Le tramadol entre les mains des terroristes


L’ONU envisage de faire la lumière sur la circulation d’un médicament dénommé Tramadol « drogue », qu’elle retrouve fréquemment sur certains kamikazes. Cette pratique est fréquente dans la zone de l’Afrique de l’Ouest. La question sur la provenance de ce produit reste une préoccupation et une menacée pour le monde entier. 



L’ONU à travers son Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), affirme que les saisies de drogues s’accroissent d’année en année, de 300 kg à plus de trois tonnes par an. En septembre dernier, « trois millions de pilules » dans des boîtes portant le logo de l’ONU ont été retrouvées au Niger. « On retrouve régulièrement du tramadol dans les poches des suspects arrêtés pour terrorisme ou qui ont commis une attaque suicidaire au Sahel », a déclaré Pierre Lapaque, représentant de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Autres utilités

Ces stupéfiants sont souvent prescrits par les médecins uniquement dans le but de soulager les patients atteints de cancers. Les terroristes et les malfaiteurs l’utilisent pour atteindre leurs objectifs. 

Les groupes terroristes incitent les enfants à consommer ces stupéfiants en grande quantité avant de les utiliser pour des opérations commanditées. Plus de 600 000 cachets ont été saisis en août dernier à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun. « La situation pourrait devenir incontrôlable et continuer de compromettre la sécurité à l’échelle internationale », a averti Pierre Lupique. 

Dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, les Nations unies font toujours face à des suspects et à des terroristes qui ont commis des suicides, avec deans leurs poches du tramadol. Cette organisation souhaite mettre la main sur les fournisseurs de ces produits illégaux. La circulation de ces produits reste un réel problème d’insécurité dans dans la zone du Sahel.

L’ONUDC affirme que le trafic de drogue, qui provient généralement clandestinement d’Asie par le biais de gangs criminels du Golfe, pourrait se détériorer en une crise sanitaire majeure au Sahel, en particulier dans le nord du Mali et au Niger.

L’Afrique de l’Ouest, plaque tournante du trafic de drogue

Le trafic de drogue dans les pays sahéliens, dont le Mali, est un fléau qui ne cesse de proliférer et qui constitue une menace importante pour la paix, la sécurité ainsi que le développement du pays.

Les Nations unies célèbraient, dimanche 26 juin, la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues. Le Mali et l’Afrique de l’Ouest, à mi-chemin sur l’axe majeur du trafic de drogue : entre l’Amérique Latine qui produit et l’Europe qui consomme, sont devenues une plaque tournante du trafic de drogue international. La porosité des frontières maliennes, la corruption et la faiblesse du gouvernement à contrôler efficacement le territoire, ont permis aux trafiquants de se développer et de faire transiter, via des voix clandestines, les stupéfiants et en particulier la cocaïne. « Nous avons acquis des preuves que deux flux de drogues illicites, l’héroïne dans l’Est de l’Afrique et la cocaïne dans l’Ouest, se rejoignent désormais dans le Sahara, empruntant de nouveaux itinéraires à travers le Tchad, le Niger et le Mali », affirmait, déjà, en 2010, Antonio Maria Costa, l’ancien directeur exécutif de l’ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime).

Ce trafic entre les pays de l’Afrique de l’Ouest et les villes européennes, est estimé à plus de 50 tonnes annuelles, pour la cocaïne, et sa revente en Europe génèrerait environ 2 milliards de dollars par an. De plus en plus, la drogue tend à être consommée sur le territoire de transit. La stratégie des trafiquants pour développer ce marché emergeant est de pratiquer des prix très bas pour « accrocher » cette nouvelle clientèle au produit.

Malgré un accroissement notable des saisies de drogue, le trafic est en perpétuelle augmentation, car beaucoup des pays manquent de moyens pour endiguer le problème. L’instabilité politique qui règne dans une partie des pays d’Afrique Subsaharienne pérénnise aussi cette situation. Selon l’ONU, une partie des bénéfices engendrés par le trafic de stupéfiant en Afrique de l’Ouest financerait des activités criminelles, les réseaux de recrutement djihadistes et la sphère politique et judiciaire. Ces liaisons, sulfureuses, entre le monde du narco-trafic et celui de la politique ou du judiciaire ont un impact dévastateur sur la gouvernance et l’État de droit, dans ces pays.