Lutte contre le VIH Sida au Mali : Encore du chemin

En 2016, le Mali a enregistré 5 900 nouvelles infections à VIH Sida et 6 100 décès liés au Sida, selon ONUSIDA. À la même période, 110 000 personnes vivaient avec le VIH, dont 35% avaient accès à un traitement antirétroviral. 35% des femmes enceintes qui vivaient avec le VIH avaient accès à un traitement ou une prophylaxie pour éviter de le transmettre à leurs enfants, mais 1 600 enfants ont été infectés.

Mais les personnes vivant avec le VIH sont différemment touchées. Ainsi, chez les professionnels du sexe, le taux de prévalence s’élève à 24,2% et est de 13,7%, chez les homosexuels. Tandis que chez les personnes s’injectant de la drogue la prévalence est de 5,1% pour 1,4% chez les prisonniers.

Si le nombre de décès liés au Sida a baissé de 11% depuis 2010, le nombre de nouvelles infections a augmenté dans la même proportion durant la même période.

En 2017, on a noté une progression du nombre de personnes vivant avec le VIH Sida, soit 130 000 patients dont 120 000 âgés de 15 ans et 13 000 ayant moins de 14 ans.

Ces résultats font malheureusement ressortir une réalité qui entrave sérieusement la lutte contre la maladie. Ils démontrent la faiblesse de la riposte nationale, qui dépend encore largement (80%) du financement extérieur. La définition du rôle de chaque acteur (ministère de la Santé et société civile) est également indispensable pour une meilleure appropriation nationale de cette lutte.

L’insuffisance des données sur les groupes vulnérables (migrants, réfugiés, personnes handicapées, travailleurs du sexe, hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, …), est également l’un des défis à relever. L’amélioration du système de gestion des intrants et le suivi évaluation doivent être également renforcés pour une meilleure riposte, selon ONUSIDA. Le VIH et le Sida  devraient aussi être intégrés dans d’autres programmes de santé et la riposte renforcée dans un contexte humanitaire.

Cependant, l’efficacité de toutes ces réponses résidera dans une mobilisation durable de ressources internes pour la mise en œuvre du cadre d’investissement élaboré par le Conseil supérieur de lutte contre le Sida.

En 2016, l’Équipe commune des Nations Unies sur le Sida  a aidé le gouvernement malien à accroître l’accès à des services de traitement du VIH de qualité, à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH et à accroître la résilience et la durabilité afin de coordonner, surveiller et évaluer la riposte nationale au VIH.

Rapport Onusida: réduction considérable des cas d’infection

Le monde se rapproche de l’objectif 6 des objectifs du Millénaire pour le développement : « l’épidémie de sida a été stoppée et son cours s’est inversé alors que la course est engagée en direction de l’accès universel au traitement contre le virus du sida » peut-on lire dans le rapport du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), rendu public le 23 septembre dernier. Selon le rapport, les nouvelles infections par le virus du sida sont en recul chez les adultes comme chez les enfants. Avec, pour ces derniers, une diminution remarquable de 52% par rapport à  2001. En 2012, le nombre de nouvelles infections est évalué à  2,3 millions chez les adultes et les enfants, soit 33 % de moins qu’en 2001. Chez les enfants, les nouvelles infections ont été réduites de 260 000, soit 52 % de moins qu’en 2001. Les décès liés au sida ont aussi diminué de 30 % depuis leur pic de 2005 grâce à  un élargissement de l’accès au traitement antirétroviral. « Non seulement nous faut-il atteindre l’objectif fixé pour 2015 de mettre 15 millions de personnes sous traitement contre le VIH, mais nous devons aussi aller plus loin et avoir la vision et la volonté de nous assurer qu’il y a pas de laissés pour compte » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Malgré une stabilisation des financements des donateurs pour la lutte contre le VIH – lesquels restent autour de leurs niveaux de 2008, les dépenses nationales consacrées à  la riposte au sida ont augmenté et représentent 53 % des ressources mondiales allouées pour combattre le virus en 2012. Pour cette même année, les ressources disponibles totales ont été estimées à  18,9 milliards de dollars, ce qui est insuffisant pour couvrir les besoins annuels estimés à  22-24 milliards d’ici à  2015, souligne Onusida dans le rapport. Le directeur exécutif d’Onusida incite donateurs et pays à  mettre la main à  la poche : « Si nous ne payons pas maintenant, nous paierons plus tard, nous paierons pour toujours » a mis en garde Michel Sidibé.

Michel Sidibé, un éternel optimiste à la tête d’ONUSIDA

Présent à  Bamako, Michel Sidibé qu’on ne présente plus a répondu à  nos questions à  l’occasion de l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita. Entretien : Michel Sidibé, on peut dire que vous êtes l’un des grands ambassadeurs du Mali à  l’extérieur, vous venez d’assister à  l’investiture du Président IBK, quels sont vos impressions ? Michel Sidibé : Permettez-moi tout d’abord de réitérer mes vives félicitations au Président Ibrahim Boubacar Keita pour sa brillante élection. C’’est également l’opportunité de rendre hommage à  Soumaila Cissé qui s’est rendu chez son ainé pour le féliciter renforçant ainsi la dynamique de réconciliation et d’unité nationale qui guide désormais le Mali. C’’est un symbole très fort rarement vu dans le monde. Comme vous le savez, le Mali était tout près du chaos. Mais grâce à  l’engagement de tout le peuple malien, avec l’appui de la France, de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du Tchad, de la communauté internationale et des Nations Unies, le Mali a pu sauvegarder l’intégrité de son territoire et retrouver son unité qui étaient menacée a un moment donné. Je voudrais humblement me joindre au Président pour exprimer ma gratitude à  tous ceux qui ont soutenus le Mali dans cette épreuve difficile que le pays vient de traverser.En tant que citoyen Malien, je tire donc une légitime fierté et un sentiment de grande satisfaction a l’issue de l’élection présidentielle. Etre présent à  l’investiture du Président IBK était pour moi un immense plaisir et J’ai pu être témoin de la communion nationale lors de la cérémonie d’investiture. Ce fut un moment de grande émotion. La nomination d’Oumar Tatam Ly est unanimement saluée. Quel est votre avis sur ce profil de cadre à  la Primature ? Le Premier Ministre Oumar Tatam Ly est un jeune frère brillant ayant donné la preuve de ses compétences et de sa probité dans de nombreuses instances internationales. Je ne doute pas qu’avec le soutien de tout le peuple malien et sous le leadership du Président de la République, il saura mener une action vigoureuse de redressement des instances nationales pour remettre le pays en marche. Le Mali sort d’une crise, qui a gelé tous les fonds d’aide et de développement notamment en matière de santé, êtes-vous optimiste avec le retour annoncé de la coopération USA Sans aucun doute. J’en veux pour preuve la conférence des donateurs pour le développement du Mali qui s’est tenue en mai 2013 et qui a permis la mobilisation de 4 milliards de dollars conditionnés à  la restauration de la légitimité de l’Etat et de ses institutions. C’’est désormais chose faite. Cette mobilisation internationale est indispensable pour soutenir les efforts de développement dont l’impact doit être bénéfique a chaque malienne et chaque malien, notamment les plus pauvres. Nous devons atteindre un développement soutenu et équitablement réparti pour permettre une paix durable et la stabilité sur le long terme. L’affaire du Fonds Mondial avait un temps agité le secteur de la santé au Mali, la page est-elle définitivement tournée à  Genève ? C’’est une histoire triste mais ancienne. Le Mali a reconnu ses erreurs et les a corrigées. Des mesures vigoureuses ont été prises à  l’époque et les procédures judiciaires et administratives sont en cours. Je dois dire que J’ai été très meurtri par cette situation et J’ai fait de mon mieux dans les limites de mes fonctions pour qu’on trouve la solution la plus juste. Je m’efforce d’assumer ce devoir de justice envers les plus démunis sur l’ensemble de la planète. Que ce soit ici au Mali ou ailleurs, nous avons un devoir de solidarité envers les malades, et notamment les malades du SIDA. Il nous faut démontrer à  chaque instant que les ressources qui sont allouées à  la santé et à  tous les autres secteurs sont utilisées avec obligation de résultats et dans la plus grande transparence. Le peuple malien n’était en rien responsable de la situation, il ne devait par conséquent pas être le premier à  en subir les effets. Je suis heureux de voir que le Fonds mondial ait décidé de reprendre sa coopération avec le gouvernement malien et de financer à  nouveau les programmes vitaux pour la santé de nos populations : 58 millions d’Euros pour la lutte contre le VIH/SIDA soit 38 milliards de francs CFA et 50 millions d’Euros pour la Tuberculose et le paludisme soit près de 33 milliards de francs CFA. Cinq ans de plus à  la tête d’Onusida,  quels objectifs comptez-vous atteindre dans la lutte contre le VIH Sida ? Je suis honoré que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon ai décidé de renouveler mon mandat de Directeur exécutif de l’Onusida avec rang de Secrétaire général adjoint pour cinq nouvelles années. Je voudrais le remercier ici ainsi que l’ensemble du personnel de l’ONUSIDA. Aujourd’hui, il faut percevoir le sida comme une épidémie multiple, car chaque région du monde présente des spécificités. En Russie, par exemple, l’infection par le VIH concerne surtout les personnes qui s’injectent des drogues. Ce n’est pas la même épidémie qu’en Afrique du Sud, o๠il faut concentrer les efforts sur les jeunes filles et lutter contre les violences qui leur sont faites. En comprenant bien la nature de chaque épidémie, on peut investir de manière efficace. Grâce à  cette approche et avec l’appui de la recherche, je suis persuadé qu’il sera possible d’offrir un traitement à  toutes les personnes qui ont en besoin et de faire disparaà®tre les transmissions entre la mère et l’enfant d’ici à  2015. On dira peut-être que je suis un éternel optimiste, mais je pense que l’on se dirige actuellement vers la fin, non pas du VIH, mais du sida. Cela signifie que le virus continuera d’exister, mais que les gens ne seront pratiquement plus malades à  cause de lui. Vous avez beaucoup œuvré pour l’accès et la réduction du prix des médicaments antirétroviraux en Afrique, aujourd’hui, l’objectif est-il atteint ? Des avancées historiques ont été réalisées pour assurer un accès à  des médicaments et à  des technologies abordables et pour faciliter la recherche et le développement. Le prix d’un traitement antirétroviral de première intention est passé de plus de 10 000 dollars par personne et par an en 2000 à  moins de 116 dollars aujourd’hui pour le traitement de première intention le moins cher recommandé par l’OMS. Les prix des traitements de deuxième intention restent cependant beaucoup plus élevés. Comme vous le savez certainement, les dirigeants africains sont très engagés à  accélérer la production locale de médicaments abordables et de qualité. l’Union africaine à  même adopté un Plan pour la fabrication de médicaments en Afrique et élaboré un business plan avec plusieurs partenaires.. Ce qu’il faut faire aujourd’hui, c’est avoir une vision continentale avec des pôles d’excellence, faire en sorte que l’on puisse avoir le capital et que chaque pays ne commence pas à  produire les ARV. Parce que si chaque pays commence à  produire son propre médicament, il ne sera pas concurrentiel et n’arrivera pas à  s’intégrer dans le marché global..Donc, cette initiative est une bonne initiative, mais les leaders politiques africains doivent venir ensemble pour avoir trois ou quatre pôles d’excellence pour la fabrication du médicament, le faire aussi de façon stratégique en emmenant des partenaires comme ceux du Nord, comme les pays émergents pour qu’au moins cela soit compétitif En dehors d’Onusida, Michel Sidibé, quels sont vos loisirs et espaces de détente lorsque vous êtes à  Bamako ? D’abord être chez moi, voir et revoir ma famille et mes amis. C’’est vital pour moi. Je ne passe pas trois mois sans revenir me ressourcer au pays. Par ailleurs J’aime lire, écouter de la musique (J’ai des goûts très éclectiques et suis très ouvert à  la jeunesse et à  son inventivité musicale, entre autres). La pratique du Sport est évidement à  la fois un plaisir et une nécessité. Je suis quand même un ancien joueur du «Â Stade malien ». Vous voyez tout cela ne date pas d’aujourd’hui.

Sida, vers la fin de la pandémie ?

Depuis hier dimanche, ils sont quelque 25.000 participants venus de 190 pays à  réfléchir sur les moyens de lancer une nouvelle vague de mobilisation. Chercheurs, médecins, politiques mais aussi hommes d’affaires sont présents dans la capitale américaine. Leur objectif étant de mettre fin à  la pandémie qui a fait 30 millions de morts depuis 30 ans. Le colloque se tient au Palais des Congrès de Washington jusqu’au 27 juillet et est l’occasion d’informer et de sensibiliser sur les progrès accomplis et surtout les espoirs nés de la découverte de nouveaux traitements préventifs de la maladie. Les USA dans les rangs C’estla première fois depuis 22 ans que la conférence biennale sur le SIDA se tient aux Etats Unis. Le pays avait interdisait jusqu’en 2010 l’accès à  son territoire aux personnes séropositives, une discrimination qui n’était pas du gout des organisateurs. Les dirigeants de plus de 20 multinationales ont profité de la tribune de la conférence pour lancer un appel aux 46 pays qui continuent à  imposer différents types de restrictions de voyage aux séropositifs, parmi lesquels l’Egypte et Singapour, afin qu’ils lèvent ces mesures. Reconnaissance Le samedi soir, à  la veille de l’ouverture, un grand gala a été organisé pour honorer Bill Gates pour son action dans la lutte anti-sida avec sa fondation. Le fondateur de Microsoft a donné plus de 2,5 milliards de dollars à  diverses organisations combattant l’infection par le virus du sida (VIH). « Nous avons potentiellement les moyens de nous rapprocher de la fin du sida », a déclaré Bill Gates, citant de nouvelles recherches sur un vaccin et les thérapies antirétrovirales. « Je suis optimiste: nous mettrons au point ces nouveaux outils et nous mettrons fin au sida en travaillant ensemble », a-t-il ajouté. Plus d’engagement pour en finir avec le Sida En 20 ans, la recherche sur le Sida a beaucoup évolué. Elle permet aujourd’hui d’améliorer les conditions de vie des séropositifs et de prolonger leur espérance de vie. Les chercheurs estiment que l’arsenal thérapeutique mis en place pendant toutes ces années permet d’envisager la fin de l’épidémie, qui fait encore quelque 1,5 million de morts chaque année. Le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses appelle à  une réelle « volonté politique et individuelle de s’organiser pour mettre en oeuvre ce que la science nous offre ». Son organisation est en première ligne dans le combat contre le sida. L’Onusida annonce que plus de 8 millions de personnes contaminées prenaient des antirétroviraux fin 2011 dans les pays pauvres, notamment en Afrique subsaharienne, région la plus touchée. Mais le professeur Françoise Barré-Sinoussi, co-lauréate du prix Nobel de médecine 2008 pour l’identification du VIH est optimiste. Pour elle, guérir l’infection paraà®t possible avec les progrès scientifiques accomplis et un nouvel élan mondial pour mobiliser talents et ressources. La conférence de Washington doit être l’occasion d’une mobilisation plus forte, surtout des politiques, pour élargir l’accès aux traitements mais aussi pour poursuivre la recherche sur le VIH. En ces temps de crise économique, la mobilisation des fonds sera un des principaux challenges que devront relever les pays.

Sida: Moins de gens en meurent

Le nombre de personnes qui vit avec le VIH Sida a atteint en 2010, le chiffre record de 34 millions. Rassurez-vous, ce n’est pas une mauvaise nouvelle en soi! Cela veut dire, qu’aujourd’hui de plus en plus de personnes ont accès aux traitements, ce qui rallonge considérablement leur espérance de vie. « Le nombre de personnes vivant avec le VIH (virus du SIDA) n’a jamais été aussi important, principalement en raison d’un meilleur accès aux traitements », indiquent les experts de l’ONUSIDA.Le rapport annuel de l’agence spécialisée des Nations Unies a été lancé ce lundi à  Berlin en Allemagne par son Directeur Exécutif, Michel Sidibé. Toujours beaucoup d’infections 34 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde,c’est une hausse de 17 % par rapport à  2001, selon les derniers calculs de l’ONUSIDA. Cela reflète un nombre important et continu de nouvelles infections à  VIH et une expansion significative de l’accès au traitement antirétroviral, qui a contribué à  réduire les décès liés au sida, notamment au cours des dernières années. Cependant, et c’est le fait notoire contenu dans le document, le nombre de personnes décédées de causes liées au sida a chuté à  1,8 million en 2010, contre un pic de 2,2 millions au milieu des années 2000. Au total, 2,5 millions de décès ont été évités dans les pays à  revenu faible et intermédiaire depuis 1995 grâce à  l’introduction de la thérapie antirétrovirale.Durant la seule année 2010, 700 000 décès liés au sida ont pu être évités. Une grande partie de ce succès a été enregistrée ces deux dernières années grâce à  l’amélioration rapide de l’accès aux traitements. à€ l’échelle mondiale, 50 % des malades éligibles à  un traitement ont accès à  des soins. Le document montre aussi qu’environ 15 milliards ont été mis à  la disposition de la riposte au sida, contre 15,9 milliards en 2009. à€ l’échelle mondiale, le pourcentage de femmes parmi les personnes vivant avec le VIH reste stable à  50 %, bien qu’elles soient plus touchées en Afrique subsaharienne (59 %) et dans les Caraà¯bes (53 %). On estime à  2,7 millions le nombre de nouvelles infections à  VIH en 2010, dont 390 000 enfants. C’’était 15 % de moins qu’en 2001 et 21 % de moins que lors du pic de l’épidémie en 1997. Le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH continue de baisser, dans certains pays plus rapidement que dans d’autres. l’incidence du VIH a chuté dans 33 pays, dont 22 pays d’Afrique subsaharienne, la région la plus touchée par l’épidémie. L’espoir est permis Les données de ce rapport ravivent l’espoir d’une possible fin de la pandémie. « Nous sommes à  l’aube d’une avancée significative dans la riposte au sida» a déclaré Michel Sidibé. Mais pour le moment, la pandémie est loin d’être terminée, rappelle l’organisation, qui soutient que la perspective de sa fin se rapprochera uniquement si l’effort financier et social reste constant. Les Etats doivent investir « intelligemment » a par ailleurs déclaré le Directuer de l’ONUSIDA.

Les jeunes unis contre le VIH-Sida à Bamako

Le Sommet de Bamako se tient dans le cadre de l’initiative « Leaders de la nouvelle génération ». Occasion de pousser les jeunes à  prendre le leadership dans la réponse au Vih/Sida et veiller à  ce que les décideurs politiques tiennent leurs engagements sur les progrès futurs. Il sera l’occasion de lancer un appel des jeunes qui sera reflété dans le document produit à  l’issue de la réunion de haut niveau sur le Vih-Sida de l’Assemblée générale des Nations unies en juin prochain. En effet, 2011 marque non seulement les 30 ans de la riposte au Sida mais aussi la première décennie depuis la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/Sida et la Déclaration d’engagement. La réunion de haut niveau de juin survenant à  un tournant de la riposte mondiale au Sida, il apparait essentiel que la nouvelle génération de leaders soit en première ligne pour une participation active à  l’élaboration de la riposte au Sida et à  la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. l’éducation sexuelle contre le sida Cette rencontre n’est pas une simple rencontre, car elle devra marquer le début d’une révolution dans la lutte contre le Sida. « Apres 30 ans de découvertes de Sida, je pense que C’’est le moment de trouver des médicaments génériques contre le sida » loue –t-il. Evoquant l’éducation sexuelle, M. Sidibé pense qu’elle est le meilleur vaccin pour lutter efficacement contre la pandémie. Le directeur exécutif de l’ONU Sida rendu un vibrant hommage au président de la République pour son engagement dans la lutte contre le Sida. Selon lui, le président malien est l’un des trois chefs d’Etats de l’Afrique à  donner à  l’accès universel aux soins. « C’’est lui qui a donné la voix aux sans voix. Il s’agit de ces malades de Sida » a félicité M. Sidibé. ATT ému par l’éloge de déclarer que « pour ma part, je voudrai d’abord me réjouir de cette prise de parole de la jeunesse africaine, sur un problème qui la touche en premier lieu : je veux parler du fléau du Sida. Un adage bamanan dit, qu’on ne peut pas raser un absent. Il est réconfortant de voir les jeunes s’inscrire au C’œur du débat. Je suis convaincu, que les conclusions de ce sommet des jeunes leaders enrichiront la réflexion de l’Assemblée générale de haut niveau sur le Sida, prévue à  New, au mois de juin prochain. Puis, il a assuré les jeunes qu’il transmettra les messages à  ses collègues à  New York. Le message des jeunes La tenue de cette importante rencontre des jeunes de toutes les régions du monde est une grande opportunité pour notre pays et sa jeunesse de renforcer d’avantage ses capacités notamment sur les questions relatives à  la santé de reproduction, à  la lutte contre le VIH-sida. Le président du comité de pilotage international du sommet mondial des jeunes leaders, Aliou Gueye affirmera que ce sommet offre, sans nul doute, une occasion unique pour les jeunes leaders d’élaborer un plan d’actions pour contribuer à  la préparation de la réunion de haut niveau sur le VIH Sida. Selon l’Onusida, en 2009, les jeunes représentaient ainsi 41 % des nouvelles infections chez les adultes et 4,9 millions des jeunes hommes et jeunes femmes vivent actuellement avec le VIH. Les jeunes femmes constituent un groupe vulnérable particulièrement important, qui représente 64 % des infections chez les jeunes au plan mondial. Les données de 2010 démontrent clairement que les jeunes mènent la révolution de la prévention en adoptant des pratiques sexuelles à  moindre risque, notamment dans notre pays o๠le taux de prévalence a reculé mais d’une manière inégale selon les régions. Cette caractéristique signifie que les jeunes rencontrent encore des difficultés dans l’accès à  des services de santé sexuelle et reproductive liés au VIH amis des jeunes.

SIDA : L’épidémie ralentit

l’espoir peut-il renaà®tre? Le nombre total de personnes séropositives a sensiblement baissé en 2009 par rapport aux 33,4 millions de l’année précédente, et 56 pays au moins ont stabilisé ou fortement réduit la proportion de nouvelles infections par le VIH. Mais si plus de cinq millions de personnes atteintes ont accès aux médicaments antirétroviraux, les deux tiers de celles qui habitent des pays pauvres (15 millions) ne peuvent pas se les procurer. Les toxicomanes et les prostitué(e)s les obtiennent beaucoup moins facilement que d’autres, selon le rapport 2010 du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida). « Pour la première fois, nous pouvons dire que nous brisons la trajectoire de l’épidémie de sida. Nous l’avons stoppée et commençons à  la faire reculer », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, alors qu’était publié le rapport. Depuis l’apparition de l’épidémie dans les années 1980, plus de 60 millions de personnes ont été contaminées par le VIH et près de 30 millions y ont succombé. Moins de nouvelles infections Le virus de l’immunodéficience humain acquise qui cause le sida peut être contrôlé par une combinaison de médicaments, mais on ne possède pas de remède proprement dit. Selon le rapport de l’Onusida, les nouvelles infections par le VIH ont diminué de près de 20% ces dix dernières années. Chez les personnes jeunes de quinze des pays les plus affectés, les taux de VIH ont reculé de plus de 25% grâce à  l’adoption de pratiques sexuelles plus sûres. Michel Sidibé a noté que l’écart diminuait entre prévention et traitement, mais il a souligné qu’on était loin de pouvoir se targuer d’une « mission accomplie » face au sida. Il s’est dit préoccupé par le ralentissement des octrois de fonds destinés à  combattre la maladie, les investissements des donateurs internationaux ayant stagné pour la première fois en 2009, et par les obstacles auxquels se heurtent les groupes marginalisés comme les toxicomanes en matière de prévention. Selon l’Onusida, un montant de 15,9 milliards de dollars était disponible en 2009 pour la lutte mondiale contre le sida, soit 10 milliards de moins que ce qui était nécessaire. « La demande surpasse l’offre. La honte, les discriminations et les lois inadaptées continuent à  barrer la route aux personnes qui vivent avec le VIH et aux personnes marginalisées », a déclaré Sidibé. Dix millions de personnes nécessitant un traitement contre le VIH/sida n’y ont pas accès, dit le rapport, selon lequel un décès sur quatre liés au sida est causé par la tuberculose, maladie évitable et curable. En Afrique subsaharienne, la région la plus durement touchée par le VIH et le sida, on a enregistré 1,3 million de décès liés au sida en 2009 et 1,8 million de personnes y ont contracté le virus VIH.

Michel Sidibé :  » Je ne peux accepter que le fonds mondial soit mal géré »

Michel Sidibé est le directeur exécutif de l’Onusida. Lors d’une conférence de presse, Michel Sidibé a axé son intervention sur l’opportunité de la lutte contre le sida. Selon le directeur du programme, nous sommes dans une bonne période de lutter contre le SIDA, avec une baisse enregistrée de 25% du taux d’infection dans 22 pays. Grâce à  la gratuité du médicament prônée par certains chefs d’état africains, Michel Sidibé salue notamment Amadou Toumani Touré pour son engagement et sa détermination à  favoriser l’accès gratuit des médicaments pour les personnes infectées du virus. « Un milliard 200 millions de jeunes dans le monde, s’engagent aussi à  lutter contre la maladie, ce qui est formidable sachant qu’ils constituent les premières victimes de la pandémie». Evoquant le cas de l’Afrique du Sud, l’un des pays les plus touchés par le virus, il affirmera qu’un nouveau programme est engagé dans ce pays pour tester 15 millions de personnes d’ici 2015. « Il s’agit de sortir le Sida de son isolement et la lutte contre le sida a permis l’innovation dans la recherche des médicaments ». Mauvaise période Actuellement plus de 10 millions de personnes vivant avec le sida n’ont pas accès aux médicaments anti rétro-viraux. Un moment coà¯ncidant avec la crise économique qui frappe les pays donateurs de la lutte contre le Sida. « Le sida tue chaque année 2 millions de personnes par an dont 800 000 femmes en Afrique et 1000 personnes meurent du Sida chaque année». « Ma peur concerne demain, C’’est pour cela qu’il faut une gestion efficace pour pérenniser le programme », a ajouté Michel Sidibé dont la préoccupation depuis son arrivée au poste de Directeur exécutif de l’OnuSida est le combat pour une génération sans Sida. l’affaire du fonds mondial destinée à  la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a été détournée au Mali à  d’autres fins.  » Je ne peux pas accepter que ces fonds soient mal gérés, des fonds destinés aux couches vulnérables ». Concernant l’apport des ONG dans la lutte contre le Sida, Michel Sidibé salue leurs efforts pour avoir brisé le tabou autour de cette maladie. « Ce sont des ONG qui ont fait la pression sociale pour briser la conspiration du Sida, parce que les gens ne croyaient pas à  cette maladie. C’’est grâce aux ONG que nous avons pu briser le silence et elles doivent continuer à  jouer leur rôle pour démocratiser le débat autour de la maladie ».

Michel Sidibé, un Malien en croisade contre le VIH SIDA

. C’’est-ce que vient de déclarer Michel Sidibé, en recevant la médaille de la légion d’honneur française à  Bamako des mains de l’ambassadeur de France au Mali. Pour ce haut fonctionnaire des Nations-Unies en croisade contre le VIH SIDA, la lutte a commencé il y a trente ans de cela. « Je suis vraiment honoré de servir l’ONUSIDA. l’épidémie de sida n’est terminée dans aucune région du monde. Nous devons faire en sorte qu’il y ait un leadership et un engagement financier solides et sur le long terme pour agir contre le sida, qui soient fondés sur des données probantes et sur les droits de l’homme ». Ces mots là , C’’était à  l’occasion de sa nomination au poste de Directeur exécutif de l’Onusida en décembre 2008. Depuis, ce Malien, originaire du Nord s’attelle à  faire de ces mots une réalité concrète, progrès à  la clé et espoir au coeur. Il n’en existe plus beaucoup des hommes aussi dévoués à  une cause. Homme de terrain, médiateur social Fort d’une expérience de plus de 20 ans au service des Nations Unies, Michel Sidibé a travaillé pour l’ONUSIDA à  Genève et l’UNICEF à  New York et dans plusieurs pays d’Afrique. Il débute sa carrière dans la santé mondiale il y a 30 ans dans son pays natal le Mali, et s’implique dans la mise en œuvre de projets au bénéfice des populations nomades touaregs de la région de Tombouctou. Homme sociable et modeste, il a été consultant au Bureau africain pour la recherche appliquée, puis directeur Mali de la Fédération internationale de développement Terre des Hommes. Là  il s’occupe de projets de développement régional au Mali et d’accès aux soins de santé primaires. Michel Sidibé est avanttout un homme de terrain, bien qu’il connaisse le confort feutré des postes Onusiens aujourd’hui. Il aurait pu s’y calfeutrer, mais il ne cesse de parcourir les villes, villages, communautés rurales pour toucher de près les hommes, épauler ceux qui n’ont rien demandé et souffrent de la maladie qui tue le plus en Afrique avec le paludisme et la tuberculose. Parcours Onusien En 1987, l’UNICEF recrute Michel Sidibé pour travailler en République démocratique du Congo. Il a ensuite assumé un poste au Siège de l’UNICEF, o๠il a supervisé des programmes couvrant 10 pays francophones, puis exercé les fonctions de Représentant de pays pour l’UNICEF au Swaziland, au Burundi et en Ouganda. Michel Sidibé entre à  l’ONUSIDA en 2001 en tant que Directeur du département Appui aux pays et aux régions, et y a supervisé une vaste réforme qui est reconnue comme ayant transformé l’ONUSIDA en un programme commun mieux ciblé, plus efficace et plus efficient, capable de donner des résultats au niveau des pays. En 2007, M. Sidibé a été nommé Directeur exécutif adjoint des programmes à  l’ONUSIDA et sous secrétaire général des Nations Unies. Dans ce poste, il gère plus de 70 pour cent des ressources financières et humaines de l’ONUSIDA et dirige sept équipes d’appui aux régions et 81 bureaux de pays. Des progrès notables réalisés en matière de VIH SIDA Si l’Afrique est considérée comme l’un des continents les plus touchés par le VIH SIDA, Michel Sidibé estime que : « des progrès ont été accomplis. Il ya 30 ans, il existait une véritable « conspiration du silence » pour ignorer le SIDA. Durant ces années les malades étaient seuls à  organiser leur propre lutte. Le SIDA est une maladie qui a créé un mouvement social. Elle a changé l’approche de la maladie. Elle a permis aux « sans voix » d’être entendus. Elle a catalysé l’émergence d’une nouvelle forme de solidarité. Du coup des ressources importantes ont été mobilisées autour de cette nouvelle solidarité entre chercheurs du Nord, membres de l’industrie pharmaceutique, Etats-Membres des Nations Unies, secteur privé. Cette évolution positive se traduit aujourd’hui par des chiffres. En 2001 seulement 50.000 africains étaient sous traitement, aujourd’hui ils sont plus de 3 millions », expliquait-il à  Catherine Fiankan Bokonga, journaliste accréditée aux Nations-Unies. Ensemble contre le Sida, Yes we Can ! l’espoir aujourd’hui pour Michel Sidibé, C’’est de permettre à  une nouvelle génération de vivre sans SIDA : « Je souhaiterais aussi que l’élimination virtuelle de la transmission du VIH de la mère à  l’enfant que les pays occidentaux ont déjà  réussi à  obtenir, devienne une réalité pour tous et que le monde n’ait plus à  faire face à  la terrible réalité des 300.000 bébés africains infectés chaque année par le virus ». Michel Sidibé à  la tête d’une délégation au Mali, vient de participer à  la signature d’une convention cadre de coopération, allouée par le Fonds Mondial de lutte contre le VIH Sida, le paludisme et la tuberculose, d’un montant de près de 275 millions de Dollars pour poursuivre la lutte contre le fléau. Il s’est aussi rendu à  Tombouctou au Nord du Mali pour une campagne de sensibilisation. Enfin, il vient de recevoir la médaille de la Légion d’Honneur française des mains de l’Ambassadeur de France au Mali, Michel Reveyrend de Menthon. Michel Sidibé fait partie de ces Maliens qui forcent l’admiration !