Mohamed Lamine Coulibaly : «Gao est une zone d’actions prioritaires!»

Journaldumali l’hebdo : Quel est l’objectif du Forum régional de Gao organisé par Oxfam Mali ? Mohamed Lamine Coulibaly : Ce forum rentre dans le cadre du « Projet de promotion des initiatives communautaires pour la réconciliation, la paix et la cohésion sociale dans la région de Gao. Un projet financé par OSIWA. Il vise surtout à  faire valoir les préoccupations des populations de base sur le processus de réconciliation dans trois communes du cercle de Gao à  Gabéro, Ntilit et Tilemsi. Le forum régional de Gao est la synthèse d’une série de rencontres communautaires, neuf au total, soit trois dans chacune de ces communes. Pourquoi ces trois communes de la région de Gao et pas Tombouctou ou Kidal ? Nous aurions aimé faire ce forum partout au Mali. Vous savez, Oxfam a une longue histoire avec la région de Gao, o๠nous intervenons depuis une trentaine d’années sur les questions humanitaires de gouvernance, d’éducation et de pastoralisme , et une relation de partenariat avec des organisations locales et avec les leaders communautaires. Lorsqu’il est agi de travailler sur les questions de paix, nous avons tout naturellement pensé à  Gao comme région pilote du projet et en tant que zone d’actions prioritaires. Comment évaluer la situation socio-économique à  Gao, trois ans après la crise, en termes de retour à  la stabilité, de reconstruction du tissu social et de relance économique ? Gao est une ville qui a beaucoup souffert de la crise. C’’est une région frontière entre le grand Sahara et le sud du pays, un carrefour pour les opportunités économiques, une ville d’échanges commerciales depuis des siècles. Avec la crise l’accès aux services essentiels de base, a été rendu difficile, notamment l’eau potable, à  cause de puits qui n’ont pas été réhabilités ou de forages inexistants . Sur le plan économique, les populations manquent d’opportunités économiques réelles pour réaliser des projets générateurs de revenus. C’’est d’ailleurs l’un des objectifs du Forum, avoir un plan de développement qui a une composante appui aux activités génératrices de revenus surtout pour les femmes.. Les besoins sont immenses. Qui participera à  ce forum ? Ce forum doit regrouper les populations elles mêmes des trois communes concernées. Mais aussi les leaders communautaires. Nous avons aussi mis en place des comités locaux de paix pour témoigner des mécanismes endogènes de résolution des conflits. Sont invités entre autres les autorités locales, les préfets, la mairie de Gao, les autorités administratives. Ce forum vise surtout à  jeter les bases d’un dialogue, et à  faire remonter les perceptions et préoccupations des populations par rapport au processus de réconciliation nationale tel que voulu par l’Accord de Paix et de réconciliation. Et avec cela, nous pourrons réaliser un plaidoyer vibrant.

« De l’ombre à la lumière »: l’expo photo sur les VBG

Le thème de cette campagne est: «De la paix chez soi à  la paix dans le monde : mobilisons-nous contre les violences basées sur le genre ». Ceci est d’une grande actualité au Mali. En effet, la crise qui a débuté en janvier 2012 a entrainé des formes de violences basées sur le genre liées au conflit armé. En particulier les femmes ont été victimes directes de ces violences, telles que les viols et mariages forcés perpétrés par les groupes armés, les violences physiques et sexuelles subies lors du déplacement des populations, les châtiments physiques dérivant de l’imposition d’une interprétation stricte de la loi islamique. Aujourd’hui l’augmentation de la prostitution et du risque d’exploitation sexuelle suite au déploiement massif des forces militaires dans les trois régions du nord est une préoccupation majeure. Aà¯cha Maà¯ga est ressortissante de Goundam, elle est victime de mauvais traitement de la part de son mari « il a épousé une deuxième femme beaucoup plus jeune et m’a délaissée » témoigné-t-elle. Elle est venue assister au vernissage de l’exposition au centre culturel « La Médina ». Pour elle, ces violences sont quotidiennes et cachées « au début je n’avais pas le courage mais après je suis partie exposer mon problème auprès de Wildaf ». « De l’ombre à  la lumière » parce que « ces violences sont perpétrées dans l’ombre et sont souvent cachées. Mais aujourd’hui, grâce à  l’aide d’organisations, les femmes commencent à  en parler et des combats sont menés pour reconnaitre les droits des femmes » explique Vincent Trémeau, chargé de communication à  Oxfam et chargé de cette exposition, il est aussi artiste photographe. Les photographies seront tout au long des 16 jours reproduites et exposées en grand format dans différents lieux publics de Bamako. l’exposition se tiendra également à  Gao et Tombouctou au cours des deux prochaines semaines pour prendre fin le 10 décembre, date de commémoration de la journée internationale des droits de l’homme. « Cette exposition est une occasion non négligeable pour nous car elle permettra de mettre au grand jour les difficultés vécues dans l’ombre et nous aidons à  mettre en évidence pour que chacun puisse y voir une réalité à  prendre en compte dans les combats de tous les jours » éclaire Bintou Founé Samaké, directrice de Wildaf, un réseau panafricain qui œuvre dans les droits des femmes. L’exposition photo se termine sur des portraits et femmes et d’hommes actifs dans la lutte contre la violence basée sur le genre. C’est le cas de Bintou Founé Samaké, directrice de Wildaf. Cette exposition photographique veut donc donner une image et une voix aux victimes de violences basées sur le genre mais aussi aux leaders qui s’engagent pour que cessent ces injustices et que toutes les composantes de la société soient également impliquées dans la reconstruction du Mali. Avec la volonté d’aller à  la rencontre du public en s’exposant dans les rues de Bamako, cet évènement est également un clin d’œil à  la Biennale africaine de la photographie qui aurait dû se tenir dans la capitale malienne en ce moment même. La campagne de sensibilisation met en évidence pendant 16 jours les liens entre la violence contre les femmes, les droits de la personne et la promotion de la paix. Elle a débuté le lundi 25 Novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à  l’égard des femmes pour se terminer le 10 décembre, journée des droits de l’Homme. Depuis 1991, plus de 5 167 organisations dans 187 pays y ont participé.

« Reconstruire la mosaïque »: les populations du Nord veulent la réconciliation

« La rupture est profonde mais pas irréparable ni irrémédiable ». Ces quelques mots du Directeur pays d’Oxfam au Mali, Mohamed Lamine Coulibaly illustrent les résultats d’une enquête menée en Juin 2013 auprès de 2000 personnes à  Gao, à  Tombouctou, à  Bamako et dans des camps de réfugiés maliens au Burkina Faso. Le rapport présenté ce jeudi au Radisson de Bamako est l’oeuvre d’une équipe composée de représentants de OXFAM, Handicap International et WILDAF Mali. Ilaria Allegrozzi, responsable de la campagne pour les droits en situation de crise au Mali à  Oxfam et co-auteure du rapport, explique le bien fondé de cette étude. « Nous avons pensé qu’il fallait donner la parole à  ceux qui ont vécu la crise, qui en ont été victimes, directement ou indirectement. Ce rapport est fidèle à  ce qui a été dit par les populations » rencontrées et interviewées sur les différents sites. Deux faits marquants au terme de ce travail de recherche: les populations veulent que la paix et la reconciliation soient effectives, mais elles désirent avant tout que justice soit rendue. « Sans jsutice, on ne peut pas parler de réconciliation, pas de recontruction du tissu social » peut-on lire dans le rapport. Plus jamais ça » Le conflit qui a secoué le Mali de 2012 à  2013 a laissé de profondes séquelles dans le tissu social malien. Les relations entre individus et communautés qui entretenaient jadis des liens particuliers ont été tendues allant parfois jusqu’à  des situations d’extrême violence, voire de haine. « Cette crise est un cauchemar pour moi, témoigne un habitant d’un village près de Tombouctou. Elle a tout bouleversé ». Malgré ce sentiment général de « désastre », et la peur et la méfiance qui se sont installées, et toujours selon le rapport, on sent une volonté très forte de tourner la page. « Plus jamais ça, nous a-t-on dit. Partout », affirme le directeur Oxfam Mali. Cependant, le rapport fait état de « minorités non négligeales, issues de populations déplacées internes et surtout réfugiées »,qui estiment « la séparation entre communautés plus appropriée pour la reconstruction du Mali ». Le « premier défi » sera donc celui du dialogue, conclut l’étude qui invite en terme de recommandation, les autorités maliennes à  écouter la voix des populations. Restaurer la communication entre les individus et les communautés, les faire « s’asseoir ensemble, se parler, se donner la main et regarder dans la même direction ». Eviter d’utiliser la question ethnique, minimisée par les populations, à  des fins politiques et promouvoir la justice pour tous, afin que le tissu social mis à  mal puisse se reconctituer correctement, en tirant des leçons des reglements des conflits précédents.Autant de pistes évoquées par les populations interrogées qui aspirent à  une normalisation rapide de leur situation sociale, économique et sécuritaire. Le rapport « Reconstruire la mosaà¯que, perspectives pour les relations sociales au nord du Mali » a été lancé simultanément au Mali et au Burkina Faso. Il fera l’objet d’une large diffusion dans les régions ciblées et d’une mission de plaidoyer auprès de l’Union Africaine à  Addis Abeba et des prinicpales capitales occidentales, partenaires de la reconstruction du Mali.

Plan stratégique d’Oxfam International : lutter davantage contre la pauvreté

Fidèle à  la philosophie qui sous-tend ses actions, l’Organisation non gouvernementale, Oxfam International entend renforcer sa stratégie de lutte contre la pauvreté. C’’est tout le sens d’un nouveau plan stratégique intitulé « le pouvoir citoyen contre la pauvreté », qui vient d’être lancé ce lundi 17 juin par la directrice générale d’Oxfam International, Winnie Byanyima. l’objectif du présent plan est d’aider les citoyens à  exercer leurs droits, surtout les femmes, appelées à  jouer un rôle primordial dans la promotion du bien-être et de la justice. Avec un coût estimé à  un milliard d’euros sur la période de 2013 à  2019, ce plan va servir d’orientation des priorités quant aux activités d’Oxfam dans plus 90 pays par ses 17 membres. Ledit plan sera articulé autour de six objectifs Les deux premiers consistent à  renforcer le droit de se faire entendre – ou d’avoir voix au chapitre – et les droits des femmes. Ils sous-tendent les quatre autres objectifs : sauver des vies en cas de catastrophe humanitaire et améliorer la préparation aux crises, une alimentation durable pour toutes et tous, le partage équitable des ressources naturelles, et un financement suffisant pour répondre aux besoins essentiels des êtres humains Oxfam International fonde beaucoup d’espoir sur l’efficacité et la réussite de ce plan. En effet l’ONG International nourrit la ferme conviction que le plan va consolider les avancées notoires déjà  réalisées pendant les deux dernières décennies. « Oxfam évolue parce que le monde évolue » Analysant le plan sur le blog d’Oxfam, la directrice générale Winnie Byanyima, a indiqué que son organisation prend la cadence de l’évolution du monde. Selon elle, de grands progrès accomplis en matière de développement humain se trouvent menacés par le changement climatique, l’aggravation des inégalités, la poursuite de l’oppression des femmes et des filles et par l’apparition de nouveaux conflits. D’o๠sa conviction : « le pire n’est pas nécessairement inévitable ».

Oxfam recommande un nouveau contrat pour le développement du Mali

Intitulé « Mali : un nouveau contrat pour le développement. Quelle aide pour sortir de la crise ? », l’ONG estime dans ce rapport que le développement du pays ne pourra être amélioré sans une réforme de la gouvernance qui place réellement les citoyens et les contre-pouvoirs au C’œur des décisions. à€ travers ce nouveau contrat, les autorités doivent s’engager à  mieux redistribuer les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles, à  être plus transparentes dans la gestion des affaires publiques et à  lutter contre la corruption. Pour soutenir ce nouveau contrat, les bailleurs doivent engager leur aide sur une période de quinze ans. C’’est le temps nécessaire pour accompagner les réformes de gouvernance, davantage que par le passé, et pour s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté. Les bailleurs doivent également donner l’exemple en impliquant davantage la société civile et les communautés dans la mise en œuvre de leur aide. Ils doivent favoriser la transparence en publiant les réalisations attendues dans le cadre de leurs projets. Les bailleurs doivent également évaluer l’impact de leur aide au Mali depuis vingt ans et donner l’exemple en fournissant une aide transparente qui n’alimente pas le conflit, mais contribue à  la construction d’une paix durable, poursuit le rapport. Le rapport précise qu’avant la crise, 1 Malien sur 5 vivait dans une situation d’extrême pauvreté sans avoir les moyens de subvenir à  ses besoins alimentaires. La population souffre d’une situation de vulnérabilité chronique. Elle a connu trois crises alimentaires en l’espace de sept ans. Douze mois de conflit, d’insécurité et de violations des droits humains ont définitivement fragilisé les communautés du Nord. Les experts prévoient une situation d’urgence dans les mois à  venir, si rien n’est fait. Le Mali est devenu avec la crise l’un des cinq pays les plus pauvres au monde.

Nord Mali : La situation humanitaire inquiète !

Dans un document rendu public ce jeudi 25 avril 2013, quatre organisations humanitaires attirent l’attention de la communauté internationale sur la dégradation de la situation humanitaire au Nord Mali. “Au moment o๠l’attention de la communauté internationale est tournée sur la mission de la paix des Nations Unies, on risque de perdre de vue la situation humanitaire alarmante. Les parents sautent déjà  des repas pour nourrir leurs enfants. Les familles au nord n’auront pas suffisamment de nourriture pour traverser les prochains mois avant les récoltes. Il faut intervenir vite et plus massivement avant une dégradation certaine de la situation alimentaire et nutritionnelle” a indiqué le Directeur d’Oxfam Mali, Philippe Conraud. Selon Action Contre la Faim (ACF), Solidarités International, Welthungerhilfe et Oxfam, «Â le nord du Mali passera à  un niveau d’urgence en matière de sécurité alimentaire, dans moins de deux mois, si la situation sécuritaire et l’accès humanitaire aux communautés vulnérables ne s’améliorent pas.» Ce constat est fait à  la suite de l’étude des experts du Cadre harmonisé dont la mission est d’analyser la sécurité alimentaire. Ce cadre estime qu’entre 26 et 65 % de la population du nord du Mali, sont menacés par une forte insécurité alimentaire. Des enquêtes de marchés conduites récemment par ces ONG qui interviennent dans ces régions, montrent que les prix de certaines denrées de première nécessité ont fortement augmenté depuis janvier 2013, 36 % à  Gao, 30 % à  Tombouctou et 25 % à  Kidal o๠94 % des ménages doivent acheter leur nourriture sur les marchés. Les deux tiers des commerçants grossistes qui fournissent ces marchés sont partis et le flux de céréales a diminué de 60 %. En plus, les opportunités de travail sont rares et la rémunération de la main d’œuvre journalière a baissé d’environ 2,5 dollars à  1,5 et 2 dollars actuellement pour la région de Gao, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des ménages. Cette situation préoccupante est principalement due aux conséquences du conflit à  savoir l’inaccessibilité des routes, la fermeture de la frontière algérienne, le départ des principaux acteurs économiques. Il faut aussi noter le caractère rudimentaire des systèmes de production et l’insuffisance des aménagements dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Toujours selon le Cadre harmonisé, l’assistance humanitaire prévue à  ce jour ne couvrira sans doute pas tous les besoins. l’appel humanitaire des Nations unies pour le Mali est seulement financé à  hauteur de 106 millions au 24 avril 2013. Ce manque de financement agit sur des secteurs prioritaires comme la sécurité alimentaire, l’eau, hygiène et assainissement, la protection, l’éducation, la .santé, et le soutien des moyens d’existence. A cela s’ajoute l’accès difficile aux zones en raison de la présence des groupes armés et des opérations des forces maliennes, africaines et françaises, du banditisme et de la présence de mines et autres engins non explosés. Cependant, ces quatre organisations appellent la communauté internationale et les bailleurs de fonds à  se mobiliser pour apporter de l’assistance aux plus vulnérables. Elles préconisent entre autres la mise en place, à  plus grande échelle, de programmes d’assistance alimentaire, d’appui aux moyens d’existence, etc. Créé par le Comité permanent inter – Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) au début des années 2000, le Cadre harmonisé détermine 5 phases de l’échelle relative à  l’insécurité alimentaire.

L’accès des humanitaires aux zones libérées : une mission bien difficile !

l’occupation des territoires du nord Mali par les jihadistes pendant de longs mois, a aggravé les conditions de vie des populations déjà  touchées par la crise alimentaire de 2011-2012. Elles n’avaient plus accès aux services sociaux de base à  cause de l’absence de l’administration et la cessation des activités de la plupart des organisations humanitaires présentes sur le terrain. Avec l’intervention des forces françaises aux côtés des forces maliennes depuis le 11 janvier 20013 pour libérer ces régions, on constate un retour à  la normale dans certaines zones. Difficile accès au terrain Malgré cette liberté retrouvée par endroit, la mobilité des ONG humanitaires reste réduite pour diverses raisons. Si ce ne sont les mines posées sur certains axes routiers par les rebelles, C’’est la crainte d’être leur cible. Ayant pour principale mission d’alléger en toutes circonstances les souffrances des Hommes, ces organisations cherchent d’autres solutions pour porter assistance aux populations ou acheminer les produits de première nécessité. Pour y parvenir, l’aide du personnel local est d’une importance capitale. Selon Habibatou Gologo, chargé de communication d’OXFAM Mali, l’ agence procède à  la ₺relocalisation du personnel et noue des partenariats avec les organisations locales pour mener à  bout les projets. Une manière de se faire discret sur le terrain tout en étant actif. Pour Zlatan Milisic, Directeur du Programme Alimentaire mondial (PAM) au Mali, si on ne peut pas acheminer des vivres par la route, on peut utiliser des avions. «Â Nous essayons d’éviter ce moyen parce que C’’est très cher, car; il y a moins d’argent pour acheter les vivres. Nous avons pour projet d’ouvrir une nouvelle route pour logistique à  partir de Niamey parce que les besoins au nord sont immenses… ». s’il y a des endroits inaccessibles, il faut considérer toutes les options. Prise en charge médicale et consultations d’urgences Pour sa part, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a affirmé sur son site internet, qu’elle a continué de à  travailler trois semaines après le début des opérations militaires dans le nord du Mali notamment à  Mopti, Gao, Ansango, Konna, Douentza et Tombouctou, en fournissant des soins médicaux vitaux et de la chirurgie d’urgence pour les patients… Depuis janvier, les équipes sur le terrain ont mené quelque 9000 consultations médicales régulières dans la région. Des fournitures médicales et des médicaments ont été livrés à  neuf centres de santé dans la région de Tombouctou. La reprise de l’assistance humanitaire dans ces régions nécessite la mobilisation de moyens humains, financiers et matériels face aux énormes besoins de la population. Il faudra non seulement assister ceux qui sont restés mais aussi les personnes déplacées. La sécurisation et la dépollution des localités doivent vite se faire pour sauver des milliers de vies.

Oxfam : la guerre aggrave la crise humanitaire

Le dernier rapport publié par OXFAM en lien avec la situation au Mali est le fruit d’une recherche approfondi et du travail des équipes Oxfam dans les trois pays qui accueillent le plus de réfugiés à  savoir le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie. Y ont également été associés les autres ONG présentes sur le terrain, les réfugiés et les autorités des pays d’accueil. Intitulé «Â Les réfugiés du conflit au Mali : Répondre à  l’aggravation de la crise », il porte sur la dégradation des conditions de vie et de sécurité des populations qui ont dû fuir depuis le début de la crise socio-militaire en 2012. «Â Ces milliers de personnes ont tout quitté, ont tout perdu. Il est important aujourd’hui que nous tirions la sonnette d’alarme sur leur situation. Alors que les puissances internationales se mobilisent pour apporter une réponse militaire au conflit, nous souhaitons qu’on n’oublie pas les dizaines de milliers de personnes qui vivent dans des conditions de plus en plus difficiles » a déclaré Ilaria Allegrozzi, responsable des Campagnes, des politiques et du Plaidoyer d’Oxfam au Mali et auteure du rapport. l’étude s’est déroulée d’ août 2012 à  janvier 2013. «Â C’’est le sauve-qui-peut » Selon Mme Allegrozzi, depuis le début de l’intervention armée, de nouveaux déplacements ont été enregistrés, ils concernent environ 10 000 personnes qui ont franchi les frontières. C’’est surtout pour des raisons de sécurité que les récents départs ont eu lieu. Les populations ont peur des représailles de la part de forces en présence. Comme l’illustre le témoignage de Ali Ould Ahmed, originaire de la région de Tombouctou et réfugié avec sa famille au Burkina Faso. «Â Les islamistes en se repliant peuvent se replier dans note village qui est sur la route de Douentza. Ils pourraient massacrer les populations. C’’est donc le sauve-qui peut ». Ceux qui n’ont pas les moyens de payer le transport marchent sur des centaines de kilomètres pour s’éloigner des cibles potentielles de représailles tant de la part des islamistes armés que de l’armée malienne ou encore les populations locales. «Â Les gouvernements et les organisations humanitaires doivent en toute urgence se préparer à  répondre à  une augmentation des besoins des réfugiés dans les Etats hôtes » demande OXFAM. Réponse humanitaire insuffisante La plupart des réfugiés et des déplacés sont des femmes et des enfants. Ils font face à  des risques particuliers en terme de protection et entres autres à  la promiscuité, le recrutement par les groupes armés, et des dangers divers. Les besoins essentiels des populations ne sont pas couverts de façon uniforme, en particulier dans le domaine de l’alimentation. Dans les camps de réfugiés du Niger, jusqu’à  21% des enfants souffrent de malnutrition. La situation des personnes déplacées à  l’intérieur du territoire malien préoccupe également l’ONG. Environ 46 000 déplacés à  Bamako échappent à  tout suivi humanitaire et vivent dans des conditions difficiles. De même que les 10 000 nouveaux déplacés à  l’intérieur du pays. Le nombre de déplacés atteint aujourd’hui plus de 220 000 personnes, selon les humanitaires. Oxfam souligne les difficultés éprouvées ces derniers mois pour répondre à  la crise humanitaire. Elle demande donc à  tous les acteurs, autorités maliennes et des pays limitrophes, aux organisations humanitaires, aux forces armées en présence républicaine, islamiste et leurs alliés, de prêter une attention particulière à  la situation des populations civiles et au respect des droits humanitaires et des droits de l’homme. Un accent particulier est également mis sur la nécessité de continuer à  mobiliser des ressources pour faire face aux besoins des populations. Vulnérabilité des civils face au conflit armé Ceux qui sont partis sont plus vulnérables parce qu’ils sont déjà  traumatisés par le fait d’être partis, d’avoir du tout laisser sur place ; la maison, le bétail, la famille… « Ceux qui sont restés sont également affectés particulièrement dans l’accès aux services essentiels, à  l’alimentation » a affirmé Philippe Conraud, directeur pays d’Oxfam au Mali. Oxfam essaie d’apporter de l’assistance quel que soit la population, « on ne fait de différence, on essaie d’intervenir o๠on peut. Mais le gros problème, C’’est l’accès. Pour l’instant on essaie de continuer avec nos contacts locaux. En ce moment il y a des distributions à  Bourem. Mais on est inquiets surtout par rapport à  l’évolution armée de la situation. Surtout dans la zone de combat, qui n’est pas du tout accessible » a-t-il ajouté. Aller au-delà  du militaire, il est plus qu’urgent aujourd’hui de mettre en exergue la situation des populations qui se retrouvent piégées par la situation.

Oxfam : au Mali, la protection des civils doit être une priorité

Oxfam s’est dit vivement préoccupée dans un communiqué publié ce 15 janvier, par les conséquences que pourraient avoir l’intensification des combats au Mali. «Les affrontements pourraient en effet aggraver les restrictions qui affectent déjà  l’accès humanitaire, mais aussi accroà®tre considérablement les besoins humanitaires des populations dans le pays et dans les Etats voisins ». La situation des populations civiles s’est dégradée ces derniers jours avec l’intensification des combats. Réduire les dommages aux civils Oxfam attire l’attention de « toutes les forces militaires présentes dans le pays, […] à  respecter les droits de l’Homme et le droit international humanitaire. Cela nécessite de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les dommages infligés aux civils ». Cette préoccupation apparaissait déjà  dans la résolution 2085 du Conseil de Sécurité adoptée en décembre 2012. Nicolas Vercken, d’Oxfam France appelle également, tous les forces militaires en présence à  «garantir la sécurité des populations civiles et à  s’abstenir de toute action qui menacerait la capacité des acteurs humanitaires à  fournir de l’aide ou la capacité des civils à  recevoir cette assistance». Sur le front, l’armée malienne bénéficie depuis cinq jours de l’appui des militaires français. Des troupes africaines sont également annoncées dans les prochaines heures pour sécuriser la capitale Bamako et libérer les zones encore sous l’emprise des islamistes armés présents au Mali depuis avril 2012. 30 000 nouveaux déplacés Selon les organisations humanitaires, de nouveaux déplacés et réfugiés ont été enregistrés ces dernières heures. « Les combats récents ont déjà  causé le déplacement de 30 000 personnes, qui viennent s’ajouter aux 345 000 Maliens déjà  déplacés au cours de l’année passée» a ajouté M. Vercken. Durant les dernières 24 heures, près de 500 nouvelles arrivées ont déjà  été signalées dans le camp de transit de Fassala en Mauritanie, tandis que l’on signale des milliers de personnes en route pour ce camp. Le camp principal de Mauritanie, Mbera, héberge déjà  54 000 personnes. Les réfugiés vivent au sein d’une population qui lutte elle-même pour faire face à  un contexte de pauvreté, d’insécurité alimentaire et d’accès limité aux services sociaux. Des communautés d’accueil qui sont aujourd’hui très affaiblies par la pauvreté et se remettent encore de la crise alimentaire régionale de l’année dernière, doivent désormais partager le peu d’eau et de nourriture dont elles disposent. Oxfam demande enfin que des observateurs de l’ONU soient déployés de toute urgence, et « que les autorités maliennes ainsi que la France fassent régulièrement rapport au Conseil de Sécurité sur les victimes civiles et les violations des droits de l’Homme commises par toutes les parties au conflit, ainsi que sur les mesures prises pour lutter contre ces violations ». Comme pour illustrer les inquiétudes de l’organisation, de nombreux témoins vivant à  Diabali, localité au centre du pays et théâtre de combat depuis 48heures, signalent que la population y est prise en otages par les islamistes armés. Ces derniers se serviraient des civils comme de bouclier humain pour empêcher les militaires maliens et leurs alliés français d’agir.

Les artistes africains apellent à plus d’engagement contre la faim

Ils sont plus d’une trentaine de musiciens du continent à  s’être joint à  l’Organisation internationale Oxfam pour une campagne d elutte contre la faim. A l’occasion du sommet mondial de la faim qui a lieu à  Londres, ils adressent une lettre ouverte aux dirigeants du monde. En voici la teneur. « Bien que nous réalisions de bonnes œuvres, nous ne devons pas oublier que la vraie solution réside dans un monde o๠la charité sera devenue inutile. » Voilà  ce qu’écrivait le grand homme de lettres africain, Chinua Achebe, dans ses nouvelles « Fourmilières de la Savane » (1987). Notre vœu est que ces mots puissent résonner au plus fort dans les oreilles de ceux qui assisteront au ‘’Sommet sur la Faim » ce dimanche à  Londres ! Des «bonnes œuvres» seront sans aucun doute réalisées durant le ‘’Sommet sur la faim ». Nous saluons d’avance les mesures qui seront prises pour atténuer la souffrance des populations. Au même titre que nous saluons ces initiatives, nous condamnons l’approche dominante – même si elle demeure bien intentionnée – qui consiste à  ne considérer que les solutions de court terme (aide d’urgence) sans jamais s’attaquer aux causes profondes des crises alimentaires à  répétition pour les empêcher de se reproduire. Aujourd’hui, il devient urgent de rafraichir nos idées et de construire une Afrique nouvelle o๠les générations futures ne connaitront la famine qu’à  travers les Contes et les livres d’Histoire. Soyons clairs. Certaines régions d’Afrique sont ruinées par la pauvreté, la faim, la guerre, la corruption et les caprices d’un climat rude et changeant. Mais, aujourd’hui, la faim sévère touche une grande partie de l’Afrique, du Sénégal à  l’Ouest au Tchad, en passant par le Soudan et jusqu’en la Somalie à  l’Est. Plus de 20 millions de personnes souffrent de la faim. Les populations affectées ont besoin de notre soutien collectif. Une aide immédiate est nécessaire. La vérité est que l’Afrique doit être soutenue par des investissements de long terme dans l’agriculture pour aider nos familles en Afrique à  apporter suffisamment de nourriture a leurs enfants, construire leur propre avenir, et résister aux défis climatiques à  venir. Ne nous voilons pas la face, la solution se trouve en Afrique – un continent qui regorge de talents, de courage et de ressources. Les Africains ont besoin d’une relation avec le reste du monde qui les considère pour ce qu’ils sont – sur un pied d’égalité et autour d’échanges équitables. Nous partageons tous sur cette planète des ancêtres communs, bien que lointains. Qu’il s’agisse de ceux qui sont restés en Afrique, ou ceux qui ont traversé les continents il y a des millénaires, nous sommes tous africains ! Ensemble nous pouvons construire un avenir en Afrique, o๠«la charité sera devenue inutile».

Baaba Maal, chanteur engagé contre la faim

«Ce qui se passe dans cette partie de l’Afrique me tient à  C’œur. Les gens souffrent, surtout les enfants. l’ampleur de la crise est telle que je vais hausser la voix pour que le monde réagisse… Je ne saurais rester sans rien faire ». C’’est ce qu’a déclaré le chanteur sénégalais Baaba Maal, après avoir visité, ce 20 février, des communautés mauritaniennes, les plus touchées par la crise qui frappe actuellement le Sahel. Le manque de pluie, de mauvaises récoltes, le manque de pâturages et l’augmentation du prix des denrées alimentaires en sont les raisons de la crise. Baaba Maal qui a rencontré les populations dans le sud du pays, et non loin de Podor (au Sénégal) son village natal, a constaté que « quelques familles n’ont presque rien à  manger, et je m’inquiète de ce qui va leur arriver dans les prochains mois et jusqu’au moment des premières récoltes. » Le chanteur sénégalais, de renommée internationale et reconnu pour son engagement dans le développement de l’Afrique, lance un appel à  la communauté internationale pour une action immédiate: « Nous ne pouvons rester sans rien faire en regardant nos frères et nos sœurs mauritaniens être victimes d’une telle crise. J’ai pu constater que des solutions adéquates sont déjà  en train de se mettre en place. Il faut les appuyer et les renforcer » dit-il. « J’ai rencontré Hamila, mère de 5 enfants, qui venait d’acheter un sac de riz grâce à  l’argent transféré par Oxfam. Cet argent va lui permettre de nourrir sa famille pendant les prochaines semaines. Signalons qu’en décembre dernier, Oxfam et ses partenaires ont déclenché une intervention humanitaire dans le sud de la Mauritanie afin de venir en aide à  30 000 personnes et planifient d’élargir l’intervention pour éviter une crise majeure. En coordination avec le plan d’urgence mis en place par le Gouvernement, l’organisation met en place des transferts d’argent pour permettre aux populations de protéger leurs moyens de subsistance. Des actions visant à  améliorer l’accès à  l’eau potable sont aussi en cours et afin d’éviter la propagation de maladies hydriques qui peuvent être à  l’origine de malnutrition.

Oxfam: Carton rouge pour la faim au Sahel!

l’ONG humanitaire internationale Oxfam avait en effet profité de la 28ème Coupe d’Afrique des Nations pour lancer une campagne de mobilisation de la Communauté Internationale, en faveur d’une action rapide pour prévenir une possible détérioration de la crise alimentaire qui pourrait frapper la région du Sahel. Plusieurs stars du football africain se sont jointes à  cette initiative. Il s’agit entres autres du burkinabé Moumouni Dagano, du sénégalais Demba Ba du Sénégal, du malien Seydou Keita du Mali ou encore du nigérien Lawali Idrissa. Ils sont originaires des pays les plus vulnérables à  l’insécurité alimentaire dans la bande sahélienne. l’ONG a profité de leur aura pour donner plus de visibilité pour sa campagne en faveur de plus de onze millions de personnes qui pourraient être très bientôt frappés de disette. Ce chiffre correspond aux estimations officielles du nombre de personnes qui auront besoin d’assistance, pour un montant total de 700 millions d’euros. A ce jour, le bila reste encore mitigé. La Commission Européenne a augmenté son aide humanitaire à  la région de 123,5 millions d’euros, l‘Allemagne a annoncé 12 millions d’euros d’aide, l’Australie 8 millions. Oxfam se félicite aussi d’autres engagements financiers annoncés comme ceux de la France et de la Grande Bretagne avec respectivement 17 millions et huit millions d’euros. Urgence de l’action Oxfam réitère donc son appel à  la communauté internationale en faveur d’un engagement accru à  travers des actions concrètes. Pour Al Hassan Cissé, le Conseiller en sécurité alimentaire d’Oxfam pour l’Afrique de l’Ouest « l’ampleur de la crise au Sahel est un peu plus claire, et le moment est maintenant venu de mobiliser les ressources pour soutenir les familles dans la région, et protéger les enfants de la malnutrition. Chaque mois de retard aggravera la situation des communautés les plus vulnérables et augmentera le coût de la réponse. Il y a des signes encourageants prouvant que les donateurs mobilisent assez tôt des ressources financières, même si nous attendons plus, pour agir vite et à  grande échelle pour éviter le pire». La crise au Nord Mali a un peu plus compliqué la situation dans des régions déjà  très afectées. Ainsi, Oxfam a fourni des secours essentiels pour protéger les moyens de subsistance des populations, et fourni aussi eau et kits d’hygiène aux communautés affectées au Sahel, y compris les Maliens refugiés au Niger fuyant les combats de ces derniers semaines. Les footballeurs eux ont décidé de continuer le combat aux côtés d’Oxfam. Demba Ba international sénégalais évoluant à  Newcastle United, a affirmé que C’’était leur devoir de s’engager, « car au 21e siècle la faim ne doit plus être une option. Nous devons tous agir avec détermination et courage pour soutenir nos frères et sœurs dans la région du Sahel ». La crise au Sahel est d’abord dû a une faible pluviométrie qui a entrainé une baisse de 25% des dernières récoltes, mais elle s’explique aussi par l’augmentation des prix des denrées alimentaires qui sont par endroit jusqu’à  90% plus élevés que la moyenne des prix ces cinq dernières années. Le sahel est une région chroniquement vulnérable aux chocs extérieurs comme la sécheresse, et Oxfam demande aussi des investissements à  long terme pour renforcer la résilience des populations afin que les communautés puissent dans les mauvaises années, s’en sortir, et prévenir la manifestation d’autres crises.

Urgence crise alimentaire en Afrique de l’Ouest

Des millions de personnes en Afrique de l’Ouest pourraient être sauvées d’une grave crise alimentaire si des actions de prévention à  grande échelle étaient menées dans cette région. C’’est du moins l’avis de l’ONG Oxfam. Les premiers indicateurs disponibles soulignent les risques d’une crise alimentaire en 2012, avec des populations particulièrement à  risque en Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso, au Mali et au Tchad Le sahel, zone à  risque . Alors que les évaluations se poursuivent pour identifier les personnes les plus à  risque, les premiers résultats montrent que 6 millions de personne Niger et 2,9 millions au Mali vivent dans des régions vulnérables à  cette crise, alors qu’en Mauritanie un peu plus de 25% de la population, soit 700 000 habitants, sont à  risque et pourraient être confrontés à  une insécurité alimentaire sévère. Les données officielles du Burkina sont attendues bientôt, mais il est fait état de prés de deux millions de personnes qui risque d’être affectées. Au Tchad, 13 régions sur 22 pourraient être concernées par l’insécurité alimentaire. Oxfam tire la sonnette d’alarme Certes, les Etats de la sous région, ont déjà  reconnu la gravité de la crise, mais Oxfam pense qu’ils devraient redoubler d’efforts pour s’assurer que les populations reçoivent de l’argent pour s’alimenter, de la nourriture pour leur bétail, et que l’aide alimentaire d’urgence soit disponible et prête a être distribuée. Sur la base des informations disponibles avec les systèmes d’alerte précoce, la production des céréales a chuté, en comparaison avec la moyenne des 5 dernières années. Le Tchad et la Mauritanie ont notamment des déficits de production agricole de plus de 50%, comparée à  l’année écoulée. Les réserves nationales sont dangereusement basses, alors que les prix de certaines céréales clés sont 40% plus élevés que la moyenne des 5 dernières années. Selon Mamadou Biteye Directeur Humanitaire d’Oxfam en Afrique de l’ouest, « La situation semble extrêmement préoccupante pour des millions de personnes en Afrique de l’Ouest, mais le pire peut encore être évité. La crise a été identifiée tôt, et nous savons qu’il existe des mesures simples et rentables qui peuvent être prises pour protéger les populations les plus vulnérables. Cette fois-ci, nous pouvons agir avant que l’urgence ne sévisse ». Mamadou Biteye ajoute que «Les populations se remettent encore de la dernière crise de 2010 et sont extrêmement vulnérables à  tout nouveau choc, tels que la hausse des prix alimentaires, les mauvaises récoltes ou la perte de leurs animaux. Ces populations ont besoin d’aide maintenant pour renforcer leur résilience avant l’année prochaine ». Pour sa part, Oxfam prépare des actions pour répondre immédiatement aux besoins des personnes les plus vulnérables. En effet, l’organisation travaille dans certaines zones affectées pour aider les populations à  accroitre leur résilience face à  la crise actuelle, et s’apprête aussi à  fournir de l’assistance alimentaire. Ainsi, en Mauritanie, dans la région de Gorgol, 1 300 femmes organisées en coopératives ont bénéficié de systèmes d’irrigation qui, grâce à  une pompe, tire de l’eau d’une rivière jusqu’aux jardins potagers. Au Burkina Faso, Oxfam a déjà  démarré une réponse humanitaire, avec le soutien de ECHO, pour aider prés de 50 000 personnes à  accéder à  la nourriture.

Lutte contre la faim: Agir maintenant et différemment !

Cette année, 10 millions de personnes ont été frappées par la crise alimentaire au Sahel et les populations pastorales ont une fois encore été extrêmement affectées. Mais chaque année, en moyenne, 18,3% de la population du Niger, du Mali, du Tchad et du Burkina Faso est sous-alimentée . Ce chiffre monte à  37% pour le Tchad. Dans ce contexte, « il ne faut pas attendre une autre crise alimentaire d’envergure pour agir » avertissent Bilital Maroobe et l’ONG internationale Oxfam. l’amplitude, la fréquence rapprochée des crises ainsi que les réponses tardives et parfois inappropriées des décideurs et de la communauté internationale nécessitent de repenser les stratégies de réponse face à  ces catastrophes à  répétition au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Selon Dodo Boureima le Secrétaire Technique Permanent du Réseau Billital Maroobé, « Il faut être prêt a agir à  long terme en tirant les conséquences de précédentes crises et en adaptant notamment les réponses aux besoins tout en tenant compte du savoir faire des populations locales, pastorales notamment». « Puisque les causes de ces crises sont avant tout structurelles, C’’est avant, pendant et après les crises que se joue la lutte contre la faim et la malnutrition au Sahel » déclare Etienne du Vachat, l’auteur d’une note d’analyse sur cette question (Faim au Sahel : Une urgence permanente ?) et coordinateur Humanitaire d’Oxfam au Niger. Pour les deux organisations la prévention des crises reste un défi majeur en Afrique de l’Ouest ». Pour éviter que d’autres sécheresses ne se transforment en catastrophes humanitaires, elles interpellent les décideurs politiques nationaux et la communauté internationale pour qu’ils fassent de l’agriculture, du pastoralisme et de la sécurité alimentaire une véritable priorité budgétaire soutenu par une assistance prévisible et stable. Il importe que les politiques et programmes de développement, à  commencer par les politiques agricoles et alimentaires intègrent la contingence en prévision des mauvaises années. Il est impératif pour ces pays d’appliquer la politique régionale agricole de la CEDEAO, l’ECOWAP, mais aussi de traduire dans les faits les engagements de Maputo en consacrant 10% des budgets nationaux aux investissements agricoles et pastoraux. Oxfam et Billital Maroobé exigent donc des institutions et des Etats des informations de qualité, désagrégées, disponibles en temps voulu, c’est-à -dire avant la crise, pour répondre de façon ciblée, adaptée et coordonnée lors des crises. Mais la reconnaissance de la crise par les autorités des pays o๠elle sévit, est tout aussi capitale. Elle doit se faire sur la base d’une bonne interprétation en amont des informations relayées par les Systèmes d’Alerte Précoce disséminés à  l’intérieur des pays. Au Sahel, 80% des familles consacrent 80% de leur budget à  l’alimentation. Or selon le PAM, au Niger, 38,6% des ménages étaient endettés en avril 2010. Il est donc prioritaire de renforcer les capacités locales et communautaires d’analyse, de prévention, de préparation et de réponse, notamment pour réduire la dépendance des communautés sahéliennes à  l’aide extérieure, trop souvent tardive et inadéquate. Mamadou Biteye, le Responsable Humanitaire d’Oxfam en Afrique de l’ouest souligne « que les femmes ont un rôle important à  jouer dans la prévention des crises au Sahel, et que les transferts monétaires aux ménages les plus pauvres et les coupons alimentaires seraient de bonnes solutions face à  la vulnérabilité et à  la malnutrition ».

L’accaparement des terres: les petits fermiers réduits à la misère…

A tout point de vue, l’accaparement des terres en Afrique se révèle comme un grave danger contre la sécurité alimentaire.En effet, deux tiers des terres accaparées l’ont été en Afrique, o๠l’insécurité alimentaire est plus importante. Cette année au Mozambique, on estime qu’environ 10,9 millions d’hectares ont été concernés par ce phénomène. Cela représente plus de deux fois la superficie des Pays Bas (4,2 millions d’hectares) ou de la Suisse (4,1 millions hectares). “ Par accaparement des terres nous entendons, l’acquisition à  grande échelle par des investisseurs privés (compagnies ou pays) de terres, avec un impact négatif sur le bien-être et la sécurité alimentaire des populations locales » a affirmé Lamine Ndiaye porte-parole d’Oxfam à  la réunion de l’Union Africaine au Malawi. « Alors que les directives de l’Union Africaine dans ce sens sont un pas dans la bonne direction, Oxfam reste inquiet par le fait que l’accaparement des terres ne soit pas adéquatement pris en compte de manière urgente au niveau national, régional et global. » « Les petits agriculteurs qui verraient des opportunités dans ces nouveaux investissements agricoles constatent que ces investissements sont très peu régulés et mal exécutés » selon Mariam Sow de Enda-Pronat, un partenaire d’Oxfam. Dans ce domaine la première responsabilité des gouvernements est de protéger leurs populations contre de mauvais contrats. Reconnaà®tre et renforcer toutes formes de droits de la terre, dans le but de s’assurer de l’accès des communautés aux ressources naturelles dont leur bien-être dépend, doit être une priorité. Dans les pays o๠de tels droits ne sont pas totalement garantis, il est urgent de soutenir les communautés dans leurs revendications aux droits à  la terre. C’’est ce que fait Oxfam par son soutien aux mouvements de la société civile, aux structures d’aide judiciaire et aux organisations en charge du bien être, en organisant des recherches et analyses relatives à  des questions foncières locales. “Les femmes qui sont à  la base des activités agricoles dans la plupart des états africains, ne peuvent déjà  pas tirer entièrement bénéfice de la terre et accéder à  un niveau de vie décent. l’accaparement des terres peut alors représenter un coup fatal dans la mesure o๠la lutte pour la terre est exacerbée par les investissements fonciers qui réduisent l’accès aux ressources naturelles, en déplaçant les populations locales, et n’arrivent pas à  satisfaire les promesses d’emplois aux femmes travailleuses.

Faim dans le monde : les propositions d’Oxfam

Le lancement du rapport «Â Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim : est-ce encore possible ?» coà¯ncide avec l’annonce par la FAO que le nombre de personnes souffrant de la faim a chuté de 98 millions l’année dernière, passant à  925 millions de personnes. Ainsi pour l’ONG Oxfam, la baisse du nombre de personne souffrant de la faim dans le monde est plus due à  la chance qu’à  de véritables actions, et qu’il est encore possible de diviser par deux le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde. Oxfam se réjouit de cette baisse, la première depuis 15 ans, après que 2009 ait connu un pic sans précédent de 1,02 milliards de personnes souffrant de la faim. Pourtant, l’organisation precise que cette baisse imputable à  la conjoncture actuelle, notamment à  deux bonnes années de récoltes ayant récemment entraà®nées une baisse des prix alimentaires, et non pas aux démarches de politique ou à  la hausse des investissements nécessaires pour s’attaquer aux causes profondes de la faim dans le monde. «Â Toute baisse de la faim dans le monde est une bonne nouvelle, mais cela ne signifie pas que la crise alimentaire est terminée. 925 millions de personnes souffrant de la faim, est tout aussi scandaleux », a déclaré  Jeremy Hobbs, directeur d’Oxfam International. «Â Cette baisse tient plus à  la chance qu’à  de véritables actions contre la faim dans le monde. Si les gouvernements ne s’attaquent pas aux causes profondes de la faim, comme la volatilité des prix, des décennies de sous-investissement dans l’agriculture et les changements climatiques, une nouvelle crise alimentaire mondiale pourra survenir à  n’importe quel moment », ajoute J. Hobbs. «Â Cela fait maintenant 10 ans que les leaders mondiaux se sont engagés à  réduire de moitié la faim dans le monde d’ici à  2015 mais sont encore bien loin du but. Nous savons pourtant que cela est possible et nous savons comment faire. La volonté politique est le seul élément manquant dans cette équation. A New York, les leaders devront peser de tout leur poids en faveur d’un plan global d’action qui unira l’ensemble des pays dans la lutte contre la faim », ajoute J. Hobbs. «Â Un plan plus large sur les OMD doit inclure la lutte contre la faim dans le monde. Nous ne pouvons pas exiger d’une mère de famille qu’elle choisisse entre nourrir ses enfants ou les envoyer à  l’école. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un seul OMD sur le bord de la route ».Notons que dans  moins d’une semaine, les dirigeants du monde se retrouveront à  New York pour passer en revue les progrès des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment l’objectif 1 qui vise à  réduire de moitié la faim d’ici à  2015. Depuis l’adoption des OMD il y a dix ans, la proportion de personnes souffrant de la faim dans le monde n’a baissé que d’un demi-point, passant de 14% en 2000 à  13,5% aujourd’hui.  Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim Pour démontrer que diviser par deux la faim dans le monde est possible, le nouveau rapport d’Oxfam « Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim : est-ce encore possible ? » cite en exemple des pays comme le Vietnam qui ont réussi à  atteindre l’OMD 1 ou d’autres qui sont sur la bonne voie. Ces pays ont réussi à  réduire de manière drastique le nombre d’habitants souffrant de la faim en soutenant les producteurs pauvres/ agriculteurs pauvres et en fournissant des programmes de protection sociale aux personnes ne pouvant pas produire ou acheter suffisamment de nourriture.Oxfam appelle les dirigeants qui se retrouveront à  New York du 20 au 22 septembre à  soutenir le développement d’une stratégie globale d’action contre la faim dans le cadre plus large d’un plan de sauvetage des OMD. Elle devrait notamment soutenir le développement de plan nationaux d’action pour réduire la faim, s’assurer que ces plans soient correctement financés grâce à  une augmentation de l’aide internationale et des investissements nationaux, et développer les politiques globales indispensables pour s’attaquer aux menaces profondes qui planent sur la sécurité alimentaire.

Pays du Sahel : la famine persiste

Plus de 10 millions de personnes en Afrique de l’Ouest font face à  une crise alimentaire dû à  la sécheresse et à  des pluies irrégulières qui ont entraà®né des récoltes insuffisantes et des pénuries d’eau. Ce n’est donc plus un secret pour personne! La famine est une cruelle réalité dans les pays du sahel. Conséquence de cette situation: Hommes et betes sont entrain de trépasser. En effet, dans ces zone, le manque de fonds et des problèmes logistiques sérieux laissent des centaines de milliers de personnes affamés alors que la crise est à  son zénith en Afrique de l’ouest, avertit Oxfam. b Face à  la situation, les ONG ont sonné l’alerte. ] Pour sa part, l’agence internationale Oxfam a prévenu que le manque de fonds et les retards dans l’acheminement des vivres menacent la vie de centaines de milliers de personnes dans la ceinture Sahélienne de l’Afrique de l’Ouest. Pour l’organisation humanitaire, il n’y a aucune excuse à  ce manque de financement adéquat, et à  ses retards, alors que depuis des mois, la communauté internationale avait été avertie de l’ampleur grandissante de la crise. «Nous sommes maintenant au summum des opérations d’urgence et les prochaines semaines seront décisives pour des centaines de milliers de personnes », a déclaré Etienne du Vachat, en charge de la réponse humanitaire d’Oxfam au Niger. « A deux mois des récoltes, cette crise exige une réponse beaucoup plus généreuse et rapide de la part de la communauté internationale. » Selon Oxfam, l’aide actuellement disponible, est réellement insuffisante et ne peut répondre aux besoins à  grande échelle. à€ la fin de Juillet 2010, seulement un tiers des ressources nécessaires pour aider à  sauver des vies avaient été livrés. « Les récentes annonces faites par les principaux donateurs sont les bienvenues et sont nécessaires, mais cela doit s’accompagner d’actes concrètes », a déclaré Kirsty Hughes, responsable du département politique et campagnes d’Oxfam. « C’’est désolant de constater que l’aide soit arrivé aussi lentement, bien que les organismes aient été depuis novembre interpellés sur la gravité de la situation », a indique Mme Hughes. Le PAM alerté Au Niger, le Programme Alimentaire Mondial a récemment annoncé (20 Juillet) qu’il allait accroà®tre rapidement ses efforts afin de nourrir 7,9 millions de personnes cette année. Mais l’insuffisance de financement, et les autres contraintes logistiques et de livraison signifient que cet ambitieux objectif ne pourra être atteint – laissant potentiellement des millions de personnes sans aide. Avec la saison des pluies, et les inondations qui entravent la distribution d’aide, les agences internationales et les donateurs doivent de toute urgence intensifier les efforts d’aide avant qu’il ne soit trop tard, a déclaré Oxfam. Au Tchad, deux millions de personnes sont confrontés à  la faim, avec de nombreux enfants mal nourris. Mais, le Tchad a été oubliée des priorités de la crise du Sahel. Au Mali, Oxfam estime que les gens du nord du pays n’ont pas reçu l’aide dont ils ont besoin face à  la détérioration de la situation. Pour Oxfam, à  ce stade, et selon les besoins, de l’argent et des programmes basés sur la distribution de coupons peuvent être des alternatives plus rapides, moins coûteuses et plus appropriées que l’aide alimentaire. Pour l’Agence internationale seulement une fraction des communautés les plus affectées est actuellement concernée par la distribution d’argent.

Droit de réponse d’Oxfam, LVIA et Action contre la Faim

Suite à  cette publication, Les ONG « Action contre la Faim », « LVIA » et « Oxfam Grande Bretagne », ont souhaité réagir et apporter quelques précisions sur leur positionnement au Nord Mali. Voici leur réponse : Pour rappel, «Action contre la Faim», «LVIA» et «OXFAM-GB » sont des Organisations Non Gouvernementales laà¯ques et apolitiques. La situation actuelle au Nord Mali n’affecte pas les activités des organisations «Action Contre la Faim», «LVIA» et «OXFAM-GB ». Ces organisations ne se sont pas retirées du Nord-Mali, ni ne projettent de le faire. Leurs programmes et activités au Nord-Mali continuent aux bénéfices des populations les plus démunies. Pour OXFAM-GB, Gilles Marion, Directeur National Pour LVIA, Anne Boscher, Représentante au Mali Pour Action Contre la Faim, Patricia Hoorelbeke, Chef de Mission

Insécurité au Nord Mali : plusieurs ONG retirent leur programme

Face à  l’insécurité du Nord Mali, une demi douzaine d’ONG projettent de plier bagage. Les autorités maliennes sont averties ! Pourtant, ces ONG sont reconnus pour le dynamisme qui les caractérise et leur détermination à  extirper le mal chez les populations démunies. Elles sont aussi vecteurs de développement. Et mieux, elles sont plus proches des gouvernés que les gouvernants. Les bénéficiaires de leurs activités, des populations généralement privées d’accès à  la nourriture, aux soins de santé, à  l’éducation et à  l’eau potable seront perdantes aussi longtemps que les autorités maliennes tarderont à  trouver des solutions à  la résurgence du banditisme. L’enlèvement d’un Français ce jour à  Menaka, par des hommes armés vient conforter ces ONG dans leur décision de quitter la zone. Parmi elles, il faut citer, «Â Oxfam GB », «Â LVIA » et «Â Action pour la faim ». Ces ONG avaient initié plusieurs programmes pour les trois régions du Nord Mali, à  savoir, Gao, Tombouctou et Kidal. Fuir l’insécurité En effet, les agents opérant pour le compte de ces ONG sont constamment bloqués dans la mise en œuvre des programmes. A en croire, une source bien informée, ils reçoivent des menaces tous azimuts. Or, à  l’heure actuelle, beaucoup d’observateurs estiment qu’hormis l’intervention de ces ONG, le développement du nord est un grand défi. Pour l’heure, des concertations ont lieu au plus haut niveau. Car, ces ONG, soutiennent avec véhémence que le problème d’insécurité est réel au Nord Mali. «Â Nous sommes contraints de mener des réflexions sur la question, d’autant que les menaces répétées au niveau de cette zone, nous bloquent dans nos interventions. Ce n’est seulement pas Oxfam GB qui veut se retirer mais toutes les grands ONG qui interviennent au Nord Mali », a indiqué un agent de Oxfam GB. Le retrait de ces structures, créera un grand vide que les pouvoirs publics, à  eux seul, combleront difficilement. En effet, ces ONG ont toujours su épauler le Gouvernement en intervenant dans des secteurs clés et stratégiques du développement. La menace terroriste, ATT se prononce Elle est bien réelle. La menace des salafistes, les crashs d’avions sur le territoire national, sont des indices qui justifient le retrait des ONG du Nord. A cela se greffent les prises d’otages et poses de mines antipersonnel etc… Pour, le président ATT, qui vient de faire une déclaration sur la situation au Nord, il faut la tenue du sommet sur la Bande Sahalo-saharienne, une déclaration faite sur les ondes Nationales. Le Mali à  lui seul ne peut lutter contre l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne, dont le nord Mali. « Il faut une solution d’envergure sous régionale ». En effet, la bande sahélo-saharienne s’étend sur une longueur de 4 millions de km de mètres carrés, et représente une vaste zone propice à  toutes les dérives insécuritaires. Si les propositions d’ATT ont à  C’œur de défendre les Maliens, la solution viendra peut être de ce sommet régional tant attendu.

Agriculture : les grandes sécheresses au Mali

Déficit céréalier L’impact de ces différentes sécheresses sur les populations sont diverses et multiformes. Ils ont été à  la base de plusieurs vagues de mutations des populations, en quête de pitance et ou de cieux plus cléments. Les effets ont été ressentis sur des secteurs clé tel que l’agriculture, l’élevage, la production animale, les paramètres écologiques… Concernant le secteur de l’agriculture, il s’en est suivi un déficit céréalier quasi structurel qui a été estimé à  267000 tonnes entre 1972 et 1973 à  335000 tonnes entre 1973 et 1974. Pour les campagnes 1982-1983, 1983-1984, 1984-1985, les déficits cumulés (respectivement) sont 4000t, 330000t 441000t. Stratégie nationale de lutte contre la sécheresse Le Gouvernement a défini une stratégie nationale de lutte contre la sécheresse. Ainsi, pour le Gouvernement malien, la politique de lutte contre la sécheresse doit s’accorder avec l’autosuffisance alimentaire, la santé pour tous, et le développement intégré à  la base. Bien que le recensement général de 1976 ait comblé beaucoup d’espoirs du fait de son caractère global, l’influence particulière de la sécheresse n’a point été mise en exergue. Pour les cadres du ministère de l’agriculture, il apparaà®t que la lutte contre la sécheresse n’est pas une simple option technique et sectorielle, elle engage de ce fait toutes les populations et toutes les structures du pays. Les grandes sécheresses des années 80 En rappelant la sécheresse des années 1984-1985, M. Sidiki Soumano, de la Direction nationale de l’agriculture, a indiqué que pendant ces années, seulement 34 milimètres de pluies ont été enregistrées pendant toute la période d’hivernage. Après la sécheresse de 1974, l’une des plus dures que le Mali ait jamais vécu, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a accordé une aide financière exceptionnelle. Cette aide qui s’est chiffrée à  des milliards a été repartie sur les 1 240 000 km carré qui composent le territoire national. Mais pour la seule région de Gao, la BIRD a investi à  hauteur de 68 900 000 F CFA. Un montant qui a été réparti dans la construction de digues et de canaux d’irrigation. Cette aide a aussi permis la production de 1550 tonnes de céréales, soit une diminution de 65% du déficit céréalier de Gao. Plan quinquennal Après les hivernages déficitaires de 1972 et 1973, tous les secteurs d’élevage du Mali ont signalé des pertes en bétail, souvent importante, mais toujours estimées de façon imprécise. Or le Mali préparait son 1er plan quinquennal de développement, et il semblait indispensable, à  la fois de reconstituer le cheptel durement éprouvé et pour atténuer les disparités financières entre agriculture et élevage, de faire un effort important en matière de productions animales. Dans de nombreux pays en voie de développement, l’élevage constitue un potentiel qui, s’il était convenablement exploité, pourrait devenir une importante source de devise. Il est alors apparu bien vite que toute action en ce domaine devrait procéder d’une bonne connaissance de la situation nouvelle créée par la sécheresse. C’’est ainsi qu’il a été décidé le lancement d’une enquête sur toute l’étendue du territoire national. Objectif : évaluer le cheptel bovin survivant, et par déduction, estimer les pertes subies. Selon une étude faite, par le Gouvernement, il ressort que avant la sécheresse de 1968, les estimations s’élevaient à  5350000 têtes de bovins comparés à  3640000 têtes têtes en 1974. La FAO tire la sonnette d’alarme Cependant, force est de souligner que, le sommet du Fond des Nations Unies pour l’alimentation, qui se tient présentement à  Rome, doit se pencher sur les impacts des sécheresses dans les pays en voie de développement. Car, en effet, la sécurité alimentaire est supposée être la pierre angulaire de tout développement. Or tout est lié, le climat, les sécheresses, l’agriculture, l’élevage, dans une interdépendance aujourd’hui menacée…

Changements climatiques : Les ONG Oxfam et Réso Climat Mali à l’avant-garde

En prélude à  la ténue de la Conférence Copenhage (au Danemark), sur les impacts des changements climatiques, le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest d’Oxfam et le Reso Climat Mali, ont organisé un voyage médias à  Sélingué (Cercle de Yanfolila, dans la région de Sikasso). Sélingué : une vitrine des conséquences des changements climatiques Situé à  150 km de Bamako, Sélingué est la commune rurale la plus célèbre du Cercle de Yanfolila à  travers son barrage hydro-agricole, sa forte production agricole et la légendaire pratique de l’élevage. Aujourd’hui cette commune subit un changement environnemental, imputable aux effets (destructeurs) des changements climatiques. Ce voyage médias qui s’est déroulé les 14 et 15 Octobre dernier, a débouché sur une journée de témoignage (le 15 Octobre). L’occasion pour un tissu de producteurs ruraux de la région, d’apporter de poignants témoignages sur les conséquences des changements climatiques sur leurs activités agricoles, leur bien-être social et aussi la dégradation de leur milieu environnemental. Synergie pour la prise de mesures urgentes par les pays industrialisés Si d’une part, le phénomène des changement climatiques est imputable (entres autres) à  la coupe abusive du bois par les pays pauvres, il n’en demeure pas moins que ce sont surtout les pays industrialisés qui contribuent à  la dégradation de l’environnement en émettant des gaz à  effet de serre. Les changements climatiques auxquels nous assistons aujourd’hui sont d’origine anthropique, c’est-à -dire dérivent des activités humaines liées à  une forte concentration des gaz à  effet de serre dans l’atmosphère et qui agissent sur l’écosystème pour modifier le climat. [i Cette initiative d’Oxfam avec le Réseau Climat Mali se situe dans le cadre de la mobilisation internationale à  quelques mois (en décembre prochain) du sommet mondial de Copenhague (au Danemark) sur les Changements climatiques. En pleine restructuration, le secteur agricole du Mali est frappé par les effets néfastes des changements climatiques. Le phénomène se manifeste par des saisons pluvieuses de plus en plus imprévisibles et tronquées, l’irrégularité des pluies, les inondations … L’initiative d’Oxfam Les objectifs de cette campagne de plaidoyer d’OXFAM sont entre autres de contribuer à  la prise en compte responsable des phénomènes de changements climatiques par les politiques au Mali ; créer une opinion publique : informer et influencer les décisions à  tous les niveaux sur les changements climatiques à  travers des mobilisations, des forums de discussion. Aussi, le Reso climat Mali vise à  démontrer l’impact du climat sur la vie des communautés à  travers des témoignages des groupes vulnérables. En plus de l’organisation de la tournée médiatique, et l’organisation d’une séance de « témoignages publics » sur les conséquences des changements climatiques sur le populations vulnérables du Mali, la troisième phase de cette campagne de plaidoyer consistera à  l’organisation d’un séminaire de mise à  niveau des membres du réseau avec les négociateurs nationaux. Politique du climat Oxfam et ses partenaires entendent, notamment, des gouvernements et de la communauté internationale, l’adoption de politiques qui prennent en compte les besoins des populations, la création d’un Fonds africain pour les changements climatiques, la protection des forêts, des investissements conséquents pour aider les populations vulnérables à  s’adapter aux changements climatiques tout en préservant l’environnement… Selon Charles Bambara, Responsable Régional des Médias et Directeur d’Oxfam Sénégal, l’objectif du Témoignage Public est d’amener les décideurs (négociateurs) à  mieux articuler les positions des populations rurales dans les négociations internationales et d’infléchir les positions rigides des pays du Nord sur la question des changements climatiques dans les pays du sud. Il faut noter par ailleurs, que plusieurs ONG ont témoigné de leur partenariat à  travers la présente campagne. C’’est le cas de Christian Aid, Mali Folk CenterÂ