Manifestation à Gao, le MNLA tire sur la foule (témoins)

Idrissa Oumarou , enseignant de profession et élu de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) a été tué lundi tard dans la nuit par des hommes armés non identifiés. Selon les membres de sa famille, il est sorti à  moto de chez lui pour se rendre à  « un rendez-vous après avoir reçu un appel téléphonique ». « C’est en route que des hommes armés ont abattu notre parent », ajouté ce membre de la famille, qui s’est identifié comme Djibril. A l’hopital de Gao, on confirme avoir reçu la dépouille de l’élu. Un infirmier indique que l’homme a été tué par balles. « Ce sont des islamistes armés jouant le rôle de police la nuit qui ont amené le corps à  l’hôpital en disant qu’ils l’ont trouvé à  terre », a-t-il expliqué. Le MNLA, responsable ? A Gao depuis ce matin, il y a foule dans les rues pour dire «assez ». La manifestation, initiée par le Collectif « Nous Pas Bouger » qui refuse la partition du territoire, a mobilisé jeunes, femmes et enfants dans les rues de la ville. Les marcheurs ont occupé tous les coins de Gao en chantant à  tue-tête l’hymne national du Mali. Si aucne information officielle n’a été donné sur ce crime, pour les membres de « Nous Pas Bouger » les coupables sont connus. « C’’est le MNLA qui a tué M. Oumarou, nous déclare un membre du Collectif sous couvert de l’anonymat. Il a toujours été contre leur présence et contre la partition du Mali. C’’est pour ça qu’ils l’ont tué, parce qu’il n’était pas d’accord avec eux ». Toujours selon notre interlocuteur, les hommes du MNLA, acculés à  leu Quartier Général, auraient commencé à  tirer sur la foule des manifestants. Il y aurait eu au moins un mort et plusieurs blessés. Cette information n’a pas encore été confirmée, tous les appels vers la ville de Gao ne passant pas. « Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao chez nous à  Gao. Il faut que l’armée malienne vienne rapidement pour nous aider à  chasser les bandits armés », a déclaré Moustapha Maà¯ga, un élu d’une localité proche de Gao à  l’AFP. C’est dans cette ville qu’en mai avait déjà  eu lieu la première manifestation de colère contre l’occupation de la ville par les groupes armés, en particulier islamistes. Des hommes armés avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes, qui avaient été réprimées, faisant au moins cinq blessés.