Tournée européenne: la plateforme des OSC restitue

Du 25 janvier au 05 février dernier une délégation de la plateforme des organisation de la société civile s’est rendue en France, en Suisse et Belgique. Selon l’archevêque de Bamako, porte-parole de la délégation, Monseigneur Jean Zerbo, le message aux amis du Mali se veut une note d’information, un plaidoyer auprès de ceux-ci pour une meilleure compréhension de l’imbroglio malien aux fins d’aider à  la restauration de la paix, de la sécurité, de la reconstruction de la cohésion sociale sur tout le territoire national. Pour le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, la mission en Europe a été un succès. Selon lui, elle a été l’occasion de dissiper la tension au sein du Haut conseil islamique. « Il n’y a plus de tension entre Haidara et moi. Il faut le dire C’’est grâce à  chérif Madani Haidara que nous avons enterré tous les problèmes. Je le remercie pour cette sagesse de sa part » a-t-il indiqué. Concernant le financement de la mission, le guide spirituel d’Ançardine et chef de mission, Chérif Ousmane Madani Haà¯dara a expliqué que chacun a cotisé et que seule son association a contribué à  hauteur de 50 millions de Francs CFA. « Nous avons pris l’initiative d’aller rencontrer les amis du Mali pour leur expliquer la vraie situation du Mali. C’’est par amour pour le pays que nous avons financé cette mission de notre poche » a-t-il déclaré. Et d’ajouter que l’accompagnement de l’Etat n’a pas défaut. « Avant de partir, nous avons tenu a rencontrer le président Ibrahim Boubacar Keita pour l’informer en tant le président de la République du Mali. C’’est ainsi que lui-même a décidé de nous accompagner pour cette initiative pour la recherche de la paix au Mali ». Outre les trois personnalités sus-mentionnées, la mission était composée du pasteur Youssouf Dembélé, représentant de l’église protestante du Mali, Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre, les représentants de la CAFO, de l’UNTM, du Conseil national de la jeunesse représenté par Mohamed Salia Touré, de l’Assemblée nationale, de la plateforme Kel Tamasheq. Les structures visitées sont entre autres le Quai d’Orsay, le ministère de l’intérieur, la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, la Conférence des évêques de France, le bureau de la francophonie. En Belgique, la mission a visité le parlement européen, le parlement belge, le service européen pour l’action extérieure de l’UE. En Suisse, la délégation a été reçue à  Amnesty International, à  la FIDH, au département fédéral des affaires étrangères, à  l’ambassade de l’OCI, etc.

L’avenir des OSC et ONG du Mali au cœur du débat

La rencontre est organisée par le CENAFOD (centre national d’appui et de formation pour le développement des ressources humaines), l’USAID, l’AKDN-Mali et MSI, l’entité d’évaluation. Il existe une centaine d’organisations de la société civile (OSC) et d’organisations non gouvernementales (ONG) au Mali. La question de l’appréciation de la performance et de la pérennisation de ces entités se pose. Une vingtaine d’ONG et d’OSC prend part à  l’atelier de deux jours (16 et 17 septembre 2011) sur ce thème à  la maison du partenariat Bamako-Angers dans la capitale Bamako. Il s’agit d’un exercice annuel dans 23 pays qui a pour finalité de dégager l’indice de pérennisation des ONG en Afrique appelé NGOSI. Ceci constitue une évaluation de la société civile financée par l’USAID et Aga Khan Foundation (AKF). l’exercice a débuté au Mali en 2009 avec une évaluation de base. Plusieurs lois existent dans les procédures pour l’inscription et la reconnaissance des OSC. Cependant, de nombreux blocages existent dans la pratique. Selon Mohamed Alassane Diarra, Directeur du centre de ressources de l’association des municipalités du Mali, « Ces lois ne sont pas favorables à  l’inscription des ONG. » « Souvent on nous demande de l’argent pour avoir possession des récépissés. Cela n’est pas normal », souligne le représentant de l’association des organisations paysannes professionnelles (AOPP). D’autres expériences prouvent une bonne pratique des procédures légales mises en place ; « je crée des associations depuis 20 ans et je n’ai jamais eu de problèmes » témoigne un participant. l’Etat a mis en place des structures de suivi et de contrôle des ONG et OSC signataires de l’Accord-cadre. Ces structures manquent souvent de moyens pour aller au bout de ces contrôles. Une réelle insuffisance d’application de ces dispositions se pose. D’autre part, la pérennisation des ONG est entravée par certaines pratiques politiques. A titre d’exemple, les participants sont unanimes que la liberté d’exercice et de participation des OSC dans le développement national est insuffisante. Les OSC demandent aujourd’hui une exonération de taxes et d’impôts sur leurs activités entre autres revendications. Pour l’instant, cet état de fait n’existe pas encore au Mali. La viabilité financière des organisations, le plaidoyer et l’image publique sont d’autres points importants de la rencontre. A l’issue de cette étude, les résultats serviront à  comprendre les étapes de pérennisation des OSC dans les 23 pays.

Les « OSC » à Budapest !

Il se veut un cadre de concertation et d’échanges, est une initiative du groupe des ambassadeurs de la société civile de Bamako avec l’appui de la délégation de l’Union européenne du Mali. l’objectif de cet atelier était, d’une part, de faire la restitution dudit dialogue à  un large éventail des organisations de la société civile africaines à  quelques semaines de la clôture de la rencontre de Budapest, prévue le 18 mai prochain. D’autre part, il s’agissait de recueillir les observations des participants et leurs commentaires en vue d’enrichir la participation des représentants des organisations de la société civile (OSC) africaines à  Budapest. l’atelier de Bamako devra donc permettre de baliser le terrain pour les organisations de société civile en vue de la conférence finale de Budapest prévue dans quelques jours. Les recommandations issues des deux jours de travaux constitueront la feuille de route desdites organisations pour cette conférence. Pendant deux jours de travaux, la trentaine de participants venus divers horizons ont débattu des questions liées au rôle et à  la valeur ajoutée des OSC et des associations libres dans la coopération extérieure de la Commission européenne. Aussi, la rencontre de Bamako a permis de débattre de la complémentarité et la cohérence dans la cadre de l’agenda sur l’efficacité de l’aide, et les mécanismes d’acheminement de cette aide. Au terme des deux jours de travaux et d’échanges autour des questions inscrites à  l’ordre du jour, les participants ont recommandé, à  l’endroit de la Commission européenne, la poursuite du dialogue structuré après la conférence finale de Budapest, la mise en place d’un mécanisme de suivi des conclusions de celle-ci, l’appui aux initiatives des OSC en matière de renforcement des capacités, la formation, l’utilisation des ressources humaines de qualité, etc. A l’endroit des pays partenaires, la rencontre de Bamako a demandé l’instauration d’un environnement favorable aux OSC et aux associations libres à  travers des cadres politiques et juridiques appropriés au développement, aux activités et la mise en place de financements publics. l’atelier de Bamako a aussi décidé de la tenue d’un atelier de réflexion sur les modalités de représentation des OSC aux niveaux national et africain, la mise en place d’un cadre favorisant la synergie d’action entre les OSC et associations libres, l’instauration d’un dispositif de capitalisation et d’échanges, la mise en place d’un dispositif «Â baromètre » de suivi de l’évolution des conditions favorables aux OSC et aux associations libres dans les pays africains. Selon Mamadou Faye, ambassadeur de la société civile africaine, a constaté au cours de la conférence de presse de clôture, que cet atelier est d’une importance capitale. Pour lui, le problème demeure en ce qui concerne la capitalisation des travaux sur le dialogue structuré et de la détermination de son apport aux plans social, politique, économique et culturel. «Â La dialogue structuré s’inscrit dans la logique de l’agenda de la réflexion sur l’efficacité de l’aide et se veut à  cet égard inclusif. Il se déroule selon le programme établi depuis mars 2010, comprenant des séminaires régionaux et des sessions de travail à  Bruxelles » a déclaré M ; Faye.