Nouvelle Constitution : des innovations adaptées aux réalités du Mali ?

L’avant-projet de nouvelle Constitution a été remis au Président de la Transition le 11 octobre 2022. Ce texte, qui sera soumis à référendum en mars 2023, contient des innovations majeures par rapport à l’actuelle Constitution, celle du 25 février 1992, et suscite des interrogations.

Parmi les nouveautés contenues dans l’avant-projet de nouvelle Constitution, le Président de la République, qui peut subir une procédure de destitution, détermine désormais la politique de la Nation et non plus le gouvernement. L’Assemblée nationale ne peut donc plus renverser le gouvernement, dont les membres, quelle que soit leur dénomination, sont limités à 29. Et le Président de la République ne peut plus dissoudre l’Assemblée nationale.

La Haute Cour de justice et le Haut Conseil des Collectivités sont supprimés, tandis que l’avant-projet consacre la création de la Cour des comptes et une modification du Conseil économique et social, auquel s’ajoute l’environnement. Le Parlement devient bicaméral, avec la création d’une deuxième chambre, le Haut Conseil de la Nation (HCN).

« Je pense que cet avant-projet de nouvelle Constitution s’inscrit dans une dynamique de réadaptation du texte à la réalité socio-politique évolutive. Les réalités sociales du Mali ont évolué ces dix dernières années, sous les auspices de la crise du Nord et du Centre », note l’analyste politique Ballan Diakité.

Mais, pour le Professeur Fousseyni Doumbia, constitutionnaliste et Secrétaire général de l’Association malienne de droit constitutionnel, les différentes innovations contenues dans l’avant-projet de nouvelle Constitution ne sont pas « refondatrices » et la Commission de rédaction n’a apporté « quasiment rien de nouveau », n’ayant fait que capitaliser les différentes tentatives de révision constitutionnelle.

« La refondation suppose la matérialisation de réformes en profondeur de la Constitution, substantielles, audacieuses et radicales de la norme fondamentale. Elle suppose également qu’on touche à certaines lignes rouges que le pouvoir de révision ne peut pas toucher, qu’on change soit la nature du régime politique soit la forme de l’État, mais aucun changement n’a été apporté dans ces éléments substantiels de la Loi suprême », relève-t-il.

Risque de destitution « inopérante »

En plus d’un Parlement à double chambre, qui s’aligne sur le modèle anglo-saxon effectif dans plusieurs pays du continent, la procédure de destitution du Président de la République par le Parlement est l’une des innovations-phares de l’avant-projet de nouvelle Constitution.

Toutefois, selon le Professeur Fousseyni Doumbia, cette destitution du Président de la République restera également « inopérante, comme elle l’a été devant la Haute Cour de justice ». « Le Président aura la mainmise sur l’Assemblée nationale et le Haut Conseil de la Nation, où il nommera /4 des conseillers, qui seront naturellement dévoués à sa cause », craint-il, préconisant plutôt un renforcement des mécanismes de démocratie directe pour la destitution du Président de la République. « Le cas échéant, à travers notamment des moyens de référendum révocatoire ou de pétitions populaires pour mettre en accusation le chef de l’État, à l’image de certaines démocraties contemporaines ».

Si, selon lui, le mécanisme prévu dans l’avant-projet risque de ne pas marcher, Ballan Diakité juge pour sa part nécessaire cette disposition, pour « renforcer davantage le principe de l’équilibre des pouvoirs ». « Il fallait le faire, puisqu’on ne peut pas dire que le peuple est souverain et en même temps permettre qu’une personne que ce peuple a élue ait des super pouvoirs et soit inarrêtable », analyse M. Diakité.

Panacée pour l’Accord pour la paix ?

L’avant-projet de nouvelle Constitution prend en compte certaines dispositions de l’Accord pour la paix de 2015 issu du processus d’Alger, notamment, entre autres, la création d’une seconde chambre au Parlement, la reconnaissance des chefferies traditionnelles et les mécanismes de distribution traditionnelles de la justice. Mais, selon les observateurs, la nouvelle Constitution ne garantira pas à elle seule une application effective et intégrale de cet Accord.

« Il y aura toujours d’éventuels problèmes d’application effective de l’Accord, parce que cela ne tenait pas seulement à la révision ou à l’élaboration d’une nouvelle Constitution, cela va mais bien au-delà. Il revient aux décideurs de voir quelle adéquation trouver avec la nouvelle Constitution », souligne Ballan Diakité.

Commission d’enquête parlementaire : jeter la lumière sur Kidal

Cette commission devrait être mise sur pied le 12 juin 2014 et sera dirigée par l’honorable Adama Kané, informe la presse locale. La commission sera composée de 7 membres pour le RPM, 2 pour l’APM, 2 pour l’ADEMA, 2 pour le VRD (opposition), et 1 pour l’alliance Fare-Sadi. Une commission dans laquelle l’opposition aura la charge d’être le rapporteur comme en dispose le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Dans sa sortie lors de la rencontre avec les femmes de son parti ASMA CFP, il y a peu, Soumeylou Boubeye Maiga, ex ministre de la défense, a montré qu’il n’entendait pas porter seul le chapeau de la déroute de l’armée malienne face aux groupes armés le 21 Mai dernier : “De la tragédie qui nous est arrivé, on attend beaucoup de choses. Je suis persuadé que l’histoire rétablira les faits un jour…Dans l’action publique, J’ai toujours considéré qu’il y a ceux qui montent la garde et ceux qui cherchent les tribunes. Nous, nous montons la garde, quoi qu’il arrive. Souvent, sous les tribunes, il y a des abris; donc on peut passer d’une tribune à  un abri. La distance n’est pas grande; ceux qui cherchent les tribunes sont aussi dans les abris” a lancé l’ancien ministre de la Défense. S’il est désormais avéré que Soumeylou Boubèye Maiga a démissionné pour sauver d’autres têtes, il a déclaré qu’il n’accepterait jamais que des hommes politiques se servent de la tête des autres pour en tirer un quelconque avantage politique.  » Des militaires ont perdu la vie dans cet événement regrettable et une enquête viendra établir les responsabilités. Car aucune déclaration gouvernementale n’a pu éclairer les maliens sur ce qui C’’est réellement passé ce jour là « , a t-il aussi déploré. Aujourd’hui, les Maliens et la classe politique attendent de cette enquête des éclairages sur les atrocités de Kidal. Après la lourde défaite de notre armée face aux rebelles du MNLA, Soumeylou Boubèye Maiga a été remplacé à  la tête du ministère de la défense et des anciens combattants par le colonel à  la retraite Bah NDaw.

Assemblée Nationale : le personnel dégraissé

Dernier jour du mois de Mai. Un vendredi qu’on ne peut traiter de saint pour les trente six travailleurs licenciés par le tout puissant président de l’Assemblée Nationale. La note est tombée au moment o๠les uns et les autres s’apprêtaient à  prendre le chemin de la mosquée et à  jouir d’un week-end de repos bien mérité. Les personnes remerciées s’attendaient à  cette décision tout en espérant que la situation politique tendue du pays allait retarder la procédure. Il est reproché aux licenciés leur recrutement clientéliste décidé par le bureau sortant. A tort ou à  raison, les licenciés pestent « de toute façon, tous les présidents qui sont passés à  l’Assemblée en ont profité pour caser les siens ou des personnes recommandées par le pouvoir d’alors, alors pourquoi nous licencier ? Nous croyions à  la rupture prônée par le Président IBK mais dans la pratique les nouveaux rois du parlement ont fait des recrutements de complaisance avant de nous licencier ». La décision est tombée à  un moment de forte tension politico-sociale. Le bureau du parlement conscient de cette patate chaude qu’il refile au pouvoir a décidé de s’envoler dans la nuit du vendredi au samedi pour Téhéran. l’on se demande comment l’excellent communicant Sidiki Konaté, conseiller du président de l’Assemblée Nationale a pu laisser passer cette décision qui pouvait attendre un climat plus propice pour son application. Dans les jours à  venir, les trente six personnes licenciées qui vont grossir les rangs des chômeurs promettent de se faire entendre.

Mortalité néonatale: une préoccupation des enfants parlementaires

La rencontre qui a pour thème « problématique de la mortalité, néonatale et infantile », s’est déroulée hier jeudi 1er mai dans la salle de conférence de la Cité des enfants en présence de Chance Briggs, directeur de Word Vision Mali, de Saran Boré de la direction nationale de la santé, ainsi que des représentants du département de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant, de Tous et Chacun, et d’autres partenaires et spécialistes de la santé maternelle. Selon Chance Briggs, directeur de Word vision Mali, la naissance d’un enfant dans une famille est une occasion de joie et de célébration. Ceci ne devrait pas se terminer par une tragédie. C’’est pourquoi, Word Vision a une vision qu’il entend partager avec les enfants du parlement du Mali. «Un monde o๠tous les enfants vivent en sécurité, heureux et en bonne santé. Un monde o๠tous les enfants ont accès à  l’eau potable, aux aliments nutritifs, aux médicaments vitaux et à  des soins de qualité. Un monde o๠existent la joie, la liberté et la justice». Mais pour l’instant dit-il, cela n’est pas une réalité. Dans notre monde, nous voyons des millions d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année de maladies qui pourraient facilement être évitées a-t-il affirmé. A en croire le directeur, selon les résultats du rapport 2012-2013 de l’enquête démographique et de santé du Mali, un enfant sur 10 meurt chaque année. Soit 98/1000 naissances vivantes. Des solutions existent et des promesses d’aide ont été faites. Maintenant, il est temps de passer aux actes pour que tous les enfants puissent survivre au-delà  de 5 ans. Pour ce faire, le gouvernement du Mali est appelé à  s’assurer que tous les enfants peu importe l’endroit o๠ils vivent, aient accès à  une alimentation adéquate et à  des services de santé essentiels. Attirer l’attention des décideurs Cependant la commémoration de la 2eme semaine globale d’action qui s’étend du 1er au 8 Mai vise à  attirer l’attention des décideurs, notamment le gouvernement et les leaders communautaires sur le nombre élevé d’enfants qui meurent de situations évitables. Selon les résultats du rapport 2012-2013 de l’enquête démographique et de santé du Mali, les progrès enregistrés en matière de réduction de la mortalité infantile sont toujours limités, comparé au reste du monde. Il est donc nécessaire de redoubler d’efforts afin d’atteindre les OMD auxquels le gouvernement du Mali a souscrit. Pour la présidente du parlement des enfants, Lalla Wangara, l’adoption du code de protection de l’enfant et de la charte africaine des droits et du bien-être (CADBEE) par le gouvernement du Mali est la preuve de l’intérêt des plus hautes autorités à  garantir les droits des enfants. Malgré ces grands efforts, force est de reconnaà®tre que certains fléaux nuisent au développement harmonieux de l’enfant et le problématique de la mortalité maternelle, néonatale au Mali est l’une des préoccupations. C’’est dans ce contexte que plusieurs acteurs au niveau international dont Word Vision, Save the Children ont initié la campagne ‘’Child Health Now » et la campagne ‘’Tous et Chacun » sur la santé maternelle, néonatale et infantile en vue d’accompagner les efforts du Mali pour l’atteinte des OMD 4,5 et 6 en 2015.

Adresse d’IBK à l’Assemblée Nationale du Sénégal

Bismillahi Rahman Rahim, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Messieurs les Présidents des Institutions de la République du Sénégal, Messieurs les Ministres, Honorables députés, Distingués invités, Fierté et honneur : voilà  les sentiments qui sont sincèrement miens en cette heure. Fierté et honneur, parce que je suis au Sénégal, pays stable et vitrine méritoirement saluée des démocraties africaines en construction. Fierté et honneur, parce que je foule le sol de la grande nation du « djom » et de la « téranga », de la retenue et de l’hospitalité. Fierté et honneur, parce que je suis l’hôte d’un grand peuple, grand dans chacune de ses filles, grand dans chacun de ses fils, et grand par les hommes et femmes d’exception qu’il a donnés au monde. Je dis Léopold Sédar Senghor, le père de la négritude, le poète enseigné dans toutes les universités du monde, l’essayiste lumineux de la civilisation de l’universel. Je dis Cheickh Anta Diop, le pionnier audacieux de l’égyptologie, le savant qui a rétabli la vérité historique de manière irréfutable contre la pensée dominante de l’époque et contre le courant hégélien pour lequel l’Africain n’a pas d’histoire. Mais je dis aussi tous ces fiers écrivains qui ont marqué les jeunesses scolaires de mon pays et d’ailleurs. Janjo donc pour Birago Diop et son art du conte ! Janjo pour Abdoulaye Sadji et ses portraits saint-louisiens ! Janjo pour Ousmane Socé Diop et son rapport à  la société lebou ! Janjo pour Cheikh Hamidou Kane et ses angoisses face à  l’Afrique sommée, dans cette profonde aventure ambigà¼e, comme il dit, de « porter le bleu de chauffe en mettant son âme en lieu sûr ». Je pourrais continuer l’exaltation, car les mérites du Sénégal sont multiples, par la manière magistrale et experte dont mon jeune frère, le Président Macky Sall, conduit aujourd’hui le plaidoyer pour le développement du continent à  travers sa présidence du NEPAD. Je pourrais continuer à  saluer l’apport du Sénégal à  la démocratie africaine, notamment pour les alternances pacifiques et l’élégance d’Abdou Diouf en 2000 et celle d’Abdoulaye Wade en 2012. Et dans ce chapitre, vous m’approuverez sans aucun doute si je salue, d’un élan sincère, mon aà®né Moustapha Niasse, pour les positions équilibrées et justes qui furent toujours les siennes, pour son combat sans lassitude en faveur de la démocratie et pour l’estime personnelle qu’il a toujours eue à  mon endroit. Cher aà®né, merci pour les conseils, merci pour l’accompagnement, merci pour la sollicitude. Je pourrais continuer à  citer la place particulière du Sénégal dans la construction des élites africaines d’antan, issues de véritables centres d’excellence pour être les premiers leaders de notre sous-région : William Ponty, pépinière à  nulle autre pareille, o๠des promotions de futures élites tissèrent des liens d’amitié dont nous fûmes parmi les heureux bénéficiaires. Ainsi, la belle fraternité qui lia feu mes pères Professeur Assane SECK et Boubacar KEàTA. Qu’Allah les accueille parmi les bienheureux. Rufisque, o๠nos mères, sous la houlette de Madame Le Goff, grande dame de C’œur, dédiée à  la promotion des africaines, apprirent le beau métier d’institutrices. Je pourrais continuer, mais les éloges épuiseraient mon temps de parole. Vous me permettrez alors, en pensant à  tous ses acteurs, de saluer le Sénégal du talent, le Sénégal du génie créateur, le Sénégal des victoires, le Sénégal de nos fiertés. Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Chers députés, Je suis fier et honoré d’être ici en terre africaine du Sénégal, je l’ai dit. Mais je suis encore plus fier d’être dans cette enceinte prestigieuse, symbole de la démocratie, du débat démocratique dont votre pays est un des pionniers en Afrique. Car si elles se sont déroulées ailleurs que dans les locaux actuels du parlement, les joutes épiques qui ont opposé Blaise Diagne et Galandou Diouf n’en préfiguraient pas moins la maà®trise du réflexe démocratique et la vitalité de la vie politique sénégalaise. En m’adressant à  vous, dignes héritiers du débat contradictoire dans lequel ce pays a toujours excellé, je pense à  Lamine Coura Guèye, Iba Mar Diop, Valdiodio Ndiaye, Mamadou Dia, ainsi que les autres orateurs brillants, tel Majhemout Diop avec son historique essai, Histoire des classes sociales en Afrique de l’Ouest, qui ont fait les lettres de noblesse de la politique au Sénégal. Je suis fier et honoré de vous apporter ici les salutations du peuple malien qui vous est reconnaissant, à  votre président Macky Sall, à  votre gouvernement, à  vous les parlementaires et au peuple frère du Sénégal. Le peuple malien vous est reconnaissant d’avoir été à  ses côtés quand il a eu besoin de vous, au cours de la crise qu’il a subie de 2012 à  2013. Les Djambars, vos valeureux soldats, sont chez nous aux côtés de l’armée malienne et de soldats de la communauté internationale. Ils bravent le soleil, ils bravent les vents, ils bravent la soif et la faim, ils veillent nuit et jour sur le peuple malien, et l’intégrité du Mali. Votre armée a payé le prix du sang. Mais vos vaillants soldats, Ousmane Fall et Cheikh Tidiane Sarr, tombés sur le Champs de l’honneur le 14 décembre 2013, ne sont pas morts dans une guerre frontale. Ils ont été fauchés par un attentat lâche et la lâcheté de ceux que Césaire appelle les assassins de l’aube. Je m’incline ici, une fois de plus devant leur mémoire. Mes pensées vont aussi vers ma fille, Fatou Seck Gningue, élève-officier à  l’à‰cole militaire interarmes de Koulikoro, malheureusement décédée lors d’un exercice militaire, en octobre 2011. Que son âme repose en paix. Le Mali ne l’oubliera jamais. A leurs familles, au président Macky Sall et à  vous tous et toutes ici, je réitère mes condoléances et celles du peuple malien. Et je vous prie qu’ensemble, en mémoire de ces héros morts pour le Mali et pour la défense de nos communes valeurs sacrées, nous observions une minute de silence. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables députés, Il ne s’agit ici, ni de faire l’économie de la grave crise que notre pays a traversée, ni de faire l’inventaire des efforts déployés par le gouvernement de transition et par nous-mêmes depuis notre investiture le 4 septembre 2013, pour que le Mali se remette debout. Il suffira que je vous dise ceci : Le Mali a été la victime d’une crise multidimensionnelle qui l’a ébranlé dans tous ses fondements. Et il y aurait sombré, sans l’assistance prompte et sans calcul de ses partenaires et voisins : la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations-Unies, la communauté internationale dont l’Union Européenne, notre irremplaçable partenaire dans la reconstruction de l’armée malienne. l’action volontariste, opportune et hautement décisive de François Hollande, qui a levé sans attendre l’armée française pour sauver notre pays, mérite d’être singularisée ici. Le Mali ne remerciera jamais assez la France, pour ce devoir de solidarité effective. Nous savons et saurons nous souvenir. Nous connaissons la valeur du sacrifice. Nous savons les implications de la solidarité, surtout celle massive et prompte dont nous avons bénéficié au plus fort de nos désarrois. C’’est dire que nous savons ce que nous devons faire tout de suite, aujourd’hui et demain. Nous savons ce que légitimement, en vertu des accords et des résolutions passées, la CEDEAO et la communauté internationale attendent de nous. Je répète ici solennellement qu’Ibrahim Boubacar Keita n’est pas contre la négociation avec les groupes en rébellion, encore moins, comme le stipule l’Accord Préliminaire de Ouagadougou dans son article 21, avec toutes les communautés du Nord du Mali, car le gouvernement, le parlement et le peuple du Mali n’aspirent qu’à  la paix. La paix partout au Mali. A Kidal. A Gao. A Tombouctou. A Mopti. A Ségou. A Sikasso. A Koulikoro. A Kayes. A Bamako. Partout, sur tout le territoire national. Partout, dans les pays voisins du Mali. Partout au monde. Nous avons trop payé à  la guerre pour sous-estimer le salut que peut-être un processus de négociation, de surcroà®t entre compatriotes, fils et filles de la même nation. Nous avons trop payé des meurtrissures des viols et des amputations, de l’humiliation des flagellations et de l’exil de braves producteurs chassés de chez eux par des fauteurs de guerre en mal d’aventures. Alors, je suis pressé. Pressé de signer des deux mains tout accord pouvant déboucher immédiatement sur une paix durable. Pressé de rendre possible le retour de la confiance et de la cohésion entre les communautés. La négociation était mon objectif hier. Elle l’est encore plus aujourd’hui. Et de la tribune que vous m’offrez, égard suprême, dont je mesure l’honneur, le privilège et la signification, je renouvelle mon appel aux groupes rebelles, ainsi qu’à  toutes les communautés du Nord du Mali. Que tous viennent et qu’on parle ! Qu’ils viennent et qu’on construise le Mali ensemble ! Qu’ils viennent et qu’on se mette d’accord, chacun devant accepter de concéder, mais tous d’accord pour la préservation totale et sans équivoque de notre intégrité territoriale. Seul doit prévaloir le Mali, divers mais uni, décentralisé et transférant aux collectivités et à  l’initiative citoyenne les compétences qui ne peuvent et ne doivent plus être celles de l’Etat central, en ces temps oà¹, à  juste raison, l’Etat jacobin est partout remis en cause. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale Honorables députés, Tel est le tableau du Mali d’aujourd’hui. Il a saigné mais le monde a été son garrot, et notre gratitude est infinie. Il a vacillé. Mais il se remet debout. Il saura compter sur vous. Il saura compter sur le Sénégal qui est une autre patrie des Maliens autant que le Mali l’est pour les Sénégalais. Le Sénégal nous inspire et nous rassure. Autant que le Président Macky Sall, je ne vois pas d’autre salut que la conception d’un plan ambitieux et méthodique, pour réussir l’émergence au bénéfice de nos populations. Là  encore, bravo à  l’enfant de Joal qui a été le chantre de l’organisation et de la méthode. Longue vie au « BOM » ! C’’est pourquoi, pour la première fois de l’histoire institutionnelle de mon pays, existe un ministère en charge de la prospective et de l’anticipation, pour mener la réflexion stratégique et le travail de planification nécessaires à  ce projet de sursaut national. Hier, le Mali et le Sénégal ont eu l’admirable projet de mutualiser leurs efforts au sein d’une fédération que les vicissitudes de l’Histoire ont condamné à  la brièveté. Aujourd’hui, les enjeux de la globalisation exigent une dynamique d’intégration qui va au-delà  de deux pays. Le Mali et le Sénégal se retrouvent dans plusieurs organisations sous régionales et au sein de l’Union africaine qui symbolise notre désir d’une seule nation africaine. Dirigeants d’un temps de défis, le président Macky Sall, d’autres leaders du continent ainsi que moi-même, sommes conscients des enjeux. Senghor, dans son allocution prémonitoire à  Africa Hall en 1963, nous prévient certes que, je cite « l’union n’est pas l’addition de nos faiblesses ». Mais Cheickh Anta Diop, a mis en relief le rôle incubateur que l’Afrique a joué dans le rayonnement de la civilisation humaine. Nous ne sommes donc pas damnés. Il faut tirer les leçons certes de cinquante ans d’indépendance, recentrer ce qui doit l’être et accepter le labeur qui a permis à  des continents plus ambitieux d’être aujourd’hui parmi les nouveaux centres du monde. Le pari n’est pas fou. Il est à  notre portée. Et plaise au Ciel que nous le relevions ensemble ! Inch’Allah ! Vive le Sénégal, Vive le Mali, Vive l’intégration africaine, Vive l’amitié et la fraternité indéfectibles et toujours fécondantes entre les peuples sénégalais et maliens ! Je vous remercie.

AN : cinq groupes parlementaires formés

Après la deuxième adoption du règlement intérieur par les députés, cinq groupes parlementaires viennent d’être mis en place composés des groupes RPM ; URD ; Adema, (Fare Sadi), l’alliance pour le Mali (APEM) et de petits partis comme le CNID, CODEM, CDS, Yelema, Miria etc. Dans sa déclaration politique? le groupe parlementaire du Rassemblement pour le Mali déclare qu’il veut être le socle de la majorité parlementaire et de toutes les bonnes initiatives pour l’élevation du niveau des débats, le professionnalisme dans les activités parlementaires et le respect de la différence, ce qui implique une assemblée nationale digne du peuple du Mali. « Le groupe RPM soutient le gouvernement pour les actions menées et celles en cours à  savoir : la tenue des états généraux sur la décentralisation, les assisses nationales sur le nord, les initiatives diplomatiques pour la recherche de la paix, la lutte contre la corruption et les initiatives relatives à  l’assainissement des finances publiques, pour ne citer que cela ». Quant à  l’opposition, elle est représentée par le groupe parlementaire URD, PARENA PRVM sous la dénomination « Vigilance républicaine et démocratique(VRD). Pour ce groupe, le Mali se bâtira sur des fondations solides « Cela exige de chaque citoyen et encore plus de nous parlementaires, de la rigueur, de la détermination et de la vigilance à  tout moment » déclare Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition. « l’humilité, la dignité, le courage, l’honnêteté et le travail seront notre seul credo, poursuit l’élu de Niafunké. Il n’y aura pas d’avenir pour notre peuple sans dialogue, sans vérité, sans respect, sans solidarité et sans transparence entre nous les élus de la nation ». Quant au groupe parlementaire FARE SADI, il s’est porté grand défenseur de la presse : « Nous serons le porte-parole de la presse pour la liberté de la presse ». Pour le groupe parlementaire Adema, même son de cloche, en réaffirmant leur appartenance à  la majorité parlementaire. Il est de même pour les micro partis avec un, deux ou trois députés au sein de l’APM et qui réitèrent aussi leur soutien aux actions du gouvernement. Mardi prochain, aura lieu la mise en place du bureau complet de l’Assemblée Nationale.

Auditer le pouvoir législatif

Longues ont été les négociations et multiples ont été les lobbyistes désireux de faire de Karim Keita ou de Soumaila Cissé le président de l’Assemblée Nationale. A l’arrivée, le maà®tre du jeu, élu par le peuple, appelé seul à  rendre compte dans cinq ans a tranché : le parlement sera probablement dirigé par un homme du sérail jouissant de la confiance du patron du RPM. En vérité, Karim Keita ou Soumaila Cissé, Abderhamane Niang ou Yacouba Traoré, C’’est du pareil au même pour le peuple. Ces querelles de cour ne meublent pas le quotidien du malien. Après des années d’errance, de complicité et de entre des dirigeants spoliateurs –prédateurs, le peuple veut une rupture. Le président de la république l’a compris en faisant de 2014 l’année de la lutte contre la corruption. Cette lutte ne doit pas absoudre l’Assemblée Nationale. Cette institution a un budget de fonctionnement. Comment est-il utilisé ? Qui contrôle l’Assemblée Nationale ? A-t-elle une fois été contrôlée ? Aucun rapport du Bureau du Vérificateur Général n’évoque l’Assemblée. Un contrôle bien mené sur les dernières années pourrait mettre à  nu des marchés de gré à  gré, des marchés fictifs, des détournements d’objectifs et tutti quanti. Contrôle du législatif A défaut de contrôler le gouvernement, ce pourquoi ils sont élus, les députés doivent être contrôlés et le parlement audité. C’’est un principe de bonne gouvernance d’autant que le parlement coûte au trésor public malien avec des résultats parfois décevants du fait de l’absentéisme érigé en mode de vie parlementaire et du clientélisme. Président, vice-présidents, présidents de commissions, secrétaires élus et autres questeurs n’ont rien à  envier aux ministres. Peu connus, ils mènent une vie confortable aux frais de la république sans se tuer à  la tâche. Le règlement intérieur et les procédures de gestion doivent être revus pour doter ce pays de députés honorables qui font de leur écharpe tricolore un signe de la force de loi et non un instrument de trafic d’influence. Les empoignades de ce mercredi en vue de l’élection des membres du bureau du parlement et des autres postes juteux ne concerneront pas le peuple qui attend des députés honneur, patriotisme, sens élevé du devoir et omniprésence à  tous les niveaux pour un contrôle des actions gouvernementales. Aux organismes de contrôle habilités à  prendre leurs responsabilités pour une utilisation judicieuse des fonds logés à  l’Assemblée Nationale.

Le parlement des enfants a un nouveau bureau

A l’issue des travaux, un nouveau bureau central de 7 membres et quatre groupes parlementaires composé chacun de 11 membres ont été mis en place pour une période de deux ans. La nouvelle présidente s’appelle Lala Wangara du lycée « Sacré C’œur » de Bamako. Placée sous la présidence du Chef de l’Etat, cette session a pour thème « Les enfants du Mali pour la promotion d’une culture de la non-violence, de la paix et de la réconciliation ». Elle regroupe l’ensemble des représentants des enfants venus des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et du district de Bamako. Aujourd’hui, de milliers d’enfants restent encore confrontés aux multiples formes de vulnérabilités. Ils sont associés aux groupes armés, travaillent dans des conditions pénibles et dangereuses ou abandonnés. D’autres sont abusés, violés et obligés de fuir avec ou sans famille dans un contexte de conflit etC’…. La création de ce Parlement en 1996, a pour but d’impliquer les enfants dans la pleine réalisation de leurs droits. Pour marquer sa volonté politique à  assurer aux enfants la meilleure protection possible, le gouvernement a créé un département en charge de l’Enfance en 1997 avec des services déconcentrés aux niveaux régional, et communal dans le District de Bamako. Le programme de coopération Mali-UNICEF s’attèle également à  la recherche d’un mieux-être pour tous les enfants à  travers une planification quinquennale qui embrasse tous les aspects liés au renforcement d’un environnement protecteur, notamment la prévention des violences, abus, exploitation et négligence et la prise en charge des victimes et au renforcement de la culture de droits.

Le Mali passe son EPU !

Qu’est-ce-que l’EPU ? l’Examen Périodique Universel (EPU) est un processus unique en son genre. Il consiste à  passer en revue les réalisations de l’ensemble des Etats membres de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme. Il s’agit d’un processus mené par les Etats, sous les auspices du Conseil des droits de l’homme. Il fournit à  chaque Etat l’opportunité de présenter les mesures qu’il a pris pour améliorer la situation des droits de l’homme sur son territoire et remplir ses obligations en la matière. Mécanisme central du Conseil des droits de l’homme, l’EPU est conçu pour assurer une égalité de traitement à  chaque pays. l’Examen Périodique Universel (EPU) a été établi par la résolution 60/251 de l’Assemblée générale des Nations Unies, résolution adoptée le 15 mars 2006 et qui est à  l’origine de la création du Conseil des droits de l’homme. Ce processus, basé sur la coopération, a permisÂ à  fin octobre 2011, d’examiner la situation des droits de l’homme des 193 Etats membres de l’ONU. Aucun autre mécanisme universel de ce type n’existe à  l’heure actuelle. l’EPU est l’un des piliers sur lequel s’appuie le Conseil : il rappelle aux Etats leur responsabilité de respecter pleinement et de mettre en œuvre tous les droits de l’homme et les libertés fondamentales. l’objectif ultime de l’EPU est d’améliorer la situation des droits de l’homme dans tous les pays et d’agir sur les violations des droits de l’homme, o๠qu’elles se produisent. Le Mali passe son EPU Après avoir rappelé que le Mali fait parti des 47 pays qui ont ratifié la charte de l’EPU. Jaffar Traoré, l’un des formateurs, est revenu brièvement sur le statut des recommandations faites lors de l’EPU du Mali (à  la 15ème session tenu le 22 janvier 2013). A sa suite, Saleck Ould Dah a passé au peigne fin le module 1 consacré à  la définition du plaidoyer et du lobbying. Il a expliqué de long en large les concepts : plaidoyer, plaidoyer exceptionnel, campagne de plaidoyer, lobbying etc… Le formateur Saleck a insisté sur la comparaison entre un plaidoyer et un lobbying. Des modules consacrés à  : « la participation des enfants dans le plaidoyer » ; « les étapes du cycle du plaidoyer » ; « choix d’un problème de plaidoyer » ; « Fixer un objectif de plaidoyer y compris l’exercice » ; « Elaborer des messages de plaidoyer » ont été exposés pour cette première journée. Aliou Touré

La prolongation de l’intervention française soumise au vote

Le Parlement doit se prononcer ce lundi 22 avril sur la prolongation de l’opération militaire française au Mali, dont le dispositif est peu à  peu allégé, près de quatre mois après le début des combats contre les groupes islamistes qui occupaient le nord du pays. Le vote des parlementaires ne devrait pas réserver de surprise, députés et sénateurs ayant jusqu’à  présent soutenu massivement l’intervention. Après le démantèlement des réseaux jihadistes par les forces françaises, l’incertitude sur le processus de réconciliation malien et l’avenir politique du pays, clé d’une stabilisation de la région, devraient être au coeur des débats. Fin février, un large consensus s’était dégagé lors d’un premier débat sur l’opération Serval. Lundi, la discussion sera cette fois suivie d’un vote, l’article 35 de la Constitution stipulant que quand la durée d’une opération extérieure excède quatre mois, sa prolongation est soumise à  l’autorisation du Parlement. Un millier d’hommes fin 2013 L’intervention française a débuté le 11 janvier, mais les vacances parlementaires programmées dans la première quinzaine de mai ont conduit à  avancer le débat. Les soldats français sont actuellement un peu moins de 4.000 au Mali, mais leur retrait a débuté mi-avril avec le retour en France d’une centaine d’hommes. Cinq avions de chasse, Rafale et Mirage 2000 D, ont également été désengagés. Un retrait dont le président François Hollande a répété vendredi qu’il sera « progressif » en « fonction de la situation ». « Dès lors que nous avons libéré l’ensemble du territoire, sécurisé la totalité des villes, nous n’avons plus à  avoir la même présence (…) En même temps, nous devons nous assurer que les troupes – africaines notamment – vont avoir la même efficacité », ce qui « prendra du temps », a-t-il fait valoir. Selon le calendrier fixé par le gouvernement, les effectifs français devraient être ramenés à  2.000 hommes en juillet et à  un millier fin 2013, pour une durée indéterminée. Cette force « parallèle » pourrait intervenir au côté de la mission de stabilisation de l’ONU qui doit se mettre en place, « pour lutter contre le terrorisme ». « Une véritable réconciliation » La Commission de la Défense et des Affaires étrangères du Sénat s’est déjà  prononcée mardi pour la prolongation de l’intervention française. Dans un rapport adopté à  l’unanimité par la commission, les sénateurs Jean-Pierre Chevènement (RDSE) et Gérard Larcher (UMP) appellent en revanche à  « consolider d’urgence le processus de réconciliation malien ». « Le dialogue avec le nord, qui n’a pas commencé, est le noeud gordien de la reconstruction de l’Etat et de la refondation politique du Mali », écrivent-ils. La volonté des autorités maliennes à  promouvoir « une véritable réconciliation » n’étant pas, selon eux, totalement avérée. Paris veut la tenue d’élections en juillet au Mali, pour restaurer une légitimité démocratique à  Bamako. Mais le dialogue entre les autorités maliennes et les populations du nord, notamment les Touaregs, tarde à  se mettre en place. Sur le terrain, l’armée française poursuit ses opérations dans le nord, notamment dans la région de Gao, parallèlement au début de retrait. Des opérations, selon l’état-major, « de sécurisation des zones reprises », au cours desquelles les jihadistes évitent généralement tout contact avec les forces françaises.

Soumaila Cissé : « Mon intervention au Parlement européen »

Monsieur le Président, Il y a quelques années, entre un officier de police qui examinait mon passeport et moi, a eu lieu, dans un aéroport américain, au cours d’un de mes nombreux voyages professionnels, ce curieux dialogue : – « vous êtes né à  Tombouctou? demanda-t-il, dubitatif. – oui, répondis-je, le plus naturellement du monde. -TinBuktu existe donc vraiment? reprit l’officier. – Bien sûr! rétorquai-je, au grand bonheur du fonctionnaire, visiblement heureux d’avoir fait une grande découverte ! Oui, je suis né à  Tombouctou, je suis originaire du Nord du Mali, c’est le « royaume » de ma tendre enfance. Mon père, juste après la 2ème guerre mondiale a ouvert les écoles nomades de Rharous et de Menaka. C’est dans ce nord du Mali, qu’il a passé les dix premières années de sa longue et riche carrière d’instituteur, et moi, les six premières années de mon existence, souvent à  dos de dromadaire au gré du déplacement des élèves, de leur famille et de tout le campement nomadisant au rythme des saisons et des pâturages. Quand en janvier 2012, j’étais de passage à  Rharous, dans le cadre de ma campagne politique, J’ai encore une fois mesuré la générosité de C’œur des populations locales par l’accueil fait au fils, en souvenir du père, le fondateur des « écoles des sables » et de son épouse. Vous comprenez, Monsieur le Président, à  quel point, je suis doublement concerné et combien je suis moralement interpellé. Aujourd’hui, personne sur cette planète, ne doute de l’existence de Tombouctou. Hélas, des groupes terroristes liés à  l’Islamisme radical et à  la criminalité organisée à  travers le trafic de drogue et d’armes, des enlèvements ou l’immigration clandestine, se sont chargés de faire connaà®tre le Mali. De bien triste manière, hélas ! Ces envahisseurs barbares, sans foi ni loi, ont soumis les populations à  toutes sortes d’exactions, de violences et d’humiliations, entraà®nant le déplacement d’environ un demi-million de personnes à  l’intérieur et hors du territoire national. LE PROCESSUS POLITIQUE Le processus politique doit comporter deux volets. 1. Le premier volet est UN DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF SUR L’AVENIR DES Rà‰GIONS DU NORD. La première leçon à  tirer de la crise, C’’est, en effet, le besoin impérieux de rupture dans la manière de gérer l’ensemble du Mali en général et les régions du Nord en particulier. C’’est pourquoi, il est indispensable et urgent de mettre en place un dialogue politique inclusif afin d’écouter les différentes composantes des régions du Nord sur leur vision et leur conception de l’avenir, de leur avenir, vivant ensemble, en harmonie et en complémentarité comme par le passé. C’’est aux habitants de ces zones qu’il revient d’abord d’analyser objectivement leurs préoccupations et les solutions préconisées, afin d’y apporter des réponses à  la hauteur des enjeux, compatibles avec les exigences d’un Etat o๠continue de prévaloir la riche diversité ethnique, culturelle et religieuse. Dans un conflit, la cessation des hostilités n’est en effet qu’une étape vers le règlement définitif. Après la reconquête militaire des territoires occupés, le Mali ne pourrait faire l’économie d’un dialogue inter-malien pour régler ce douloureux conflit fratricide. Il s’agit de libérer la parole pour que les gens puissent dire ce qu’ils ont sur le C’œur et indiquer leurs réelles attentes : c’est, peut-être le plus gros défi. Il faut absolument amener les gens à  s’élever au-dessus de la mêlée pour garantir la paix et éviter des situations de règlement de compte. Quoi négocier ? Deux sujets sont à  négocier: l’avenir institutionnel des régions du Nord, et leur développement socioéconomique intégré. – l’avenir institutionnel des régions du Nord La pluralité des communautés vivant dans le Nord du Mali est riche d’une diversité comprenant nomades comme sédentaires, blanc comme noirs qu’ils soient d’ethnie sonrhai, Touareg, Peul, Maures, Arabes, Bozos et bien d’autres. Avec la crise et ses effets pervers, avec les divergences sur l’analyse de l’avenir institutionnel de ces régions, et la crispation due aux évènements actuels, tout cela fait qu’il est difficile d’avoir des discussions productives et apaisées dans le contexte actuel. Dans ces conditions, toute idée d’autonomie, à  fortiori de fédéralisme, ne manquerait pas d’exacerber les tensions communautaires au Nord d’une part, et entre le Nord et le Sud d’autre part, car cela touche au partage de compétences et de ressources, entre autres. De plus, il faut avoir à  l’esprit qu’avec une population représentant 10% de la population malienne sur un territoire représentant les 2/3 de la superficie du pays, avec des ressources très limitées, les plus faibles du pays, le fédéralisme serait un très grand défi. En revanche, on s’accorde généralement sur le fait que la décentralisation en vigueur au Mali n’a pas été exploitée à  fond. Cette crise nous offre donc l’opportunité de donner un nouvel élan à  la décentralisation notamment à  travers un certain nombre de pistes: – un transfert effectif des compétences et des ressources sur le terrain dans les domaines légalement transférés comme l’hydraulique, l’éducation et la santé, ainsi que sur des questions sensibles comme les aspects culturels et linguistiques pour une meilleure prise en charge des diversités. – un rééquilibrage de la décentralisation en faveur des régions, dépassant le simple cadre communal, par une politique de grands travaux et une politique offensive d’aménagement du territoire qui valorise l’échelon régional. Il faut donc un véritable plan Marshall pour le Mali en vue de rééquilibrer le développement du territoire. Un véritable centre névralgique d’activités dans le nord du pays pourrait être une piste à  explorer car C’’est le développement économique qui permettra d’éradiquer le terrorisme. – l’allégement de la tutelle des collectivités et le renforcement de la déconcentration administrative pour rapprocher l’Etat de ses administrés. Comment dialoguer ? Nous proposons un dialogue en deux étapes : une concertation entre les populations et acteurs des régions du Nord, et une validation avec l’ensemble des autres composantes de la nation malienne dans le cadre d’un forum national sur le Nord. 2. Le deuxième volet du processus politique est L’ORGANISATION D’à‰LECTIONS TRANSPARENTES ET CRà‰DIBLES. La crise que traverse le Mali nous amène à  nous interroger sur la qualité de notre processus électoral, processus marqué par des dysfonctionnements longtemps critiqués. Progressivement, nous avons assisté à  une défiance des citoyens vis-à -vis de leurs dirigeants, et même de la chose politique. Remettre sur pied un processus électoral fiable et crédible devient donc un enjeu stratégique de la transition. Pour installer le Mali dans un cercle vertueux nous proposons trois pistes de solutions : – D’abord mettre en place des mécanismes vigoureux aptes à  enrayer la fraude. – Ensuite accroà®tre le taux de participation – Enfin mettre en place des mécanismes solides de recevabilité pour tous les élus. En tout état de cause, LE PROCESSUS POLITIQUE A METTRE EN PLACE DOIT REFONDER LA Dà‰MOCRATIE MALIENNE A TRAVERS UNE Rà‰CONCILIATION NATIONALE VERITABLE ET DURABLE La gestion de l’après crise doit interpeller tous les Maliens soucieux de l’avenir et de la stabilité de la nation, tant le conflit a créé des déchirures dans la société. Comment réparer les blessures et réduire les fractures ? Comment reconstruire le « vivre ensemble » entre les divers groupes ethnoculturels du pays ? Ce questionnement aussi complexe que pertinent constitue tout l’enjeu des prochains mois, voire des prochaines années. Il s’agira de reconstruire les liens sociaux brisés, et de prendre en charge la gestion adéquate des problèmes aussi bien des populations résidentes que des déplacés et des réfugiés. A cet égard, le « Vivre ensemble » passera aussi par l’apurement des situations conflictuelles récurrentes comme les questions foncières. Au-delà  du règlement du conflit, la réconciliation doit ainsi viser son dépassement par la reconstruction d’une société capable d’affronter une histoire commune en acceptant ses aspects souvent douloureux. La réconciliation doit en effet s’accompagner d’un pardon sincère non pas par l’effacement du passé, mais par son dépassement pour envisager un avenir commun qui reconnaà®t les droits et devoirs de chaque communauté à  travers des solutions équilibrées et respectueuses des identités. Pour y arriver, le Mali devra puiser dans son socle culturel les moyens et instruments endogènes de médiation sociale pour ré-incarner et ré-inventer les solutions les mieux adaptées à  sa situation. La société malienne dispose en effet de formules socioculturelles rodées de réconciliation qu’il nous faudra nécessairement revisiter et valoriser. Nous devons rechercher dans notre mémoire collective les mythes, les us et coutumes, les faits culturels propres aux différents groupes ethnoculturels capables de nous aider à  refonder ce « vivre ensemble » largement entamé. Il faudra, à  cet effet, encourager le dialogue inter et intra-communautaire inclusif, en commençant par sécuriser, et accompagner le retour des déplacés et des réfugiés. En tout état de cause, la tolérance, le dialogue et l’affirmation de valeurs communes en matière de libertés fondamentales et de droits humains doivent être les piliers de cette nécessaire reconstruction. Dans le même ordre d’idées, l’institution de « Comités Vérité et Réconciliation » pourrait être envisagée, de même que l’adoption d’une « Charte du Vouloir Vivre Ensemble ». Cette charte viserait la promotion et la diffusion de la culture de la paix et des droits humains fondées sur des valeurs, attitudes, et comportements qui favorisent le respect de la vie, de la personne humaine et de ses droits, le rejet de la violence sous toutes ses formes, la reconnaissance de l’égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes, le droit de tout individu à  la liberté d’expression, d’opinion et d’information, l’attachement aux idéaux de démocratie, de liberté, de justice, de tolérance, de solidarité et au principe du pluralisme politique, ainsi que l’acceptation des différences et de la compréhension entre les groupes ethniques, religieux, culturels et entre les individus.

Parlement Africain : un hémicycle pour les problèmes de l’Afrique

La création du Parlement Panafricain est fondée sur l’idée de donner une plateforme commune aux peuples africains et leurs organisations de masses afin qu’ils soient plus impliqués dans les débats et prises de décisions concernant les problèmes et défis auxquels le continent est confronté. Les parlementaires panafricains représentent tous les peuples d’Afrique. C’est le regroupement de 54 parlementaires de la société civile représentants l’ensemble des pays membres de l’Union Africaine. C’est aussi une arène de réflexion sur les axes de développement, du respect des droits humain et les stratégies à  adopter pour la promotion des institutions démocratiques et la bonne gouvernance ; C’est une institution d’un pouvoir de coercition tant sur les décideurs politiques que sur la société civile, même si elle ne dispose que d’un pouvoir consultatif. C’est un instrument de suivi et de garantie auprès des institutions financières capables d’accompagner la société civile africaine dans la mise en œuvre de ses projets de promotion de la démocratie et de lutte contre la pauvreté. Les Etats membres sont représentés au Parlement panafricain par un nombre égal de parlementaires, soit cinq (5) membres par pays, dont au moins une femme. La représentation de chaque état membre doit refléter la diversité des opinions politiques de chaque parlement ou tout autre organe législatif national. Les parlementaires panafricains sont élus ou désignés par leurs parlements nationaux respectifs ou tout autre organe législatif des états membres, parmi leurs membres. La durée du mandat de tout parlementaire panafricain est liée à  celle de son mandat de membre de son parlement national. La fonction de membre du Parlement panafricain est incompatible avec l’exercice d’une fonction de l’exécutif ou du judiciaire dans un état membre. Le Parlement panafricain se réunit en session ordinaire au moins deux fois par an, chaque session ordinaire pouvant durer jusqu’à  un mois. Les langues de travail du Parlement panafricain sont les langues africaines ainsi que l’arabe, l’anglais, le français et le portugais. Les objectifs du parlement africain sont entre autres de faciliter la mise en œuvre efficace des politiques et objectifs de l’Union Africaine ; de promouvoir les principes des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique ; d’encourager la bonne gouvernance, la transparence et la responsabilité des pays membres ; de familiariser les peuples Africains avec les objectifs et politiques visant à  l’intégration du continent Africain; de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité ; de contribuer à  assurer un avenir plus prospère aux peuples africains à  travers la promotion de l’autosuffisance collective et la relance économique ; de faciliter la coopération et le développement en Afrique; de renforcer la solidarité continentale et éveiller la conscience du destin commun chez les peuples d’Afrique ; de faciliter la coopération entre les Communautés Economiques Régionales et leurs forums Parlementaires. l’ultime objectif du Parlement Panafricain est de devenir une institution jouissant de tous les pouvoirs législatifs et dont les membres sont élus au suffrage universel.

Le nouveau Parlement de l’UEMOA aura son siège à Bamako

Un cout de 15 milliards de FCFA Le président ATT en compagnie de Soumaila Cissé, président de la commission de lUEMOA ont procédé le 20 février à  la pose de la première du nouveau siège de l’institut parlementaire de l’UEMOA. Il est situé sur la route de Kati, près du centre émetteur. Ce joyau est un ensemble homogène de huit entités avec une autonomie pour chacune d’elles. Sa conception épouse la morphologie du site. Etendu sur une surface de 22 176 m2, le nouveau siège du parlement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine comporte des espaces commerciaux et des hébergements (hôtel des députés). Il se compose des bureaux pour le président, les présidents des groupes parlementaires ; les questeurs et secrétaires élus, les présidents de commissions ; les directeurs administratifs et 130 bureaux pour les députés. Ce joyau coûtera à  l’Union la coguette somme de 15 milliards de francs pour une durée d’exécution de trois ans. à€ la cérémonie de la pose de la 1ère pierre, le maire de la commune III, Abdoul Kader Sidibé a indiqué que cet acte est un symbole fort de l’intégration et de la solidarité. Pour lui, sa commune est déjà  au C’œur de l’intégration. Un geste symbolique Pour Oundé Toulema, président du Comité interparlementaire de l’Uemoa (CIP), le parlement de l’Uemoa illustre la volonté des autorités de l’Union de conférer un rôle important aux populations dans le processus d’intégration et l’édification de l’espace communautaire. « Nous espérons que cet investissement déclenchera un nouvel élan dans le renforcement de l’intégration et que les populations de la sous-région appellent de tous leurs vœux ». Pour ATT, président en exercice de l’Uemoa, C’’est toujours le Mali qui est à  l’honneur. Selon lui, la pose de la première pierre est un geste simple mais fort: « Il fallait une volonté et cette volonté vient de la commission dirigée par Soumaila Cissé ». Le président en exercice de l’Uemoa a remercié l’ensemble des chefs d’Etat de l’Union pour la concrétisation de cet important projet.

Rentrée parlementaire du groupe Parena/Sadi à l’Assemblée

Les propositions de lois 2009 A l’ordre du jour, figurait la question relative à  l’élaboration de loi des finances. Sur ce plan, l’Assemblée nationale doit être fortement impliqué. Prenant la parole, l’honorable Konimba Sidibé, député élu à  Doila, ancien ministre du contrôle général d’Etat, non moins membre de la Commission lois et finances de l’Assemblée nationale, n’est pas passé par 4 chemins pour exiger plus de transparence dans la gestion de l’argent issue de la vente des actions des société et entreprises d’Etat. Pour le député,le gouvernement est entrain d’élaborer le budget 2010 sans en référer aux actifs issus de la vente partielle de la BIM SA et de la SOTELMA. « Ces fonds doivent être inscrits sur le budget d’Etat ». Finances publiques Toute fois, le député n’a pas lésiné sur les textes législatifs pour interpeller le Gouvernement à  se conformer aux dispositions constitutionnelles qui stipulent que : « le Gouvernement n’a pas le droit de dépenser le moindre argent public sans l’accord de l’assemblée nationale ». Le groupe PARENA-SADI formant l’opposition parlementaire s’est dit très rattaché au projet de loi des finances, lequel, dit-il, est inscrit dans ses priorités. Pour sa part, le Dr Oumar Mariko du SADI a battu en brèche le processus d’élaboration du Budget d’Etat. Il a vivement clamé que soit installés aux cotés de chaque commission de travail de l’Assemblée nationale, des experts, dans le but de favoriser une large compréhension des élus, avant l’adoption du budget. Le code de la famille Cette conférence a également permis au groupe parlementaire PARENA-SADI de se justifier par rapport au vote du controversé du Code de la famille et des personnes. Oumar Mariko a laissé entendre que sa formation politique ainsi que celle du PARENA l’ont jugé conforme aux intérêts du peuple malien. Interpellations au gouvernement A rappeler que l’année écoulée n’a pas été de tout repos pour ce groupe parlementaire. « D’octobre 2008 à  octobre 2009, nous avons fait passer 4 interpellations et trois questions écrites sur, la fibre optique, la fraude électorale, les mines d’or et la question de l’immigration. Selon le président du SADI, le groupe parlementaire a également fait une déclaration condamnant l’expulsion, en septembre dernier, de certains maliens de la Libye, et une autre sur les violences survenues à  Kadiolo, le 11 octobre 2009, au cour d’une opération de rançon de deux trafiquants d’hydrocarbures par un agent de la police. Lequel agent, au cour de l’accrochage, a ôté la vie à  de paisibles citoyens, à  l’aide de son arme, Fort de ses neuf élus, dont 4 de SADI et 5 du PARENA, ce groupe parlementaire n’entend point se complaire dans le mutisme ou encore le béni oui oui, face à  la prise des grandes décisions de la République. « Nous serons les portes-paroles de tous les segments de notre société, à  savoir, des paysans qui constituent 80% de la population, les travailleurs et ouvriers des mines d’or, des partants volontaires à  la retraite, les milliers de chômeurs, les émigrés et refoulés… » a signalé le Dr. Oumar Mariko, président du groupe parlementaire. A rappeler que l’une des missions fondamentales dévolues aux députés, C’’est le contrôle de l’action gouvernementale.

Renouvellement du Bureau de l’Assemblée Nationale : la sérénité retrouvée

20 nouveaux membres élus Comparativement à  l’année dernière, le bureau mis en place n’a pas connu un grand changement au niveau des formations politiques et de nouvelles têtes ont émergé en remplacement à  d’anciens membres du bureau sortant. Ces changements sont survenus au sein du groupe parlementaire CODI o๠Ousmane Bah a été remplacé par Hamadaou Sylla (élu à  Dougouwolofila), qui devient 3ème vice-président. De même au niveau de l’ACM, Soungalo Togola a cédé sa place à  Aliou AYA, désormais 5ème vice-président. Touré Safiatou Traoré a remplacé Belco Bah au poste de 6ème secrétaire parlementaire, les autres membres ont conservé leur fauteuil. Une bataille de polochons Au compte du parti du soleil levant, Fanta Mantchini Diarra a mordu la poussière devant Hadi Niangadou, qui occupe la 8ème vice-présidence du bureau. Au sein du parti de la poignée de main (URD) o๠la désignation des postulants a failli frôler le pire, avec des menaces à  l’arme automatique, C’’est Djiré Pendaré Traoré qui a été retenue en devenant 4ème secrétaire parlementaire au détriment de Bréhima Dianessy. Notons que cette année, la désignation des candidats au sein des partis politiques pour le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale, a failli tourner au vinaigre. Précisément au sein du parti de la poignée de main oà¹, selon une source fondée, les négociations ont été rudes : un certain Gossi Dramé voulait coûte que coûte occuper un fauteuil à  la place de la République. Malheureusement pour lui, C’’est Mme Djiré Pendaré Traoré qui fait son entrée à  la place de Bréhima Dianessy qui n’a pas pu résister à  la vague des concertations internes. Changements notoires Au niveau du CNID Faso Yiriwaton, le poste de 8ème vice-président très convoité a échu au jeune député de la commune II, Hadi Ali Niangadou, aux dépens de l’honorable Mme Sissoko Fanta Mantchini Diarra, élue à  Bamako en CV. Un désaveu pour Mountaga Tall, qui faisait toujours prévaloir l’argument de la promotion du « genre » pour soutenir la candidature et le maintien de Mme Sissoko à  la 8ème vice-présidence de l’Assemblée nationale. Cet argument n’est plus opératoire pour les adversaires de Mme Sissoko. A signaler que les différentes commissions parlementaires et de contrôle devront être mises en place. De même que le rapporteur général, à  partir du 13 octobre au 11 décembre. Au final, ils seront 48 membres dont 9 vice-présidents, 9 secrétaires parlementaires, 12 présidents de commissions parlementaires, 15 membres de commission de contrôle, 2 questeurs et 1 rapporteur général. A noter que les postes stratégiques n’ont pas changé de titulaire ; Younoussi Touré garde son fauteuil de 1er vice-président, 2ème vice-président Assarid Imbarcaoune (Adema), 1er questeur, Mamadou Cissé, Moussa Cissé est 2ème questeur, 1er secrétaire parlementaire, Hamidou Konaté(Urd), la 2ème secrétaire parlementaire est Djènèba Manguiraga (ADEMA).

Élection du Bureau du Parlement : vive tension dans l’hémicycle

Le spectacle auquel les parlementaires se sont livrés était ahurissant. Ils en sont arrivés aux mains à  qui mieux : la représentation du Peuple en cette occasion est devenue une arène ou plutôt un ring de boxe. Précision tout de même : les ‘’députés pugilistes » étaient du groupe parlementaire Urd. Motif : querelle de clochers. Les uns voulant à  n’importe quel prix garder leur fauteuil au sein du bureau sortant de l’Assemblée nationale, les autres, la détermination tout aussi aiguisée, tiennent enfin à  goûter aux délices dudit bureau. En somme des positions tranchées. Et faute du minimum d’accord, les membres du groupe parlementaire URD ont été éconduits à  tenir leur réunion hors cadre de l’hémicycle. Au siège de l’Urd le jeudi dernier, C’’est à  peine si l’on n’a pas frôlé le pire. Eviter le pire Par ailleurs si la tension n’est pas à  son comble au sein du groupe parlementaire CNID, elle crève les yeux entre deux de ses ténors. En l’occurrence l’honorable Mathini Diarra et Mamadou Niagadou. Toute chose qui ne manquerait pas d’éclabousser tout le groupe au regard du pouvoir d’influence de l’un comme de l’autre. Les Indépendants gardent leur calme Une autre précision de taille, les honorables parlementaires de l’opposition de même que les indépendants semblent contenir leur division interne. Et sur ce plan, ils font honneur au Peuple. l’épisode fâcheux du Code des Personnes et de la famille ne semble pas avoir calmé les ardeurs de certains députés. Et les empoignades entre les assoiffés de poste au sein du nouveau bureau de l’Assemblée nationale, devront se poursuivre ce matin, puisque ledit bureau est élu aujourd’hui même à  partir de 10 heures. Satan n’a pas fini d’inspirer certains de nos députés.

Rentrée Parlementaire : de nombreux chantiers en attente

Cette rentrée laissera peu de temps à  l’examen d’autres projets de loi notamment celui du code des personnes et de la famille. Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale du Mali a affirmé que les députés n’allaient pas voter de loi qui sème le trouble dans le pays, allusion faite au code l’ouverture de la session d’octobre ou session budgétaire a été marquée par un seul discours, celui du président de l’Assemblée nationale. Il a fait le bilan des activités de l’année parlementaire écoulée, le tour de la situation politique du continent. Le président Dioncounda Traoré a rendu grâce à  Allah le Tout Puissant :  » De telles séances, par la qualité des femmes et des hommes qu’elles réunissent, et leur objet également, sont d’une symbolique particulièrement forte : elles sont un lieu de communion entre la représentation nationale que sont les Députés, l’ensemble des Institutions de la République à  la seule exception de la Présidence de la République, notre constitution ne le permettant pas, la classe politique, la société civile, et les amis du Mali « . Le président de l’Assemblée nationale mesure bien le devoir et l’honneur que de présider de telles séances ; il s’est incliné devant la mémoire du regretté collègue, l’Honorable Alou Bathiliy, Député du Mali élu dans la circonscription électorale de Kati ; ainsi qu’ à  une très jeune enfant de l’Honorable 5ème Vice-président de l’Assemblée nationale. Bilan A peine close la session ordinaire d’avril 2009 que s’est ouverte une session extraordinaire, sur convocation du gouvernement. Durant ces deux sessions, les élus de la nation ont procédé au vote de 38 lois sur les 49 projets et propositions de lois déposés sur la table de l’hémicycle. C’’est pour Dioncounda que « la performance est assurément remarquable, surtout lorsque l’on intègre le fait que, concomitamment, les députés ont eu à  jouer leurs partitions dans les élections municipales qui se sont déroulées sur l’ensemble des 703 communes du Mali. Les députés aux dires de chef de file, ont eu à  légiférer dans les secteurs les plus variés de l’activité nationale, allant de l’organisation des services publics à  l’amélioration de la vie sociale de nos populations, du financement des infrastructures à  la participation de l’Etat à  la création d’entreprises stratégiques, du statut général des fonctionnaires et contractuels de l’Etat à  la réforme de notre système judiciaire. Code de tous les tumultes Les députés ont également amorcé la réactualisation du code des personnes et de la famille, en droite ligne des ambitions que nourrissaient, pour le peuple malien, les pères fondateurs de la République. Et le président de déclarer « de la façon la plus solennelle, que l’Assemblée Nationale du Mali est pleinement en phase avec la décision prise par le président de la République, concernant ce renvoi. Je crois pouvoir affirmer que C’’est là  une première dans l’histoire parlementaire du Mali. Cette décision vient, par conséquent, enrichir le panel d’inédits qui caractérisent le label démocratique de notre pays. » D’ailleurs croit pouvoir l’affirmer l’Honorable Dioncounda Explications « Le président de la République et le gouvernement disposent à  l’Assemblée nationale d’une majorité confortable et stable. Celle-ci, après avoir suivi les procédures parlementaires usuelles, a adopté un projet de loi déposé sur sa table par le gouvernement. Qui plus est, pour ce vote, l’opposition a joint sa voix à  celle de la majorité. » Pour le président Dioncounda, il s’est tout simplement avéré impérieux d’approfondir le dialogue sur le code des personnes et de la famille, car celui-ci touche la société dans ce qu’elle a de plus intime. But recherché : lever toutes les incompréhensions, toutes les ambiguà¯tés, toutes les équivoques, mais aussi, endiguer les effets de l’intox et des dénigrements injustifiés et calomnieux distillés à  propos dudit code par certaines personnes qui n’en ont probablement pas lu une seule ligne, accrédite le président de l’hémicycle. Et pour le reste, le président de la République a agi en fonction des prérogatives constitutionnelles qui lui sont conférées : pour donner du temps au temps de dialogue. Dioncounda Traoré est convaincu que « nous arriverons, dans tous les cas, à  un code des personnes et de la famille accepté par tous, et fondé, à  la fois, sur nos valeurs positives et le respect des droits humains universels.» Délibérer sans complexe C’’est à  cela que le président de l’Assemblée nationale a convié ses collègues. Et pour cause « Aussi parfaite que puisse être une loi, lorsqu’elle ne rencontre pas l’assentiment, ou tout simplement, lorsqu’elle n’est pas comprise par les populations auxquelles elle est destinée, cette loi est, par définition, une mauvaise loi. Et C’’est en tout humilité, sans complexe aucun, ni sentiment d’auto culpabilisation, que nous aborderons cette seconde délibération. » International Sur ce plan, le président de l’Assemblée nationale a souhaité que les élections en vue en Côte d’Ivoire et au Togo se déroulent dans la paix. Dioncounda Traoré s’est réjoui de l’ordre constitutionnel en Mauritanie, « même si nous persistons à  trouver dommageables à  la démocratie et au développement, les remises en cause avant termes de mandats issus d’élections transparentes et sincères… » Il a exprimé la profonde douleur du parlement Malien, à  l’occasion du rappel à  Dieu du Doyen El Hadj Omar Bongo ONDIMBA, et félicité la classe politique gabonaise, pour l’observation stricte des procédures constitutionnelles dans la transition ouverte par la disparition du Doyen. De même que président élu de la République du Gabon, Ali Ben Bongo ONDIMBA. Par ailleurs il a regretté le coup de force de l’Exécutif nigérien contre toutes les autres institutions du pays. Le président de l’Assemblée nationale a assuré le peuple guinéen de la totale solidarité de l’Assemblée nationale, condamné le massacre des populations civiles et les exactions inimaginables opérées par l’armée guinéenne. Il faut noter que l’ouverture de la session d’octobre de l’Assemblée nationale a enregistré la présence du chef d’état-major général des Armées, les membres du Corps diplomatique et des représentations consulaires accréditées en République du Mali, les membres des organisations internationales intervenant au Mali, les Chefs d’Etat-major des différents corps des Forces Armées et de Sécurité. Ainsi que les officiers supérieurs et Directeurs nationaux des Services des Forces Armées et de Sécurité du Mali, les Présidents des partis politiques ou leurs représentants, la présidente de la coordination des Associations et ONG Féminines (CAFO), les Chefs traditionnels, notables et représentants des Chefs de familles fondatrices de Bamako, les chefs ou représentants des cultes religieux et du public

Discours de Rentrée Parlementaire au Mali

La rentrée parlementaire au titre de l’année 2009-2010 a été effective, ce lundi 5 octobre 2009. C’’était dans la salle Modibo Keà¯ta de l’hémicycle. On notait la présence du premier ministre, chef du gouvernement Modibo Sidibé, les présidents des institutions de la république, les ministres,le maire du District de Bamako,le gouverneur du District de Bamako, le chef d’Etat-major Général des Armées,les membres du Corps diplomatique et des représentations consulaires accréditées en République du Mali, les membres des organisations internationales intervenant au Mali,les Chefs d’Etat-major des différents corps des Forces Armées et de Sécurité, ainsi que les officiers supérieurs et Directeurs nationaux des Services des Forces Armées et de Sécurité du Mali,les Présidents des partis politiques ou leurs représentants, la présidente de la coordination des Associations et ONG Féminines (CAFO),les Chefs traditionnels, notables et représentants des Chefs de familles fondatrices de Bamako, les chefs ou représentants des cultes religieux et du public. l’ouverture de la session d’octobre ou session budgétaire a été marquée par un seul discours, celui du président de l’assemblée nationale. Il a fait le bilan des activités de l’année parlementaire écoulée, le tour de la situation politique du continent. Dioncounda Traoré prend la parole Le président Dioncounda Traoré a rendu grâce à  Allah le Tout Puissant, lui qui, de par Sa mansuétude infinie, « a voulu que nous nous retrouvions, encore une fois, en séance inaugurale solennelle d’une session parlementaire de notre Assemblée. ». De telles séances, de par la qualité des femmes et des hommes qu’elles réunissent, de par leur objet également, sont d’une symbolique particulièrement forte : Elles sont un lieu de communion entre la représentation nationale que sont les Députés, l’ensemble des Institutions de la République à  la seule exception de la Présidence de la République, notre constitution ne le permettant pas, la classe politique, la société civile, et les amis du Mali. « Présider de telles séances est pour moi un devoir toujours agréablement renouvelé, ainsi qu’un grand honneur dont je mesure à  chaque fois toute la portée. Aussi voudrais-je, au nom de l’Assemblée nationale du Mali, vous réitérer, à  vous toutes et à  vous tous, et du fond du C’œur, la profonde gratitude des parlementaires maliens. Mais nous nous devons également de rendre grâce à  Dieu, pour avoir rappelé à  Lui notre regretté collègue, l’Honorable Alou Bathiliy, Député du Mali élu dans la circonscription électorale de Kati ; ainsi qu’une très jeune enfant de l’Honorable 5ème Vice Président de l’Assemblée nationale. ». Une minute de silence a été observée en leurs mémoires. A peine close la session ordinaire d’avril 2009 s’est ouverte une session extraordinaire, sur convocation du gouvernement. Durant ces deux sessions, les élus de la nation ont procédé au vote de 38 lois sur les 49 projets et propositions de lois déposés sur la table de notre assemblée. « La performance est assurément remarquable, surtout lorsque l’on intègre le fait que, concomitamment, les députés ont eu à  jouer leurs partitions dans les élections municipales qui se sont déroulées sur l’ensemble des 703 communes du Mali. Légiférer pour le bien des Maliens Ainsi, nous avons eu à  légiférer dans les secteurs les plus variés de l’activité nationale, allant de l’organisation des services publics à  l’amélioration de la vie sociale de nos populations, du financement des infrastructures à  la participation de l’Etat à  la création d’entreprises stratégiques, du statut général des fonctionnaires et contractuels de l’Etat à  la réforme de notre système judiciaire. ». Les députés ont également amorcé la réactualisation du code des personnes et de la famille, restant en cela en droite ligne des ambitions que nourrissaient, pour le peuple malien, les pères fondateurs de la République. « Je déclare ici, de la façon la plus solennelle, que l’Assemblée nationale du Mali est pleinement en phase avec la décision prise par le président de la République, concernant ce renvoi. Je crois pouvoir affirmer que C’’est là  une première dans l’histoire parlementaire du Mali. Cette décision vient, par conséquent, enrichir le panel d’inédits qui caractérisent le label démocratique de notre pays. Elle est à  mettre, quant au fond, sur le compte de l’enrichissement du processus démocratique africain lui-même. Car si, généralement, les renvois en seconde délibération de lois votées par le parlement résultent de divergences apparues entre l’Exécutif et le Législatif, notamment en période de cohabitation, dans le cas d’espèces, il n’y a aucune crise institutionnelle au Mali, ni dans les faits, ni en filigrane, ni en perspectives. La réalité est toute simple : Le président de la République et le gouvernement disposent à  l’Assemblée nationale d’une majorité confortable et stable. Celle-ci, après avoir suivi les procédures parlementaires usuelles, a adopté un projet de loi déposé sur sa table par le gouvernement. Qui plus est, pour ce vote, l’opposition a joint sa voix à  celle de la majorité. ». La question du code de la famille Le Président de l’Assemblée Nationale d’ajouter que le code des personnes et de la famille touchant la société dans ce qu’elle a de plus intime, il s’est tout simplement avéré impérieux d’approfondir le dialogue sur la question. Et ainsi, de lever toutes les incompréhensions, toutes les ambiguà¯tés, toutes les équivoques, mais aussi, d’endiguer les effets de l’intox et des dénigrements injustifiés et calomnieux distillés à  propos dudit code par certaines personnes qui n’en ont probablement pas lu une seule ligne. « Le président de la République, disposant de prérogatives constitutionnelles permettant d’atteindre cet objectif tout en restant dans la légalité, a pris la décision que l’on sait, avec courage, avec lucidité, et en toute souveraineté. Il a choisi de donner du temps au temps de dialogue. Et le peuple malien tout entier l’en a félicité, et s’en félicite. Je voudrais inviter tous les citoyens, toutes sensibilités confessionnelles ou politiques confondues, à  participer, dans la sérénité, à  de grands débats de société sur la question. Débats sur le statut des personnes et de la famille, certes, mais aussi débats de clarification portant sur la problématique de l’Etat au Mali, ici et maintenant. Je ne me fais aucun doute. Nous arriverons, dans tous les cas, à  un code des personnes et de la famille accepté par tous, et fondé, à  la fois, sur nos valeurs positives et le respect des droits humains universels. Aussi, chers collègues, nous n’oublions pas un seul instant que nous avons été commis par le peuple malien pour voter, en son nom et pour son bénéfice, des lois. Jamais nous ne voterions, de volonté délibérée, une loi susceptible de semer le trouble dans le pays. Et notre conviction est nette : Aussi parfaite que puisse être une loi, lorsqu’elle ne rencontre pas l’assentiment, ou tout simplement, lorsqu’elle n’est pas comprise par les populations auxquelles elle est destinée, cette loi est, par définition, une mauvaise loi. Et C’’est en tout humilité, sans complexe aucun, ni sentiment d’auto culpabilisation, que nous aborderons cette seconde délibération. ». Sur le plan international, le président de l’assemblée nationale a souhaité que les élections en vue en Côte d’Ivoire et au Togo se déroulent dans la paix. Et qu’elles puissent aboutir à  la réconciliation des C’œurs et des esprits dans ces pays frères, afin que leurs peuples puissent reprendre, unis derrière des dirigeants légitimés. Dioncounda Traoré s’est réjouit de l’ordre constitutionnel en Mauritanie, « même si nous persistons à  trouver dommageables à  la démocratie et au développement, les remises en cause avant termes de mandats issus d’élections transparentes et sincères. J’exprime la profonde douleur du parlement malien, à  l’occasion du rappel à  Dieu du Doyen El Hadj Omar Bongo ONDIMBA. Je félicite, en votre nom, la classe politique gabonaise, pour l’observation stricte des procédures constitutionnelles dans la transition ouverte par la disparition du Doyen. Je voudrais féliciter le Président élu de la République du Gabon, SEM Ali Ben Bongo ONDIMBA. Je formule le vœu que le recomptage des bulletins électoraux, ordonné par la Cour Constitutionnelle, mettra un terme aux contestations post électorales actuelles. ». Le président de l’assemblée nationale a regretté le coup de force de l’Exécutif nigérien contre toutes les autres institutions du pays. « J’exprime l’extrême tristesse de l’Assemblée nationale du Mali, face à  la tragédie qui a secoué la Guinée Bissau. Je m’incline pieusement sur la mémoire du Président Joao Bernardo « Nino » Viera. J’émets le vœu qu’avec SEM Malam Bacai Sanha, Président élu le 26 juillet dernier, les pages noires de l’histoire de ce si beau pays soient à  jamais tournées. La guinée de Dadis Mais l’actualité africaine est dominée par la situation de la Guinée. Je voudrais assurer le peuple guinéen de la totale solidarité de l’Assemblée nationale en ces moments particulièrement douloureux. Je condamne avec la dernière énergie le massacre des populations civiles et les exactions inimaginables opérées par l’armée guinéenne. Il faut que tous les assassins, tous les auteurs de tels forfaits puissent répondre de leurs actes. Et je voudrais inviter tous les démocrates africains et du monde à  aider et soutenir le peuple guinéen en ces moments difficiles. Ma conviction est que le dialogue avec le capitaine Dadis est désormais impossible. Il faut que chacun le comprenne. Tout compromis avec la junte actuelle ne serait, ni plus ni moins, que compromission. ». Après ce discours, le président de l’assemblée nationale a déclaré ouvert les travaux de la 1ère session ordinaire de l’Assemblée nationale du Mali, pour l’année 2009-2010.

Comparaison n’est pas raison : le discours de Dakar face à celui d’Accra…

Comparaison n’est pas raison Cependant, il y a des moments o๠la raison incite à  la comparaison. Après le discours insultant de Sarkozy à  l’université Cheick Anta Diop de Dakar, celui de Barack Obama adressé au parlement du Ghana réchauffe le coeur des millions d’africains et donne des raisons d’espérer en la classe politique. Le discours d’Accra, c’est l’intelligence qui répond à  la bêtise ! Pour preuve, Sarkozy disait : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal est d’être en harmonie avec la nature ne connaà®t que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès… Jamais, l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais, il ne lui vient à  l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin » Obama dira : – « Je ne considère pas les pays et les peuples d’Afrique comme un monde à  part; je considère l’Afrique comme une partie fondamentale de notre monde intertonnecté » Concernant l’Afrique, Obama dira encore : « l’Afrique émet moins de gaz à  effet de serre que toute autre région du monde, mais elle est la plus menacée par le changement climatique ». Plus loin, Sarkozy affirmera : « Je ne suis pas ici pour parler de repentance… Il (le colonisateur) a pris, mais je veux dire avec respect qu’il a aussi donné ». Obama dira : – « Il est vrai qu’une carte coloniale qui n’avait guère de sens a contribué à  susciter des conflits, et l’occident a souvent traité l’Afrique avec condescendance, à  la quête de ressources plutôt que de partenaires ». Dans son propre pays, à  un pauvre hère qui refusait de lui serrer la main au salon de l’agriculture, Sarkozy dira : « Casses-toi, pauvre con ». A un joueur de trompette qui faisait plutôt du bruit que de la musique lors de son intervention à  Accra , Obama dira avec respect : -« ça me plaà®t ! merci, merci, je pense que notre congrès a besoin d’une de ces trompettes. J’aime bien ce son, cela me rappelle Louis Amstrong » La comparaison entre les deux personnes ne s’arrête pas là  uniquement. Pendant que Sarkozy fustige le monde musulman et expose à  la vindicte populaire ceux et celles qui pratiquent leur foi, Obama prône la tolérance. Sarkozy disait encore récemment : « Le hijab n’est pas la bienvenue en France ». A l’Université Al-Azhar du Caire, Obama disait : « Le gouvernement des à‰tats Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à  porter le hijab et pour punir ceux qui les contestent ce droit ». Décidément, le pays d’Obama nous surprendra toujours. Les à‰tats Unis d’Amérique comptent plus de 1 200 mosquées officielles alors qu’en France, la construction de la moindre mosquée donne lieu à  d’interminables polémiques et à  des procédures administratives injustifiées. Le pays d’Obama est aussi le premier grand pays occidental qui autorisa un sénateur musulman à  jurer sur le coran et non sur la bible. Sa perception du monde musulman lui fera dire : « C’est de l’innovation au sein des communautés musulmanes que nous viennent l’algèbre, le compas, les outils de navigation, notre maà®trise de l’écriture,de l’imprimerie, notre compréhension des mécanismes de propagation des maladies et des moyens de les guérir. La culture islamique nous a donné la majesté des arcs et l’élan des flèches de pierre vers le ciel, l’immortalité de la poésie et l’inspiration de la musique, l’élégance de la calligraphie et la sérénité des lieux de contemplation. Et tout au long de l’histoire l’islam a donné la preuve en mots et en actes, des possibilités de la tolérance religieuse et de l’égalité raciale ». Dans une France, o๠Sarkozy et les siens éprouvent du mépris pour tous ceux qui ne pensent pas et n’agissent pas comme eux, Barack Obama lui prône l’unité de son pays et disait déjà  à  la Convention Nationale du Parti Démocrate à  Philadelphie en 2004 : -« Il n’y pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, il y a les à‰tats Unis d’Amérique ». Là  o๠Sarkozy bande les muscles et veut faire voir aux faibles de quel bois la France se chauffe, Barack Obama cite Thomas Jefferson : -« J’espère que notre sagesse grandira en même temps que notre puissance et qu’elle nous enseignera que moins nous utiliserons cette dernière, plus elle fera de l’effet ». Et quand Sarkozy et quelques boute-feu, voulaient en découdre avec l’Irak de Sadam Hussein, la sagesse du jeune Sénateur de l’Illinois de l’époque impressionna ses collègues. Sa fameuse phrase : -« Ce n’est pas pour des principes que les Etats Unis Amérique veulent faire la guerre à  l’Irak, mais pour des raisons de politique politicienne » résonne encore au Sénat américain comme un tocsin. Aux dires de certains sénateurs qui l’ont connu à  cette époque, Barack Obama apportait une certaine éthique au Sénat. L’essentiel est dit dans le discours des deux protagonistes Là  o๠Sarkozy cherche à  couvrir le monde du voile de l’intolérance, Obama cherche à  l’éclairer du faisceau de la tolérance.L’explication réside peut être dans leur parcours. Nicolas Paul Stéphane Sarkà¶zy De Nagy Bosca cherche d’un côté à  escamoter ses origines hongroises en exagerant le côté splendeur que sa famille n’a jamais eu alors que Barack Hossein Obama n’a jamais fait mystère de ses origines kenyanes et modestes. Les premières images du président Obama, c’est une famille unie. Le sourire de Barack Obama, sa femme Michelle et leurs deux filles Sasha et Malia ont ébloui le monde entier. Certaines amitiés d’Obama datent de son adolescence ou de l’époque o๠il était étudiant à  l’université de Harvard. Signe du destin ou pur hasard, il fut aussi le premier étudiant noir à  diriger la célèbre revue de droit de Harvard (Harvard Law Review). Obama clame les siens : musulmans, catholiques, blancs, noirs, africains,américains, indonésiens, son père ivrogne, sa grand mère maternelle blanche morte de cancer, son ethnie Luo du kenya… Barack Obama est tout cela à  la fois, le creuset de toutes les diversités du monde. Sarkozy, c’est le rejet d’une partie du monde. Toute la politique de l’ancien ministre de la sécurité est basée sur l’insécurité et la peur de l’autre. Obama voit les choses différemment dira : « Priver le monde d’une de ses parties, c’est nous amputer d’une partie essentielle de nous-mêmes ». La vision politique de l’homme peut se résumer par cette simple phrase qu’il repète souvent : « La politique pour les hommes et par les hommes ». On ne peut pas parler d’Obama sans parler de la religion qui tient une place importante dans sa vie. Aussi au Caire, il concluait son discours par cette phrase : – « Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la volonté de Dieu » Brièvement, voilà  Obama, voilà  sa richesse et voilà  la richesse du monde et du soleil nouveau qui se lève. Cela explique aussi pourquoi le monde voit en lui une sorte d’espoir. Prions Dieu pour qu’il donne longue vie à  Barack Obama et que la trahison des hommes ne l’atteigne pas comme ce fut le cas pour le Christ !