Brèves : Chérif Haidara appelle à la Paix

Ousmane Madani Chérif Haidara appelle à  la paix Les évènements du 21 mai à  Kidal n’ont laissé aucun malien indifférent. Intervenant sur une radio, le guide religieux Chérif Ousmane Haidara a déploré le recours aux armes à  Kidal et s’incline devant la mémoire des soldats tombés. Le leader du mouvement Ançar Dine salue l’engagement de nos militaires sur le théâtre des opérations et propose des pistes de sortie de crise. Selon lui, les parties doivent privilégier le dialogue. « Des messages de paix, de cohésion, et d’entente doivent être au C’œur de toutes nos démarches surtout en cette période o๠le pays traverse une situation de crise. Il est de notre devoir de privilégier le dialogue », soutient Chérif Ousmane Haidara. Pour y parvenir, les Maliens doivent avoir l’humilité de s’asseoir autour d’une table et de s’expliquer. l’UE et la Suisse donne un nouveau souffle au patrimoine culturel du Nord l’Union Européenne et la Suisse viennent en aide à  l’héritage culturel du Mali. Les deux partenaires financiers européens mettent à  la disposition de l’UNESCO une enveloppe de 858 millions de FCFA pour la reconstruction du patrimoine culturel du Nord. Ces richesses culturelles ont été saccagées dans la période de l’occupation des djihadistes dans le septentrion malien. Cet accord est la concrétisation du financement par l’Union Européenne et de la Suisse du projet de réhabilitation et de revitalisation de notre patrimoine national. Le ministre de la culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo quant à  elle, a assuré que son département fera de ce domaine un moteur de développement économique et social.

Maouloud 2014 : le secret de la forte mobilisation d’Ançar Dine

Le stade du 26 Mars était plein à  craquer dans la nuit du 13 janvier et il était difficile de se frayer un chemin pour y prendre place. Ils sont venus de partout pour célébrer la naissance du prophète Mahomet (PSL), autour de leur guide spirituel Cherif Ousmane Madani Haidara dit « Bani ». Auparavant, l’évènement se déroulait au stade omnisport Modibo Keita de Bamako. Malheureusement en 2011, 36 fidèles ont trouvé la mort lors d’une bousculade. Depuis lors, c’est le stade du 26 mars avec une capacité de 50.000 places qui abrite cette cérémonie avec des mesures sécuritaires renforcées. Cette forte mobilisation autour de ce grand prêcheur suscite beaucoup d’interrogations chez des observateurs de vie politique et religieuse. Selon le président de la Fédération d’Ancar Dine Adama Diawara, malien basé en Cote d’Ivoire, on dénombre environ 2,5 millions membres dans le monde. La fédération a un secrétariat exécutif ou chaque membre du bureau joue pleinement son rôle dans l’organisation du Maouloud et Ziara à  Tamani chez Ousmane Cherif Haidara. Une bonne organisation Aujourd’hui, la réussite de cette grande mobilisation réside dans sa bonne organisation. D’après Adama Diawara, il existe aussi une caisse d’épargne servant d’abri financier aux membres. A cela s’ajoute l’agence de voyage Cherifila, la boulangerie, des centres de santé, des restaurants, etc. Ançar Dine emploie plus d’une cinquantaine de personnes. « La mobilisation de près de soixante mille personnes n’est qu’une petite affaire pour la Fédération qui compte plus de deux millions de fidèles » a déclaré Yaya Guindo membre d’Ancar Dine. Cette année, les fidèles sont venus de 24 pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie. Et les autorités maliennes ne sont pas restées en marge de la cérémonie, ce qui explique la forte présence des membres du gouvernement du Mali. Le guide Cherif Madani Haidara a prêché pour la paix, la réconciliation la justice sociale et la bonne gouvernance. Selon Bani, c’est le soubassement de la stabilité et du développement d’une nation. « Il faut que les autorités actuelles retiennent cela s’ils veulent durer aux affaires », a-t-il dit. Il s’est appesanti sur l’équité de la justice. « La justice ne doit pas être seulement au service et en faveur des riches au détriment des pauvres, elle doit être rendue conformément à  la loi », a affirmé le guide d’Ançar Dine International.

Ousmane Sow est Immortel

Qui n’a jamais entendu parlé des « géants d’Ousmane Sow »? Le sculpteur sénégalais est en effet réputé dans le monde entier pour ses personnages géants exposés dans le monde entier. Le sculpteur sénégalais est entré ce 11 décembre à  l’Académie des Beaux Arts, devenant ainsi un « Immortel ». Il s’est assis dans le fauteuil du peintre américain Andrew Wyet. La cérémonie solennelle s’est déroulée dans la salle de l’Académie des Beaux Arts de France, sous la Coupole de l’Institut de France, au bord de la Seine. A 78 ans, Ousmane Sow est le premier noir, membre associé, à  être accueilli dans cette auguste assemblée. « Mon élection a d’autant plus de valeur à  mes yeux que vous avez toujours eu la sagesse de ne pas instaurer de quota racial, ethnique ou religieux pour être admis parmi vous » a également déclaré l’Académicien Sow, rappelant ainsi l’entrée d’un certain Léopold Sédar Senghor à  l’Académie Française il y a tout juste trente ans.  » Vous êtes l’exemple même de la richesse et de la merveilleuse diversité de l’expression artistique » a déclaré l’académicien Jean Cardot qui le recevait. Selon lui Ousmane Sow apporte à  l’institution son intelligence et son génie africain. Il a d’ailleurs dédié son élection au continent dont il a si brillament porter les couleurs à  travers le monde. « A l’Afrique tout entière, à  sa diaspora, et aussi au grand homme Nelson Mandela » a-t-il déclaré. Ousmane Sow a reçu son épée des mains d’Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie et ancien président du Sénégal. Conçue par Ousmane Sow, elle représente un Africain Nouba en train d’effectuer un saut, évoquant son propre « saut dans l’inconnu » quand, à  l’âge de cinquante ans, il a abandonné son métier de kinésithérapeute en banlieue parisienne pour sa passion de toujours, la sculpture. En 1999, l’oeuvre d’Ousmane Sow, célèbre pour ses sculptures sur armatures de métal avec de la terre macérée de sa composition, a fait l’objet d’une grande rétrospective sur le Pont des Arts à  Paris. L’Académie des Beaux-arts, ainsi dénommée depuis 1803, est l’une des cinq académies qui forment l’Institut de France par ailleurs constitué de l’Académie française, l’Académie des Sciences, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et l’Académie des Sciences morales et politiques.

VIDEO : Ousmane Ndiaye : « La guerre au Mali est loin d’être terminée »

Le 10 janvier 2013, la situation au Mali atteint un niveau d’alerte : les djihadistes prennent la ville de Konna et menacent de fondre sur la capitale, Bamako. A la demande des autorités maliennes, la France décide d’intervenir, bientôt rejointe par une force africaine. Dès le 11 janvier, l’opération Serval est lancée. « Le début de l’intervention est foudroyant », raconte Ousmane Ndiaye. Pour les journalistes, la seule possibilité est d’être « embarqués » avec l’armée. Sans liberté de se déplacer sur le théâtre des opérations, leur travail est déterminé par la progression des troupes : « au fur et à  mesure que l’armée française avançait et libérait des villes, les journalistes, dans le sillage de Serval, racontaient. » « Quasiment pendant les deux premières semaines, tout le monde était dans le sillage de Serval », explique Ousmane Ndiaye. Ce verrouillage de l’information a des conséquences : « On ne raconte pas la guerre du point de vue de la rébellion, du point de vue d’Aqmi. La débandade, la désarticulation d’Aqmi n’est pas racontée de l’intérieur – on la pressent. (…) C’’est donc difficile, en dehors de ce que nous dit Serval, de mesurer le succès durable de l’opération ».

Crise au Mali : les défis collectifs à relever

Depuis son indépendance en 1960, le Mali est confronté dans ses régions Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) à  des rebellions armées à  répétition qui ont fini par devenir une cause d’insécurité récurrente et d’instabilité pour le pays tout en entier. A la différence de la rébellion de 1963, qui a été férocement combattue par les armes, celles de 1989 et de 2006 ont été conclues par le dialogue politique dont les supports ont été le Pacte Nationale (1992) et les Accords d’Alger (2006). Les difficultés de mise en œuvre du Pacte National et des Accords d’Alger, la criminalité transfrontalière (le trafics de cigarettes, d’armes et de la drogue), l’installation d’AQMI et des salafistes dans la zone et surtout l’arrivée des combattants armés de la Libye après la chute du régime de Kadhafi, ont créé une situation inédite et d’aggravation de la question. Vulnérabilité La crise sécuritaire, que nous étions habitués à  gérer, est rendue aujourd’hui plus complexe en raison d’une part de la persistance des facteurs de vulnérabilité de la zone (l’immensité du territoire, la faible densité de populations, la faiblesse de l’Etat et des administrations publiques et la fragilisation des structures communautaires) et de l’amplification des nouveaux facteurs liés aux intérêts géostratégiques régionaux et internationaux (AQMI et la quête de matières premières) d’autre part. Les effets cumulés des difficultés nées de la gestion faite de cette crise sécuritaire, les faiblesses politiques et institutionnelles installées par l’unanimisme d’ATT érigé en mode de gestion publique depuis 2002 et les entraves à  la reforme de décentralisation de la gestion publique ont ouvert la voie à  l’émergence de plusieurs mouvements armées qui ont fait de cette partie du pays une zone de non droit. Prenant ainsi prétexte des difficultés internes de gestion d’une armée, qui est demeurée dans les faits très peu républicaine ; une junte, constituée de soldats du rang et de quelques officiers subalternes, qui est sortie le 21 mars 2012 de ses casernes pour une simple révolte, s’est emparée du pouvoir d’Etat avec une facilité déconcertante. Ce coup d’Etat, que tout observateur avisé aurait dû voir venir vu l’atmosphère délétère en place depuis quelques mois, a mis un coup d’arrêt non seulement à  la préparation des échéances électorales de renouvellement de l’exécutif et du parlement, mais à  contribuer à  accélérer la dégradation de la situation sécuritaire et militaire dans les régions nord du pays autour de la quelle la commission et sécurité de l’UA venait de se réunir. Aujourd’hui, la situation du Mali peut se résumer comme suit : – le processus de démocratisation, en cours depuis deux décennies, a connu un coup d’arrêt et est donc fortement interrogé sur son avenir ; – l’Etat et les institutions publiques sont très fragilisés et en perte de crédibilité ; – les forces armées et de sécurité sont en difficulté réelle pour assurer la sécurité des populations et pour défendre l’intégrité du territoire national ; – les partis politiques et les autres espaces de mobilisation et de médiation sociale (les sociétés civiles) sont en panne d’initiatives ; – la partition du territoire national est un fait en raison du repli des administrations de l’Etat, des forces armées et l’occupation des régions de Kidal, Gao, Tombouctou et une partie de la région de Mopti par divers mouvements armés (MNLA, AMSARDINE et AQMI) ; – un nombre important de maliennes et des maliens, surtout des régions Nord, est réfugié hors du territoire national (Burkina, Niger, Algérie, Mauritanie), Bref, depuis l’indépendance notre pays n’a jamais été en si mauvaise posture au niveau interne et international. La remise en place des institutions publiques, le retour de la paix et de la sécurité, la restauration de l’intégrité du territoire national et l’organisation des prochaines élections (présidentielle et législatives) sont entre les mains de la CEDEAO et de la communauté internationale. Malgré les déclarations de principe, les puissances européennes et occidentales peuvent être tentées par des logiques courts termes de visée électoraliste ou de protection de leurs intérêts en nouant des alliances contre nature et conjoncturelles, l’analyse objective de la situation décrite ci-dessus nous renvoie à  trois défis majeurs à  relever : – le rétablissement et la défense de l’intégrité du territoire national pour éviter d’aller à  contresens des évolutions dans le monde qui exigent plutôt l’intégration des pays ; – la remise en place et en état de fonctionnement normal des institutions et des administrations publiques régionales et locales dans les régions Nord à  travers la restauration rapide de la paix et de la sécurité ; – la préservation du processus démocratique et de la continuité républicaine en créant les conditions de la bonne tenue des élections présidentielles et législatives. Seul un sursaut collectif et une analyse objective de la situation nous permettrons de faire émerger des réponses pertinentes et durables à  cette crise. Nous sommes face à  une crise profonde de société, évitons la solution facile qui consiste à  stigmatiser une couche particulière ou seulement extérieure. Ousmane SY

Décentralisation malienne : Peut (et doit!) mieux faire

La décentralisation malienne se heurte à  plusieurs obstacles, depuis le début du processus en 2000. C’’est la conclusion d’une étude menée par l’ancien ministre de l’administration territoriale, Ousmane Sy. Elle vient d’être rendue publique à  la faveur du Forum national sur la décentralisation tenu à  Bamako du 27 au 30 juin dernier. Initiée par la Direction nationale des collectivités territoriales, cette présente étude avait pour but de contribuer à  la consolidation de la réforme et à  la mise en œuvre du Document Cadre de Politique Nationale de Décentralisation. Cela, en vue d’alimenter les réflexions et les débats du Forum National sur la réforme de décentralisation et ses perspectives. Des acquis notables l’étude du ministre Ousmane Sy a révélé dans ses conclusions des acquis remarquables au cours de la décennie écoulée. Ces acquis, souligne l’étude, ont pour nom : l’enracinement de la démocratie et de la perspective locale dans le paysage politique et institutionnel, l’existence de dispositifs de coordination, d’orientation, d’appui et de suivi du développement local. Le rapport d’étude se réjouit également de l’amorce d’une approche de développement économique régional, l’existence des instruments de mise en œuvre de la décentralisation, le début d’une concrétisation du processus de transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales. Aussi, le ministre Sy s’est réjoui au terme de cette, que les résultats du processus de décentralisation aient permis la participation des citoyens aux élections. Processus ponctué d’embuches l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Car la décentralisation au Mali est confrontée à  de nombreuses difficultés. l’ancien ministre de l’administration territorial fait cas de la non viabilité financière d’un grand nombre de petites communes, la persistance des contestations liées à  la réorganisation territoriale, la faible implication des communautés dans le fonctionnement des collectivités. Au nombre des difficultés qui entachent le processus figurent également la faible capacité des élus et du personnel administratif dans les collectivités territoriales, la faiblesse des moyens de travail affectés aux administrations déconcentrées, la mauvaise préparation des documents de programmation et des budgets, la faible sollicitation des services techniques déconcentrés par les collectivités. Les conclusions du rapport d’étude remarquent en outre la faible fonctionnalité des liens de coopération entre les collectivités territoriales, la mauvaise qualité des infrastructures réalisées par les collectivités, la faible implication des administrations élues dans l’accompagnement du développement économique local, etc. Pour un autre mode d’élection des maires Le mode d’élection des maires et des présidents des exécutifs locaux et régionaux, est considéré également comme un problème crucial. l’étude révèle que souvent, par le jeu des alliances, la liste majoritaire ayant obtenu le plus grand nombre de conseillers perd le poste de maire ou de président au profit de la liste minoritaire. Il en résulte, explique l’étude, que la configuration des organes exécutifs est loin de représenter le fait majoritaire. Le problème de collégialité qui en découle entraà®ne souvent la paralysie et le mauvais fonctionnement des bureaux et des conseils communaux. Au nombre des insuffisances dans la mise en œuvre de la décentralisation, figurent aussi les lenteurs l’opérationnalisation du processus de transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales. « Malgré l’instruction de novembre 2008, relative à  la mise en œuvre des transferts de compétences et des ressources et à  la mise en place d’une Commission interministérielle de pilotage de ces transferts, les changements restent très lents » souligne le rapport. Les défis à  relever Malgré les nombreuses difficultés, le processus de décentralisation est irréversible dans notre pays. Et son effectivité exige de faire face à  des défis comme l’achèvement de la réorganisation territoriale, l’accroissement du financement national, la nécessité de critères de péréquation équitable. Parmi les défis qui interrogent la mise en œuvre de la réforme, on note par ailleurs le pilotage politique et stratégique de la décentralisation, l’engagement des citoyens, des élus et le renforcement de l’esprit civique, le transfert de la fonction d’appui technique aux structures pérennes, la gestion des contestations liées au découpage territorial. Le défi majeur, selon le rapport du ministre Sy, consiste à  dynamiser les représentants de l’Etat en leur affectant les moyens nécessaires pour leur permettre d’accomplir au mieux leurs missions de contrôle. A cela, recommande-t-il, il faut ajouter l’implication des administrations élues dans la promotion du développement économique local, la cohérence du développement territorial, la poursuite de la réforme de l’Etat, etc.

Bureau du Vérificateur Général : Le nouveau patron s’appelle Amadou Ousmane Touré

Vingt quatre heures après le dépôt de son rapport 2010, Sidi Sosso Diarra a pris connaissance du nom de son remplaçant. Le nouveau Vérificateur général s’appelle Amadou Ousmane Touré, actuellement ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire. Son adjoint est le colonel Aboubacar Diarra qui est actuellement à  l’Inspection générale des armées et services, logée au ministère de la Défense et des Anciens combattants. Leurs noms ont été révélés par le chef de l’à‰tat, Amadou Toumani Touré, qui a reçu hier les membres de la Commission de dépouillement de la liste des candidatures aux postes de vérificateur général et vérificateur général adjoint. Le président de cette commission, Abdramane Touré, a indiqué que le dépouillement s’est bien déroulé grâce au soutien du chef de l’Etat. « Je tiens à  remercier le président de la République pour la confiance placée en nous…. La commission s’est réjouie du confort et de la qualité de la logistique mise à  sa disposition », s’est-il félicité, avant de remercier ses collègues pour la sérénité dans laquelle ils ont effectué leur travail et pour le secret professionnel qui a couvert le dépouillement. Abdramane Touré a précisé qu’il y avait trois candidats au poste de Vérificateur général et autant à  celui de Vérificateur général adjoint. A l’issue de ses travaux, la Commission de dépouillement a fait un certain nombre de recommandations visant à  améliorer les textes existants sur les critères de recrutement du vérificateur général et de son adjoint ainsi que le fonctionnement du Bureau du vérificateur. La commission s’est montrée rigoureuse sur le respect des conditions de fond et de forme relatives à  la constitution des dossiers de candidature. En réponse, le chef de l’à‰tat a remercié la Commission de dépouillement pour avoir accompli avec patriotisme une mission aussi délicate et difficile. Amadou Toumani Touré prend bonne note des recommandations formulées par la commission de dépouillement, relatives au recrutement du vérificateur général et du fonctionnement de son bureau. Le nouveau Vérificateur général est l’ambassadeur de notre pays en Côte d’Ivoire depuis le 13 mai 2008. Magistrat de premier grade, Amadou Ousmane Touré a été notamment procureur de la République près le tribunal de première instance de la Commune III du District de Bamako. Il avait été nommé plus tard procureur général de la Cour d’appel de Bamako en 2004. C’est là -bas qu’il prendra en charge plusieurs dossiers dans le cadre de la lutte contre la corruption. Marié et père de plusieurs enfants, le nouveau Vérificateur général aime le sport (le football) et la lecture. Son adjoint, Aboubacar Diarra est un officier supérieur de l’armée avec le grade de colonel. Il est un ingénieur en hydrogéologie et géotechnicien, formé à  l’Institut d’agronomie de Krasnodar en ex-URSS. Le natif de Sikasso, âgé de 61 ans, est également détenteur d’un MBA (Master of Business Administration). Il a occupé plusieurs postes de responsabilité : chef de la division études et instruction à  la direction centrale du génie militaire, directeur général adjoint des Ateliers militaires centraux de Markala, superviseur du Programme de développement intégré de Diré, co-directeur du Projet d’aménagement de 200 000 ha à  l’Office du Niger, avant d’être nommé en 1999 président directeur général de la Régie des chemins de fer du Mali. Marié et père de cinq enfants, le colonel Aboubacar Diarra était jusqu’à  sa nomination en service à  l’Inspection générale des armées au ministère de la Défense et des Anciens combattants.

Ousmane Sy sceptique sur le nouveau découpage administratif

« J’avoue que j’ai beaucoup de mal à  me prononcer sur les propositions du président ATT parce que je ne sais pas sur quelles bases elles ont été faites ». C’’est en ces mots que l’ancien ministre Ousmane Sy s’est exprimé en ce qui concerne le nouveau découpage administratif au Mali. On se souvient que dans son adresse à  la nation à  l’occasion du nouvel an 2011, le président de la République, Amadou Toumani Touré annonçait son projet de découpage administratif au Mali. Ledit projet consiste à  augmenter le nombre de régions de 8 à  19, de cercles de 49 à  78 ainsi que le nombre d’arrondissements de 285 à  348 dans les 5 années à  venir. Selon Monsieur Ousmane Sy, ancien chef de la Mission de décentralisation et des réformes institutionnelles et ancien ministre de l’Administration territoriale, la politique de réorganisation territoriale ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été entamée depuis 1993 sous l’impulsion du président Alpha Oumar Konaré. « Parce que, simplement, les circonscriptions administratives dont nous avons héritées sont une œuvre exclusive du pouvoir colonial que les gouvernements successifs ont quelques fois sans remettre en cause la logique qui a guidé leur création » explique-t-il. « A notre époque, pour l’érection des communes, nous avions fait une étude qui a concerné l’ensemble du territoire national et le débat pour le regroupement des villages en communes a été fait avec la participation des populations elles-mêmes et des techniciens des administrations locales ». Par ailleurs, M. Sy s’est dit surpris de voir que le président a préféré se détourner du document qui était censé tracer la poursuite de la réorganisation administrative du territoire.  » Le document de l’étude que nous avions menée est bien disponible. Il proposait trois scénarios pour la poursuite du chantier de la réorganisation territoriale ». Le premier scénario proposait de garder les cercles dans leur configuration actuelle et proposait d’aller à  14 régions tout en maintenant le dispositif communal en place. Le deuxième scénario quant à  lui proposait la suppression des cercles et érigeait 24 régions et le 3ème scénario supprimait les cercles et proposait 33 régions. « Je dois dire que je suis par contre très surpris par l’évocation des arrondissements dans ce projet de réorganisation territoriale car ces anciennes circonscriptions administratives d’une autre époque n’existent plus dans notre organisation territoriale. D’ailleurs, je suis étonné d’entendre dire qu’au Mali, il existe encore 285 arrondissements ». Et l’ancien ministre de conclure que « à  mon avis, ce projet devrait être précédé d’un travail de fond sur la forme et le contenu de la déconcentration de l’Etat central qui doit repenser son organisation sur le territoire en tenant compte de la réalité de la décentralisation de la gestion publique qui est désormais irréversible dans notre pays ». Cependant, M Ousmane Sy reconnait qu’il est tout à  fait opportun pour le Mali de procéder à  la création de nouvelles régions car celles existantes ne répondent plus aux ambitions de développement du pays. Ainsi, dit-il, le processus de décentralisation pourra s’inscrire dans la durée.

Ousmne SY, sur l’harmonisation des mandats : « C’est pour divertir le peuple! »

Les Echos : Quel est l’état de santé de l’Adéma/PASJ ? Ousmane Sy : l’Adéma/PASJ se porte de mieux en mieux. Si J’étais médecin, je dirai que sa santé s’améliore de jour en jour. Ce parti a eu un parcours difficile, mais glorieux dont on ne parle pas assez. Un an à  peine après sa création en 1991, il a eu la lourde charge de la reconstruction et de la gestion de l’Etat. Tout le monde se rappelle que la situation sociopolitique dont nous avons héritée à  la sortie de la Transition était plus que critique. Pour la plupart des observateurs politiques de l’époque notre parti et le président de la République issu de ses rangs n’y arriveront pas. Les plus optimistes nous donnaient 6 mois avant un échec inévitable. Mais tous ces pronostics ont été démentis et nous avons géré dix ans et avons remis au nouveau président élu en 2002 un pays en ordre, stable et respecté en Afrique et dans le monde. Ce résultat incontestable est bien sûr l’œuvre de toutes les Maliennes et de tous les Maliens, mais sous la direction politique de l’Adéma/PASJ et de son premier président, le camarade Alpha Oumar Konaré. La réalisation de cette mission de reconstruction du pays n’a pas été sans conséquence sur le parti qui s’est oublié. Le gros de notre savoir-faire politique et de nos compétences a été happé par les missions d’Etat au détriment du parti, qui en a souffert du point de vue de son organisation et de son fonctionnement. Mais malgré toutes les difficultés internes que nous avons connues, nous demeurons aujourd’hui encore le parti le plus présent dans le pays profond et sur tout le territoire national et à  toutes les élections depuis 1992, les Maliennes et les Maliens nous ont majoritairement donné leurs suffrages. Aujourd’hui, dans l’Adéma/PASJ, les structures fonctionnent de mieux en mieux, les instances du parti et des organisations affiliées de femmes et de jeunes se tiennent sans déchirements, la discipline se réinstaure et la cohésion revient progressivement. Cependant, ce bilan de santé, dont nous sommes fières ne doit pas nous faire oublier que, comme tous les partis politiques du pays, nous avons le défi de la recrédibilisation de l’agir politique à  relever, car à  la présidentielle de 2002, les électeurs maliens ont préféré un candidat indépendant à  ceux des partis politiques. Les Echos : Qu’est-ce qui explique le report du dépôt des candidatures à  la présidentielle de 2011 ? O. S : Comme expliqué, dans le communique publié par le camarade Cheick Mohamed Thiam, secrétaire chargé de la communication du comité exécutif, ce report est dû à  des difficultés de gestion technique et non politique. Le comité exécutif avait discuté de la question au cours d’une de ses réunions ordinaires. Après un long débat sur le chronogramme préparatoire des échéances de 2012, il a été demandé au président du parti d’annoncer un calendrier lors de sa conférence de presse. Ce qu’il a fait. Mais après le travail de la sous-commission chargée des questions de candidatures, nous nous sommes aperçu que l’annonce faite n’était pas tenable pour des raisons simplement techniques parce que la direction du parti veut faire un travail minutieux sur cette question, sur laquelle nous savons que nous sommes attendus. Les Echos : Ce report cache-t-il une mésentente ? O. S : Non, tout au plus le comité exécutif a fauté par précipitation, nous aurions dû attendre la fin des travaux de la sous-commission avant de demander au président de faire l’annonce du chronogramme. Il n’y a aucune mésentente aujourd’hui sur cette question ni dans les bases et ni dans la direction du parti. Les Echos : l’Adéma/PASJ s’agite, mais rien ne prouve à  ce jour que les échéances de 2012 seront respectées… O.S : Rien ne prouve aussi qu’elles ne seront pas respectées. A l’Adéma/PASJ, nous sommes un parti républicain. l’agenda républicain stipule que les élections présidentielle et législatives devront se tenir en 2012 et nous nous préparons pour ces échéances. Ne pas le faire ce serait manquer à  tous nos devoirs vis-à -vis des populations maliennes et nos militantes et militants. Personnellement, J’ai la forte conviction que le président de la République et le gouvernement s’y préparent. Ne pas le faire aurait comme conséquence de porter une menace grave sur le pays et sa réputation. Je n’ose pas croire que quelqu’un a un intérêt à  cette situation qui amènerait le chaos dans notre pays et dans la région ouest-africaine déjà  en très mauvais état. Les Echos : Le référendum est-il remis aux calendes grecques ou pensez-vous que C’’est encore possible ? O. S : l’organisation du référendum est toujours possible. Bien sûr s’il s’agit de la Constitution, l’idéal est de le faire en début de mandat qu’en fin de mandat. Donc si le président de la République le décide, le référendum est possible jusqu’au dernier jour de son mandat. Pour moi la question est moins la tenue du référendum que comment va-t-on à  ce référendum, surtout il s’agit d’une modification de la Constitution. La Constitution en vigueur, malgré ses faiblesses mises en évidence par près d’une vingtaine d’années de confrontation aux réalités des faits, est le produit du débat populaire de la Conférence nationale. Oser envisager une quelconque modification des termes de cet accord consensuel en soumettant directement à  l’Assemblée nationale des propositions dont la pertinence n’a été validée par aucune concertation citoyenne relève soit d’un manque de réalisme, soit d’un dessein caché. Je rappelle enfin à  ceux qui semblent l’oublier, que nous sommes dans un processus démocratique en construction. Cette situation impose un réalisme qui commande d’ajouter une dose de démocratie participative à  la démocratie représentative symbolisée par nos institutions dont les légitimités ne sont encore que formelles. Donc, je maintiens que ce serait une erreur et même une faute aux conséquences graves que de soumettre les propositions du Cari directement à  l’approbation du gouvernement et du Parlement sans une consultation du corps social et politique dans tout le pays, qu’aucun référendum ne saurait remplacer. Les Echos : Que pensez-vous du projet d’harmonisation des mandats? O. S : Comme tout le monde, J’entends de plus en plus parler d’un projet, (né dans la tête de je ne sais de qui ?), d’harmonisation de la date d’élection du président de la République, de celle des députés avec celle des conseillers communaux qui doit avoir lieu en avril 2014, sous le prétexte qu’il y a trop d’élections. Je crois que ceux qui sèment cette confusion grave dans la tête des citoyens sont soit ignorants de toute la législation républicaine, soit d’une mauvaise foi suspecte. La durée du mandat du président de la République et celle du mandat des députés sont inscrites dans la Constitution de février 1992, respectivement dans les articles 30 et 61 et elles sont de 5 ans pas un jour de plus. La Constitution donne la possibilité au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, donc d’écourter le mandat des députés. Un délai obligatoire lui est donné pour organiser de nouvelles élections et les députés nouvellement élus ont un nouveau mandat de 5 ans. Tout en étant ni juriste, ni constitutionnaliste, je ne vois aucun moyen de rallonger le mandat du président de la République et des députés même s’ils le veulent, sans passer par la révision des articles 30 et 61 de la Constitution en vigueur. Donc je pense que cette rumeur sur le projet d’harmonisation des mandats que la presse relaie depuis quelques semaines ressemble à  une vaste farce qui est faite pour divertir les Maliens. Les temps sont durs, il faut donner au bon peuple un os pour l’occuper. C’’est le comble du cynisme et C’’est méchant. Les Echos : Et si les députés entérinaient ? O. S : Les députés ne peuvent entériner aucune prolongation de mandats, ni le leur ni celui du président de la République, d’un seul jour sans passer par la relecture de la Constitution (les articles déjà  cités). Ce qui revient au problème de la révision constitutionnelle qui doit obligatoirement passer par un référendum, donc l’aval de l’ensemble des Maliens. Aucun contournement du peuple n’est possible en ce qui concerne cette question. Les Echos : Faut-il un autre mandat pour ATT ? O. S : La Constitution de notre pays est claire sur cette question. Le président ATT est dans son 2e et dernier mandat. Notre processus démocratique a prévu une alternance après deux mandats de 5 cinq ans chacun. Le président Alpha Oumar Konaré a respecté cette alternance et le président ATT s’est engagé à  la respecter. Je m’en tiens à  cet engagement et je pense que tous les démocrates attendent à  ce qu’il se tienne à  cet engagement. Comme toujours et surtout dans nos pays, quant un président de la République arrive en fin de mandat, il devient un enjeu pour beaucoup de gens qui l’entreprennent pour leurs propres intérêts et non ceux du pays. Le président actuel qui a aussi présidé la transition de 1991-1992 a bien connu ce phénomène. Je m’en souviens, à  la Conférence nationale, lorsqu’il a été entrepris pour prolonger la durée de la transition, il a réagi en disant qu’il devient un enjeu et a clos très vite le débat sur la question. J’espère bien que cette fois aussi il réagira de la même façon face aux divers groupuscules qui ne pensent qu’à  leurs propres intérêts au détriment du ceux des populations maliennes. Le président ATT a été un symbole pour la démocratie malienne, en respectant ses engagements, il deviendra un symbole pour le Mali et pour l’Afrique et viendra s’ajouter au président Alpha Oumar Konaré, pour la gloire de notre pays et de notre nation