OSGS à Bruxelles: Garantir la sécurité dans le Sahel

Plusieurs causes produisant le même effet Les Etats de l’espace sahélo-saharien sont confrontés à  une « série de défis en matière de gouvernance, de sécurité et de développement ». Ces défis sont liés aux «prises de pouvoir par des voies non constitutionnelles dans certains pays, l’explosion de la criminalité internationale (drogues, armes, migrants clandestins), l’accroissement du niveau de la menace terroriste née de l’augmentation des capacités de AQMI (kidnappings, assassinats, et attentats), la collusion entre les réseaux de la criminalité internationale et ceux du terrorisme islamiste radical, la résurgence de rebellions locales qui instrumentalisent l’argument identitaire, ainsi que le manque de progrès socio-économique » selon un communiqué de l’OSGS. La situation est donc plus que préoccupante, et la rencontre de Bruxelles va permettre aux chercheurs et praticiens africains et européens d’ « explorer la nature des enjeux de sécurité dans l’espace sahélo-saharien et esquisser des recommandations à  l’usage des décideurs politiques ». Un accent sera mis non seulement sur les axes à  privilégier pour la coopération entre UE et Etats du Sahel, mais aussi sur les difficultés spécifiques à  prendre en compte. Au début des travaux, ce jeudi, le directeur Afrique occidentale et centrale, Caraà¯bes de la Direction générale du développement de l’Union européenne, M. Manuel Lopez Blanco, a tenu à  remercier le président de l’OSGS pour « la lucidité de l’idée de ce séminaire et pour sa ténacité». Soumeylou Boubèye Maà¯ga, président de l’Observatoire, a quant à  lui, remercié ceux qui ont pu se rendre disponibles et les partenaires pour leur engagement constant. Pour lui, il existe un chapelet de menaces et des vulnérabilités dynamiques qui sont des défis pour les Etats. Des réflexions poussées pour avancer Les travaux ont commencé par les échanges au niveau d’un premier panel sur l’anatomie des enjeux sahélo-sahariens. Pour les panélistes, l’examen de la situation au Sahel, apparaà®t comme une véritable pyramide de facteurs de conflictualités ; des facteurs enchevêtrés, imbriqué les uns dans les autres au point o๠on est souvent déconcerté et découragé par cette pyramide de la conflictualité. Ils ont mis l’accent sur la combinaison de contraintes extérieures et de contraires intérieures qui renvoie à  la problématique du développement. La grande interrogation qu’ils ont soulevée est liée à  la position des théologiens sur le discours religieux d’AQMI. « Pourquoi l’OCI est silencieuse ? Pourquoi les ulémas du Mali, du Niger, de l’Algérie, de la Mauritanie sont-ils silencieux ? Alors que C’’est dans leur domaine que les autres sont en train de faire paà®tre les troupeaux de Satan », se sont-ils demandés. Ils ont mis l’accent sur le lien inévitable mais pas toujours visible entre la forme militaire de l’islamisme et la branche politico-civile. « Les forces politiques qui ne portent pas forcément les armes trouvent dans le jihadisme une justification politique à  leur rôle. Ceux qui ont porté les armes exploitent cette situation au niveau de la société civile qui devient alors un terreau de recrutement ». Pour eux, le terrorisme et les criminels ne rentrent pas dans le consensus. Sinon tous les autres acteurs ont intérêt à  travailler ensemble (les sociétés minières, les ethnies, les opérateurs économiques etc.). Le consensus doit donc se faire contre eux. Notons pour finir que quatre panels sont prévus pour ce séminaire : Anatomie des enjeux sahélo-sahariens ; les défis en matière de sécurité et de développement ; quelle gouvernance pour quelle sécurité ; quels partenariats internationaux face à  des menaces transversales ? Les participants viennent de l’Algérie, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, du Tchad. Les chefs de délégations de l’UE au Mali, au Niger plus des ambassadeurs européens en Afrique sont présents.