide de la mortalité dans l’histoire humaine, l’espérance de vie à  la naissance ne cessera pas d’augmenter. Au niveau mondial, l’ONU prévoit un âge moyen de 76 ans autour de 2050 et de 82 ans en 2100. Dans les Pays les moins avancés (PMA), qui comprennent de nombreux pays africains, l’espérance de vie à  la naissance, estimée à  58 ans sur la période 2005-2010, devrait bondir jusqu’à  environ 70 ans en 2050. Cette hausse, couplée à  un déclin de la fécondité, devrait faire du vieillissement de la population un processus planétaire. Si le phénomène frappera particulièrement les pays développés, o๠l’on s’attend à  une proportion de personnes âgées deux fois plus grande que celle des enfants (32 contre 16% ) en 2050, l’Afrique n’y échappera pas non plus.

L’ONU préconise une « vaste stratégie intégrée pour le Sahel »

Ce document visant une « stratégie intégrée » dans le Sahel a été élaboré par les services de l’envoyé spécial pour le Sahel Romano Prodi et transmis vendredi 14 juin par le secrétaire général Ban Ki-moon aux 15 membres du Conseil de sécurité. « Aide technique » L’ONU, indique le rapport, veut aider les pays du Sahel à  « établir des mécanismes coordonnés pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé afin que police, garde-frontières, armée, douanes (…) travaillent ensemble de manière cohérente et dans le respect des droits de l’homme ». Parmi les nombreuses idées avancées figurent une « réunion régionale des services de renseignement pour échanger des informations sur la menace d’Al-Qaà¯da et de ses affiliés ». L’ONU propose aussi une « aide technique » aux policiers et magistrats des pays concernés et invite ceux-ci à  se concentrer davantage sur le financement des activités illégales. Un des points également évoqués est « l’échange d’informations (..) entre les aéroports en Amérique latine, Afrique de l’ouest, Sahel, Maghreb et Europe pour contrer les trafics à  la source, à  destination et en transit ». « En 2012, dix-huit tonnes de cocaà¯ne d’une valeur marchande de 1,25 milliard de dollars ont transité par l’Afrique de l’ouest et une partie serait passée par le Sahel », souligne le rapport. « Action collective » Cette vaste « stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel » a l’ambition de s’attaquer à  tous les aspects de la crise: amélioration de la gouvernance, lutte contre la criminalité (trafics de drogue, de personnes, d’armes et de cigarettes, blanchiment d’argent) et contre le terrorisme, aide humanitaire à  11,4 millions de personnes menacées par la faim dont 5 millions d’enfants de moins de 5 ans. « Les problèmes au Mali ne doivent pas être envisagés de manière isolée », explique Ban Ki-moon dans ce rapport. « à‰tablir une paix et une sécurité durables nécessite une action collective pour traiter les racines de l’instabilité, qui s’étendent bien au-delà  des frontières du Mali ». Le secrétaire général de l’ONU se déclare « particulièrement inquiet des liens apparents entre des syndicats du crime impliqués dans le trafic de drogue et des groupes armés actifs dans la région ». « Nous devons nous concentrer simultanément sur la sécurité, la diplomatie et le développement (…) y compris les relations avec l’Afrique de l’ouest et le Maghreb », explique-t-il.

La situation sécuritaire reste précaire au Mali, selon Ban Ki-moon

La situation reste précaire au Mali en dépit des gains obtenus sur le terrain face aux djihadistes par l’armée française, les forces de sécurité maliennes et la force africaine de l’Afisma, estime le secrétaire général des Nations unies. « La situation reste indécise, avec des affrontements sporadiques entre groupes armés et la poursuite d’attaques asymétriques dans les trois régions du Nord », souligne Ban Ki-moon dans le rapport de l’ONU. « En outre, la progression des FDSM (forces de défense et de sécurité du Mali) en direction du nord vers Kidal et les accrochages meurtriers avec des éléments du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, séparatiste touareg) le 5 juin ont exacerbé les tensions et accru la volatilité de la situation dans la région », dit-il. Pour réduire ces tensions, le gouvernement de Bamako et le MNLA ont entamé samedi des discussions pour tenter de parvenir à  un cessez-le-feu dans le nord du pays avant l’élection présidentielle du 28 juillet. Le Conseil de sécurité de l’Onu a unanimement approuvé en avril la création de la Minusma, une force de maintien de la paix de l’Onu de 12.600 hommes au Mali, à  compter du 1er juillet. Le déploiement de cette force sera soumis à  un examen préalable par les Quinze, à  la fin juin, de la sécurité au Mali. Ban indique que les troupes africaines censées passer en juillet sous commandement de l’Onu n’ont pas encore atteint les normes de l’Onu en matière d’équipement et de logistique. « Les unités déployées de l’Afisma ont obtenu un délai de grâce de quatre mois pour atteindre les normes requises », déclare le secrétaire général. « Il reste des écarts critiques concernant les hélicoptères d’attaque et de soutien et les unités de renseignement. » Violations des droits de l’Homme et menace régionale Ban Ki-moon souligne que « même si les capacités opérationnelles des groupes armés ont été réduites, les attaques de ces derniers mois au Mali et dans la sous-région montrent qu’ils ont conservé la capacité de représenter une menace significative ». Le mandat de la Minusma prévoit que la force onusienne sera appuyée par un contingent français pour combattre, le cas échéant, les groupes armés djihadistes. Ban déplore la poursuite de violations de droits de l’homme dans le Nord-Mali, à  la fois par les troupes maliennes et les groupes rebelles. Le rapport note une diminution des actes de représailles contre les membres des communautés arabes et touareg, accusés de complicité avec les insurgés, mais ce risque reste important à  Tombouctou. Il souligne aussi que la situation au Mali représente une menace régionale en mettant en avant « le risque de voir des éléments armés se déplacer vers des pays voisins pour mener des attaques terroristes et des activités criminelles ». Des djihadistes chassés du Nord-Mali par les soldats français de l’opération Serval et leurs alliés africains se sont apparemment repliés sur le sud de la Libye, d’o๠ont été lancées les attaques meurtrières du 23 mai dernier au Niger contre une base de l’armée nigérienne et une mine d’uranium gérée par le groupe français Areva. De même, François Hollande a jugé « probable » que des islamistes du Sud libyen soient impliqués dans l’attentat qui a visé fin avril l’ambassade de France à  Tripoli.

Mali : l’ONU approuve le déploiement d’une force de sécurité

Une résolution mise au point par la France a été adoptée à  l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, jeudi 25 avril, ouvrant la voie au déploiement de douze mille six cents casques bleus au Mali dès le 1er juillet. Cette force de maintien de la paix sera chargée de stabiliser le nord du pays, après l’intervention française contre les islamistes qui contrôlaient cette région. Le Conseil devra déterminer dans les soixante prochains jours si les conditions de sécurité sur le terrain permettent son déploiement à  compter du 1er juillet. Cette « Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali » (Minusma), qui prendra le relais de la Misma (force panafricaine), sera envoyée »pour une période initiale de douze mois ». « STABILISER LES CENTRES URBAINS, PARTICULIàˆREMENT DANS LE NORD » Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est félicité d' »une étape importante ». « L’adoption de cette résolution est un succès. Elle confirme le soutien unanime de la communauté internationale à  la stabilisation du Mali ainsi qu’à  l’intervention de la France et des Etats de la région pour venir en aide à  ce pays. » La Minusma comprendra au maximum 11 200 soldats et 1 440 policiers, dont des « bataillons de réserve capables de se déployer rapidement ». Elle n’aura pas pour mission la lutte antiterroriste, mais devra « stabiliser les centres urbains essentiels, particulièrement dans le Nord » et « empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones ». Les casques bleus devront aussi protéger les civils et le patrimoine culturel et contrôler le respect des droits de l’homme. Ils aideront également les autorités maliennes à  instaurer « un dialogue politique national », à  organiser des élections « libres, équitables et transparentes », et à  promouvoir la réconciliation avec les Touareg du Nord. Un représentant spécial de l’ONU pour le Mali sera nommé pour diriger la Minusma. 3 850 SOLDATS FRANà‡AIS TOUJOURS AU MALI Le texte autorise également « les troupes françaises à  intervenir en soutien à  des éléments de la Minusma en cas de danger grave et imminent les menaçant et à  la demande » du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Un millier de soldats français doivent rester au Mali pour contrer une éventuelle guérilla des groupes islamistes armés. L’armée française dispose aussi de bases arrière au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Tchad. Le contingent français au Mali doit passer de 3 850 soldats aujourd’hui à  2 000 en juillet et à  un millier à  la fin de 2013. Au plus fort de l’opération « Serval », lancée le 11 janvier, il comptait près de 4 500 hommes.

ONU : Modibo I Touré au service des Grands Lacs

A ce titre, M. Toure, appuiera l’Envoyée Spéciale pour les Grands Lacs, Madame Mary Robinson, ancienne Présidente de la République d’Irlande, ancienne Haut-Commissaire des Droits de l’Homme. Dans ces nouvelles fonctions, M.Touré appuiera notamment l’Envoyée Spéciale dans la mise en œuvre du Pacte de Coopération, de Sécurité et de Paix, signé en février 2013 par onze pays africains (Afrique du Sud, Angola, Burundi, Congo démocratique, République du Congo, République Centrafricaine, Ouganda, Rwanda, Sud Soudan, Tanzanie, et Zambie). Le pacte a été signé sous l’égide de l’Union Africaine, des Nations Unies, de la Communauté des Etats de l’Afrique Australe ainsi que de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs. M.Touré a accédé à  ce poste avec une solide expérience acquise à  travers de nombreuses responsabilités assumées dans des institutions et organisations régionales et internationales. En effet, avant sa nomination à  ce poste, Modibo Touré était, entre mars 2011 et mars 2012, Ministre des Postes et des Nouvelles Technologies du Mali. Auparavant, de mars 2008 à  février 2011, il a servi comme Directeur de Cabinet puis Directeur du Bureau du Président de la Banque Africaine de Développement (BAD). Entre mai 2006 et février 2008, il était Secrétaire général de la BAD. Modibo Touré a par ailleurs occupé de nombreux postes de responsabilités au sein du Système des Nations Unies dans divers pays. Entre aout 2004 et aout 2005, il était Coordonnateur résident et humanitaire, et Représentant résident du PNUD en Ethiopie. De 2001 à  2004, il avait assumé les mêmes responsabilités au Tchad. Entre autres fonctions également occupées par Modibo Touré, celle de l’Adjoint au Représentant résident du PNUD, au Rwanda et à  Djibouti. Il a également servi, au siège de l’ONU, comme « Desk Officer », pour les pays des Grands Lacs (Burundi, Rwanda et Zaà¯re (RD Congo)), ainsi que pour le Liberia, le Ghana, le Sénégal et la Mauritanie. Notre compatriote, Modibo Ibrahim Touré fut le Représentant résident du PNUD par intérim et Coordonnateur humanitaire pour le Kenya depuis janvier 2013. Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général est titulaire d’un MBA, obtenu à  Vanderbilt University (USA), et d’un Bachelor en Sciences Economiques. En juillet 2012 Modibo Ibrahim Touré a pris fonction, en République Centrafricaine comme Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies par intérim, Coordonnateur résident et humanitaire du Système des Nations Unies par intérim et Représentant Résident, par intérim, du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

La Mauritanie se repositionne dans le jeu malien

La Mauritanie pourrait envoyer 1800 hommes au Mali dans le cadre de l’nu, a confirmé jeudi Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, à  la suite de sa visite lundi à  Nouakchott. Le chef d’Etat mauritanien Mouhamed Ould Abdel Aziz qui s’était jusqu’à  présent mis en retrait du conflit tente de se repositionner dans le dossier malien. La crise malienne, il avait refusé de s’en mêler. Il a fallu un an après qu’elle ait vu le jour pour qu’il décide de s’impliquer dans le gouffre malien. Depuis mars dernier, Mouhamed Ould Abdel Aziz a lâché du lest vis-à -vis du Mali, affirmant lors d’une conférence de presse donnée avec son homologue nigérien Mouhamoudou Issoufou que son pays était prêt à  intervenir sous mandat onusien. Une annonce confirmée jeudi par Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, qui s’est rendu lundi à  Nouakchott, o๠il s’est entretenu avec le président mauritanien. La Mauritanie serait ainsi prête à  déployer 1800 hommes au Mali toujours dans le cadre de l’Onu. Le pays n’avait jusque-là  pas levé le petit doigt pour son voisin, hormis la sécurisation de ses frontières communes, 2500 kilomètres de désert, afin d’éviter toute entrée des groupes terroristes sur son territoire. Une stratégie loin d’être anodine pour Nouakchott qui craignait aussi des représailles de ces mouvements armés à  son encontre. Retournement de situation Il y a encore quelques mois, rien ne présageait ce changement de position de Mouhamed Ould Abdel Aziz qui avait été un peu plus clair début août 2012 : « La Mauritanie n’interviendra pas militairement au Mali », estimant que « le problème malien est complexe et que son pays n’en possède pas la solution. » Il avait notamment soutenu que, « la solution doit passer d’abord par la mise en place au Mali d’un gouvernement fort et représentatif de toutes ses forces politiques avant d’engager une action contre le risque terroriste qui va grandissant et qui peut constituer une catastrophe pour le monde entier. » Le chef d’Etat mauritanien n’avait également pas manquer de rappeler les efforts que son pays fournissait dans la lutte contre le terrorisme contrairement à  Bamako qui, d’après lui, n’a pas mené à  bien cette mission. « Nous avons vu venir ce problème, nous l’avons alors dit et l’histoire nous a donné raison », selon le dirigeant, précisant la portée de l’intervention de son armée ces dernières années contre les « bandes criminelles qui nous menaçaient depuis le nord de ce pays voisin ». Relations diplomatiques houleuses Les relations entre les deux pays n’étaient plus au fixe. Et ceci bien avant l’éclatement de la crise malienne. Ces dernières années Mouhamed Ould Abdel Aziz était particulièrement en froid avec son « frère » Amadou Toumani Touré, renversé en mars 2012 par le capitaine Amadou Sanogo. Les deux responsables n’étaient pas sur la même longueur d’ondes dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Alors que le dirigeant malien a permis aux groupes armés en provenance de la Libye après la chute de Kadhafi de s’installer dans le nord-Mali. Son homologue mauritanien, lui, leur a fermé toutes les portes d’entrée sur son sol. Ce dernier accusait régulièrement le chef d’Etat malien d’être notamment trop laà¯ciste vis-à -vis d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamque (AQMI) qui a pour but de faire du Sahel son sanctuaire. La libération par Bamako en février 2010 de l’otage français Pierre Camatte, qui avait été capturé en novembre 2009 par le défunt émir d’Aqmi, Abou Zeid, a aussi été source de tensions entre Bamako et Nouakchott. La Mauritanie comme l’Algérie n’avaient pas caché leur colère contre ATT. C’’est en effet bien le président malien qui avait pris la décision de libérer quatre terroristes arrêtés en avril 2009 à  Kidal dans le nord du pays pour détention d’armes de guerre en échange de la libération de Pierre Camatte. Les jours de ce dernier étaient comptés, puisque Abou Zeid menaçait de l’exécuter si ses revendications n’étaient pas satisfaites. Pour justifier la mise en liberté dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 février des prisonniers, Bamako argue qu’ils avaient déjà  « purgé leur peine de neuf mois » de prison pendant leur détention provisoire, mettant à  mal la coordination avec ses deux pays voisins dans la lutte contre le terrorisme, dans la région. ATT avait alors affirmé : « Après une brouille, Il est plus facile de se réconcilier avec ses frères ( Nouackchott et Alger) qu’avec un ami (Paris) ». « Médecin après la mort » Un fâcheux épisode bien loin derrière le président mauritanien, qui tente désormais de reprendre ses marques dans le dossier malien. Il sait que les risques que son pays prend en s’engageant dans le conflit sont moindres, puisque une partie des groupes terroristes ont été éliminés. D’autant que les troupes mauritaniennes seront totalement prises en charge par l’Onu, qui avait réclamé l’aide de l’Etat mauritanien. Ce qui constitue un véritable avantage confie un officier mauritanien à  RFI. A Bamako, l’annonce du déploiement des soldats mauritaniens n’a pas été accueillie avec enthousiasme. Pour beaucoup, Nouakchott arrive bien après la tempête. Un peu « comme un médecin après la mort », selon certains médias locaux. Le pays, qui ne fait pas partie de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait été vivement critiqué pour ne pas avoir davantage soutenu le Mali. De son côté, Mouhamed Ould Abdel Aziz tente de tirer son épingle du jeu dans la crise malienne, loin d’être réglée. Il sait que les groupes armés terroristes guettent toujours son pays.

Que veut la Corée du Nord?

Allons-nous vers une troisième guerre mondiale? Après l’annonce du redémarrage d’un réacteur nucléaire sur le site de Yongbyon en Corée du Nord, la Corée du Sud et son allié de toujours les Etats Unis sont sur le pied de guerre. Les deux tiers de la marine américaine sont positionnés au Japon avec près de 50 000 hommes et en Corée du Sud avec quelque 28 500 militaires. Les Etats Unis font tout pour décourager une éventuelle agression nord-coréenne. Ils annoncent des mouvements d’équipements militaires : vols de bombardiers, des chasseurs, déploiement de radar de défense antimissile et de navires de guerre. Malgré tout un arsenal dissuasif, Pyongyang continue de défier le monde entier. La Corée du Nord aurait déployé un deuxième missile sur sa côte orientale hier jeudi 4 avril, selon l’agence sud-coréenne Yonhap et les manifestations anti-USA se multiplient. Gesticulation ou réelle menace ? Est-ce une énième provocation de la Corée du Nord ou courre-t-on réellement vers une guerre mondiale ? Le Parti du Travail qui dirige la Corée du Nord a annoncé que l’arsenal nucléaire était le « trésor de la nation » et qu’il ne serait « pas abandonné même contre des milliards de dollars ». Pour sa part, la Corée du Sud a promis une « violente riposte » en cas de «provocation » de Pyongyang. La crise est « déjà  allée trop loin » a déclaré le Secrétaire Général des Nations unies, Ban Ki-moon. En ce 21ème siècle, nombre de pays cherchent à  se familiariser avec la technologie des missiles et celle du nucléaire. La possession de ces bombes inquiète et n’est pas sans conséquence sur l’humanité. La catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki pendant la seconde guerre mondiale et ses effets sur la population sont encore dans les mémoires. Or, les tensions de ces derniers jours dans cette partie du monde porte justement sur le droit ou non de la Corée du Nord à  posséder l’arme nucléaire. Une nouvelle « Guerre froide » ? Au-delà  de la dissuasion, l’Amérique cherche à  contrecarrer la Chine dans ses ambitions hégémoniques en Asie et réaffirmer son soutien sans faille envers ses alliés, la Corée du Sud et le Japon, pays qui abritent des bases américaines. C’’est ainsi que depuis son arrivée au pouvoir, le président Obama s’est lancé dans une vaste redéfinition de la politique américaine en Asie, avec l’objectif de répondre aux multiples enjeux sécuritaire de la région et d’y maintenir une forte présence en raison notamment de la montée en puissance de la Chine. Depuis 1968 et la conclusion d’un Traité de non-prolifération, l’ONU divise en deux les pays nucléaires : la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, forment le groupe des « autorisés », ceux qui avaient la bombe avant le milieu des années 1960 et ceux qui l’ont acquise depuis – l’Inde, Israà«l, le Pakistan et peut-être la Corée du Nord – représentent celui des « non-autorisés ». l’équilibre des forces a bien changé depuis la guerre froide o๠les puissances de l’est et l’ouest se regardaient en chiens de faà¯ence. Aujourd’hui, la Corée du Nord peut-elle compter sur le bloc des « non-autorisés » pour se lancer dans une confrontation contre les « autorisés » ? Rien n’est moins sûr…

onu / 11 200 casques bleus et une force antiterroriste « parallèle » au Mali

Cette force dont le mandat n’est pas arrêté (probablement sous chapitre VII) serait accompagnée d’une « force parallèle » pour combattre les extrémistes islamistes: « Etant donné le niveau et la nature de la menace résiduelle, il y aura absolument besoin d’une force parallèle opérant au Mali (et potentiellement dans la sous-région) aux côtés de la mission de l’Onu afin de mener des opérations importantes de combat et de contre-terrorisme », explique le rapport du secrétaire général Ban Ki-moon. « Parallèle »? Française, certainement, dans l’esprit onusien qui ne croit guère en l’implication d’une autre nation de premier rang capable de conduire des opérations antiterroristes et dont la présence « sera nécessaire pour un certain temps ». La France aura-t-elle la volonté et surtout les moyens d’une telle présence? Surtout si ces opérations s’avèrent « importantes »! L’autre option consiste à  « renforcer la mission politique » de l’Onu au Mali tout en laissant à  la Misma, la force panafricaine, le soin d’assurer la sécurité. La Misma serait assistée par « des efforts militaires bilatéraux, en soutien aux forces maliennes ». Elle aurait alors un rôle « offensif et de stabilisation centré sur les groupes extrémistes armés ». Le rapport précise toutefois que « de nombreux risques subsisteront », citant « les attaques terroristes, la prolifération des armes, le trafic de drogue et d’autres activités criminelles ». « Il faudra examiner soigneusement les risques » pour les Casques bleus, prévient le rapport, sans oser dire qu’il faudra faire asssurer la protection des soldats onusiens…

Exactions : les soldats maliens visés par l’ONU

Des accusations qui se suivent et se ressemblent. La dernière en date, est celle de  la mission d’observation effectuée par l’ONU au Mali courant février 2013 sur la situation des droits de l’Homme au Mali. Le Haut- Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) accuse dans ses conclusions, des soldats maliens d’avoir mené des représailles contre plusieurs groupes ethniques, depuis l’intervention militaire française dans le nord Mali, le 11 janvier. « Peulhs, touaregs, bellas visés… » Selon la Haute-commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l’Homme, Kyung-wha Kang, ces représailles visaient «Â les Peuls, les Touaregs et des groupes ethniques arabes perçus comme soutenant les groupes armés » qui occupaient le nord du Mali depuis 2012. Pour Kyung-wha Kang « la situation a été exacerbée par la propagation de messages incendiaires, y compris à  travers les médias, stigmatisant les membres de ces communautés, dont des milliers ont fui par peur de représailles de la part de l’armée malienne. (…) Ceux qui restent dans le pays ont peur d’être des cibles non pas pour ce qu’ils ont fait mais pour ce qu’ils sont ». Par ailleurs, la porte-parole du HCDH, Cécile Pouilly cite parmi les représailles, des cas à  Sévaré, de «Â corps qui ont été retrouvés au fond de puits » ainsi que de nombreux cas de «Â violences sexuelles contre des femmes appartenant à  ces minorités – notamment des femmes de la communauté Bella (touaregs noirs, ndlr), » Le HCDH demande aux autorités de Bamako d’enquêter sur ces crimes et d’en punir les responsables. Présent au Conseil des droits de l’Homme à  Genève lors de la présentation desdites conclusions, le ministre de la justice du Mali, Malick Coulibaly, a déclaré que les allégations d’exactions imputables aux forces maliennes sont «Â le fait d’actes isolés dont les auteurs seront poursuivis et punis ». Selon le ministre, «Â des militaires soupçonnés d’exactions ont été rappelés sans attendre du théâtre des opérations et remis à  la justice malienne ». Réagissant également à  ces accusations de l’ONU contre l’armée malienne, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a déclaré lors de son voyage au Sénégal qu’il n’avait pas «Â connaissance de tant d’exactions que cela » tout en poursuivant que « les médias ne devraient pas se faire l’écho d’affirmations qui ne correspondent pas à  la réalité » et qui évoquent des «Â exactions imaginaires ».  Déjà  le 23 janvier dernier, soit treize jours après le début de l’intervention française, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé des soldats de l’armée malienne d’avoir perpétré « une série d’exécutions sommaires », dans l’ouest et le centre du Mali, réclamant la création « immédiate » d’une commission d’enquête indépendante. Human Rights Watch (HRW) a également fait cas de ces exactions dans son rapport sur la situation au Nord Mali. Après ces deux organisations internationales de défense des droits de l’Homme, C’’est la première fois que l’armée malienne est visée par l’ONU.

Mali : la France veut passer le relais à l’ONU

« Nous allons passer du cadre actuel […] à  un nouveau dispositif diplomatique, une opération de maintien de la paix, qui devrait probablement être votée au mois d’avril et appliquée deux mois plus tard, et qui sera chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies », a déclaré M. Fabius devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. La France est intervenue seule militairement le 11 janvier au Mali pour en chasser les groupes armés islamistes. Cette opération « sera chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies, ce qui évidemment a un certain nombre de conséquences en ce qui nous concerne », a ajouté M. Fabius. Les Nations unies étudient la possibilité de déployer une force de 10 000 hommes avant les élections présidentielle et législatives prévues au Mali en juillet, un délai rapproché qui nécessitera, selon un diplomate européen, d’engager une « course contre la montre ». Le sous-secrétaire général de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, effectue cette semaine une visite à  Bamako, la capitale malienne, pour évaluer les différentes possibilités de mission de maintien de la paix une fois que l’opération « Serval » lancée par la France dernier aura pris fin. Jusqu’à  présent, la France a supporté l’essentiel des frais liés à  son engagement militaire dans la guerre au Mali, ainsi que la majeure partie des dépenses du contingent important fourni par le Tchad, soit 2 000 hommes. Fin février, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué qu’en quarante-cinq jours, l’opération « Serval » avait déjà  coûté à  la France « plus de 100 millions d’euros ». LES FONDS PROMIS SE FONT ATTENDRE Selon une source diplomatique européenne, l’argent promis à  Addis Abeba lors d’une conférence de donateurs de l’Union africaine destinée à  financer la mission africaine de soutien au Mali (Misma) et la restructuration de l’armée malienne, soit plus de 455 millions de dollars (338 millions d’euros), « n’est pas encore sur les comptes » et les Tchadiens se sont inquiétés de savoir quand et par qui ils seraient payés. « Les 2 000 Tchadiens, c’est nous qui gérons leur approvisionnement en munitions, en pétrole, dit sous le couvert de l’anonymat une source diplomatique française. Quand on a vu que ce serait compliqué, cette affaire Misma, on a poussé rapidement pour avoir une opération de maintien de la paix, c’est beaucoup pour des raisons financières. » La Misma déploie actuellement au Mali environ 6 300 soldats d’Afrique de l’Ouest et du Tchad. « 6 000 types c’est beaucoup. Il faut gérer », ajoute cette source. « La force de sécurisation de l’ONU reprendra la Misma et pourra être étendue à  d’autres », a observé Laurent Fabius. Elle pourrait mobiliser au total jusqu’à  10 000 hommes, selon un diplomate européen. Aux forces africaines actuellement dans la Misma, qui inclut depuis peu le contingent tchadien, pourraient s’ajouter d’autres unités, notamment burundaises et mauritaniennes. « Les troupes françaises n’ont pas vocation à  rester éternellement au Mali », a redit mardi M. Fabius, selon qui la France continuera à  être présente à  l’avenir « d’une manière ou d’une autre » au Mali.

Le MNLA refuse de désarmer et réclame une mission de l’ONU

Dans un communiqué signé de son secrétaire général Bilal Ag Achérif, le MNLA « rejette catégoriquement toute déclaration faisant de son désarmement un préalable à  sa participation au processus de négociation ». Réunis en « sommet » dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro le 28 février, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient affirmé que le dialogue intermalien passait par le « désarmement de tous les groupes armés, notamment le MNLA ». La rébellion a lancé « un appel pressant » à  l’ONU pour « accélérer » le déploiement d’une force de maintien de la paix, qui selon elle devrait sécuriser le Nord malien jusqu’à  ce qu’une solution politique soit trouvée entre Bamako et le MNLA. La Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force africaine déployée dans le pays, est censée prendre à  terme le relais des troupes françaises combattant depuis janvier les groupes jihadistes qui occupaient tout le nord du Mali depuis l’an dernier. Elle pourrait être transformée dans quelques mois en une mission de paix des Nations unies. Commission dialogue et réconciliation Affirmant protéger les habitants du nord du Mali contre « les crimes massifs et les multiples exactions » de l’armée malienne, le MNLA a appelé la Cédéao et la communauté internationale à  « exercer des pressions » sur Bamako en vue de l’ouverture d’un « dialogue ». Les autorités maliennes de transition ont annoncé cette semaine la création d’une Commission dialogue et réconciliation (C, qui devra notamment oeuvrer à  rapprocher les différentes communautés, dont les Arabes et Touareg souvent vus par les populations noires comme des soutiens des islamistes. Le MNLA, rébellion touareg laà¯que qui a renoncé à  sa revendication d’indépendance du Nord malien, avait combattu aux côtés des groupes islamistes contre l’armée malienne en 2012, avant d’être évincé dans la région par ses ex-alliés.

La Mauritanie prête à intervenir militairement dans le cadre de l’ONU

« Si la situation change, rien n’empêchera la Mauritanie, en tant que membre de l’ONU, d’engager des forces dans le nord (du Mali), sur la frontière ou dans les régions ouest du pays pour la stabilité et la sécurité » de ces régions, a affirmé M. Ould Abdel Aziz lors d’une conférence de presse avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou. « Ce rôle, nous l’assumerons dès que possible », a-t-il promis. Si la Mauritanie n’a pas encore participé à  la guerre au Mali, c’est parce qu’elle « n’était pas prête », en raison du caractère non programmé de l’intervention française et africaine, déclenchée le 11 janvier pour prévenir une progression des groupes islamistes armés, qui occupaient le nord du Mali depuis neuf mois, vers le sud et la capitale, Bamako, a-t-il dit. « Il s’est agi d’une réaction à  une situation catastrophique que vivait le Mali, qui n’était pas programmée, une réaction pour sauver un pays qui allait être totalement occupé par les terroristes », a affirmé le chef de l’à‰tat mauritanien. Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé au secrétaire général Ban Ki-moon de présenter un rapport avant fin mars sur la faisabilité d’une opération de maintien de la paix au Mali. Le président Aziz a tenu à  mettre en exergue « le rôle très important » de son pays dans la lutte contre les islamistes armés du Mali, grâce une surveillance accrue de ses frontières avec ce pays voisin. Cela a permis, a-t-il dit, de « canaliser les terroristes vers le nord, les empêchant de se réfugier dans notre pays et de permettre aux unités engagées de les détruire dans leurs sanctuaires ». Le président nigérien, dont le pays est, lui, engagé militairement au Mali, a pour sa part estimé que la priorité du moment était de « gagner la guerre, non de gagner la paix », en réponse à  une question concernant la possible mue de la force africaine au Mali (Misma) en une force de paix de l’ONU. M. Issoufou a tenu à  saluer « le courage des forces françaises et tchadiennes qui se trouvent sur les premières lignes » pour combattre le terrorisme et le crime organisé au Mali.