Accusations de torture au camp malien de Kati

Dans une lettre ouverte adressée au Garde des Sceaux, un collectif d’avocats dénonce des faits de tortures et le non respect des droits de la défense. Parmi les hauts gradés arrêtés et incarcérés figurent plusieurs proches d’Amadou Toumani Touré (ATT) et le fils de l’ancien président Konaré. Les familles des détenus se disent très inquiètes pour la santé et la vie de leurs proches, près de six semaines après leur arrestation. La lettre ouverte envoyée au ministre de la Justice est claire et directe : il y est question de faits de torture, de traitements inhumains, dégradants et humiliants, dont les détenus au camp de Kati seraient victimes depuis le début mai. Selon les avocats, il est difficile de connaà®tre le nombre exact de ces militaires, accusés du contre coup d’Etat des 30 avril et 1er mai : une cinquantaine d’officiers supérieurs et d’hommes de rangs, peut être plus, vivent en tout cas dans « des conditions d’enfermement intolérables » dit la lettre. Et même si la situation semble s’être améliorée depuis une dizaine de jours, les avocats dénoncent tout un système de détention organisé en violation flagrante de la loi. Un juge d’instruction a été saisi et plusieurs détenus ont été inculpés pour atteinte à  la sûreté de l’Etat et tentative d’assassinat. Parmi eux, des très proches d’ATT, mais aussi le fils de l’ancien président Konaré. Etat complice de crime Or ces militaires sont toujours détenus à  Kati et les avocats demandent leur transfèrement au camp de la gendarmerie de Bamako. Et avertissent le gouvernement malien : « en ne mettant pas fin à  la torture, l’Etat se rend complice du délit ou du crime ». Joint par RFI, le Comité international de la Croix rouge chargé des conditions de détention des détenus s’est dit préoccupé par cette affaire et affirme préparer pour les prochains jours des visites à  ces détenus. Les autorités maliennes ont donné leur accord de principe.