Modibo, 10 ans, orphelin du Sida…

Selon sa tante qui l’a recueilli après le décès de sa mère, Modibo a contracté la maladie à  sa naissance. C’’est à  la suite d’une transfusion sanguine effectuée sur sa mère et lui-même à  l’hôpital régional de Ségou, qu’ils ont tous deux contractés la maladie », explique sa tante. Sa mère est décédée en novembre 2002, alors qu’il n’avait que 3 ans. Son père quand à  lui, a été emporté par la maladie en février 2008. Depuis lors, Modibo vit avec sa tante maternelle à  Yirimadio. Selon cette dernière, personne ne pensait qu’il vivrait jusqu’à  cet âge. La maladie avait atteint un stade trop avancé en 2006, année à  laquelle il a commencé la tri-thérapie. Il avait des tâches partout sur le corps et les yeux presque détruits. Ses amis avaient peur de lui. Ils n’osaient pas l’approcher parce qu’ils avaient peur de lui. Mais au fil du temps, avec le traitement régulier que lui faisait suivre sa tante, il s’est petit à  petit rétabli. Grâce aux efforts de sa tante, Modibo vit normalement avec sa maladie. Il bénéficie toujours du traitement antirétroviral renouvelé tous les mois. Les tâches sur son corps ont disparu. Mais il a toujours des troubles de la vision. malgré sa faible vision, modibovient de passer en 6e année avec 8 de moyenne sur 10. Durant toute l’année scolaire, il faisait partie des trois premiers de la classe. Il fera le CEPE (certificat d’études primaires approfondies) à  la rentrée prochaine. Un enfant moins solitaire Les voisins qui, au départ refusaient de laisser leurs enfants jouer avec le petit Modibo, sont devenus moins rigides. Ils laissent leurs gamins s’amuser avec lui tout le temps. Il passe toute la journée à  jouer au foot ou à  cache-cache avec ses amis et à  rouler son vélo. Il voudrait devenir footballeur dans le futur comme son idole le brésilien Christiano Ronaldo. De 2006, à  aujourd’hui, Modibo s’est beaucoup épanoui. Il était très renfermé au départ et ne voulait parler avec personne. Il ignore jusqu’à  présent de quoi il souffre mais il ne pose pas de questions. Il prend de lui-même ses médicaments et de façon régulière. Sa tante n’a pas besoin de le lui indiquer. Les enfants atteints du VIH SIDA ont besoin du soutien moral de leurs proches. Le petit modibo a la chance d’avoir été recueilli par une famille qui s’occupe bien de lui. Sa tante a de grands enfants qui le considèrent tous comme le benjamin de la famille. Aucun de ces enfants n’est contaminé. Ils font régulièrement leurs tests de dépistage et évitent tout objet susceptible d’être sources de contamination. On peut vivre avec le VIH SIDA, grâce à  la trithérapie… Des milliers de personnes meurent chaque année du SIDA. Et cela est dû au refus par certains malades, d’utiliser le traitement antirétroviral. Depuis 2002, la trithérapie est devenue gratuite pour les enfants atteints du SIDA. Ce traitement permet de stabiliser l’état de la maladie et ralentir sa progression. Rares sont aujourd’hui les personnes ou les familles à  accepter d’héberger une personne infectée. Beaucoup semblent oublier que les malades ne sont responsables de ce qui leur arrive. Malgré les multiples campagnes de sensibilisations à  la télé, dans les journaux ou les radios, partout dans le pays, le SIDA reste encore tabou au Mali. La peur de se faire renier par les autres, mais aussi par ses proches reste vivace. Il faut pouvoir oser affirmer sa maladie, car on peut vivre longtemps, avec le VIH Sida ! Voilà  tout le défi du petit Modibo.