Aïchatou Mindaoudou, une femme d’influence à la tête de l’Onuci

C’’est la deuxième fois qu’une africaine prend la tête de l’ONUCI depuis sa création en 2004. Elle succède au néerlandais Albert Gerard Koenders nommé à  la tête de la Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour le Mali). Née en 1959 au Niger, Mindaoudou était depuis août 2012 la représentante spéciale adjointe de l’opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (Minuad). « Mme Mindaoudou apporte avec elle plus de 20 années d’expérience et une carrière remarquable dans le Gouvernement du Niger », explique l’ONU dans un communiqué. Après avoir été ministre du Développement social en 1995, elle occupera le ministère des Affaires étrangères sous la présidence de Mamadou Tandja pendant près de 10 ans (de 1999 à  2000, puis de 2001 à  2010). En 2005 à  Accra, lorsque le chef de l’à‰tat nigérien est élu à  la présidence de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Aà¯chatou Mindaoudou prend la tête du Conseil des ministres pour la médiation et la paix. Pendant deux ans, elle suit tous les sujets importants et conduit les missions de l’organisation en Guinée-Bissau et au Togo, au lendemain de la mort du Général Gnassingbé Eyadema. Son activité régionale la mènera également en Côte d’Ivoire – un pays que cette diplômée de droit international connaà®t bien pour y avoir fait une partie de ses études. Ainsi, elle est présente lors du sommet extraordinaire de la Cedeao consacré au dossier ivoirien organisé à  Abuja en octobre 2006. Un sommet crucial, qui restera dans l’histoire pour avoir sonner le glas de la tentative du président français, Jacques Chirac, de mettre à  l’écart Laurent Gbagbo. Aà¯chatou Mindaoudou a été récompensée en 2006 par une légion d’honneur pour « son engagement dans la résolution des crises en Afrique ».

Laurent Gbagbo arrêté, cette fois c’est gâté !

Selon l’agence de presse Reuters, qui a donné la première information ce lundi, «Â  Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à  des chefs de la rébellion, alors que des chars français venaient de pénétrer dans la résidence du président ivoirien sortant. « Ces chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars ». « Le président était dans son bureau. » Information ensuite confirmée par Jean Marc Simon, l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire. Ensuite, Laurent Gbagbo aurait été conduit avec sa famille à  l’Hôtel du Golf o๠son rival et opposant Alassane Dramane Ouattara a élu domicile depuis le verdict des élections du 30 Novembre dernier. Après, des mois d’affrontements entre deux factions, ce lundi 11 avril marque la fin de la liberté d’un homme, dont la capacité de résistance en bluffait plus d’un. Les forces de l’Onuci et la Force Licorne assiégeaient sans relâche la résidence de celui que l’on croyait inatteignable. Gbagbo a longtemps résisté, joué au jeu du chat et de la souris avec la communauté internationale, préparant son bunker, à  l’avance en cas de problèmes. Il avait même prévu d’y rester un an s‘il le fallait. Après la République «Â Hôtelière » du Golf, C’’était la république «Â bunkérisée » de Cocody qui passionnait les médias internationaux. Mais, il semble que l’assiégeur, désormais assiégé, a fini sa course et sa détermination n’aura pas suffi face aux assauts répétées des forces françaises, qui ont intensifié leurs frappes depuis dimanche soir sur ses bastions. Et ce lundi matin, indique t-on, des éléments de la rébellion, auraient pénétré dans la résidence de Gbagbo pour l’arrêter. Mais le rôle précis, dans cette arrestation, des forces spéciales françaises françaises, qui ont pillonné la résidence de Laurent Gbagbo depuis le milieu de la matinée de lundi, reste encore floues… Et ses sources diplomatiques, démentent la première informations et affirment que les «Â  forces françaises », n’ont à  aucun moment pénétré dans la résidence de Gbagbo. l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU a également déclaré que Laurent Gbagbo, retenu à  l’Hôtel du Golf, était en bonne forme et qu’il serait jugé pour ses actes. Son sort et celui de sa famille incombe désormais à  la Cour Pénale internationale. Reste à  savoir quelle sera la réaction de ses partisans et s’ils vont déposer les armes. Laurent Gbagbo, chronique d‘une fin programmée Le 30 novembre dernier, à  l’issue du résultat du second tour de l’élection présidentielle, des partisans de Laurent Gbagbo réfutent le victoire d’Alassane Ouattara, certifiée par la Commission électorale Indépendant. Le 2 décembre, le conseil constitutionnel invalide ce résultat et déclare Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle. Le 4 décembre, Laurent Gbagbo se fait investir président et son opposant prête serment « en qualité de président de la République ». Le lendemain, après avoir reconduit comme Premier ministre Guillaume Soro, Alassane Ouattara forme un gouvernement. Son rival réplique en annonçant la nomination de Gilbert Marie N’gbo Aké au poste de Premier ministre Le 3 décembre, la France, les Etats Unis et les Nations Unies reconnaissent Alassane Ouattara comme le président élu de Côte d’Ivoire; Les avoirs de Laurent Gbagbo sont ensuite gelés. Mi décembre, des affrontements éclatent peu après le scrutin: 173 personnes sont tuées entre le 16 et le 21 décembre, selon l’ONU. Des témoignages confirment l’instauration dans le Grand Abidjan d’une terreur milicienne, incarnée par les Jeunes Patriotes, qui, armés de gourdins et de machettes, dressent des barrages sauvages ou incendient maisons, échoppes et minibus. Janvier-Février : les violences se propagent dans l’Ouest du Pays. Entre février et Mars, des affrontements entre forces Pro Gbagbo et forces pro Ouattara s’intensifient, faisant plusieurs morts civils. Début Mars, l’offensive des Forces républicaines de Côte d’ivoire débute. Les ex-rebelles du nord alliés à  Alassane Ouattara ont prisdeux localités de l’ouest sous contrôle du camp Gbagbo le 25 février, puis les villes de Toulépleu, le 6 mars et Doké le 13 mars. Le 17 mars, Alassane Ouattara crée les Forces républicaines de Côte d’ivoire (FRCI), composées de de soldats des FDS ayant fait défection et d’ex-rebelles des Forces nouvelles. Le 28 mars, les FRCI lancent une grande offensive militaire, quatre mois jour pour jour après le début de la crise post-électorale. Ils progressent rapidement rencontrant peu de résistance, en raison des défections au sein de l’armée notamment, et atteignent Yamoussoukro, la capitale administrative le 30, puis Abidjan le 31. Mais les FRCI se heurtent à  la résistance des partisans de Laurent Gbagbo dans leurs bastions d’Abidjan, livrée au pillage. Le 4 avril, L’Onuci et la force française Licorne frappent les derniers bastions de Gbagbo, tirant sur des camps militaires et des batteries situées à  la résidence et au palais présidentiel. Des négociations sont entamées avec Laurent Gbagbo pour demander sa reddition, mais malgré l’écroulement de son régime, celui-ci, retiré dans sa résidence du quartier de Cocody, s’y refuse. Après que les forces pro-Gbagbo aient réussi à  regagner du terrain à  Abidjan à  partir du 8 avril, reprenant le contrôle de plusieurs quartiers, les forces françaises de l’opération Licorne et l’Onuci lancent une campagne de frappes sur les bastions du président ivoirien sortant, le 10 avril. Le 11 avril, en début d’après-midi, Laurent Gbagbo est arrêté par les forces d’Alassane Ouattara et conduit au Golf hôtel, QG du camp Ouattara dans Abidjan.

Abidjan : l’assaut contre Gbagbo en passe d’être lancé

Abidjan: tirs nourris d’armes lourdes près du palais présidentiel Des tirs nourris d’armes lourdes étaient entendus samedi à  la mi-journée à  Abidjan, dans le quartier du palais présidentiel, théâtre de combats entre forces du chef d’Etat sortant Laurent Gbagbo et de son rival Alassane Ouattara. Les tirs, de mortiers notamment, ont commencé vers 12h15 (14h15 à  Paris), après une nuit et une matinée relativement calmes, seulement trouées de tirs très sporadiques. Dans le quartier de Cocody, situé au nord de la ville, «on entend des tirs irréguliers, des coups sourds d’armes lourdes et des rafales d’armes automatiques» autour de la télévision d’Etat RTI, située dans un large périmètre o๠se trouve aussi la résidence de Laurent Gbagbo, rapportait un résident samedi matin. Un autre habitant faisait état d’«échanges de tirs» d’armes lourdes et légères autour de l’école de gendarmerie, dans le même quartier, entre forces pro-Gbagbo et combattants d’Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale. L’autre bastion des forces loyales à  Laurent Gbagbo, le grand camp de gendarmerie d’Agban, au nord, continuait aussi de résister aux assauts des forces pro-Ouattara. Des militaires fidèles à  Gbagbo ont notamment appelé à  la mobilisation des troupes pour la «protection des institutions de la République», dans un message lu samedi sur la télévision d’Etat RTI. Le gouvernement du président sortant avait affirmé vendredi avoir repoussé l’offensive du camp adverse sur ses dernières positions, le palais présidentiel et la résidence du président sortant. Mais le porte-parole du ministère de la Défense d’Alassane Ouattara, a rétorqué samedi matin que «l’offensive n’a pas encore commencé». «Cela ne saurait tarder, a-t-il ajouté. Nous prenons des dispositions pour affaiblir l’ennemi avant de monter à  l’assaut». Vendredi, le camp Ouattara avait lancé à  son rival un nouvel appel à  la démission. «Je ne crois pas que Laurent Gbagbo soit capable de résister plus longtemps, avec toutes les défections dans ses rangs. Il a un instinct suicidaire, il s’engage dans une voie sans issue et il est condamné à  être dégagé», avait assuré une porte-parole. Dans le même temps, le gouvernement d’Alassane Ouattara avait décidé la «réouverture immédiate» des frontières aériennes, qu’il avait fermées, tout en maintenant les frontières terrestres et maritimes fermées «jusqu’à  nouvel ordre». Les forces des Nations unies avaient pris jeudi le contrôle de l’aéroport d’Abidjan. Un couvre-feu a par ailleurs été décrété jusqu’à  dimanche, valable de 21 heures à  6 heures. Des centaines de morts dans l’ouest «Au moins 800 personnes» auraient été tuées mardi dernier lors de violences intercommunautaires à  Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui s’appuie sur des informations recueillies sur place. «Cet événement est particulièrement choquant par son ampleur et sa brutalité», s’est alarmé la chef de la délégation du CICR en Côte d’Ivoire, Dominique Liengme. Le gouvernement du président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, a pour sa part affirmé samedi avoir découvert «de nombreux charniers» dans l’Ouest du pays, accusant les partisans de Laurent Gbagbo d’en être responsables. Cinq soldats pro-Gbagbo tués par des casques bleus Des casques bleus de l’Onu ont tué au moins cinq soldats fidèles à  Laurent Gbagbo lors d’un accrochage à  Abidjan, révèle un document interne aux Nations unies, dont l’agence Reuters a eu connaissance vendredi. Un convoi de casques bleus pakistanais approchait de l’ambassade d’Afrique du Sud lorsqu’il a été attaqué par des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à  Laurent Gbagbo, ndlr). Les hommes de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) ont riposté,ajoute l’ONU, précisant que leurs trois véhicules de transport blindés avaient reçu une vingtaine d’impacts de balles. De son côté, Paris a annoncé vendredi que la force française Licorne, qui a pour mission de soutenir l’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et d’assurer la sécurité des Français et étrangers en temps de crise, a été portée récemment de 900 à  environ 1100 soldats. Les militaires français se sont déployés en certains endroits d’Abidjan pour protéger les ressortissants français et d’autres nationalités des groupes de pillards. Environ 1.400 ressortissants français et d’autres nationalités étaient regroupés samedi matin sur le camp des forces françaises à  Port-Bouà«t, dans le sud de la ville, tandis que la France a «formellement» déconseillé les voyages en Côte d’Ivoire. Les Etats-Unis ont appelé vendredi «les forces de l’ONU et de la France» à  agir afin de «protéger les civils et empêcher les pillages» en Côte d’Ivoire. La pression internationale s’accroà®t sur Gbagbo A Paris, Nicolas Sarkozy a réuni vendredi le premier ministre François Fillon et les ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé, et de la Défense, Gérard Longuet, pour faire le point sur la situation. L’Elysée a publié à  l’issue de cette réunion un communiqué appelant Laurent Gbagbo à  «se retirer immédiatement, à  faire cesser les violences et à  céder le pouvoir pacifiquement au président Ouattara». «Les responsables d’exactions n’échapperont pas à  leur responsabilité pénale», prévient en outre la présidence française. Nicolas Sarkozy s’est par ailleurs entretenu vendredi avec Alassane Ouattara, a plus tard annoncé l’Elysée. Le jeu discret de Paris pour tourner la page à  Abidjan Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a également appelé vendredi le président sortant à  céder le pouvoir à  son adversaire et a enjoint les deux camps à  faire preuve de retenue. De même, l’Union africaine a demandé vendredi à  Laurent Gbagbo de céder immédiatement le pouvoir. Dans un communiqué, Jean Ping, le président de la commission de l’UA, affirme que Laurent Gbagbo a repoussé toutes les propositions visant à  sortir pacifiquement de la crise. De son côté, l’Union européenne a annoncé qu’elle n’envisageait pas de lever les sanctions à  l’égard de la Côte d’Ivoire, notamment celles visant le port exportateur de cacao de San Pedro, tant que Laurent Gbagbo n’aura pas quitté le pouvoir. Les à‰tats-Unis ont quant à  eux prévenu le président sortant que «s’il y a des violences importantes à  Abidjan et que Gbagbo ne quitte pas le pouvoir, lui et ses proches, y compris sa femme Simone Gbagbo, devront être tenus responsables des actions qu’ils n’auront pas empêchées». Gbagbo serait toujours à  Abidjan Quant à  Laurent Gbagbo, il se trouve selon son porte-parole «à  sa résidence (d’Abidjan) avec toute la famille réunie». «Il est dans un esprit de responsabilité», a-t-il encore déclaré, réaffirmant que «toute tentative de recherche de solution par la force est sans issue». L’Onuci s’est dite vendredi «prête à  faciliter» son «si tel était son souhait». «Le président Gbagbo se porte bien, il a le moral haut», a assuré de son côté à  Charles Blé Goudé, leader des «jeunes patriotes», fervents partisans du président sortant. «Il a toujours tendu la main (pour un dialogue), il est dans cet état d’esprit.», a-t-il ajouté, affirmant être également «à  Abidjan».

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo contre l’Onuci FM, la guéguerre médiatique se poursuit

Cette guéguerre entre médias et Laurent Gbagbo ne date pas d’aujourd’hui. l’interdiction d’émettre à  l’ONUCI FM, la radio des Nations Unies vient une fois de plus renforcer la détermination de Laurent Gbagbo à  ne pas se laisser dicter sa conduite par la communauté internationale tout en contrôlant l’information. Cette nouvelle décision du Conseil national de la communication qui a annoncé la fin des émissions, ce 8 février, fait suite à  la volonté de Laurent Gbagbo de faire retirer l’organisation onusienne d’Abidjan. l’ONUCI FM, communément appelé «Â La Radio de la paix » émet en Côte d’Ivoire depuis Aout 2004, et a été installée, après les troubles en Côte d’Ivoire, sur mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce dont se prévaut, Abou Moussa, l’Adjoint du Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire sur le site Abidjan.net. « Cette mesure ne nous a pas été notifiée. La radio émet sur toutes ses fréquences sur l’ensemble du territoire ivoirien.», rappelle à  son tour, Sylvain Séminliko, le rédacteur en chef d’ONUCI FM depuis ses débuts. Cette interdiction donc ne semble point perturber les mandataires de l’ONU. La guéguerre contre les médias occidentaux se poursuit France 24, TV5, RFI, et maintenant l’ONUCI, la liste est longue des médias qui ont été dans le collimateur de Laurent Gbagbo. Diabolisés, ceux-ci représentent pour lui, la voix de l’occident tant décriée. La guéguerre s’est beaucoup jouée entre la Radio mondiale RFI et le pouvoir de Gbagbo. Accusée maintes fois de désinformation et d‘intoxication médiatique, la fréquence de RFI a plusieurs fois été coupée à  Abidjan, la première fois en 2000, pendant plus de deux ans et dernièrement en 2010, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. De même que dans le passé, les correspondants de RFI ont régulièrement été sommés de débarrasser le plancher de Gbagbo. Reste que si Gbagbo diabolise ces médias, il s’en sert également. Des interviews à  la Une de l’hebdomadaire Jeune Afrique, en période électorale ou des entretiens sur la chaà®ne privée Canal +, il ne saurait se passer des médias étrangers, surtout pour plaider sa cause personnelle. Mais le «Â Boulanger » n’en fait qu’à  sa tête, puisqu’il est sur son territoire. Sauf que l’ONUCI, la mission de Paix des Nations Unies en Côte d’Ivoire, reste un territoire étranger…

Côte d’Ivoire : Ouattara tend la main au camp Gbagbo

Avec le camp Gbagbo, mais sans Gbagbo lui-même. Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, est prêt à  travailler avec le camp de son adversaire pour former un gouvernement d’union nationale, a déclaré lundi à  la BBC l’ambassadeur qu’il a nommé auprès de l’ONU. Mais ceci à  la condition expresse que Laurent Gbagbo renonce à  revendiquer la présidence de Côte d’Ivoire. «Ce que je dis, c’est que M. Ouattara doit être reconnu comme président légitime par M. Gbagbo», a déclaré à  la radio britannique l’ambassadeur Youssoufou Bamba, le premier nommé par Alassane Ouattara à  la fin décembre. «Si M. Gbagbo accepte cela, nous pourrions négocier, a ajouté le diplomate. M. Gbagbo n’est pas seul. Il a des partisans, il a des gens compétents dans son parti. Nous sommes prêts à  travailler avec eux, dans le cadre d’un large gouvernement d’union». Quant aux violences commises par le camp Gbagbo et dénoncées par les pro-Ouattara, elles ne devraient pas constituer un obstacle, a-t-il encore estimé. «Il y a eu violation massive des droits de l’homme, c’est la vérité. Mais vous savez, en politique, la vie continue (…) car vous êtes condamnés à  vivre ensemble», a argumenté le diplomate. Le Conseil de sécurité condamne les messages de la RTI De son côté, la communauté internationale a réitéré lundi son soutien à  Alassane Ouattara, par la voix du Conseil de sécurité. Celui-ci déplore au passage le blocus autour de l’hôtel du Golf – QG de Ouattara protégé par 800 soldats de l’ONU -, demandant à  Laurent Gbagbo «d’honorer sa promesse (…) de le lever immédiatement». Les membres du Conseil de sécurité expriment également «leur profonde inquiétude à  propos de la violence qui continue et des violations des droits de l’homme» dans le pays. Ils soulignent «que ceux qui commettent des crimes contre les personnels de l’ONU et des civils seront tenus pour responsables». Dans ce contexte, ils «condamnent fortement et demandent un arrêt immédiat de l’utilisation des médias, spécialement par l’intermédiaire de la radio-télévision ivoirienne (RTI) pour propager de fausses informations pour inciter à  la haine et à  la violence, y compris contre l’ONU».

Côte d’Ivoire : Gbagbo veut que l’ONU et la France partent

Les Casques bleus chassés de Côte d’Ivoire ? Le président autoproclamé Laurent Gbagbo a franchi un cap samedi dans sa confrontation avec la communauté internationale, en demandant le départ «immédiat» de la mission de l’ONU dans le pays, l’Onuci, et de la force militaire française Licorne. «Le gouvernement ivoirien considère que l’Onuci a largement failli à  sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à  son mandat (et) a fait preuve d’ingérence grave dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire, accuse le communiqué de son gouvernement lu à  la télévision d’à‰tat. Le président de la République de Côte d’Ivoire vient de demander le départ immédiat du territoire ivoirien de l’Onuci et des forces françaises qui la soutiennent.» «Cela implique, précise le texte, que le gouvernement ivoirien s’oppose d’ores et déjà  au renouvellement de cette opération qui expire le 20 décembre 2010». L’opération onusienne compte quelque 10.000 Casques bleus dans le pays. Vendredi soir à  Abidjan, leur base a été la cible de tirs de la part d’hommes masqués portant des uniformes militaires. Quant à  la force de l’ex-puissance coloniale française, Licorne, elle compte environ 900 hommes. Ils sont chargés, en cas de besoin, d’organiser l’évacuation des 15.000 Français expatriés en Côte d’Ivoire. «On va libérer totalement notre pays» Autre signe du durcissement du camp Gbagbo, les déclarations belliqueuses du leader de ses jeunes partisans, Charles Blé Goudé, nommé ministre de la Jeunesse par le président autoproclamé. «Nous allons défendre la dignité et la souveraineté de notre pays jusqu’à  la dernière goutte de notre sueur», a déclaré celui qui fut le fer de lance de violentes manifestations anti-françaises en 2003 et 2004 – et reste à  ce titre soumis à  des sanctions de l’ONU. «Je demande à  tous les Ivoiriens de s’apprêter à  livrer ce combat, on va libérer totalement notre pays». Un rassemblement des «jeunes patriotes» doit se tenir samedi après-midi dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon, à  Abidjan. Le conflit entre les partisans d’Alassane Ouattara, soutenu par la communauté internationale, et Laurent Gbagbo a déjà  dégénéré dans les rues de la capitale économique jeudi, faisant près de 30 morts. L’ONU comme la France ont demandé au chef de l’à‰tat sortant de quitter le pouvoir au plus vite. Avec les à‰tats-Unis, Paris et l’Union européenne menacent de prendre des sanctions contre Laurent Gbagbo, son entourage et leurs familles, s’il n’abandonne pas le pouvoir dans les jours qui viennent. Le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, a également «remis» à  Laurent Gbagbo une lettre lui demandant de quitter le pouvoir, de la part de Goodluck Jonathan, chef de l’à‰tat nigérian et président en exercice de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). «Cette lettre réitère la détermination de la Cédéao (…) à  ce que le président transmette immédiatement le pouvoir au président élu Ouattara et évite le retour imminent d’un conflit sanglant et inutile», a expliqué le ministre nigérian des Affaires étrangères.