Sidi Mohamed Diawara (MJP Mali) : « Les difficultés risquent d’affecter la qualité des élections »

Le 17 décembre prochain est la date retenue pour les scrutins couplés des élections locales. Un défi qui reste à relever, compte tenu des conditions matérielles difficiles. Nous avons recueilli l’avis de Sidi Mohamed Diawara, expert en promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance.

Que pensez-vous de la date du 17 décembre pour la tenue des communales dans les 59 communes restantes, l’élection des conseillers de cercle et les régionales ?

Le gouvernement veut éviter d’entrer dans une année critique, avec des élections locales qui devaient se tenir il y a bien longtemps, la présidentielle et les législatives. Cela risque d’être difficile à gérer pour un ministère qui a des problèmes de ressources, pas seulement financières, mais également techniques, tout comme pour les préfets et sous-préfets. Je comprends qu’on veuille coûte que coûte tenir les communales restantes et les régionales. C’est un effort louable. Le délai de convocation du collège électoral est respecté, comme celui de dépôt des candidatures. Mais je ne suis pas sûr que les partis soient prêts. Deuxième problème : entre le 1er octobre et le 31 décembre, la révision de la liste électorale est un travail technique dirigé par les représentants de l’Etat. Ce qui signifie 2 ou 3 tâches importantes à gérer en même temps, quand on sait que ces administrateurs n’ont pas toujours les ressources pour faire le travail et que les partis politiques sont rarement en mesure de désigner leurs représentants aux commissions de révision. Ces difficultés risquent d’affecter la qualité des élections.

Est-il quand même indispensable de tenir ces délais ?

Les délais de convocation sont des délais légaux, qui ne peuvent être changés par l’administrateur. Si on ne les respecte pas, on viole la loi. Mais souvent on s’entend pour violer la loi, ce qui ne fait pas honneur au pays.

Est-il impérieux de tenir ces élections pour boucler le cycle électoral post-crise ?

Il était déjà souhaitable qu’après la présidentielle se tiennent les communales. Mais les échéances ont été repoussées pour diverses raisons, justifiées ou non. Si on pouvait en finir avec ces élections en 2017, ce serait une bonne chose. Mais une chose est de tenir une élection, une autre est de bien le faire. Le souci devrait être d’organiser de bons scrutins. Lorsqu’une élection est mal tenue, les conséquences peuvent être plus graves que le report en tant que tel.

Peut-on encore mieux préparer ces élections ?

Il y a toujours cette possibilité. Il faut aboutir à un consensus politique, éclairé par des informations techniques. On pouvait aussi peut-être reporter ces élections à l’année prochaine et les coupler davantage.

Le Conseil National des Jeunes du Mali (CNJ) dans l’impasse

 

 

Depuis la démission en juin 2017 de son président, le Conseil National des Jeunes du Mali CNJ s’enfonce dans la crise. Partagé entre ceux qui estiment que le bureau actuel est illégitime et ceux qui pensent qu’il doit mener son mandat à terme.

Pour le 1er vice-président et président par intérim du bureau, Souleymane Satigui Sidibé, « il n’y a vraiment pas blocage ». Selon Mr Sidibé, si les textes n’ont pas prévu le cas de démission, ils règlent les cas de vacance et d’empêchement. Il revient donc selon lui, à la prochaine instance de statuer pour valider l’intérim, selon les textes.

Pour Abakary Touré, secrétaire aux relations extérieures du bureau, « lorsque le président, qui est élu sur une liste bloquée selon les textes, démissionne, il n’y a plus de bureau ». D’où leur lutte pour l’organisation d’un congrès extraordinaire pour élire une nouvelle instance.

Sur la question des fonds alloués au CNJ, il s’agit selon Mr Sidibé d’un fonds des Nations Unies dont a bénéficié l’organisation pour exécuter un projet. Un fonds géré par Accor International une ONG. Et la gestion approuvée en réunion du comité exécutif. Mais le début de l’exécution a coïncidé avec la démission de l’ancien président et des « incompréhensions », selon Mr Sidibé. Le trésorier s’est donc senti exclu et lui en tant que point focal du projet a eu la délégation de signature avec la trésorière adjointe.  Et le montant total pour la CNJ est de 283 millions. La 1ère tranche débloquée est de 45 millions et une 2ème d’environ 70 millions. Ce qui est donc loin des 400 millions qui auraient été détournés. D’ailleurs pour Mr Sidibé, parler de « détournements relèvent de manipulations ».

Pour Mr Touré, à partir du moment où le trésorier qui est l’un des signataires « est exclu », il est indispensable de faire la lumière sur la gestion de ces fonds.

Pour sortir de l’impasse, les deux parties misent sur la tenue de la prochaine instance du CNJ qui s’annonce décisive.

 

Francophonie : Dioncounda Traoré a t-il ses chances ?

Après avoir occupé contre vents et marées la présidence par intérim du Mali, revoilà  le professeur Dioncounda Traoré. Le matheux décide de briguer le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale. Pour succéder à  l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, Dioncounda Traoré doit faire face à  de grosses pointures de la politique africaine et mondiale. Il s’agit notamment du Mauricien Jean de l’Estrac, l’ancien premier ministre du Congo Brazzaville, Henri Lopes, l’ancienne gouverneure générale du Canada, Michaelle Jean et Pierre Buyoya, l’ancien président burundais actuellement représentant de l’Union africaine pour le Mali et Sahel. La seule femme candidate, Michaelle Jean, part favorite devant l’indécision des Africains à  s’entendre sur un seul candidat pour le continent. l’ancien président de l’Assemblée malienne a-t-il des chances de devenir le futur secrétaire général de la Francophonie ? Très peu de Maliens sont convaincus de la capacité de notre compatriote à  se hisser sur les hauteurs de la francophonie. Parmi ces handicaps, le manque de charisme de l’homme revient très souvent pour expliquer son éventuel échec. Et pourtant le natif de Kati a très souvent bénéficié d’un coup de pouce du destin. De la direction de l’Ecole nationale d’Ingénieurs du Mali à  la Présidence par intérim du Mali en passant par celle de l’Assemblée nationale et du parti Adéma-PASJ(Alliance pour la démocratie au Mali Parti africain pour la solidarité et la Justice), pendant de longues années, le septuagénaire a su donner un pied de nez à  ceux qui l’accusent de manquer de charisme. Coup de pouce du destin Petit rappel des faits. En 2000, le départ de l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, de la tête de l’Adéma lui permet se retrouver à  la direction du parti des Abeilles pour devenir sept ans après le président du parlement. En juillet 2011, le manque de candidats pour l’Adéma PASJ pousse le parti a jeter son dévolu sur celui qui a l’avantage d’appartenir au cercle des acteurs de l’avènement de la démocratie au Mali, tout en étant membre fondateur du parti. Sans oublier l’expérience gouvernementale acquise à  la tête de ministères comme les Affaires étrangères ou la Défense, sous le président Alpha Oumar Konaré de 1992 à  1997. Le choix de Doncounda Traoré comme candidat de l’Adema PASJ à  la présidentielle de 2012 a , il faut le rappeler, été perçu par nombre de Maliens comme un échec programmé de la première force politique malienne de l’époque. Encore un autre coup de la bonne fortune : le coup d’Etat du 22 mars 2012 à  quelques mois de la date du scrutin présidentiel lui permet, en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, de gagner grâce à  la constitution ce qu’il n’aurait pas pu gagner par les urnes. Au grand regret de ses détracteurs notamment les partisans du front anti-putsch qui vont finir par lui régler son compte lors de l’agression du 21 mai 2012 à  Koulouba. Ce qui n’empêchera le professeur Dioncounda Traoré de tenir les rênes du pouvoir qu’il remettra au président Ibrahim Boubacar Keita, élu lors du scrutin du 11 août 2013. C’’est pourquoi les superstitieux n’écartent un coup de Jarnac face à  des adversaires qui ont plus de chances que lui sur le papier. Comme quoi il ne faut jamais sous-estimer l’équation du Docteur en mathématiques avant de l’avoir résolue.

Football : finale tournoi inter-organisation JCI

Organisée par JCI Bamako Elite, ce tournoi a pour objectif de regrouper toutes les organisations locales de la zone 4 de Bamako, de Kati, et de Moribabougou. Après 90 minutes de jeu, C’’est la JCI Bamako Espoir qui remporte la victoire de cette édition en battant JCI universitaire Bamako Espoir par un score de 4 buts à  2. La JCI Bamako espoir succède à  elle-même. Pour le président exécutif de la JCI Bamako élite, Abdoul Kassim Fomba, le football est un moment de partage, de joie et doit se jouer dans un esprit fairplay. « Il faut allier la santé avec l’esprit que nous avons au niveau de la Jeune chambre internationale qui est un esprit de saine compétition » a-t-il déclaré. Rendez-vous l’année prochaine pour la 7ème édition.

Elections 2013: les cartes NINA en cours de livraison

Les choses se précisent du côté de l’organisation des élections, particulièrement pour la présidentielle de juillet prochain. Après une première livraison de cartes NINA (Numéro d’identification national) effectuée le 11 juin dernier, un deuxième lot de ces précieux documents a été réceptionné hier à  la Direction générale des douanes à  Faladié. Le premier lot concernait l’ensemble des électeurs des trois régions du nord (Tombouctou, Gao, Kidal) et une partie des votants de Kayes. Celui d’hier est constitué du reliquat de Kayes et de la totalité des cartes pour les régions de Sikasso et Mopti. Cette fois, les cartes sont accompagnées d’autres matériels électoraux (isoloirs et urnes notamment). D’autres matériels sont attendus au cours de la semaine prochaine. Les cartes sont confectionnées par la société Safran-Morpho, pour un montant de 8,5 milliards de Fcfa et un délai d’exécution de 30 jours à  compter du 10 mai dernier. Le financement est assuré par le budget national. Le matériel a été réceptionné par le capitaine Mamadou Sougouna, directeur des finances et du matériel au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire. Pour l’acheminement du matériel électoral, les responsables en charge du dossier ont privilégié en premier lieu les régions les plus éloignées (celles du nord). 6 900 000 cartes confectionnées Les premières distributions commenceront dès ce 21 juin, soit un mois et 7 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet. Selon le capitaine Sougouna, 6 900 000 cartes NINA ont été confectionnées pour autant d’électeurs potentiels. 125 000 bureaux de vote seront répartis sur tout le territoire national dont 1 350 à  Tombouctou, 1 006 à  Gao et 184 à  Kidal. Dans ces régions qui avaient été occupées, les urnes et les isoloirs préalablement acheminés avaient été volés ou détruits par les bandits armés. l’organisation d’élections libres et transparentes est l’une des deux principales missions assignées au gouvernement de Transition. Celui-ci a proposé dans la Feuille de route adoptée par l’Assemblée nationale, d’utiliser un fichier électoral biométrique établi à  partir des données du fichier population issu du Recensement administratif à  vocation d’à‰tat civil (RAVEC). Le fichier biométrique est l’ensemble des listes électorales o๠chaque électeur est identifié par son numéro d’identification unique, sa photo et ses empreintes digitales. La carte NINA, produit du RAVEC, est le support physique du numéro d’identification du citoyen. Elle est conçue et adoptée pour l’identification correcte de l’électeur.

Il était une fois l’Union Africaine… (1/2)

Le 25 mai 1963. Une date, un symbole pour le continent africain. Elle marque la création à  Addis-Abeba en Ethiopie de l’Organisation de l’unité africaine(OUA), ancêtre de l’Union africaine. C’’était sous l’impulsion de l’empereur Haà¯lé Sélassié d’Ethiopie et des pères de l’indépendance comme Houphouà«t Boigny, Léopold Senghor, Modibo Kéita et autres. Ces braves hommes s’inscrivaient dans la continuité d’autres qui ont vite entrepris d’étancher la soif d’unité africaine. Le demi-siècle de parcours de l’Union africaine est l’occasion de rendre hommage aux précurseurs du panafricanisme. Au nombre de ceux-ci figure en bonne place Touissant Louverture. Héros de l’indépendance haà¯tienne en 1791, il reste une source d’inspiration pour tous les Noirs de la diaspora hostiles à  l’esclavage. Paul Cuffee, le médecin Martin Delaney, Alexander Crummell, Georges Wshington, Edward Blyden font aussi tous partie des précurseurs du panafricanisme et avaient en commun le combat contre l’expansionnisme européen et la défense des intérêts du monde noir. La fin du XIX siècle marque un tournant décisif dans la quête de l’idéal panafricain. En effet Edward Wilmot Blyden, originaire de Gold Coast, prêchait déjà  en ce moment la nécessité de créer un Etat unitaire en Afrique de l’Ouest. Sur l’initiative des Noirs de la diaspora à  l’image de Sylvester Williams, originaire de Trinidad, le premier congrès panafricain s’est tenu à  Londres en 1900. Une autre rencontre réunira vingt plus tard la diaspora noire à  Paris sous la direction de William E. Burghart Du Bois. Le mot d’ordre était le même : l’émancipation des Noirs partout dans le monde. On ne saurait parler du panafricanisme et passer sous silence Kwamé Krumah. Très marqué par William E. Du Bois, l’ancien président Ghanéen, avait toujours rêvé d’une Afrique unie au point d’écrire un livre presque éponyme ‘’l’Afrique doit s’unir » dont des exemplaires ont circulé à  Addis-Abeba à  l’occasion du congrès constitutif de l’OUA. Mal compris par certains de ses pairs, il n’aura pas le temps de mette en œuvre ses idéaux, car il sera chassé du pouvoir en 1966 avant de mourir en 1972 en Roumanie avec des convictions fortes comme : « Notre tâche n’est pas finie et notre sécurité n’est pas assurée tant que les derniers vestiges du colonialisme ne sont pas balayés de l’Afrique ». Une naissance sur fond d’antagonisme La trentaine de chefs d’Etat, réunis à  Addis-Abeba ce 25 mai 1963, a paraphé la charte constitutive de l’Organisation de l’unité africaine(OUA). Les présidents africains à  la tête de pays, qui venaient de gouter aux délices de l’indépendance, amorçaient une étape importante de l’histoire contemporaine du continent africain. Mais pour en arriver là , il a fallu gérer les antagonismes qui existaient entre les pays africains indépendants. Des antagonismes qui ont failli entamer le rêve d’unité. En effet depuis 1961, un groupe radical appelé « groupe de Casablanca » plaide pour la constitution d’une Assemblée consultative africaine et dont les leaders comme Kwame Nkrumah sont favorables à  l’idée du fédéralisme. Il va se butter à  l’opposition d’un autre groupe réputé être proche de l’Occident préférant mettre l’accent sur la souveraineté des pays. Il s’agit du « groupe de Brazzaville ». Ce groupe donnera naissance plus tard à  un nouveau groupe nommé « groupe de Monrovia », fort d’une vingtaine de pays. Ce dernier groupe avait des accointances avec les puissances coloniales qui comptaient sur lui pour continuer d’exploiter les richesses du continent. Le groupe opte plus pour une de coopération à  la place d’unité forte prônée par les radicaux de Casablanca. La déclaration finale de la conférence constitutive dudit groupe en dit long sur sa volonté de ne pas aller vers une unité réelle des pays africains : « l’idéal unitaire, qui constitue notre but actuel, n ‘a pas en vue une intégration politique d’Etats souverains, mais une unité d’aspiration et d’action considérée sous l’angle de la solidarité nationale africaine et l’identité de points de vue politiques ». Chantre du panafricanisme et du fédéralisme, Kwame Nkrumah était une des figures de proue du « groupe de Casablanca » et soutenait mordicus qu’ «il n’y a pas de temps à  perdre. Et que nous devons nous unir ou périr ». Au même moment, l’ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, proche du « groupe de Monrovia », déclarait au moment de la création de l’OUA : « Nous serons prudents, en avançant pas à  pas et par étapes. Vouloir du premier coup bâtir une fédération, ou seulement une confédération, avec parlement et commandement militaire unique, C’’est, J’en ai peur, nous préparer à  un échec cuisant dans un bref délai. » C’’est dans ce contexte d’opposition entre ces deux groupes que l’OUA a été portée sur les fonts baptismaux. Ce qui a fait dire à  certains analystes que l’organisation panafricaine était la programmation d’un échec ou encore l’institutionnalisation d’une division. l’histoire leur a-t-il donné raison ?

Ouverture du sommet de l’OCI: le Mali et la Syrie au menu

Le quatrième Sommet extraordinaire de l’Organisation de la coopération islamique (Oci) s’ouvre aujourd’hui à  La Mecque, sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Oci. La rencontre a pour thèmes principaux la solidarité au sein de la Oumah et les crises syrienne et malienne. De la solidarité dans la « Oumah » Le premier point est l’axe central de cette rencontre sur « la restauration de la solidarité islamique ». Il sera question de donner un contenu à  la solidarité islamique, que les 57 pays membres désirent voir s’instaurer entre eux. Au grand bénéfice du milliard de musulmans recensés dans le monde. Pour ce faire, l’aide publique au développement devra être réellement promue, tout comme le Fonds de solidarité islamique. Mis en place, lors du 3ème Sommet extraordinaire tenu à  La Mecque en 2005, pour un montant initial de 10 milliards de dollars, avec l’objectif de lutter contre la pauvreté au sein de l’espace islamique, il tarde à  atteindre ses objectifs, du fait d’un faible approvisionnement. Ce fonds qui compte sur des contributions volontaires n’a réussi à  mobiliser que 2,6 millions de dollars, y compris les promesses de contributions. Le président Macky Sall, dans son allocution d’ouverture insistera sur l’importance de ce Fonds de solidarité et la nécessité pour les pays membres, notamment les plus nantis, d’alimenter, de manière conséquente, cet important instrument. Des crises dans le monde musulman Macky Sall devrait évoquer également dans son discours la crise qui sévit au Mali dont la partie Nord est sous la botte de mouvements islamistes. La Syrie et son mouvement insurectionnel qui s’est mué en guerre civile seront également au menu des travaux qui dureront deux jours. En ce qui concerne la Syrie, l’Arabie saoudite cherche à  mobiliser le monde musulman en faveur du soulèvement. « Le dossier syrien sera en tête des priorités » du sommet convoqué par le souverain saoudien, Abdallah, à  La Mecque, premier Lieu saint de l’islam, a déclaré le secrétaire général de l’Organisation de coopération islamique (Oci), Ekmeleddin Ihsanoglu. Il a ajouté que la Syrie, membre de l’Oci, « ne sera pas représentée à  ce sommet », précisant qu’une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendrait aujourd’hui et devrait « se prononcer sur une suspension de la Syrie, recommandée par les représentants de pays membres ».

Forum des peuples : Vous avez dit « un autre monde est possible » ?

Dix ans après la naissance de l’initiative, rien ne semble avoir évolué dans l’organisation. Pour cette édition 2011, le spectacle était révoltant et on se demandait «Â d’o๠sortaient ces gens-là Â ». Pour la journée du lundi 31 (c’est-à -dire le 1er jour de la manifestation), les participants répartis entre trois cars, ont vécu une traversée du désert. Pour un évènement dont le coup d’envoi est prévu à  15 heures, C’’est le même jour que la délégation a quitté Bamako pour un trajet de près de 400 kilomètres. Ce n’est point une petite distance. Pis, pour un départ prévu 6 heures 30 minutes, il faudra attendre 8 heures pour décoller. Et à  moins de 100 kilomètres de Bamako, l’un des véhicules est tombé en panne. La réparation coûtera plus d’une heure d’attente. Avec les multiples arrêts, dus aux tracasseries routières et caprices de certains individus (qui s’arrêtent partout pour des besoins), la délégation a atterri à  Niono vers les environs de 17 heures. C’’est donc très exténués que les occupants des trois cars sont rentrés de plein-pied dans la cérémonie d’ouverture. Mais très affamés, les pauvres devraient faire escale dans une grande cour, pour avoir de quoi manger, juste pour ne pas «Â mourir de faim ». Dans un décor qui rappelle les camps de réfugiés somaliens ou de la RDC, C’’est le sauve-qui-peut… De l’amateurisme dans l’organisation Arrivée au stade municipal de Niono (qui devait abriter les festivités), les choses sérieuses peuvent maintenant commencer, avec la série de discours prévus au programme. La fatigue avait déjà  eu raison de certains. Comme si cela suffisait pas, l’Energie du Mali (EDM-SA), est venue mettre le pied dans le plat. Comme si le délestage n’attendait que le discours du président de la CAD-Mali, la coupure d’électricité n’a pu donner chance à  CHaka Diarra de faire passer son long (mais intéressant) message. l’organisation n’avait prévu aucune disposition à  travers l’acquisition d’un groupe électrogène. Vous avez dit « un autre monde est possible » ? Pendant les quatre jours du Forum, l’accès des participants à  la nourriture a été la croix et la bannière, malgré le budget de 40 millions (officiellement) débloqués pour la cause. Alter-mondialisme ne veut pas dire misérabilisme. Il exige (et C’’est noble) la justice équitable dans l’accès aux richesses. Or, dans le cas de l’alter-mondialisme à  l’africaine, particulièrement malienne, il n’y a ni justice, ni équité dans les comportements. Car les participants n’ont pas droit au même traitement pendant le Forum. Pendant que certains dorment à  même le sol comme de vulgaires voyous, d’autres se font la belle vie dans les hôtels appartenant aux multinationales. Le paradoxe crève l’œil. l’esprit du Forum des peuples est aussi de constituer un facteur de développement pour la localité qui l’abrite. Rien de cela n’a été à  Niono. Car C’’est dans les ordures que les débats se sont tenus. Tout autour du stade municipal, dans l’enceinte, l’assainissement était inexistant. Ce n’est pas dans les ordures qu’on bâtira « un autre monde ». Le plus révoltant C’’est que depuis 2002, les mêmes comportements reviennent dans les éditions. A Siby (en 2002 et 2003) à  Kita en 2004, à  Fana en 2005, à  Gao en 2006 et Sikasso en 2007, à  Katibougou en 2008, à  Badiangara en 2009, et Bamako en 2010, rien ne semble, malheureusement évoluer. A Niono, le spectacle était inquiétant, car le forum a véritablement régressé. Tant par rapport au niveau des débats, que face à  la qualité des exposés, mais également sur le plan de la participation des opérateurs au « Marché des peuples ». A Niono ce sont quelques stands qui ont été installés, contrairement à  Badiangara en 2009, o๠les participants ont pu constater la diversité des stands. Le Forum des peuples pense qu’ « un autre monde est possible ». Oui ! C’’est bien possible, mais ceux-là  qui le revendiquent, n’ont rien d’altermondialiste. Au même moment, le G20 qui se tient à  Cannes est à  milles lieux des préoccupations des peuples du sud et pour cause, la dette grecque agite Sarkozy, Merkel…

Journée panafricaine des femmes : « combattre l’exploitation féminine à tout prix »

Après 47 ans d’activité en faveur de la lutte contre l’exploitation abusive des femmes et filles africaines, l’OPF n’a pas encore fini d’apporter sa pierre dans la construction de l’idéal féminin. D’abord appelé « conférence des femmes africaines », l’OPF selon sa représentante régionale, Mme Alwata Aichata Sahi, s’était fixée comme objectifs fondamentaux, la création d’une organisation régionale africaine ; Elle permettrait aux femmes d’échanger et d’agir ensemble pour accélérer le mouvement d’émancipation et soutenir le grand courant de libération politique et économique pour l’Afrique. Lutte contre l’exploitation des femmes et des filles Le thème de cette année « l’exploitation des femmes et des filles », n’est pas fortuit. En effet la gente féminine est très souvent le souffre-douleur dans bon nombre de sociétés. Elle est victime de toutes sortes d’exploitations. Un film documentaire réalisé par le ministère de la promotion féminine a été projeté. Ce film illustre le témoignage de quelques jeunes filles en détresse, des filles victimes d’exploitation aussi bien sexuelle que morale. On y découvre les témoignages de deux jeunes prostituées : l’une malienne et l’autre nigériane. Elles ont respectivement 29 et 19 ans. Toutes les 2 se sont retrouvées dans cette situation à  cause de la forte pauvreté dont elles étaient victimes avec leurs parents. Elles estiment qu’il n’y avait plus d’autre d’issues pour elles. Un second témoignage concernait cette fillette d’environ 17 ans. Elle est fille-mère et ne peut plus retourner dans son village o๠elle est promise en mariage à  un homme. Les femmes victimes d’exploitation de toutes sortes Ces exemples sont quelques uns parmi tant d’autres. Les filles sont continuellement victimes d’exploitations sous toutes les formes. l’exploitation sexuelle, l’exploitation physique, l’exploitation des domestiques que nous utilisons, et même l’exploitation politique sont bel et bien présentes dans notre société. Prenons le cas des femmes utilisées pour faire de la politique ou pour animer les élections. Mais au bout du compte, elles sont exploitées parce qu’elles n’occupent pas les postes qu’elles méritent. La secrétaire régionale de l’OPF déclare : « Selon l’OIT, 2,45 millions de personnes sont victimes de la traite dans le monde et 800.000 en Afrique de l’Ouest. La traite des êtres humains avec comme corollaire, l’exploitation des femmes et des filles, est un sujet phare dans le domaine des droits humains. La féminisation de la pauvreté augmente aussi le nombre de femmes migrantes et les risques de la traite dans ce milieu. » Par ailleurs, ces filles exploitées souffrent de maladies de toutes sortes telles les MST, IST, et le VIH/SIDA. « Elles sont exposées à  la peur, au traumatisme et même parfois à  la mort. », déplorera la secrétaire. Quelles stratégies adoptées ? l’ampleur du phénomène et ses conséquences étant considérables. l’OPF préconise un certains nombres de solutions : La création d’opportunité d’emplois pour les jeunes, y compris les filles au niveau communautaire ; Des campagnes de sensibilisations des familles ; La mise en œuvre de politiques et plans appropriés en faveur des orphelins et des enfants vulnérables ; l’application des lois et conventions signées par nos à‰tats, notamment la CEDEF, la CDE, la convention internationale concernant le crime transnational organisé ; La scolarisation des filles ; Et l’information sur les risques liés à  la migration et à  l’exode rural. Mme la ministre de promotion féminine, Maiga Sinna Damba déplore que 56% de femmes et des filles victimes de traite soient exploitées dans les plantations et dont plus de la moitié le sont sexuellement. Elle précise que « depuis la création du comité contre l’esclavage moderne (CCEM) en 1994, celui-ci a pris en charge plus de 200 victimes d’esclavage domestique dont 76% sont des femmes. 88,5% d’entre elles ont subi des violences psychologiques et 17,6% des violences sexuelles. » En dehors de cette journée panafricaine de la femme fêtée chaque année le 31 juillet, l’OPF mène des actions de sensibilisation pour la sauvegarde des droits des femmes et filles. Elle appuie les structures qui soutiennent et recueillent les filles en détresse. De sa création à  aujourd’hui, cette organisation a contribué à  la réinsertion de milliers de jeunes filles, d’orphelins sans soutien moral et financier… l’alphabétisation fait partie des programmes far car l’instruction et l’éducation constituent sans aucun doute, un vecteur important d’indépendance et d’épanouissement de la femme.