Francophonie, la belle opportunité…

« Appel sur l’actualité », « Radio foot international », sont les émissions choisies par la direction de Radio France International pour la campagne d’affichage de la chaine française au Mali. Dans un fond blanc et des écritures rouges-sang assorties de la photo de Juan Goméz ou d’Annie Gasnier, RFI marque un territoire conquis. La campagne iconographique initiée par la direction de l’audiovisuel extérieur français fait aussi la part belle à  France 24 avec en vedette les visages colorés de Philomin Robert, Nathalie Touret ou Vanessa Brugraff. Ailleurs, on saurait que cette campagne est un rappel ou une volonté d’endiguer la concurrence mais au Mali, cette campagne sert à  fidéliser un public qui s’accroche à  ces chaines françaises écoutées et suivies voire plus crédibles aux yeux de l’opinion que les médias locaux. Leurs succès selon Ouattara Aboubakar, titulaire d’un master en journalisme-communication s’expliquent par « l’absence de radios généralistes puissantes au Mali. Nous n’avons pas des chaines comme la CRTV au Cameroun, le groupe Golf au Bénin, Futurs Médias à  Dakar. J’écoute RFI et je suis France 24 mais de par la loi de la mort géographique je sais que les informations dont nous avons réellement besoin ne peuvent être traitées et décortiquées que par des radios fortes ». Pour Fofana Chato, ivoirien vivant au Mali « J’écoute RFI pour ne pas me déconnecter de l’actualité de mon pays et savoir ce qui se passe au Mali mais je désapprouve que cette chaine anonyme à  Paris ne s’intéresse qu’à  l’Afrique du mal or le continent a des modèles de réussite. J’aime bien les affiches en ville mais J’aurai souhaité qu’on ne joue pas sur le côté noir de Philomin et Nathalie pour séduire le public ». Madame Touré, patronne d’une boite de communication s’oppose à  « la volonté de ces chaines françaises de nous arracher nos biscuits commerciaux. Les eaux minérales, les concessionnaires automobiles et les voyagistes locaux font de la publicité maintenant sur RFI. Pourquoi nous prendre nos miettes pendant que leur budget de fonctionnement quadruple nos budgets d’implantation »? Madame Dienta, gérante d’une agence de communication, tempère « ces chaines profitent simplement de la tenue du sommet de la francophonie pour se rapprocher de leurs auditeurs et téléspectateurs et mieux elles ont grossi le chiffre d’affaire de la régie publicitaire publique, Amap. La vérité est que les promoteurs de médias au Mali refusent de se donner les moyens de leur politique. On ne fait pas la radio ou la télévision avec des miettes ». Justement les radios et les télévisions locales n’ont pas songé à  profiter de la tenue du sommet de la francophonie pour faire du chiffre d’affaire. Le besoin existe pourtant puisque selon Omar Déme de la radio FR3 « J’ai approché l’Institut Culturel Français qui a accepté de participer à  mon émission pour rehausser le niveau linguistique des uns et des autres ». l’Institut Culturel Français a en effet lancé des séries de formation pour des coûts allant de 40 à  90 milles francs pour ceux qui désirent renforcer leur niveau ou s’initier en français. « Je trouve l’initiative pertinente pour avoir suivi les cours l’année dernière et J’en suis sortie confiante. J’ai un diplôme universitaire mais J’avais honte de parler français. En tant que langue de travail, le français nous est utile. Il s’impose à  nous et chaque jour il faut se performer » affirme madame Diallo, agent dans une compagnie d’assurance. l’Afrique est le continent des paradoxes dit-on souvent. C’’est vrai, son secteur médiatique se développe sans la qualité attendue d’o๠le fort taux de pénétration de médias comme RFI et France 24 et ses dialectes s’imposent devant la langue française en forte progression sur le continent mais malheureusement de moins en moins bien parlée.