Mali : vers un nouveau chronogramme des élections ?

Le gouvernement de transition aurait prévu d’organiser une série de scrutins de mars 2023 à février 2024.Pour l’heure, aucune source officielle n’a communiqué sur un quelconque chronogramme des élections. Mais ce mardi, Malick Konaté, journaliste malien très suivi sur les réseaux sociaux notamment, a avancé des dates sur Twitter.

Selon lui, il y aura un référendum en mars 2023 et des élections territoriales trois mois plus tard. Toujours d’après M. Konaté, les Législatives sont programmés en octobre – novembre 2023 et la Présidentielle doit avoir lieu en février 2024.

A moins d’une semaine du Sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), prévu le 3 juillet à Accra (Ghana), le Mali répondrait ainsi à l’une des exigences de l’organisation régionale si ces informations se confirment.

Dernièrement, Bamako avait demandé à la Cédéao un délai de 24 mois pour mener à bien la transition. L’organisation régionale, quant à elle, avait exigé que le processus soit bouclé entre 16 et 18 mois. 

Le 15 avril 2021, le premier gouvernement de transition, issu du coup d’Etat d’août 2020 ayant abouti à la démission de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), avait proposé un calendrier de transition. Celui-ci prévoyait le couplage des élections présidentielle et législatives le 27 février 2022. Avant cela, un référendum et des élections territoriales devaient respectivement se tenir le 31 octobre et le 26 décembre 2021.

Le calendrier n’a toutefois pu être respecté puisque le 24 mai 2021, le colonel Assimi Goïta et ses hommes vont perpétrer un autre coup de force en arrêtant notamment le président de la transition, Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane. Car la veille, un gouvernement avait été mis sur pied sans deux proches du chef des putschistes.

Afrique de l’Ouest : des saisies record de cocaïne

La route sahélienne est devenue une zone de transit relativement importante pour les trafiquants.Dans la région ouest africaine, le trafic de stupéfiants gagne du terrain. Ainsi, plus de 57 tonnes de cocaïne y ont été saisies entre 2019 et 2022, selon le dernier rapport mondial sur les drogues 2022 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Ces saisies ont été enregistrées « au Cap-Vert (16,6 tonnes), au Sénégal (4,7 tonnes), au Bénin (3,9 tonnes), en Côte d’Ivoire (3,5 tonnes), en Gambie (3 tonnes) et en Guinée Bissau (2,7 tonnes) », précise le document de la plateforme de surveillance des drogues de l’ONUDC rendu public le 27 juin à Abidjan.

« Si 90% de la cocaïne saisie dans le monde suit les routes maritimes, d’importantes saisies enregistrées au Niger (214kg), au Burkina Faso (115kg) et au Mali (33,9kg) depuis 2021, démontrent que la route sahélienne reste une zone de transit relativement importante », poursuit l’ONUDC dans son rapport.

L’organisme onusien révèle que l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont dans « le cercle vicieux entre drogues et conflits » et concentrent une consommation de cannabis et d’opioïdes pharmaceutiques supérieures aux moyennes mondiales.

Ces régions offrent un environnement propice à la production et au trafic de drogues, générant des revenus pour des groupes armés qui, à leur tour, alimentent les conflits. Longtemps considérées comme des zones de transit, elles sont touchées de plein fouet par le fléau de la drogue. La majorité des personnes qui y sont traitées pour des troubles liés à la consommation de drogue sont des hommes âgés de moins de 35 ans.

S’agissant de la Côte d’Ivoire, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, a indiqué que le gouvernement reste engagé à lutter contre la consommation et le trafic de drogues avec le soutien de l’ONUDC comme le démontrent l’élaboration du projet de loi relatif à la lutte contre le trafic et l’usage illicite des stupéfiants et substances psychotropes.

« C’est dans ce contexte que l’Etat ivoirien a mis en place une stratégie nationale contre la criminalité organisée », a fait savoir le général Diomandé.

Le projet de gazoduc transsaharien franchit une « étape importante »

Le ministre nigérien du Pétrole annonce un nouveau développement vers la concrétisation du gazoduc transsaharien (TSGP), un projet liant son pays à l’Algérie et au Nigeria.Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP) est remis en marche. A l’issue d’une réunion tenue la semaine dernière à Abuja, au Nigeria, avec ses homologues algérien et nigérian, le ministre nigérien du Pétrole, Mahamane Sani Mahamadou, a fait part de toute sa satisfaction sur l’évolution du TSGP. Le Niger « a franchi une nouvelle étape dans l’ouverture du marché national et régional du gaz grâce au progrès du projet de la construction du gazoduc transsaharien (TSGP) de plusieurs milliards de dollars aux côtés de Algérie et Nigéria », a-t-il assuré dans un communiqué de la Chambre africaine de l’énergie.

Les trois pays confirment leur volonté de relancer ce projet qui était en berne depuis plusieurs années. La réunion du 20 juin fait suite à celle qui s’était tenue à Niamey en février 2022. Les parties avaient établi un groupe de travail et une feuille de route pour le développement du TSGP, rappelle le communiqué.

Long de 4128 kilomètres, le gazoduc transsaharien prendrait sa source au Nigeria et traverserait le Niger pour rejoindre la côte algérienne à des fins d’exportation vers l’Europe. Chargé de mettre à jour l’étude de faisabilité du projet, un comité de pilotage composé des trois ministres et directeurs généraux des compagnies pétrolières nationales (NOC) « se réunira fin juillet 2022 à Alger pour discuter de la marche à suivre avec le projet TSGP », ajoute le communiqué.

Le document souligne que le TSGP « apportera des avantages significatifs au Niger. Avec plus de 34 milliards de mètres cubes de gaz, le Niger, à part entière, a le potentiel pour devenir un exportateur de gaz, et avec l’élargissement des liens énergétiques entre l’Europe et l’Afrique, le projet TSGP marquera une nouvelle ère de coopération régionale améliorée en Afrique, renforçant la monétisation et les exportations de gaz tout en augmentant les exportations du Niger vers l’Europe via l’Algérie ».

A terme, le gazoduc devrait permettre l’échange « jusqu’à trente milliards de mètres cubes de gaz naturel chaque année, améliorant ainsi le commerce régional et international de l’énergie, permettant au Niger d’élargir le rôle du gaz naturel dans son bouquet énergétique et de lutter contre la pauvreté énergétique ». Avec ce projet aussi, le pays sahélien « cherche à améliorer l’accès à l’électricité et à garantir l’abordabilité de l’énergie grâce à une exploitation accrue du gaz, l’initiative TSGP changera la donne ».

Sénégal : plusieurs opposants libérés après les manifs du 17 juin

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la libération de la plupart des opposants arrêtés le 17 juin dernier lors de la manifestation interdite de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple, opposition).Le député Déthié Fall et le maire Ahmed Aidara « condamnés, mais libres », indique Vox Populi. Ils ont écopé de six mois avec sursis et 100.000 FCFA d’amende pour l’un et un mois avec sursis et 50.000 FCFA d’amende pour l’autre. Au même moment, les 83 autres prévenus dans l’affaire de la manifestation non autorisée du 17 juin ont été « relaxés ».

« Sursis en marche », note Le Quotidien sur le procès des membres de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple, opposition). Pour Sud Quotidien, « Dame justice calme le jeu » en procédant à la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la dernière manifestation interdite de YAW. La coalition d’Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie réclame la réintégration de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022.

EnQuête note que les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam ainsi que le maire Ahmed Aidara ont connu des « fortunes diverses » lors de leur jugement, hier. Le journal plonge en même temps « au cœur de la prison des opposants », « une maison de correction victime de la surpopulation et des carences du système carcéral ». Mais selon un agent pénitentiaire, « on est loin de la surpopulation ».

Pour Walf Quotidien, le président Macky Sall a « l’art de créer ses adversaires » en arrêtant et emprisonnant des opposants. « Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le régime du président Macky Sall a transformé de nombreux illustres inconnus en leaders. (Des opposants) Ousmane Sonko à Karim Wade en passant même par Assane Diouf », un activiste dépeint comme un insulteur public, illustre le journal.

Malgré ce tableau, le chef de l’Etat poursuit son séjour en Allemagne où il assiste au sommet du G7. D’après Le Soleil, le président en exercice de l’Union africaine (UA) a axé son plaidoyer sur « huit thèmes ». Face aux dirigeants des « pays les plus riches de la planète », il a notamment abordé le climat, l’énergie, la sécurité alimentaire, l’équité genre, la gouvernance mondiale, la santé, la résilience économique et la résilience sociale.

Par ailleurs, l’UA qu’il dirige « hausse le ton » sur les « cascades de mort de migrants aux frontières » entre le Maroc et l’Espagne, souligne L’AS. Dans un communiqué, l’organisation continentale « appelle à l’ouverture immédiate d’une enquête » suite à la mort de plusieurs migrants vendredi dernier à la frontière des deux pays et qui a « suscité une vague d’indignations ».

Si le président Macky Sall s’est dit « choqué » sur cette tragédie, Boubacar Sèye, président de l’ONG Horizons sans frontières, « parle de génocide et de massacre » dans Vox Populi. Ce dernier « va décréter de façon symbolique un deuil africain pour la mémoire des disparus », indique le journal.

Le G7 promet plusieurs milliards de dollars à l’Afrique

À l’initiative des États-Unis, les dirigeants des sept pays industrialisés ont annoncé leur intention de mobiliser 600 milliards de dollars pour financer des infrastructures dans les pays en développement.Réunis depuis dimanche 26 juin à Munich, au sud de l’Allemagne pour un sommet de trois jours, les dirigeants allemand, canadien, américain, français, italien, japonais et britannique ont présenté un important programme de financement pour les pays en développement, notamment pour l’Afrique. Ils se sont engagés à lever 600 milliards de dollars de fonds privés et publics d’ici 2027, soit sur une période de cinq ans.

Ce montant est censé répondre aux immenses chantiers financés par la Chine dans ses « Nouvelles routes de la soie », avec l’Afrique sub-saharienne comme une « priorité majeure », selon un haut responsable américain. « Avec les partenaires du G7, nous visons à mobiliser 600 milliards de dollars d’ici 2027 pour des investissements mondiaux dans les infrastructures », a déclaré la Maison Blanche peu avant un discours du président américain Joe Biden dévoilant cette proposition lors du sommet des sept pays industrialisés dans le sud de l’Allemagne.

Le président américain a assuré que ce programme était basé sur des « valeurs partagées » telles que la « transparence », mais aussi le respect des droits des travailleurs, de l’environnement, de l’égalité de genre. « Nous proposons de meilleures options », a-t-il dit, sans prononcer le nom de la Chine. Mais les dirigeants du G7 y ont fait des allusions évidentes. Pour le président Biden, il s’agit de rivaliser avec les « Nouvelles Routes de la Soie » et les projets d’investissements financés depuis des années par Pékin.

Le Sénégalais Macky Sall et le Sud-africain sont les deux chefs d’Etat africains invités au sommet du G7. D’autres dirigeants de pays émergents, tels que l’Indonésie, l’Inde et l’Argentine, prennent part à ce rendez-vous où les Occidentaux cherchent à élargir le front des démocraties unies contre la menace d’un bloc formé par la Russie et la Chine. Ces économies émergentes sont aussi particulièrement exposées au risque de pénuries alimentaires, à l’explosion des coûts de l’énergie aggravée par la guerre en Ukraine et à la crise climatique.

L’allocution de Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine (UA), est fortement attendue. Lors d’une récente visite à Moscou, il a attiré l’attention du président Vladimir Poutine sur l’impact de la guerre menée par son pays en Ukraine sur l’approvisionnement du monde en céréales et en engrais.

Macky Sall reçu avec tous les honneurs à Tivaouane et Munich

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les exhortations du khalifat général des Tidjanes au chef de l’Etat, qui participe depuis hier au sommet du G7 en Allemagne.« Tivaouane monte au créneau » lors de la célébration du centenaire du décès d’El Hadj Malick Sy, icône de cette ville située à une centaine de kilomètres de Dakar et un des précurseurs de la confrérie soufie tidjane au Sénégal, titre EnQuête. A cette occasion, le khalife Serigne Babacar Sy Mansour « appelle au calme et à la discussion » là où le président Macky Sall dit à l’opposition qu’il « y a des frontières à ne pas franchir ».

Ces derniers jours, la scène politique sénégalaise est devenue hyper tendue suite au rejet de la liste nationale de la principale coalition de l’opposition, à savoir Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) d’Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. Les manifestations interdites du 17 juin ont conduit à l’arrestation de plusieurs opposants qui seront jugés cette semaine en flagrant délit.

« Tivaouane indique la voix de la paix et avertit », note de son côté Vox Populi. « Quel que soit ce qui se passe, n’ouvrez jamais la bouche pour répondre. Il faut alors accepter d’endurer tout ce qui vient des serviteurs de Dieu », a notamment recommandé le khalife au chef de l’Etat. Mais « s’il vous vient l’obligation de prendre des décisions, il faut les prendre », a rétorqué dans L’Observateur son porte-parole Serigne Maodo Sy Abdou.

« Avec toutes les qualités que vous incarnez, vous ne laissez jamais d’autres brûler ce pays », a poursuivi le chef religieux dans L’AS qui note que « Tivaouane déroule le tapis rouge à Macky » Sall. Se réjouissant de cet accueil et de la célébration du centenaire du décès d’El Hadj Malick Sy, le chef de l’Etat a indiqué dans Le Soleil que « Maodo Malick est un grand par son legs ».

En outre, Macky Sall a posé la première pierre du futur hôpital de « niveau 3 » de Tivaouane qui portera le nom d’El Hadj Malick Sy. Après cet acte, signale le quotidien national, le président a quitté le pays depuis hier pour participer, en Allemagne, « au nom de l’Afrique », au sommet du G7, à savoir le groupe des sept pays les plus industrialisés du monde.

« Pourquoi les présidents occidentaux veulent tous rencontrer Macky », s’interroge Walf Quotidien dans sa manchette, à propos de l’invitation du président sénégalais, également président en exercice de l’Union africaine (UA), au sommet du G7. « Les grands du monde se bousculent chez Macky Sall », remarque pour sa part L’AS.

Le Quotidien met en exergue « l’agenda surbooké de Macky Sall » à Elmau, où se tiendra le sommet du G7, et note que « l’Afrique est en jeu ». Selon le journal, le président sénégalais « va encore attirer l’attention des dirigeants des grandes puissances sur l’impact de la guerre en Ukraine et de certaines sanctions occidentales sur la Russie, sur l’Afrique »

Côte d’Ivoire : la situation des veuves interpelle l’Onu Femmes

La Côte d’Ivoire compte plus de 380000 veuves dans le pays, selon ONU Femmes qui dénombre dans le monde 258 millions dont 115 millions de veuves vivent dans l’extrême pauvreté.« En Côte d’Ivoire, on compte, selon les ONG de soutien aux veuves plus de 380 000 veuves », a dit samedi Mme Marie Nguzi, chargée de l’inclusion sociale à ONU Femmes Côte d’Ivoire, à l’occasion de la 12e édition de la Journée internationales des veuves, à Abidjan.

« Dans le monde, les veuves sont estimées à 258 millions et parmi elles 115 millions vivent dans une extrême pauvreté, soit une veuve sur dix. », a indiqué Mme Marie Nguzi, au nom de la représentante résidente de ONU Femmes Côte d’Ivoire.

Mme Marie Nguzi s’exprimait, à l’occasion de la Journée internationale de veuves, qui était célébrée samedi au terrain de Williamsville, un quartier d’Adjamé, commune située dans le Nord d’Abidjan.

Cette journée internationale des veuves a été organisée par la Fondation internationale veuves d’Afrique Kissah Koné (FIVAKK), autour du thème est « Quelle politique de protection sociale et de soutien pour les veuves en Côte d’Ivoire ? ».

Mme Marie Nguzi a fait avoir que l’absence des données fiables sur leur nombre, ne permet pas une analyse pertinente pouvant conduire à la mise en place des programmes plus cohérents de prise en charge des veuves.

De nombreuses veuves, ajoutera-elle, vivent dans la précarité avec des enfants à charge. Celles-ci rencontrent d’énormes difficultés, par exemple, obtenir les documents administratifs liés au décès du mari, un réel parcours du combattant.

De plus, « les veuves sont confrontées aux pratiques humiliantes et rétrogrades ainsi qu’aux maltraitances de la part des familles, (et) cela doit cesser », a lancé Mme Marie Nguzi, au nom de représentant de la représentante de ONU Femmes Côte d’Ivoire.

Elle a félicité Mme Kissah Koné, la présidente de la Fondation internationale veuves d’Afrique Kissah Koné, pour cette « belle initiative » et pour l’attention soutenue qu’elle ne cesse d’apporter aux veuves.

Au cours de cette session, les communautés et le grand public ont été sensibilisés sur la situation des veuves, tout en attirant l’attention des pouvoirs publics sur les droits des veuves afin de leur apporter la solidarité.

Mme Kissah Koné, a plaidé pour « une assistance sociale à l’endroit des veuves, la mise en place d’une cellule de protection sociale avec un numéro vert afin de dénoncer toute veuve en situation de veuvage, jetée dehors dans le feu de l’action par la belle famille ».

Elle a appelé également le gouvernement à mettre en place des programmes et des politiques d’élimination de toute sorte de violences à l’égard des veuves et de leurs enfants, tout en appelant à octroyer une pension aux veuves, pas forcément basée sur leur situation matrimoniale.

La psycho pédagogue, Mme Odile Pohan, a fait savoir aux femmes que « le mari est complémentaire et non vital », les invitant à entreprendre afin d’être autonomes financièrement et se relancer en cas de décès de leur époux.

La veuve doit être capable de relever le défi, grâce à une activité génératrice de revenu, car celle qui ne travaille pas peut se trouver dans une posture de mendicité et de toutes les tentations, a-t-elle poursuivi.

La Côte d’Ivoire a ratifié de nombreux textes juridiques au plan juridique pour assurer la protection des veuves. Au plan national, de nombreuses lois ont été adoptées dont celles de 2019 relative à la succession.

« Ces textes et lois, ne sont malheureusement toujours pas appliqués et les bénéficiaires, elles-mêmes, les ignorent. Par ailleurs, il existe des difficultés liées aux pesanteurs socioculturelles et aux préjugés, un véritable frein à l’épanouissement des veuves » a fait observer Mme Nguzi.

L’inspecteur général, Ebenezer Abo, représentant le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, président de la cérémonie, a assuré que ce ministère est « le premier guichet pour apporter l’assistance aux veuves et le soutien ».

M. Abo a par ailleurs fait observer que le ministère travaille également à l’emploi des couches sociales vulnérables et particulièrement les veuves, les appelant à saisir le ministère de l’Emploi et de la protection sociale.

ONU Femmes est présente en Côte d’Ivoire depuis 2011 et a contribué avec ses partenaires à promouvoir l’égalité entre les sexes et les droits des femmes. Les veuves sont pour l’organisation onusienne une cible privilégiée dans le cadre de la mise en oeuvre des ODD.

La Journée internationale des veuves a été instituée par les Nations Unies en décembre 2010. Elle est célébrée le 23 juin de chaque année et vise à définir de nouvelles perspectives en vue d’améliorer leurs conditions de vie.

Cette journée donne également l’opportunité aux États, aux associations, aux organisations de la société civile et aux veuves de faire le point des progrès accomplis en matière de protection et de promotion des droits des veuves.

Moura : Amadou Koufa remet en cause la version de Bamako

Quatre mois après les accusations d’exactions de l’armée malienne à Moura (centre), le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) donne sa version des faits.Un autre son de cloche a résonné sur les évènements controversés de Moura, un village du centre malien. Du 27 au 31 mars, plusieurs dizaines de personnes présentées comme des jihadistes y ont été tuées dans une opération des Forces armées maliennes (Fama), accompagnées d’éléments de la compagnie militaire privée controversée, Wagner.

Dans une vidéo de 2 minutes 50 secondes diffusée par « Az Zallaqa », l’organe médiatique du GSIM, une fédération d’organisations jihadistes affiliées à Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), Amadou Kouffa, chef de la Katiba du Macina, déclare que, contrairement aux informations fournies par les autorités maliennes, les jihadistes qui étaient présents dans ce village du cercle de Djenné (centre) étaient au nombre de trente.

Au lendemain de cette opération, l’état-major général des armées maliennes (EMGA) avait affirmé avoir neutralisé « 203 combattants des GAT (Groupes armés terroristes) et interpellé 51 personnes ». « A cela, s’ajoute le bilan matériel de 200 motos brûlées et saisies », rapportait l’EMGA.

S’exprimant en arabe, le chef jihadiste, apparu sous un turban noir, accuse l’armée malienne et Wagner d’avoir tué « des centaines de civils musulmans » avec la complicité de certains habitants de Moura.

Des organisations de défense des droits de l’homme comme Human Right Watch avaient réclamé l’ouverture d’une enquête sur des allégations de meurtre de 300 civils ou suspects imputables aux Fama et à Wagner.

Quid de l’enquête de la Minusma ?

En réponse, l’armée malienne a qualifié ces allégations d’exactions sur les populations civiles d’« infondées ». L’État-major est ensuite revenu en détails sur l’opération, précisant que les militaires ont mobilisé des drones de surveillance et des hélicoptères pour d’abord « cerner la zone ».

L’armée soutient que les jihadistes qui tentaient de fuir la localité ont été interceptés et neutralisés par un Mi5, un de ses moyens aériens acquis récemment grâce au renforcement de sa coopération avec la Russie..

« Le contrôle total de la localité a permis de faire le tri, rechercher, identifier des terroristes déguisés et dissimulés parmi les populations civiles », tentait de démontrer l’armée malienne, reconnaissant dans la foulée avoir perdu des soldats sans en préciser le nombre.

La division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) avait décidé de mener une « investigation » pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à Moura. Mais à la date de la publication de la note trimestrielle (1er janvier au 31 mars) sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme au Mali, « la Minusma n’avait pas pu conduire une enquête in situ à Moura ».

Évoquant des raisons sécuritaires, les autorités maliennes se sont opposées à ce qu’une mission d’enquête de la Minusma se rende à Moura. Des discussions sont en cours pour lever cette « restriction » qui intervient dans un contexte de tension entre le Mali et ses partenaires internationaux.

Les militaires, qui avaient renversé Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 et évincé le président de la transition et son Premier ministre neuf mois plus tard, ont fait appel à la compagnie russe controversée Wagner pour « reprendre l’initiative » dans les zones contrôlées par les jihadistes, même s’ils parlent, jusque-là, d’ « instructeurs russes ». Ce choix est justifié par la recherche d’une alternative au retrait de Barkhane décidé par le président français Emmanuel Macron et qualifié comme « un abandon en plein vol » par Bamako.

Un siècle après son décès, El Hadji Malick Sy réunit politiques et soufis

La communauté Tidjane de Tivaouane, une cité religieuse située à quelque 90 km de Dakar, la capitale, commémore du 24 au 27 juin la disparition du célèbre guide religieux soufi, survenu il y a un siècle, un évènement rehaussé par une forte délégation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc.A deux jours du centenaire du décès de Seydi Hadji Malick SY, c’est l’affluence des grands jours à Tivaouane. Dans les coins et recoins de la ville, les fidèles ne laissent place à aucun espace. Ce samedi 25 juin, ils ont très tôt pris place à la salle de conférence du « Complexe Hadji Malick Sy » pour assister à la cérémonie officielle de ce centenaire.

Ce lieu est habituellement dédié aux cérémonies du Gamou ou Mawlid, la célébration de la naissance du prophète de l’Islam, Mohammad, qui est un événement particulier dans le calendrier de cette ville. Cette fois, il est spécialement emménagé pour accueillir le président Macky Sall, accompagné d’une forte délégation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc. Le royaume chérifien, pays d’origine de cette branche confrérique de l’Islam, est l’invité spécial de l’événement. 

Dans la salle, les hauts parleurs distillent des récitations coraniques à l’assistance. Le khalife général Serigne Babacar Sy Mansour et ses hôtes sont annoncés d’un moment à l’autre. Submergé, le service protocolaire se démène pour orienter une foule qui augmente au fil des minutes. 

Dans les rangs des fidèles venus d’un peu partout du Sénégal, les discussions vont bon train. Sur les visages, on peut lire toute la fierté qui les anime et la chance qu’ils ont d’assister à ce moment symbolique. « C’est un grand jour pour nous habitants de Tivaouane. À travers cette commémoration, nous célébrons ce grand homme de Dieu et tout ce qu’il incarne en termes de valeurs et de vertus. Nous lui devons cela après tout ce qu’il a fait pour nous », indique Aissatou Bambado Sall, le masque anti-Covid-19 bien ajusté sur la bouche.

Revigoration de la foi

Alioune Badara Guèye, venu spécialement de Dakar, ne cache pas non plus sa satisfaction et compte repartir de la ville de Maodo, surnom du guide religieux, avec une foi revigorée. « Cent ans après sa disparition, les écrits et œuvres de Seydi Hadji Malick Sy sont toujours d’actualité. Ce n’est qu’un homme de Dieu qui peut bénéficier de cette grâce. Mon objectif en venant à cette commémoration est de bénéficier davantage de ses enseignements et orientations, afin d’en être un relayeur auprès de mon entourage, ma communauté… », dit-il.

Il est quinze heures passées. La délégation des officiels se fait toujours désirer. On apprend qu’après une audience avec le Khalife des Tidjanes, la délégation du chef de l’État sénégalais est partie se recueillir au mausolée d’El Hadj Malick Sy. Macky Sall en a profité aussi pour poser la première pierre du nouvel hôpital de niveau 3 et s’enquérir de l’avancée du chantier de reconstruction de la grande mosquée de la ville religieuse. Il a terminé sa visite par effectuer un tour au vernissage d’une exposition dédiée à la vie et à l’œuvre du guide religieux et de sa famille.

Alors que l’attente devenait longue, les chanteurs religieux s’emparent des micros et commencent à déclamer les cantiques écrits par le vénéré guide en l’honneur du prophète de l’islam. Les fidèles tidjanes son conquis. Des claquements de doigts se font entendre çà et là, accompagnés par de timides balancements de corps. 

Tout à coup, des acclamations fusent de partout. Il est 16h 30. Le président de la République, accompagné de quelques uns de ses ministres dont celui de l’Intérieur, Antoine Abdoulaye Diome, et d’une partie de la famille du chef religieux, vient de faire son entrée. Les salutations d’usages terminées, la cérémonie tant attendue peut désormais commencer. Après un bref récital du coran, les psalmodies reprises en chœur par la foule retentissent de nouveau. Patience encore. 

La chorale ne dure que quelques minutes et laisse place aux discours. Demba Diop Sy, maire de Tivaouane, est le premier à s’exprimer parmi les officiels. Dans son discours, il a loué les efforts entrepris par Macky Sall pour la réussite de ce rendez-vous. 

Un événement important pour le Maroc

« C’est un jour que nous avons préparé de longue date. Et nous nous en réjouissons que cela soit une réussite totale. Nous remercions également le président de la République d’avoir voulu associer sa Majesté Le Roi Mohammed VI à cet important événement. Car il est inimaginable qu’une manifestation d’une telle envergure sans que Fès (ville marocaine de la Tidjaniya) ne soit associé », s’est-il réjoui sous une pluie d’applaudissements. 

L’Ambassade du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, à la tête de la délégation de Sa Majesté, a salué de son côté l’association de son pays à cette célébration. « Notre présence ici traduit l’importance que Sa Majesté Le Roi Mohammed VI accorde aux enseignements de Seydi Hadji Malick Sy. Nous vous invitons à les revisiter et à les inculquer aux jeunes », a déclaré le diplomate.

Dans son allocution, le président Macky Sall s’est réjoui de la présence de « la forte délégation marocaine envoyée par notre ami, le Roi Mohammed VI, qui a bien voulu co-parrainer avec (lui) cet événement historique ». A travers cet acte qu’il vient de poser, « Sa Majesté poursuit une longue tradition de relations amicales, fraternelles et spirituelle entre les peuples marocains et sénégalais », a-t-il affirmé. 

Parlant de l’homme à qui cette journée est dédiée, le président de la République a soutenu qu’en ces moments sombres que traverse l’humanité, Seydi Hadji Malick Sy, à travers ses écrits, peut être perçu comme « un phare dans une mer agitée diffusant une lumière éclatante vers une rive sûre ». Il a ainsi invité à une large diffusion de ce legs auprès notamment des plus jeunes.

S’exprimant au nom du Khalife général, Serigne Mansour Sy Dabakh a précisé que cette cérémonie « n’est point un anniversaire, mais une occasion de vivifier les enseignements de Seydi Hadji Malick Sy ». 

A quelques semaines des élections législatives du 31 juillet, la tension entre le pouvoir et l’opposition est à son summum. Il en a profité ainsi pour exhorter la classe politique, tous bords confondus, à privilégier le dialogue en vue de dépasser leurs divergences.

La célébration du centenaire de l’un des précurseurs de la voie Tidiane au Sénégal est placée sous le thème : « Seydi Hadji Malick, cent après, lumière sur sa vie et son œuvre ».

Promulgation de la charte révisée: vers une levée de l’embargo contre le Mali

Le président de la transition malienne a promulgué vendredi 24 juin la nouvelle loi électorale, un document controversé mais crucial pour la suite de la transition et une éventuelle levée de l’embargo de la Cedeao contre le pays.Les Maliens croisent les doigts. A une semaine de la tenue du sommet décisif des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), ils espèrent que les lourdes sanctions prononcées, le 9 janvier, contre leur pays seront cette fois levées ou fortement amoindries. L’organisation sous-régionale attendait depuis longtemps que les militaires au pouvoir présentent un calendrier de transition raisonnable en vue d’un rapide retour des civils au pouvoir. 

Mais au début de ce mois de juin, le colonel Assimi Goïta a unilatéralement prolongé la transition de deux ans, soit jusqu’à mars 2024. Si la Cedeao a « regretté » cette mesure prise en pleines négociations, cela n’a pas empêché à Goïta de poursuivre sa logique. Ainsi, il vient d’entériner le texte adopté par le Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif, il y a une semaine, sur l’organisation des prochaines élections. Elles sont censées permettre le retour des civils au pouvoir depuis le coup d’Etat d’août 2020 contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. C’est une condition longtemps posée par la Cedeao pour lever les sanctions sur le pays.

En promulguant la nouvelle loi électorale, le président de transition entérine donc les 92 amendements que le CNT avait imposés aux 219 articles du texte, au grand dam du gouvernement, auteur du projet. La nouvelle loi électorale compte toutefois des dispositions controversées comme celles concernant l’Autorité indépendante de gestion des élections, dont trois des quinze membres seront désormais nommés par Assimi Goïta lui-même. 

Assimi Goïta, candidat à la présidentielle ?

Il en est de même pour l’amendement attribuant au ministère de l’Administration territoriale la préparation technique des scrutins. Selon la société civile aussi, cette nouvelle loi va permettre aux militaires membres des actuelles autorités de transition, notamment le colonel Assimi Goïta, de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ils pourront le faire à condition de démissionner quatre mois auparavant.

En revanche, les autorités maliennes veulent montrer par cette loi électorale leur volonté de rendre le pouvoir aux civils à la fin de la transition et revenir à l’ordre constitutionnel. Elles avaient promis, qu’une fois cette loi mise en place, de présenter rapidement à la Cedeao un calendrier détaillé expliquant les étapes à traverser avant l’organisation des élections.

En attendant de voir si les nouvelles dispositions posées par le pouvoir malien vont convaincre l’organisation régionale lors de son sommet du 3 juillet prochain à Accra, au Ghana, le médiateur de la Cedeao pour le Mali a quitté hier Bamako après « une visite rapide, discrète et décisive ». L’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, a notamment rencontré le colonel Assimi Goïta avec lequel il a eu « des entretiens fonctionnels ».

« L’équipe a noté les actions entreprises vers un calendrier de transition viable et la promesse des autorités maliennes de rester engagées dans les efforts de restauration de l’ordre constitutionnel dans le pays et la sous-région », a-t-il noté dans les réseaux sociaux. Goodluck Jonathan s’est également dit « convaincu » que « très bientôt, les populations maliennes se rendront compte du travail abattu par la Transition pour atteindre ce niveau de progrès réalisé dans sa marche », a ajouté l’Agence de presse malienne (Amap).

Éradiquer les coups d’Etat

De toute façon, sur le dossier malien, à cause de la survenue de beaucoup d’éléments nouveaux, les discussions risquent de tirer en longueur entre les dirigeants de la région comme cela fut le cas lors du précédent sommet du 4 juin. Ils n’étaient pas tous favorables, certains chefs d’Etat de pays anglophones surtout, à une levée des sanctions compte tenu des avancées politiques lentes au plan national.

Pour éviter une telle situation et aller au consensus prôné dans les décisions de la Cedeao, le président nigérien Mohamed Bazoum a rendu hier une visite officielle à son homologue ivoirien Alassane Ouattara pour « harmoniser leurs points de vue » sur les dossiers « délicats » du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, trois pays de la région dirigées par des juntes militaires. « Ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir et développer des relations de confort, de confiance, mais souhaiter surtout que le processus démocratique avance et que les peuples de ces pays ne continuèrent pas de souffrir de l’environnement actuel », a dit M. Ouattara.

Il est clair ainsi que la majorité des dirigeants de l’organisation privilégient une sortie de crise. Pour eux, cela doit se faire sans que la Cedeao ne perde la face devant des militaires qui ont pris l’habitude de s’emparer facilement du pouvoir. Ils veulent poser un exemple fort à même de dissuader d’autres soldats qui seraient tentés par des idées de coups d’Etat dans la région ouest-africaine où les menaces sécuritaires fragilisent souvent des régimes démocratiquement élus.

Sénégal : la BOAD soutient l’assainissement et l’éducation

La Banque Ouest Africaine de Développement va allouer 40 milliards de F CFA à ces deux secteurs.Amadou Hott, Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, et Serge Ekué Président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) ont signé, vendredi soir à Dakar, deux conventions de financement pour appuyer des projets de développement en cours d’exécution. 

La première porte sur le financement complémentaire de la phase de consolidation du Programme d’assainissement dans 10 villes du Sénégal, dont Dakar et sa banlieue, Saint-Louis, Tambacounda, Kolda, Touba et Tivaouane pour un montant de 15 milliards de Francs CFA. 

L’objectif visé est d’améliorer de façon significative les conditions de vie et la santé des populations, en favorisant l’accès durable aux services publics d’assainissement.

Ce programme permettra entre autres d’accroitre le taux d’accès à l’assainissement des eaux usées dans la zone du Programme de 56% en 2014 à 74% en 2024 ; d’accroitre le taux de dépollution de 40% en 2014 à 50% en 2024 ; d’augmenter de 46% la capacité de traitement des eaux usées dans la zone du Programme par un traitement additionnel de 10 408 m 3 /jour. 

Il devrait aussi permettre d’atteindre un niveau de traitement des eaux usées conforme aux directives de l’OMS ; et de réduire de 30% le nombre de personnes affectées par les inondations dans la ville de Kaolack.

La deuxième convention est relative au Programme de Remplacement d’Abris Provisoires et d’ouvrages annexes (PRORAP) du secteur de l’éducation. Elle ambitionne de contribuer à la satisfaction de la demande en salles de classe et corriger les disparités au niveau de l’éducation nationale. 

De manière spécifique, il s’agira de mettre dans de bonnes conditions d’apprentissage 85 624 enfants défavorisés et de réduire de 50% le taux d’abandon dans les écoles concernées.

Les principaux résultats attendus par le Gouvernement demeurent la construction et l’équipement des 1529 salles de classe équipées d’ici 2024 et l’amélioration de l’environnement et du cadre de vie des bénéficiaires. Il est également attendu la création de 726 emplois indirects et induits et 7 720 emplois créés par le Projet.

Le Sénégal est le premier partenaire de la BOAD parmi les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Ses engagements cumulés au pays de la Teranga s’élèvent à 1 166,2 milliards de FCFA au 31 Décembre 2021.

Côte d’Ivoire: le taux d’accès à l’électricité estimé à 92%

Le taux d’accès à l’électricité en Côte d’Ivoire est estimé à 92%, a indiqué vendredi le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, lors d’une visite du président nigérien Mohamed Bazoum, à la centrale thermique de la CIPREL. »Le taux d’accès à l’électricité a atteint 92% dans notre pays », a déclaré le ministre ivoirien Mamadou Sangafowa Coulibaly, à l’occasion d’une visite de M. Mohamed Bazoum, à la Compagnie ivoirienne de production d’électricité (CIPREL).

Il a relevé qu’entre 2012 et 2021, la Côte d’Ivoire a plus que doublé ses exportations d’énergie dans la sous-région. Celles-ci sont passées de 620 gigawattheures (GWh) à 1275 GWh, soit une croissance de 105%. 

« Nous avons dans le même temps multiplié par trois le nombre d’abonnés dans notre pays, passant de 1,1 million d’abonnés à 3,25 millions, soit une hausse de 195% », a ajouté le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly.

L’énergie produite en Côte d’Ivoire est essentiellement d’origine thermique et hydraulique avec des progrès réels en cours dans les énergies renouvelables. Le pays s’est engagé à porter la part des énergies renouvelables à 45% de l’énergie totale produite en 2030 contre 30% aujourd’hui.

La CIPREL représente 32% de la production totale d’électricité et 38% de l’énergie thermique du pays. Avec une production importante de gaz, la Côte d’Ivoire ambitionne d’être un hub énergétique régional. 

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, qui achève une visite de 48h à Abidjan, s’est dit « impressionné » de ce qu’il a vu, rappelant que la Côte d’Ivoire, en 95, était en butte à des difficultés dans la production d’énergie, mais aujourd’hui a une capacité suffisante d’énergie et en exporte. 

« Nous sommes dans une logique d’interconnexion au niveau de la Cedeao et l’électricité produite en Côte d’Ivoire (peut servir) le plus loin possible, au sein de la région ouest-africaine », a-t-il poursuivi. 

Le directeur général de la CIPREL, Mme Kadidjatou Diallo, a noté que cette centrale, créée en 94, opère sous forme de « BOT » de production d’électricité. Elle a investi 330 milliards Fcfa pour 556 Mw de puissance installée et a un engagement annuel contractuel de 3.510 GWh depuis janvier 2022.  

La CIPREL appartient au groupe industriel panafricain Eranove,  qui existe depuis plus de 60 ans. En 2021, le groupe enregistrait 8334 collaborateurs, 1247 MW de capacités opérées et 5522 GWh d’électricité produite. 

La visite s’est déroulée en présence du vice-président de la République de Côte d’Ivoire, M. Meyliet Tiémoko Koné. Le président nigérien est le quatrième chef d’État à visiter les installations de la CIPREL après les présidents ghanéen (en 2017), libérien (en 2018) et sénégalais (en 2019).

Mali : plus de 60 terroristes neutralisés au centre (armée)

Une semaine après le massacre de 132 villageois dans le centre du pays, l’armée malienne affirme y avoir « neutralisé » 61 djihadistes.L’armée malienne mène la riposte. Dans un communiqué publié vendredi soir, elle déclare avoir neutralisé « 59 djihadistes » à Diallasougou. C’est dans cette zone du centre que « les priorités opérationnelles ont été orientées suite à l’attaque terroriste contre les populations dans la nuit du 18 au 19 juin », à laquelle a été attribuée la mort de 132 civils. Des « responsables » djihadistes figurent aussi parmi les personnes neutralisées lors de cette opération militaire, précise la même source.

Elle a également fait part de « deux terroristes guetteurs neutralisés » dans la zone de Mondoro (centre), en plus de « 8 suspects terroristes interpellés et mis à la disposition de la prévôté » dans le sud du pays, lors d’une opération distincte.

Le gouvernement malien a attribué à la Katiba Macina du chef djihadiste Amadou Kouffa le massacre des 132 civils à Diallassagou et dans deux localités des environs, dans le centre du pays qui est l’un des principaux foyers de violence qui ensanglante le Sahel depuis des années. Mais la Katiba Macina, affiliée au groupe djihadiste Al-Qaïda, a démenti avoir tué ces 132 civils, dans un communiqué authentifié vendredi par l’organisme américain SITE, spécialisé dans la surveillance des groupes radicaux.

Les évènements de Diallassagou constituent l’un des pires carnages de civils au Mali ces dernières années et la dernière tuerie en date d’une récente série d’attaques à travers le Sahel. Le Mali est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012 dans le nord. La propagation djihadiste a gagné le centre et les pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.

Côte d’Ivoire: ouverture officielle du poste à péage de Grand-Bassam

L’ouverture du poste à péage de Grand-Bassam, constitue le « premier maillon » de l’autoroute Abidjan-Lagos.Le ministre ivoirien de l’Équipement et de l’entretien routier, Amédé Koffi Kouakou, est revenu sur l’importance de l’ouvrage.

« Au niveau de la Cedeao, il y une décision qui a été prise par les chefs d’Etat de construire l’autoroute Abidjan-Lagos, et la section Abidjan Grand-Bassam, est le premier maillon de l’autoroute Abidjan-Lagos », a dit M. Amédé Koffi Kouakou. 

Il a fait savoir que chacun des pays doit construire la portion de l’autoroute qui le concerne, révélant que lorsque la Côte d’Ivoire a « « sollicité la Chine pour financer ce projet, une des exigences était qu’il y ait un péage sur cette autoroute ».

M. Amédé Koffi Kouakou a soutenu que « pour qu’on puisse aisément financer la route, il faut accompagner et commercialiser la route; ceux qui prennent la route doivent pouvoir payer un droit d’usage », 

Cette autoroute internationale était prévue à péage, mais « nous avons entendu beaucoup de débats concernant le coût (et) je voudrais rassurer les Ivoiriens que (la lutte contre la cherté de la vie) est une préoccupation pour le président Alassane Ouattara »,

 Selon les tarifs arrêtés par le gouvernement, les véhicules légers, représentant la classe 1, payeront 1.000 Fcfa par passage, les véhicules intermédiaires (classe 2) débourseront 1.500 Fcfa.

Les véhicules de la classe 3, poids lourds, autocars, véhicules à deux essieux, eux, payeront 2.500 Fcfa par passage, tandis que ceux de la classe 4, poids lourds, véhicules à 3 essieux et plus, s’acquitteront du montant de 3.500 Fcfa par passage.

Le ministre ivoirien de l’Équipement et de l’entretien routier, Amédé Koffi Kouakou a fait observer que les populations ont également le choix d’emprunter la voie du côté du littoral, qui elle n’est pas à péage.  

Le péage comprend 16 voies, soit huit voies de chaque côté de la route pour éviter de longues queues sur cette autoroute de 2×3 voies. Sur le flanc, il a été construit une gare de l’autoroute Abidjan Grand-Bassam, avec un centre de contrôle de tous les péages de Côte d’Ivoire.

La Côte d’Ivoire, qui est passée de 6.500 Km de routes bitumées en 2011 à plus de 7.500 Km aujourd’hui, enregistre actuellement quelque 2.000 Km en cours de construction. Le pays envisage d’atteindre plus de 9.500 Km de voies goudronnées en 2023.

M. Marius Comoé, président d’une association de consommateurs, a dit que ce qui préoccupe les populations, c’est de savoir si c’est une nécessité de passer par ce péage. Les consommateurs veilleront à ce que la voie sur le littoral passant par Grand-Bassam soit toujours ouverte. 

Des députés ont aussi effectué le déplacement pour l’inauguration de l’autoroute Abidjan Grand-Bassam. M. Basile Fregbo, président par intérim du groupe parlementaire du Rhdp (pouvoir), a salué « un travail de qualité » et la voie alternative pour les citoyens pour aller à Grand-Bassam. 

La BADEA soutient le programme DJOLIBA de la BOAD

La Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), a apporté, vendredi, son soutien au projet d’augmentation du capital de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).Le plan DJOLIBA est le nouveau plan stratégique 2021-2025 de la Banque Ouest africaine de Développement (BOAD).  Il vise à accroître de 50% le financement des projets de développement et notamment ceux liés à la transition écologique, soit environ 6 milliards de dollars de nouveaux prêts. 

L’augmentation de capital envisagée est de l’ordre de 1,5 milliard de dollars. Il permettra à l’institution de répondre aux besoins croissants des populations de l’Union en infrastructures de transport, énergie, habitat, agriculture, éducation et santé. 

En marge de la 2e session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), qui s’est tenu ce vendredi à Dakar, Sani Yaya, ministre de l’Economie et des Finances de la République togolaise, et président en exercice du Conseil des Ministres de l’Umoa, Serge Ekué, Président de la BOAD, et Sidi Ould Tah, Directeur général de la BADEA ont procédé à la signature d’une déclaration tripartite. Celle-ci engage les trois entités régionales à œuvrer en faveur du succès du projet DJOLIBA.

« La relation avec la BADEA, que nous renforçons aujourd’hui, n’est pas qu’institutionnelle, mais bien un partenariat business pour faire avancer le développement durable de nos pays », s’est félicité M. Ekué, sans pour autant préciser le montant exact que la BADEA mettait à disposition de son institution. 

Depuis deux ans, la BOAD cherche à convaincre ses actionnaires d’abonder de nouveau à son capital et à attirer de nouveaux partenaires stratégiques. C’est dans ce cadre qu’intervient cet encours de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique. 

Cette dernière « va ainsi financer pour chacun de huit Etats membres de l’Umoa la participation à l’augmentation de capital par l’octroi d’un prêt sur-mesure à des conditions privilégiées », a fait savoir M. Ekué.

Le ministre togolais de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, président en exercice du Conseil des ministres de l’Umoa, a salué « la franche collaboration » qu’entretiennent les deux institutions. Il a déclaré que ces fonds vont contribuer « à renforcer le soutien des financements que la BOAD apporte aux Etats membres ». 

« Ces fonds sont destinés à renforcer les capacités de la BOAD en matière de ressources capitalistiques afin de répondre aux besoins et aux aspirations des Etats membres et des peuples de la zone », a-t-il précisé. 

De son côté, le Directeur général de la BADEA, Sidi Ould Tah, a réitéré l’engagement de l’institution qu’il dirige à augmenter ses volumes d’interventions dans l’espace communautaire en développant de nouveaux produits susceptibles de booster le développement économique et social des Etats. 

Inflation : l’Uemoa préconise la poursuite de la transformation structurelle des économies

L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) n’échappe pas à la flambée des prix consécutive à la guerre en Ukraine.Dans la plupart des pays africains, les conséquences du conflit russo-ukrainien se font sentir. A cause des sanctions occidentales infligées à la Russie, les produits pétroliers sont de plus en plus rares. Cette situation a obligé plusieurs gouvernements du continent noir à revoir à la hausse les prix du carburant. L’inflation concerne également les denrées de première nécessité avec une menace réelle sur les ménages les plus pauvres.

Pour faire face à cet énième choc exogène qui remet en cause la reprise économique notée après deux années de pandémie de Covid-19, les ministres de l’Économie et des Finances des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont mis en place un ensemble de mesures.

Le ministre togolais de l’Économie et des Finances, Sani Yaya, présidant la 2e réunion ordinaire du Conseil des ministres de l’organisation sous-régionale, a salué les décisions vigoureuses mises en œuvre par les États membres de l’espace communautaire pour contenir la progression de l’inflation et préserver le pouvoir d’achat des populations notamment les couches les plus vulnérables.

« Pour consolider les acquis et faire face durablement à ces défis, a plaidé le président en exercice du Conseil des ministres de l’Union, je voudrais encourager les États membres à poursuivre la mise en œuvre des actions visant la transformation structurelle de nos économies, la promotion de la production locale d’intrants agricoles, la promotion et la consommation des produits locaux ainsi que l’amélioration de l’offre de l’énergie ».

Au cours des travaux commencés ce vendredi, plusieurs textes dont le Projet de rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale de juin 2022 seront examinés par les ministres réunis au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à Dakar.

Les responsables des économies de la région adopteront aussi le projet de décision portant définition de l’agrégat recettes fiscales, celui portant définition et détermination du contenu de la masse salariale et le projet de règlement relatif à l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique.

En outre, le projet de décision portant adoption des lignes directrices relatives à la réglementation des dispositifs médicaux sera adopté. Il en sera de même pour le projet portant adoption des lignes directrices relatives à l’harmonisation de la réglementation des aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge et des produits diététiques et de régime ainsi que le projet de décision portant adoption du schéma type d’institutionnalisation du genre dans les États membres de l’Union.

Sénégal : Tivaouane prépare le centenaire du rappel à Dieu de son guide

Cent ans après sa disparition, El Hadji Malick Sy, l’un des précurseurs de la confrérie soufie tidjane au Sénégal et en Afrique, est toujours présent dans la mémoire des fidèles.Située à une centaine de kilomètres de Dakar, Tivaouane est une cité religieuse habituellement surnommée la ville de Maodo, du nom d’El Hadji Malick Sy, l’un des plus grands guides religieux musulmans du pays. La centième année de son rappel à Dieu sera célébrée lundi 27 juin prochain. Déjà, les préparatifs vont bon train dans la ville religieuse prise d’assaut par de nombreux disciples.

Sous le thème « El Hadj Malick Sy, 100 ans après…lumière sur sa vie et son œuvre », l’événement est placé sous le haut patronage du président Macky Sall et du Roi du Maroc Mohammed VI. Macky Sall est d’ailleurs attendu demain samedi dans la cité religieuse. Il sera reçu par le khalife général, Serigne Babacar Sy Mansour, en compagnie du représentant du Royaume chérifien. Cinq mille enfants d’écoles coraniques habillés en blanc seront dans le comité d’accueil, selon un communiqué.

En outre, le chef de l’Etat effectuera une visite de chantier à la Grande mosquée de Tivaouane. D’autres activités, comme le vernissage de l’exposition sur la vie et l’œuvre d’El Hadji Malick Sy et de sa famille, sont prévues dans cette commémoration.

« Cent ans après sa disparition, nous ne cherchons pas à célébrer un anniversaire mais voulons prendre prétexte du symbole du siècle comme horizon temporel choisi par Dieu SWT pour renouveler sa religion, comme l’a rappelé le hadith prophétique cité en haut , pour revisiter sa vie et son œuvre, rappeler et perpétuer son legs inscrit dans des textes fondamentaux et rapportés par des témoignages indiscutables », explique l’actuel khalife dans un message transmis à la presse.

Serigne Babacar SY Mansour souhaite que les activités inscrites dans la célébration du centenaire du rappel à Dieu de son grand-père « soient le début d’une prise de conscience réelle pour valoriser davantage le patrimoine qu’il nous a légué, qui appartient à l’universel et qu’il nous faut transmettre intact aux générations à venir ».

Né vers 1855 à Gaya, un village du nord du pays, El Hadji Malick Sy fut un serviteur infatigable de l’islam et de la tarikha (confrérie) tidjaniya qu’il contribua dans une très grande mesure à répandre partout au Sénégal et au-delà, via ses nombreux « muqaddams » (grands disciples) qu’il forma et envoya dans plusieurs pays d’Afrique.

Résistant pacifique, El Hadji Malick Sy s’est installé entre 1900 et 1902 à Tivaouane. A l’époque, le pouvoir colonial luttait contre l’expansion de la pensée islamique. Toutefois, Maodo a réussi la prouesse de propager ses idées par le truchement d’une stratégie de coexistence pacifique.

Bazoum et Ouattarra « harmonisent leurs points de vue » sur le dossier malien

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, en visite officielle à Abidjan, s’est entretenu avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara avant le sommet de la Cedeao du 3 juillet prochain.Après un tête-à–tête avec M. Alassane Ouattara, au palais présidentiel, le chef de l’Etat nigérien a pris part, au premier jour de sa visite, à une signature d’accords bilatéraux entre les deux pays, ce qui devrait permettre de redynamiser les relations de coopération.

Les deux chefs d’Etat ont fait un tour d’horizon sur la situation dans la région et leurs pays respectifs. M. Ouattara a déclaré que « nous avons les mêmes préoccupations, la question de la sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme ».

Ils ont également évoqué des « questions économiques et financières avec la Covid-19, la guerre en Ukraine et le contexte international, dans son ensemble », au niveau de l’espace Uemoa et de la Cedeao.

M. Ouattara a annoncé un Sommet de la Cedeao le 3 juillet 2022, à Accra, avant d’ajouter que « nous avons essayé d’harmoniser nos points de vue sur ce dossier délicat, que ce soit sur le Burkina Faso, le Mali ou la Guinée », des pays voisins de la Côte d’Ivoire.

« Ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir et développer des relations de confort, de confiance, mais souhaiter surtout que le processus démocratique avance et que les peuples de ces pays ne continuèrent pas de souffrir de l’environnement actuel », a-t-il dit.

Le président du Niger, M. Mohamed Bazoum, s’est dit « très heureux d’être à Abidjan », saluant les relations « singulières » qui lient leurs deux pays, dans le cadre de la coopération au sein de l’Uemoa et de la Cedeao.

Le Niger a une communauté très importante en Côte d’Ivoire. M. Bazoum s’est félicité de ce que ses concitoyens y vivent de « manière confortable » et mènent des activités économiques importantes, et investissent dans leur pays d’origine.

Selon des données officielles, les échanges commerciaux globaux entre la Côte d’Ivoire et le Niger se caractérisent par la prépondérance des exportations ivoiriennes. Ces échanges se sont élevés à 71,11 milliards Fcfa en 2020 contre 61,42 milliards Fcfa en 2019, soit une hausse de 9,69 milliards Fcfa.

Les produits exportés par la Côte d’Ivoire sont le café transformé, l’huile de palme, barres de fer ou en acier non allié, savons ordinaires, produits pétroliers, papiers en carton, huiles essentielles, fruits et légumes frais.

La Côte d’Ivoire importe principalement du Niger, les oignons et échalotes à l’état frais ou réfrigérés, ainsi que des fruits et légumes frais. Vendredi, M. Mohamed Bazoum visitera la compagnie ivoirienne de production d’électricité (CIPREL).

Le Sénégal en ébullition politique, Dakar change de visage

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les suites judiciaires de l’actualité politique des derniers jours relative aux élections législatives du 31 juillet 2022 et le projet d’aménagement de la corniche ouest de Dakar.Le Quotidien titre sur le rejet du recours en annulation du parrainage pour les élections législatives du 31 juillet 2022 et note que « l’opposition perd la bataille suprême ». Auteur de la saisine auprès de la Cour suprême, Me Abdoulaye Tine dénonce une « décision scandaleuse » et promet de « saisir la Commission de la Cedeao pour des sanctions contre le Sénégal ».

Une partie de l’opposition risque toutefois de ne pas participer aux prochaines élections, une situation qui met « le Sénégal dans le tourbillon » en raison des manifestations souvent sanglantes et les « menaces de mort tous azimuts », note Walf Quotidien, soulignant que « les clignotants sont au rouge ».

Pour le moment, « 11 présumés terroristes de la +Force spéciale+ (se dirigent) vers le parquet » après avoir prévu de semer le chaos lors de la manifestation de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) du 17 juin dernier.

A ce sujet, L’Observateur parle de « complot contre l’autorité de l’Etat, de commission d’un acte terroriste » parce que le projet d’attaque était destiné « contre des intérêts français ». Ainsi, « l’Etat lance Interpol aux trousses de Akhenaton », un Sénégalais établi en Europe. Le journal informe qu’une « réunion (a été) tenue hier à Dakar pour un partage d’informations en vue de l’arrestation de Ousseynou Seck » alias Akhenaton.

Sur un autre sujet, L’AS note que « Macky change le visage de la corniche ouest de Dakar » pour plus de 18 milliards FCFA. Mais pour EnQuête, « Macky marche sur Khalifa Sall et Barthélémy Dias », l’ancien maire de Dakar et son successeur, tous deux opposants à son régime.

Le journal indique que le projet d’aménagement et d’embellissement de la corniche-ouest vise à « calmer les populations +rebelles+ de la capitale ». Mais l’autre objectif est d’« enterrer les projets initiés par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall ».

Forum d’Istanbul : des élus locaux sénégalais à l’école turque

Le groupe CimAfrique outille des Conseillers municipaux du Sénégal pour leur permettre de saisir les opportunités du Forum d’Istanbul prévu au mois d’août prochain.Istanbul, deuxième ville la plus importante de Turquie, abritera du 21 au 28 août 2022 le forum sur les stratégies de développement et de mobilisation des ressources au profit des collectivités territoriales. A moins d’un mois de la tenue de cet important rendez-vous, le cabinet de consulting  CimAfrique/AFRIK COSMOS a organisé lundi, à Dakar, un pré-forum dédié à une quinzaine de municipalités.  

« Notre objectif est de former ces futurs participants au sur le développement communal afin qu’ils puissent profiter entièrement des opportunités qui s’offrent à leurs collectivités. Nous les dotons ainsi d’outils liés à la mobilisation des ressources, à la matérialisation du partenariat commercial, à la coopération décentralisée, au règlement des litiges issus des partenariats entre collectivités… », a expliqué le directeur de CimAfrique, Serigne Makhtar Cissé.

Ce dernier, qui a déjà effectué un voyage de prospection en Turquie, a fait savoir que ce pays, situé à cheval entre l’Asie et l’Europe, doit son essor actuel à la bonne planification de ses politiques de développement local.

Il a ainsi invité les différents participants à identifier « les besoins des acteurs économiques à l’échelle territoriale pour une meilleure implication et un plus grand impact du partenariat ».

Dakar et Ankara entretiennent de très bonnes relations. M. Cissé a exhorté le secteur privé local à mettre à profit cette amitié pour promouvoir le Made in Sénégal. « Nous avons beaucoup d’arachide, de sel, de fonio, d’anacarde, ainsi que des produits halieutiques. Et la demande d’importation de ces produits à Istanbul est très forte », a-t-il indiqué.

Depuis quelques années, le pays dirigé par Recep Tayyip Erdogan a lancé un programme majeur de diversification de ses partenaires et surtout d’un nouveau type de partenariat avec les Etats du Sud. Le Sénégal occupe une place de choix dans cette nouvelle orientation turque. Ses entreprises ont bénéficié de plusieurs marchés de grande envergure dont le plus important est le stade Abdoulaye Wade de Diamniadio inauguré le 22 février 2022.

Sénégal : Macky Sall content du nouveau visage de la corniche ouest

Le président de la République a effectué une visite inopinée, jeudi 23 juin 2022, sur la corniche ouest de la capitale sénégalaise; pour constater l’état d’avancement des travaux d’aménagement.Il était dix-neuf heures passées quand le président Macky Sall a débarqué sur les chantiers de la corniche ouest de Dakar. Dans cette visite, le chef de l’Etat était accompagné de certains membres du gouvernement tels que le ministre de l’Urbanisme Abdoulaye Saydou Sow et son collègue de la Pêche Alioune Ndoye. Le projet d’embellissement de la corniche ouest dakaroise est en bonne voie.

Sur place, le visiteur a la possibilité de profiter de la vue maritime pour se changer les idées ou utiliser les équipements sportifs mis à disposition pour se refaire une santé. Ainsi, après s’être renseigné sur le niveau d’exécution des travaux, Macky Sall a invité ses compatriotes à s’approprier cette infrastructure et à en prendre soin. « Nous avons l’une des plus belles corniches du monde, mais malheureusement nous ne l’avions pas valorisé. Ce projet vise donc à rendre cet espace plus attrayant », a-t-il déclaré.

L’objectif est clair pour le président : continuer d’embellir et d’aménager cette façade maritime au bénéfice principalement des Dakarois pour la détente et la pratique du sport. Dans ce cadre, les travaux seront prolongés jusqu’à la plage des Mamelles en passant par l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où une agora sera érigée, a signalé le président de la République. Il se réjouit pour le moment que les chantiers entamés à la plage de Koussoum, à quelques mètres du centre-ville, soient arrivés à terme. Cela permet ainsi à plusieurs riverains de venir profiter des infrastructures installées sur place. Mais pour rendre la capitale plus verte, Macky Sall a invité les Dakarois à mettre à profit le peu d’espace disponible dans leurs concessions pour planter des arbres.

L’aménagement de la corniche ouest est un projet d’envergure de l’Etat. Il vise à doter Dakar d’une Corniche attractive, acquérir une nouvelle identité et diffuser une nouvelle image d’elle-même. Cette volonté d’embellir la Corniche répond aussi à la nécessité d’impulser une dynamique touristique, économique et culturelle, favorable au financement des programmes de sauvegarde et de développement de la presqu’île du Cap Vert.

D’un coût de plus de 18 milliards de FCFA, ce programme a pour slogan « Rendre la Corniche aux Dakarois ». Il bénéficie du soutien du président de la République et s’étend sur dix kilomètres en allant de la plage de Koussoum jusqu’au Plateau, en passant par la Mosquée de la Divinité au quartier des Mamelles.

L’exécution des travaux a été confiée à l’entreprise marocaine CERSIS, basée à Casablanca. L’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public contre le sous-emploi (AGETIP) du Sénégal est pour sa part désignée comme Maître d’Ouvrage Délégué (MOD). Le choix d’AGETIP s’explique, selon les autorités, pour sa capacité à gérer des projets multi acteurs, son expérience en protection côtière et son expertise dans les programmes résilients.

Entièrement financé par l’Etat du Sénégal, le projet a pour objectifs principaux de rendre la Corniche accessible à pied et à vélo, de protéger les falaises et la côte contre l’érosion, de stabiliser et de sécuriser le parcours le long de la Corniche, de végétaliser tout le long du littoral, de créer des espaces accueillants, qualitatifs et ombrés et de réorganiser et d’optimiser les lieux et les terrains de sports.

Sénégal : le packaging, un secteur porteur qui peine à décoller

Au pays de la Teranga, l’industrie de l’emballage butte sur le problème de l’approvisionnement pour atteindre son plein potentiel.Une boîte à camembert en peuplier déroulé, une brique en carton pour jus, des pots en verre ou une boîte à poussins en carton : ces matériaux sont à l’honneur à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) ce jeudi 23 juin.

Sur un peu moins de 150 m², des entreprises évoluant dans le secteur du packaging exposent leurs solutions à la problématique de l’emballage et son rôle dans la valorisation des produits locaux. La Société Rufisquoise de fabrication de sacs (RUF SAC) est l’une d’entre elles.

« Nous confectionnons des emballages en papier écologiques et recyclables pour diverses applications avec des gammes qui répondent autant aux industriels, qu’aux commerçants ou grand public », explique Isabelle Fort, directrice commerciale de RUF SAC, devant son stand où sont exposés des prototypes de sacs pour ciment, farine, produits pharmaceutiques…

Juste en face, Yacine Badji Diatta, directrice commerciale de la Société d’Emballage Industrielle du Sénégal (SEIS) présente, avec beaucoup d’aisance, les différents types de cartons que son entreprise fabrique. « Nous sommes dans tout ce qui est emballage en carton que nous adaptons aux besoins du client. Nous travaillons avec les industries agroalimentaires, les brasseries, les producteurs de poussins… », confie-t-elle.

Pour cette jeune entreprise, ce genre de rencontre constitue une véritable opportunité pour se faire connaître et rencontrer d’éventuels clients. « Nous sommes en compétition avec une multinationale implantée au Sénégal depuis plus de 50 ans et qui détenait le monopôle du marché. Ces rendez-vous sont donc cruciaux pour nous car ils nous permettent de nous faire connaître et de gagner quelques parts de marché », se félicite Mme Diatta.

Si RUF SAC, SEIS et les autres acteurs du secteur n’éprouvent pas de difficultés pour écouler leurs productions, tous font face à un problème titanesque : l’approvisionnement en matière première. « Avec les crises mondiales que nous vivons, tous les prix ont flambé. Le prix de revient du produit va donc être un peu élevé et cela n’arrange pas les PME/PMI », souligne la directrice commerciale de SEIS.

L’accès à l’information et les moyens financiers pour commander une quantité importante en matière première est l’autre difficulté que rencontrent ces petits industriels.

« Si nous arrivons à commander par conteneur, le produit nous revient moins cher. Mais individuellement, il faut importer par palette ou en petite quantité et dans ce cas le coût de production en pâtit », note la gérante de la centrale d’achat Andando (compagnonnage en langue wolof), Lucia Mendy. Cette dernière cherche à mutualiser les efforts pour fournir aux transformateurs de produits locaux des emballages de qualité et à moindre coût.

Seydina Ababacar Sadikh Ndiaye, représentant la ministre du Commerce, a promis que son département travaillera à mettre en place les mécanismes et outils nécessaires devant faciliter l’approvisionnement.

« La qualité et la disponibilité des emballages jouent un rôle important dans l’accès aux marchés et l’écoulement des produits. C’est pourquoi, nous ferons de notre mieux pour résoudre définitivement ce problème qui plombe l’activité de plusieurs de nos producteurs », a assuré M. Ndiaye.

Il a également invité le secteur privé national à investir dans le secteur à travers la création de centres techniques d’emballage et de conditionnement dans toutes les capitales régionales du pays. Au-delà de la création d’emplois, cela permettrait, à l’en croire, de réduire les prix de vente actuels des produits de près de 30 %.

Sécurité : le Royaume-Uni assure de son soutien à la Côte d’Ivoire

En visite à Abidjan, le ministre britannique des Forces armées, James Heappey, a assuré que son pays va continuer à collaborer avec la Côte d’Ivoire pour garantir la sécurité du pays face au terrorisme.La Grande-Bretagne va « continuer de collaborer pour garantir la sécurité de la Côte d’Ivoire », menacée par le terrorisme dans la région ouest-africaine, a dit M. James Heappey, après une rencontre avec le ministre ivoirien de la Sécurité et de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé.

Au regard des efforts de l’Etat ivoirien sur les questions de terrorisme, le ministre britannique des Forces armées s’est dit « très encouragé de pouvoir travailler avec la Côte d’Ivoire, au niveau bilatéral et multilatéral » face à ce phénomène dans le Sahel avec une « priorité au Sud ».

Le ministre ivoirien de la Sécurité et de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé, a au nom du ministre d’Etat, ministre de la Défense de Côte d’Ivoire, salué cette visite dans le cadre de la coopération en matière de défense et de sécurité.

« Nous avons compris qu’en mettant ensemble nos efforts, nous parviendrons à combattre efficacement le terrorisme », a soutenu le général Vagondo Diomandé, qui a remercié son hôte pour « cette opportunité de faire en sorte que le Royaume-Uni accompagne la Côte d’Ivoire ».

Le Royaume-Uni est engagé à soutenir l’Etat de Côte d’Ivoire dans la lutte contre le terrorisme, mais également dans la lutte contre la drogue ainsi que la criminalité.

Le général Vagondo Diomandé s’est dit « très sensible à cette démarche », déclarant que la partie ivoirienne fera tout pour que les attentes de la Grande-Bretagne soient comblées. Et ce, avec un appui institutionnel décliné en plusieurs ordres, entre autres, la formation et l’équipement.

Loi électorale : vers une nouvelle tension entre Bamako et la Cedeao ?

L’adoption d’une nouvelle loi électorale au Mali risque de semer les germes d’un nouveau bras de fer entre les autorités de la transition malienne et la Cedeao.La nouvelle loi électorale va-t-elle reléguer au second plan le débat sur la durée de la transition malienne ? Adoptée vendredi 17 juin 2022 par le Conseil national de transition (CNT), cette loi est interprétée par certains observateurs comme une volonté des militaires, actuellement aux affaires après un double putsch, de rester au pouvoir à la fin de la transition.

Exposé au Conseil national de transition (CNT) vendredi 17 juin, l’article 164 permet notamment aux membres des forces armées ou de sécurité qui le désirent de concourir aux prochaines élections présidentielles à condition de démissionner ou d’aller à la retraite au moins six mois avant la fin du mandat en cours du président de la République.

Au sein de l’organe législatif de la transition, le sujet a fait l’objet de discussions et l’article en question a été amendé avant son adoption par la majorité des conseillers en attendant une promulgation de la loi électorale par le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goita.

« Cependant pour les élections pendant la transition, les membres des Forces armées ou de sécurité qui désirent être candidats doivent démissionner ou demander leur mise à la retraite au moins quatre (04) mois avant la date de l’élection présidentielle », précise l’article 155 (ancien 164) dans son deuxième paragraphe.

En lisant cette disposition, un enseignant chercheur malien, préférant garder l’anonymat, « se pose des questions sur les intentions réelles des militaires au pouvoir ».

« En mon sens, l’article 155 de la loi électorale est très clair dans la mesure où il contribue à ancrer dans l’imaginaire collectif, l’éventualité d’une candidature de l’un des membres de l’ex-Conseil national du Salut du Peuple (CNSP) lors des prochaines élections présidentielles », estime Yannick Houphouët Kouablan, responsable du bureau veille et analyse de risques du cabinet de conseil en sûreté, ISAO au Sénégal.

Cependant, cet analyste laisse de la place à une autre interprétation de la nouvelle loi. A l’en croire, il ne faut pas écarter la possibilité qu’elle soit une alternative pour les militaires au pouvoir, au cas où « ils n’auraient pas pu identifier un profil civil en mesure de préserver leurs intérêts au terme de la période de transition ».

En essayant d’ouvrir une brèche pour donner la possibilité à l’un des leurs d’être candidat à la présidentielle, les militaires risquent de favoriser l’établissement d’un climat de méfiance entre la junte et la classe politique malienne. Au même moment, la composition de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’autre nouveauté de la loi électorale qui est au centre, ne fait pas l’unanimité.

L’article 7 de la loi électorale dit que le collège, organe délibérant est composé de quinze (15) membres désignés par les pouvoirs publics, les partis politiques et la société civile. La majorité, à savoir huit des membres sont nommés par les pouvoirs publics contre sept pour les formations politiques et les organisations de la société civile.

Selon l’enseignant-chercheur malien qui a préféré taire son identité, l’éventuelle participation des militaires actuellement au pouvoir aux prochaines élections « peut peser sur la crédibilité des élections à venir ».

De son côté, Yannick Houphouët Kouablan redoute « un accroissement des tensions entre le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ». C’est d’autant plus prévisible que dès le lendemain du coup d’Etat d’août 2020, les chefs d’Etat de la Cedeao avaient tenu à ce qu’il soit mentionné dans la charte de transition que les militaires auteurs du putsch ne seraient pas capables de se présenter aux élections. Une disposition maintenue et même renforcée durant la révision de la charte en février 2022.

Mis devant le fait accompli comme cela est déjà le cas sur la durée de la transition fixée à 24 mois à compter du 26 mars 2022 alors que la conférence des chefs d’Etat qui n’a pu trouver un consensus le 4 juin a décidé de trancher le 3 juillet prochain à l’occasion d’un sommet extraordinaire de la Cedeao, l’énigme est de savoir quelle sera l’attitude l’institution régionale ? Quelle sera la réponse de Bamako en cas de maintien des sanctions économiques et financières au sortir de cette session ?

« Il est clair que le Mali est dans une phase de remise en question et de rejet de plusieurs équilibres : dénonciation des accords de défense le liant avec la France, demande du retrait des soldats de Barkhane du territoire malien, retrait des instances du G5-Sahel et notamment de sa force conjointe etc. », reconnaît Yannick Houphouët Kouablan. « Néanmoins, je ne pense pas que les autorités maliennes de la transition adoptent une posture radicale au point de se retirer de la Cedeao », espère-t-il.

Son homologue malien invite les autorités de Bamako « à ne pas écouter la rue qui les pousse vers une telle décision ». Pour lui, « le Mali est condamné à rester au sein de la Cedeao pour son propre intérêt ». « Sur le plan politique, un éventuel retrait du Mali de la Cedeao renforcerait son isolement sur la scène internationale », prévient Yannick Houphouët Kouablan.

Sénégal : l’opposition en casseroles, Sadio Mané au Bayern

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la réussite du concert de casseroles de l’opposition et le transfert de Sadio Mané au Bayern Munich.« Méga concert : les Sénégalais se sont défoulés au son de casseroles et de klaxons » à l’appel d’Ousmane Sonko, « le chef d’orchestre qui a donné le ton devant son domicile », indique Vox Populi. Aussi bien dans les différentes localités de Dakar que dans les régions, les manifestants ont assuré le show, constate le journal.

Sud Quotidien indique que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) « réussit son coup » là où Walf Quotidien note que « Yewwi réussit son +Grand bal+ », le traditionnel concert du célèbre chanteur Youssou Ndour organisé à Bercy, en France. Pour L’AS, le concert de casseroles de la principale coalition de l’opposition est l’expression d’« une vibration démocratique ».

C’est « la guerre totale », souligne EnQuête, notant que le concert de casseroles a été suivi par plusieurs localités du pays « pour protester contre le régime ». L’opposition continue de dénoncer le rejet de sa liste nationale pour les  élections législatives de fin juillet prochain et les menaces sur la liberté de manifestation. Toutefois, Walf Quotidien note que « Macky reste inflexible » sur le maintien de la date des élections législatives au 31 juillet prochain.

En outre, « dix personnes accusées de délits graves et liés aux manifestations du 17 juin dernier sont arrêtés » alors que « la société civile sénégalaise vilipende Macky Sall à l’international », note EnQuête.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a effectué un « grand chamboulement » dans le commandement territorial avec la nomination de nouveaux gouverneurs et préfets, notent Sud Quotidien et L’AS.

Sur un autre sujet, Le Soleil indique que « Sadio Mané affiche ses ambitions » après sa signature au Bayern Munich, le meilleur club allemand de l’histoire. « J’ai toujours travaillé dur pour jouer dans les plus grands clubs comme le Bayern », a affirmé le désormais ex-joueur de Liverpool qui rappelle que « toute (sa) vie est un défi ». Dans le club bavarois, déclare la star sénégalaise dans Stades, « je suis venu pour gagner plus de trophées ».

Sénégal: un Code d’éthique pour le Trésor public

Cet ensemble de règles de conduite devait à tout moment guider l’exercice des missions de ses agents.Le Trésor public du Sénégal a été secoué, ces derniers mois, par plusieurs cas de détournements de fonds imputés à certains de ses agents. C’est dans ce contexte que la Direction générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) a lancé, mercredi à Dakar, le Code d’éthique et de déontologie des agents du Trésor.

« Le Code d’éthique et de déontologie de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor doit être compris comme un document de rappel des principes et règles qui doivent guider à tout moment et en tout lieu l’exercice de nos missions », a déclaré le Directeur général de la DGCPT, Cheikh Tidiane Diop.

S’exprimant à l’ouverture de l’atelier de présentation dudit code, M. Diop a assuré que le document allait jouer un rôle d’accélérateur dans l’opérationnalisation de la réforme comptable, notamment les programmes d’audit internes après le basculement en comptabilité patrimoniale.

L’adoption de ce code, une première pour l’administration du Trésor, selon Cheikh Tidiane Diop, s’inscrit en droite ligne et au-delà du Code de transparence de la gestion des finances publiques.

« L’objectif premier de ce code est d’accompagner chaque agent dans sa volonté d’agir en droite ligne de nos valeurs, de nos convictions et de nos principes. Il permettra, entre autres, la diffusion et le partage des règles de comportement et des valeurs cardinales au sein de la DGCPT », a expliqué le DG de la DGCPT.

Cet instrument de régulation complète le référentiel de contrôle interne comptable et rend plus efficace les programmes d’audit. Il participe aussi à la vision de la Direction de la comptabilité publique et du trésor, a fait savoir son directeur.

Le document « devrait faciliter le respect des valeurs, de rigueur, de performances, d’objectivité, de neutralité, de disponibilité et de solidarité qui sous-tendent la vision de la DGCPT, à savoir une administration moderne et performante », a dit M. Diop.

De son côté, Tahibou Mbaye, le Président directeur général du cabinet Mazars, co-rédacteur dudit code, a estimé qu’il constituait un document que toute organisation doit avoir pour « soigner sa réputation et sa crédibilité ».

Il a ainsi invité les agents de la DGCPT à prendre ce code comme une boussole qui va les aider à « avancer, à se protéger, mais aussi à bien se comporter ».

Il a précisé qu’une organisation moderne comme la Comptabilité publique et le trésor, avec un enjeu stratégique et des risques significatifs, il est essentiel d’avoir un code d’éthique et de déontologie pour « rappeler aux gens les éléments essentiels d’un bon comportement ».

« Il faut le prendre de façon positive, avoir un état d’esprit positif et avoir, dans la mesure du possible une culture et l’ADN axés sur un code d’éthique et de déontologie », a-t-il soutenu.

Le Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget, Mor Diouf a salué une initiative qui s’inscrit, d’après lui, dans la dynamique de consolidation de la trajectoire prise par la DGCPT dans le souci de se hisser aux meilleurs standards.

Decryptage: « L’Afrique a besoin d’Etats de droit »

28 ans après le dernier sénégalais élu au comité des droits de l’homme de l’ONU, Bacre Wally Ndiaye vient d’être désigné membre de cette instance. Pour Apa News, ce juriste expérimenté explique le rôle de ce comité et son utilité pour les Africains.Quel est le rôle du comité des droits de l’homme des Nations Unies au sein duquel vous venez d’être élu ? 
Après avoir adopté la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, c’est en 1966, sous la présidence africaine, que l’ONU a adopté le Pacte international sur les droits civils et politiques. Ce Pacte a permis de définir de façon plus précise des droits comme la liberté d’association, la liberté de croyance, le droit à la vie, le droit de ne pas être détenu dans des conditions arbitraires ou inhumaines, le droit à être protégé dans sa vie privée, le droit de participer aux affaires publiques… En somme, tous les droits qui font l’essence de l’être humain dans sa communauté et dans la société, ainsi que les limites dans lesquelles l’Etat peut traiter ce dernier. Un Comité de 18 experts est chargé de faire un rapport sur la manière dont les 173 pays membres du comité exécutent ce Pacte et comment ils font pour mettre ces droits à la portée de leurs citoyens. Ce comité leur fait des observations et suit avec eux les recommandations.

Parmi les Etats membres, 117 dont 34 Africains ont autorisé le citoyen à saisir le comité quand il estime que le droit a été individuellement violé. Dans ce cas de figure, le citoyen fait une pétition individuelle et le comité juge si ses droits ont été respectés ou pas.
Enfin, il y a un deuxième protocole qui concerne la peine de mort et qui rend définitive l’abolition de cette pratique. Le Comité est chargé de veiller sur tout cela. De temps en temps, il émet une interprétation des articles du code. Le Comité a donc un rôle très important d’interprétation et d’orientation  pour les jurisprudences et les pratiques nationales.

Quels sont les critères de désignation des membres du comité ? 
Le Comité est normalement élu par l’Assemblée générale des Etats partis. Lors de leur dernière réunion du 17 juin 2021 à New York, 168 pays sur 173 présents à cette rencontre ont valablement voté. Mais pour être élu, le candidat doit avoir une connaissance profonde des normes internationales particulièrement des droits de l’homme et les droits civils et politiques. Le postulant doit aussi être moralement intègre. Ce qui est extrêmement important. Enfin, il doit pouvoir assurer une certaine diversité dans les systèmes juridiques et avoir un certain équilibre géographique.

Quel est le nombre de sièges réservés aux Africains ? 
Il n’y a pas de sièges réservés à l’Afrique. Il y a des candidats africains qui peuvent être élus ou non. Actuellement, il y a cinq ou six membres du Comité qui sont Africains. D’habitude, la composition du comité est dominée par l’Europe de l’Ouest. Les autres régions sont moins bien représentées.
Dans le cadre de la compétition qui a eu le 17 juin, il y avait 4 candidats africains et je suis le seul à avoir été élu.
Dans la prochaine composition qui sera effective à partir de janvier 2023, il y aura donc moins de ressortissants du continent noir.

Quelle est l’utilité pour les Africains d’une présence au sein de ce comité ? 
Ce Comité met les normes internationales à la portée des citoyens. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut comprendre le contexte dans lequel ils vivent et en même temps pouvoir donner des recommandations pratiques et applicables en cas de failles. Cela permettrait aux Etats d’avancer dans le sens d’une meilleure protection de leurs citoyens.
S’il n’y a pas d’Africains au sein de ce comité, des difficultés peuvent apparaître dans un certain numéro de situation où, par exemple, un déficit de vécu pourrait se poser. Et je pense que c’est pour cela que les experts africains ne se prononcent pas seulement sur l’Afrique, mais sur tous les pays du monde. Ils ont avec eux le bagage de leur vécu et l’expérience de leur continent qui vit dans des conditions particulières. Nous n’avons pas vécu, tous, de la même manière l’épidémie de la pandémie de Covid-19 ou la lutte contre le terrorisme de même que les déplacements massifs de population que nous observons en ce moment. Tout cela a un impact sur nos droits. En rappelant les normes, en énonçant les conditions dans lesquelles les pratiques, que ça soit les décisions de l’administration ou les codes de loi, les constitutions peuvent être en conformité avec les normes internationales. Ces normes doivent être sauvegardées. Quelles que soient les difficultés, le comité joue un rôle de phare vers l’Etat de droit. Et nous avons besoin de l’Etat de droit en Afrique. Plus nos difficultés sont grandes, plus l’Etat de droit doit être respecté, plus l’accès au droit doit être aménagé. D’où l’importance de siéger dans ce comité.
Le dernier sénégalais qui y a siégé remonte à 28 ans. Mon élection est quant à elle le fruit d’une longue expérience que j’aie de la pratique des normes internationales sur le terrain. J’ai été rapporteur spécial sur les exécutions sommaires donc le droit à la vie, directeur à New York et à Genève du Haut-commissariat aux droits… J’ai une vue globale des droits de l’homme depuis plusieurs décennies notamment au sein des ONG nationales et internationales.

Côte d’Ivoire : plus de 7500 km de routes bitumées (ministre)

En perspective de la Can de football 2023, le gouvernement ivoirien a lancé plusieurs travaux d’infrastructures routières.De 2011 à 2022, la Côte d’Ivoire est passée de 6.500 km de routes bitumées à plus de 7500 km. A cela s’ajoutent 2000 km de routes en cours de construction.

Ce qui fait dire au ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, Amédé Koffi Kouakou qu’« il y a un accroissement important du réseau routier en Côte d’Ivoire », appelant à une contribution citoyenne au profit des projets routiers.

« Il faut que celui qui passe sur la route paie une petite contribution, pour permettre non seulement d’entretenir, mais aussi d’aider à financer d’autres routes dans d’autres régions », a plaidé M. Kouakou, mardi à Abidjan, au cours d’une conférence de presse.

Concernant l’autoroute de Grand-Bassam, située à 40 km au Sud-Est d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, le ministre Amédé Kouakou a dit qu’elle s’inscrit dans le cadre du corridor Abidjan-Lagos (Nigeria), un projet régional. L’autoroute du Nord (corridor Nord), elle, devrait rallier Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Quant à elle, l’autoroute de l’Est passera par Doropo puis Bouna. « Les études sont en cours », a annoncé le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, renseignant que le bitumage d’une route coûte entre 750 millions à 1 milliard Fcfa le kilomètre, tandis que l’autoroute est fracturée à 2 milliards Fcfa par kilomètre.

La Côte d’Ivoire dispose aujourd’hui de plusieurs voies à péage. Le poste à péage d’Attinguié, situé sur l’autoroute du Nord, enregistre 16.000 véhicules par jour, a fait remarquer Amédé Kouakou.

De Bambali à Munich, la folle ascension de Sadio Mané

Le Bayern Munich, plus grand club allemand de l’histoire, a officialisé mercredi 22 juin le transfert de la star sénégalaise de football.Après avoir passé avec succès la visite médicale, Sadio Mané, 30 ans, arrivé la veille à Munich en compagnie de certains de ses proches dont son agent, a paraphé un bail de trois ans. Après six saisons passées à Liverpool (élite anglaise), le champion d’Afrique rejoint le meilleur club du championnat allemand. Le montant du transfert se situerait autour de 32 millions d’euros, auxquels il faudrait ajouter plus de cinq millions d’euros de bonus.

« Nous sommes heureux d’avoir pu signer Sadio Mané pour le Bayern Munich. Grâce à ses performances exceptionnelles et ses grands succès au plus haut niveau international, il est depuis de nombreuses années un joueur très rare dans le monde », a dit dans les réseaux sociaux Oliver Kahn, ancien gardien de but, légende et actuel directeur général du club bavarois.

Avec Liverpool, l’ailier sénégalais a inscrit 120 buts pour 269 matches. Il a remporté la Ligue des champions en 2019, la Premier League en 2020 et était bien parti pour être un sérieux prétendant au prochain Ballon d’or européen. Ses chances ont été amoindries par la défaite des Reds lors de la dernière finale de Ligue des champions face au Real Madrid du Français Karim Benzema, grand favori de ce trophée individuel décerné au meilleur joueur de l’année en Europe. Depuis sa création, Georges Weah, ancien joueur du Paris Saint-Germain, du Milan AC, et actuel président du Liberia, est l’unique footballeur africain qui l’a remporté.

Le Sénégalais nourrissait ainsi le rêve de lui succéder après avoir permis à son pays de remporter la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire, en 2022 au Cameroun, et de se qualifier à la prochaine Coupe du monde au Qatar. Mais Sadio Mané n’a pas dit son dernier mot. Car en rejoignant le Bayern Munich, il aura peut-être la chance de ne pas vivre la rivalité qu’il a connue avec l’Egyptien Mohamed Salah au front de l’attaque des Reds.

Selon certains observateurs, le Sénégalais devait quitter depuis longtemps le club anglais qui, à leurs yeux, n’a jamais traité Mané à sa juste valeur. En arrivant au Bayern, le favori du Ballon d’or africain qui sera décerné en juillet au Maroc va doubler son salaire. Il devrait percevoir pas moins de treize millions d’euros contre près de sept millions à Liverpool, selon plusieurs sources.

C’est une belle consécration sportive et financière pour l’enfant de Bambali (Casamance, sud), un footballeur qui inspire plusieurs personnes pour sa générosité et son humilité. Avant d’aller signer son nouveau contrat, il est retourné dans son village là où tout a commencé, jouant sous la pluie sur un terrain boueux avec ses amis.

Promettant d’y construire sous peu un stade, il a profité de ses vacances pour signer de nombreux partenariats (station d’essence, réseau téléphonique…) transformant entièrement Bambali. Ce village sorti de l’ornière par Sadio Mané compte depuis quelques années son hôpital et son propre lycée offerts par l’international sénégalais.

Sénégal : des caciques du pouvoir s’opposent à Macky Sall

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur la sortie au vitriol de responsables du parti présidentiel prenant fait et cause pour l’opposition dans sa volonté de manifester et de participer intégralement aux élections législatives du 31 juillet 2022.« Le Macky se fissure », indique Sud Quotidien, notant que des leaders de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) adoptent depuis quelques jours des positions courageuses pour espérer sortir de l’impasse entre le pouvoir et l’opposition.

Parmi ces responsables du parti présidentiel, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Tall. Elle a effectué une sortie au vitriol pour défendre le droit de manifester de l’opposition et fustiger le rejet de sa liste nationale pour les prochaines élections législatives.

« Feu sur Aminata Tall », titre L’AS, notant que les femmes cadres de l’APR « dénoncent un chantage archaïque et démodé ». En outre, « Macky se radicalise » avec l’arrestation et le jugement d’opposants, note Walf Quotidien qui souligne que « les faucons prennent le pouvoir » au palais de la République.

Après Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Ahmed Aidara de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) et Wallu Sénégal (secourir le Sénégal), Guy Marius Sagna a été placé hier sous mandat de dépôt à Ziguinchor (sud) après la manifestation interdite de vendredi dernier, rapporte le Quotidien. Vox Populi précise qu’il sera « jugé mardi » là où Le Soleil indique que « cinq lourdes charges (sont retenues) contre Guy Marius Sagna et Cie ».

Dans le compagnonnage entre YAW et Wallu, principales coalitions de l’opposition, EnQuête note des « germes de scission » après des divergences notées dans la manière de lutter. « On ne peut changer un pouvoir que par les urnes », indique Mamadou Lamine Thiam, mandataire national de Wallu, une coalition qui est « contre le report des Législatives ».