Alassane Dembélé, porte-parole de l’opposition extra-parlementaire : « Nous sommes reconnus par l’Etat au même titre que le RPM ou l’URD »

Après avoir été reçu par le Premier ministre il y a une semaine, l’opposition extra-parlementaire, par la voix de son porte-parole, Alassane Dembélé, Président de l’Alliance des nationalistes convaincus pour le développement du Mali, se livre sur ses attentes.

Vous avez rencontré le Premier ministre pour évoquer un statut spécial pour l’opposition extra-parlementaire. Qu’est-il sorti de vos échanges ?

Nous avons constaté que, depuis un certain temps, l’opposition « centrale » a failli à son devoir et à sa responsabilité. Il y a des « super grands », des formations qui se disent parlementaires et qui se croient tout permis, au détriment des jeunes formations, alors que nous avons tous le même récépissé, délivré par le même État, la même administration. Si nous ne remplissions pas toutes les conditions pour être un parti politique, nous ne l’aurions pas eu. Mais, du moment que nous l’avons et que nous nous retrouvons dans une famille politique, l’opposition, je pense que la chance devrait être donnée à tout un chacun d’évoluer positivement. Nous sommes allés voir le Premier ministre pour lui dire « cela suffit ». Aujourd’hui, dans l’opposition républicaine, les extra-parlementaires n’ont pas droit aux postes, ni à la parole, ni aux 500 millions de budget. Nous sommes marginalisés.  Nous voulons en finir avec cela.

Combien de partis comptez-vous ?

Au jour d’aujourd’hui, huit partis composent l’opposition extra-parlementaire.  Mais les partis ne cessent de nous solliciter et plusieurs sont en attente.

L’opposition extra-parlementaire est taxée de n’être composée que de micro-partis. Que répondez-vous ?

J’aimerais dire qu’aujourd’hui il y a au gouvernement des ministres dont les partis ne disposent pas du financement de l’État. Le sérieux d’un parti se mesure à son degré d’implantation et il faut satisfaire plusieurs critères. Nous sommes donc loin d’être des micro-partis. Nous ne devons notre position actuelle à personne d’autre que nous-mêmes. Nous sommes reconnus par l’État au même titre que le RPM ou l’URD. Et nous n’avons rien à apprendre d’eux. L’individu est caractérisé par sa liberté de penser, qui est différente de la réalité. Nous avons des visions et des objectifs. Celui qui nous retire le droit au respect, nous ne le respecterons pas en retour.

Vous dites avoir quitté l’opposition parlementaire à la veille des communales de novembre 2016. Pourquoi avoir attendu d’être à cinq mois de la présidentielle pour rencontrer les autorités ?

Le jour où nous avons claqué la porte de l’opposition, nous avons demandé un statut spécial. Notre volonté de le faire n’est donc pas liée à ce nouveau gouvernement, nous l’avions déjà dit. Nous aurions pu, comme d’autres, choisir d’entrer dans la majorité présidentielle, mais nous ne l’avons pas fait. Ce n’est donc pas une manœuvre politique.