Papa Mbodji Touré, secrétaire général de l’OPECOM

Comment appréciez-vous l’état du secteur des BTP au Mali en 2017 ?

Depuis l’éclatement de la crise sociopolitique en mars 2012, il est empêtré dans un gouffre financier, l’empêchant de conquérir des marchés. Le premier défi à relever est d’ordre organisationnel et il revient à la profession d’y remédier, car il s’agit d’un problème de gouvernance des entreprises. Le second est relatif à l’accès aux marchés, notamment publics, et au financement bancaire. Là, la réponse relève de la seule compétence de l’Etat.

Les entreprises maliennes sont-elles compétitives par rapport aux multinationales étrangères ?

Non, car elles sont confrontées à une concurrence déloyale, au manque d’accès aux crédits d’investissement et à l’absence totale d’assistance pour l’accès à l’équipement et à la formation. Nous souhaitons que l’Etat nous accompagne en aidant et en protégeant les entreprises nationales. Car le BTP est l’un des piliers de l’économie d’un pays en termes d’investissement et d’emplois directs et indirects, donc de création de richesses.

Quelles mesures préconisez-vous pour combler ces déficits ?

Il faut que l’Etat favorise la participation des entreprises nationales en revoyant à la baisse les conditions d’éligibilité aux marchés, surtout les montants des chiffres d’affaires, ceux des lignes de crédits et l’expérience en travaux similaires, et en mettant en place un fonds du BTP pour faciliter l’accès au crédit. Les multinationales devraient aussi s’ouvrir aux entreprises nationales, en sous-traitance, à concurrence de 30 à 40% du marché.