Burkina Faso: le lieutenant-colonel Isaac Zida nommé Premier ministre

Le Burkina Faso a désormais un nouveau Premier ministre. Le lieutenant-colonel Zida vient tout juste d’être nommé à  ce poste, ce mercredi 19 novembre, par le nouveau président de la transition Michel Kafando. Cette désignation est loin d’être une surprise, elle était même attendue. Cette nouvelle nomination au palais présidentiel de Kossyam est une confirmation des bruits de couloirs entendus dans les arcanes du pouvoir burkinabè depuis 24 heures. Depuis la désignation de Michel Kafando, les deux hommes avancent main dans la main. Ils abordent les mêmes thématiques, utilisent le même langage, parlant par exemple du respect obligatoire de la Constitution, de la volonté d’aller de l’avant ou encore de réconcilier les Burkinabè. Le lieutenant-colonel Zida a su, en quinze jours de gestion du pays, se donner une stature d’homme d’Etat. Sa rigueur, sa volonté d’aller vite, sa capacité à  respecter un calendrier lui ont donné une confiance, notamment de la rue. « On veut Zida, car il sera capable de contrôler les politiques et d’éviter les dérives », nous expliquait par exemple un jeune commerçant la veille de cette nouvelle nomination. Un gouvernement annoncé jeudi Dans la classe politique, cette nomination d’Isaac Zida à  la Primature est visiblement bien perçue : « C’’est l’homme de la situation, il a pris des risques, il est compétent. » « l’armée a lâché des choses durant les négociations : les postes de président du pays, de l’Assemblée… C’’est donc un compromis », ont expliqué à  RFI différents leaders de l’opposition. Un pouvoir civil et militaire se met donc en place u Burkina. A voir comment vont réagir la Communauté internationale et la société civile du pays. Michel Kafando et le lieutenant-colonel Zida sont en tout cas déjà  au travail. Ils ont été aperçus dans les coulisses du palais de Kossyam, visiblement sereins et concentrés. Leur première mission : travailler sur le gouvernement qui doit être annoncé ce jeudi 20 novembre.

Burkina : la rue dit NON à Blaise (dernière minute)

La capitale burkinabè vit des heures chaudes. A l’appel de l’opposition, des syndicats et de la société civile, c’est une horde de ouagalais énervés par l’ambition de Blaise Compaoré de rester au pouvoir, en modifiant l’article 37 de la constitution,qui sont sortis ce jeudi 30 octobre pour se faire entendre. Objectif, empêcher le vote de la loi à  l’Assemblée Nationale. 09h : Direction l’hémicycle donc. La foule prend littéralement d’assaut l’Assemblée nationale o๠était examiné le projet de loi qui a jeté le feu aux poudres. Selon un premier bilan, au moins une personne est morte. Mais le bilan pourrait être bien plus lourd. « La police, qui avait établi un cordon de sécurité autour du bâtiment, a tiré en l’air pour tenter de disperser les manifestants avant de plier sous la pression et a de se retirer. « Ils ont pris d’assaut le bâtiment, ils sont à  l’intérieur et ils cassent tout. La police s’est enfuie », selon un témoin cité par l’agence Reuters. Le site d’information Burkina 24 fait part de l’évolution de la situation en direct sur son compte Twitter, et publie plusieurs photos montrant la violence de l’assaut : . L’Assemblée nationale du Burkina saccagée par les manifestants #burkina #ouaga – http://t.co/wdcxPQ3RBC http://t.co/Ev331FlHNW — Burkina24 (@burkina24) Du coup, le vote du projet de loi n’a pu se faire: « Le gouvernement informe l’ensemble des populations de l’annulation de l’examen du projet de loi portant révision de la Constitution », indiquait un communiqué, qui « appelle les populations au calme et à  la retenue » Non contents de saccager le palais du peuple, les manifestants ont aussi atteint la télévision nationale, qui a cessé d’émettre depuis la matinée. Les locaux de la télévision ont subi des dommages et du matériel a été détruit. Déterminés, c’est ensuite vers la primature que les citoyens en colère se sont dirigés, mais la police les a aspergé de gaz lacrymogènes. 12h 20 : Des milliers de manifestants ont aussi convergé vers les domiciles de François Compaoré-le jeune frère du Président et d’Assimi Koanda, le chef de la majorité présidentielle. D’après des témoins à  Ouagadougou, les échauffourées du jour sont loin d’être terminées, puisque d’ores et déjà  les manifestants se dirigent vers le palais présidentiel.Blaise Compaoré doit-il avoir peur et risque t’il une chute plus rapide que prévue? Mise à  jour, 12h37 12h 49 : Alors que la foule est toujours en colère; Des affrontements ont lieu à  la mi journée entre les manifestants et les forces de l’ordre devant le Palais de Kosyam, que Blaise Compaoré aurait quitté. Au même moment, le frère du président François Compaoré a été arrêté à  l’aéroport de Ouagadougo, confirme RFI. 12h53 : des manifestants devant le palais de Kosyam o๠ont lieu des affrontements affirment entendre des tirs d’armes lourdes et de snipers postés sur le toit de la présidence. 12h58:Le général Kouamé Lougué est présent place de la Nation en tenue militaire. Les manifestants attendent qu’ils s’expriment.(Jeuneafrique.com) 13h15 : Le Général Kouamé Lougué vient de sortir d’un long entretien avec le Mogho Naba, le chef traditionnel du Burkina Faso. ‪#‎lwili‬ @ofmoaga

Accord de Ouaga : les rebelles annoncent la suspension des négociations

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) déclarent informer « l’opinion nationale et internationale que suite aux multiples difficultés de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou, causées notamment par le non respect par la partie gouvernementale malienne de ses engagements », la coordination qui rassemble ces trois groupes « a décidé de suspendre sa participation aux structures de mise en œuvre du dit accord. » Dans leur communiqué signé par Mossa Ag Attaher pour le MNLA, Ahmada Ag Bibi pour le HCUA et Boubacar Taleb pour le MAA, les trois mouvements rebelles précisent que « cette suspension est intervenue depuis le 18 septembre 2013 à  l’occasion de la deuxième réunion du Comité de suivi et d’évaluation du dit accord. » Le même jour, le MNLA, le HCUA, le MAA et la coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CMFPR, qui regroupe des milices Ganda Koy et Ganda Izo,) s’étaient pourtant engagés, dans une déclaration commune, à  unir leurs efforts pour une solution « définitive de la crise dite du nord du Mali ». Des propos contradictoires Après trois jours de réunion à  Bamako, ces groupes s’étaient également dits « soucieux de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République du Mali » et « à  ne pas utiliser la violence comme moyen d’expression ». Quelques heures plus tard, le MNLA, par l’intermédiaire de son vice-président, Mahamadou Djeri Maà¯ga, affirmait à  l’AFP que son mouvement « ne négocierait rien [d’autre] que l’autonomie de l’Azawad », « ou il n’y [aurait] pas de négociations avec les autorités maliennes ». Dans le même temps, le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) assurait qu’il ne « (négocierait) jamais l’intégrité territoriale du Mali ainsi que l’unité nationale ». Toutefois, les insurgés annoncent avoir envoyé « une correspondance à  la Médiation pour la tenue, à  Ouagadougou, dans l’urgence, d’une réunion extraordinaire de toutes les parties impliquées dans l’accompagnement de l’accord de Ouagadougou en vue d’évaluer la mise en œuvre de cet accord. »

Accord de Ouaga: le comité de suivi appelle à l’apaisement

Les discussions ont duré toute la journée du lundi 22 juillet. Et comme le souligne le communiqué final, les arrangements sécuritaires, la mise en œuvre de l’accord et notamment les mesures de confiance entre gouvernement et touaregs, la réconciliation, la justice et la mobilisation financière et technique ont également été abordés. Le comité a lancé un appel à  l’apaisement et à  la retenue, en s’abstenant à  des actes ou de propos de nature à  inciter à  la violence, à  la haine ou à  toute confrontation inter communautaire. Il demande aux parties concernées d’accélérer l’application de l’accord de Ouagadougou et de respecter les engagements pris. Difficulté dans la mise en application de l’accord La mise en application de l’accord, se heurte à  des difficultés, notamment ce qu’on appelle les mesures de confiance entre le gouvernement malien et la rébellion touarègue. Les retards dans l’application de l’accord, et la présence de nombreux hommes armés non cantonnés font planer quelques réserves sur la stabilité de la zone. Il est à  noter qu’en fin de semaine dernière, des incidents ont eu lieu à  Kidal et Tessalit dans le Nord du Mali, le fief du MNLA. Des heurts entre populations touaregues et populations noires ont fait quatre morts, et des agents électoraux ont été enlevés puis relâchés. Le MNLA nie toute implication dans ces événements. Mais il est clair que la tension est toujours présente à  Kidal, à  l’approche du scrutin. l’administration n’est à  ce jour que partiellement retournée dans la ville, et la campagne électorale y est presque inexistante. Ont pris part à  la rencontre, des représentants du gouvernement malien, du MNLA , du haut conseil pour l’unité de l’Azawad, ainsi que de toutes les parties médiatrices, entre autres les Nations Unies, l’Union Européenne, les pays voisins du Mali, ou encore la CEDEAO.

Accord préliminaire de Ouaga: la grande muette parle

L’objectif de ce point de presse animé par le conseiller technique chargé des opérations au ministère de la défense et des anciens combattants, le Colonel Abdramane Baby, était d’éclairer l’opinion sur les aspects militaires et sécuritaires de l’Accord de Ouagadougou signé le 18 juin 2013 entre le gouvernement du Mali et les groupes armés au Nord du pays. Au menu des échanges, le cantonnement des groupes armés, le désarmement et le redéploiement de l’armée et des forces de sécurité. Dans son introduction le colonel Baby a déclaré que cet accord préliminaire inclusif est l’aboutissement de la volonté des autorités du Mali, de la communauté internationale et certainement des dirigeants des groupes armés à  trouver une solution pour le retour de l’administration et des forces armés à  Kidal de façon pacifique. « Il préserve les intérêts supérieurs du Mali et l’armée malienne s’y retrouve. Il faut dire que cet accord donne les éléments au Conseil de sécurité des Nations unies pour apprécier la situation générale sur le Mali et peut être autorisé cette semaine le déploiement de la mission intégrée multidimensionnelle des nations unies pour le Mali, (Minusma) à  partir du 1er juillet 2013. » Pas de réintégration mais une réinsertion socio-économique Pour ce qui concerne le cantonnement des groupes armés, le Colonel Baby a expliqué que pour des questions de neutralité et comme il est dit dans l’accord préliminaire, les aspects du cantonnement sont sous la supervision de la Misma et très prochainement de la Minusma ainsi que de l’Opération serval qui va apporter son concours dans cette phase initiale étant donné que les forces françaises sont présentes sur le terrain. « Ce n’est pas comme dans le passé o๠nous avons eu à  gérer des aspects de cantonnement et faire des réintégrations. Cette fois ci C’’est un cas particulier. Nulle part, il n’est dit qu’il y aura la réintégration d’éléments des groupes armés.Il est prévu que certains des ex combattants bénéficient d’une réinsertion socio-économique. » a souligné le colonel. A quand la présence des forces armées maliennes à  Kidal? l’accord a prévu que cela devait se faire dès la signature. Quel va être le volume, la composition ? « Je ne peux pas le dire actuellement, les travaux sont en cours, il y a des concertations pour voir la formule qui convient le mieux pour que nous soyons bien dans l’esprit de ce qui est établit et que nous puissions parachever la volonté politique au niveau de la mise en œuvre. On s’est engagé à  travailler avec des partenaires (Misma, Opération serval, Minusma) qui vont gérer certains aspects de cantonnement dans les délais les plus courts pour qu’on se déploie. Le comité technique s’apprête à  descendre sur le terrain pour voir dans quelles mesures l’armée malienne pourra revenir à  Kidal sans heurts.. » a affirmé le conseiller technique. A propos des informations sur des mines qui seraient posées par certains groupes armés, le colonel a répondu en ces termes: « Nous ne pouvons pas affirmer que tel groupe armé signataire soit en train de poser des actes contraires à  cet accord. Aujourd’hui, je n’ai pas d’élément pour dire que telle partie se serait livrée à  des pratiques qui seraient contre l’esprit de ce qui a été signé. Si jamais par une éventualité, il apparaà®trait qu’une partie n’aurait pas respecté des engagements, je pense qu’il y a des mécanismes pour poser le problème. Dans le document il est prévu qu’en cas de litige, il y a des procédures pour voir comment trouver la solution, jusqu’à  remonter au médiateur. » « Cet accord du 18 juin offre la flexibilité à  l’armée pour concrétiser son retour sur toute l’étendue du territoire. C’’est vrai que tout ne relève pas de l’armée malienne. Nous croyons que chacun va apporter sa pierre de façon diligente pour que nous puissions atteindre les objectifs dans les délais impartis. » a ajouté le colonel Baby.

Tiébilé Dramé :  » Il est important de calmer le jeu »

La délégation malienne est de retour à  Bamako, après la conclusion à  Ouagadougou de l’accord entre gouvernement malien et rebelles touareg en vue de l’élection présidentielle. Son chef s’est livré à  un exercice d’explication et d’interpellation face à  la presse ce jeudi 20 juin. « l’accord de Ouagadougou, C’’est pour ramener le calme au Mali » « Il est important de calmer le jeu » pour le Mali qui « revient de loin »,a déclaré Tiébilé Dramé. Depuis la signature, mardi, de cet accord, « J’ai entendu beaucoup de choses: que le Mali est sous tutelle », notre armée est sous tutelle, (…) +ce sont les accords de la honte+ », a-t-il déploré. « Je crois qu’il est important de calmer le jeu, de calmer la situation car notre pays revient de très loin, d’une situation très difficile. (…) Nul n’a le droit, il me semble, de contribuer à  le remuer davantage. l’accord de Ouagadougou, C’’est pour ramener le calme au Mali », a-t-il ajouté. Après dix jours d’âpres négociations, l’accord a été signé par des représentants du gouvernement malien et des groupes armés touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Il prévoit un cessez-le-feu, un retour de l’armée malienne à  Kidal (nord-est), zone qui était occupée depuis fin janvier par ces groupes, et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement, et permet la tenue de l’élection présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le pays. Un faux « débat » en cours à  Bamako l’accord, salué par la communauté internationale, a été généralement bien accueilli au Mali, o๠certains se sont cependant offusqués de sa signature: pour eux, Bamako ne devait pas pactiser avec des rebelles touareg ayant lancé l’offensive qui a ouvert la porte à  l’occupation du nord pendant plusieurs mois en 2012 par des jihadistes. Cela est un « débat (…) entre ceux qui croient que l’on peut atteindre les objectifs que nous avons par le dialogue et la diplomatie, et ceux qui privilégient une action militaire hasardeuse aux conséquences imprévisibles tant au plan intérieur qu’au plan international », a estimé Tiébilé Dramé, sans citer de nom. « Si l’on veut comprendre les accords signés à  Ouagadougou, il faut se rappeler qu’on vient de très loin. Des enfants du pays se sont révoltés pour prendre des armes, dire qu’ils ne sont pas des Maliens. (…) « Aujourd’hui, tout le monde est d’accord (sur) l’intégrité territoriale », ceux qui avaient pris les armes « seront cantonnés et désarmés », a-t-il affirmé.

Ouaga II : le sommet de la renaissance du Mali

Pour les ténors du FDR qui étaient face à  la presse ce mercredi matin, cette rencontre a été une réussite car les participants ont élaboré tous ensemble des mesures à  mettre en œuvre pour sauver le Mali. Pour Amadou Koà¯ta, secrétaire politique du FDR, Ouaga II a permis de rectifier le tir. « Ouaga I a été un fiasco honteux pour l’ensemble du peuple malien. Cette première rencontre a donné une mauvaise image de la classe politique malienne au Médiateur (Blaise Compaoré, ndlr). Il fallait cette fois-ci réparer cela » a-t-il déclaré. « Ce sommet nous a permis de parler d’une seule voix » A ce sommet, l’ensemble des groupements de partis politiques et la société civile dans toutes ses composantes ont répondu à  l’invitation du Médiateur. Par cet acte, poursuit Amadou Koita, les maliens ont montré au Médiateur, à  l’Union Africaine, l’ONU et aux cinq chefs d’Etat du Groupe de contact sur le Mali, qu’ils pouvaient parler d’une seule voix, qu’ils pouvaient, au delà  des divergences, s’unir pour discuter du Mali. « La mise en œuvre de la résolution de ce sommet par l’ensemble du peuple malien permettra de sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve depuis le coup d’Etat du 22 mars » a affirmé le secrétaire politique du FDR. La jeunesse malienne n’est pas non plus restée en marge de cette rencontre. Alioune Gueye y a participé au nom du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) comme président intérimaire. Ce jeune leader était l’un conférencier lors du point de presse. Il a tenu à  le faire savoir, la jeunesse malienne est engagée pour la sortie de crise. « Même si on nous appelle sur la planète mars, compte tenu de la gravité de la situation, tout bon malien doit s’y rendre car, le Mali a accepté la médiation de la CEDEAO ». M. Gueye a prévenu que si la crise continue, il y aura une autre crise qui va mobiliser la jeunesse injustement renvoyée au chômage. « Actuellement on fabrique de petits terroristes au nord à  travers des camps d’entraà®nement. Il faut engager la guerre pour bouter les terroristes et après on discutera avec les vrais maliens » a conclu M. Gueye. Dans la salle d’autres partis ont tenu à  témoigner de leur engagement pour la résolution du mini sommet de Ouaga. Selon le représentant de l’Union des Patriotes pour la République, ce sommet a permit aux partis de sortir du carcan des appartenances.

Les partis politiques à Ouaga pour fixer la « feuille de route » de la transition

Désigné médiateur par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), M. Compaoré a affirmé que la réunion devait permettre de « parachever la mise en oeuvre » de l’accord politique conclu récemment avec la junte. Cet accord a permis le transfert du pouvoir des putschistes du 22 mars aux civils et l’investiture jeudi de l’ex-président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré comme chef de l’Etat par intérim. La réunion, à  huis-clos, a aussi pour objectif d’ »élaborer une approche de sortie de crise au nord du Mali », désormais sous la coupe de la rébellion touareg et de groupes islamistes armés. Il s’agit d’aboutir à  « une feuille de route consensuelle » pour « renouer le dialogue », « assurer le fonctionnement régulier des institutions républicaines, assurer l’intégrité territoriale et tenir des élections libres et transparentes dans un environement apaisé et sécurisé », a ajouté M. Compaoré. Il a appelé le peuple malien à  « s’investir au côté de la transition pour la consolidation de l’Etat de droit, le respect des valeurs républicaines et la préservation de l’intégrité territoriale » du pays. Après l’intronisation de M. Traoré, un Premier ministre doté des « pleins pouvoirs » doit à  présent être désigné. Si les rumeurs sont allées bon train à  Bamako ces derniers jours, aucun nom ne s’est encore imposé. Le Premier ministre doit diriger un gouvernement d’ »union nationale » comptant une vingtaine de personnalités « consensuelles ». La composition de ce gouvernement, qui devrait intégrer des membres de l’ex-junte ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT), sera au menu des discussions, de même que la durée de la transition. Plus de 80 participants l’intérim de Dioncounda Traoré doit théoriquement se conclure au bout de 40 jours par des élections présidentielle et législatives. Mais l’accord obtenu par la Cédéao a déjà  pris acte de l’impossibilité de tenir ce délai. Plus de 80 personnes participent aux échanges autour du médiateur à  la salle de conférence internationale de Ouagadougou. La délégation de l’ancienne junte est conduite par Moussa Sinko Coulibaly, directeur de cabinet de l’ex-chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo. l’un des leaders politiques du mouvement pro-junte, Oumar Mariko, est présent. Les vice-présidents de l’Assemblée nationale, des représentants de plusieurs ex-candidats à  la présidentielle qui était prévue le 29 avril sont là  aussi, de même que des représentants de l’assemblée régionale de Kidal (nord), le Collectif des ressortissants du Nord et des responsables chrétiens et musulmans. Il y a urgence à  trouver une issue à  la crise au Nord, contrôlé depuis fin mars par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Dine, mouvement islamiste appuyé par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Des éléments du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont également été signalés ainsi que des trafiquants en tous genres, dans cette zone o๠la multiplication des exactions et les pénuries de vivres et de médicaments inquiètent la communauté internationale. La Cédéao continue de brandir la menace d’une intervention militaire régionale au Nord en cas d’échec du dialogue, mais ses projets demeurent flous pour une mission qui paraà®t délicate.

Ouaga-Tripoli : Le ballet diplomatique d’ ATT

C’est un véritable ballet diplomatique que le chef de l’état Malien vient d’effectuer en l’espace de quelques jours dans deux pays. D’abord le Burkina Faso, o๠il a rencontré son homologue le Président Blaise Compaoré, puis en Libye o๠le guide Mouammar Kaddafi l’a accueilli. S’agissait-il seulement de simples visites d’amitié, rien n’est moins sur, quant on sait qu’elles font suite à  la conférence des ministres d’Alger relative à  la sécurité dans la bande sahélo-saharienne. Ballet diplomatique L’on ignore pas que le président Malien reste attaché à  son idée d’un sommet sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne ? ATT cherche t-il le soutien de Ouaga et de Tripoli, face à  la frilosité d’Alger et de Nouakchott ? Avec le Mali, la Mauritanie, l’Algérie et le Niger sont les principaux pays touchés par la menace sécuritaire mais leurs dirigeants demeurent insensibles à  la tenue de ce sommet tant réclamé par le président Malien, un sommet qu’ATT ne saurait orchestrer seul. Est-il donc allé chercher du soutien du côté de Ouaga ? Quant on connait les qualités de médiateur de Blaise Compaoré dans la plupart des conflits de la sous-région(Guinée, Côte d’Ivoire) et même dans la libération d’otages détenus par Al Qaeda, la question mérite d’être posée. Le président Burkinabè aurait même joué un fin rôle de négotiateur dans la libération de l’otage espagnole Alicia Gamez de concert avec Madrid et travaillerait activement à  celle de sa compatriote Philomène Kaboré. Alors on peut se demander si ATT, qui souffre d’une image ternie, après l’affaire Camatte, est allé prendre quelques leçons de médiation chez son homologue Blaise, au delà  des questions habituelles de coopération et de développement économiques sous régionales. ATT enfin soutenu ? Le président Blaise lui est pour la tenue de ce sommet. Et il préconise Bamako pour la circonstance. D’un point de vue géographique, le Nord Mali reste le lieu de détention de la plupart des otages d’AQMI(Al Qaeda au Maghreb Islamique). Après la conférence d’Alger qualifiée de simulacre par beaucoup, qu’apporterait enfin ce sommet voulu par ATT ?  » La définition de mesures sécuritaires de poids, le concours d’experts, la prise de décision unanimes, une avancée dans le processus et non un semblant de huit-clos dont on sait que l’issue n’aura rien apporté de nouveau à  la question du terrorisme, mis à  part un réchauffement des relations diplomatiques entre le Mali et ses voisins directs « , affirme un observateur. ATT malgré tout persiste dans son initiative et aurait lancé un vibrant appel à  son homologue mauritanien depuis Ouagadougou et en dépit de la récente brouille diplomatique entre les deux pays. Son appel sera t-il enfin entendu ? Tripoli impliqué ? De retour de libye, ce lundi soir, des sources affirment qu’outre les intérêts économiques qui lient les deux pays, le président Touré et le Frère Guide auraient évoqué le sujet brûlant de l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne avec son lots de prises d’otages, de trafics en tout genre. Kaddafi sera t-il sensible au sort d’otages, quant on connait le passé peu glorieux de la libye en matière de terrorisme et de prises d’otages. Peut-on faire confiance au guide pour apporter une aide, un début de solution à  ces questions sécuritaires. ‘Le Mali et la libye sont des pays amis et partagent des intérêts’, juge un éditorialiste Malien de la place. Reste à  savoir ce qu’ATT a pu dire au guide dans la perspective d’une implication hypothétique de la Libye dans la tenue de ce futur sommet ? Ce qui reste sûr, c’est que la question des investissements a été remise sur la table, avec la présence du ministre du Tourisme dans la délégation d’ATT. La longue croisade du président Malien Si ATT arrive à  organiser ce sommet, cela sera au bout d’un longue croisade. Quant on voit les multiples sommets organisés ça et là , pour des raisons moins urgentes que le terrorisme au Nord Mali, on se demande pourquoi il a tant de mal à  organiser cette conférence du seul fait de son influence? Justement, c’est peut être là  que la bât blesse. Quant un Compaoré arrive à  réunir autour d’une même table, des frères rivaux (Soro vs Gbagbo vs Alassane dans le cas de la Côte d’Ivoire) ou (Forces vives de Guinées vs CNDD pour la Guinée), on ose imaginer qu’il peut être un fin médiateur dans la question sahélo-saharienne, en réunissant à  la même table, les dirigeants des pays de la bande sahélo-saharienne. Mais son influence va t-elle aussi loin ? Alger a la dent dure et la Mauritanie idem. Quant à  ATT, il lui faudra user de patience et de ruse pour convaincre ses pairs. L’on attend de voir…

Guinée Conakry : vers l’organisation d’élections libres

C’’est la conclusion à  laquelle sont parvenues les parties en présence impliquées dans la crise guinéenne, dont le paroxysme avait été la tentative d’assassinat de Dadis Camara. Le chef de la junte blessé par balle à  la tête avait été évacué vers le Maroc o๠il avait reçu des soins adéquats. Ces derniers temps son retour sur la scène internationale avait réveillé les démons de l’instabilité politique à  Conakry. Le médiateur Blaise Compaoré du Burkina Faso avait alors repris les rênes des négociations entre les différentes forces en présence à  Ouagadougou. Dadis Camara a été débarqué à  Ouagadougou pour y poursuivre sa convalescence. Pendant ce temps le Président intérimaire Sekouba Konaté y a été dépêché. Autour d’une table, ils ont discuté. La communauté internationale souhaitait ardemment le maintien en exil au Burkina de Dadis Camara. Ce qui a été obtenu. Par ailleurs le Président par intérim a été chargé d’organiser dans les six mois à  venir des élections libres. Elles auraient dû se tenir en ce mois de janvier 2010 si le pays avait été stable. Vers un retour à  la paix ? Dans six mois donc, les Guinéens devraient être convoqués pour élire un nouveau président. Le Chef de la junte déchu affirme dans une allocution avoir signé cette sortie de crise en pleine confiance tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition. Son maintien en exil fait ainsi échec à  une partie de ses lieutenants qui souhaitaient son retour en terre guinéenne. Acteur de premier plan de la transition, le Président Konaté continue son mandat. Il doit désormais procéder la plus rapidement possible à  la nomination d’un Premier ministre de la transition. En effet, l’accord de Ouagadougou prévoit la création d’un conseil national de transition et la mise en place d’un gouvernement d’union dirigé par un Premier ministre, président du Conseil des ministres, issu des Forces vives (opposition, syndicats et société civile) et l’organisation d’élections «dans six mois». Les Forces vives qui ne se sont pas toujours entendus sur un nom commun, redoutaient depuis quelques jours la proximité de Dadis Camara. La tension était montée d’un cran dans les rues de Conakry lorsqu’un collectif de militaire avait réclamé à  la télévision guinéenne le retour du Capitaine déchu.

Accord de sortie de crise en Guinée : Dadis reste en exil, élection présidentielle dans six mois

Un accord de sortie de crise en Guinée a été signé vendredi à  Ouagadougou, prévoyant un maintien « en convalescence » à  l’étranger du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et la tenue d’une présidentielle dans « six mois ». Après deux jours de difficiles tractations, l’accord a été signé par le capitaine Camara, apparu amaigri et avec une longue cicatrice sur le crâne, le président intérimaire le général Sékouba Konaté et le médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabè Blaise Compaoré, a constaté l’AFP. Dadis en civil, n’a pas parlé pendant la cérémonie Dans le même temps, les opposants à  la junte, incapables de s’entendre, ont proposé deux noms au poste de Premier ministre de transition: l’opposant Jean-Marie Doré et la leader syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo. Ils laissent ainsi le choix au général Konaté de le désigner à  leur place. Le chef de la junte, 44 ans, blessé à  la tête par balle lors d’une tentative d’assassinat le 3 décembre, « prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition », selon le texte de l’accord qui ne précise pas s’il restera au Burkina. Il était habillé en civil, avec des lunettes de vue. Cette tenue contrastait avec celles de commando parachutiste, larges lunettes de soleil et béret rouge, qu’il affectionnait en public avant le 3 décembre. Il marchait seul, sans aide, mais lentement. Le visage figé, il n’a pas parlé durant la cérémonie. La communauté internationale, France et Etats-Unis en tête, redoutait plus que tout un retour en Guinée du capitaine Camara, mis en cause avec d’autres par des enquêteurs de l’ONU pour sa participation au massacre de plus de 150 opposants le 28 septembre à  Conakry. Pas de participation de la junte à  l’élection L’accord de Ouagadougou prévoit aussi la création d’un « conseil national de transition (CNT), organe politique délibérant, dirigé par une personnalité religieuse », la mise en place d’un « gouvernement d’union » dirigé par un « Premier ministre, président du conseil des ministres, issu du Forces vives » (opposition, syndicats et société civile), et l’organisation d’une élection présidentielle « dans six mois ». Le document stipule que « les membres du Conseil national de transition, le chef d’Etat de transition, les membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), le Premier ministre, les membres du gouvernement d’union nationale et les membres de forces de défense et de sécurité en activité » ne participeront pas à  ce scrutin crucial. Cet accord intervient après de difficiles tractations de haut niveau entamées mercredi soir à  Ouagadougou. Le capitaine Camara était arrivé d’une manière inopinée mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d’un mois d’hospitalisation au Maroc. La communauté internationale soutient le chef intérimaire de la junte qui s’est dit prêt à  partager le pouvoir avec l’opposition. Le 6 janvier, il avait annoncé que le Premier ministre de la transition serait « issu de l’opposition » et « désigné par elle-même ». « Dans la mesure o๠nous n’arrivons pas à  nous entendre sur une candidature unique des Forces vives, nous avons proposé deux candidats », a déclaré vendredi à  l’AFP M. Mamadou Bah Baadiko, président de l’Union des forces démocratiques (UFD). Il a toutefois tenu à  dédramatiser: « ce n’est pas méchant tout cela, le général Konaté aura à  choisir entre les deux candidatures dans la sportivité ». Les deux candidats au poste de Premier ministre ont salué l’accord de sortie de crise. Pour le porte-parole des Forces vives, Jean-Marie Doré, le général Konaté « aura désormais les coudées franches pour entamer les réformes et achever la transition dans la paix ». La leader syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo a pour sa part appelé toutes les parties à  « aller vite » pour « sortir le pays de la crise ».