Des casques bleus au Mali d’ici trois semaines

C’et ce qu’a déclaré Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, mardi 12 février. Le déploiement de la force onusienne devrait se faire avant les élections, prévues au plus tard le 31 juillet, censées rétablir un pouvoir civil démocratiquement élu au Mali après le coup d’Etat militaire de mars 2012, a-t-il précisé. Les casques bleus déployés au Mali pourraient être environ six mille, mais leur nombre dépendra de celui de la Misma, censée compter huit mille soldats à  terme. Le déploiement d’une force de maintien de la paix de l’ONU nécessite une résolution du Conseil de sécurité mais aussi l’accord des autorités maliennes. Ces dernières se sont montrées réticentes jusqu’à  présent, de crainte qu’un tel déploiement n’entérine une partition de fait du Mali, à  l’image du Soudan. Les modalités de la collaboration entre cette force de l’ONU et la Misma, la force africaine sous mandat onusien, restent à  définir. DES OBSERVATEURS POUR à‰VITER UN CYCLE DES REPRà‰SAILLES La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a lancé mardi un appel solennel à  tous les protagonistes du conflit malien pour qu’ils « empêchent les représailles ». « Les attaques et les ripostes risquent d’entraà®ner le Mali dans une spirale de violence catastrophique », a déclaré Mme Pillay devant le Conseil de sécurité, qui débattait de la protection des civils dans les conflits armés. Des associations de défense des droits de l’homme ont accusé les troupes gouvernementales maliennes, qui ont repris le contrôle du nord du Mali aux côtés des forces françaises, de s’en prendre aux civils d’origine arabe ou touareg, soupçonnés d’être complices des islamistes. Plusieurs ONG s’inquiètent des exactions commises au Mali Mme Pillay a rappelé que des observateurs de l’ONU chargés des droits de l’homme étaient arrivés la semaine dernière à  Bamako. Lors du débat, l’ambassadeur français à  l’ONU, Gérard Araud, a souhaité un « déploiement rapide » de ces observateurs prévus par la résolution 2085 de l’ONU sur le Mali. LES CRAINTES D’UN ENLISEMENT Face à  l’évolution sur le terrain, le Canada fait part de ses hésitations. »Je me dois de rester prudent à  propos de l’envoi potentiel de centaines de militaires canadiens sur le sol malien, comme certains l’ont réclamé », a déclaré le ministre des affaires étrangères canadien, John Baird, répétant que son gouvernement n’enverrait aucune troupe de combat. « C’est vraiment une insurrection qui est en train de se produire sur le terrain, comme ce que nous avons vu en Irak ou en Afghanistan », a averti le chef de la diplomatie lors d’une audition devant le comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes. M. Baird s’est dit également dubitatif quant à  la volonté de Bamako d’autoriser une mission de maintien de la paix de l’ONU, comme le souhaite la France. Il a ajouté que son gouvernement n’avait « pas pris de décision sur le fait de fournir ou non de la formation [militaire] », alors que l’Union européenne doit déployer ces jours-ci quatre cent cinquante soldats européens, dont deux cents instructeurs. « J’aurais des inquiétudes à  fournir une formation à  des militaires qui ont mené un coup d’Etat et renversé un gouvernement démocratiquement élu », a fait valoir M. Baird. Sà‰CURISER LES FRONTIàˆRES LIBYENNES La Libye a sollicité, mardi, l’aide des puissances occidentales et des pays voisins pour assurer la sécurité à  ses frontières et empêcher les islamistes chassés du nord du Mali de s’y installer. La crise malienne a elle-même éclaté avec l’irruption de miliciens tribaux équipés d’armes récupérées à  la faveur du soulèvement libyen, qui allaient et venaient en toute liberté malgré les frontières. Les Etats et organisations représentés, parmi lesquels figuraient les Etats-Unis, l’ONU, la Ligue arabe, l’Union européenne et l’Union africaine, ont adopté un « plan de développement de la sécurité nationale » et un « plan de développement de la justice et de l’Etat de droit », selon un communiqué du Quai d’Orsay. Le ministre des affaires étrangères libyen, Mohammed Abdelaziz, a précisé que la France, la Grande-Bretagne, la Turquie et d’autres avaient promis une aide technique et matérielle, mais il a souhaité davantage pour assurer la sécurité des 4 000 kilomètres de frontières. Une bombe artisanale désamorcée

Des Casques Bleus bientôt au Mali?

L’envoi de Casques Bleus au Mali ferait l’objet ces derniers jours de discussions au siège des Nations Unies à  New York. Le sujet pourrait même être débattu dans quelques jours au Conseil de sécurité. «La France y est favorable sur le principe et nous y prendrons notre part le moment venu», déclare le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot, dont les propos sont rapportés par le site d’information français Lefigaro.com. M. Lalliot souligne toutefois que «ce type d’opération ne peut être envisagé que dans un environnement stabilisé», ce qui n’est pas encore le cas. D’autant plus que cette perspective présenterait des avantages politiques pour la France, pour l’instant seuls sur le terrain au Mali, en manifestant le soutien de la communauté internationale. L’ambassadrice américaine à  l’ONU, Susan Rice, a également déclaré qu’elle voyait d’un bon œil cette initiative. L’éventualité du déploiement de casques bleus au mali avait déjà  été évoqué en décembre dernier. Le Conseil de sécurité avait approuvé la création de la Misma, chargée d’aider les autorités maliennes à  reprendre les zones du nord du pays aux groupes islamistes. Elle ne devait commencer ses opérations qu’à  la fin 2013. Mais, l’offensive des islamistes armés vers le sud et l’intervention française pour leur barrer la route a donné la priorité aux opérations de guerre. Selon les prévisions, cette force onusienne pourrait compter de 3000 à  5000 hommes. «La définition, le périmètre, le mandat, le calendrier doivent être discutés aux Nations unies en lien étroit avec les organisations africaines», souligne le porte-parole du Quai d’Orsay. Ce projet nécessitera, entre autres préalables, le feu vert d’interlocuteurs clés, tels que la Russie et l’Algérie.

Intervention au Mali : «La France s’enferme dans une logique infernale»

LE FIGARO – Que vous inspire le communiqué d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) accusant Paris de bloquer le dialogue pour la libération des quatre otages enlevés en 2010 au Niger? Mathieu GUIDàˆRE – La nouveauté, c’est qu’Abou Zeid, le chef du groupe qui détient les otages français, s’exprime lui-même pour la première fois. Il répond à  la vidéo mise en ligne le 8 décembre par Clément Legrand, le frère d’un des otages. Il donne aussi un point de vue sur les négociations sensiblement différent de la version fournie par le gouvernement français depuis plusieurs mois. Qui croire? Il est évident qu’il y a un menteur ou un malentendu dans cette affaire. Abou Zeid dit que, depuis la mort de Ben Laden, ce dossier, qui était supervisé par al-Qaida central, l’est désormais par Aqmi et que, depuis un an, il envoie des signaux au gouvernement français, mais que rien ne se passe. Paris, de son côté, affirme agir discrètement pour obtenir la libération des otages. Que faut-il en conclure? Soit le gouvernement français n’a pas les bons intermédiaires pour communiquer avec le groupe d’Abou Zeid, mais ce serait alors un peu étrange puisque Clément Legrand a réussi à  le faire assez aisément, via sa vidéo, en une quinzaine de jours. Soit nous sommes dans un jeu de poker menteur. Qui ment? D’un côté, le gouvernement français prépare une intervention militaire de la force africaine au Mali. De l’autre, il est possible qu’Abou Zeid instrumentalise le dossier des otages français pour imposer son hégémonie au sein d’Aqmi, en proie actuellement à  une guerre des chefs. Un autre dirigeant d’Aqmi, Moktar Belmoktar vient de faire sécession après avoir été démis de ses fonctions. Dans cette compétition pour le leadership d’Aqmi, il y a aussi le groupe Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), qui a réalisé presque tous les enlèvements de l’année 2012. La France a-t-elle infléchi sa politique sur le dossier des otages en refusant de payer des rançons? L’actuel gouvernement essaie, me semble-t-il, de faire comprendre aux groupes terroristes qu’un citoyen français lambda ne représente pas le gouvernement français et, par conséquent, que le rapt d’un ressortissant français n’infléchira pas la politique étrangère de la France. En fait, officiellement, l’à‰tat français a toujours refusé de payer des rançons. Je pense qu’effectivement il ne l’a jamais fait directement et que les paiements sont passés par d’autres canaux. Cependant, je m’étonne que l’employeur des quatre Français détenus depuis trois Noà«ls, à  savoir le groupe Areva et Satom, cité dans la vidéo d’Aqmi, soient si absents. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vient d’annoncer qu’une intervention militaire au Mali pourrait avoir lieu dès le premier semestre 2013. Cette intervention a-t-elle une chance de réussir? Cette intervention militaire ne recueille pas l’approbation de tous les à‰tats de la région. Qui plus est, leurs armées ne sont pas toutes prêtes, les autres pays européens sont réticents. Les Américains y vont eux aussi à  reculons. Ils nous soutiennent diplomatiquement, mais ne veulent pas aller sur le terrain. Dans ce dossier, la France fait preuve d’un volontarisme, voire d’un activisme étonnant, elle semble très va-t-en-guerre et quasiment seule parmi les pays occidentaux. Et cela est en train de changer son image dans la région, alors qu’elle venait d’acquérir grâce au printemps arabe un formidable capital de sympathie. La France s’est enfermée dans une logique infernale. Plus le gouvernement annonce qu’il va intervenir au Mali en soutenant une force africaine, plus il y a d’enlèvements de Francais. Quand on prétend lutter contre le terrorisme, on ne procède pas par des effets d’annonce. La lutte contre Aqmi ne peut s’appuyer que sur un travail de renseignements, de frappes chirurgicales, de drones. Obama a démontré l’efficacité de cette stratégie. Or, depuis neuf mois, c’est-à -dire depuis que le nord du Mali est sous domination de groupes islamistes, nous assistons à  une série d’annonces sur une intervention militaire qui n’interviendrait pas plus tard que septembre prochain. C’est-à -dire que l’on donne quelques mois supplémentaires aux islamistes armés pour se renforcer. De plus, occuper militairement des territoires qui réclament leur autonomie ou leur indépendance est une stratégie vouée à  l’échec. Il existe d’autres moyens d’agir. D’autant qu’Aqmi montre des signes de dissensions internes importantes. L’Algérie, seul pays à  détenir les moyens et l’expérience pour mener une telle intervention, y est hostile et mise sur une solution politique. Les autorités algériennes sont ainsi parvenues à  réunir vendredi dernier les chefs islamistes des Touaregs maliens d’Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam) qui tiennent Tombouctou ainsi que la majeure partie du nord du Mali, et ceux, laà¯ques, du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, NDLR) pour signer un protocole d’accord après que ces deux groupes se sont entre-tués pendant des mois.

Résolution de l’ONU: joie et espoir à Mopti

Ils sont nombreux les mopticiens à  s’exprimer sur cette résolution voté le jeudi 20 décembre dernier. Si certains pensent que cette guerre est obligatoire pour sauver l’orgueil malien, d’autres sont sceptiques sur son volet politique qui privilégie le dialogue avec les Touaregs. La plupart saluent malgré tout le vote de la résolution. D’après, Mamadou Kenietao, agent d’une ONG, le départ de Cheick Modibo Diarra a permis l’adoption du texte qui trainait depuis sur la table du Conseil de Sécurité. « Le Premier ministre était vraiment un blocage, il ne parvenait pas à  convaincre la communauté internationale. Certains disent même qu’il était de mèche avec Algérie pour s’opposer à  l’intervention de la communauté internationale », déclare notre interlocuteur. Salif Bocoum est un ancien militaire à  Mopti. Il a explosé de joie à  l’annonce du vote de la résolution. « Il faut la guerre pour donner au Mali son orgueil d’antan, notre armée doit profiter de cette résolution pour reconquérir les régions du nord Mali rapidement. Je vous rappelle que l’armée malienne était la plus redoutable dans la sous-région. Et C’’est inadmissible que celle-ci ne soit pas en mesure de reprendre les choses en main ». Haman Guindo est du même avis que notre ex-homme de troupe. Il pense que le Mali a désormais une couverture internationale pour faire cette guerre. « Il faut reconnaitre que la guerre aussi a des règles que beaucoup ne connaissent pas. Avec l’engagement de l’ONU auprès de notre pays nous allons en finir avec les djihadistes qui sèment la terreur au nom de Dieu alors qu’ils ne sont que narcotrafiquants » déclare –t-il. Pour Saran Maiga une déplacée du nord, les militaires maliens n’ont plus de raisons de ne pas aller au front. « Au lieu que nos militaires restent en villes et s’en prennent à  des pauvres citoyens civils, ils vont être obligés de se battre de désormais. Le feu vert a été donné » se réjouit–t- elle. Le dialogue qui dérange Si certains pensent que cette résolution est la bienvenue d’autres sont encore sceptiques dans la mesure o๠elle comporte le volet politique. l’aspect dialogue avec les touarègues ne reçoit pas l’assentiment de tous. s’il est vrai que le MNLA s’est désolidarisé des djihadistes. Selon Abah Dicko, enseignant, cette résolution est un piège. « Voter une résolution ne signifie pas d’aller faire la guerre tout de suite. Ils nous font croire que la guerre C’’est demain et après ils nous imposeront les Touaregs pour faire un front commun contre les fous de Dieu » critique –t-il. Dédé Tolo, mécanicien de son état, ne connait pas le contenu de la résolution mais il est d’emblée contre. « Cet accord de l’ONU dont les gens parlent depuis ne peut rien changer dans la crise malienne. l’essentiel est que les militaires se donnent la main pour aller au front afin de libérer le nord. Le vrai problème du Mali est la division au sein de l’armée. Sinon on va attendre encore malgré cette résolution votée par la communauté internationale » déclare –t-il. Modibo Fofana depuis Mopti

Edito :  » Nous n’attendrons pas Septembre 2013… »

La guerre, la dernière option pour la communauté internationale ? De l’avis de nombreux observateurs et éditorialistes, Septembre 2013 est un délai lointain, de plus la résolution autorisant le Mali à  intervenir au Nord, ne serait qu’une résolution «Â molle », pour reprendre notre confrère de RFI, Serge Daniel. Par ailleurs, si des islamistes viennent à  nouveau de détruire le dernier mausolée de la ville sainte de Tombouctou, il y a fort à  parier que les occupants, galvanisés par ce délai, nous en montrerons d’autres d’ici là . Au Sud, un nouveau gouvernement prend la mesure des évènements, après l’échec de la politique, vue comme «Â molle » elle aussi, de l’ex Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Fi de ces balbutiements, le Mali peut-il prendre son destin en main et faire la guerre ? Se lancer à  la reconquête du Nord. Au risque de perdre définitivement le Nord ? Les populations elles le réclament. Les milices d’autodéfense, s’entraà®nent pour cela. Les troupes à  Mopti se préparent pour cela et les généraux sont des va t-en guerre, leurs hommes trépigneraient. Certains des élus du Nord, comme Mme Seck Oumou Sall, maire de la commune de Goundam (Cercle de Tombouctou), nous confiait : «Â  Qu’ils nous donnent les armes, nous allons mettre le pantalon, et aller nous battre ! ». Alors que va-t-il se passer dans les mois à  venir ? Il est certain qu’avec l’aide de la communauté internationale ou pas, logistique française ou non, appui aérien ou non, certains sont prêts à  prendre les armes. Alors messieurs, les haut fonctionnaires onusiens, vos ballets diplomatiques incessants, vos réunions feutrées interminables, ou vos déplacements à  n’en plus finir, n’intéressent plus. Car eux, n’attendront pas Septembre 2013

L’ONU donne son feu vert au déploiement d’une force internationale

La résolution ne fixe pas de calendrier précis pour le déclenchement d’une offensive au Nord-Mali afin d’en chasser les groupes islamistes extrémistes qui contrôle cette région depuis six mois. Le texte a été mis au point par la France et était soutenu par les Etats-Unis, le Royaume uni, le Maroc et le Togo. Cette résolution 2085 comporte un volet politique appelant Bamako à  lancer un « dialogue politique pour rétablir pleinement l’ordre constitutionnel », notamment en organisant des élections présidentielles et législatives avant avril 2013. Elle invite aussi les autorités maliennes de transition à  engager des négociations « crédibles » avec les groupes présents dans le nord du pays, essentiellement les Touareg, qui se dissocieront des « organisations terroristes » contrôlant cette région dont Al-Qaida au Maghreb islamique et Mujao. Sur le plan militaire, il s’agira d’abord, parallèlement aux efforts de réconciliation politique, de reconstruire l’armée malienne et d’entraà®ner les troupes panafricaines qui feront partie de la force — appelée Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) — afin de les rendre prêtes à  reconquérir le Nord. Mais il faudra que le Conseil de sécurité s’estime « satisfait » de l’état de préparation de cette force, à  partir de certains critères précis (entraà®nement, efficacité de la structure de commandement, équipement, adaptation au terrain) avant qu’elle puisse se déployer au Nord. Des responsables de l’ONU et des diplomates estiment que la reconquête de cette partie du pays ne pourra en tout état de cause pas commencer avant l’automne 2013, pour des raisons climatiques et de préparation.

Le projet de résolution française sur le Mali soumis au vote à l’ONU

La France devrait soumettre jeudi au vote de ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali par étapes et sans calendrier précis, ont indiqué des diplomates. Le projet dans sa forme définitive devrait être transmis aux 14 autres membres du Conseil mercredi soir et Paris espère son adoption jeudi dans l’après-midi. Le texte comporte un volet politique appelant Bamako à  rétablir l’ordre constitutionnel et à  engager des négociations avec certains des groupes armés, notamment les Touareg, présents dans le nord du pays. Le volet militaire comportera « deux étapes », a précisé un diplomate. Il s’agira d’abord de reconstruire l’armée malienne et d’entraà®ner les troupes africaines qui feront partie de la force afin de les rendre prêtes à  reconquérir le nord. Mais il faudra que le Conseil de sécurité s’estime « satisfait » de l’état de préparation de cette force, à  partir de certains critères -entraà®nement, structure de commandement, équipement- avant qu’elle puisse se déployer au nord pour chasser les groupes islamistes qui ont pris le contrôle de la région. Pas avant l’automne 2013? Des responsables de l’ONU et des diplomates estiment que la reconquête de cette partie du pays ne pourra en tout état de cause pas commencer avant l’automne 2013. Le secrétaire général de l’ONU Ban ki-moon sera invité à  faire rapport régulièrement au Conseil sur l’état d’avancement des négociations politiques et des préparatifs militaires. La question du financement reste à  régler: une bonne partie de l’entraà®nement sera pris en charge par l’Union européenne et aux termes de la résolution, Ban ki-moon devra proposer au Conseil des options financières pour un soutien logistique de l’ONU. Un diplomate a estimé à  environ 200 millions de dollars par an le coût de l’opération militaire. L’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) souhaitent le déploiement rapide d’une force africaine de 3300 hommes pour chasser les islamistes armés occupant le nord du Mali depuis juin et attendent avec impatience un feu vert de l’ONU. Les Etats-Unis ont exprimé des doutes sur la capacité des Africains à  mener à  bien cette opération, ce qui entraà®né de longues tractations entre Paris et Washington.

Mali: un accord va être trouvé entre Français et Américains à l’ONU (Fabius)

« Il y a une résolution internationale qui doit être proposée d’ici quelques jours aux Nations unies » pour donner un cadrage à  cette action, a-t-il déclaré lors de l’émission Internationales, un programme de RFI-TV5-Le Monde, en minimisant tout différend à  ce sujet entre Paris et Washington. « Il y a quinze membres au Conseil de sécurité, pour l’instant, il y en a quatorze qui sont de l’avis de la France », a fait valoir le ministre. « Nous essayons de trouver une solution qui puisse rassembler tout le monde », a-t-il ajouté. « Les Etats-Unis font valoir deux éléments essentiellement. Le premier C’’est que tout cela va coûter de l’argent. Les Etats-Unis disent (que) C’’est très difficile d’aller au Congrès et de demander des crédits ». Deuxième argument, les Américains font valoir le fait qu’une intervention armée demande des « soutiens militaires forts » lorsqu’il « s’agira d’aller s’affronter aux terroristes », a expliqué Laurent Fabius. « Et donc nous discutons des modalités techniques de cet appui militaire. On va se mettre d’accord », a-t-il assuré. La volonté de la France et des Africains d’obtenir rapidement le feu vert de l’ONU à  l’intervention d’une force internationale dans le nord du Mali aux mains d’insurgés islamistes se heurte au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à  mener à  bien l’opération. Bamako et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont soumis à  l’ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d’autoriser rapidement son déploiement. Mais le secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson a récemment estimé que les plans de la Cédéao « ne répondent pas à  plusieurs question essentielles », dont les « capacités des forces maliennes et internationales de réaliser les objectifs de la mission » et son financement, estimé à  haut moins 200 millions d’euros.

Mali: Paris et l’Afrique veulent aller vite, Washington freine

« Les Etats-Unis ne sont pas satisfaits des préparatifs de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) pour cette mission, ils n’ont pas confiance dans la capacité des troupes africaines et de l’armée malienne à  faire le travail », a expliqué un diplomate occidental. Washington, explique-t-il, « voudrait deux missions différentes: une pour soutenir l’armée malienne et faciliter le dialogue politique, et une autre pour combattre les groupes terroristes » comme Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont pris le contrôle du nord du Mali. Bamako et la Cédéao ont soumis à  l’ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d’autoriser rapidement son déploiement. Le Conseil doit se prononcer sur la base d’une résolution préparée par la France, qui espère son adoption avant Noà«l. Pour le secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson, qui témoignait mercredi devant une commission du Sénat, les plans de la Cédéao « ne répondent pas à  plusieurs question essentielles », dont les « capacités des forces maliennes et internationales de réaliser les objectifs de la mission » et son financement. Lors de consultations à  huis clos mercredi au Conseil, la France et les pays africains, notamment l’Afrique du sud, ont poussé à  une adoption rapide de la résolution. Le texte, qui doit être soumis par Paris à  ses 14 partenaires en début de semaine prochaine, autorisera l’envoi à  Bamako de la force, baptisée Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Des instructeurs européens s’efforceront de rebâtir l’armée malienne, en piteux état, en prévision d’une reconquête du nord qui ne pourra pas commencer avant l’automne 2013, selon le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous. « Poker » Parallèlement, la résolution appellera à  un dialogue national à  Bamako et à  une réconciliation entre le gouvernement malien et les touaregs sécessionnistes du Nord. Washington traite cette crise comme « un problème de terrorisme », déplore un diplomate qui souligne cependant que tout le monde s’accorde sur la menace que fait peser la présence au Nord-Mali de groupes comme Aqmi. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a publié de son côté un rapport o๠il souligne abondamment les risques de l’opération, notamment en termes de violations des droits de l’homme, ce qui a refroidi les ardeurs guerrières et fortement irrité les Africains. Dans ces conditions, les tractations autour de la résolution risquent d’être ardues même si, souligne un diplomate occidental, il n’y a « pas d’objection fondamentale à  l’approche française, en dehors des Etats-Unis ». Au final, affirme un autre diplomate, « il y aura une résolution autorisant la force mais ça va être compliqué ». « C’est un jeu de poker, les Américains ne vont pas mettre leur veto », ajoute-t-il. Les autres Européens du Conseil, Royaume uni et Allemagne, sont en faveur de l’autorisation, avec des précautions comme une priorité donnée à  la réconciliation politique sur le volet militaire, et Russie et Chine ne devraient pas s’y opposer. Des questions se posent cependant sur le passage de la phase d’entraà®nement à  la reconquête du nord, ou sur le financement d’une opération qui devrait coûter au moins 200 millions d’euros. Paris a demandé au secrétariat général de l’ONU d’estimer une éventuelle aide logistique de l’ONU à  l’opération, qui serait aussi financée par l’Union européenne, les Etats-Unis et la France.

Mali: premières discussions directes entre pouvoir et groupes armés

Rendez-vous a été pris à  16H00 (locales et GMT) au palais présidentiel de Ouagadougou. Autour du président burkinabè Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), se retrouveront une délégation du gouvernement malien, conduite par le chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, et des émissaires d’Ansar Dine, l’un des groupes islamistes occupant le Nord malien, et de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Mais l’heure n’est pas encore à  des négociations de paix pour régler la crise dans le nord du Mali aux mains des islamistes qui en ont évincé en juin les rebelles du MNLA avec qui ils avaient mis en déroute l’armée malienne début 2012. Face à  une situation « critique », il s’agit pour l’instant de « trouver un cadre pour engager le processus de dialogue direct entre les parties », expliquait dimanche M. Compaoré. A la sortie d’un entretien lundi avec lui, le ministre malien des Affaires étrangères a également indiqué que la rencontre de mardi devait servir à  examiner « les possibilités d’amorcer un dialogue ». Il a surtout rappelé les lignes rouges fixées par Bamako à  toute négociation: respect de l’intégrité territoriale du Mali et du caractère laà¯c de l’Etat. Côté Ansar Dine, on se disait mardi prudemment prêt à  « écouter » les émissaires de Bamako. Ce mouvement essentiellement composé de Touareg maliens a, au moins dans son discours, fortement évolué sous la pression du Burkina et de l’Algérie, l’autre pays médiateur: il a dit renoncer à  imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali, mais pas dans les zones sous son contrôle, et s’est déclaré prêt à  aider à  débarrasser le Nord du « terrorisme ». L’Afrique attend l’ONU pour un recours à  la force Il a ainsi pris ses distances avec les deux autres groupes islamistes contrôlant la zone, les jihadistes surtout étrangers d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), avec qui il impose une version rigoriste de la charia. Marginalisé sur le terrain, le MNLA reste considéré comme un acteur-clé, d’autant qu’il a enterré sa revendication d’indépendance pour ne plus plaider que « l’autodétermination ». Sur cette base, « nous sommes aujourd’hui dans (une) disposition de négociation » avec Bamako, a indiqué à  l’AFP l’un de ses porte-parole, Moussa Ag Assarid. Les délicates discussions qui s’amorcent à  Ouagadougou ne font pas l’unanimité: certains acteurs politiques et de la société civile à  Bamako sont hostiles à  tout compromis. Mais si elles aboutissent, l’intervention militaire africaine actuellement en préparation devrait ne viser que les « terroristes », Aqmi et le Mujao. Les Nations unies doivent se prononcer en décembre. Après la Cédéao, le chef de l’Etat béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, et le président tchadien Idriss Deby ont lancé mardi « un appel » à  l’ONU pour qu’elle autorise « d’urgence » le déploiement de cette force. Les dirigeants africains ont été très déçus par le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Tout en jugeant que la force serait « sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes » des groupes armés, il a averti des risques sur la situation humanitaire et les chances d’une solution politique. Quant à  Aqmi, il menace la France, qui soutiendrait logistiquement une opération armée, et ses alliés en Afrique. « Le Sahara sera un grand cimetière pour vos soldats », a lancé dans une vidéo son chef Abou Moussab Abdel Wadoud, alias Abdelmalek Droukdel, menaçant aussi la vie des sept Français otages dans la région.

Force africaine au Mali: Bamako et Niamey regrettent un « recul » de l’ONU

Evoquant ce rapport du secrétaire général de l’ONU, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue malien Dioncounda Traoré ont déploré « un recul d’autant plus regrettable que les conditions d’existence des populations vivant sous le joug des groupes terroristes étrangers » dans le nord du Mali se sont « considérablement dégradées », selon le communiqué publié à  l’issue de leur rencontre à  Niamey. Les « risques » d’une opération armée africaine « ponctuelle, encadrée et supervisée par la communauté internationales ont été cernés » et « ne sauraient en aucune manière constituer un obstacle à  l’impératif de libération des populations maliennes » qui subissent « un martyr », ajoute le texte. Après l’Union africaine, le Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réuni à  Abidjan, a lui aussi regretté dimanche un « déphasage » de l’ONU par rapport à  « l’urgence » à  agir au Mali. Dans un rapport adressé le 28 novembre au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a considéré qu’une intervention militaire dans le nord du Mali serait « sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes » des groupes armés. Mais il a mis en garde sur les risques du recours à  la force sur la situation humanitaire et les chances d’une solution politique. Le 11 novembre à  Abuja, la Cédéao a approuvé l’envoi d’une force militaire de 3.300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban. « Nous devons agir vite », toute l’Afrique de l’Ouest « est concernée » et, au-delà , l’enracinement de « terroristes » est une « menace à  la paix et à  la sécurité internationales », a plaidé dimanche le président du Niger. Le président malien a affirmé que le recours à  la force était une nécessité face aux « terroristes étrangers » occupant le nord de son pays, tels Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Et le dialogue ne peut avoir lieu avec les autres mouvements que s’ils renoncent à  certaines de leurs revendications, a-t-il expliqué. Selon M. Traoré, en « préalable au dialogue », la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, laà¯c) doit ainsi « renoncer à  l’indépendance et à  l’autodétermination » et Ansar Dine, l’un des mouvements islamistes armés occupant le Nord, doit abandonner la charia (loi islamique), qu’il applique avec une extrême rigueur dans les zones sous son contrôle. Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a engagé des négociations à  Ouagadougou avec Ansar Dine et le MNLA. Il doit recevoir lundi à  Ouagadougou une délégation du gouvernement malien pour lui soumettre un « agenda de pourparlers » avec ces deux mouvements touareg.

L’Etat de Palestine est né!

Pour les Palestiniens, c’est une grande victoire. Le chef du gouvernement du Hamas à  Gaza, Ismaà¯l Haniyeh, a salué, vendredi 30 novembre, comme « une victoire diplomatique et politique considérable » le statut d’Etat observateur attribué par l’ONU à  la Palestine, la veille. « Ce qui s’est passé à  l’Assemblée générale de l’ONU est le couronnement de la persévérance, des luttes et des sacrifices du peuple palestinien et confirme la victoire remportée à  Gaza », a-t-il déclaré, en référence à  la confrontation avec l’armée israélienne au mois de novembre. Joie dans les territoires La foule rassemblée à  Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, a acclamé jeudi soir le vote historique à  l’ONU sur l’accession de la Palestine au rang d’Etat observateur, avec des tirs en l’air et des scènes de liesse populaire, a constaté l’AFP. «Allah Akbar (Dieu est le plus grand)», ont chanté des milliers de Palestiniens réunis au coeur de Ramallah, alors que la Palestine est devenue jeudi Etat observateur aux Nations unies. Le vote de cette résolution, qui fait de «l’entité» palestinienne un «Etat observateur non membre», a été acquis à  une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions. Pour Israà«l, rien n’a changé De son côté, l’ambassadeur israélien Ron Prosor a affirmé que cette résolution «ne fait pas avancer la paix, elle la fait reculer». Il a qualifié la résolution de «déséquilibrée», car ne tenant pas compte selon lui des impératifs de sécurité de l’Etat hébreu. Il a affirmé qu’elle «ne changera pas la situation sur le terrain», notamment parce que l’Autorité palestinienne «ne contrôle pas Gaza». Ce texte «ne donnera pas un statut d’Etat à  l’Autorité palestinienne», a-t-il affirmé. Pour Israà«l, a-t-il souligné, la résolution «ne fournit pas des termes de référence acceptables» pour une éventuelle reprise des négociations de paix, qui sont au point mort depuis deux ans. Ces négociations directes «constituent la seule manière de parvenir à  la paix par un accord mis au point par les parties concernées, et non par l’intermédiaire de l’ONU», a réaffirmé Ron Prosor.“Les Palestiniens doivent reconnaà®tre l’Etat juif, a réagi le Premier ministre israélien à  Jérusalem ce jeudi. Ils doivent être préparés à  mettre fin au conflit avec Israà«l une bonne fois pour toutes. Aucun des ces intérêts vitaux (…) pour la paix, n’apparaà®t dans la résolution qui sera présentée à  l’Assemblée générale. Sans surprise, les Etats Unis, grand allié d’Isaà«l, ont voté contre le texte.

Mali: Paris se prépare à soutenir une intervention africaine dans le nord

Dimanche, les chefs d’Etat ouest-africains doivent se réunir à  Abuja (Nigeria) pour approuver les modalités d’une intervention au Mali. Jeudi, ce sont les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de cinq pays européens (France, Allemagne, Pologne, Espagne, Italie) qui discuteront à  Paris d’une mission européenne d’entraà®nement des forces africaines, qui pourrait mobiliser 200 militaires, encadrés par des « éléments de protection ». Après la parenthèse électorale américaine, le processus devrait repartir de plus belle. Washington, qui a longtemps traà®né les pieds, a affiché ces dernières semaines sa détermination à  en finir avec les islamistes qui occupent le nord Mali, et le soutien américain à  une opération africaine semble acquis. Selon les spécialistes de défense, la France, qui se veut leader dans cette affaire, aide depuis plusieurs mois les pays de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) à  planifier une opération qui devra ensuite être soumise à  l’ONU.Sans « troupes au sol », mais avec d’importants moyens techniques et de renseignement déployés au Sahel. Officiellement, les soldats français et des autres pays européens ne participeront pas aux combats. « Il n’y aura pas de troupes au sol », mais « un soutien logistique », répète le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Si Paris s’affirme résolu à  avancer, côté militaire c’est la plus grande discrétion. Mais la préparation de l’opération a débuté il y a plusieurs mois. Des hommes des Forces spéciales (FS) françaises sont présents dans la zone sahélienne depuis plus de deux ans et les premières prises d’otages français. En janvier 2011, ils avaient été en mesure d’intervenir en quelques heures pour tenter de libérer deux jeunes Français enlevés au Niger. Une course-poursuite avec les ravisseurs qui s’était soldée par la mort des deux otages. L’opération des Forces spéciales françaises au Sahel a été baptisée du nom de code « Sabre », indique-t-on dans les milieux militaires. L’appellation énigmatique Forces spéciales désigne des unités particulièrement entraà®nées et surtout équipées de l’armement et des moyens de renseignement les plus pointus. Compte tenu des effectifs limités qui sont envisagés – 200 formateurs et leur protection -, les FS des pays concernés devraient fournir l’essentiel de la mission européenne d’entraà®nement des forces africaines, qui compteraient pour leur part autour de 3.000 hommes. L’efficacité des Forces spéciales étant basée sur la discrétion et leurs capacités à  se « prépositionner », les éléments semblent en place pour préparer une éventuelle opération africaine. Le succès du dispositif passe par une parfaite connaissance de l’adversaire, les 5.000 à  6.000 djihadistes répartis dans le nord Mali, et de ses déplacements. La France dispose de deux drones Harfang – des appareils de surveillance sans pilote non armés – rapatriés récemment d’Afghanistan. Interrogée à  ce sujet, la défense a toutefois assuré fin octobre qu’il n’y avait « pas de drones dans la zone sahélienne ». C’est dans ce domaine que le soutien américain s’avèrerait essentiel. Les Etats-Unis disposent en effet de moyens de surveillance satellitaires de la zone. Et, selon la presse américaine, les autorités américaines réfléchissaient le mois dernier à  de possibles bombardements de drones dans le nord du Mali contre Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi).

L’Algérie soutient l’idée d’une intervention militaire au Mali

Au lendemain de la visite de la secrétaire d’à‰tat américaine Hillary Clinton à  Alger, lundi 29 octobre, la participation de l’Algérie à  « la planification militaire » de l’intervention de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dans le nord du Mali semble acquise. Plusieurs sources concordantes l’affirmaient mardi 30 octobre à  Alger : « Les discussions entre le président Bouteflika et Mme Clinton ont plus porté sur les modalités de la participation algérienne que sur son principe », affirme ainsi un proche du ministère des affaires étrangères. Concrètement, « il n’y aura pas de soldats algériens sur le sol malien, pas plus que de soldats français ou américains. Mais l’ANP (l’armée algérienne) sera associée à  la programmation des opérations militaires pour reconquérir le Nord-Mali. » des engagements « contre le terrorisme » Cette visite de la secrétaire d’à‰tat américaine aurait ainsi permis une clarification de la position algérienne. Jusqu’à  maintenant, Alger n’était pas favorable à  une intervention étrangère. Pour l’obtenir, Hillary Clinton a combiné flatteries de « la puissance militaire » et diplomatique de l’Algérie et rappels de ses engagements vis-à -vis de la communauté internationale « contre le terrorisme » . « Le président Bouteflika a longuement expliqué à  Mme Clinton que la solution ne pouvait pas être strictement militaire. l’écoute de Washington est apparue plus sérieuse que celle de Paris », souligne la même source. l’Algérie revendique plus de temps, afin, d’une part, de remettre sur pied l’armée malienne et, d’autre part, d’obtenir une évolution favorable dans les alliances sur le terrain dans le nord du Mali. Alger veut détacher la principale faction des insurgés, Ansar Eddine, de « ses alliés terroristes » . la diplomatie algérienne a été prise de cours dans la région La radicalisation salafiste, au début de l’année, de Iyad Ghaly, le chef du groupe touareg Ansar Eddine, avait marginalisé la faction laà¯que des indépendantistes du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) et pris de cours la diplomatie algérienne dans la région. Mais celle-ci refuse encore d’admettre qu’Ansar Eddine ne peut plus faire partie de la solution dans le nord du Mali. Paris, à  l’inverse, assimile ce groupe aux autres organisations salafistes classées « terroristes » dans la région : Aqmi et le Mujao. Personne ne dit, à  Alger, si Abdelaziz Bouteflika a convaincu Hillary Clinton d’attendre encore que ses services « retournent » le leader Targui, devenu islamiste radical après un passage dans les années 1990 comme vice-consul du Mali en Arabie saoudite. En attendant, des experts africains, y compris Algériens, européens et onusiens, se réunissaient à  Bamako, mardi 30 octobre, pour mettre au point le « concept d’opération » d’une intervention armée dans le nord du Mali. Amine KADI, à  Alger

Comment la France planifie l’intervention au nord du Mali

L’opération militaire destinée à  reconquérir le nord du Mali occupé par des groupes islamistes liés à  al-Qaida n’est plus, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, «qu’une question de semaines». Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné 45 jours aux pays d’Afrique de l’Ouest pour proposer un plan concret d’intervention. Poussée par la France, l’Union européenne proposera dans les mêmes délais un projet de gestion de crise. Après, la voie sera libre. «Si on rate la fenêtre météo, nous serons obligés d’attendre un an», prévient une source proche du dossier. Tout doit être largement engagé avant la fin du mois de mars, date du début de la saison des pluies. Concrètement, dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian, on planche sur un programme en trois phases: un, stabiliser le sud du Mali et protéger Bamako dès la fin du mois de novembre ; deux, mettre en place la formation des armées africaines en janvier ; trois, amorcer la reconquête du nord début mars au plus tard. Officiellement, ce sont les armées africaines qui mèneront l’opération. Bien qu’étant désigné comme l’ennemi principal par Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), Paris, qui prétend rompre avec les habitudes passées de la «Françafrique» et ne veut pas se voir reprocher une nouvelle fois son passé colonial, refuse d’être en première ligne. La France se cache derrière l’Europe, elle se pose en soutien des pays africains qui seront assistés dans la planification et la logistique et promet qu’il n’y aura «pas de troupes au sol». Trois mille hommes Les autorités françaises communiquent plus discrètement sur les forces spéciales à  pied d’œuvre dans la région, dont la mission est indépendante du calendrier officiel. Elles se préparent à  intervenir en amont pour fournir du renseignement et guider les forces africaines sur place. Elles pourraient agir plus rapidement encore si les intérêts de la France ou la vie des otages venaient à  être menacés. Comme en Libye et en Côte d’Ivoire en 2011, des moyens clandestins sont mis en place pour épauler les forces locales, notamment l’armée malienne, sous-équipée et démoralisée après sa défaite contre les islamistes. Dans l’ombre, Paris a aussi pris en charge l’élaboration du programme d’intervention qui doit être proposé par les pays de l’Ouest africain. Restés jusque-là  en retrait sur le dossier du Sahel, les à‰tats-Unis ont changé de posture après l’attaque commise contre leur représentation diplomatique à  Benghazi, le 11 septembre dernier, qui s’est soldée par la mort, dans des «conditions atroces», de leur ambassadeur Chris Stevens. «Le Sahel est devenu un enjeu pour eux. Ils veulent désormais être associés de manière plus étroite à  l’intervention», confirme un proche du ministre français de la Défense, lequel s’est longuement entretenu du sujet avec son homologue américain, Leon Panetta. Les Américains, qui ont des drones armés dans la région, n’excluent plus d’intervenir directement au nord du Mali, en menant par exemple des frappes aériennes ciblées. Tous les détails de l’opération militaire ne sont pas encore réglés. Si les pays africains doivent normalement fournir 3000 hommes, la liste des à‰tats qui participeront à  l’intervention contre les combattants islamistes, qui sont armés de lance-missiles et de lance-roquettes, n’est pas encore finalisée. Pas plus que le règlement politique. Or tous les pays candidats en sont conscients: sans solution diplomatique durable, l’intervention militaire ne sera pas suffisante pour régler le problème d’Aqmi au Sahel.

Conseil de sécurité de l’ONU: Élection controversée du Rwanda

Le Rwanda a été élu membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies lors de sa dernière session ordinaire. Le pays est élu en même temps que l’Argentine, l’Australie, la République de Corée et le Luxembourg pour un mandat de deux ans, qui débutera à  compter du 1er janvier 2013 jusqu’en 2014. Ces membres élus remplaceront la Colombie, l’Allemagne, l’Inde, le Portugal et l’Afrique du Sud, dont le mandat expirera le 31 décembre 2012. Le Rwanda est fortement soupçonné d’alimenter la rébellion à  l’est de la RDC Une élection qui survient dans des circonstances o๠un rapport dénonce le rôle du pays dans le soutien de la rébellion, la fourniture d’armes et munitions aux rebelles actifs dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et à  l’origine de graves violations des droits de l’homme. Lequel rapport a été produit par un groupe d’experts mandatés par les Nations unies. Le texte confidentiel, dévoilé par plusieurs médias révèle que Kigali continue de violer l’embargo sur les armes en fournissant un soutien militaire direct aux rebelles du M23 et en facilitant leur recrutement. Malgré les tentatives de défense du Rwanda et surtout de la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, la communauté internationale se mobilise et a commencé à  suspendre son aide en faveur du pays de Paul Kagamé, dont le budget dépend à  40% de l’aide extérieure. Formée au début de 2012, le M23 a pris le contrôle de plusieurs districts dans le Nord-Kivu, le long de la frontière rwandaise. Selon Thierry Vircoulon du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), C’’est une nouvelle forme des groupes qui défendent la minorité rwandaphone vivant dans cette partie de la RDC depuis le génocide de 1994. Un bon nombre de ses recrues est constitué d’enfants transformés en enfants soldats.

Blaise rate son grand oral à la Francophonie…

l’interview de Blaise Compaoré lors du Sommet de la Francophonie à  Kinshasa a de quoi laisser perplexe. Si le Mali dit être la CEDEAO, comme l’affirment beaucoup d’élus et de politiques Maliens, il semble que la CEDEAO n’ait pas encore totalement fait sien le cas malien. C’’est un Blaise Compaoré largement imprécis et langue de bois qui est apparu face aux questions épineuses des journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde. A la question de savoir si ces 45 jours suffiront à  définir les contours précis d’une offensive militaire contre les islamistes au Nord Mali, comme le veut la résolution de l’ONU, le médiateur de la CEDAO, s’est contenté de répondre imperturbable, qu’il attendait comme tout le monde, les informations de Bamako… Le décor est planté. Ensuite face aux menaces auxquelles fait face le Sahel, Blaise Compaoré a reconnu que la menace est réelle, d’origine terroriste et mafieuse, sans pouvoir donner une réponse claire de la position des Etats Africains à  endiguer ce fléau sous-régional Il a ensuite platement répondu aux fieffés journalistes, que oui, la région était un corridor des trafics en tous genres, avec un haussement de sourcils. Si un émissaire spécial pour le Sahel a été mandaté par l’ONU, il trouverait en la personne du médiateur de la CEDEAO, un bien piètre interlocuteur . Dès lors, on comprend l’empressement des brebis égarées du MNLA à  s’enfoncer dans les fauteuils mous de Ouagadougou. Plus prompt à  parlementer avec des mouvances rebelles, le médiateur se justifie arguant que : «Â  cela constitue un dialogue politique important en vue de les déconnecter avec la mouvance AQMI.. ». Compaoré lâche enfin que tôt ou tard, si la négociation ne marche pas, il faudra riposter… De guerre lasse sans doute ! Quand à  envoyer des hommes à  Bamako, non il n’y aura pas de «Â forces extérieures au Mali, C’‘est l‘affaire des Maliens». Eh oui, on continue de tourner en rond Pour celui, qui se dit médiateur de crises, depuis près de vingt ans au pouvoir, l’exercice de communication a été «Â pathétique ». En regardant en arrière, l’homme du Faso pourrait s’inspirer de pairs audacieux comme le furent Omar Bongo ou Oluségun Obasanjo en leur temps, au lieu d’envoyer à  tout bout de champ des émissaires à  Bamako ou à  recevoir les groupes sécessionnistes comme le MNLA, en se détournant du fond du problème. l’usure du pouvoir a-t-elle fini par avoir raison de sa clairvoyance ? Ce qui pourrait bien pousser le Mali à  se braquer une fois de plus face à  l’incompétence de la CEDEAO. Non, Blaise, tu ne nous sortiras pas de l’auberge… 45 petits jours pour se décider… Le délai voulu par la Résolution des Nations Unies pour autoriser une intervention militaire au Nord Mali peut-il suffire à  des parties aux positions divergentes sur la sortie de crise ? Aucune réaction des autorités de transition sur cette résolution dans laquelle il est clairement demandée : « les moyens et modalités du déploiement envisagé et, spécialement, le concept d’opérations, les capacités de constitution de la force, ses effectifs et son coût financier ». l’ONU qui a des réserves, mais a tout de même voté la résolution appuyée par la France, encourage même toutes les instances mondiales, l’Union africaine et l’Union européenne, à  mettre leur expertise à  la disposition d’Abuja…Expertise du reste, qui risque bien de rester en suspens tant les préoccupations des acteurs de la crise, sont loin de celles demandées par l’instance onusienne. Qui veut la paix prépare la guerre, dit le proverbe. Si le Mali n’est pas en phase avec ses pairs africains. A qui la faute ? Mais, il est juste de penser que ces 45 jours risquent bien de ne pas suffire à  donner un schéma complet d’une éventuelle opération militaire au Nord Mali. Dans l’hypothèse, exceptionnelle, o๠le sursaut viendrait, il ne faut pas s’attendre à  un déploiement avant au moins six mois. En attendant, les populations du nord devront prendre leur mal en patience, et Bamako battre le pavé jusqu’à  ce qu’action s’en suive ! Parce qu’aux avant postes du nord, les militaires et les volontaires trépignent déjà Â…

Intervention militaire au Mali : « l’Onu redoute un éventuel échec », selon un universitaire

Ouestafnews- Aujourd’hui l’idée de l’intervention militaire étrangère au Nord mali fait l’objet d’un consensus au sein de la Cedeao, quelles pourraient être les dangers d’une telle entreprise ? Bakary Sambe – Il y a quelques semaines, le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon avertissait déjà  en ouvrant la réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de l’Assemblée Générale des Nations-Unies que « toute solution militaire pourrait avoir de graves conséquences humanitaire ». Mais la Cedeao et le Gouvernement malien se sont, toutefois, accordés sur les grandes lignes d’une intervention au Nord du Mali, dont les troupes seraient ouest-africaines mais bénéficieraient d’un soutien logistique d’autres pays. On parle d’une force de 3.000 soldats de la Cedeao « n’incluant pas d’étrangers » qu’il faudrait déployer, un noyau de cette force s’entraà®ne déjà  non loin de Dakar, depuis quelques semaines. Il y a, quand même, quelques éléments de consensus international pour légitimer une intervention armée : les germes d’une guerre civile, de graves violations des droits de l’homme voire des crimes de guerre (des amputations, des exécutions sommaires et des lapidations à  mort), des forces islamistes ont finalement chassé les Touaregs du MNLA des villes de Tombouctou, Gao et Kidal. Elles ont instauré, à  leur manière, ce qu’elles appellent « charia » et détruit un nombre de mausolées de saints musulmans. Néanmoins, il y a des réserves légitimes à  l’intervention. Certains font valoir que si la Cedeao est une force sur le papier, elle n’a pas assez de troupes à  fournir, ni même la volonté de participer, pour des pays comme la Mauritanie ou le Sénégal dont la position a beaucoup évolué. Il y a aussi un autre fait non négligeable : le Gouvernement malien actuel ne contrôle pas une grande part du Mali, ni n’est en mesure de le faire. Le Nord-Mali, qui couvre une région aussi vaste que la France, est contrôlé par trois différents groupes radicaux islamiques : Ansar Dine , le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Aqmi se finance au moyen de prise d’otages occidentaux et est soupçonné de recevoir un appui financier de certains pays arabes. Les dirigeants de l’armée malienne semblent aussi avoir perdu le contrôle de leurs forces armées. Pour illustrer ce fait : l’assassinat par balle par des soldats insurgés de seize prédicateurs islamistes à  15 kilomètres de Diaboli, en défiant l’ordre donné, indique que les structures de commandement sont en train de se désagréger. Ouestafnews- Que vous inspirent les hésitations de l’Onu concernant ce projet? B.S – Les hésitations de l’Onu cachent à  mon avis la crainte d’un éventuel échec, l’extension et l’enlisement du conflit dans la sous-région. C’’est-à -dire que la communauté internationale veut se donner toutes les garanties de réussite d’une telle opération avant de s’y engager. C’’est le même état d’esprit qui sous-tend les positions américaines sur la question. Les déclarations prêtées, depuis Alger, au général Carter Ham, chef du chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom) ont dû surprendre nombre de diplomates, Carter Ham semblait insister sur position américaine privilégiant « une solution diplomatique et politique à  la crise malienne ». Il semblerait que Washington opte pour une maà®trise de tous les enjeux avant un positionnement définitif ; ce qui expliquerait ses récentes investigations menées sur les différents acteurs (MNLA, Mujao, Ansar Dine) afin de mesurer les divers degrés d’implication mais aussi le rapport de force devant déterminer sa stratégie. On peut se demander si ces déclarations expriment, réellement, un positionnement définitif ou cachent une certaine précaution motivée par la hantise d’un échec au cas o๠deux acteurs majeurs de cette crise ne s’engageaient pas dans une éventuelle intervention : la Mauritanie et surtout l’Algérie qui n’est pas en faveur de l’option militaire. Carter Ham, renforcé par Carlson, a été catégorique aussi bien à  Alger qu’à  Rabat : «Aucune intervention militaire n’est envisageable dans cette région ni dans le nord du Mali», ajoutant que « le déploiement de forces militaires ne fera que compliquer la situation en ce moment ». Inspirant pour les « colombes » onusiennes ? Ouestafnews- Justement, peut-on véritablement venir à  bout de ces groupes armés sans une implication active de pays frontaliers que sont l’Algérie et la Mauritanie? B.S – Les positions algériennes et mauritaniennes sont paradoxales comme l’était celle du Sénégal il y a quelques jours. On sait qu’Aqmi est un phénomène algérien. Tous les chefs de Katiba (Abû Zayd, Mokhtar Bel Mokhtar etc.) sont des algériens. La Mauritanie a du mal à  contrôler sa vaste frontière avec le Mali et son territoire est une zone de repli stratégique. Craint-elle peut-être une extension du conflit et ses éventuelles répercussions sur sa sécurité intérieure ? Mais, pour les convaincre d’une coopération ne serait-ce que minimaliste, la solution pourrait être américaine. Carter Ham était à  Alger il y à  peine quelques jours. l’énorme influence dont jouissent actuellement les Etats-Unis, notamment au Maghreb, pourrait, peut-être, aider à  résoudre l’équation algérienne si pesante sur l’issue du conflit, l’Algérie étant le seul pays pouvant aider à  déloger les éléments d’Aqmi du Nord Mali, comme elle avait, du reste, pendant des années, empêché Khadhafi de s’y installer. Hélas, pour l’heure, l’Algérie n’y a aucun intérêt immédiat et semble bien confortable dans sa posture actuelle d’un pays qui s’est débarrassé du djihadisme à  l’intérieur de ses frontières. De plus Alger a envie de tout sauf de s’encombrer d’un nouveau front touareg ou berbère. Mais, les USA qui hésitent encore devraient travailler sur plusieurs hypothèses y compris celle qui verrait réussir une intervention militaire de la Cedeao. La France est plus décidée pour les raisons que l’on sait : intérêt stratégiques et économiques importants et des otages encore entre les mains d’Aqmi. Malgré la diversité des positions et des intentions, tout le monde en est conscient : quelle que soit l’issue de cette crise, aucune puissance ne pourra se permettre une auto-exclusion du processus de reconstruction et, surtout, d’un indispensable et ambitieux plan de l’ONU comprenant un pan économique important pour pacifier, à  long terme, la région du Sahel.

La résolution 2071 du Conseil de Sécurité sur le Mali

Conseil de sécurité 6846e séance – après-midi LE CONSEIL DE Sà‰CURITà‰ SE DIT PRàŠT à€ DONNER SUITE à€ LA DEMANDE DE Dà‰PLOIEMENT D’UNE FORCE MILITAIRE AU MALI Le Conseil de sécurité s’est déclaré prêt, cet après-midi, à  donner suite à  la demande des autorités de transition du Mali tendant à  ce qu’une force militaire internationale apporte son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du pays. Dans sa résolution 2071 (2012), adoptée à  l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil précise qu’il donnera suite à  cette demande dès qu’il recevra le rapport du Secrétaire général sur l’application de ladite résolution. Celle-ci prie notamment le Secrétaire général de mettre immédiatement à  disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité. Les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine et l’Union européenne, sont pour leur part invités à  fournir aux forces maliennes leur aide et leur savoir-faire, en vue de rétablir l’autorité de l’à‰tat sur tout le territoire. Le Conseil exige à  nouveau que les membres des forces armées maliennes s’abstiennent d’interférer dans l’action des autorités de transition. De même, il « exige de tous les groupes présents dans le nord du Mali « qu’ils mettent un terme à  toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les attaques ciblées contre la population civile, les violences sexuelles, les recrutements d’enfants soldats et les déplacements forcés ». Enfin, le Conseil réaffirme sa grave préoccupation « face à  la présence de plus en plus solidement établie d’éléments terroristes, notamment d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dans le nord du Mali » et invite les groupes rebelles maliens à  couper tout lien avec les organisations terroristes. « l’intégrité territoriale, la souveraineté du Mali ainsi que la laà¯cité de l’à‰tat sont non négociables », a affirmé le représentant du Mali, M. Oumar Daou, après l’adoption de la résolution. Le délégué malien a souligné l’urgence du déploiement d’une force militaire internationale, au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, afin d’« appuyer les forces de défense et de sécurité en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali, de lutter contre le terrorisme et de restaurer les droits de l’homme dans les régions septentrionales occupées ». Enfin, M. Daou a espéré que la réunion ministérielle du Groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali, qui doit se tenir à  Bamako dans quelques jours, contribuera au « renforcement des initiatives en vue de l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali ». « Plus la réaction de la communauté internationale prendra du retard, plus les réseaux terroristes et criminels renforceront leurs positions dans le nord du Mali », a, pour sa part, observé le représentant de la Côte d’Ivoire, M. Youssoufou Bamba, au nom de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), que son pays préside. à‰voquant une situation humanitaire « extrêmement grave », il a encouragé l’Algérie et la Mauritanie à  peser de tout leur poids pour faire évoluer une « situation à  présent insupportable ». Le délégué ivoirien s’est félicité également du fait que la résolution ouvrait la voie, selon lui, à  l’adoption d’une nouvelle résolution qui permettra de mener une « action concrète ». PAIX ET Sà‰CURITà‰ EN AFRIQUE Texte du projet de résolution S/2012/761 Le Conseil de sécurité, Rappelant sa résolution 2056 (2012), les déclarations de son président en date des 26 mars (S/PRST/2012/7) et 4 avril 2012 (S/PRST/2012/9), ainsi que ses déclarations à  la presse sur le Mali et le Sahel en date des 22 mars, 9 avril, 18 juin, 10 août et 21 septembre 2012, Réaffirmant son ferme attachement à  la souveraineté, à  l’unité et à  l’intégrité territoriale du Mali, Se déclarant de nouveau vivement préoccupé par l’insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs, exprimant sa profonde inquiétude quant aux conséquences de l’instabilité dans le nord du Mali pour la région et le monde entier, et soulignant la nécessité de réagir rapidement pour préserver la stabilité dans le Sahel, Redit la vive préoccupation que lui inspirent la dégradation continue des conditions de sécurité et de la situation humanitaire dans le nord du Mali, la présence de plus en plus solidement établie d’éléments terroristes, notamment d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), de groupes qui leur sont affiliés et d’autres groupes extrémistes, et leurs conséquences pour les pays du Sahel et au-delà , Soulignant que C’’est aux autorités maliennes qu’il incombe au premier chef de garantir la sécurité et l’unité du territoire malien et d’en protéger la population civile dans le respect du droit international humanitaire, de l’état de droit et des droits de l’homme, et insistant sur le fait que, pour être durable, toute solution à  la crise malienne doit être celle des Maliens eux-mêmes, Se déclarant gravement préoccupé par les activités des groupes criminels opérant dans le nord du Mali et considérant qu’il faut renforcer d’urgence la coopération et la coordination entre les autorités maliennes, les pays voisins et les à‰tats de la région, en collaboration avec les entités compétentes des Nations Unies, les organisations régionales et internationales et les partenaires bilatéraux, pour faire pièce à  la criminalité transnationale organisée, et notamment aux activités illicites comme le trafic de stupéfiants, Encourageant la communauté internationale à  accompagner le règlement de la crise au Mali en prenant des mesures coordonnées pour répondre aux besoins immédiats et à  long terme sur les plans de la sécurité, du développement et humanitaire, Prenant note de la lettre datée du 1er septembre 2012 adressée par les autorités de transition du Mali à  la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour lui demander une aide militaire afin de réorganiser les forces armées maliennes, de rétablir l’intégrité territoriale du pays, dont le nord est occupé par des groupes terroristes, et de lutter contre le terrorisme, Prenant note de la lettre datée du 23 septembre 2012 adressée à  la CEDEAO par les autorités de transition du Mali concernant les conditions du déploiement de forces de la CEDEAO au Mali, et soulignant qu’il importe d’examiner les mesures qui y sont envisagées, Prenant note de la lettre datée du 18 septembre 2012 adressée au Secrétaire général par les autorités de transition du Mali pour lui demander d’autoriser, dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité prise sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le déploiement d’une force militaire internationale qui viendrait aider les forces armées maliennes à  reprendre les régions occupées du nord du Mali, Prenant note de la lettre datée du 28 septembre adressée au Secrétaire général par la CEDEAO pour demander l’adoption, par le Conseil de sécurité, d’une résolution autorisant le déploiement d’une force de stabilisation au Mali sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, et prenant également note de la lettre datée du 28 septembre 2012, adressée à  l’Union africaine par la CEDEAO pour l’inviter à  préciser avec elle le principe, les moyens et les modalités de déploiement d’une force de stabilisation au Mali, Conscient des efforts et de l’énergie que déploie la CEDEAO, en coordination avec l’Union africaine, pour régler la crise au Mali, ainsi que du rôle non négligeable joué par l’Organisation des Nations Unies, d’autres organisations régionales et internationales, les à‰tats voisins, les pays de la région et les partenaires bilatéraux dans la solution de la crise, et les engageant à  cet égard à  continuer de coordonner leur action, Attendant avec intérêt la réunion du Groupe d’appui et de suivi sur la situation au Mali qui doit se tenir à  Bamako le 19 octobre 2012, à  l’initiative de l’Union africaine et en consultation avec l’Organisation des Nations Unies et la CEDEAO, l’objectif étant d’arrêter les modalités de l’aide que la communauté internationale doit apporter aux autorités de transition du Mali pour régler la crise dans le nord du Mali, Condamnant fermement les violations des droits de l’homme commises dans le nord du Mali par des rebelles armés, des groupes terroristes et d’autres groupes extrémistes, notamment les violences contre les civils, en particulier les femmes et les enfants, les assassinats, prises d’otages, pillages, vols, destructions de sites culturels et religieux et le recrutement d’enfants soldats, soulignant que certains de ces actes constitueraient des crimes au regard du Statut de Rome et que leurs auteurs doivent en répondre, et notant que, le 18 juillet 2012, les autorités de transition du Mali ont saisi la Cour pénale internationale de la situation dans le nord du Mali depuis janvier 2012, Prenant acte des mesures prises par le Mali, notamment la signature, le 6 avril 2012, sous les auspices de la CEDEAO, d’un Accord-cadre prévoyant l’élaboration d’une feuille de route en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel, le dialogue national sans exclusive et l’organisation d’une élection présidentielle libre, transparente et régulière dans un délai de 12 mois à  compter de la signature de l’Accord-cadre, Considérant que la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales, Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, 1. Se félicite de la formation d’un gouvernement d’unité nationale au Mali, exprime son appui au Président par intérim du Mali, M. Dioncounda Traoré, dans son action et engage les autorités de transition maliennes à  présenter, aux fins de la transition, une feuille de route détaillée, comportant des mesures concrètes et un calendrier précis, et de redoubler d’efforts pour renforcer les institutions démocratiques et rétablir l’ordre constitutionnel dans la République du Mali, et organisant en temps utile, au terme de la transition, des élections pacifiques et crédibles ouvertes à  tous; 2. Exige à  nouveau des membres des forces armées maliennes qu’ils s’abstiennent de s’immiscer dans l’action des autorités de transition, prend note des décisions et de la recommandation de la CEDEAO tendant à  l’imposition de sanctions ciblées au Mali et se déclare disposé à  envisager des mesures appropriées s’il y a lieu; 3. Invite les groupes rebelles maliens à  couper tout lien avec les organisations terroristes, notamment AQMI et les groupes qui leur sont affiliés, se déclare prêt à  adopter des sanctions ciblées à  l’encontre de tous groupes rebelles qui ne se conformeraient pas à  cette disposition, rappelle les paragraphes 20 et 24 de la résolution 2056 (2012) et décide par ailleurs que le Comité 1267/1989 se prononcera si des à‰tats Membres demandent l’inscription sur la Liste des sanctions contre Al-Qaida des noms de personnes, groupes, entreprises ou entités associées au Mali avec Al-Qaida, conformément aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011); 4. Exhorte les autorités de transition maliennes, les groupes rebelles maliens et les représentants légitimes de la population locale du nord du Mali à  entamer, dès que possible, un processus de négociations crédible en vue d’une solution politique viable, dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, prie le Secrétaire général, les pays voisins, les pays de la région, les organisations internationales et régionales et les partenaires bilatéraux d’accompagner le processus politique malien; 5. Exige de tous les groupes présents dans le nord du Mali qu’ils mettent un terme à  toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les attaques ciblées contre la population civile, les violences sexuelles, les recrutements d’enfants soldats et les déplacements forcés, et rappelle, à  cet égard, toutes ses résolutions pertinentes sur les femmes, la paix et la sécurité, sur les enfants dans les conflits armés et sur la protection des civils en période de conflit armé; 6. Se déclare prêt, dès qu’il recevra le rapport du Secrétaire général visé au paragraphe 7 ci-après, à  donner suite à  la demande des autorités de transition maliennes tendant à  ce qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali; 7. Prie le Secrétaire général de mettre immédiatement à  disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité, qui viendront aider la CEDEAO et l’Union africaine, en consultation étroite avec le Mali, les pays voisins du Mali, les pays de la région et tous les partenaires bilatéraux et organisations internationales intéressés à  procéder à  la planification conjointe qui permettrait à  la force militaire internationale demandée par les autorités de transition maliennes de voir le jour; et le prie par ailleurs de se concerter avec les partenaires susmentionnés en vue de lui soumettre un rapport écrit sur l’application de la présente résolution 45 jours au plus tard après son adoption, en donnant des précisions sur l’appui visé au paragraphe 4 et au présent paragraphe et des recommandations détaillées et applicables pour donner suite à  la demande des autorités de transition maliennes concernant une force militaire internationale, notamment les moyens et modalités du déploiement envisagé et, spécialement, le concept d’opérations, les capacités de constitution de la force, ses effectifs et son coût financier; 8. Invite les autorités de transition maliennes à  prendre immédiatement les dispositions nécessaires pour faciliter les préparatifs régionaux et internationaux en rapport avec l’objectif visé au paragraphe 6 ci-dessus, appelle les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales à  fournir un appui coordonné à  ces préparatifs, notamment sous la forme de formation militaire et de fourniture de matériel et d’autres types d’appui à  la lutte contre les groupes terroristes et les groupes extrémistes qui leur sont affiliés, et invite par ailleurs les à‰tats Membres et les organisations concernées à  informer le Secrétaire général de leurs contributions; 9. Invite à  cet égard les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine et l’Union européenne, à  prêter, dès que possible et de manière coordonnée, aux forces armées et aux forces de sécurité maliennes leur concours et leur savoir-faire, ainsi que leur appui en matière de formation et de renforcement des capacités, conformément aux exigences nationales, le but étant de rétablir l’autorité de l’à‰tat sur tout le territoire, de défendre l’unité et l’intégrité territoriale du Mali et d’éloigner la menace que représentent AQMI et les groupes qui lui sont affiliés; 10. Se félicite de la désignation, par le Secrétaire général, d’un Envoyé spécial pour le Sahel, chargé de mobiliser la communauté internationale en faveur du Sahel, de coordonner la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et de définir concrètement les paramètres d’une solution globale à  la crise malienne; 11. Décide de rester activement saisi de la question. * *** *

Mali: le projet de résolution de l`ONU devrait être adopté vendredi

NEW YORK (Etats-Unis / Nations unies) – Le projet de résolution sur le Mali proposé par la France devrait être adopté vendredi après-midi par le Conseil de sécurité de l`ONU, a indiqué jeudi soir la mission française auprès de l`ONU. La résolution demande à  la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) et à  l`Union africaine de préciser dans les 30 jours les modalités d`une intervention militaire pour reconquérir le nord du pays et invite le gouvernement malien et les rebelles touareg à  ouvrir dès que possible une négociation. Son adoption ne pose pas de problème de fond, soulignaient ces derniers jours des diplomates du Conseil. Bamako a demandé officiellement à  l`ONU un mandat pour une « force militaire internationale » avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l`aideraient à  reconquérir le nord du pays, contrôlé par des extrémistes islamiques dont certains sont liés à  Al-Qaà¯da. Mais le Conseil de sécurité réclame en vain depuis six mois des détails sur les modalités de cette intervention (objectifs, troupes, commandement, besoins logistiques, etc.). Une réunion se tiendra le 19 octobre à  Bamako avec les principaux acteurs (Cédéao, Union africaine, Union européenne, ONU) pour tenter de mettre au point une « stratégie cohérente », selon un diplomate. Paris a promis une aide logistique à  l`opération. Ce n`est que dans un deuxième temps, au mieux fin novembre, et par le biais d`une deuxième résolution, que le Conseil pourra donner son feu vert formel au déploiement d`une force qui prendra de toutes façons plusieurs mois. En attendant, le projet de résolution invite les pays membres de l`ONU et les organisations comme l`Union européenne à  commencer à  entraà®ner et équiper l`armée malienne, qui devra prendre la tête de la reconquête du Nord.

« Il professore » arrive au Sahel

C’’est surtout sur la question malienne qu’il devra se pencher très rapidement, la crise qui secoue le pays étant, enfin, devenue une préoccupation pour les Nations Unis. l’annonce de sa nomination a été favorablement accueillie par les milieux diplomatiques, même si certains affirment que Ban-ki-Moon aurait pu choisir un émissaire africain, plus proche des réalités du terrain. Mais peut-être est d’ailleurs cela que voulait éviter el secrétaire général de l’ONU en nomment un homme qui aura un regard neuf sur la situation dans la bande sahélo-saharienne tout en ayant une expérience dans la négociation. « Susciter et soutenir l’engagement international » Il sera chargé de « coordonner les efforts de l’ONU pour mettre au point et appliquer une stratégie régionale intégrée pour le Sahel », une région qui connait d’énormes problèmes humanitaires et de sécurité. Il consultera les pays de la région et les organisations régionales, a expliqué M. Nesirky, porte parole du secrétaire général de l’ONU. Lourde tâche pour l’homme âgé de 73 ans dont la mission est de « susciter, soutenir et coordonner l’engagement international en appui aux efforts des pays du Sahel ». Arriver à  régler cette crise complexe, ne sera pas une mince affaire, surtout en ce qui concerne le cas malien. Le pays est coupé en deux depuis le mois d’avril 2012, 2/3 de son territoire occupé au nord par des groupes armés islamistes tandis qu’au sud, des querelles politiques ont succédées au coup d’état qui a déposé le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars. La décision de principe de nommer un envoyé spécial pour le Sahel avait été prise lors d’une réunion à  haut niveau sur la situation dans cette région et au Mali, tenue en marge de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre mais ce n’est que ce mardi 09 octobre que le nom de Prodi a été officialisé. {b « Il Professore » ] Romano Prodi a une longue et brillante carrière au sein du gouvernement et de la diplomatie internationale. Il a été Premier ministre entre 1996 et 1998 puis de 2006 à  2008. Il a également présidé la Commission européenne de 1999 à  2004. «Le Professeur », universitaire d’économie et de politique industrielle, est connu comme un homme intègre et droit. Un peu austère mais très efficace dans les missions difficiles. Son expérience en 2008 à  la tête d’un comité conjoint de l’Onu et de l’Union africaine sur le maintien de la paix lui sera certainement utile pour sa nouvelle mission qui a commencé dès le jour de sa nomination, selon l’ONU. Il est catholique, marié et père de deux enfants

Le Mali pris dans la « machine » de l’ONU

Depuis la réunion du 26 septembre 2012 au siège de l’ONU à  New York, les choses semblent s’accélérer du côté de la communauté internationale quant à  une intervention armée au Mali. Et ce malgré la réticence clairement affichée par l’ONU, qui a demandé au Mali des précisions sur les modalités d’une telle intervention qui serait validée par elle et mise en œuvre par la Cédéao. Les Etats membres de la CEDEAO « ont accepté de contribuer » à  une force d’environ 3 000 hommes, selon Salamatu Hussaini Suleiman, commissaire aux Affaires politiques, à  la paix et la sécurité de la Cédéao. Mais à  ce jour peu de pays de l’organisation ouest-africaine ont clairement dit qu’ils enverraient des soldats au Mali. « Une équation aux nombreuses inconnues « Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires. Il n’y a pas de réponse facile », a indiqué le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, traduisant la position obscure de l’organisation. Selon le responsable de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinnit, pendant la « préparation » d’un déploiement militaire au Mali contre les groupes armés qui occupent la majeure partie de son territoire » l’instrument juridique de l’organe de maintien de la paix a pour objectifs principaux, de fixer les contours de l’intervention militaire (forces, commandement, mandat, etc.) et définir les modalités pratiques de déroulement des opérations sur le terrain. Le difficile consensus onusien «Â Si elle devait intervenir ce ne serait pas au hasard », précise une source militaire malienne. Il convient de rappeler que toute autorisation de l’ONU est soumise à  un consensus entre les grandes puissances mondiales détentrices du droit de véto au Conseil de Sécurité. « Donc, les intérêts des «Â Cinq Grands » doivent être en convergence sur le dossier en débats. Si les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne et la France ne sont pas d’accord pour autoriser une intervention militaire, les autres membres du Conseil de Sécurité (qui sont pourtant majoritaires, rappelons-le) ne peuvent prendre aucune initiative vis-à -vis de l’urgence de l’intervention demandée », analyse ROCK YEYE, un diplomate et consultant. Depuis quelques années, l’ONU se veut plus prudente concernant les interventions militaires à  la va vite. En partie à  cause de l’échec de la guerre en Irak, et l’intervention ratée en Afghanistan contre les talibans. Hollande sera-t-il suivi par ses pairs ? La France, très en pointe sur ce dossier, a annoncé qu’elle présenterait bientôt au Conseil un projet de résolution visant à  préparer le terrain pour ce feu vert de l’ONU. «Â La France est prête à  voter une résolution à  l’ONU sur une intervention militaire africaine au Mali, qu’elle soutiendra sur les plans logistique, politique et matériel », a indiqué son président François Hollande qui n’a aucune garantie d’être suivie par ses pairs. Ban Ki Moon qui a rencontré ce mardi à  Paris le président français pour discuter du projet d’une intervention militaire au Mali, a notamment réclamé mardi la libération immédiate des otages français retenus au Sahel. «Je demande qu’ils soient immédiatement libérés, de même que tous les autres otages», a affirmé lors d’un point-presse conjoint Ban Ki Moon, en précisant partager «les préoccupations de la France» quant à  la situation de ses ressortissants. Six Français sont toujours retenus en otages au Sahel par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) : quatre collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés au Niger le 16 septembre 2010, et deux, présentés comme des géologues, capturés au Mali dans la nuit du 24 novembre 2011.

Mali: L’ONU étudie sa possible intervention

C’’est le premier pas fait par l’ONU dans le dossier de la crise au Mali. Ce jeudi 03 octobre en après-midi, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, sous la présidence de l’ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal, devraient étudier en profondeur, l’opportunité d’une intervention militaire au Mali. Si les membres du Conseil s’accordent généralement à  considérer que la situation dans le pays, ne peut durer ; cette demande d’intervention laisse, selon M. Gert Rosenthal les membres du Conseil perplexes. Précisant également qu’il faudra du temps au Conseil pour adopter éventuellement une résolution soutenant une intervention, comme le demandent Bamako et la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest), qui doit fournir les troupes. Par ailleurs, la Cedeao devrait être invitée à  la deuxième réunion du Conseil de sécurité, sur la question, dont la date n’est pas encore fixée. Au mois de septembre dernier, le Président malien Dioncounda Traoré et son Premier ministre Cheikh Modibo Diarra demandaient, dans une lettre au Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, une résolution du Conseil de sécurité autorisant Une armée qui n’arrive toujours pas à  venir à  bout de l’occupation islamiste dans le Nord du pays. Contours de l’opération Pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le plus important pour l’heure est de savoir qui fait quoi, quelle est l’ampleur de l’opération, à  quoi elle va ressembler, quelles en sont les implications budgétaires a souligné M. Gert Rosenthal. Si des stratèges de la Cédéao planchent sur la formation d’un contingent d’environ 3300 hommes, épaulé en matière de logistique et de renseignement par des partenaires européens -France en tête- comme par les Etats-Unis, rien pour l’instant n’est dit. Des décisions prises par le Conseil de sécurité de l’ONU, que le Mali espère favorables. Car pour le pays, il faut vite agir afin d’éviter une emprise sur les deux-tiers nord du Mali d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et des ses satellites qui sont le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, ou Mujao, et Ansar Eddin. Au-delà  du sort des civils asservis d’Aguelhok, Kidal, Gao ou Tombouctou, le fait accompli est intolérable pour toute la sphère sahélo-saharienne. En attendant que les promesses se concrétisent en actes, des habitants ont formé des groupes d’auto-défense, pour résister sur le terrain, face à  ces groupes islamistes. A Gao, au mois d’août dernier, des manifestants ont ainsi empêché l’amputation de la main d’un voleur.

Nord Mali : Alger négocie avec les islamistes

«Il y a urgence à  trouver une solution pour empêcher une intervention militaire dans le nord du Mali. Nous devons absolument convaincre toutes les factions sur le terrain de rompre les liens avec les terroristes d’Aqmi et du Mujao.» à€ en croire une source proche des négociations, c’est en recevant en secret une nouvelle délégation d’Ansar Dine qu’Alger essaie de trouver au plus vite une issue politique à  la crise au ­Sahel. Les tractations avec le mouvement islamiste touareg, qui ont commencé depuis le rapt des diplomates algériens à  Gao en avril dernier, visent «à  unir les différents courants d’Ansar Dine»: la faction la plus radicale – et la plus influente – qui ne reconnaà®t pas Aqmi comme un groupe terroriste, la frange plus souple, qui souhaite faire du Mali un émirat islamique mais pourrait se démarquer d’al-Qaida, et le courant composé essentiellement d’anciens du MNLA qui veulent privilégier l’autonomie de l’Azawad. «Voilà  pourquoi cette délégation était menée par Tena Ould Ahmed (le père spirituel d’Iyad ag Ghali, chef d’Ansar Dine), tenant de l’aile dure, et Amada ag Bibi, plus modéré», explique un proche du mouvement. Des pourparlers qui ne sont pas du goût de Bamako, o๠le premier ministre, Cheick Modibo Diarra, a appelé samedi les Occidentaux à  envoyer avions et forces spéciales au nord du pays. «Nous ne reconnaissons pas ce type de rencontre informelle, commente . Le Mali compte exclusivement sur une résolution des Nations unies pour envoyer les 3300 hommes de la Cédéao qui se tiennent prêts. L’Algérie cherche à  protéger ses hommes, quitte à  sacrifier la population malienne. Elle ne doit pas se sentir obligée de s’impliquer dans une opération militaire, le Mali ne lui demande rien.» Partenariat américano-algérien Sur un autre front, les Algériens soignent leurs relations avec les pays acquis à  leur cause. Le ministre nigérien de la Défense, Mahamadou Karidiou, reçu par le président Bouteflika la semaine dernière a rappelé la «convergence de vues» entre les deux pays. Autres partenaires privilégiés, les Américains… même si leurs déclarations se contredisent parfois. Alors que le général Carter F. Ham, haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom) affirmait dimanche à  Alger que «la situation dans le nord du Mali ne peut être réglée que de manière diplomatique ou politique», le plus haut responsable de l’Afrique au département d’à‰tat américain, Johnnie Carson déclarait hier que les à‰tats-Unis «seraient prêts à  soutenir une intervention armée bien préparée, bien organisée, bien pourvue, bien pensée et agréée par ceux qui seront directement concernés». Les à‰tats-Unis semblent en fait garder deux fers au feu. Ils devraient soutenir au Conseil de sécurité des Nations unies le principe d’une intervention armée internationale aussi large que possible, mais tiennent à  s’assurer des conditions dans lesquelles elle pourrait se dérouler. Attendus le 19 octobre à  Washington pour la première session de dialogue Algérie-à‰tats-Unis, les Algériens martèlent qu’une telle opération serait «vouée à  l’échec». «Jeter quelque 3000 hommes dans un théâtre d’opérations de plus de 8000 kilomètres carrés serait insignifiant, s’emporte un haut gradé algérien. De plus, l’ennemi, invisible et insaisissable, mènera une guerre d’usure qu’il gagnera à  coup sûr contre une formation militaire telle que la pense la Cédéao, qui ne connaà®t pas, non plus, le terrain saharien. Enfin, les groupes armés s’appuieront sur la population locale, des Touaregs, pour qui une armée africaine équivaut à  une force d’occupation étrangère.»

Mali: « la seule façon de régler le problème est militaire », selon Abdou Diouf

« J’ai nourri l’espoir que ce problème se réglerait par la négociation mais j’ai perdu mes illusions. La seule façon de régler ce problème est militaire », a déclaré M. Diouf, dans un entretien à  la chaà®ne TV5 Monde. « Il n’y a pas d’alternative » face à  des « islamistes alliés à  des narcotrafiquants, à  des preneurs d’otages et à  des criminels frontaliers », a-t-il estimé. « Il faut que tout le monde s’y mette. Il ne faut pas être tiède dans cette affaire ». « La situation est extrêmement grave. Personne ne sera à  l’abri si ce cancer se développe », a-t-il insisté. Pour le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, « c’est un problème qu’on ne peut pas laisser entre les mains du Mali et de la Cédéao », la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui s’est dit prête à  déployer une force de 3. 300 hommes sur place. « Le gouvernement malien, la Cédéao seront en première ligne », a-t-il dit. « Mais toute la communauté internationale est concernée. Il faut les aider à  vaincre le terrorisme qui se développe dans le nord du pays », a-t-il estimé. « On n’a pas le choix. J’entends parler de gens qui ne veulent pas de troupes étrangères mais on n’a pas le choix. Il faut être sérieux! » s’est-il exclamé. Interrogé sur le XIVe sommet de la Francophonie, dont la tenue du 12 au 14 octobre à  Kinshasa a été critiquée, notamment par l’opposition congolaise et des organisations de défense des droits de l’homme, M. Diouf a affirmé que « personne n’a demandé sa délocalisation ». Rappelant que la République démocratique du Congo est « le premier pays francophone au monde », M. Diouf a jugé que « si on veut tirer la RDCongo vers le haut, il est bon d’aller à  Kinshasa dire ce que nous avons à  dire, en termes de bonne gouvernance, d’Etat de droit, de respect des droits de l’homme ». Interrogé sur une supposée hésitation du président François Hollande à  se rendre à  Kinshasa, M. Diouf a répondu: « Je ne conçois pas un sommet de la Francophonie sans la présence du chef de l’Etat français, tout comme mon homologue du Commonwealth n’envisagerait pas un sommet du Commonwealth sans la Reine d’Angleterre ». Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Mali: « la seule façon de régler le problème est militaire », selon Abdou Diouf | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

Interview de Cheick Modibo Diarra : « Au Mali, chaque jour, les terroristes se renforcent »

Le Premier ministre revient de New York oà¹, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, il a formellement demandé à  l’ONU une intervention militaire internationale afin de reconquérir le Nord du Mali contrôlé depuis six mois par des groupes islamistes armés. [Comment comptez-vous rétablir la souveraineté du Mali ?] Cheick Modibo Diarra : Nous avons défini une stratégie en cinq points. Il faut, dès maintenant, commencer à  sécuriser les grandes villes du Mali. Si vous regardez le modus operandi des terroristes qui occupent le Nord du Mali, ce sont des gens qui dès que vous les contrariez, commettent des actes de violences dans des zones peuplées. Il faut donc faire en sorte qu’il n’y ait pas d’infiltration, ni multiplication de cellules dormantes. La deuxième étape, accomplie à  New York, est de solliciter formellement l’aide de notre organisation sous régionale, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao], de l’Union africaine [UA], de l’Union européenne [UE] et de nos amis comme la France et les Etats- Unis et de transmettre au Conseil de sécurité notre requête d’intervention militaire internationale sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies. Une fois votée, la résolution donnera une légitimité à  tous ceux qui veulent et qui peuvent nous accompagner dans la libération du nord. La phase deux se poursuivra avec des rencontres du gouvernement pour mobiliser toute la communauté internationale afin de voir qui veut participer, et comment, à  la libération du nord. La troisième phase consiste, avec nos partenaires, à  structurer et à  solidifier l’armée malienne qui doit être le fer de lance de cette affaire. Ces phases n’ont pas besoin d’être séquentielles. Elles peuvent se dérouler en même temps. La quatrième phase est de reconquérir le nord. Puis, enfin, il faudra sécuriser les régions libérées de façon durable. [Quel est votre calendrier ?] J’espère que les débats [sur la résolution] vont commencer au Conseil de sécurité dès la semaine prochaine afin qu’elle soit adoptée avant la mi-octobre. Chaque jour qui passe, nous avons davantage de mutilations, d’amputations, de viols, d’actes de barbarie dans le nord de notre pays. Le plus rapidement la résolution sera adoptée, le mieux ce sera. Et je suis convaincu que dès que nous aurons une résolution la plupart de ces malfrats et bandits essaierons de s’échapper avant même que les choses sérieuses commencent. Seuls les plus endurcis resteront. [Quand espérez-vous que la Cédéao enverra le contingent de 3 300 hommes qu’elle a promis de déployer au Mali ?] Une fois la résolution votée, on pourra immédiatement demander à  la Cédao de déployer des troupes qui nous aideraient à  sécuriser la ligne de séparation entre le nord et le sud. Parce qu’à  ce moment là , juste après le vote, les belligérants du nord et les narcotrafiquants vont se dire  » le Mali ne sera jamais plus aussi faibles, bientôt des soldats vont venir renforcer notre armée donc si nous voulons vraiment lui nuire, c’est le moment o๠jamais « . Il faut donc que la force de la Cédéao soit prête pour un déploiement presque immédiat dès l’adoption de la résolution. Hillary Clinton a estimé que « seul un gouvernement démocratiquement élu aura la légitimité pour parvenir à  une résolution négociée au Nord Mali et mettre un terme à  la rébellion ». N’est-ce pas le signe que les Etats-Unis sont opposés à  une intervention internationale ? Des élections… Quelle serait la légitimité d’un président élu dans un pays qui ne peut pas faire voter tous ses citoyens ? Je ne pense pas que les Etats-Unis bloqueront la résolution au conseil de sécurité de l’ONU Ils veulent participer au règlement de la situation dans le Sahel. Mais leur législation leur interdit de collaborer avec des gens arrivés au pouvoir après un coup d’Etat, jusqu’à  de nouvelles élections. Je ne pense pas que le désir des USA soit de faire perdurer la souffrance et le risque de globalisation des problèmes dans le Sahel. C’est juste une façon de nous dire ne pas prolonger inutilement la transition. Les Etats-Unis nous ont toujours demandé d’organiser, le plus rapidement possible, des élections crédibles. Ce message nous l’avons compris. [Si la résolution est votée en octobre, quand les forces de la Cédéao pourront-elles se déployer ?] On pourrait immédiatement demander à  la Cédao de se déployer pour nous aider à  sécuriser la ligne de séparation entre le nord et le sud. Parce qu’une fois que la résolution sera adoptée les belligérants du nord et les narcotrafiquants vont se dire « le Mali ne sera plus jamais aussi faible, des soldats vont venir le renforcer donc si nous voulons vraiment lui nuire c’est le moment o๠jamais ». La force en attente de la Cédéao peut donc être invitée à  renforcer les Maliens qui patrouillent dans cette zone et ainsi nous accorder un peu de tranquillité d’esprit pour préparer les autres phases. Donc j’inviterai la Cédéao à  se déployer presque immédiatement après l’adoption de la résolution. Même si ce n’est pas toute la force. Une fois la résolution adoptée, une stratégie consensuelle pourra être dégagée entre tous les participants. Mais sans attendre, il faudra renforcer la ligne de séparation pour que le problème ne gagne pas en complexité à  cause des infiltrations ou des tentatives pour casser cette ligne. [Sur quels pays comptez-vous ?] La question du Mali ne concerne pas seulement la Cédéao, mais toute la communauté internationale. Le Mali et la Cédéao joueront un rôle-clé mais il faut aussi inviter des pays du champ, tels que l’Algérie et la Mauritanie dont la participation est incontournable, des amis, comme le Maroc ou le Tchad. Bref, tous ceux qui pourraient venir nous aider à  contenir le problème à  une zone très restreinte en attendant que la communauté internationale – France, Etats-Unis, Grande-Bretagne notamment – apprête sa force d’intervention pour faire un travail propre et rapide. [La Cédéao est-elle prête ?] Vue l’insistance avec laquelle cette organisation nous a demandé de faire une requête d’intervention internationale, j’imagine que cela veut dire qu’il existe une telle force, quelque part. On a même parlé d’une force de 3 300 hommes. Dans un premier temps, il ne s’agit pas de tous les déployer, mais peut être un tiers pour renforcer nos lignes. A propos de l’Algérie et de la Mauritanie, ce sont des pays avec lesquels nous partageons près de 4 000 km de frontières. Il est évident que leur participation est incontournable. La question n’est pas de savoir qui est pour ou contre une intervention. Chacun dans cette affaire a son opinion. Certains pensent même qu’il faut négocier. Mais avec qui négocier ? Et pourquoi, on ne l’a pas fait jusqu’à  présent ? D’o๠l’intérêt d’internationaliser la crise avec la résolution de l’ONU. Ce consensus prévaudra. C’est une initiative malienne, ça se passe au Mali, le gouvernement malien a une stratégie en 5 points pour demander l’aide internationale. Ca fait plus de huit mois que dure la crise et je n’ai pas vu de solution non militaire émerger. En revanche, la situation empire de jour en jour avec les amputations, les flagellations, les viols, les destructions de nos sites au nord. Tout cela s’est passé sans que ceux qui croient à  la négociation ne nous montrent le chemin pour ramener ces gens à  la raison. Parler de négociation en ce temps-là  en réalité ferait perdre un temps précieux. Chaque jour qui passe, ces terroristes se renforcent, mettent en place des infrastructures de plus en plus sophistiquées qui nous demanderont davantage d’avantage d’efforts pour sortir de la crise. Le temps pour ces négociations est passé. Nous avons utilisés tous les canaux possibles. Nous avons un médiateur désigné par la Cédéao [Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso] mais à  ce jour nous n’avons pas reçu, de la part des terroristes et des occupants, un seul signal disant  » nous voulons négocier « . Il ne faut pas faire d’amalgame. Ce n’est pas un problème entre Maliens mais un problème avec des terroristes, des narcotrafiquants, des preneurs d’otages, des bandits de toutes sortes…Il faut que la communauté internationale se soulève contre tout cela et qu’elle les repousse. Nous sommes prêts à  négocier, à  tout moment, avec le MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad]. Mais le MNLA ne représente, peut être, que 10% de la population au Nord et militairement il n’est plus sur le terrain. Les terroristes du MUJAO ont complètement décimé la branche militaire du MNLA. Il ne reste que la branche politique qui se promène à  travers le monde et qui demande des négociations. Mais cela n’a rien à  voir avec le plus gros problème du Sahel : la présence de trafiquants de tous ordres et de plusieurs groupes terroristes connus au niveau international. Les pays qui parlent de négociations nous ont fait perdre du temps. Six mois après, un millier de terroristes dotés d’armes sophistiquées se sont installés. Cela n’a rien à  voir avec les revendications de petits groupes dissidents du Mali. [Cette offre de dialogue provient pourtant du président malien, Dioncounda Traoré et de Blaise Compaoré…] Moi non plus je ne veux pas faire la guerre avec mes compatriotes. Les seuls avec lesquels on peut négocier ce sont ceux du MNLA. Ansar Dine ? Une de ses branches vient d’amputer des gens à  Tombouctou. J’appelle ça des extrémistes pas des séparatistes. Ce n’est pas la même chose. Il ne s’agit pas de mobiliser la communauté internationale pour aller combattre des Maliens qui ont des revendications que certains peuvent trouver justes. Il s’agit d’aller déloger des narcotrafiquants et des terroristes qui petit à  petit se sont installés et qui menacent non seulement le Mali et la sous région mais aussi, à  terme, le reste du monde. L’offensive du MNLA au début de l’année a ouvert la porte au chaos par laquelle sont entrés toutes sortes de terroristes : Boko Haram, le Mujao, Aqmi, des salafistes de tous bords et Ansar Dine qui se rapproche de plus en plus de la définition du terrorisme. Ils se sont infiltrés et ont fini par chasser ceux qui ont commencé ce problème. Il n’y a personne, actuellement sur le terrain, avec lesquels on peut nous suggérer de négocier. Ceux avec lequel nous sommes prêts à  négocier [le MNLA] sont éparpillés entre Nouakchott, Niamey et Ouagadougou. Mais cela ne doit pas retarder la résolution que nous avons prise au niveau du Mali et sur la base de laquelle on a invité d’autres à  venir nous aider pour débarrasser le monde entier de ce fléau. [Est-ce que tous les Maliens, au sud, sont d’accord avec le déploiement de forces étrangères sur leur sol ?] Premièrement, le capitaine Sanogo [ex-chef de la junte]… Notre décision de demander une intervention internationale est une décision politique dans laquelle il ne s’est pas impliqué. La position du président et du gouvernement représente celle de tout le Mali. Le capitaine Sanogo… C’est une décision politique dans laquelle il ne s’implique pas. La position du président et du gouvernement représente celle de tout le Mali. Comment demander à  des gens de venir nous aider sans qu’ils soient présents sur le territoire. Venir aider le Mali à  libérer le nord c’est une chose, stationner à  Bamako qui est à  600 km de la ligne de séparation en est une autre. Peut-être que les troupes qui vont aller au front vont transiter par Bamako. Des avions d’une certaine dimension devront nécessairement atterrir à  Bamako. On verra. Mais ce sont juste des forces qui doivent transiter vers la ligne de front. Mais une fois qu’on aura mutualisé les forces, les généraux diront o๠il faut stationner les forces… Mais on n’en est pas encore là . Aujourd’hui je ne vois pas la nécessité de stationner des troupes à  Bamako. Nous avons les effectifs nécessaires pour sécuriser les institutions de la République. J’ai créé une force de plus de 1 200 hommes pour sécuriser la présidence, la primature, l’Assemblée nationale, les cours suprême et constitutionnelle, les ambassades et faire des patrouilles en ville. Ils peuvent effectivement bénéficier d’un rafraichissement de leurs capacités antiterroristes dans les grandes villes, mais nous n’avons pas besoin d’aide extérieure pour sécuriser les organes de la République. Seulement les équiper et les former. Peut-être qu’à  Bamako les gens ne comprennent pas que la longueur de la piste d’atterrissage est supérieure à  celle de Mopti et qu’elle peut donc accueillir certains aéronefs et certaines personnes en transit. [On a pourtant parlé d’établir le quartier général (QG) de la force à  Bamako.] Un QG peut être n’importe o๠maintenant, compte tenu de la modularité des équipements de transmission. Bamako est une ville de 3 millions de personnes. Moi, si j’étais suis un tacticien militaire, et que je me battais contre un ennemi sophistiqué, je ne mettrais pas mon QG dans un endroit très peuplé. Aujourd’hui, on peut installer des QG n’importe oà¹. Pourquoi pas à  N’Djamena ? Il faut attendre que les experts, que tout ceux qui veulent nous aider se mettent ensemble, ce sont eux qui viendront avec une stratégie. Alors on verra. On met en avant la question de la stratégie avant même de connaà®tre les moyens dont nous disposerons, quels pays nous aideront pour la reconquête. [L’aéroport de Bamako pourrait-il être militarisé ?] On est d’accord avec tout ce qu’exigera la stratégie commune. Mais les villes concernées telles que Tombouctou et Gao sont plus proches de Ouagadougou ou de Niamey que de Bamako. On prendra notre part mais vous verrez aussi que beaucoup de possibilités s’ouvriront à  nous quand les pays intervenants se seront déclarés. [Tout cela va prendre un temps fou ?] Pas nécessairement. Une fois votée la résolution, en une semaine, tous ceux qui voudront intervenir pourront être connus. Leurs moyens, leurs ressources, leurs experts, le terrain sont connus. Je suis sûr que la surveillance satellitaire des bandits est en cours. Ca peut aller très, très vite. Le plus important, c’est la capacité des forces en attente de la Cédéao à  envoyer quelques hommes pour renforcer nos lignes et ne pas ajouter une complexité à  la résolution du problème. Si on tient cette ligne de séparation, les choses pourront aller vite. [Vous voulez que l’armée malienne soit en première ligne, est-elle capable d’assumer ce rôle ?] Depuis le début de la transition, l’armée se ressoude et renforce sa chaine de commandement. Elle a besoin d’être équipée et formée mais il existe déjà  un noyau très compétent. [Qu’attendez vous de la part de la France ?] J’ai été vraiment très, très frappé et ému par le leadership que le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, et le président François Hollande ont mis en œuvre à  New York. Cela ne me surprend pas au regard des relations anciennes entre nos deux pays. Mais ça a été un moment fort quand j’ai vu la France, membre permanent du conseil de sécurité, intervenir avec autant de détermination et de clarté. Je suis sorti en me disant  » c’est le début de la fin pour la crise au Mali « . [Qu’entendez-vous par leadership ?] C’est-à -dire faire voir aux autres la nécessité de s’attaquer au problème à  un moment o๠d’autres n’en sont pas encore conscients. Parce que problème est trop éloigné. La piste de Tessalit est une de plus longues du Mali. De là  on est à  2 h 30 de l’Europe ! Le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire sont menacé de façons immédiates. La Chine, la Russie, l’Amérique sont plus éloignés. Mais ceux qui sont capables de voir les ramifications et d’attirer l’attention des autres, ça c’est une forme de leadership. Un autre aspect est de s’impliquer pour qu’aux Nations unies le problème soit visible. Puis une fois que toute la communauté se sera décidée d’agir, il faut que la France fasse le premier pas. Aujourd’hui nous sommes dans la première phase de sécurisation des villes. C’est une phase pendant laquelle la France peut nous aider. Nous avons besoin de tous les équipements modernes pour détecter les bombes, les armes à  feu, besoin d’équipements de communication. On peut attendre ça de la France. Et puis, une fois que la communauté internationale sera convaincue de la nécessité d’agir, il faudra que la France fasse le premier pas. Le jour o๠la force internationale s’engagera, quand on aura besoin d’utiliser la troisième dimension, les Mirage français pourraient s’engager. Si la France le veut, ses forces spéciales pourront aussi se joindre à  nos forces armées. Tout est ouvert. Mais déjà , le fait d’avoir pris l’initiative d’expliquer au monde la nature globale du danger que nous courrons, c’est la preuve d’un leadership très fort. Parce que j’ai l’impression que beaucoup ne sont pas conscients de ce qui nous guette. Les gens pensent que le danger arrivera dans deux ou trois ans et que d’ici là , le danger pourra être contenu dans une zone du Sahel, sans déborder… C’est une erreur. Le danger est beaucoup plus imminent et immédiat. [Ne craignez-vous pas que la question des otages français ne paralyse l’action de Paris ?] C’est un problème très important, pour nous également. Nous sommes en train de chercher des informations. Mais justement, le leadership d’une nation se mesure aussi à  sa capacité de ne pas se faire prendre tout en entier en otage. Sans oublier ses otages, la République française est en train d’assumer son rôle de leader mondial. D’autres Etats se seraient recroquevillés, AQMI [Al-Qaida au Maghreb islamique] aurait dicté sa politique étrangère. Le fait que le président Hollande ait rejeté cela est remarquable et applaudi partout dans le monde. La communauté internationale devrait faire tout ce qu’elle peut pour aider la France à  libérer ses otages. Christophe Châtelot (propos recueillis par)

Mali: réunion à l’ONU la semaine prochaine, espère Laurent Fabius

Effectivement, la semaine prochaine, nous l’espérons, il devrait y avoir une réunion au Conseil de sécurité pour permettre d’aller de l’avant, a déclaré Laurent Fabius, sur la chaà®ne de télévision française BFM-TV. Le ministre était interrogé à  New York o๠il participe à  l’Assemblée générale de l’ONU. Cette semaine, Bamako a demandé officiellement à  l’ONU un feu vert à  une force militaire internationale avec le déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l’aideraient à  reconquérir le nord du pays. Une résolution du Conseil de sécurité est désormais attendue. Nous avons plaidé depuis plusieurs semaines pour qu’on aille vite parce que pendant tout le temps o๠la communauté internationale n’agit pas, ces terroristes se renforcent. (…) Notre attitude est de dire le plus tôt sera le mieux, a souligné Laurent Fabius. Comme on veut agir sur la base d’une autorisation internationale, en l’occurrence les Nations unies, ça met toujours malheureusement du temps, a regretté le ministre ajoutant toutefois que cette autorisation est en bonne voie. Maintenant, il faut persuader un certain nombre de pays – et nous, nous jouons ce rôle au côté des Maliens – il faut convaincre les Russes, les Chinois, les Américains et d’autres encore, a relevé le ministre français. Nous espérons – je reste prudent quand même – que ceci va déboucher à  partir des jours qui viennent, ce qui permettra d’enclencher toute une série d’actions pour faire en sorte que les terroristes n’aient pas gain de cause, a-t-il ajouté. Interrogé sur la présence de forces spéciales françaises qui entraà®neraient déjà  des soldats africains, le ministre des Affaires étrangères a répondu: C’’est inexact. Plus tôt dans la journée à  Paris, un porte-parole du ministère de la Défense avait assuré qu’il n’y avait pas de planification militaire française actuellement pour le Mali. Nous devons évidemment être très attentifs parce que dans le même temps nous avons des otages là -bas, a rappelé Laurent Fabius. Il s’agit à  la fois de lutter contre le terrorisme et de faire un maximum pour récupérer nos otages. Le président français François Hollande s’était engagé mercredi à  New York à  utiliser tous les contacts possibles pour obtenir la libération des six ressortissants français pris en otages au Sahel par al-Qaà¯da. Il faut multiplier les canaux. C’’est ce que nous faisons en ce moment, a précisé Laurent Fabius.

Mali : pour Hollande, une étape est franchie

Sur au moins une des «urgences» dont parlait François Hollande, les réunions auront été utiles. Si sur la question syrienne ou la menace iranienne les discussions diplomatiques en marge de l’Assemblée générale des Nations unies n’ont pas fondamentalement changé la donne, sur la crise sécuritaire au Mali le chef de l’à‰tat s’est félicité mercredi qu’une «étape importante (puisse) être franchie». Avant de quitter New York, le président de la République a participé mercredi matin à  une réunion de «haut niveau»: quarante et un participants, dont plusieurs de premier plan comme le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, la secrétaire d’à‰tat américaine Hillary Clinton, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le président du Nigeria Goodluck Jonathan, le président de l’Union africaine, le président du Bénin, des représentants du Niger, du Sénégal… et François Hollande, décidé à  prendre un leadership sur ce dossier qui concerne de près la France. Une partie du Mali est aujourd’hui hors de contrôle: les groupes terroristes contrôlent le nord du pays. «Ce qui se produit au Nord-Mali n’est pas un défi pour l’autorité de ce pays seulement, c’est une menace pour l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale», a affirmé François Hollande à  la tribune. «Nous ne pouvons pas accepter ces mains coupées, ces femmes violées, ces enfants déplacés. Nous ne pouvons pas accepter que le terrorisme puisse se structurer sur un territoire.» Le principal obstacle à  une intervention internationale a été levé. Les autorités maliennes – qui sont parvenues à  s’entendre malgré leurs divergences – ont finalement saisi la Communauté des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine et l’ONU pour qu’une «force de stabilisation» puisse entreprendre la reconquête du pays. François Hollande a apporté son soutien à  cette future intervention. «La France soutient pleinement cette initiative. Elle demande qu’il y ait le plus tôt possible une nouvelle réunion du Conseil de sécurité», a-t-il ajouté. L’adoption d’une résolution permettrait de donner le cadre légal indispensable à  l’intervention. François Hollande a aussi approuvé l’envoi d’un émissaire spécial des Nations unies. Toutes les difficultés ne sont pas levées pour autant. Le secrétaire général Ban Ki-moon a recommandé que «toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire au Nord-Mali (soit) envisagée avec extrême prudence». «Je sais qu’il peut y avoir une tentation de mener des négociations», a commenté François Hollande. Mais «négocier avec des groupes terroristes, il ne peut en être question. Toute perte de temps, tout processus qui s’éterniserait ne pourrait faire que le jeu des terroristes». Le chef de l’à‰tat évite cependant de donner une indication sur le délai avant une intervention: question de semaines ou de mois? Il souhaiterait aller vite. Il repousse l’hypothèse d’organiser des élections dans le pays tant que le territoire n’a pas été reconquis. La France ne maà®trise pas tous les paramètres. Le soutien de la France se limitera «au plan logistique», a insisté François Hollande en récusant officiellement l’idée d’une action militaire directe. «Ce sont les Africains qui ont la clé de la situation si nous savons les appuyer», a-t-il ajouté. La composition de la force de stabilisation est donc encore incertaine. L’autre problème concerne la sécurité des otages français, menacés directement par Aqmi en cas d’intervention française. «On ne peut pas conditionner notre position sur le Nord-Mali par rapport à  la question des otages», a expliqué le président. Le chef de l’à‰tat a pris acte d’une volonté de contact des ravisseurs. «La France fera tout pour la libération de ses ressortissants», a assuré le chef de l’à‰tat.

ICG : « Les six prochains mois seront déterminants pour le Mali et au-delà »

La situation qui prévaut au Mali, crises politique au sud et sécuritaire au Nord, ne cesse de préoccuper les milieux diplomatiques. l’Intertional Crisis Group qui s’est investi depuis le début de la rébellion en janvier dernier, dans la quête de solution à  la crise malienne, a publié ce lundi 24 septembre son dernier point sur la situation au Mali. Selon ICG, « l’absence de décisions rapides, fortes et cohérentes aux niveaux régional, continental et international avant la fin de ce mois de septembre » risque de provoquer une détérioration durable de la situation politique, sécuritaire, économique et sociale au Mali. Il urge de mettre en place une réponse politique et militaire afin d’éviter les scénarios du pire, qui sont encore possible. Au ICG on craint en effet « un nouveau coup d’Etat militaire et de troubles sociaux dans la capitale », ce qui pourrait aboutir à  un basculement total d’un régime encore trop fragile et contesté. Et ainsi, ouvrir grandes les portes du reste du pays à  l’extrémisme religieux et à  la violence terroriste au Mali et au-delà . « Les facteurs de risque sotn encore nombreux » Le « tri-céphalisme » de l’Etat malien avec trois acteurs dont aucun ne dispose « d’une légitimité populaire et d’une compétence suffisantes pour éviter une crise plus aiguà« » inquiète également les observateurs. Tout comme la bataille de positionnement qui se livre à  la tête de l’Etat alors que les priorités sont ailleurs. « Les six prochains mois seront déterminants pour la stabilité du Mali, du Sahel et de toute l’Afrique de l’Ouest, tant les facteurs de risque sont nombreux et les déficits de leadership à  tous les niveaux de prise de décision ont jusque-là  été patents » déclare encore dans son briefing l’ICG. Qui rappelle qu’en juillet dernier déjà , ses conclusions étaient les mêmes. « Il ne s’agit pas de s’opposer au principe d’une action militaire dans le Nord [..] qui sera vraisemblablement nécessaire pour neutraliser les groupes armés à  vocation transnationale qui combinent terrorisme, jihadisme et trafics de drogue et d’armes et pour restaurer l’intégrité territoriale de l’Etat malien ». Cette intervention devra cependant, selon les auteurs, être précédée d’un « travail politique et diplomatique » pour aplanir les divergences internes, tant politique, économique, sociale que religieuse. Un émissaire de l’ONU pour le Mali l’ICG conclut en demandant aux différents acteurs de poser des actes concrets. Aux Président et Premier ministre maliens, de constituer un panel indépendant des politiques pour l’appuyer dans la quête de solutions de sortie de crise. A la CEDEAO de reconnaitre ses limites « aussi bien dans le domaine de la médiation que dans celui de la planification d’une mission militaire au Mali » et d’accepter de travailler l’Union africaine et les Nations unies qui sont mieux habilitées à  répondre aux défis posés par une crise qui menace la paix et la sécurité internationales. La réconciliation au sein de l’armée est un autre axe de travail pour les maliens et leur partenaires afin d’éviter une nouvelle escalade. La réunion consacrée à  la sécurité dans le Sahel prévue le 26 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à  New York, devrait être mise à  profit par les acteurs maliens, leurs partenaires africains et non africains et les Nations unies pour définir une ligne d’actions concrètes à  mettre en œuvre dans les plus brefs délais.

L’Assemblée générale de l’ONU en conclave, la crise malienne au menu

Avec ses 193 Etats membres, l’Assemblée générale est le principal organe représentatif de l’ONU. Tout en gardant à  l’esprit que l’accent devra être mis lors de cette rencontre, non seulement sur l’atteinte des huit objectifs de lutte contre la pauvreté connus sous le nom d’Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), mais également sur l’après-2015 ; ce vaste forum de discussions et d’échanges aura fort à  faire pour sa 67ème session ordinaire. Car, ils sont nombreux les points chauds de débats. Et en bonne place figurent ceux du continent africain. Le cas du Mali Tout d’abord la crise malienne. Elle tiendra une place importante dans le discours du Président français, qui sera ce mardi 25 septembre à  la tribune du palais des Nations unies. François Hollande devrait ainsi appeler à  soutenir le déploiement d’une force africaine au Mali pour aider à  combattre les islamistes armés qui tiennent le nord du pays. Le Mali oà¹, la prise de contrôle du Nord du pays par des groupes liés à  Al-Quaà¯da s’est ajoutée à  une pénurie alimentaire affectant 18,7 millions de personnes dans neuf pays, du Tchad à  la Mauritanie. A cet effet, en marge des travaux de cette 67ème session, Le président français, François Hollande, et la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, participent, mercredi, à  un sommet qui devrait déboucher sur l’annonce par l’ONU d’une stratégie globale et de la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahel. Ce lundi 24 septembre déjà , le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon évoquait la possibilité de nommer un émissaire de l’ONU pour le Mali. Le cas de la République Démocratique du Congo sera également en étude. Les présidents congolais et rwandais, Joseph Kabila et Paul Kagame, doivent participer jeudi à  une réunion sur la RDC et plus largement la région des Grands Lacs. Kinshasa et des experts de l’ONU accusent le Rwanda, qui dément, de soutenir en RDC les mutins du mouvement M23, un groupe rebelle constitué de Tutsis. Plus de 500 000 personnes ont été déplacées de l’Est du pays à  cause de combats dans cette zone depuis longtemps instable, o๠l’ONU a déployé une force de 17 000 hommes (Monusco) pour protéger les civils. l’élection du nouveau Président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, devrait être notamment saluée lors ce cette Assemblée générale ; une réalité qui traduit l’aboutissement d’une transition politique complexe parrainée par l’ONU depuis 2000. Ce 25 septembre, le Président béninois Yayi Boni, s’adressera, au nom du Continent africain, à  l’Assemblée générale des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Organisation des Nations Unies. En sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, il dirigera d’une part, le 26 septembre 2012, une réunion de haut niveau pour la mise en œuvre de la feuille de route de l’Observatoire du Sida en Afrique sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale, dans le cadre d’une riposte au Sida, à  la tuberculose et au paludisme en Afrique, et d’autre part, une rencontre sur le « Partenariat pour un Avenir Egalitaire », initié par le Département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, destiné à  accroà®tre les opportunités économiques des femmes et à  assurer leur meilleure représentation politique et civique aux niveaux local, municipal et national, dans les cercles de prises de décisions. Autre discours attendu ce mardi, C’’est celui du Chef d’Etat sénégalais Macky Sall, son intervention à  la tribune du monde interviendra à  la suite du Rwanda, de la Suisse et de l’Argentine. Pour le nouveau chef de l’Etat, il s’agira de décliner les nouvelles ambitions du pays et la posture nouvelle du Sénégal sur la scène géopolitique mondiale. Rappelons qu’un appel urgent lancé par le président de l’AG, le Serbe Vuk Jeremic, en faveur de la coopération, afin de lutter contre l’incertitude économique et politique enregistrée dans de nombreuses régions du monde et de s’assurer qu’il existe des solutions pacifiques aux conflits internationaux. La paix et la sécurité sont une condition préalable à  la stabilité nécessaire pour financer la croissance économique, le développement durable et le progrès social a dit M. Vuk Jeremic, à  la cérémonie d’ouverture de la session à  New York.