Nord Mali : Les populations prises en otages

Ceux-ci peuvent poussés un ouf de soulagement. Ils ont 90 à  avoir échappé au pire et être évacuer d’Aguelhok vers la ville de Kidal par la représentation locale du Comité international de la Croix-Rouge. La majorité des évacués est constituée d’enseignants, d’élèves-maà®tres de l’Institut de formation de maà®tres (IFM), d’élèves et d’autres civils qui se sont retrouvés dans la même galère. Ils sont arrivés dans la ville de Kidal, entassés dans un camion de transport de marchandises, après 5 heures de route à  travers le désert. Ces rescapés d’Aguelhok ont vécu, selon leurs dires, une semaine cauchemardesque, pris dans le piège des affrontements entre les forces armées et de sécurité et les assaillants. Ces derniers se sont même servis d’eux par moment comme boucliers humains face à  aux militaires. Traumatisés mais soulagés Quand ils ont débarqué à  Kidal, l’on pouvait lire sur les visages, la fatigue, l’angoisse, le traumatisme, mais aussi, et bien évidemment, le soulagement d’être toujours en vie. Dans leur odyssée, les infortunés ont été accompagnés à  Inamzil par Abinadji Ag Abdallah, le maire de la commune rurale du même nom. Inamzil est un campement nomade. Le théâtre d’opération se trouvait à  environ 13 km de là . « Nous avons fait ce trajet à  pied, explique une élève-maà®tre. Même arrivés dans le campement sous la protection du maire, nous n’étions pas en sécurité. Des assaillants venaient rôder autour de nous. Certains d’entre eux voulaient commettre un massacre. Mais un membre du groupe, apparemment un salafiste, s’est opposé à  leur sinistre dessein». Un autre enseignant assure qu’il y avait deux groupes armés. l’un se réclamait du « Mouvement national de libération de l’Azawad » tandis que l’autre dit combattre au nom d’Allah. Le premier groupe s’est comporté en véritable bande de pillards alors que ceux qui sont supposés être des salafistes se sont contentés de vérifier s’il n’y avait pas de militaires parmi les civils. D’autres opérations d’évacuation sont annoncées. Le CICR entend continuer à  porter secours au reste des civils regroupés ou éparpillés dans le désert En attendant, les premiers rescapés seront conduits à  Gao. Les forces armées continuent de ratisser la zone

AQMI: Preuves de vie des otages

Le 8 décembre dernier, Al Qaida au Maghreb islamique revendiquait cinq enlèvements au Nord Mali à  travers un communiqué. AQMI y affirme qu’il s’agit d’une réponse «aux agressions répétées de la France contre les musulmans des pays du Sahel» et contre «les politiques permanentes et insensées de Nicolas Sarkozy». «Nous ferons savoir prochainement nos revendications à  la France et au Mali», ajoute le communiqué. L’organisation ajoutait que « le Mali a été choisi sciemment en raison de l’implication du régime d’Amadou (Toumani) Touré dans une guerre contre les Moujahidine (combattants) », cédant « ainsi aux pressions exercées sur lui par la France et les Etats-Unis ». 24 heures après la diffusion dudit communiqué, ce sont des photos que les ravisseurs ont fait parvenir a plusieurs agences de presse. Sur la première, on voit les deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, enlevés le 24 novembre à  Hombori (nord-est du Mali), avec trois hommes armés derrière eux, le visage recouvert d’un turban. L’autre montre les trois Européens – un Britannique, un Suédois et un Néerlandais enlevés le lendemain à  Tombouctou (nord du Mali) – entourés de quatre hommes en armes, dont l’un a le visage découvert. Un touriste allemand qui avait résisté à  son enlèvement avait été tué à  Tombouctou. La diffusion des photos intervient tout juste à  la veille d’une réunion organisée à  Nouakchott, entre les ministres de la Défense de dix pays du pourtour méditerranéen, européens et africains. Il y sera notamment question des nouvelles menaces nées de la dispersion d’armes dans les pays du Sahel en provenance de Libye et de la multiplication des prises d’otages par Aqmi dans toute la région du Sahel.

IBK : « Pour en finir avec l’insécurité dans le Nord Mali »

Pour en finir avec l’insécurité dans le Nord Mali Les enlèvements et le meurtre de ressortissants occidentaux perpétrés au mois de novembre dans le Nord Mali, à  Hombori et à  Tombouctou, ont suscité peine et émotion dans tout le pays. Ils ne sont pas l’œuvre de simples bandits, mais celle de terroristes. Depuis quelques années, la répétition de tels actes a eu pour conséquence de ruiner les efforts de développement, notamment dans le tourisme, qui faisait vivre des milliers de familles maliennes. Comment en est-on arrivé là  ? Les accords dits d’Alger signés en 2006 pour mettre fin à  une rébellion armée ont imposé un retrait de notre armée nationale de la partie nord du Mali au profit de groupes de sécurité mixtes qui n’ont jamais vu le jour. Or, lorsqu’un Etat abandonne ses missions régaliennes sur une partie de son territoire, il laisse le champ libre à  la prolifération d’activités illicites : prises d’otages et narco trafic. Bien heureusement, le retour des forces de sécurité est en marche, à  travers le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement dans le nord Mali (PSPSDN), lancé par le gouvernement en 2011. Mais entre temps, la menace a évolué, les groupes terroristes s’étant installés et intégrés aux populations locales, vulnérables et vivant pour beaucoup dans des conditions difficiles. Récemment, la fin de la guerre en Libye et le déversement de son trop-plein d’armes vers le Sud Sahel a accentué le risque terroriste, et de nouvelles menaces sécessionnistes se font jour. Aujourd’hui, le premier des remparts contre l’insécurité au Mali doit être l’unité nationale. Nous devons nous rassembler pour envoyer un message clair et fort à  tous ceux qui déstabilisent les fondements de notre société : les valeurs de paix et de tolérance sont les ferments de notre peuple, nous n’accepterons jamais la violence. D’ici quelques mois, une autre réponse sera d’œuvrer à  ce que les élections présidentielle et législatives de 2012 soient exemplaires, pour donner toute la légitimité nécessaire à  la prochaine équipe, dont l’une des priorités sera de gagner le combat contre l’insécurité et le terrorisme. Au delà  de ces échéances, il nous faudra remobiliser notre armée nationale et l’ensemble de nos forces de sécurité, dans le cadre d’une nouvelle loi de programmation militaire, qui tienne compte des menaces récentes. Cette réorganisation devra inclure la formation d’unités d’élites et de services de renseignement dédiés à  la lutte anti-terroriste, et dévoués à  la Nation toute entière. Mieux équipée grâce à  l’aide de nos partenaires, l’armée malienne sera aussi plus réactive, plus efficace. Pour mener à  bien sa mission, elle pourra s’appuyer sur un pouvoir civil ferme et déterminé à  restaurer l’autorité de l’Etat pour garantir la sécurité de tous sur l’ensemble du territoire national. Pour ce faire, il utilisera de manière implacable les instruments à  sa disposition que sont la force légale, le droit et la justice, contre tous ceux qui mettent en péril la cohésion nationale, la paix et la sécurité. En agissant ainsi, nous pourrons rétablir la confiance entre tous les citoyens et l’Etat, mais également la confiance entre le Mali et les pays amis dont la coopération nous est précieuse. Evidemment, pour être viable, la réponse ne saurait être que sécuritaire. Il faut nous projeter sur le long terme en réfléchissant à  de nouvelles entités territoriales, qui tiennent compte des composantes socio culturelles de toutes les communautés du Nord Mali, et dans lesquelles chacun se reconnaà®tra. Cette nouvelle étape pourrait être l’aboutissement d’un processus de dialogue et d’échange ouvert à  tous, sous la forme d’assises nationales du Nord. Nous serons ainsi mieux armés pour accentuer les efforts en faveur du développement socio-économique de ces régions, qui passe notamment par la construction d’infrastructures et la mise en place d’un ambitieux plan décennal de relance du tourisme. Demain, pour réussir tous ces défis, la volonté politique ne devra pas faire défaut. Le risque d’une déstabilisation du Mali au Nord, à  travers l’expansion de la menace terroriste et le réveil des velléités irrédentistes est avéré. Nous devons l’endiguer au plus vite pour maintenir la paix, sans laquelle aucun développement n’est possible.

Les enlèvements au Mali illustrent l’échec de la coopération militaire au Sahel

DAKAR (AFP) – Cinq enlèvements et un meurtre d’Européens en moins de 48 heures dans le nord du Mali, illustrent l’échec de la coopération militaire entre les pays de la bande sahélo-saharienne face aux activités des groupes armés, dont la branche maghrébine d’Al-Qaà¯da. En avril 2010, quatre des pays les plus touchés par les actions d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et d’autres groupes criminels armés (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) ont créé un Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à  Tamanrasset (sud de l’Algérie). Doublé d’un centre de renseignement à  Alger, l’objectif du Cémoc est de mieux coordonner les actions des quatre armées dans la lutte anti-terroriste et d’arriver à  mener des opérations conjointes dans chacun des pays affectés. Opérations d’autant plus urgentes que le retour au Mali et au Niger de milliers de combattants lourdement armés ayant servi l’ex-régime libyen de Mouammar Kadhafi – en grande partie touareg – a renforcé l’insécurité dans cette vaste région difficile à  contrôler. Attentats, tentatives d’attentats, enlèvements, trafics: en 17 mois depuis la mise en place du Cémoc, les activités d’Aqmi se sont intensifiées dans les quatre pays concernés. Jeudi et vendredi, deux Français, puis trois touristes européens, ont été enlevés à  Hombori et Tombouctou o๠un quatrième touriste, un Allemand qui avait résisté à  son enlèvement, a été froidement abattu d’une balle en pleine tête. Au total, neuf Européens, dont six Français, sont désormais retenus en otage dans le Sahel. Les chefs des armées du Cémoc se réunissent tous les six mois, sans jamais jusqu’à  maintenant être parvenus à  mettre sur pied des patrouilles conjointes. Or, souligne Gilles Yabi, responsable à  Dakar de l’ONG International Crisis Group (ICG), « tout le monde réalise que cette coopération (devent aboutir à  des opérations conjointes) est nécessaire pour porter un véritable coup aux groupes armés ». Un temps « assez clairement critiqué comme le maillon faible de la lutte anti-terroriste », le Mali, o๠Aqmi a depuis plusieurs années implanté des bases d’o๠elle « rayonne » dans la région, a désormais « une réaction plus claire », souligne-t-il. Bamako a vigoureusement réagi aux derniers enlèvements et au meurtre du touriste allemand, dénonçant une « action terroriste » considérée comme « une attaque perpétrée contre la sécurité et la stabilité de notre pays ». Rapts et meurtre au coeur de la cité historique de Tombouctou, ancien haut lieu du tourisme du Mali, portent un coup dur à  l’économie de ce pays pauvre. L’armée malienne, sans gros moyens, mais épaulée par des militaires français implantés dans la région, a été mobilisée pour tenter de retrouver la trace des otages, dont les dernières informations indiquent que certains ont été emmenés dans le grand nord malien, vers la frontière algérienne. En marge de la dernière réunion du Cémoc à  Bamako, le 21 novembre, c’est l’Algérie qui a été désignée comme un frein à  la coopération militaire régionale. Un délégué nigérien a noté que « l’armée algérienne, à  elle seule, a plus de moyens que les armées nigérienne, malienne, et mauritanienne » réunies, ajoutant: « Je ne comprends pas pourquoi elle ne va pas sur le terrain pour nous aider à  lutter contre Aqmi ». L’Algérie s’oppose à  la volonté de certains de ses voisins d’élargir la lutte anti-terroriste à  son rival marocain et apprécie peu l’intervention de la France, ancienne puissance coloniale dans tous les pays concernés, avec laquelle elle a des relations complexes, note-t-on de source diplomatique. « En ne faisant rien en commun contre Aqmi, les pays du Sahel laissent le champ libre aux terroristes », a estimé à  Bamako un responsable mauritanien dont le pays est celui qui s’est le plus impliqué, n’hésitant pas en 2010 et 2011 à  mener en territoire malien des opérations militaires contre Aqmi.

Qui sont vraiment les otages de Hombori ?

Les deux ressortissants français enlevés au Mali dans la nuit de mercredi à  jeudi ont été identifiés par les autorités maliennes. Il s’agit de Serge Slobodan Lazarevic et de Philippe Verdon. Les deux hommes se présentaient comme des géologues en mission de prospection au Nord du Mali pour une entreprise locale, Mandé Construction immobilière. Lazarevic inquiété en Serbie Mais les autorités françaises ont un doute sur les activités réelles des deux hommes sur place, qui n’avaient pas prévenu l’ambassade de leur présence. Par ailleurs, la Direction générale des services extérieurs (DGSE ), chargée de négocier la libération des otages français actuellement retenus dans le Sahel, a découvert après leur enlèvement leur présence sur la zone. Mais surtout, d’après les informations d’Europe 1, les deux hommes ne seraient pas inconnus des autorités françaises. En 1999, Serge Lazarevic apparaà®t ainsi dans une procédure judiciaire en Serbie, visant un réseau clandestin financé par le contre-espionnage français. Et qui devait, selon la justice serbe, assassiner le président Slobodan Milosevic. Deux ans auparavant, l’homme, d’origine hongroise, aurait également participé au recrutement de mercenaires yougoslaves envoyés combattre au Zaà¯re, pour soutenir le régime du président Mobutu. Là  encore, cette opération, bien que privée, était suivie de très près par une des agences française de renseignement. Verdon, un putsch raté aux Comores Philippe Verdon a pour sa part été arrêtés en septembre 2003 aux Comores pour avoir voulu renverser le pouvoir du colonel Azali Assoumani dans une tentative de coup d’Etat rocambolesque, monté par le commandant Combo, ancien membre de la garde présidentielle, proche de Bob Denard. Le mercenaire français avait alors admis connaà®tre Philippe Verdon. Comme toujours dans les affaires d’otage, les services de police devraient procéder à  des perquisitions au domicile des deux hommes. Ce qui pourrait permettrait de lever tout doute sur une possible double homonymie, et d’en savoir un peu plus sur la raison réelle de leur présence au Mali. Les deux hommes auraient ainsi pu avoir la volonté de créer une société de sécurité au Mali. Mais selon une hypothèse plus pessimiste, ils auraient aussi pu tenter de jouer leur carte auprès d’Aqmi pour la libération des otages français du Sahel. l’armée malienne, appuyée par des militaires français et les services de renseignement extérieurs, recherchent activement les deux hommes. Parallèlement, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour « enlèvement en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste », confiée à  la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Enlèvements au Nord : La France intervient au Mali

Les choses se sont vite accélérées ces dernières 72 heures dans la partie nord de notre pays. A Hombori (une localité située entre Mopti et Gao), deux Occidentaux de nationalité française ont été enlevés par sept individus armés non encore identifiés dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 novembre. Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient présentés comme des géologues travaillant dans cette zone. 24 heures après, alors que les recherches s’accélèrent pour retrouver leur trace, un nouveau rap vient d’avoir lieu cette fois-ci à  Tombouctou, à  environ 200 kilomètres de la première localité. Trois autres Occidentaux ont été enlevés dans leur en pleine journée. Selon la chaine de télévision « France 2 », ils sont Australien, Allemand, Néerlandais et Sud-africain. Un quatrième, nous apprend-on, qui a refusé de les suivre, a été exécuté par les ravisseurs. « Lorsque J’ai entendu un coup de fusil, je suis retourné à  l’auberge et J’ai vu un Blanc qui était déjà  tué » témoigne le réceptionniste de l’hôtel à  « France 2. Selon lui, « les ravisseurs ont fait irruption dans l’hôtel et ont demandé après leurs victimes, avant de les sortir de leurs chambres ». Tombouctou, qui est une ville très prisée par les touristes, était jusque là  épargnée par les séries d’enlèvements. Si ces actions terroristes n’ont pas encore été revendiquées, les spécialistes sont formels qu’elles portent la signature d’AQMI. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, qui a ses racines en Algérie, dispose également de bases au Mali d’o๠elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier). Ne pas sortir de Bamako Depuis l’éclatement des derniers évènements dans le sahel, la confusion s’est installée dans les esprits. Les ressortissants occidentaux vivant à  Bamako, notamment la communauté française, ont renforcé les mesures de prudence et de sécurité. Au Lycée français de Bamako, les dispositions sécuritaires ont été redoublées d’efforts. Et des policiers français ont été dépêchés à  Bamako pour les enquêtes. Selon un ressortissant français interrogé par le chaine de télévision publique « France 2 », la consigne est clair : « on nous a instruit de ne sortir de Bamako », dit-il. Tant dis qu’une autre compatriote regrette « la fin des week-ends sur le plateau dogon ». Quant aux recherches de la piste des ravisseurs, notamment de Hombori, la France a envoyé des troupes militaires sur le sol malien. Avec les forces armées maliennes, elles devront entreprendre des patrouilles conjointes. Du côté du gouvernement du Mali, qui joue la carte de la prudence, on regrette « une action terroriste » suite à  ces évènements. Dans un communiqué officiel lu à  la télévision nationale, Bamako a exprimé sa compassion pour les familles des victimes, et affirmé sa détermination de poursuivre la lutte contre le terrorisme. Le moins que l’on puisse dire C’’est que cette série d’enlèvements témoigne de la présence de plus en plus remarquable d’islamistes dans la bande sahélo-saharienne. Pour les spécialistes de la question militaire, tout porte à  croire que la crise libyenne a donné de nouvelles racines à  l’organisation islamique. Car de nombreux ex combattants sont retournés dans cette zone avec d’importantes quantités d’armes. l’Occident, notamment la France, qui a joué un rôle actif dans le renversement du régime libyen, pourrait devenir une cible privilégiée des ravisseurs. Par ailleurs, ces prises d’otage spectaculaires interviennent moins d’une semaine après la fin de la rencontre à  Bamako du Comité des chefs d’Etat majors opérationnel des quatre pays de la bande : Algérie, Niger, Mauritanie et le Mali.

90 millions ! La rançon des otages au Niger

90 millions d’euros ! C’est la somme réclamée par AQMI pour libérer les 4 autres otages français, enlevés dans le nord du Niger, en septembre dernier. Cette information proviendrait d’une source nigérienne proche de la médiation, rencontrée dans le nord du Mali par l’AFP. Plus de 59 milliards de FCFA C’’est la somme exigée « Les ravisseurs réclament au moins 90 millions d’euros pour la libération des quatre otages français toujours détenus. Ils réclament aussi la libération de prisonniers d’Aqmi arrêtés dans plusieurs pays dont la France. Enlevés à  Arlit, les quatre Français: Daniel Larribe, Thierry Dol, Pierre Legrand et Marc Ferret sont prisonniers depuis le 16 septembre 2010. Aqmi avait revendiqué l’enlèvement des sept otages cinq jours après le kidnapping, et avait demandé le 18 novembre à  la France de négocier leur sort directement avec Oussama ben Laden. Oussama Ben Laden avait ainsi réclamé le retrait de la France d’Afghanistan pour les libérer, exigence rejetée par le gouvernement français. En début Mars, la présidente du Groupe AREVA, Anne Lauvergeon, avait déclaré avoir bon espoir de les faire revenir le plus vite possible. Surtout après la libération des 3 premiers à  savoir la Française Larribe, le malgache Jean Claude Rakotorilalao et le Togolais Alex Kodjo Ahonado, AQMI ( Al Qaeda au Mahgreb Islamique ). Refus de négocier Reste que la France, par la voie de son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a rejeté ces demances d’AQMI; Qui dépassent de loin les fonds alloués par le Parlement à  la DGSE, pour la sécurité extérieure du pays. De plus, la France se trouve aux avants-postes de l’opération Libyenne, et les exigences d’AQMI passent pour le moment au second plan. Si la France refuse de négocier ou de céder à  pareille rançon, l’option militaire semble exclue également, du fait de la menace d’AQMI, après l’échec de l’opération visant à  libérer l’otage décédé Michel Germaneau. Pour les otages qui sont restés aux mains d’AQMI, l’issue pour le moment demeure incertaine, et il leur faudra sans doute attendre encore un peu avant d’être libérés.

Paroles de Grin : Et si nous allions au cinéma ce week-end ?

Fespaco : Cinéma Made in Mali Le Mali est formidablement présent au Fespaco 2011. De belles œuvres sont représentées cette 22è édition qui s’est ouverte ce samedi à  Ouagadougou. le documentaire, de la talentueuse réalisatrice Awa Traoré, mais aussi , une fiction du réalisateur malien, Boubacar Sidibé, et produite par l’ORTM, intéressera les spectateurs sur la création de la ville légendaire de Ségou. Puis le long métrage, Da Monzon, à  la conquête de Samanyana, révèlera le talent immense du comédien, Gabriel Magma Konaté et de bien d’autres à  la Biennale du cinéma Africain. Avis aux amateurs de fictions historiques, made in Mali. Libye, un monde veut s’effondrer Khadafi tremble t-il ? Tiendra-t-il plus longtemps que Moubarak ? s’attendait-il à  ce grondement venu du nord ? Mais lui et les siens ne lâcheront pas. A commencer par son fils, qui a averti cette semaine : «Â Des rivières de sang risquent de couler en Libye.». Des réformes ont été promises, des augmentations de salaire. Rien à  faire ! La révolte gronde en Libye. On veut faire comme les Tunisiens, Moubarak bis, Khadafi exit. 2011, C’’est l’année de toutes les révolutions, humaines, mais les bonnes révolutions laissent toujours des morts. Dans le cas de la Libye, les répercussions seront immenses sur la sous-région. Que veulent les libyens, qui ne sont pas les plus mal lotis du monde arabe ? Les affidés de Khadafi tremblent, s’inquiètent de la chute de ce monarque pas comme les autres…et de la fin des pétrodollars et autres investissements… Le dimanche à  Bamako C’’est jour de… ? C’’est bien connu, le Malien est homme de Grin. Sa femme elle, est confidente, dans les mariages, baptêmes et autres cérémonies qui font le social, social de notre pays. Ne soyez pas surpris, si vos oreilles sifflent, ou vous grattent, particulièrement le Dimanche. Il se pourrait que quelque part, dans une cour, ou un Grin, l’on parle de vous ! Et oui, tout comme le favorise notre sens du Balimaya ou de la parenté, la vie des autres, devient le centre de la conversation de quelques uns. Ainsi en est-il depuis la nuit des temps en terre du Mandé. Alors, vérifiez vos, faits, vos gestes, les troubadours modernes, les griottes lyriques, mais aussi le mauvaises langues, les divulgueront jusqu’à  l’éternité… Des nouvelles des otages On n’avait plus entendu parler d’eux et les revoilà . Libres cette fois. 3 d’entre eux, la française Françoise Larribe, le Togolais et le Malgache, ont été libérés par AQMI. Contre quoi ? La révolution qui agite le monde arabe a-t-elle trop étouffé les menaces d’AQMI. Les médias eux ont fait leur travail de diffusion. Les négociateurs, le leurs certainement. Tiken Jah fait sa révolution Africaine Il est toujours là  o๠on ne l’attend pas. Tiken, le roi du reggae made in Africa, ne perd pas une once d’énergie pour ravir son public. s’il arrive tard sur scène, sur les coups de 23h, C’’est pour mieux entretenir ses fans et distiller ses messages anti-domination néocoloniale, tout ça dans son studio-concert de la Cité Unicef de Bamako. Pétant, le feu, raconte un spectateur, avec un jeu de jambes hors pair et , incisif surtout envers les monarques, , Tiken doit exulter de ce qui agite le monde arabe. Car ses paroles sonnent souvent justes, parfaitement rythmées, mélodiques, et un brin visionnaires. C’’est aussi ça la Révolution Africaine !

Niger : AQMI libère 3 des sept otages français enlevés au Niger

Une Française, un Malgache et un Togolais ont été libérés par Aqmi. Enlevés dans le Nord du Niger en septembre dernier avec quatre autres otages, ils étaient détenus au nord du Mali. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) a libéré dans la nuit de jeudi à  vendredi trois des sept otages qui avaient été enlevés le 16 septembre dernier à  Arlit, dans le nord du Niger. Il s’agit d’une Française qui souffre d’un cancer, d’un Togolais et d’un Malgache. « Ils ont été acheminés vers Niamey par les autorités nigériennes », a-t-on indiqué à  Niamey, sans donner de précision sur les conditions de leur libération ni sur le sort des autres otages – quatre Français (dont l’époux de la femme libérée), des employés d’Areva et de son sous-traitant Satom, filiale du groupe Vinci. Ceux-ci auraient été dispersés dans le Nord du Mali, o๠Aqmi dispose de bases arrières, avant d’être détenus dans des pays voisins. Lorsqu’Aqmi avait revendiqué le rapt, l’organisation terroriste avait indiqué que l’opération avait été dirigée par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeà¯d, considéré comme responsable de l’assassinat de l’otage britannique Edwin Dyer en 2009, et plus récemment, de la mort du Français Michel Germaneau, en juillet dernier. Reçus à  l’Elysée Les trois ex-otages du Sahel, la Française, Françoise Larribe, le Malgache Jean-Claude Rakotorilalao et le Togolais Alex Kodjo, libérés dans la nuit de jeudi à  vendredi, ont été reçus, ainsi que leurs familles, samedi après-midi à  l’Elysée par le président Nicolas Sarkozy. Quatorze personnes -les trois otages et leurs proches- sont arrivées à  l’Elysée vers 14h30 et ont monté quelques minutes plus tard les marches du palais de l’Elysée pour rejoindre M. Sarkozy. Ils sont tous ressortis de leur entrevue avec le chef de l’Etat vers 15h15. Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, était également présente. Avant de quitter l’Elysée, Mme Larribe et ses proches sont restés quelques instants dans la cour de l’Elysée pour discuter avec Mme Lauvergeon. Il n’y a eu aucune déclaration.

Otages tués au Niger : le secret défense bientôt levé ?

PARIS — La Commission consultative du Secret de la Défense nationale (CCSDN) a rendu jeudi un avis favorable à  la déclassification de photos et vidéos de l’opération militaire pour libérer deux otages français enlevés au Niger, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, dirige l’enquête préliminaire sur l’enlèvement de Vincent Delory et Antoine De Léocour le 7 janvier au Niger et leur décès le lendemain au Mali. Il a demandé au ministre de la Défense Alain Juppé la déclassification de certains documents liés à  l’intervention des forces spéciales françaises au Mali pour tenter de libérer les otages. Parmi ces documents figurent notamment des photos et vidéos de l’intervention. Le ministre a saisi mardi la CCSDN pour avis. Celle-ci a émis jeudi un avis favorable à  la déclassification, selon une source judiciaire. La procédure de demande de déclassification a donc été extrêmement rapide puisque la demande du procureur date d’il y a une semaine, le vendredi 14 janvier. Il revient désormais à  Alain Juppé de suivre ou pas cet avis. Hervé Morin, son prédécesseur, a toujours suivi les avis de la CCSDN. Les quelque 160 avis émis – dont les trois quarts ont été favorables à  la déclassification – par la CCSDN depuis sa création en 1998, ont été suivis plus de neuf fois sur dix par les autorités concernées. Les forces spéciales françaises avaient poursuivi les ravisseurs jusqu’au Mali mais n’avaient pu libérer les otages, dont l’un d’entre eux a été exécuté par les ravisseurs, selon les premiers éléments de l’enquête judiciaire française. Les circonstances du décès de l’autre otage restent plus floues. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué le 13 janvier cet enlèvement. Le 10 janvier, le Premier ministre François Fillon avait déclaré que les deux hommes avaient été « éliminés froidement ». Le lendemain, son ministre de la Défense avait dit avoir « toutes les raisons de penser que les otages ont été exécutés par les ravisseurs ». Les premiers résultats de l’autopsie révélés le 13 janvier par Jean-Claude Marin ont permis d’accréditer la thèse de l’exécution pour Antoine de Léocour, tué d’une balle « à  bout touchant », mais pas pour son ami.

Otages tués: Où est la vérité?

La version française Vendredi dernier, quatre individus armés pénétraient dans un restaurant de Niamey pour enlever deux jeunes français âgés d’une vingtaine d’années. Ce lieu considéré très sécurisé, est très fréquenté par les ressortissants français du Niger. Tous étaient loin de s’imaginer qu’un tel acte pouvait se produire en pleine capitale. Selon toute vraisemblance, l’opération a été perpétrée par Al Qaeda Au Maghreb Islamique (AQMI), même si celle-ci n’a pas revendiqué le rapt. Ainsi dès que l’alerte a été donnée par les nombreux témoins aux autorités du pays, une course poursuite a commencé. l’armée nigérienne a été soutenue dans cette opération, par des soldats français. En plus de la traque terrestre, un hélicoptère français suivait le véhicule 4×4 dans lequel se trouvaient les ravisseurs et leurs otages. Quelques heures plus tard, un communiqué officiel des autorités françaises annonçant la mort des deux jeunes hommes Vincent Delory et Antoine de Léocour. La France a alors affirmé que les ravisseurs ont tués leurs otages et se sont ensuite enfuis. Tous les ravisseurs seraient morts Un militaire mauritanien sous le signe de l’anonymat, indiquait à  journaldumali que ces affirmations sont fausses et qu’il ne s’agissait ni plus ni moins d’une bavure de l’armée française. Ce denier a affirmé que les otages et leurs ravisseurs ont tous été tués par des tirs des soldats français au cours de l’opération. Il précise que « que des échanges de tirs nourris ont eu lieu des deux côtés sur le territoire nigérien, à  200 km de la frontière avec le Mali. Cela a eu pour conséquence des morts et de nombreux blessés dont des soldats nigériens et français. C’’est de l’hélico français que les tirs provenaient le plus. » Il explique que « contrairement à  ce que la France s’évertue à  dire, les ravisseurs n’ont pas pu s’échapper et sont morts sur le coup. » « Pas de suspects interrogés par les nigériens » Cette version des faits vient d’être renforcée par une déclaration du ministre de l’intérieur et de la défense du Niger. Ousmane Cissé affirmait ce matin sur les ondes de radio France internationale, que le Niger n’a en sa possession, aucun terroriste. Et aussi, « nous avons reçus en tout, 6 corps. Parmi lesquels les deux otages français, deux soldats nigériens et deux des ravisseurs. Nous n’interrogeons personne en ce moment.» La veille, le ministre français de la défense, Alain Juppé affirmait pourtant que Niamey interrogeait deux des ravisseurs et que ceux-ci avaient tués leurs otages avant de tenter de s’échapper. Il est même formel en disant qu’un des jeunes malheureux a reçu une balle dans la tête à  bout portant. Par ailleurs, des médecins nigériens ayant vu les corps, indique de leur côté qu’un des corps des otages portait une tâche noirâtre ne pouvant provenir que d’un tire effectué à  partir d’un hélicoptère. En fin de compte, cette contradiction entre les deux pays crée des doutes sur le véritable déroulement de l’opération. Des corps brûlés Autre information qui vient renforcer le doute dans les esprits. Des témoins dans les services de santé nigériens ayant reçu les corps affirment que les deux jeunes ont été tués dans des conditions particulièrement brutales. Le corps de l’un d’eux est « entièrement calciné », les deux victimes portent sur leurs corps des traces de brûlures. Le second aurait reçu une balle dans la tête, à  partir d’un angle de tir qui remet en question la version des forces spéciales françaises. Alors, on est en droit de se demander pourquoi les ravisseurs qui « ont exécuté les deux jeunes avant de prendre la fuite » ont pu leur infliger ces brulures. N’ont-ils pas plutôt été tués dans le bombardement du véhicule de leurs ravisseurs dans lequel ils auraient dû encore se trouver au moment de l’attaque française ? Saura-t-on un jour ce qui s’est réellement passé ?

Otages français : Pour ne pas les oublier !

Cela fait plus de 100 jours que 7 otages dont 5 français, sont retenus depuis le 16 septembre dernier par AQMI au Nord du Mali. L’actualité ivoirienne oblige, on a peu oublié ces captifs, bien que les chaà®nes françaises rappellent régulièrement à  leurs téléspectateurs, la captivité de deux autres journalistes français, retenus, eux en Afghanistan. Et pour ne pas les oublier, les familles des otages ont publié un communiqué dans les médias ! « Demain, jour de Noà«l, cela fait 100 jours que 5 Français, un Malgache et un Togolais, sont retenus en otages au Mali par un groupe de terroristes d’Aqmi, Al Qaà¯da au Maghreb islamique », explique le communiqué transmis jeudi au quotidien Ouest France. Malheureusement, ces derniers ne passeront pas les fêtes en famille, et du côté diplomatique, rien n’a vraiment bougé, ni du côté français, ni du côté Malien, rappelle un communiqué de l’AFP : « Les familles présentent ensuite chacun des cinq otages français: « il y a Daniel Larribe, 59 ans, ingénieur expert en techniques minières pour Areva, et son épouse, Françoise, 62 ans ; ils habitent Mialet, près d’Alès dans le Gard et ont deux filles de 30 et 26 ans. Daniel et Françoise Larribe s’occupaient également d¹une ONG (Organisation non gouvernementale) à  Arlit pour aider les paysans locaux et les maraà®chers. Il y a aussi Thierry Dol, ingénieur de 29 ans pour un sous-traitant d¹Areva, marié, originaire de la Martinique ; Pierre Legrand, 25 ans, originaire de Couffé en Loire-Atlantique, qui est fiancé et travaille pour une filiale de Vinci, et Marc Ferret, 43 ans, Français habitant Madagascar, salarié du groupe Vinci au Niger; Jean-Claude Rakotoarilalao, 60 ans et Alex Kodjo Ahonado, ingénieur zootechnicien et père de 6 enfants ». Par ailleurs, les familles soulignent que l’enlèvement de leurs proches est « très peu médiatisé, alors que les jours de captivité (bientôt un an) des deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, enlevés par les talibans le 30 décembre 2009 en Afghanistan, sont égrenés tous les soirs sur les écrans de télé ». Les fêtes de Noel rappellent alors cette absence cruelle des proches. Que nous réserve 2011? Ce rappel suffit à  nous évoquer la menace terroriste, toujours présente, alors qu’ailleurs, en Côte d’Ivoire, le spectre d’une guerre civile a déjà  fait plus de 200 morts, selon les chiffres avancés par les Nations Unies. Triste bilan en cette fin d’année en Afrique. Certaisn ne vivront pas la magie de Noel, mais pleureront le deuil de leurs proches, tombés sous les balles et au nom de l’ambition démesurée pour le pouvoir de certains leaders africains. De même que des hommes enturbannés et armés dans le désert veulent imposer leur idéologie au reste du monde. Que nous réserve 2011?

Nord Mali : L’opposition s’engouffre dans la brèche WikiLeaks

Duplicité, laxisme, voire complicité. Les télégrammes diplomatiques américains révélés par WikiLeaks ne sont tendres ni avec le président Amadou Toumani Touré (ATT), ni avec son armée, ni même avec son système financier. Une banque malienne, dont le nom a été flouté par WikiLeaks, est citée pour avoir « blanchi » l’argent des rançons versées à  Aqmi en échange de la libération d’otages. Un télégramme relate aussi les malheurs du diplomate Anton Prohaska, chargé par Vienne de négocier avec les ravisseurs d’un couple d’Autrichiens détenu dans le nord du Mali. Il y a là  toute une faune de faux intermédiaires, d’agents doubles et d’escrocs en tout genre… Rien n’aurait été épargné au malheureux Prohaska, selon les diplomates en poste dans la capitale malienne. Par ailleurs, en novembre 2009, le général William Ward, patron d’Africom (le commandement militaire américain) est à  Alger avant de se rendre à  Bamako. Abdelaziz Bouteflika le charge de transmettre un message à  ATT : « Dites-lui qu’il ne peut être l’ami des voleurs et des victimes en même temps. » WikiLeaks ne dit pas si le message a été transmis, mais nous apprend qu’ATT a fait savoir au général Ward qu’il estimait que « les Algériens ne [faisaient] pas grand-chose ». Une chose est sûre : en matière de lutte contre Aqmi, la défiance d’Alger à  l’égard de Bamako est partagée par l’administration américaine, qui évoque tout à  la fois l’attitude ambiguà« des responsables maliens, civils comme militaires, et « le jeu trouble » d’ex-chefs de la rébellion touarègue. Bamako n’a pas réagi, mais la presse locale a commencé à  relayer le contenu des télégrammes. Des partis d’opposition ont annoncé leur intention de saisir le président de l’Assemblée nationale pour que les révélations de WikiLeaks soient inscrites à  l’ordre du jour de la prochaine session.

Interview d’ATT au PArisien / Otages français au Mali : «Les ravisseurs les ont dispersés»

Le Parisien : Savez-vous o๠sont les otages enlevés au Niger le 16 septembre? AMADOU TOUMANI TOURà‰ : Malgré un minutieux travail de renseignement, nous ne sommes jamais parvenu à  savoir exactement o๠se trouvent les otages. Evidemment, ce serait confortable de dire que les otages se trouvent à  un point précis. Une opération militaire pour les libérer est-elle possible? Non, car les conditions ne sont pas réunies. Une opération militaire classique et bien organisée exige des renseignements vraiment pointus — qui sont très difficiles à  obtenir — et une maà®trise de la zone, ce qui est pratiquement impossible. Il est certain que les ravisseurs ont dispersé leurs otages en plusieurs groupes. Ils ne dà®nent jamais là  o๠ils ont déjeuné et ils se déplacent rapidement. Une intervention des forces spéciales risquerait donc de mettre en danger la vie des otages. Il y a un proverbe africain qui dit : « Lorsque tu as ton doigt dans la bouche de quelqu’un, il ne faut pas le gifler. » Il ne reste donc que la négociation… Le Mali apporte toute son aide, mais les contacts sont quasiment impossibles avec cette bande. On doit passer par des intermédiaires et il y en a tellement qu’on ne sait pas toujours lequel est le bon. Il faut être très patient. Personne ne peut dire combien de temps les otages d’Areva et de Satom seront retenus. Pour mener à  bien cette négociation, il faut une conjugaison d’efforts et d’initiatives de plusieurs pays. Et de la discrétion. Connaissez-vous les exigences des preneurs d’otages? ] Malheureusement non. Depuis le début de cette prise d’otages, les ravisseurs, contrairement à  leur habitude, ont moins parlé. {b Des médicaments sont parvenus à  Françoise Larribe, est-ce un signe encourageant? J’ai appris cela, mais je n’étais pas au courant. Si cette nouvelle est vérifiée, C’’est un petit pas et une très bonne chose. Même dans les plus longs voyages, les petits pas comptent beaucoup. Quelle force représente aujourd’hui Aqmi? C’’est un péril de plus en plus grand : l’islam que propage Aqmi n’est pas l’islam, C’’est du terrorisme pur et simple. Sur le plan militaire, la réputation d’Aqmi est surfaite. Ses effectifs ne sont pas aussi importants qu’on le dit. Cependant, un ennemi invisible et très mobile qui traverse les frontières et bénéficie de complicités peut s’avérer plus dangereux qu’on ne croit. Mais la menace n’est pas seulement militaire, elle est aussi idéologique. Et là , personne n’en connaà®t les limites. Une opération militaire vient d’être menée ces jours-ci par les armées mauritanienne et malienne. Quel était son but? Il s’agissait d’une opération ponctuelle. Chaque fois qu’il y a une pression des terroristes sur la Mauritanie, ce pays réagit et nous ne manquerons jamais de lui prêter main-forte. Mais je suis convaincu qu’il faut faire plus. Le problème fondamental de la bande sahélo-sahélienne, C’’est le déficit de coopération entre les Etats concernés. l’Algérie a engagé une initiative très importante à  laquelle nous adhérons : l’installation d’un état-major commun à  Tamanrasset. Il nous reste à  organiser et à  planifier nos actions militaires.

Hama Ag Sid’Ahmed du Mouvement Touareg-Mali : « la présence d’Aqmi profite aux barons de la drogue, à certains officiers et politiques »

Corruption, trafic de drogue, banditisme, terrorisme… La région du Nord Mali est en proie à  l’insécurité. Quelles y sont les responsabilités des Touareg ? Si les autorités maliennes les ont fréquemment pointés du doigt, ces derniers refusent d’endosser le rôle de boucs-émissaires. Pour Hama Ag Sid’Ahmed, le porte-parole et chargé des Relations extérieures du Mouvement touareg-Mali, Bamako a de lourdes responsabilités dans cette situation et l’expansion, en particulier, d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) sur le territoire national. Le ras-le-bol des anciens rebelles maliens est perceptible. Beaucoup se plaignent de plus en plus de l’inertie des autorités du pays face à  l’Aqmi. Afin de pacifier la région du Sahel, les anciens combattants et les cadres politiques du Mouvement touareg du Nord du Mali ont décidé de mener une grande campagne de sensibilisation. Leur but : récupérer les jeunes touareg déviants et lutter contre la présence des terroristes et des trafiquants qui sévissent dans le Nord o๠les médias du monde entier ont focalisé leur attention après l’enlèvement de plusieurs occidentaux. Hama Ag Sid’Ahmed, le porte-parole et chargé des Relations extérieures du Mouvement touareg-Mali, dirigé par le leader de la rébellion Ibrahim Ag Bahanga, revient pour Afrik.com sur les enjeux politiques de l’implantation d’Aqmi dans la région. Afrik.com : Pourquoi l’Aqmi a-t-il choisi le Sahel pour s’implanter ? Hama Ag Sid’Ahmed : Il faut revenir en arrière pour mieux comprendre comment l’Aqmi s’est implanté dans la région du Sahel. En 2003, les barons de la drogue qui gravitaient autour des autorités de Bamako prennent contact avec ce groupe terroriste lors de la prise d’otage d’Européens dans le sud algérien, à  Illizi. Ils les invitent à  s’installer au Mali et à  négocier la libération des otages contre de fortes sommes d’argent. Après la libération des Européens, un deal est passé entre les terroristes et les officiels maliens : l’Aqmi peut circuler discrètement en territoire malien ou le quitter à  condition qu’il ne s’en prenne pas aux intérêts du Mali. Le groupe djihadiste conduit par Ben Moctar s’installe à  Tombouctou et crée des liens familiaux. Les barons de la drogue les aident à  blanchir les sommes versées contre la libération des otages, sous l’œil bienveillant des autorités maliennes. En 2005, la rébellion touarègue éclate dans l’Adrar des Iforas et, en 2006, un accord de paix est signé à  Alger. Les rebelles demandent notamment la mise en place d’unités spéciales pour assurer la sécurité dans les zones nomades. Finalement, tout est rejeté en bloc et les terroristes prennent racine. Afrik.com : Pourquoi l’accord de paix n’a-t-il pas normalisé la situation ? Hama Ag Sid’Ahmed :Il s’agit juste d’un marché de dupes. Les Touareg qui souhaitent une paix définitive dans la région ont fini par se replier sur eux-mêmes. Désormais la stratégie de Bamako se précise : contrer les revendications touarègues par la présence des terroristes, et réussir ainsi à  remettre en cause l’accord de paix. Pendant ce temps là , l’Aqmi a le champ libre et peut créer des antennes locales de recrutement, de renseignement et blanchiment d’argent, provenant des rançons. La cohabitation entre l’Aqmi avec les casernes maliennes est ordinaire. Certains officiels politiques et militaires maliens y trouvent leur compte. Des patrouilles militaires sortent pour des missions bidons afin de vendre uniquement des munitions à  l’Aqmi. Les politiques se transforment en négociateur lors de la libération des otages pour acquérir la reconnaissance de l’Etat malien, celle des ravisseurs, mais surtout bénéficier de certaines largesses financières de l’Aqmi. Ce groupe terroriste est devenu en une année très important et puissamment armé. Cette « ascension » n’aurait pas été possible dans le sud algérien. l’armée n’aurait pas permis à  l’Aqmi de faire de la promotion. Pour ce groupe terroriste, le Sahel est la terre promise, le territoire le plus fertile car les Etats sont fragiles, la corruption est extrême. Afrik.com : Quelle est la position des Touareg face à  ce groupe terroriste ? Hama Ag Sid’Ahmed : La position des Touareg est claire par rapport à  l’Aqmi. Ils avaient demandé la mise en place d’unités spéciales dans l’esprit de l’accord, une insertion des Touareg dans la vie civile et politique. Bamako n’a pas réagi. En janvier 2010, l’ensemble des sensibilités du Mouvement touareg se sont réunies à  Alger. Elles avaient demandé aux autorités maliennes de revenir sur les engagements. Bamako a tout simplement ignoré cet appel. Plus récemment encore, du 31 au 1er novembre 2010, les membres d’une douzaine d’associations touarègues dont les membres fondateurs sont tous des jeunes cadres touarègues ont tenu une grande rencontre dans la ville de Tombouctou. Ils avaient dénoncé le chaos créé par Bamako et la responsabilité historique et l’Etat malien dans les régions Nord du Mali. Malheureusement, cette rencontre s’est terminée par une conclusion alarmante : l’arrestation des deux jeunes cadres touarègues à  Tombouctou, emprisonnés à  la prison de Bamako. Pour le moment, les Touareg font le constat de la situation. Ils tentent de se faire entendre de la communauté internationale pour prendre en charge le devenir de ce territoire qui n’est plus vivable dans la situation présente. Afrik.com : Existe-t-il des liens entre l’Aqmi et les Touareg ? Hama Ag Sid’Ahmed : Je ne dis pas qu’il n’y a pas un lien entre des Touareg et le groupe djihadiste. Certains sont tentés par les facilités offertes par l’Aqmi, la seule entreprise au nord qui fonctionne et gagne tous les marchés sans faire de l’investissement. Mais cela reste très infime. Nous savons que les autorités maliennes ont fait en sorte que les jeunes soient tentés par toutes ces activités illicites. Les jeunes, abandonnés par l’Etat et aussi souvent par leurs responsables politiques et militaires touareg, ne savent plus vers qui se tourner. Alors, certains ne se posent plus la question. Ils constatent que certains responsables politiques et militaires, y compris les autorités centrales maliennes, rencontrent l’Aqmi et font des affaires avec ce groupe. Si des solutions ne sont pas trouvées, la situation pourrait s’aggraver. l’exemple doit d’abord venir des responsables politiques et militaires maliens. Récemment, le Mouvement Touareg sur le terrain a mené une grande sensibilisation auprès des jeunes pour les récupérer. Il a bien avancé. On pourrait encore aller plus loin si les Touareg avaient les moyens nécessaires Il suffit de s’y mettre, de leur en offrir l’opportunité et qu’ils profitent aussi de cette opportunité. On ne peut pas se passer des Touareg si on veut réellement mener une lutte efficace contre les groupes terroristes dans la région sahélo-saharienne. Afrik.com : Pourquoi les autorités maliennes sont-elles réticentes à  une aide des Touaregs pour lutter contre le terrorisme ? Hama Ag Sid’Ahmed : Les autorités maliennes ne donneront pas les moyens nécessaires aux Touareg pour lutter contre les groupes armés de l’Aqmi. Pour Bamako, les Touareg bien équipés pourraient retourner leurs armes contre l’armée malienne. Les autorités militaires et politiques maliennes ont trop peur de les équiper ou de leur donner des moyens militaires nécessaires pour chasser les terroristes de la région. N’oublions pas aussi que la présence de l’Aqmi profite aux barons de la drogue, à  certains officiers et politiques. Par ailleurs, il y a cette culture de la méfiance que cultive Bamako depuis l’indépendance à  l’égard des communautés du Nord malien. Une méfiance permanente. Un rejet de l’autre qui est d’ailleurs à  l’origine de tous les conflits armés et politiques entre les Touareg et le pouvoir en place.

Aqmi, un business à désert ouvert

Les prises d’otages occidentaux menées par ou pour Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahara, C’’est aussi du business. Un business rentable. Les renseignements maliens estiment à  50 millions d’euros les montants versés dans le Nord-Mali entre 2003 et 2010, au rythme moyen de deux prises d’otages par an – un tempo qui s’accélère depuis deux ans. Selon un responsable de la police malienne, «des voyous sont en train de se spécialiser dans le rapt d’étrangers pour les revendre à  Aqmi». Chaque Européen enlevé par des complices d’Al-Qaeda serait «revendu» aux terroristes pour des tarifs allant de 15 000 à  300 000 euros. Les ressortissants américains et britanniques ne sont pas visés, puisque leurs gouvernements refusent de payer des rançons. Les sommes versées par certains pays européens, en revanche, se comptent en millions d’euros. Elles sont livrées en billets de banque dont l’authenticité est minutieusement vérifiée par Aqmi. Pluie d’argent. Le 23 août, deux otages espagnols ont été libérés en échange d’une forte rançon et de la libération «d’Omar le Sahraoui», un homme d’Aqmi de nationalité malienne, détenu en Mauritanie. Le quotidien espagnol El Mundo, citant un conseiller du gouvernement algérien, a évoqué un montant de 7 millions d’euros. Autrement dit, une pluie d’argent dans le désert et des zones de grande pauvreté o๠seules deux activités légales sont possibles : l’élevage ou le tourisme. Le magot, une fois reçu, serait caché très loin des lieux de libération effective des otages. Il servirait à  enrôler de nouvelles recrues, à  payer les intermédiaires qui négocient la libération des otages, et à  acheter des armes, au Tchad ou auprès de marchands qui font le déplacement jusqu’aux hommes d’Aqmi. A Bamako, l’organisation est soupçonnée d’investir dans le foncier, en achetant terrains et villas. Ses chefs ont d’abord été des bandits. l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, 38 ans, était contrebandier avant de devenir l’émir d’un mouvement terroriste algérien, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Marié à  une femme touarègue, il est connu au Mali sous le nom de «Laouer» («le Borgne») et pour son profil de caà¯d. «Il est d’abord et avant tout intéressé par l’argent, même s’il se radicalise de plus en plus», affirme un diplomate européen. Quant à  Abou Zeid – l’homme qui détient depuis le 16 septembre les sept employés d’Areva et Satom enlevés à  Arlit -, C’’est lui aussi un ex-trafiquant du Sud algérien ayant versé dans le terrorisme. A la tête d’une autre katiba (phalange) d’Aqmi, il affiche une ambition plus clairement politique que celles de Belmokhtar. Deux otages sont morts entre ses mains : le Britannique Edwin Dyer, en juin 2009, et le Français Michel Germaneau, en juillet dernier. Selon un diplomate, les rivalités internes d’Aqmi rendent la gestion des prises d’otages de plus en plus difficile. Les katibas du mouvement, qui se réclame d’Al-Qaeda depuis le 11 septembre 2006 et a revendiqué plusieurs attentats sanglants à  Alger, opèrent sous l’égide plus ou moins lâche d’Abdelmalek Droukdel, 40 ans, chef de l’ancien GSPC. Au départ, ils étaient une centaine de membres, avec un noyau central issu du maquis algérien, dont quelques-uns ont été formés en Afghanistan et beaucoup recrutés en Mauritanie. Désormais, les chefs ne sont plus seulement algériens et le mouvement a pris racine au Mali. Le quatrième émir d’Aqmi, Abdelkrim, est notamment un imam touareg de nationalité malienne. l’organisation, qui compte entre 450 et 500 hommes – au tiers des Mauritaniens -, recrute partout : dans le désert, parmi les migrants africains qui tentent le passage vers l’Europe, mais aussi dans les mosquées de la sous-région, en repérant les fidèles les plus assidus et en leur proposant de l’argent. «On rejoint Aqmi pour trois grandes raisons, note un connaisseur du dossier : par nécessité le plus souvent, par conviction parfois, ou pour jouer les Rambo.» Age moyen de 25 ans. Les combattants, dont l’âge moyen tourne autour de 25 ans, communiquent entre eux en arabe et en anglais. Plusieurs nationalités africaines cohabitent donc au sein d’Aqmi : Algériens, Mauritaniens, mais aussi Marocains, Maliens, Nigérians, Ivoiriens, Burkinabés et Camerounais. «C’’est un Sénégalais formé en Arabie Saoudite qui traduit en arabe les bulletins de Radio France Internationale», affirme Serge Daniel, le correspondant de la radio française et de l’AFP à  Bamako. Selon des sources diplomatiques, Aqmi ne compte aucun élément non africain – ce que conteste un journaliste malien, qui affirme avoir vu dans les environs de Kidal (est du Mali) un Pakistanais et un Indonésien liés à  Aqmi. Dans l’espace propice à  l’illégalité que représente le désert, des formes diverses de criminalité se superposent. Migrants, cigarettes, armes, drogue… Même les denrées alimentaires font l’objet d’une contrebande entre l’Algérie et le Mali. Aqmi ne se mêlerait pas du trafic de cocaà¯ne, mais pourrait prélever un droit de passage. Selon Yvan Guichaoua, chercheur d’Oxford, spécialiste des groupes armés de la région, l’habillage islamiste d’Aqmi cache aussi des trafics lucratifs. «Ces hommes sont perçus à  Tamanrasset comme les plus grands fraudeurs, disposant des meilleurs 4 x 4», explique-t-il. Si toute la communauté touareg du Mali ne peut pas être considérée en bloc comme complice, l’argent des rançons est largement redistribué dans le désert. A Kidal, dernière ville du pays avant la frontière algérienne, réputée être le fief d’Aqmi, des villas aux allures de palace ont été construites ces dernières années, et des 4 x 4 rutilants circulent dans les rues sablonneuses. «Aqmi est en immersion dans la population, explique le patron d’un journal malien. Ces gens sont devenus malgré nous nos parents, et il n’est pas possible de les dénoncer. Si je donne ma fille à  un combattant d’Aqmi qui me met dans un confort relatif, je n’irai pas le livrer à  un Etat qui n’a jamais rien fait pour moi.» l’absence de perspectives pour les jeunes et la faiblesse des programmes de développement jouent en faveur du mouvement. Pas «clean». Les intermédiaires qui servent à  négocier la libération des otages sont officiellement des notables et des élus touaregs, mais ils ne sont pas «clean», selon un haut responsable de la police : «On ne connaà®t pas la nature de leur contact avec Aqmi, ni en amont ni en aval des prises d’otages.» Iyad Ag Ghali, l’intermédiaire actuel entre les autorités maliennes et l’émir Abou Zeid, est un homme qui montre plusieurs visages : chef rebelle dans les années 90, il est toujours donné comme «marchand d’armes» par les renseignements d’un pays voisin du Mali. Il a œuvré à  la libération de plusieurs otages, de 2003 à  2007, avant d’être nommé premier conseiller au consulat du Mali à  Djedda, en Arabie Saoudite, d’o๠il est revenu il y a seulement quelques mois. Iyad Ag Ghali est aussi prêcheur, au sein d’une dawa (mission prosélyte) pakistanaise installée depuis les années 90 au Mali. Rien à  voir avec une quelconque radicalisation de l’islam touareg : «Cette dawa est pacifiste, non politisée, adepte d’un islam introspectif et non jihadiste», explique une spécialiste de l’islam malien. La présence d’Al-Qaeda au Maghreb change surtout la donne en pays touareg sur le plan financier. «Les jeunes ne sont plus seulement les obligés de leur chef militaire touareg de l’ex-rébellion, note un officier de l’armée de l’air malienne. Il y a des opportunités d’affaires, et ça rajoute à  la pagaille. On tombe sur des situations absurdes, comme un simple berger qui possède un téléphone Thuraya.» Cet appareil satellitaire permet de communiquer partout, sans être repéré. Le même berger, quand il voit une colonne de véhicules passer, peut aussi bien prévenir des bandits touaregs que des trafiquants algériens, des membres d’Aqmi, l’armée mauritanienne, les services algériens ou une combinaison fluctuante de ces différents interlocuteurs…

« Aqmi est le premier employeur au nord du Mali »

Dans votre livre, vous décrivez la montée en puissance d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Depuis plusieurs années, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), qui est né en Algérie, a tenté de recruter en Tunisie, au Maroc ou en Libye. Des salafistes venus de différents pays maghrébins ont rejoint le GSPC au début des années 2000. Ces recrues n’étaient pas nombreuses et le GSPC a voulu passer à  une autre dimension pour augmenter ses effectifs. Le groupe a donc choisi de se donner une image plus régionale, en intégrant dans sa stratégie l’idéologie d’Al-Qaà¯da. à€ propos des deux chefs d’Aqmi, Droukdel et Belmokhtar, vous allez à  l’encontre de l’idée selon laquelle, le premier serait un « pur » islamiste et l’autre un chef de bande. Je m’étonne de la facilité avec laquelle les médias ont intégré dans leurs analyses la propagande des à‰tats du Maghreb et du Sahel, qui ont intérêt à  vider de toute substance idéologique ou religieuse les groupes d’Aqmi, afin de les réduire à  de simples groupes de bandits. Ce sont des terroristes et des intégristes. l’autre soir, lors de l’émission Complément d’enquête, l’ancien otage français Pierre Camatte a confirmé que ses ravisseurs étaient bel et bien des islamistes, une espèce de moines guerriers, pour utiliser une terminologie occidentale. En France comme à  l’étranger Selon vous, la prise d’otages au Niger et la menace d’attentats qui pèse sur la France a déjà  eu un précédent : l’affaire de l’Airbus d’Air France et la vague d’attentats de 1995. J’ai observé, depuis le 24 juillet dernier sur les forums djihadistes, un discours qui ressemble étrangement à  celui que l’on pouvait lire ou entendre après l’intervention du GIGN sur l’aéroport de Marignane, pour libérer les otages de l’Airbus détourné à  Alger en décembre 1994. Cette affaire a été suivie en 1995 par la vague d’attentats qui a touché Paris. Certains spécialistes opérationnels français ont, eux aussi, fait ce rapprochement. Aqmi veut s’attaquer ainsi aux intérêts français, à  l’étranger comme en France. Votre livre confirme que le Mali est bel et bien le chaà®non faible dans la lutte contre Aqmi au Sahel. La situation économique ou politique, la faiblesse de l’armée malienne peuvent l’expliquer. Il y aussi une absence de volonté politique de s’attaquer au problème. Le pouvoir malien ne se sent pas concerné par Aqmi et ses pratiques. On remarque que, depuis 2003, tous les otages, quel que soit l’endroit o๠ils ont été capturés, ont été retenus prisonniers dans le nord du Mali, véritablement sanctuarisé par les terroristes. Les négociations se déroulent sur le territoire malien. C’’est aussi dû aux liens noués entre les salafistes et les tribus locales. Abou Zeid ou Belmokhtar ont épousé des femmes de cette région. Aqmi opère aussi une redistribution des richesses engrangées grâce aux rançons et à  différentes activités. Aqmi est devenu le premier employeur au nord du pays, ce qui explique qu’il a pu ainsi obtenir de nombreuses complicités. Avoir une ligne ferme Que peut faire la France ? Payer des rançons n’est pas une solution. Je ne veux pas dire que la vie humaine ne vaut rien, mais en donnant de l’argent, on ouvre la voie à  tous les chantages. On valide un fond de commerce et dans six mois, les preneurs d’otages recommenceront. Je pense qu’un à‰tat doit avoir une ligne ferme et envoyer un message clair aux ravisseurs en fixant les limites qu’il ne peut franchir. Existe-t-il un « front intérieur » d’Aqmi en France ? Il y a des sympathisants dont le nombre est estimé, selon les services spécialisés, entre 250 et 300 personnes. Mais combien sont-ils capables de passer à  l’action ? Ceux qui représentent un danger sont entre 30 et 40, et ils sont connus et surveillés. Le danger pourrait plutôt venir de membres d’Al-Qaà¯da recrutés en Afghanistan ou au Pakistan ou au Sahel, aguerris au combat et au maniement des explosifs. Ils pourraient s’infiltrer en France et recevoir un soutien logistique de sympathisants. Il y a un autre danger : que les membres d’Aqmi agissent dans des pays voisins, comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou les Pays-Bas, o๠des réseaux passeraient à  l’action. Propos recueillis par Raymond Couraud LIRE Al-Qaà¯da Maghreb islamique par Mohamed Sifaoui. à‰ditions Encre d’Orient : 21€

Otages au Sahel : Inquiétudes sur leur sort

Dernières nouvelles « Ce qu’on peut savoir c’est qu’ils sont en bonne santé », a annoncé le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, depuis la Suisse, o๠il participe au sommet de la Francophonie. Il était interrogé par la chaà®ne de télévision TV5Monde au sujet de nouvelles éventuelles des otages et de leurs ravisseurs. Depuis, le quai d’orsay déplore un manque de contact avec les ravisseurs, ce qui crée l’inquiétude. C’est le 21 septembre dernier qu’Aqmi a revendiqué l’enlèvement (nord du Niger) de cinq Français, d’un Togolais et d’un Malgache, pour la plupart des collaborateurs du groupe nucléaire Areva. Ensuite, une information a circulé sur le fait que les ravisseurs auraient demandé 1 millions d’euros par otage ? Ce que dément l’Elysée. Et la France aurait t-elle répondu favorablement à  cette demande, après la méthode musclée, qu’elle privilégiait jusque là  ? Questionné sur les contacts avec les ravisseurs, M. Kouchner a indiqué: « tout notre dispositif est prêt, nous sommes à  l’écoute, mais pour le moment on ne peut pas dire qu’il y ait de contacts ». rapporte l’AFP. Et pourtant, les autorités françaises ont fait savoir qu’elles étaient prête à  négocier avec Aqmi pour obtenir la libération de ces otages. Mode opératoire habituel AQMI opère toujours de la même manière. Elle kidnappe dans une zone et ramène ses victimes dans le vaste désert malien. Les rapts se font généralement en Mauritanie et au Niger et les cibles potentielles sont la plupart du temps, des occidentaux. Parfois, AQMI rachète les otages aux mains de petits groupes armés (touaregs, arabes…). C’’est un commerce juteux qui leur permet de se renforcer au fur et à  mesure et chacun y gagne. Les rançons qui ne sont bien évidemment pas de petites sommes, permettent aux islamistes de s’armer lourdement et garnir leur stock à  chaque opération. C’’est probablement ce qui incite les voisins algériens à  décrier le dialogue avec « ces terroristes » et prioriser la manière forte, notamment les interventions armées. C’’est justement sur ce point que l’Algérie et le Mali n’arrivent pas s’accorder. l’on sait que le président malien a toujours prôné le dialogue au lieu de la lutte armée. En témoigne la récente rébellion de 2008 au nord du Mali avec le chef rebelle touareg Mohamed Ag Bahanga. La méthode, si elle a donné des résultats conséquents ayant aboutis à  la baisse de tension au nord Mali, a eu cependant des effets désastreux. La solution la plus durable et la plus efficace reste l’union des pays ayant le désert du Sahara en partage : Mauritanie, Algérie, Niger et Mali. Aucun de ces pays à  lui seul, ne pourra arrêter les actions des islamistes armées. C’’est justement dans le but d’harmoniser leurs forces qu’une rencontre s’est tenue il y a quelques jours à  Bamako avec les experts du G8. L’aide du Mali Selon des sources maliennes et françaises, les otages sont détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à  une centaine de kilomètres de l’Algérie, indique l’AFP encore. Oui, le Mali reste la zone de détention par excellence des otages d’Aqmi, qui n’en est pas à  sa première prise d’otages. Le président malien avait appelé à  la clémence des ravisseurs récemment, sur une chaà®ne de télévision étrangère suite à  l’état de santé dégradé de l’un des otages. Son message a t-il été entendu par les ravisseurs ? Pour la France, l’équation est plus dure : garder le cap sur les négotiations qui tardent à  se faire ou envisager une riposte armée, une solution qui s’était révélée inefficace en entraà®nant la mort de l’otage Michel Germaneau. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’AQMI aime à  fixe les règles du jeu, se dévoiler ou brouiller les pistes dans ce jeu de kidnapping. En gardant le silence, l’organisation terroriste au Maghreb islamique veut montrer qu’elle mène le jeu. Reste à  prier pour la vie et le sort des otages.

Terrorisme au sahel : Les otages français vont bien

Incompréhension AREVA/Gouvernement nigérien Enlevés il y a 11 jours à  Arlyte, principale zone d’intervention du groupe nucléaire français AREVA, les sept employés de ladite société seraient vivant. Rappelons que les otages ont été enlevés à  leurs domiciles dans le nuit du 16 septembre dernier. Les vigiles chargés d’assurer la sécurité des employés auraient été maitrisés et contraints de conduire les assaillants aux otages. Cette opération selon certains septiques, n’auraient pu se faire sans une complicité interne. Par ailleurs, l’on a apprend que le gouvernement nigérien avait proposé de fournir des hommes afin d’assurer le sécurité dans la zone, mais des dissensions s’en sont suivies. Cet avertissement de la junte nigérienne faisait suite à  des menaces d’Al Qaeda au Maghreb Islamique. AREVA a malgré tout préféré prendre des vigiles pour la sécurité de ses employés. Cela dit, ces dispositions n’empêcheront pas les enlèvements de ses employés. Quelques jours après les rapts, AQMI a revendiqué l’acte sur la chaine Aljazira. Mais la France dès les premières heures, avait attribué cela a l’organisation islamiste. Ces rapts sont la suite logique des avertissements d’AQMI contre la France. En effet, après le raid franco-mauritanien mené contre AQMI, dans le but de libérer le défunt otage français Michel Germaneau, celle-ci avait perdu près d’une dizaine de ses combattants. Ayant mal digéré la chose, les islamistes ont alors promis de mener la vie dure à  tous les ressortissants français. Les otages sont en vie Ce lundi matin, une source malienne proche du dossier, affirme que les otages sont tous en vie. Une thèse confirmée hier par la France. Par ailleurs les autorités françaises se disent disposées à  discuter avec les ravisseurs qui de leur côté, n’ont encore rien proposé. Les otages seraient détenus dans le djebel Timétrine (Kidal), au nord-est du Mali. C’’est la zone frontière avec l’Algérie. Cela dit, les spécialistes de la zone appellent à  la prudence car il est difficile de localiser précisément les prisonniers. Ils peuvent être soit en Algérie soit au Mali, vu la mobilité fréquente des ravisseurs. Quatre-vingt soldats français, positionnés à  Niamey au Niger, se relayent pour mener des vols de reconnaissance dans la région afin de localiser plus précisément les otages et leurs ravisseurs. La France est attente d’éventuelles négociations pour la libération de ses otages. Elle attend notamment des preuves palpables de vie de ses ressortissants. Débuteront ensuite les longues tractations. Parmi les sept otages, figurent cinq français, un malgache et un togolais.

A Bamako, Hortefeux évoque le sort des otages avec le président malien

Le président Toumani Touré, selon des propos rapportés au Monde par Brice Hortefeux, aurait « exprimé sa solidarité avec la France » et estimé que « la France a un rôle à  jouer, qu’elle est partenaire [du Mali] en matière d’appui logistique, de renseignement et d’observation aérienne ». Paris, qui participe à  la formation de forces spéciales maliennes et fournit du matériel de transmission, pourrait ainsi partager avec le Mali, o๠les otages sont vraisemblablement détenus, des renseignements utiles à  leur libération. La France et le Mali ont « progressé vers une vision commune », a résumé le ministre de l’intérieur français. Selon les propos du président malien, rapportés par M. Hortefeux, la prise d’otages d’Arlit n’aurait pas été perpétrée directement par AQMI, mais elle aurait été « sous-traitée », probablement à  des Touaregs. ACTION CONJUGUà‰E ATT aurait confirmé que les otages avaient été déplacés sur son territoire, mais il s’interrogerait sur le fait de savoir s’ils s’y trouvent encore. Enfin, M. Toumani Touré, interrogé par M. Hortefeux sur « le meilleur moyen de lutter contre l’expansion d’AQMI », se serait déclaré partisan « non d’une action isolée mais d’une action conjuguée des pays riverains » que sont la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Mali. Mais cette perspective relève de l’utopie puisque l’état-major commun à  ces quatre pays, installé à  Tamanrasset (Algérie) et censé coordonner la lutte contre AQMI, reste à  ce jour une coquille vide, notamment en raison de la volonté hégémonique de l’Algérie. Le Mali, qui se trouve, pour la troisième fois en un an, au centre de l’enlèvement de Français, pourrait jouer à  nouveau un rôle central dans la gestion et le dénouement de la prise d’otages d’Arlit. L’intervention personnelle d’ATT avait ainsi permis la libération du Français Pierre Camatte, enlevé en novembre 2009 et relâché en février 2010. Mais le Mali, pays extrêmement pauvre — 70 % des habitants y vivent avec moins de 2 dollars par jour —, n’a pas engagé sa propre armée contre AQMI par crainte de représailles. Sollicité par Nicolas Sarkozy au lendemain de la prise d’otages d’Arlit, le président malien n’a pas accepté que des soldats français chargés d’une éventuelle intervention contre les preneurs d’otages se positionnent sur son territoire. D’o๠le choix de Paris d’envoyer quatre-vingts militaires à  Niamey, capitale du Niger, pays frontalier avec la région malienne o๠les otages auraient été emmenés.

Enlèvement : Les otages français seraient au Mali

Le groupe armé qui a enlevé jeudi dans le nord du Niger cinq Français et deux Africains se trouve désormais avec ses otages dans le désert malien, a-t-on appris vendredi de sources sécuritaires nigériennes et algériennes. Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a évoqué une responsabilité d’ Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Areva et Vinci confirment Dans un communiqué commun, Vinci et le groupe nucléaire Areva ont précisé que, parmi les personnes enlevées figurent cinq collaborateurs de Satom (filiale de Vinci) et un collaborateur d’Areva ainsi que son épouse. Les deux autres personnes enlevées, travaillant aussi pour la filiale de Vinci, sont un Togolais et un Malgache. Areva, qui emploie 2.500 personnes dans le Niger, dont 50 expatriés, pour l’essentiel des Français, exploite deux mines d’uranium dans le nord du pays, une région particulièrement instable en raison de la porosité de ses frontières avec l’Algérie et le Mali. Le groupe avait déclaré limiter au strict nécessaire les déplacements de son personnel au Niger, o๠avait été enlevé en avril dernier Michel Germaneau, un otage français dont l’organisation Al Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI) a annoncé l’exécution fin juillet. Zone dangereuse Le Niger dispose d’importantes ressources d’uranium, un combustible stratégique pour l’industrie nucléaire. Dans son dernier conseil aux voyageurs actualisé sur son site internet le 31 août dernier, le Quai d’Orsay indiquait que « les menaces d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) contre les ressortissants français doivent être prises très au sérieux. Les risques d’enlèvement dans la bande frontalière avec le Mali, tout particulièrement à  proximité de la région de l’Azaouagh restent élevés », ajoutait-il. La France adapte son plan antiterroriste Vigipirate Le dispositif actuel de sécurité destiné à  prévenir les menaces ou à  réagir aux actions terroristes est au niveau rouge, l’avant-dernier sur l’échelle des risques, depuis les attentats de Londres en 2005. Tout en le maintenant à  ce niveau, le gouvernement a décidé début août de renforcer la vigilance devant les lieux de culte sensibles, les sites touristiques, les espaces accueillant de grands événements, les grands magasins et les centres commerciaux. Des responsables des services de sécurité français ont averti des risques d’actions terroristes après l’annonce de la mort de Michel Germaneau. L’inquiétude s’est accrue avec l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Les otages espagnols libérés en échange d’Omar le Sahraoui et d’une forte rançon?

Le prisonnier Malien surnommé « Omar le Sahraoui », condamné à  12 ans de prison ferme pour l’enlèvement de trois humanitaires espagnols, a été extrait de sa prison à  Nouakchott pour une destination inconnue, a affirmé samedi 14 août un responsable de la sécurité. Aucune information officielle n’a été donnée sur les raisons de cette extraction qui a eu lieu vendredi soir, mais l’éventualité de son extradition imminente vers le Mali voisin, en vertu des accords judiciaires liant les deux pays, est évoquée. à‚gé de 52 ans, Omar Sid’Ahmed Ould Hamma est surnommé « Le Sahraoui » pour avoir combattu au sein du Front Polisario pour l’indépendance du Sahara occidental. La Mauritanie l’accusait d’avoir agi comme « mercenaire » pour le compte d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui l’avait payé pour enlever les trois Espagnols sur la route reliant Nouakchott à  Nouadhibou (nord) en novembre 2009. Après la libération de l’une d’entre eux en mars 2010, les deux autres, Albert Vilalta et Roque Pascual, sont depuis retenus au Mali par le groupe de Mokhtar Benmokhtar. Bamako pourrait ainsi accéder dans les prochains jours à  l’une des revendications d’Aqmi, qui réclame l’élargissement d’Omar le Sahraoui contre la libération des deux otages espagnols détenus sur le territoire malien. Chose possible dans la mesure oà¹, pour obtenir la libération de l’otage français Pierre Camatte en février 2010, le Mali avait accepté d’élargir quatre prisonniers présumés terroristes, dont un algérien et un mauritanien. Cette décision prise sous la pression des autorités françaises, le président Sarkozy s’était déplacé en personne, avait suscité l’ire des voisins algérien et mauritanien, qui avaient tous deux rappelé leur Ambassadeur pour consultation, accusant Bamako de laxisme face aux réseaux terroristes. Pourtant, après l’épisode de l’assassinat de Michel Germaneau par Aqmi, qui avait suivi le raid surprise de la Mauritanie et de la France sur le territoire malien le 22 juillet 2010, la position du président malien Amadou Toumani Touré, favorisant la négociation et le paiement de fortes rançons était apparue plus sûre pour obtenir la libération d’otages. Ainsi, le gouvernement espagnol serait prêt à  débourser plusieurs millions d’euros pour que ses deux ressortissants recouvrent la liberté. Selon des sources militaires, la rançon pourrait atteindre 20 millions d’euros. Et cette fois ci, quelques semaines après son raid manqué, la Mauritanie dont l’Ambassadeur n’est toujours pas de retour à  Bamako, ne verrait pas d’inconvénients à  l’élargissement d’un prisonnier islamiste, même Omar le Sahraoui.

Niger : Libération du chauffeur algérien, l’otage français toujours détenu

Les prises d’otages dans le désert du Sahara n’en finissent pas! A peine a t-on libéré le couple burkinabé, qu’un français, après Pierre Camatte, vient à  nouveau de se faire kidnapper au Nord Niger cette fois. Vers C’eut été simple si les ravisseurs avaient limité leur aire au Niger. Manque de pot ou stratégie habituelle, c’est au Nord Mali qu’ils détiennent l’otage français, mettant une fois de plus les autorités Maliennes dans l’embarras. Alors qu’une offensive militaire a été déployée sur le terrain, on apprend aujourd’hui que le chauffeur algérien a été libéré. L’information émane des services algériens de renseignement, et précise qu’Ouaghi Abidine a été retrouvé errant dans le désert en territoire malien, rapporte le quotidien Libération de ce jour. Le français toujours détenu Reste le ressortissant français, dénommé Michel Germaneau, simple touriste de prime à  bord et agé de 78 ans. A l’iverses des autres prises d’otage, celle-ci n’a pas été revendiquée par Al Qaeda et l’on ignore la requête des ravisseurs, ni leurs intentions dans cette nouvelle affaire. Il est tout de même curieux d’avoir laissé échapper le chauffeur algérien en plein désert ? Ne représente t-il donc pas une monnaie d’échange comme son compagnon français ? Que cherchent les ravisseurs à  travers leur nouvel otage. L’on sait d’ores et déjà  que le diplomatie française n’en restera pas là . Le ministère français des Affaires étrangères s’est borné à  « rappeler que la discrétion est la garantie de l’efficacité de l’action dans ces affaires ». Les enlèvements d’Occidentaux sont courants dans la vaste zone désertique à  cheval entre le Niger, le Mali et l’Algérie, territoire o๠opère Aqmi. Et pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a été émise du côté malien. Ben laden et la nébuleuse Al Qaeda Alors que les réunions de concertations entre pays de la bande sahélo-saharienne se mettent en place, et qu’une force de 25 000 hommes a été engagée par le Mali,la Mauritanie et le Niger pour lutter contre Al Qaeda, l’urgence est là  face à  une nébuleuse Al Qaeda, qui ne compte pas en rester là  et est implantée dans la zone sahélo-saharienne depuis plus de trois ans. Prise d’otages, libérations, meurtres, quel est le prix de ces soubresauts ? Une source affirme que des jeunes au Nord Mali sont enrôlées dans ces forces terroristes, ou sont complices de certains enlèvements. L’on assiste en tout cas, à  des forces, invisibles qui opèrent et font la pluie et le beau temps dans le désert avec la complicité des uns et des autres, parfois des autorités… Cela depuis qu’un certain Ben Laden a érigé le terrorisme en menace suprême !

Nord Mali : Le couple d’italiens enfin libre après 4 mois de captivité

Le dimanche 20 décembre 2009, un couple d’italiens en partance pour le Burkina Faso, en passant par la Mauritanie et le Mali, se sont fait kidnapper dans le nord-est de la Mauritanie. Quelques semaines plus tard, la branche maghrébine d’AQMI revendiquera l’attaque après celles du français Pierre Camatte (libéré le 24 février dernier) et des trois humanitaires espagnols (dont une à  été libéré le 10 mars 2010). La fille de l’italien précise que son père connait bien les routes africaines et en particulier ce tronçon qu’il avait l’habitude de parcourir en véhicule. Elle explique que le couple partait au village de la femme Philomène qui est d’origine burkinabé, dans le but de rencontrer la mère et le fils de cette dernière. Le nord du Mali est la zone o๠AQMI amène toujours ses otages après ses forfaits. Et pour cause, l’immensité du désert et son difficile contrôle par les forces de sécurité permet la chose. Les otages en vie après l’ultimatum d’AQMI Deux mois après leur enlèvement, AQMI a lancé un ultimatum d’un mois aux autorités mauritaniennes et italiennes en vue de la libération du couple. Les islamistes demandaient la libération de certains de leurs membres détenus dans les prisons mauritaniennes, en échange de Sergio et Philomène. Cependant, ni l’Italie, ni la Mauritanie ne se sentaient prêts à  céder aux menaces des ravisseurs. Le gouvernement italien a déclaré avant la fin de l’ultimatum, ne pas être en mesure de se plier aux volontés des islamistes à  l’image de la Mauritanie. Le message vidéo de l’italien demandant aux autorités de son pays de faire des concessions afin qu’ils soient libérés sa femme et lui, n’y changera rien. Après l’expiration de l’ultimatum le 1er mars dernier, les otages étaient encore en vie et les négociateurs ont annoncé que leur vie n’est pas en danger malgré une santé fragile. Les otages vont bien Notons que Philomène Kaboré devait être libérée au même moment que l’otage espagnol, mais elle a refusé de partir sans son mari. Elle est donc restée à  ses côtés jusqu’à  leur libération commune dans l’après midi d’hier au nord du Mali. Les autorités maliennes indiquent qu’il n’y a eu aucune rançon versée en échange de ces libérations. Les notabilités locales de la zone auraient joué un grand rôle dans les négociations avec AQMI. Par ailleurs, les islamistes détiennent encore deux humanitaires espagnols kidnappés dans le désert mauritanien depuis le 29 novembre 2009.

Otages au Nord Mali : Philomène Kaboré refuse de partir sans son mari

Au mois de novembre dernier, des humanitaires espagnoles ont été victimes de kidnapping par Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), en plein désert mauritanien. Quelques jours plus tard, suivra le rapt du couple italo-burkinabé Sergio Cicala et Philomène Kaboré. Les otages seront comme dans la majeure partie des cas, entraà®nés au Nord Mali, servant de base aux islamistes. Après moult tractations, les libérations de deux des cinq otages détenus par AQMI ont été obtenues et prévues pour ce mercredi. Mais, à  la surprise générale, il n’y un seul otage sera libéré, notamment, l’humanitaire espagnole Alicia Gamez. La burkinabé Philomène Kaboré n’a pas été libérée. Ce mercredi 10 mars, l’espagnole a recouvré la liberté. On saura plus tard que la burkinabé de nationalité italienne, Philomène Kaboré, a refusé de partir sans son mari. Elle a opposé un refus catégorique face à  la liberté qui s’offrait enfin à  elle depuis plus de trois mois de captivité. Implication Mali/Burkina Faso Une source diplomatique à  Bamako, a indiqué que le président Malien a été sollicité pour la libération des deux otages italiens détenus au nord du pays. Ajoutant qu’ATT serait prêt à  jouer à  la médiation avec en faveur des islamistes. Le Mali a par la suite, usé d’humanisme en contribuant à  la libération de l’espagnole. Mais l’acteur principal de cette libération demeure le burkinabé Blaise Compaoré. Rappelons que Compaoré était en avril 2009, intervenu en faveur de la libération de deux canadiens enlevés au Niger et transférés au nord Mali. C’’est certainement pour ses qualités de médiateur né, que le premier ministre espagnol José Luis Rodrigez Zapatéro a sollicité l’aide du président burkinabé. Procédé burkinabé Le Burkina a procédé par diplomatie. Des émissaires de Mr Compaoré seraient en contact direct avec les différentes branches d’AQMI implantées dans le désert malien. Après avoir calmé le jeu avec les islamistes, ils sont parvenus à  obtenir la libération des otages. Précisons que les opérations actuelles se déroulent avec la participation du gouvernement du Mali. Par ailleurs, des discussions sont en cours pour la libération des quatre autres otages encore détenus par AQMI. l’issue parait prometteuse avec la mobilisation du Mali, du Burkina Faso, de l’Espagne et de l’Italie.

Otages espagnols d’AQMI : deux femmes en cours de libération

La libération prochaine, et c’est imminent, s’accordent les sources, de deux otages détenus par AQMI au Maghreb Islamique, augure t-elle d’une avancée dans la lutte contre AQMI. Philomène Kaboré, 39 ans et l’espagnole, Alicia Gamez seraient même en route pour Ouagadougou o๠elles sont attendues. Le Burkina Faso, principal Négotiateur C’est le Burkina Faso qui s’occupe de cette libération, indique une source au négotiateur Malien. Philomène Kaboré, l’épouse de l’italien Sergio Cicala avait d’abord dans un premier temps refusé d’être libérée, et serait à  présent en voie de retourner dans son pays. Rappelons qu’elle est détenue avec son mari et l’espagnole Alicia Gamez, depuis fin novembre au Nord Mali. Cette dernière serait « entrain d’être conduite en lieu sûr », indique une autre source aux autorités de Madrid.  » Si c’est effectivement le cas, cela serait une bonne nouvelle après Pierre Camatte », exprime Eulalia, journaliste à  Radio Catalunya et au Mali depuis une dizaine de jours, dans l’attente de la libération de sa compatriote. Une information qu’avait plus ou moins relayé la RNE(la radio Nationale Espagnole). Alors que le gouvernement espagnol avait appelé à   » La prudence » et assuré que  » les choses allaient dans le bon sens ». Contrepartie Les terroristes d’ AQMI ont demandé la libération de certains de leurs compagnons de même qu’une forte rançon. Le gouvernement espagnol, a t-il cédé à  la contrepartie pécuniaire et aux requêtes des ismlamistes ? Toujours est-il que l’affaire de ces deux otages est mieux gérée que l’Affaire Camatte qui a occasionné des critiques envers ATT et un refroidissement des relations diplomatiques entre le Mali et l’Algérie et la Mauritanie, après le rappel de leurs ambassadeurs respectifs et un simulacre de procès pour les 4 terroristes libérés en échange de la vie de Pierre Camatte. Sur cette affaire, ATT en a moins dit et évité les déclarations de principes qui l’ont discrédité dans l’affaire Camatte. Son implication semble avoir été tout autre puisque les otages se trouvaient sur le sol Malien et d’autant qu’on avait sollicité son aide. Et cette fois, Madrid semble avoir mené les négotiations avec tact et discrétion. Vers la tenue d’une rencontre à  Alger Cette libération survient au moment o๠l’on évoque une rencontre à  Alger entre 4 Pays, que sont le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger et touchés par les agissements d’AQMI. A t-il fallu cette crise diplomatique et cette libération pour que les voisins du Mali se décident à  un conciliabule, qui dit-on est prévu pour le 16 Mars prochain à  Alger ? Discussions à  suivre…

Affaire Camatte : les quatre erreurs d’ATT

l’affaire Pierre Camatte a connu son dénouement mercredi 24 février, avec la libération de cet otage français détenu depuis novembre 2009. Obtenue après de longues tractations, qui ont abouti à  la libération de quatre islamistes algérien, mauritaniens et burkinabé emprisonnés au Mali, elle a eu pour conséquence le rappel de leur Ambassadeur par Alger et Nouakchott. Cette crise diplomatique avec deux voisins dont nous avons besoin dans la lutte contre le terrorisme révèle les carences du pouvoir malien, le président ATT ayant enchaà®né les erreurs de communication et de posture. Une « affaire personnelle » Avoir dit publiquement, dans une interview réalisée par nos confrères du quotidien français Le Monde en décembre 2009, qu’il faisait de la libération de Pierre Camatte « une affaire personnelle », a été la première erreur du président ATT. Cette phrase malheureuse relayée par tous les médias du monde a renforcé les ravisseurs car elle a fait de facto du président leur interlocuteur privilégié. Certes, il est le chef et C’’est lui qui devra assumer au bout du compte, mais pourquoi s’exposer en première ligne aussi tôt, sous la pression de toute la communauté internationale, alors même que l’issue était très incertaine ? Une volte-face préjudiciable Sans doute pour complaire le voisin algérien et les Etats-Unis, les autorités maliennes ont affirmé haut et fort, et à  plusieurs reprises, qu’elles ne céderaient pas aux exigences des ravisseurs, car libérer les quatre islamistes emprisonnés allait à  l’encontre des principes de la lutte antiterroriste. Mais à  quoi bon bomber le torse et affirmer sa bravoure, si quelques semaines après, on finit par céder et se transformer en avaleur professionnel de boas ? La aussi C’’est le crédit d’ATT qui est atteint, auprès des pays voisins, mais aussi face aux islamistes, qui désormais ne le prendront plus au sérieux. Parodie de justice Plus grave encore, la manière dont les islamistes prisonniers ont été libérés en dit long sur l’idée que l’on se fait de la justice au Mali. l’objectif était sans doute de montrer qu’on ne cède pas face aux islamistes, et que C’’est la justice qui décide. Mais organiser une parodie de procès à  l’aube et à  l’insu de tous, pour condamner les islamistes à  neuf mois d’emprisonnement, soit comme par hasard la durée exacte de leur bail déjà  effectué en prison, a eu justement l’effet contraire. C’’est un crime contre la justice du pays, dont personne n’a jamais cru qu’elle était indépendante, mais qui subit cette fois ci le coup de grâce : une humiliation et un discrédit devant le monde entier, par ceux là  mêmes qui sont censés en être les garants. Comment ATT a-t-il pu s’y résoudre ? Pourquoi n’a-t-il tout simplement pas fait libérer les otages en catimini, comme le font la plupart des autres Etats ? Un hôte embarrassant On comprend l’empressement du Président Sarkozy à  venir récupérer Piere Camatte au Mali. Elle lui assurait un « coup de com » appréciable, au moment ou son impopularité bat des records. Pour ATT l’effet est inverse. Car pour l’opinion publique malienne, se montrer devant les caméras aux côtés de son hôte Elyséen, de passage quelques heures dans la nuit du 24 février, renforce l’idée que C’’est la France qui mène la danse, et que le Mali lui a effectivement cédé. Au lieu de renforcer ATT, ce passage éclair de Sarkozy l’affaiblit. Dans ce cas, ne fallait-il pas oser demander au président français de passer sa route ? En cette année du Cinquantenaire, on se s’interroge sur le moment o๠notre pays deviendra vraiment indépendant… Les quatre erreurs d’ATT révèlent une gestion improvisée et approximative de cette affaire. Certes, nous ne connaissons pas le dessous des cartes, et le contenu exact des négociations. Mais on est tout de même en droit de se demander ce qui pousse le président de la République à  s’exposer autant. Quid du Premier Ministre, des ministres des Affaires étrangères, et de la sécurité intérieure ? Comme pour l’affaire du code de la famille, ATT doit se sentir bien seul… Bien sûr, il fallait tout faire pour éviter qu’un nouvel otage soit tué sur le sol malien. Mais cette mauvaise gestion a pour conséquence d’affaiblir davantage le Président, alors que cinq autres otages européens sont encore détenus dans le Nord. Et ses justifications maladroites au moment de la conférence de presse avec Sarkozy, puis le lendemain chez nos confrères de RFI n’ont rien fait pour arranger les choses. Au contraire, elles montrent l’embarras et le désarroi de Koulouba, le grand perdant de l’affaire Camatte.

Terrorisme : quel sort pour les otages retenus au Mali ?

C’’est devenu une stratégie pour les preneurs d’otages : exiger une rançon ou exécuter froidement les otages. Tel fut le cas du britannique Edwin Dyer abattu par ses ravisseurs pour non paiement de la rançon de son gouvernement. Une activité lucrative pour les preneurs d’otages Si en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, au Yémen, les terroristes font des attentats aux voitures piégées, ou s’improvisent en bombes humaines, au Nord du Mali, des groupuscules salafistes prennent des otages au nom d’ AQMI ( Al Qaeda au Maghreb Islamique ) et exigent leur libération contre versement d’une rançon. La prise en otages de touristes européens est devenue la spécialité des membres d’AQMI, une émanation du groupe salafiste de prédilection et de combat (GSPC). Parce qu’elle rapporte gros. l’Allemagne et l’Autriche sont passés par là . Les preneurs d’otages Allemands et Autrichiens ont reçu des millions d’euros pour la libération de leurs compatriotes. C’’est pourquoi ils ont enlevé le français Pierre Camatte à  Ménaka, dernièrement les trois touristes espagnols et le couple Italo-Burkinabé en Mauritanie. Pour ces bandits terroristes, le kidnapping de ressortissants européens venus se détendre dans les dunes du Sahara, est le moyen le plus sûr et le plus rapide, de s’enrichir. Alors, sept millions d’euros pour la libération des otages espagnols séquestrés depuis novembre dernier, n’est pas impossible. Les otages acheminés au Mali Les bandits terroristes ont transformé le Nord du Mali en territoire de négociation pour plusieurs raisons. Primo, le Mali ne croise pas le fer avec les terroristes et préfèrerait le dialogue. Pour l’ancien ministre de la communication Gaoussou Drabo : « le Mali n’accorde pas l’asile aux ravisseurs mais ne les combat pas non plus ! ». Secundo, les anciens rebelles qui ont déposé les armes et se trouvent aux postes juteux du gouvernement, sont en majorité des négociateurs. Maitrisant la zone, ils nouent facilement contact avec les notables du septentrion afin de faire libérer les otages. La rançon est ensuite partagée entre tous les intervenants, ce qui n’est pas pour rehausser l’image du Mali dans cette affaire. Pour mettre fin à  cette situation, le président Amadou Toumani Touré a depuis longtemps exprimé l’idée de tenir un sommet panafricain pour la sécurité dans la bande Sahélo- Saharienne. ATT revient sur l’épineuse question Dans son traditionnel message du nouvel An, Att est revenu sur l’épineuse question sécuritaire. Selon lui, la meilleure façon de lutter contre le terrorisme est d’apporter le bien être aux populations. Sécurité et développement vont de pair, d’o๠l’idée de cette conférence internationale sur la bande sahélo Saharienne. Mais cette idée ne suscite pas beaucoup d’engouement chez les chefs d’états concernés par la question et qui tardent à  manifester leur volonté pour la tenue de cette conférence. Sans doute les enjeux géostratégiques et économiques y sont pour quelque chose. Affaire à  suivre…

Européens séquestrés: le Mali en position de faiblesse face à Al-Qaeda

Les autorités ne le confirment pas mais c’est bien sur le territoire malien, dans le Sahara, que seraient retenus six Européens: un Français kidnappé dans le nord du Mali le 26 novembre ainsi que trois Espagnols et deux Italiens capturés en Mauritanie les 29 novembre et 17 décembre. Le rapt le plus spectaculaire a été celui des Espagnols: enlevés en fin de journée sur la route Nouadhibou-Nouakchott, ils auraient immédiatement été acheminés jusqu’au nord du Mali, parcourant environ 2000 km en un temps record. Selon des sources sécuritaires concordantes, les six otages sont répartis entre deux groupes d’Aqmi dirigés par deux Algériens, Abdelhamid Abou Zeà¯d et Mokhtar Belmokhtar alias Bellawar. Pour négocier leur libération, différents médiateurs sont «sur le terrain en train de travailler d’arrache pied», assure une source étrangère. L’un d’eux a même pu apporter des médicament à  un Espagnol blessé au moment de l’enlèvement. Mais Bamako joue «la carte de la prudence», assure une source proche du gouvernement malien, qui ajoute: «Nous marchons sur des oeufs. Nous associons tous les pays d’origine des otages, pour qu’on ne dise pas que c’est le Mali qui négocie avec les terroristes. Nous voulons aider à  sauver des vies humaines. Ce n’est pas facile». Anonymement, un autreà‚ officiel malien plaide que le pays de l’ouest-africain est «un peu otage de la situation»: «Quand les ravisseurs viennent dans le désert malien, ce sont les gouvernements des pays d’origine des otages qui nous demandent de ne pas utiliser la méthode forte mais de négocier». «Et pourquoi les pays qui ont des moyens ne commencent-ils pas eux-mêmes à  engager la lutte contre Al-Qaeda?», interroge-t-il, évoquant indirectement l’Algérie dont la presse malienne critique régulièrement la stratégie. «Le Mali a peut-être peur des représailles, s’il s’engage totalement contre Al-Qaeda», juge un diplomate en poste à  Bamako. Début juin, Aqmi avait pour la première fois annoncé qu’un otage britannique au Mali avait été exécuté. Quelques jours plus tard, un officier et agent de renseignement malien avait été tué à  son domicile de Tombouctou (nord). «C’est vrai qu’Al-Qaeda a menacé directement, au téléphone, des responsables maliens. Mais il ne faut pas de compromis, il faut lutter contre ces bandes», ajoute ce diplomate, qui tempère: «Nous n’avons rien contre le Mali. Très peu de salafistes sont maliens. Les Mauritaniens et les Algériens sont les plus nombreux. Mais il faut que le Mali soit plus présent dans la lutte». De son côté, une source militaire étrangère constate que «l’Algérie a donné des armes au Mali, les Américains forment les troupes maliennes et ont donné du matériel militaire au Mali, la France aide aussi le Mali». «Mais sur le terrain, nous ne voyons pas de résultats», dit-elle. «Tout le monde sait désormais o๠sont, dans le désert malien, les terroristes. Ils sont même isolés. Il faut passer à  l’acte et c’est Bamako qui doit donner le signal fort», assure ce militaire étranger. En juillet, le gouvernement malien avait annoncé une «offensive généralisée» contre Al-Qaeda dans le Sahara. Mais, quelques semaines plus tard, le président Amadou Toumani Touré faisait savoir que, notamment du fait de mauvaises conditions climatiques, l’armée avait stoppé ses opérations.

Cocaïne au Nord : Silence, ici,on planifie un trafic

Comme on aime le dire en langage Africain : « toujours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire ». Et les Maliens ne cessent de se poser des tas de questions : Est ce le manque de sécurité qui se fait grandissant dans le Nord Mali ? Est ce une faible implication des autorités ? Dans tous les cas, C’’est une véritable affaire d’état qui ne dit pas son nom, sinon comment comprendre la circulation d’une si grande quantité de drogue sous le ciel Malien et pourquoi ce silence des autorités Maliennes face à  la situation ? Un ressortissant de Mopti raconte : « moi ça ne m’étonne pas qu’un bœing transportant de la cocaà¯ne s’écrase au Nord, J’ai plusieurs fois vu tard dans la nuit, des 4à—4 remplies d’armes et escortées par des hommes en tenue, se diriger vers un dépôt qui se trouve derrière la gare routière de Mopti. J’ai tenté en vain d’en savoir plus mais un jour, J’ai failli y laisser ma peau. Je me suis alors précipité pour en parler à  un colonel de la gendarmerie que je connais très bien et je vous assure que ma surprise fut grande face à  sa réponse. Etant sur le toit de sa maison tout en regardant la direction que je lui avait indiqué, il me dit : «Â petit, je ne suis qu’un verre face à  un caillou, je le touche, il m’écrase, il me touche, je m’écrase ». je me suis posé beaucoup de questions et cette histoire s’est passée au moment o๠les rebelles tuaient nos frères comme des moutons sans qu’ils n’aient le droit de se défendre. La population malienne et les ressortissants étrangers sont inquiets de l’indifférence des autorités Maliennes face à  certaines situations. Les rebelles décident de mettre en danger la vie de milliers de personnes, et le 5 novembre 2009, ce Boeing vénézuélien retrouvé incendié à  14 km de la ville de Gao, s’ajoute à  la psychose ambiante. Le Tourisme s’en ressentira certainement et il ne fait plus de doute que le Nord Mali est devenu une zone à  risque, o๠toutes les dérives sont désormais possibles. Une situation à  surveiller de très près et face à  la menace terroriste.