Faux médicaments : quand le paracétamol tue des bébés en Afrique

Les faux médicaments représentent 10% du marché mondial Une rencontre a réuni les experts de la santé tels le Représentant de l’OMS, le Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane, le représentant du Programme pour la Promotion de la qualité des Médicaments auprès de la Pharmacopée Américaine M. Kennedy M. Chibwe, le Directeur des laboratoires et des contrôles de l’Agence Française de la Sécurité Sanitaire des produits de Santé Professeur Alain Nicolas, le Directeur général du laboratoire national de la santé (LNS) Prof. Benoà®t Koumaré, des Directeurs et Experts Analystes des Laboratoires de contrôle de qualité des médicaments de l’Ethiopie, du Ghana, du Kenya, de l’Ouganda, du Sénégal et du Mali. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé, le trafic de faux mé­di­ca­ments rapporte annuellement 60 milliards de dollars américains, et représente près de 10% du marché mondial. Les médicaments contrefaits : une menace pour la santé Le ministre Oumar Ibrahima Touré qui a présidé cette cérémonie d’ouverture a révélé : « Aussi, vous vous souvenez, certainement comme moi, que près de 100 bébés sont décédés dans un pays voisin après avoir absorbé du faux sirop de Pa­ra­cé­ta­mol en 2008. Mieux, la conférence de Cotonou au Bénin, organisée par la Fondation CHIRAC et qui a regroupé 11 Chefs d’Etat, a été l’occasion d’un plaidoyer mondial contre les mauvais médicaments et médicaments contrefaits. Une conférence à  laquelle, nous avons personnellement représenté le Président de la République du Mali Son Excellence Monsieur Amadou Toumani Touré, signifiant ainsi l’engagement de notre pays dans la lutte. ». Il apparaà®t aujourd’hui que les mauvais médicaments et les médicaments contrefaits, constituent une menace pour la santé de nos populations et les économies de nos pays. A ce niveau, les différents constats, ont permis de noter que la qualité, l’efficacité et l’innocuité des médicaments se trouvent menacées par les défis actuels liés à  la mondialisation. Il s’agit entre autres de la réémergence de certaines maladies avec le développement de la résistance des germes aux médicaments classiques, les pandémies comme le VIH, le Sida et la grippe aviaire pour lesquelles la thérapeutique médicamenteuse reste insuffisante. Il s’agit également du développement de la contrefaçon des médicaments, le marché illicite des médicaments, et l’avènement des génériques multi sources dont l’équivalence thérapeutique doit être assurée. Contrôle qualité: une exigence des laboratoires Tout cela exige de nos laboratoires de contrôle, des capacités techniques optimales pour le management de la qualité. D’o๠l’importance de la rencontre de Bamako. Les multiples appuis du Programme pour la Promotion de la Qualité des Médicaments auprès de la Pharmacopée Américaine sont salutaires. Des appuis qui ont permis au Laboratoire National de la Santé, la déconcentration des activités de contrôle par la mise en place de Kits Minilabs au niveau des régions du Mali, et la création de postes sentinelles pour le contrôle de la qualité des antipaludiques. Ils ont également contribué à  étoffer l’arsenal des moyens de contrôle au Mali, comme l’appareil pour les tests de dissolution, le Spectrophotomètre à  Infra Rouge, le Karl Fisher, les substances de références, ainsi que divers accessoires et petits matériels.