Nord-Mali: la Cédéao demande à Bamako de revoir sa copie

ABIDJAN – La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a demandé à  Bamako de revoir sa copie pour remplir les conditions d’une intervention armée ouest-africaine dans le nord du Mali, contrôlé depuis cinq mois par des islamistes armés, a-t-on appris vendredi de source diplomatique. Les ministres ivoiriens des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, et de l’Intégration africaine, Ally Coulibaly, se sont rendus jeudi à  Bamako pour remettre au président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, la réponse à  la demande officielle d’aide qu’il a adressée début septembre à  la Cédéao. Deux des trois points évoqués par Bamako posent problème et ne permettent pas un accomplissement efficace d’une éventuelle intervention, selon des sources diplomatiques ouest-africaines. Dioncounda Traoré a expliqué clairement que le déploiement de forces militaires combattantes est sans objet à  Bamako, conformément au voeu de l’ex-junte militaire qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré. Pour la Cédéao, les autorités maliennes doivent accepter le déploiement à  Bamako d’un minimum d’éléments, tant pour assurer la logistique de l’opération que pour sécuriser les institutions de transition, selon ces sources diplomatiques. Le président par intérim malien a aussi souligné qu’il ne veut pas que des troupes ouest-africaines combattent, mais qu’elles apportent un soutien logistique et aérien, ainsi qu’une participation au maintien de l’ordre, une fois les villes du Nord reconquises. De son côté, la Cédéao estime qu’une aide à  la formation de l’armée malienne et un appui logistique et aérien ne sont pas suffisants et que les troupes ouest-africaines ne doivent pas être confinées dans une position passive. Mercredi, le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, avait estimé que les conditions de Bamako font qu’il est impossible pour la Cédéao aujourd’hui d’être de façon efficace sur le terrain. Le même jour, une source officielle à  Bamako avait déclaré à  l’AFP, sans vouloir être citée: Le Mali a besoin de l’aide de la communauté internationale mais pas de n’importe quelle aide. Cette source officielle malienne avait insisté sur la nécessité pour le Mali de faire ses propres choix: Si une intervention de troupes étrangères est nécessaire, nous voulons que les pays volontaires se manifestent et que le Mali choisisse les pays qui lui conviennent. C’est également à  nous de déterminer la durée du déploiement des troupes chez nous et o๠elles doivent être positionnées. La Cédéao, qui prépare depuis plusieurs mois le déploiement de 3.300 soldats au Mali, attend désormais une réponse du président Dioncounda Traoré. Si un accord est trouvé, elle transmettra à  l’Union africaine un projet de résolution qui devra ensuite être examiné et approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Une conférence internationale sur le Sahel, présidée par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, est prévue le 26 septembre à  New York. Le Nord du Mali est contrôlé par des groupes proches d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui y ont imposé la charia (loi islamique): un couple jugé illégitime a été lapidé à  mort, des hommes accusés de vol ont été amputés et les islamistes ont détruit des tombeaux de saints musulmans. (©AFP / 21 septembre 2012 13h14)

Après la CEDEAO, Dioncounda saisit l’ONU

l’information a été révélée par le compte Twitter de la présidence. Le président « Dioncounda Traoré a écrit à  Ban Ki-moon et demande au secrétaire général) des Nations unies appui et accompagnement pour le Mali ». Une source officielle malienne a confirmé l’information, en indiquant que la lettre adressée à  Ban Ki-moon datait du 30 août, deux jours avant une autre demande formelle d’appui à  la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Appui et accompagnement », C’’est-ce que demanderait le président malien à  l’institution onusienne, afin de contribuer au renforcement de ses capacités, notamment en matière d’assistance humanitaire, de négociation et de réforme des forces de défense et de sécurité », selon la même source. l’ONU s’était dit favorable à  une intervention militaire au Mali, à  condition que le Mali en fasse la requête auprès de la CEDEAO et précise les contours de cette intervention. Le processus a en tout cas été enclenché. Urgence Les dernières évolutions de la situation au nord, la prise de Douentza par les hommes du Mujao et l’incident de Diabali o๠16 prédicateurs ont trouvé la mort après une sommation de l’armée malienne, confortent beaucoup de Maliens dans l’idée qu’une étape devait être franchie par les autorités de transition. Rapportant les termes de la lettre, une source malienne a expliqué que l’appui et l’accompagnement sollicités visent à  permettre au pays de résoudre « la pire crise de son existence », avec « les deux tiers de son territoire occupés par des groupes armés » et « les fondements de sa démocratie (qui) sont également menacés ». Côté Cédéao, une réunion est prévue le 17 septembre prochain à  Abidjan, pour réunir les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine sur la situation au Mali, qui doit être précédée d’une rencontre des chefs d’état-major.

18 juillet : Journée internationale Nelson Mandela

Dans un message vidéo disponible sur le site de l’Onu, le secrétaire général de l’organisation évoque la journée internationale Nelson Mandela, qui se célèbre chaque 18 juillet. Je me joins à  la fondation Nelson Mandela pour exhorter chacun de nous à  consacrer 67 minutes de son temps à  aider la communauté, à  l’occasion de la Journée internationale Nelson Mandela, soit une minute pour chaque année o๠Madiba a servi l’humanité de façon aussi remarquable, a indiqué M. Ban dans son message. Souhaitant un joyeux anniversaire à  Mandela, qui fête ses 94 ans ce mercredi, il a décrit l’ancien chef sud-africain comme un guérisseur des nations, un mentor pour des générations de dirigeants aussi bien que pour des hommes et des femmes de tous horizons, partout à  travers le monde. Le chef de L’ONU a noté que Mandela avait consacré 67 ans de sa vie à  apporter le changement au peuple d’Afrique du Sud, ajoutant : En guise de cadeau, nous pouvons et nous devons nous efforcer nous aussi de construire un monde meilleur. M. Ban ki Moon a demandé a tous les citoyens du monde de participer au mouvement Mandela afin de faire de ce monde un monde meilleur, par exemple en adoptant un enfant, en nourissant les affamés, en prenant soin de l’environnement, ou en travaillant bénévolement dans un hôpital ou un centre communautaire. Le président Mandela a donné 67 ans de sa vie, nous pouvons bien essayer d’utiliser 67 minutes de notre vie pour changer et améliorer le monde, a déclaré l’ex-président finlandais Martti Ahtisaari, membre du groupe des Anciens, un rassemblement indépendant d’anciens dirigeants internationaux formé en 2008 par Nelson Mandela. Pour sa part, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a toujours salué l’intégrité et la force d’esprit de l’homme, déclarant à  propos de cette journée que personne ne mérite mieux que lui cette reconnaissance internationale sans précédent. La journée internationale Nelson Mandela a été décidée par l’Organisation des Nations Unis (ONU) en novembre 2009, ceci pour rendre hommage le 18 juillet de chaque année au premier président noir d’Afrique du Sud, prix Nobel de la paix et héros de la lutte anti-apartheid. A l’ONU, C’’est une journée consacrée à  la résolution des conflits, à  la réconciliation raciale et au service rendu aux autres. Pour cette édition comme pour toutes les autres à  venir et selon les recommandations de la fondation Mandela, il s’agit pour chaque citoyen du monde, de consacrer 67 minutes de son temps à  des actions de bénévolat, Mandela ayant consacré 67 années de sa vie à  mener un dur combat politique.

L’ONU appelle à sanctionner les rebelles liés à Al-Qaida

La résolution « appelle les Etats membres à  soumettre (..) les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à  Al-Qaida, y compris dans la région du Sahel et en particulier dans le nord du Mali » afin qu’ils fassent l’objet des sanctions prévues par l’ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaida. Elle « demande instamment aux groupes rebelles au Mali de s’abstenir de toute forme d’association avec Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et de lutter contre la menace représentée par des groupes terroristes au Mali ». PAS DE MANDAT POUR UNE INTERVENTION MILITAIRE La résolution « soutient pleinement » les efforts des organisations régionales, dont la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine, pour régler la crise au Mali. Mais elle ne leur donne pas encore de mandat de l’ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles du Nord. La résolution, présentée notamment par la France, « prend note de la demande de la Cédéao et de l’Union africaine d’un mandat du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de la force ». Le Conseil se contente « de se déclarer prêt à  examiner plus avant cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé ». La Cédéao prépare depuis plusieurs semaines l’envoi éventuel d’une force au Mali, dont l’effectif est actuellement fixé à  environ trois mille trois cents hommes. Ses dirigeants avaient appelé vendredi dernier le Conseil de sécurité à  « accélérer » l’adoption d’une « résolution autorisant le déploiement » de ses troupes contre les groupes armés qui contrôlent le nord du Mali. CONDAMNATIONS DES DESTRUCTIONS DU PATRIMOINE La résolution adoptée jeudi avertit aussi les islamistes qui ont détruit des mausolées musulmans à  Tombouctou qu’ils pourraient être traà®nés devant la Cour pénale internationale (CPI). Le texte souligne que de telles attaques contre le patrimoine culturel ou religieux « peuvent constituer des violations des lois internationales », aux termes du statut de Rome, qui a créé la CPI, ainsi que des conventions de Genève. Le document appelle ainsi « toutes les parties au Mali à  prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la préservation » des sites qui appartiennent au Patrimoine mondial.

Paris espère une décision rapide de l’ONU pour le Mali

La France s’attend à  une décision rapide du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant le projet d’opération militaire au Mali de l’Union africaine (UA) et de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), indique mardi lors d’un point de presse le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero. « Je pense que les choses devraient aboutir rapidement à  une décision du Conseil de sécurité qui avaliserait une opération militaire de l’Union africaine et de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) », a déclaré M. Valero. « Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite », a précisé le porte-parole français, estimant que le Conseil de sécurité avait été « très clair » dans une déclaration publiée lundi en fin de journée à  New York. « Les membres du Conseil de sécurité sont prêts à  étudier la requête de la Cédéao une fois que des informations supplémentaires lui auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé », a expliqué le Conseil de sécurité dans cette déclaration. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dit compter près de 3 300 troupes prêtes à  intervenir au Mali pour combattre les mouvements touareg et islamistes qui contrôlent le nord du pays. La semaine passée, le Conseil de sécurité s’est abstenu par deux fois d’apporter son soutien au projet de force d’intervention présenté par l’UA et la Cédéao, le jugeant trop imprécis. Le Conseil a par ailleurs dit lundi « partager les inquiétudes » de l’Afrique de l’Ouest concernant la situation au Mali, o๠dans la foulée du putsch du 22 mars, l’immense région désertique du nord du pays est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d’Ançar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). La France a également réitéré mardi qu’elle était prête à  apporter un appui logistique à  cette force africaine pour le Mali. Mahamadou Issoufou, le président du Niger voisin du Mali, a insisté à  plusieurs reprises récemment sur la nécessité d’une décision rapide du Conseil de sécurité Revirement « Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite », a précisé le porte-parole français, estimant que le Conseil de sécurité avait été « très clair » dans une déclaration publiée lundi en fin de journée à  New York. « Les membres du Conseil de sécurité sont prêts à  étudier la requête de la Cédéao une fois que des informations supplémentaires lui auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé », a expliqué le Conseil de sécurité dans cette déclaration. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dit compter près de 3.300 troupes prêtes à  intervenir au Mali pour combattre les mouvements touareg et islamistes qui contrôlent le nord du pays. La semaine passée, le Conseil de sécurité s’est abstenu par deux fois d’apporter son soutien au projet de force d’intervention présenté par l’UA et la Cédéao, le jugeant trop imprécis. Le Conseil a par ailleurs dit lundi « partager les inquiétudes » de l’Afrique de l’Ouest concernant la situation au Mali, o๠dans la foulée du putsch du 22 mars, l’immense région désertique du nord du pays est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d’Ansar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). La France a également réitéré mardi qu’elle était prête à  apporter un appui logistique à  cette force africaine pour le Mali. Mahamadou Issoufou, le président du Niger voisin du Mali, a insisté à  plusieurs reprises récemment sur la nécessité d’une décision rapide du Conseil de sécurité.

Que peut-on vraiment négocier avec les islamistes d’Ansar Dine?

Des émissaires du groupe islamiste Ansar Dine (…) à  Ouagadougou. Même si aucune confirmation officielle n’en a été donnée, on se demande bien pourquoi cette frange de la rébellion du Nord-Mali a choisi de sortir maintenant du bois, au lendemain même de la rencontre des chefs d’états-majors de la Cédéao à  Abidjan. Ansar Dine se sentirait-il menacé et isolé, au point de devoir se déplacer à  Ouagadougou pour négocier, étant donné la probabilité d’un conflit sous-régional? Peu d’informations ont filtré quant à  la composition de la délégation des islamistes. Encore moins sur la durée du séjour et sur un éventuel entretien avec le président Blaise Compaoré, médiateur officiel de la Cédéao dans la résolution de la crise malienne. Des interlocuteurs infréquentables On ignore ce que veulent bien les islamistes qui occupent illégalement la partie septentrionale du Mali et actionnent la machine de la charia sur ce territoire. Le groupe Ansar Dine exerce de multiples exactions et brimades sur des groupes de populations vulnérables dont les femmes et les jeunes. Outre la répression, on lui reproche d’être à  l’origine de l’introduction, dans la sous-région, d’individus peu recommandables comme les narcotrafiquants et des terroristes venus de pays étrangers au continent. Cette complicité, ajoutée à  la mise en application aveugle de la charia, a sérieusement contribué à  discréditer l’organisation d’Ansar Dine aux yeux des masses ouest-africaines. Celles-ci, très religieuses, sont soucieuses du respect de leurs traditions et des valeurs humaines que véhiculent leurs cultures depuis des temps immémoriaux. Mais pourquoi recevoir ce groupe jugé non recommandable et aujourd’hui en apparence soucieux de mieux se faire connaà®tre? Il a toujours été dit que la porte du dialogue reste ouverte. Aussi ne doit-on pas exclure de les recevoir, au nom de la paix et de la culture démocratique. Même si eux savent bander du muscle et sortir des griffes. Il faut les recevoir en espérant qu’ils seront prêts à  s’amender. Car, eux et leurs alliés méritent d’être jugés par la Cour pénale internationale (CPI), pour les actes posés. De fait, de quels droits un groupe d’individus non élus peut-il s’approprier des préceptes religieux pour soumettre des groupes de populations paisibles, dans un pays souverain, reconnu au plan international comme étant une République indivisible, laà¯que et ayant choisi de vivre en démocratie? Quelles sont les raisons de ces pourparlers? Pour l’exemple, en aucun cas cette agression des institutions républicaines ne devra rester impunie. Ansar Dine et autres doivent comprendre qu’il leur sera très difficile de convaincre l’opinion ouest-africaine du bien-fondé de l’Islam dont ils sont promoteurs. Encore moins lorsqu’ils s’acoquinent avec des sécessionnistes! Par leurs pratiques, ils ne feront que du tort à  cette religion qui a trop souffert de l’égarement de certains prétentieux. N’empêche, il faut les recevoir tout en demeurant vigilant. C’’est pourquoi une foule de questions taraudent les esprits. Qui est donc à  l’initiative d’une telle rencontre? Ansar Dine? Le médiateur, de façon unilatérale? s’il s’agit d’une initiative du médiateur, à  quel jeu jouerait-il? A moins qu’il n’y ait eu concertation entre la médiation et la Cédéao. On se rappelle, l’organisation sous régionale avait recommandé de négocier avec tous les groupes rebelles, à  l’exclusion des organisations terroristes dont celles d’Ansar Dine. Pourquoi donc le Burkina Faso a-t-il accepté de recevoir les islamistes qui sèment la terreur dans le Nord-Mali ? En le recevant à  Ouagadougou, le médiateur se sentirait-il redevable après le rôle joué par Ansar Dine dans la libération d’une otage suisse il y a quelques mois? Ansar Dine serait-il devenu fréquentable et partenaire au point d’envisager des actions similaires? En tout cas, ce mouvement doit en savoir beaucoup sur la situation des otages français au Mali. Il détient de ce fait une arme entre les mains. Une donne que n’ignore pas le médiateur… La stratégie de l’usure Ansar Dine cherche aussi à  miser sur le temps. Tout en donnant l’air de vouloir négocier, le groupe pourrait en même temps fourbir les armes. Car, il doit se rendre à  l’évidence: par ses pratiques anachroniques, il s’est fait aujourd’hui plus d’ennemis que d’amis en Afrique de l’Ouest. Chercher par ces temps-ci à  se repositionner semble bien trop tard. En tout cas, ses tentatives de négociations semblent plutôt viser à  déstabiliser la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) déjà  sur le sentier de la guerre. Ansar Dine voudrait brouiller les cartes, confondre le médiateur et la Cédéao qu’il n’aurait pas mieux fait. Et qu’en dira la partie des officiels maliens? Dans tout ce méli-mélo, le principal intéressé, le gouvernement malien, semble aujourd’hui répondre aux abonnés absents. Son silence, surtout le temps qu’il prend à  demander officiellement assistance en vue de reconquérir le territoire perdu, n’est assurément pas de nature à  faciliter la tâche à  la Cédéao. l’organisation sous-régionale qui a entrepris des démarches auprès du Conseil de sécurité des Nations unies attend toujours le feu vert des autorités maliennes pour venir les épauler. Dans cette attente, qu’attendre des autres composantes de la rébellion? Recevoir Ansar Dine peut bien paraà®tre comme un élément de motivation et d’encouragement à  venir négocier. Après Ansar Dine, il ne reste plus qu’Aqmi à  venir voir le médiateur! Le Pays

Mali : l’Afrique de l’Ouest envisage d’envoyer une force de 3 300 hommes

« L’effectif que nous avons estimé pour cette opération est de 3.270 hommes », a déclaré devant la presse le général Soumaà¯la Bakayoko, chef de l’armée ivoirienne. Les « gros effectifs » seront « fournis par le Nigeria, le Sénégal, le Niger » mais « tout le monde participera, y compris la Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté. Il s’exprimait à  l’issue d’une réunion de plusieurs chefs d’état-major de pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), actuellement présidée par la Côte d’Ivoire, sur la force d’intervention que la région prévoit d’envoyer au Mali. La réunion d’Abidjan est intervenue alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s’est abstenu par deux fois cette semaine d’apporter son soutien au projet de force d’intervention au Mali présenté par l’Union africaine (UA) et la Cedeao, le jugeant notamment trop imprécis. « Dès la semaine prochaine », des éléments de l’état-major de la Cedeao « iront à  Bamako travailler avec leurs camarades de l’armée du Mali pour voir les modalités pratiques » de l’envoi de la force, a ajouté le général Bakayoko. Engager la « reconquête » du Nord-Mali La « dernière planification » de l’opération aura lieu à  Bamako, a-t-il précisé, soulignant que le chef d’état-major du Mali, présent à  la rencontre, « a montré la volonté de l’armée malienne d’accueillir » cette force, qui devrait intervenir en soutien à  l’armée régulière. Le Mali a insisté jusque-là  sur le fait que tout éventuel déploiement d’une force ouest-africaine devait se faire à  sa demande. La réunion d’Abidjan devait servir à  valider le « concept d’opération » élaboré ces trois derniers jours dans la capitale économique ivoirienne par les militaires de la Cedeao, assistés d’experts de l’ONU, de l’UA et des Etats-Unis, entre autres. La force ouest-africaine servirait à  « stabiliser et consolider » les institutions de transition à  Bamako et, aux côtés de l’armée malienne, à  « engager la reconquête du Nord-Mali », contrôlé depuis fin mars par des rebelles touareg et des islamistes armés, avait expliqué le général Bakayoko à  l’ouverture. Il n’y aura de recours à  la force qu’« en dernier ressort, après épuisement de toutes les voies de dialogue », avait-il insisté. Le chef d’état-major de l’armée malienne, le colonel-major Ibrahima Dahirou Dembélé, a cependant jugé devant la presse « très difficile » que la situation au nord se dénoue « sans une solution militaire ». « Même s’il y a négociation, je ne compte pas beaucoup sur (la) bonne foi » des groupes armés, a-t-il souligné. Compaoré doit recevoir Ansar Eddine Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cedeao, a engagé des discussions avec la rébellion touareg et devrait recevoir dimanche le groupe islamiste Ansar Eddine. Le président du Niger Mahamadou Issoufou a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à  ne pas « s’éterniser dans des débats sans fin », faisant valoir que « les jihadistes sont en train de se renforcer », dans une interview au Journal du Dimanche. Dans la foulée d’un putsch le 22 mars à  Bamako, l’immense région désertique du nord du Mali est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d’Ansar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi).

Mali : la prochaine guerre

Pendant que le Conseil de sécurité de l’ONU n’arrive pas à  s’entendre sur le dossier syrien, il pourrait dans le même temps décider rapidement d’une intervention au Mali. Inquiet de l’installation de « troupes terroristes » dans le nord du pays, François Hollande a garanti, lundi, le soutien de la France à  une opération militaire de la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), sous l’égide de l’ONU. « Si une intervention est décidée, c’est aux Africains de la mener, la France comme d’autres puissances se mettant au service des Nations unies », a précisé le président français. « François Hollande se montre particulièrement prudent sur la question », note Antoine Glaser (1). « L’Algérie, principal partenaire dans la région, ne veut pas entendre parler de forces françaises à  ses frontières, d’autant plus que la constitution algérienne lui interdit d’intervenir chez ses voisins », ajoute le spécialiste de l’Afrique. On se souvient, de la même manière, que l’Union africaine s’était fermement opposée à  une action de l’Otan en Libye, avec le résultat que l’on connaà®t. Mais dans le cas du Sahel, l’adversaire comme le terrain demeurent autrement plus instables. L’enfer du Sahara Dans l’enfer du Sahara, un soutien international, tout du moins logistique, paraà®t indispensable. « Les moyens de la Cedeao ne sont pas appropriés à  la région, au niveau tant matériel que financier », explique Pierre Jacquemot, chercheur associé à  l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). « Agir au Sahara suppose des moyens aériens, de petits équipements rapides au sol ainsi que des soldats aguerris : tout ce dont une armée africaine classique n’est pas dotée », ajoute le spécialiste de l’Afrique subsaharienne. Une intervention africaine pourrait-elle dès lors ouvrir le chemin à  un envoi futur de casques bleus ? Une hypothèse « crédible en cas de besoin », juge le journaliste Serge Daniel (2). Un scénario qu’écarte de son côté Pierre Jacquemot, « étant donné les difficultés que connaà®t déjà  l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), o๠sept casques bleus ont été abattus vendredi dans une embuscade. Une fois et demie plus grand que la France, pour une densité de population qui ne dépasse pas 1,2 habitant par kilomètre carré, le nord du Mali est historiquement revendiqué par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), un groupe touareg musulman – mais laà¯que -, qui lutte depuis cinquante ans pour arracher à  Bamako l’indépendance de la région. « Il a été aidé dans ce sens par l’ex-gouvernement français de Nicolas Sarkozy, notamment pour contrer les ambitions du groupe touareg islamiste d’Ansar Dine (Défenseur de l’islam, en arabe, NDLR) », indique Antoine Glaser. Ce dernier mouvement, proche d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), prône l’instauration de la charia. à‰tat islamique Or ces deux groupes touaregs, aux ambitions pourtant divergentes, se sont alliés au début de l’année dans leur lutte contre l’armée malienne. Leur percée explique en partie le coup d’à‰tat militaire du 22 mars dernier, qui a mis fin à  dix ans de règne d’Amadou Toumani Touré. Les putschistes reprochaient notamment au président malien de ne pas assez oeuvrer pour remédier au chaos dans le nord du pays, qui a entraà®né, selon l’ONU, la fuite d’au moins 126 400 Maliens à  l’étranger depuis janvier dernier. Or, bien loin de freiner l’avancée des rebelles, la faiblesse du nouveau pouvoir s’est révélée contre-productive. Privée de tout commandement, l’armée malienne n’a pu contenir les assauts touaregs, qui se sont emparés de Tombouctou, Gao et Kidal, les trois grandes villes du nord. Et coup de théâtre, le 27 mai dernier, les frères ennemis, le MNLA et Ansar Dine, ont annoncé leur fusion et proclamé la création de l’à‰tat islamique de l’Azawad. Une déclaration par la suite démentie par plusieurs ailes au sein du MNLA, faisant apparaà®tre d’importantes dissensions sur l’application « pure et dure » de la charia. Les erreurs afghanes « On ne peut avoir de vraie collusion entre les deux tendances », estime Pierre Jacquemot. « Les touaregs du MNLA n’accepteront jamais un à‰tat islamique sur leurs terres de Tombouctou, ni à  Gao », insiste le chercheur. Problème, selon le journaliste Serge Daniel, les forces du MLNA seraient pratiquement absentes sur le terrain face à  Ansar Dine, allié à  Aqmi. Prônant le djihad en Afrique de l’Ouest, la branche régionale d’al-Qaida aurait récemment enregistré l’arrivée de combattants venus tout droit d’Afghanistan et du Pakistan. « Aqmi a trouvé dans les pays pauvres du Sahel son nouveau fief », affirme Antoine Glaser. « Une planque parfaite », ajoute Serge Daniel. L’organisation vit aujourd’hui principalement du trafic de drogue ainsi que de rapts de civils occidentaux, dont les six otages français toujours retenus au Sahel. Aqmi s’appuierait également sur des combattants binationaux, selon Serge Daniel, formés à  perpétrer des attaques directement en France. à€ l’instar de l’Afghanistan, o๠les talibans avaient été armés par les à‰tats-Unis contre les Soviétiques, les djihadistes bénéficieraient de l’aide bien involontaire de l’Occident. « La chute de Kadhafi a provoqué la dispersion d’armement sophistiqué dans le nord du Mali, note Antoine Glaser. Nombre de touaregs travaillaient pour les forces de sécurité libyennes, qui leur assuraient un financement correct. Aujourd’hui, on les retrouve dans les rangs de la rébellion. » Par Armin Arefi (1) Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique, coauteur de Sarko en Afrique, avec Stephen Smith (éditions Plon) (2) Serge Daniel, correspondant de l’AFP à  Bamako, auteur de Aqmi, l’industrie de l’enlèvement (éditions Fayard)

L’ONU, l’Union africaine et la Cédéao exigent la dissolution immédiate du CNRDRE

L’ONU, l’Union africaine et la Cédéao, exigent la dissolution immédiate du CNRDRE, l’ex-junte malienne, et son retrait immédiat de la gestion de la transition. Elle demandera dans les prochains jours au Conseil de sécurité d’autoriser cette intervention africaine. Communiqué final Le document final indique que les participants ont « affirmé leur volonté d’oeuvrer à  la mobilisation rapide d’un appui adéquat des Nations unies », qui passerait par « une requête formelle » de l’UA, fixant le « mandat précis » d’une opération militaire, destinée à  rétablir l’intégrité territoriale du Mali. La réunion a « reconnu la nécessité de mobiliser tous les moyens appropriés, y compris militaires », pour aider l’Etat malien à  restructurer son armée et « appuyer les efforts visant à  restaurer dans les plus brefs délais possibles son autorité sur le nord du pays ». Il s’agit aussi, précise le texte, de l’aider à  « combattre les groupes terroristes », « criminels » ou autres « dont l’action remet en cause la stabilité et la sécurité du Mali et de la région ». Les participants ont assuré que leurs organisations et pays étaient prêts à  apporter un appui notamment « financier » et « logistique » à  ces efforts. Mais la réunion n’a pas précisé les contours, les composantes ni le mandat exact d’une opération militaire dans le nord du Mali, qui constitue les deux tiers du territoire. Et puis l’ONU, l’UA et la Cédéao, Comunauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, ont aussi « exigé la dissolution immédiate de l’ex-junte malienne. Les trois organisations demandent aux putschistes du 22 mars de se retirer « complètement de la gestion de la transition ». Réactions Le gouvernement malien n’est pas opposé à  ce que la communauté internationale lui apporte de l’aide, mais il souhaite rester maà®tre de la décision, du calendrier et fixer lui même les contours de la mission qui échoirait à  ses partenaires. Hamadoune Touré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, s’en explique. Hamadoune Touré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement malien « le Mali fait partie de l’Afrique et des Nations unies. Il n’est pas question pour nous de dire que nous ne voulons pas un appui. Mais il y a des conditions à  remplir d’abord chez nous. Il nous faut évaluer nos propres capacités, puis en fonction de cela, voir s’il y a besoin d’aide extérieure ». Ibrahim Boubacar Keita, le président du Rassemblement pour le Mali, n’est pas non plus contre une possible intervention militaire internationale mais pas à  n’importe quel prix. « Ces missions doivent bien être explicitées. Ces troupes venant au Mali n’auront pas mission de faire interposition. Ce qui veut dire prendre acte de la partition du pays et la consacrer quelque part. Cela serait pour nous, absolument insupportable. Mais si ceux qui occupent par la force le nord du pays sont butés hors du territoire national, là , il n’y a aucun problème », signale Ibrahima Boubacar Keita, président du Rassemblement pour le Mali. Par ailleurs, le président nigérien Mahamadou Issoufou, interrogé par France 24, notamment sur la crise malienne, est revenu sur les rapports de force existant aujourd’hui au nord du Mali, après l’interruption des relations entre le groupe islamiste Ansar Dine et le MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad. Pour le chef de l’Etat nigérien, c’est clair, ce sont les djihadistes qui dominent le terrain. « Ce sont les djihadistes qui contrôlent la situation au Mali. Les autres forces, qui ont d’autres objectifs, sont très marginales (…) On a des informations sur la présence d’Afghans, de Pakistanais dans le nord du Mali. Ils serviraient de formateurs, ils entraà®neraient ceux qui sont recrutés dans les différents pays de l’Afrique de l’Ouest ».

UEMOA : vers une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU

« Nous avons décidé de demander au Conseil de Sécurité de l’ONU d’intervenir sous le chapitre 7, C’’est-à -dire le recours à  la force », pour « rétablir l’intégrité territoriale » du Mali, a déclaré, mercredi, M. Ouattara, de retour de Lomé (Togo), o๠il venait de prendre part, le même jour, au sommet annuel de l’UEMOA. Cette décision, a-t-il précisé, a été prise lors d’une réunion de la conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA, en marge du sommet annuel de l’organisation, à  laquelle a participé le président congolais, Dénis Sassou N’guesso, président en exercice du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA). Pour Alassane Ouattara, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le Mali constitue un « pays essentiel » dans la sous-région, mais surtout au sein de l’UEMOA, dont les perspectives de croissance économique, estimées à  6% cette année, sont « encourageantes ». Le Mali est confronté depuis ces derniers mois à  une crise née de l’occupation de sa partie septentrionale, l’Azawad, par une rébellion sécessionniste revendiquant son indépendance. Une situation qui s’est aggravée suite au renversement, le 22 mars, du régime du Président Amadou Toumani Touré, par des militaires, qui finissent par rendre le pouvoir aux civils, grâce à  un « accord-cadre » signé le 7 avril entre eux et la CEDEAO. Normalisation institutionnelle L’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA) a encouragé les autorités de la transition au Mali à  la « restauration de l’intégrité territoriale » de ce pays et appelé au respect de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau, au terme de la 16e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement mercredi dans la capitale togolaise. Dans une déclaration finale, la conférence qui a réuni six chefs d’Etat, avec la présence du Premier ministre du Mali, Cheikh Modibo Diarra, et le ministre des Finances de la Guinée-Bissau, Demba Dahara, a « condamné les coups d’Etat militaires » dans ces deux pays et « affirmé sa ferme volonté contre de telles pratiques ». Pour le Mali, les chefs d’Etat et de gouvernement « ont encouragé » les hautes autorités de la transition et tous les autres acteurs à  « tout mettre en oeuvre pour un retour rapide de la paix dans le nord du Mali et la restauration de l’intégrité territoriale » de ce pays. Six chefs d’Etat, à  savoir Blaise Compaoré du Burkina Faso, Macky Sall du Sénégal, Yayi Boni du Bénin, Issoufou Mahamadou du Niger, Faure Gnassingbé du Togo et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire ont participé à  la conférence de Lomé.

Réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la crise malienne

l’annonce a été faite lundi par la mission américaine auprès de l’ONU. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunit ce 3 avril pour discuter de la crise malienne. Cette réunion se tient à  la demande de la France. Selon un diplomate occidental, les 15 pays membres du Conseil –dont la présidence tournante est assurée en avril par les Etats-Unis– devraient adopter mardi une déclaration sur la situation au Mali. Il y sera question de l’effondrement du gouvernement et la chute des trois villes du Nord. Pour rappel, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis lundi à  Dakar ont menacé d’intervenir militairement et annoncé un embargo total à  l’encontre de la junte qui a pris le pouvoir à  Bamako le 22 mars dernier. Le ministre français des Affaires Etrangères, Alain Juppé qui a participé à  la rencontre de Dakar a annoncé que le Conseil de sécurité des Nations Unis pourrait être saisi par Paris des éventuels besoins de la CEDEAO pour régler la crise. «Nous pouvons aider sur le plan logistique ou de la formation, mais il n’est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali», a ajouté le chef de la diplomatie française. M. Juppé s’est aussi inquiété de l’influence des groupes armés islamistes combattant au côté de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui contrôle depuis dimanche tout le nord du Mali. Le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Romain Nadal, a indiqué que la « la France appelle une nouvelle fois à  l’arrêt immédiat de ces offensives pour qu’une solution politique soit trouvée et met en garde ceux qui les mènent contre les conséquences de leurs actions ».

Zizou est à Bamako

Reconnu depuis maintenant 10 ans comme Ambassadeur de Bonne Volonté du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la désormais légende du football mondial Zinédine Zidane (grande vedette du football) se rendra la semaine prochaine au Mali pour une visite de 24h. Cette visite aura pour objectif de mettre l’accent sur les efforts entrepris par les nations de l’Afrique-Occidentale dans la réduction de la pauvreté. « Aujourd’hui, je souhaite aider ! » a dit Zidane qui s’est retiré des terrains de football professionnel en 2006 et qui est aujourd’hui Directeur de Football du Real Madrid FC. «Â La victoire contre la pauvreté dépend de chacun d’entre nous. » La visite de Zinédine Zidane aura lieu durant la semaine de l´ONU qui commence le lundi 17 octobre, journée Internationale pour l´éradication de la pauvreté. Il soutiendra des projets en faveur des femmes et de la jeunesse ainsi que des projets de développement durable en tant que moyens de combattre la pauvreté. Au Mali, Zidane visitera des activités génératrices de revenus pour les femmes, parmi lesquelles une coopérative de production de karité soutenue par le PNUD ainsi qu’une Plateforme Multifonctionnelle (PTMF) gérée par des femmes. Il visitera également une école et s’entretiendra avec les jeunes sur le rôle crucial qu’ils peuvent jouer dans le développement des communautés. Enfin, il visitera un projet pilote axé sur la protection de l’environnement au niveau local et la promotion de l’agriculture en tant que moyen de développement durable. Faut-il signaler que le Mali a, au fil du temps, réalisé des progrès significatifs liés aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Précisément, huit objectifs convenus au niveau international et visant à  réduire avant 2015 la pauvreté, la faim, la mortalité maternelle et infantile, les maladies, le logement inadéquat, l’inégalité des sexes et la dégradation de l’environnement. Le taux net de scolarisation a franchi la barre des 60% et plus de 69% de la population a aujourd’hui accès à  une source d’eau potable. Le taux de prévalence du VIH et du Sida s’est contracté passant de 1,7% à  1,3% de la population entre 2001 et 2006. Malgré ces avancées, des défis demeurent particulièrement dans les domaines de la nutrition, de l’emploi des jeunes, du développement durable et de la santé maternelle et infantile. «Â La visite au Mali de Zinédine Zidane est significative pour attirer l’attention sur les nombreux défis auxquels sont confrontés les hommes et les femmes ici au Mali et dans le monde. C’’est un message fort, un encouragement à  tous les acteurs qui luttent quotidiennement contre la pauvreté. » a déclaré Maurice Dewulf, Représentant Résident du PNUD au Mali. Notons que Zinédine Zidane a été nommé Ambassadeur de Bonne Volonté en 2001, avec pour mission de mobiliser les citoyens dans le monde entier en faveur de la lutte contre la pauvreté. Avec Ronaldo, Zinédine Zidane est, depuis 2003, à  l’origine du « Match Contre la Pauvreté », évènement annuel rassemblant les stars du football mondial qui a notamment permis de récolter des fonds au profit de projets de la lutte contre la pauvreté sur tous les continents. Plus de 3 millions de dollars ont ainsi été récoltés à  ce jour, permettant de financer 27 projets dans 24 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.

A l’ONU, un os nommé « Palestine »

L’Assemblée Générale des Nations Unies a commencé ce 20 septembre au siège de l’Organisation à  New York. A partir d’aujourd’hui, mercredi, les chefs d’Etat vont se succéder à  la tribune, avec en ouverture de bal, la Brésilienne Dilma Youssef. Mais le plus attendu est sans nul doute le président Mahmoud Abbas. C’est vendredi 23 septembre que le président de l’Autorité palestinienne, fera devant l’ONU une demande officielle de reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, et ce, malgré l’opposition des Etats-Unis et d’Israà«l. Et Mahmoud Abbas est déidé à  obtenir gain de cause ou en tout cas, à  forcer les uns et les autres à  une prise de position nettement affichée dans cette affaire qui dure depuis presque 50 ans. Les palestiniens estiment en effet que les négociations de paix menées depuis vingt ans avec Israà«l sous l’égide des Etats-Unis ont échoué. Il s’agit à  présent de débloquer la situation, en obtenant la reconnaissance d’un Etat palestinien à  l’Onu tout en laissant la porte ouverte à  une reprise des négociations avec l’Etat hébreu, indispensables à  la création d’un Etat indépendant en tant que tel. Face à  face tendu à  New York On s’achemine donc vers une confrontation au siège des Nations Unies. Les Israeliens et les américains s’opposent farouchement à  la naissance « dans les conditions actuelles » d’un Etat palestinien souverain ». Pour eux, les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens sont le seul cadre possible pour atteindre l’objectif de « deux Etats vivant dans la paix et la sécurité ». En attendant l’ouverture des débats consacrés à  cette question palestinienne, les tractations s’intensifient. Obama et Abbas devraient se rencontrer ce mercredi à  16h00 GMT, occasion pour le président américain d’exhorter le président de l’Autorité palestinien de renoncer à  son initiative. Les Etats-Unis, qui jugent la démarche susceptible de déboucher sur une catastrophe, ont d’ores et déja prévenu qu’ils feraient alors usage de leur droit de veto.Côté israélien, on se montre menaçant. Le ministre des Finances, Yuval Steinitz, a estimé que si les Palestiniens maintenaient leur projet, ils pourraient s’exposer à  des mesures de rétorsion économique. Israà«l perçoit et reverse à  l’Autorité palestinienne des taxes notamment douanières d’un montant de 135 millions de dollars par mois. Israà«l a donc les moyens de trodre le bras à  l’Autorité Palestienne, moyen qu’elle utilise d’ailleurs à  chaque fois qu’une crise survient entre les deux territoires. « Frontières de 1967 » L’Autorité palestinienne veut un Etat basé sur les frontières de 1967, avant la guerre des Six-Jours et avant l’occupation par l’Etat hébreu de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Par cette revendication, les Palestiniens espèrent qu’Israà«l ne sera plus en mesure de qualifier ces territoires de « terres disputées ». Si l’Autorité palestinienne obtient gain de cause, elle pourra saisir la Cour pénale internationale (CPI) contre Israà«l pour contester la présence des 500.000 Israéliens vivant à  Jérusalem-Est et en Cisjordanie, deux territoires revendiqués par les Palestiniens. De leur côté, les israà«liens pourraient porter plainte contre les Palestiniens devant la CPI concernant les missiles tirés de la bande de Gaza, territoire administré par le mouvement islamiste Hamas. Comme on le voit, il s’agit d’un couteau à  double tranchant qui pourrait s’averer dangereux pour l’équilibre de la région entière voire le monde tant les enjeux sont importants. La diplomatie internationale n’entend pas rester les bras croisés face à  cette menace. Tout est fait en ce moment pour tenter de relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes et de convaincre l’Autorité palestinienne de renoncer à  son initiative. Pour y arriver, il va certainement falloir faire pression sur Israà«l qui devra céder sur certains points comme la suspension des constrcutions des colonies. Prendre les frontières de 1967 comme base des négociations serait également perçu comme un geste de bonne volonté. Un os qui sera très dur à  macher pour l’Etat hébreu qui pour l’heure ne veut en entendre parler.

Syrie, Libye, pas la même chose…

A l’instar de leurs frères des autres pays arabes, les syriens se sont laissés grisés par le vent de la liberté qui souffle depuis le début d’année dans la région. Ils se sont levés, juste pour demander un peu plus de justice et d’égalité. Mais, ils ont trouvé devant eux un régime féroce, prêt à  les exterminer pour se maintenir. Rien que ces dernières 24h, quelques 150 personnes ont perdu la vie dans la ville martyre de Hama, devenue centre de la contestation, assiégée depuis plusieurs jours et cible d’un assaut depuis hier. Les manifestations n’en faiblissent pas pour autant et chaque vendredi, après la prière, ils sont des dizaines, voire centaines de milliers à  prendre les rues des villes du pays. En quatre mois d’insurrection, le bilan est très lourd 1600 morts, 20 000 arrestations et une inaction incompréhensible de la communauté internationale. Incompréhensible pour nous autres en tout cas. Les politiciens entre eux, semblent très bien se comprendre…Même les attaques des ambassades françaises et américaine n’ont déclenché que de mous reproches adressés au régime. On en est encore à  l’étape des mots, qui pourtant ne sauve aucune vie en Syrie. Obama s’est fendu d’un « L’attitude du président syrien, M. Bachar al-Assad, est inadmissible. » Et Sarkozy, à  l’issue du défilé militaire du 14 juillet a joué dans le registre menaçant : « Chaque dictateur qui fait couler le sang aura à  en rendre compte devant le Tribunal pénal international. » Cause toujours…lui répondrait presque El-Assad ! Ce dernier semble savoir qu’il ne risque rien de la part de ses amis d’hier. Il a poussé le cynisme jusqu’à  apparaà®tre à  la télévision pour féliciter les militaires qu’il a envoyé tirer sur leurs frères hier à  Hama. Pas question d’intervenir! Comme le Guide libyen, al-Assad ordonne quotidiennement à  l’armée de tirer sur son propre peuple ; comme la grande Jamahiriya libyenne, le régime baasiste de Damas n’a jamais tenu ses promesses économiques et politiques. « La comparaison s’arrête là « , tempère pourtant Hillary Clinton : pas question d’intervenir militairement en Syrie. Et les caciques du régime syrien le savent très bien. « Contrairement à  l’Irak ou à  la Libye, nous n’avons pas de pétrole. Ils ne viendront pas », proclamait fin juin dernier Walid Mouaalem, le ministre syrien des Affaires étrangères ». « L’organisation de la contestation rend toute intervention extérieure extraordinairement compliquée. Une action aérienne en Syrie ne réglerait rien du tout. » Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan, rappelle aussi qu' »en Libye, nous opérons sur la base d’un mandat de l’ONU avec l’appui de pays de la région. Il n’y a pas de telles conditions en Syrie ». A l’inverse de Mouammar Kadhafi désavoué par ses anciens alliés du Golfe et du Levant, Bachar al-Assad a toujours le soutien de la Ligue arabe. Son nouveau secrétaire général s’est d’ailleurs rendu à  Damas le 13 juillet pour fustiger les « ingérences » de Paris et Washington : « Personne n’a le droit de dire que le président de tel ou tel pays arabe a perdu sa légitimité. » «Les syriens n’en veulent pas» « L’action militaire en Syrie n’a pas de soutien international », confirme Tony Blair. « C’est au peuple syrien de décider de son avenir, renchérit le département d’Etat à  Washington, les prochaines étapes s’écriront en Syrie. » Sur leur page Facebook, les contestataires syriens ne disent pas autre chose : « Le peuple syrien refuse formellement et catégoriquement toute intervention étrangère mais salue davantage de pressions internationales sur le régime. » L’Union européenne a d’ores et déjà  gelé les avoirs européens d’une trentaine de personnes : le président syrien et ses proches, des caciques du régime et trois responsables des gardiens de la révolution iraniens accusés d’avoir prêté main forte aux forces de sécurité syrienne pour mater les contestataires. Aux Nations Unies o๠tout devrait se mettre en place, les puissances font montre d’une superbe division. Elles n’arrivent pas à  se mettre d’accord sur l’attitude à  adopter face à  un Bachar El Assad que rien ne semble faire flancher. Depuis plusieurs semaines, quatre pays européens – Grande-Bretagne, France, Allemagne, Portugal – tentent en vain de faire voter au Conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la répression en Syrie et appelant à  des réformes politiques. Mais la situation en Libye qui est en train de tourner au bourbier irakien, ne donne guère envie à  la Chine et la Russie, qui s’étaient abstenues d’utiliser leur droit de veto pour empêcher cette intervention étrangère en Libye. Aujourd’hui, ces deux pays bloquent le vote. Les doutes de la communauté internationale se portent sur les bénéfices d’une entreprise qui mènerait à  un changement de pouvoir, et ce inévitablement au profit de la majorité sunnite. Le conflit israélo-arabe étant omniprésent dans l’esprit de tous les acteurs, la posture de la Syrie post Assad vis-à -vis d’Israà«l est aussi un sujet de préoccupation. Ce qui est sûr, c’est que le régime actuel peut garantir le statu quo vis-à -vis de l’Etats hébreu, sans être à  même de délivrer la paix. Du côté israélien, Chaoul Mofaz, à  la tête de la commission affaires étrangère et défense de la Knesset, avait en revanche déclaré qu’il préférerait que la majorité sunnite soit au pouvoir en Syrie et qu’un tel changement serait bénéfique aux efforts de paix, « les Sunnites étant plus modérés… cela ouvrira des nouvelles possibilités de négociation ». Alors même que des représentants de l’opposition se réunissaient à  Damas, sur une initiative d’Al-Assad, signe de l’assouplissement d’un régime comprenant que l’heure du changement avait sonné ou peut être en recherche d’une légitimité désormais perdue face à  l’épreuve de la rue.

Somalie: C’est la faim!

Deux régions du sud de la Somalie, le sud de Bakool, et Lower Shabelle, sont concernées. Il y sévit la pire sécheresse que ce pays connaà®t depuis 60 ans. C’’est en fait toute la région est du continent appelée la Corne de l’Afrique qui est touchée en ce moment par une sécheresse. A ce phénomène naturel s’ajoutent la a crise provoquée par l’instabilité politique du pays et les conflits armés. Dix millions de personnes sont menacées dans cette zone, surnommée le «triangle de la mort». Alors que l’ONU a livré des premières aides d’urgence, des centaines de personnes meurent chaque jour de malnutrition. Les ONG se retrouvent impuissantes en recevant des malades qui meurent avant que l’on puisse leur prodiguer les soins nécessaires. «Près de la moitié de la population somalienne – 3,7 millions de personnes – sont maintenant en crise, dont environ 2,8 millions de personnes sont dans le sud», a déclaré Mark Bowden, le coordinateur humanitaire de l’ONU pour la Somalie.Une grave sécheresse a entraà®né des pertes de bétail, de mauvaises récoltes et donc une flambée des prix alimentaires. Mais en Somalie, cette crise vient s’ajouter aux combats qui font rage entre forces gouvernementales et rebelles dans la capitale, Mogadiscio. «Si nous n’agissons pas maintenant, la famine se propage à  l’ensemble des huit régions du sud de la Somalie dans les deux mois, en raison de récoltes médiocres et les flambées de maladies infectieuses», a encore dit Mark Bowden. Les insurgés islamistes d’Al Shebaab ont respecté leur engagement de laisser les convois et les travailleurs humanitaires circuler librement. Selon certains analystes, les membres d’Al Shebaab ne veulent prendre aucun risque de se mettre à  dos la population, qui souffre de la sécheresse. Mais selon d’autres experts, ils ont pris cette décision d’autoriser la livraison de ces cargaisons afin de pouvoir se servir au passage. L’Unicef a mis en place un pont aérien acheminant des vivres et des médicaments vers Baidoa en utilisant une piste aérienne dont les rebelles interdisaient jusque-là  l’utilisation. Selon le Président de la Banque Africaine de Développement, Donald Kabruka, C’’est la guerre civile incessante, et pas seulement la sécheresse ui a conduit la Somalie à  la famine. Il estime que toute solution à  cette crise devait inclure un accord de paix. « Je suis étonné que les gens voient (la famine) comme une conséquence du manque de pluie et de nourriture », a précisé M. Kaberuka pour qui la crise alimentaire de cette année « est absolument liée (…) aux destructions causées par la crise somalienne ». « J’espère que cette fois la communauté internationale va se réunir pour une solution en trois points. La Somalie a besoin d’une réponse à  court et à  long terme pour stabiliser l’économie, le financement et le système d’élevage », a-t-il ajouté. Plongée dans une guerre civile quasi incessante depuis la chute du régime du président Mohamed Siad Barré en 1991 et des catastrophes naturelles à  répétition, la situation en Somalie a été décrite comme étant l’une des pires crises humanitaires. Selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), un quart de la population somalienne est soit déplacée à  l’intérieur du pays ou vit comme réfugié en dehors du pays. Cette année, au moins 135.000 Somaliens ont traversé les frontières pour trouver refuge, mais aussi de la nourriture et de l’eau. D’après M. Kaberuka, « l’urgence est de sauver les bébés, les mères, les enfants, tous ceux qui comptent ».

Veuves, une journée pour elles

Les Nation Unies ont décidé de consacrer le 23 juin, journée internationale des veuves. Selon Ban Ki-Moon, le Secrétaire général de l’ONU, il s’agit «d’attirer l’attention sur les nombreuses difficultés que connaissent les femmes lorsque leur mari meurt. Plongées dans le chagrin, les veuves se retrouvent parfois sans filet de protection sociale pour la première fois depuis leur mariage. Trop souvent, elles sont privées du droit d’hériter, de droits fonciers, de l’accès à  l’emploi et même des moyens d’assurer leur survie». Au Mali, la situation des veuves n’est pas plus reluisante que dans les autres pays, africains en particulier. Elles vivent dans des conditions difficiles car bien souvent rejetées et privées de tout. Elles se retrouvent à  la rue, obligées de mendier pour nourrir leurs enfants. Et comme de nos jours, la solidarité est une chose de moins en moins partagée…« Dans les régions o๠le statut social d’une femme dépend de celui de son mari, les veuves peuvent, du jour au lendemain, être frappées d’ostracisme et d’isolement. Qu’il soit désiré ou non, le mariage peut alors être pour une veuve le seul moyen de retrouver une place dans la société » déclare encore Ban Ki-Moon. C’’est ainsi que demeure encore de nos jours des pratiques telles que le lévirat qui constitue à  donner la veuve en mariage au frère de son mari défunt. Par ces temps de pandémie du Sida, on peut bien imaginer les conséquences dramatiques de ce genre de tradition. Hawa, de Bako-Djicoroni est mère de six enfants. A la mort de son mari, son calvaire commença. Avant même le quarantième jour (fin de la période d’enfermement obligatoire pour la veuve qui ne doit avoir aucun contact avec l’extérieur), elle était déjà  convoitée par le cousin, le petit frère et même l’ami du défunt mari. Elle refusa toutes les propositions pour rester auprès de ses enfants. Mal lui en prit. Elle fut expulsée manu militari par la belle-famille qui prit les services d’un huissier pour s’assurer qu’elle ne quitterait la maison avec rien. Cette histoire, recueillie il y des années par un confrère, reste d’une amère actualité sur la situation des veuves au Mali. Alors, une journée mondiale pour parler d’elles et pousser à  la prise en compte et l’amélioration de leur situation est une occasion, nous semblait-il, à  ne pas rater. Difficile de comprendre que le département de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, passe sous silence une opportunité pareille. Mme le Ministre aurait pu au moins se fendre d’un discours à  la télévision, histoire de donner de la visibilité à  la cause…Nenni ! Les associations féminines que nous avons jointes pour leur demander leur programme pour la journée d’aujourd’hui, nous ont affirmé que nous étions les premiers à  leur donner l’information sur l’existence d’une telle journée. Or, il existe une Association des Veuves et Orphelins du Mali …Que fait-elle aujourd’hui ? Une journée pour attirer l’attention sur leur sort et aider à  ce que plus de monde s’en soucie, voilà  l’opportunité qui s’offre à  partir de ce 23 juin. Quand on sait qu’en plus les lois ne sont pas faites pour protéger les femmes dans la société actuelle…

Je suis Onu Femmes ! Tu es Onu Femmes ! Nous sommes Onu Femmes !

« Je suis Onu Femmes ! Tu es Onu Femmes ! Nous sommes Onu Femmes ! » C’’est le slogan de la nouvelle entité des Nations Unies pour les femmes à  Bamako lancée ce jeudi au centre international de conférence. Un projet ambitieux il faut le dire, et qui accompagne la Politique Nationale Genre du gouvernement malien, voté en Novembre 2010. La cérémonie était présidée par Mme le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, de la ministre de la promotion de la femme, Mme Konaré Mariam Kalapo et la Coordinatrice du système des Nations Unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe. Le défi de la promotion du genre au Mali, constitue l’un des objectifs du millénaire pour le développement et qu‘il faut réaliser au Mali. Une politique à  mener en prenant en compte les aspects socio-culturels, en y intégrant les femmes de la ville comme les femmes rurales. Les nombreuses associations féminines qui sont venues participer au lancement de l’agence ont réitéré leur engagement à  cet égard. Onu femmes est opérationnel depuis Janvier 2011 au Mali et pour sa directrice Pays, Mme Rachelle Mian, les missions clés d’Onu Femmes s’appuient sur plusieurs mandats spécifiques : – Le renforcement des processus gouvernementaux et politiques sur l’égalité des sexes – l’Appui aux partenaires nationaux – Le droit des femmes et des filles – La cohérence avec les travaux du système des Nations Unies A cela s’ajoute, l’autonomisation économique des femmes, l’entreprenariat féminin ou encore la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Pour Mbaranga Gasarabwe, Coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Mali, «Â  Aucun pays ne peut réaliser les OMD sans puiser davantage dans la force des femmes, l’industrie des femmes et leur sagesse. En effet, là  ou les femmes ont accès à  l’éducation supérieure, à  de bons emplois, à  la terre, à  d’autres biens, la croissance nationale et la stabilité sont garanties ». l’une des missions clés d’Onu femmes, est donc la pleine participation des femmes à  la vie sociale, aux décisions politiques et la promotion du leadership féminin. Dans son sketch, la troupe Nyogolon, célèbre au Mali, a illustré ce propos avec une scène de ménage, o๠l’homme, doit laisser partir sa femme, en formation, chose qui lui déplait, mais qu’il finira par accepter avec le lobbying de ses proches. Une approche qui met en relief la complémentarité hommes-femmes, avait souligné Rachelle Mian, lors d’un entretien. Il faut pour mener cette politique du genre, prendre en compte les valeurs du pays, insiste la Directrice Pays. Un fonds d’appui aux initiatives des femmes Quant à  la ministre de la promotion de la femme, le Dr Kalapo, elle a souligné que le mandat d’Onu femmes allait de pair avec les orientations nationales en matière de genre et d’égalité des sexes. Pour Mme le Premier ministre, le gouvernement fonde beaucoup d’espoir sur cette nouvelle entité et la mobilisation des ressources pour soutenir le projet d’Onu femmes. Elle a ainsi lancé un appel aux partenaires techniques et financiers, pour la mise en place d’un fonds d’appui aux initiatives des femmes, un fonds spécifique qui viendrait compléter ceux déjà  alloués aux efforts de microfinance. Onu femmes a été accueilli ce jeudi avec enthousiasme par les femmes de la société civile du Mali. Notons à  la cérémonie, la présence de l’ancienne ministre de la promotion de la femme, Mme Maiga Sina Damba, a qui un hommage particulier a été rendu pour les efforts entrepris dans la promotion de la femme au Mali. Des jeunes ont ensuite délivré des messages à  la salle, en scandant le slogan : « Je suis Onu Femmes, tu es Onu Femmes, nous sommes Onu femmes ! ». Un moto repris en C’œur par les femmes, le tout accompagné par l’Ensemble Instrumental National du Mali.

Calme précaire à Abidjan

16h41 Le calme semble revenu dans la capitale économique Abidjan. Cependant, selon plusieurs témoins cités sur le site de la chaà®ne France 24, des tirs sont entendus dans les quartier de Cocody et du Plateau, faisant pensant à  une ultime résistance des forces pro-Gbagbo. Des pillages sont aussi signalés dans le quartier de la Riviera, près de l’Hôtel du Golf. 16h39 Selon une information de l’AFP, reprise par le journal Le Monde, « l’entrée Nord d’Abidjan est jonchée de cadavres ». 16h15 Les hélicoptères de la force française Licorne ont détruit une dizaine de blindés et quatre canons anti-aériens des forces pro-Gbagbo, lors des opérations lancées lundi soir à  Abidjan, indique le ministre de la Défense Gérard Longuet devant les députés. 16h05 Le Nigeria estime que les Nations Unies devaient user de tous les moyens nécessaires pour protéger les civils de la violence en Côte d’Ivoire, à  la suite de l’engagement des forces de l’Onuci et des soldats de la mission française Licorne dans les combats à  Abidjan. 15h45 Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, déclare devant l’Assemblée: « Des tractactions sont en cours pour négocier le départ de Gbagbo et de sa famille. Ces conditions ne sont pas arrêtées. Nous exigeons que le départ de Gbagbo soit précédé par la publication d’un document sous sa signature dans lequel il renonce au pouvoir. Toutes les dispositions doivent être prises pour sécuriser physiquement Gbagbo et sa famille ». 15h41 La France et l’ONU devaient-ils intervenir en Côte d’Ivoire? La suite sur le site de France 24. 15h27 La confusion est patente en ce qui concerne les négociations de départ du président sortant Laurent Gbagbo. Sur France 24, le porte-parole du gouvernement Gbagbo affirme qu’il n’y a pas de négociation en vue du départ de Gbagbo. Il a en revanche confirmé le cessez-le-feu. 15h21 L’envoyé spécial de France 24, cité par Jeuneafrique.com, à  Abidjan affirme que les armes ont cessé de tonner depuis « quatre à  cinq heures ». Selon le commandant des FRCI qu’il a interrogé, ses hommes tiennent des positions à  Abobo, Yopougon et Adjamé. Ils auraient fait une incursion au Plateau cette nuit mais ne contrôleraient ni la résidence présidentielle ni le palais présidentiel. 14h59 Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare soutenir « fermement » les actions entreprises par l’ONU et la France contre le régime du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qu’il a appelé à  « démissionner immédiatement ». 14h00 Le premier ministre François Fillon annonce, devant l’Assemblée nationale, que deux généraux proches de Gbagbo sont en train de négocier les conditions de sa reddition, selon l’AFP. 13h37 Les négociations se précisent, rapporte Lemonde.fr: Laurent Gbagbo engage des discussions sur un possible départ avec le président de la Mauritanie, pays qui exerce actuellement la présidence tournante de la Commission pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, selon le commissaire de cette organisation. Prié de dire si le président sortant de Côte d’Ivoire est prêt à  se retirer, Ramtane Lamamra répond que c’est ce que le président mauritanien, qui a été en contact personnel avec lui, a compris. 13h14 Le ministre de la Défense Gérard Longuet estime que « tout peut se dénouer dans les quelques heures qui viennent » en Côte d’Ivoire, à  l’issue d’un entretien à  Paris avec son homologue allemand. 12h57 « La guerre est finie et on va négocier le reste », déclare le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, selon TV5Monde sur Twitter. 12h45 Laurent Gbagbo est en train de négocier son départ, annonce le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. « On est au courant. […] S’il y a des possibilités de le voir quitter le pouvoir, nous sommes prêts », ajoute le ministre. Selon lui, la France est à  « deux doigts » de convaincre Gbagbo de quitter le pouvoir. Alcide Djédjé, ministre des affaires étrangères de Laurent Gbagbo réfugié en début d’après-midi chez l’ambassadeur de France à  Abidjan, déclare à  RFI être en train de négocier les termes du cessez-le-feu, rapporte Reuters. 12h27 Laurent Gbagbo est « retranché » dans un « bunker », au sein de sa résidence de Cocody, annonce le porte-parole de la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), Hamadoun Touré. 12h04 Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef d’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, condame à  Genève les interventions étrangères en Côte d’Ivoire et en Libye. De son côté l’Afrique du Sud, exprime ses réserves face aux attaques de l’ONU et de la France, et insiste sur la nécessité de trouver « une solution pacifique » au conflit. 11h53 Le seul objectif des opérations militaires de la France en Côte d’Ivoire est d’aider la Mission de l’ONU (Onuci) à  « neutraliser les armes lourdes détenues par les forces » du président sortant Laurent Gbagbo, assure le Quai d’Orsay. « L’intervention de la France se terminera dès lors que la mission de l’Onuci sera remplie », déclare à  la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Par ailleurs, ce dernier indique que 2000 personnes sont actuellement réfugiées à  la base militaire française de Port-Bouà«t, près de l’aéroport d’Abidjan. Parmi ces personnes se trouvent 7 à  800 Français et plus de 600 Libanais, a précisé le porte-parole. 11h26 « Nous avons arrêté les combats » vient d’indiquer le chef de l’armée de Gbagbo. « Nous avons demandé au général commandant l’Onuci un cessez-le-feu », ajoute-t-il. Selon l’AFP, le chef de l’armée de Laurent Gbagbo serait Philippe Mangou, ce même militaire qui avait fait défection la semaine dernière, mais qui avait repris contact avec le président sortant ce lundi. Ce cessez-le-feu doit permettre de « protéger les populations, les militaires, partant la Garde républicaine commise à  la sécurité du président de la République, le président de la République lui-même et sa famille, et les membres du gouvernement » de son Premier ministre Gilbert Aké N’gbo, poursuit Philippe Mangou. « Nous demandons à  l’Onuci de faire en sorte qu’il n’y ait pas de pillages et de chasse aux sorcières », conclut-il. 11h10 La Russie dit « étudier la légalité » des frappes de l’ONU et de la France: « Nous étudions la question de la légalité de cette décision parce que le mandat des forces de maintien de la paix implique leur neutralité et leur impartialité », déclare le ministre russe des Affaires étrangères Sergue௠Lavrov, lors d’une conférence de presse. 10h41 Le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, s’est réfugié chez l’ambassadeur de France. Laurent Gbagbo se trouverait bien avec sa famille dans sa résidence qui est en train d’être attaquée par les forces d’Alassane Ouattara (depuis plusieurs jours, Laurent Gbagbo gardait le silence, et l’incertitude demeurait sur sa localisation et ses intentions). 10h21 Le gouvernement Gbagbo affirme toujours contrôler le palais, la résidence du président sortant, et le camp d’Agban. Laurent Gbagbo « est étonné que la France attaque directement la Côte d’Ivoire », affirme le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo, alors qu' »il n’a jamais fermé la porte au dialogue », notamment dans le cadre de l’Union africaine (UA), a ajouté à  l’AFP le porte-parole M. Ahoua Don Mello. Interrogé sur une possible reddition du président sortant, le porte-parole a répondu: « pour le moment, il n’en est pas là « . 10h00 Polémique sur le nombre de victimes à  Abidjan depuis l’offensive des pro-Ouattara, appuyée depuis ce lundi par les frappes de la France. Les « bombardements » de l’ONU et de la France sur des cibles militaires à  Abidjan ont fait « beaucoup de morts », affirme le porte-parole du gouvernement du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. De son côté, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme fait état de « dizaines de morts » dans les combats à  l’arme lourde qui se sont déroulés ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. La situation humanitaire est « absolument dramatique », ajoute le haut commissaire. 9h30 Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Alain Juppé et Gérard Longuet, seront auditionnés ce mardi à  17H15 en commission à  l’Assemblée nationale sur la Côte d’Ivoire, lors d’une réunion ouverte à  la presse, annonce son président Bernard Accoyer. 9h47 L’état-major français vient d’annoncer qu’il n’y avait pas de nouvelles attaques françaises en cours ce matin à  Abidjan. 7h35 Un gendarme français du GIGN assurant la protection de la résidence de l’ambassadeur de France à  Abidjan a été blessé à  la cuisse par des éclats de balle ou de roquette lundi soir, a-t-on appris mardi auprès de la gendarmerie à  Paris. 6h40 Gbagbo sur le point de se rendre? Le président sortant de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo « serait en négociations pour se rendre », a affirmé mardi sur Radio France Internationale (RFI) Ali Coulibaly, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France nommé par son rival Alassane Ouattara. 5h50 Sur le terrain, des tirs à  l’arme lourde étaient entendus mardi matin dans Abidjan, o๠les forces pro-Ouattara affrontent celles de son rival. Les tirs étaient entendus depuis le quartier du Plateau, o๠se situe le palais présidentiel. Ils interviennent au deuxième jour d’une offensive des combattants pro-Ouattara contre les ultimes bastions de Laurent Gbagbo, qui s’accroche toujours au pouvoir. Les forces d’Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, doivent lancer l' »assaut final » contre le palais présidentiel et la résidence de M. Gbagbo dans la nuit. Les évènements de ce lundi en Côte d’Ivoire Plus de quatre mois après le début d’une crise post-électorale qui a dégénéré en guerre civile, les Nations unies et l’ex-puissance coloniale française ont frappé lundi dans la soirée à  Abidjan les derniers bastions du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, soit quatre sites qu’avaient échoué à  prendre ces derniers jours les combattants pro-Ouattara. L’Onuci et la force française Licorne ont tiré sur les camps militaires d’Agban et d’Akouédo ainsi que sur le palais et la résidence présidentielle, tout en indiquant que leur but était de « protéger les populations en mettant hors d’état de nuire les armes lourdes », en application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU. Les frappes ont résulté d’une demande « urgente » du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au président français, selon des responsables des Nations unies. Les bombardements sont intervenus le jour o๠les forces pro-Ouattara sont passées à  l’offensive dans Abidjan, livrée au chaos depuis les combats qui ont suivi leur entrée jeudi soir dans la ville, après leur conquête du reste du pays en quatre jours. Le camp Gbagbo condamne l’entrée en guerre de la France Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo en Europe, a condamné ce lundi à  Paris des « actes illégaux », « des actes de guerre ». « La finalité de cette action, c’est l’assassinat du président Gbagbo », a-t-il déclaré. Etrangers regroupés en trois points de la ville La France a entamé lundi matin le « regroupement » de ses ressortissants en trois points de la ville, notamment le camp de Licorne à  Port-Bouà«t. Quelque 1900 étrangers étaient lundi soir sous protection de l’armée française et 447 autres ont quitté Abidjan depuis dimanche, selon Licorne. Le Quai d’Orsay évalue à  quelque 12 200 le nombre de Français actuellement en Côte d’Ivoire, dont 11 800 à  Abidjan. Quelque 7300 ont la double nationalité.

Côte d’Ivoire : le message de Barack Obama au peuple ivoirien

Le monde a les yeux braqués sur la Côte d’Ivoire. L’élection, l’an dernier, a été libre et honnête, et le président Alassane Ouattara est le chef démocratiquement élu de la nation. Je félicite le président Ouattara de son offre d’un avenir pacifique à  tous les Ivoiriens: un gouvernement participatif, la réunification et la réconciliation. A présent la Côte d’Ivoire est à  une croisée de chemins, et deux voies se présentent. L’une est celle o๠Laurent Gbagbo et ses partisans s’accrochent au pouvoir, ce qui ne mènera qu’à  plus de violence, à  plus de civils innocents blessés et tués et à  un plus grand isolement diplomatique et économique. Ou bien, la Côte d’Ivoire peut prendre l’autre voie: celle o๠Laurent Gbagbo suit l’exemple de chefs qui rejettent la violence et respectent la volonté du peuple. Celle o๠les Ivoiriens reprennent leur pays en main et rebâtissent une économie florissante qui naguère faisait l’admiration de l’Afrique, et o๠la Côte d’Ivoire est de nouveau accueillie dans le giron des nations.Tel est le choix qui devra être fait. Et c’est un choix pour tous les Ivoiriens. Je veux terminer en m’adressant directement au peuple de Côte d’Ivoire. Vous avez un passé fier, depuis votre accession à  l’indépendance jusqu’à  la résolution d’une guerre civile. Maintenant vous avez la possibilité de réaliser votre avenir. Vous méritez un avenir fait d’espoir, pas de peur. Vous méritez des chefs comme le président Ouattara, capables de rétablir votre pays à  la place qui lui est due dans le monde. Vous méritez la chance de déterminer votre destin. Il est temps que la démocratie triomphe en Côte d’Ivoire. Et ceux qui auront choisi cette voie trouveront un ami et un partenaire dans les Etats-Unis d’Amérique.

Crise ivoirienne : l’ONU sous pression pour agir, Gbagbo pour le dialogue

l’escalade des violences post-électorales, qui menacent de faire basculer le pays dans la guerre civile, touche de plein fouet la population : un million de personnes pourraient avoir quitté leur habitation à  Abidjan, selon le HCR, et l’accès aux soins est de plus en plus difficile. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé vendredi de créer une commission d’enquête internationale indépendante sur les violations des droits de l’Homme dans le pays depuis fin 2010. Face à  l’aggravation de la crise, les dirigeants ouest-africains ont appelé jeudi l’ONU à  renforcer le mandat de sa mission en Côte d’Ivoire (Onuci) et à  imposer des sanctions « plus contraignantes » à  l’encontre du président sortant. Selon une source proche du dossier, des « discussions » sur la crise, qui a déjà  fait 462 morts selon l’ONU, devraient se tenir dès vendredi au Conseil de sécurité à  New York. Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué que Paris comptait proposer une résolution pour demander à  l’Onuci « d’interdire au moins les armes lourdes dans Abidjan », voyant « un scandale » dans ces tirs « contre des populations civiles innocentes ». Les propositions ouest-africaines sont « un peu absurdes », a jugé vendredi Ahoua Don Mello, le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo. « Il faut arrêter la violence, C’’est par le dialogue qu’on peut s’en sortir. La force ne va pas régler le problème, la force est une voie sans issue, de non-sagesse », a-t-il estimé. Selon lui, l’ONU « veut protéger les civils en envoyant des bombes sur eux, comme en Libye ». « Notre objectif est de rester dans le cadre de l’Union africaine, avec un Haut représentant, véritablement neutre, qui ouvre un dialogue interivoirien. On souhaite sa nomination le plus rapidement possible », a-t-il ajouté. l’ONU a « certifié » les résultats du scrutin présidentiel du 28 novembre annoncés par la commission électorale et donnant vainqueur Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale. Le Conseil constitutionnel, dirigé par un proche de Laurent Gbagbo, avait invalidé ces résultats et proclamé M. Gbagbo réélu. Le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo a assuré qu' »il ne peut pas y avoir de discussions sans concessions ». Mais « le partage du pouvoir n’est pas la solution », a-t-il précisé. Sur le plan humanitaire, la situation se dégrade de jour en jour. « Il y a une insécurité grandissante à  Abidjan en Côte d’Ivoire et nous assistons à  une augmentation brusque de déplacements », a expliqué vendredi à  Genève une porte-parole du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming. « Selon nos estimations, il pourrait y avoir jusqu’à  un million de personnes rien qu’à  Abidjan qui ont été déplacées », sur une population totale de 5 millions, a-t-elle ajouté. Elles fuient en raison des « craintes de guerre », a-t-elle encore souligné. Les violences mettent « en péril l’accès aux soins pour les populations », car « le personnel médical fuit les établissements de santé des zones de conflit », essentiellement Abidjan et l’Ouest ivoirien, selon Médecins Sans Frontières (MSF). « A ce problème s ?ajoute une pénurie de médicaments, compliquant d ?autant l ?accès aux soins de santé des populations », précise MSF. Les sanctions occidentales contre le régime du président sortant Laurent Gbagbo ont gravement perturbé l’approvisionnement en médicaments.

Crise ivoirienne : la Cedeao envisage de faire appel à l’ONU

Les chefs d’à‰tat de la sous-région doivent à  nouveau se réunir jeudi à  Abuja. La Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) fait-elle un aveu de son impuissance face à  la crise ivoirienne ? La déclaration finale du sommet des chefs d’à‰tat de l’organisation, qui sera rendue publique à  l’issue de leur deuxième réunion qui doit se tenir ce jeudi à  Abuja, donnera peut-être une réponse. Mais la déclaration mercredi du président en exercice de la Cedeao, le chef d’à‰tat nigérian Goodluck Jonathan, sonne comme un constat d’échec. « Je pense que nous pouvons adopter une résolution pour demander à  l’ONU de prendre des mesures un peu plus sérieuses concernant la situation en Côte d’Ivoire » a-t-il aux chefs d’à‰tat et de gouvernement réunis à  Abuja. Le Béninois Boni Yayi, le Burkinabè Blaise Compaoré, la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le Malien Amadou Toumani Touré, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Sierra Léonais Ernest Koroma ou encore le Togolais Faure Gnassingbé étaient présents. Goodluck Jonathan a par ailleurs dit continuer d’espérer que la crise puisse se dénouer « sans faire usage de la force légitime » « Quand toutes les voies pacifiques auront échoué » On est loin du temps o๠l’organisation disait envisager de mettre sur pied une opération militaire pour déloger le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. Le chef de la diplomatie nigériane, Odein Ajumogobia, a pour sa part souligné que l’ONU devrait valider une éventuelle intervention armée. Quand à  la Cour de justice de la Cedeao, elle a demandé à  la communauté de s’abstenir de l’usage de la force. « La Cedeao et l’Union africaine (UA) sont d’accord pour que la force soit notre dernier recours, après que toutes les voies pacifiques ont échoué », a réaffirmé John Shinkaiye, le directeur de cabinet de Jean Ping, le président de la Commission de l’UA. Reste à  savoir quand elles jugeront que ce moment est arrivé. Les deux organisations semblent donc estimer avoir encore du temps devant elles, alors que certaines ONG considèrent que la Côte d’Ivoire est déjà  entrée dans la guerre civile. Absent du sommet de la Cedeao, Jean Ping a jugé « très préoccupants » les développements de ces dernières semaines, notant une « escalade de la violence » dans un message aux chefs d’à‰tat. Il les « presse d’implorer M. Gbagbo de faire ce qui est juste », et ajoute qu’il est sur le point de nommer « un représentant de haut niveau » pour la Côte d’Ivoire. Les chefs d’à‰tat et de gouvernement ouest-africains doivent aussi le successeur de Goodluck Jonathan à  la présidence tournante de l’organisation et revoir la suspension de la Guinée et du Niger, qui se sont récemment dotés d’un président élu après des coups d’à‰tat.

Rachelle Djangone Mian, Directrice pays d’ONU FEMMES

Mme Rachelle Djangone Mian, est mère de trois enfants. Elle a travaillé en tant que Programme Spécialiste durant cinq (05) ans au Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Côte d’Ivoire. Elle avait en charge les portefeuilles Genre, violences basées sur le Genre, Planification et suivi/évaluation. Elle a coordonné au sein du Système des Nations Unies le Groupe thématique Genre et Développement et celui du Suivi et Evaluation. Mme Mian a aussi apporté son assistance technique sur les questions de Genre, Violence basée sur le Genre, suivi et évaluation aux pays tel que le Rwanda dans le processus de One UN, à  la Branche Humanitaire de l’UNFPA à  New York ainsi qu’au Bureau Régional à  Johannesburg. Avant de rejoindre le Système des Nations Unies, Madame Mian Djangone Rachelle, Démographe-Economiste de formation, avec une spécialisation en Administration et Gestion des Programmes, a travaillé en tant que Coordinatrice de l’Unité Recherche Opérationnelle dans un projet régional financé par USAID (Santé familiale et Prévention du VIH/Sida) qui couvrait 4 pays (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Cameroun, Togo). Ensuite en tant que Conseillère Technique en suivi et évaluation au niveau du Centre Africain de Recherche et d’Intervention en développement, elle a eu à  conduire plusieurs études, recherches et évaluation dans divers domaines de développement, particulièrement sur les aspects Genre. Cela lui a prévalu d’être la personne ressource pour la Côte d’Ivoire sur les questions de Genre. En 2010, l’ONU femmes est crée et Rachelle est nommée, Directrice Pays au Mali. A l’occasion du 8 mars, nous avons rencontré cette femme battante. Pour elle, les femmes qui réussissent sont notamment celles qui partent de rien. Elle cite une femme qui a crée une entreprise de ramasseuse d’ordures et se souvient aussi d’une année de licence o๠il n’y avait pas de cours, alors pendant 6 mois, elle vendra du poisson braisé dans les rues d’Abidjan, tout en passant son concours à  l’IFORD… Pour Rachelle, au Mali, il y a des femmes battantes, qui ne tendent pas la main, mais surtout, elle est impressionnée par les femmes rurales, de même qu’elle admire les femmes maires, qui dirigent une localité. Elle cite à  cet égard la femme Maire de Dougouténé 1 qui sait elle se faire respecter de ses collaborateurs. Rencontre avec une femme d’exception. Journaldumali.com : Nous célébrons le 8 mars, cette année, que vous inspire cet évènement ? Cette année est particulière, puisque nous célébrons le centenaire du 8 Mars qui part de 1910, o๠les femmes se sont organisées pour obtenir le droit de vote ! Et C’’est dans les années 40, en Europe que les femmes ont commencé à  avoir ce droit de vote. En Afrique, les femmes l’ont acquis avec les indépendances mais dans la réalité, ce droit n’a pas été suivi d’effet. Le leadership politique a pris du temps, on a aujourd’hui 8 femmes maires, sur les 703 communes que compte le Mali, 14, femmes parlementaires seulement. ONU Femmes s’attellera donc à  accompagner les états face à  la question du leadership des femmes en politique, et avec tous les partenaires techniques et financiers impliquées. JournalduMali.com : Quel regard portez-vous sur le statut de la femme malienne ? Il faut noter qu’au Mali, il y a eu beaucoup de progrès dans l’amélioration du statut de la femme et qu’il y a une volonté affichée de la part du Gouvernement avec l’adoption de la Politique Nationale Genre (PNG) en Novembre dernier pour améliorer ce statut. Cependant dans plusieurs domaines qui sont également identifiées dans la PNG, il reste des efforts à  faire pour améliorer le statut de la femme : il s’agit de promouvoir d’avantage les droits des femmes, lutter contre les violences basées sur le genre, améliorer l’accès des femmes à  l’éducation, la santé et l’emploi, renforcer les capacités économiques des femmes, renforcer la participation des femmes à  la vie politique, lutter contre les stéréotypes sexistes et les images défavorables des femmes et des filles dans l’environnement scolaire et les médias et s’assurer que les politiques et stratégies du gouvernement prennent en compte les besoins des femmes et des hommes. Je ne suis pas pour une comparaison entre pays, car chaque pays évolue selon son histoire. Le Mali a fait des progrès sur certains domaines et dans ce pays, on a gardé les valeurs culturelles, mais il faut faire en sorte que ces valeurs ne maintiennent pas les femmes dans une position de subordination. Journaldumali.com : Selon vous, quels sont les besoins en terme de leadership féminin au Mali ? Dans quels domaines, les femmes ont-elles le plus besoin d’être soutenues ? En ce qui concerne le leadership, il s’agit surtout de s’assurer d’un agenda national sur les questions de genre qui soit poussé par les leaders. Il faudra que les femmes leaders se mettent ensemble au-delà  des appartenances politiques etc, pour faire avancer cet agenda. Il faudra aussi que le leadership se renouvelle et qu’aux jeunes femmes soit donnée l’opportunité de développer ce leadership. Pour nous, l’importance est d’adopter une approche multi-sectorielle et d’intervenir dans toutes ses domaines qui sont clé pour l’épanouissement de la femme et la construction d’une société plus juste et égalitaire ou les hommes et les femmes s’endentent par leur responsabilité partagée. Ce sont donc les axes de la Politique Nationale Genre identifié plus haut qui constituent l’ensemble d’axes d’interventions prioritaires.

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo contre l’Onuci FM, la guéguerre médiatique se poursuit

Cette guéguerre entre médias et Laurent Gbagbo ne date pas d’aujourd’hui. l’interdiction d’émettre à  l’ONUCI FM, la radio des Nations Unies vient une fois de plus renforcer la détermination de Laurent Gbagbo à  ne pas se laisser dicter sa conduite par la communauté internationale tout en contrôlant l’information. Cette nouvelle décision du Conseil national de la communication qui a annoncé la fin des émissions, ce 8 février, fait suite à  la volonté de Laurent Gbagbo de faire retirer l’organisation onusienne d’Abidjan. l’ONUCI FM, communément appelé «Â La Radio de la paix » émet en Côte d’Ivoire depuis Aout 2004, et a été installée, après les troubles en Côte d’Ivoire, sur mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce dont se prévaut, Abou Moussa, l’Adjoint du Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire sur le site Abidjan.net. « Cette mesure ne nous a pas été notifiée. La radio émet sur toutes ses fréquences sur l’ensemble du territoire ivoirien.», rappelle à  son tour, Sylvain Séminliko, le rédacteur en chef d’ONUCI FM depuis ses débuts. Cette interdiction donc ne semble point perturber les mandataires de l’ONU. La guéguerre contre les médias occidentaux se poursuit France 24, TV5, RFI, et maintenant l’ONUCI, la liste est longue des médias qui ont été dans le collimateur de Laurent Gbagbo. Diabolisés, ceux-ci représentent pour lui, la voix de l’occident tant décriée. La guéguerre s’est beaucoup jouée entre la Radio mondiale RFI et le pouvoir de Gbagbo. Accusée maintes fois de désinformation et d‘intoxication médiatique, la fréquence de RFI a plusieurs fois été coupée à  Abidjan, la première fois en 2000, pendant plus de deux ans et dernièrement en 2010, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. De même que dans le passé, les correspondants de RFI ont régulièrement été sommés de débarrasser le plancher de Gbagbo. Reste que si Gbagbo diabolise ces médias, il s’en sert également. Des interviews à  la Une de l’hebdomadaire Jeune Afrique, en période électorale ou des entretiens sur la chaà®ne privée Canal +, il ne saurait se passer des médias étrangers, surtout pour plaider sa cause personnelle. Mais le «Â Boulanger » n’en fait qu’à  sa tête, puisqu’il est sur son territoire. Sauf que l’ONUCI, la mission de Paix des Nations Unies en Côte d’Ivoire, reste un territoire étranger…

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo a prêté serment

Fort du soutien du chef de l’armée, le président sortant a été investi samedi à  la tête de la Côte d’Ivoire, à  l’issue d’une victoire électorale contestée par l’opposition et la communauté internationale. Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a officiellement été investi samedi président de la République de Côte d’Ivoire, en dépit des protestations internationales. «Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l’intérêt supérieur de la Nation», a-t-il ainsi déclaré en prêtant serment au palais présidentiel à  Abidjan. «Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois si je trahis mon serment», a-t-il ajouté devant une très nombreuse assistance. L’élection de Laurent Gbagbo a été rejetée par les Nations unies, les Etats-Unis, l’Union européenne et la France, qui ont reconnu vainqueur son rival Alassane Ouattara. Le Conseil constitutionnel avait proclamé vendredi le président sortant vainqueur de la présidentielle du 28 novembre, invalidant les résultats de la commission électorale qui donnaient Alassane Ouattara en tête. Cette investiture s’est déroulée dans un climat de violences à  Abidjan, marquées par au moins deux morts dans la nuit et des protestations de jeunes opposants dans les rues.

Guinée : de la guerre des bérets à celle des grandes puissances

Après les massacres du 28 septembre à  Conakry la commission d’enquête indépendante de l’ONU a qualifié dans son rapport de « crimes contre l’humanité » plusieurs faits des membres de la junte au pouvoir en Guinée (Moussa Dadis Camara, Aboubacar Sidiki « Toumba » Diakité, Claude Pivi) lors de ces évènements dramatiques : tirs sur une foule désarmée, viols de femmes, crimes à  caractère ethnique. Ce rapport a donné lieu à  une session du conseil de sécurité lundi 21 décembre. l’Union Européenne a décidé le 22 décembre « d’imposer des mesures restrictives supplémentaires à  l’encontre des membres du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) ainsi que des personnes physiques ou morales (…) responsables de la répression violente ou de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays ». La France a pressé pour un procès rapide des responsables des massacres et M. Kouchner n’a pas caché son souhait de ne pas voir revenir Camara en Guinée. Comment expliquer ces violences en Guinée ? Les condamnations et pressions occidentales sont-elles totalement sincères ? De la lutte inter-ethnique à  la lutte intra-ethnique Quelques six heures après la mort de l’ancien dictateur guinéen Lansana Conté il y a tout juste un an en décembre 2008, une junte militaire avait pris le pouvoir, sous la houlette du capitaine Dadis Camara, « investi d’une mission divine ». Depuis lors, après des promesses habituelles de démocratisation et de pouvoir « bientôt » rendu aux civils, d’arrêt de la corruption ou du trafic de drogue, les militaires n’ont eu de cesse en réalité de se servir du régime à  leur profit, avec en prime une gestion des affaires publiques des plus fantaisistes, plongeant la Guinée dans le chaos. Comme souvent en Afrique, le contrôle du pouvoir se traduit par la main mise d’une ethnie sur les ressources du pays. Le premier président Sékou Touré était Malinké et s’est entouré des siens pour asseoir son pouvoir de terreur. Lansana Conté, son successeur dans la dictature, n’a eu de cesse « d’épurer » l’administration pour placer des Soussous, son ethnie. Dadis Camara vient lui de la Guinée forestière et, derrière les barbelés de son camp Alpha Yaya Diallo à  la sortie de Conakry, avait constitué une annexe présidentielle autour de son ethnie et de ses bérets rouges. Jusqu’à  ce que son ami et aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », tente de l’assassiner le 3 décembre. Dadis est depuis soigné au Maroc et resté muet pendant que son ministre de la défense, le général Sékouba Konaté, dit « El Tigre » assure l’intérim et semble fidèle à  son supérieur. La pression de la culpabilité en relation aux massacres du 28 septembre peut expliquer le geste de Toumba : il tuait le « dictateur Dadis » et pouvait en réclamer la gloire. Si Toumba est désormais en fuite, un autre homme du clan se verrait bien calife à  la place du calife : le capitaine Claude Pivi, ministre de la sécurité qui tient le camp Alpha Yaya Dallo. Il semble clair que les militaires de la même ethnie se battent pour le pouvoir et la situation est très tendue. En fait, l’argent est sans doute, comme souvent, le nerf de la guerre ici : détenir le pouvoir en Guinée signifie mettre la main sur le magot des ressources naturelles. La Guinée est en effet le deuxième producteur et le premier exportateur de bauxite au monde, avec les réserves les plus importantes. Mais la Guinée C’’est aussi les diamants, l’or, le fer, le trafic de drogue et bientôt, au large, le pétrole. Et C’’est sans doute justement aussi la formidable manne promise par des contrats avec des entreprises chinoises en octobre dernier de l’ordre de 7 à  9 milliards de dollars pour l’extraction de ressources et la prospection pétrolière. Diplomatie à  géométrie variable De ce point de vue on comprend mieux les irritations occidentales : le concurrent chinois prend pied en Guinée. Les crimes perpétrés par la junte sont bien réels et doivent être vivement condamnés, mais on souhaiterait qu’il en soit toujours ainsi en occident. Or les pays occidentaux, notamment la France, ont une facilité à  invoquer les droits de l’homme quand cela les arrange. Quand on constate que Paris par exemple étouffe l’affaire des biens mal acquis éclaboussant trois pouvoirs africains, a soutenu le fils du dictateur Bongo durant la crise démocratique au Gabon, ou s’est tu sur le référendum anticonstitutionnel de Tandja au Niger, il paraà®t difficile de ne pas voir une diplomatie à  géométrie variable. l’Afrique est encore et toujours au centre de la lutte entre les grandes puissances sur l’échiquier géopolitique – ici avec la Guinée. La montée en puissance de la « Chinafrique » en gêne plus d’un en occident, et surtout la France, qui perd peu à  peu sa « Françafrique ». Après avoir soutenu la violation des droits de l’homme en Afrique, voilà  que la France invoque ces derniers… Les Chinois, sans doute moins hypocrites, ne posent pas de questions sur les droits de l’homme. En se focalisant sur un échange « extraction » contre « construction d’infrastructures », il se trouve que la Chine a plus de chances de contribuer au bien-être et au développement des populations guinéennes. La solution idéale serait bien sûr de parvenir à  imposer l’état de droit en Afrique, mais force est de constater que cela n’a pas été une priorité des puissances occidentales depuis un demi-siècle. La nouvelle donne géopolitique les forcerait peut-être à  pousser en ce sens, d’autant que la société civile africaine est à  bout. Mais malheureusement il y a fort à  parier que ce seront encore des guerres indirectes, issues d’une géopolitique nationaliste et court-termiste de sécurisation de sphères d’influences, qui émergeront.

Massacre du 28 septembre en Guinée : l’ONU a publié son rapport

Dadis pris dans son propre piège On se rappelle qu’au lendemain de cette répression sanglante, la communauté internationale avait vivement condamné ce qu’elle a qualifié de barbarie. Et le chef de la junte au pouvoir, le capitaine Moussa Dadis Camara, avait lui-même demandé une enquête internationale afin de situer les responsabilités de chacun. Dadis a ensuite rejeté toute les responsabilités sur son aide de camp de camp, le lieutenant Toumba Diakité. Il s’en est alors suivi la réplique de Toumba qui, se sentant trahi et pris comme cobaye, et tentera de tuer son chef. Le rapport pointe des membres de la junte, du doigt Dans le rapport de la commission d’enquête internationale, il est indiqué qu’au moins 156 personnes ont été tuées dans les répressions et 109 femmes et jeunes filles ont été violées et parfois mutilées. l’ONU parle de crimes contre l’humanité et impute toute la responsabilité à  Moussa Dadis Camara. Elle réclame, pour le chef de la junte et les autres responsables comme le lieutenant Toumba Diakité et le commandant Moussa Tiegboro Camara, la saisie de la Cour pénale internationale. Une équipe de la CPI en Guinée pour 2010 Signalons que l’issue de ce rapport impatiemment attendue par tous, constitue un coup dur pour la junte au pouvoir. Même si cela n’est pas l’avis du ministre de la communication Idrissa Chérif. Il explique « C’’est le gouvernement de Guinée qui a demandé cette enquête. Dans ce cas donc, je pense que les normes doivent être respectées. Mais, cela fera l’objet d’un débat houleux au sein des membres du CNDD et du gouvernement. Je pense que ce n’est pas un coup dur, parce que C’’est le peuple de Guinée et le président Dadis qui ont été victimes, pas des chinois. » La cour pénale internationale (CPI) n’a pas encore été saisie pour le dossier. Néanmoins, le procureur Louis Moreno Ocampo examine le cas guinéen depuis le mois de novembre. Il est donc prévu l’envoi d’une équipe sur place, début 2010 normalement. Si les Nations-Unies contribuent avec ce rapport à  retirer le capitaine Dadis Camara du paysage politique guinéen, indirectement, elles font le jeu de son remplaçant Sékouba Konaté. Ce dernier n’est en effet pas mis en cause et les diplomates comme les opposants le considèrent plus crédible que le chef du conseil national pour la démocratie et développement (CNDD). Sékouba s’installe doucement Le général Sékouba Konaté est sans nul doute, l’homme fort du régime en place en Guinée. Personne, ni la communauté internationale, ni les opposants guinéens n’ont rien à  reprocher au général. Il est considéré plus crédible que son compagnon Dadis. En effet, dans le rapport publié par l’ONU, concernant les évènements du 28 septembre, le nom du général n’apparait nulle part. Il n’est incriminé nulle part dans les textes. Beaucoup s’accordent à  dire qu’il fait l’affaire de tous parce qu’il n’a pas d’ambition politique. Tout ce qu’il voudrait, C’’est ramener le pays dans la stabilité et organiser au plus vite des élections, pour ensuite retourner dans les casernes, comme un bon soldat. Beaucoup ne veulent plus du retour de Dadis Il semble qu’en Guinée et même ailleurs, personne ne veuille du retour de Dadis. Le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner indiquait ce matin, qu’il ne souhaitait pas un retour de Dadis en Guinée. Il estime que la justice internationale doit l’arrêter pour crime contre l’humanité, « Il y a un risque de guerre civile si Dadis retourne en Guinée. ». De son côté, l’opposition guinéenne se réjouit fortement des conclusions de l’enquête menée par l’ONU et de celle de l’ONG Human Rights Watch. D’autant plus que C’’est le capitaine Dadis lui-même qui avait sollicité cette enquête. l’UE renforce ses sanctions l’union européenne durcit les sanctions qu’elle avait déjà  prises le 27 octobre dernier contre la Guinée. Et ce, après la publication du rapport de l’ONU. Il s’agit notamment de l’embargo sur les armes et munitions qui ont été renforcé. Egalement, l’interdiction d’exporter tout équipement ou matériel pouvant servir à  la répression. Par ailleurs, l’UE a aussi décidé de geler tous les fonds et les ressources économiques que les responsables guinéens ciblés, possèdent en Europe. Les personnes touchées par l’interdiction de transit et de séjour en Europe étaient au nombre de 42 au départ. A ceux-ci, s’ajouteront une trentaine d’autres dont la liste sera bientôt divulguée.