Expo : « Modes, bijoux et parures des Femmes du Mali de 1946 à nos jours »

Qu’est-ce qui inspirait la mode des années 40 à  nos jours ? Comment la vie communautaire était-elle organisée avant et à  l’indépendance ? Quelle était l’importance des Biennales artistique et culturelles dans la découverte des talents en herbe et leur impact sur l’unité nationale ? Autant de questions qui trouvent une réponse crédible dans le témoignage du doyen Hamidou Diawara à  travers une exposition-photos sur le thème : «Modes, bijoux et parures des Femmes du Mali de 1946 à  nos jours» ! Dédiée à  la Malienne et à  l’Africaine pour magnifier son combat inlassable pour l’émancipation et le rôle primordial joué dans l’indépendance, l’avènement de la démocratie et le développement du pays, cette expo-photos vise aussi à  éveiller les souvenirs et les consciences sur ce que furent les modes vestimentaires féminines du Soudan-français au Mali. Grand témoin de l’histoire contemporaine du Mali, Hamidou a fouillé dans son immense trésor (archives) pour apporter un éclairage sur l’évolution de la mode malienne de 1946 aux premières années de l’indépendance acquise par le 22 septembre 1960. Des couvre-chefs, des foulards, des boucles d’oreille, des colliers, des tresses, et des habillements atypiques sont ainsi mis en valeur. Grand professionnel, Hamidou a aussi promené son projecteur sur des grandes figures féminines de l’indépendance et de l’émancipation des peuples.

« Bracelets d’Afrique » :Tamaro Touré revisite l’histoire du continent

C’’est lors de voyages professionnels que Tamaro Touré a acquis une importante collection de près de 200 bracelets qu’elle a voulu archiver en les photographiant. Véritable encyclopédie et support culturel, « Bracelets d’Afriques » montre 273 clichés, en couleur et papier glacé, du photographe Fodé Koné illustrés par les textes de Tamaro Touré . l’auteur y fait une représentation des groupes ethniques à  travers chaque parure. On y retrouve des Malinké, des Peulh, des Wolof, des Massaà¯, des Touarègues, des Balouba Katanga du Congo, etc. ‘Tous les objets ont une âme. Lorsque nous nous trouvons devant un objet qui nous séduit, C’’est que nous partageons quelque chose avec celui qui l’a crée », explique Tamaro Touré. Les bracelets présentés sont constitués de matériaux divers comme l’or, l’argent, le cuivre ou l ivoire etc. Fonction sociale et culturelle Au fil des pages, on découvre les différents usages des bracelets. Ainsi chaque bracelet possède un rôle esthétique, social, thérapeutique, de défense ou même monétaire. Le bracelet peut jouer aussi un rôle d’intermédiaire entre les hommes et les esprits. l’ensemble des gestes exécutés par le forgeron ou le bijoutier, pendant la fabrication du bijou, s’accomplit dans une ambiance de profonde spiritualité. l’artisan avant le travail, commence toujours par une ablution spécifique en prononçant des formules magiques’, explique l‘ouvrage. ‘A chaque fois que J’achetais un bracelet, je faisais des recherches et je conservais le résultat de mes enquêtes sur des fiches’, confie Tamaro Touré. Pour Samuel Sidibé, le directeur du Musée National qui abritait à  la cérémonie de lancement du livre, ces bracelets constituent un véritable patrimoine, que le Musée espère accueillir un jour. De son côté, l’écrivain Aminata Dramane a salué un travail de longue haleine, qui rend hommage au patrimoine culturel du Mali et de l’Afrique. Elle a aussi invité la ministre de la culture Mme Diallo Fadima Touré à  agir pour préserver les bracelets du nord. En passant une importante commande de bracelets, C’’est une main tendue qui est faite aux artisans du nord Mali, en proie à  l’occupation. Si l’auteur a du mérite, par ses nombreuses actions, elle est un exemple à  suivre, estime la ministre de la culture. Né à  Ségou, Tamaro Touré a étudié à  l’école régionale de Ségou. 1ère du Soudan Français, elle intègre ensuite le Collège des filles de Rufisque du Sénégal o๠elle a eu Mme Diop Sira pour enseignante. Elle reviendra au Mali pour obtenir le bac au Lycée Terrasson de Fougères. Inscrite en Sciences Naturelles à  l’université de Dakar, elle ira parachever une formation de juriste en France. Première femme inspectrice du travail et 2è femme admise à  l‘Ecole Nationale d‘administration de Dakar, Tamaro Touré a aussi été conseillère auprès de l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf. Militante syndicale et femme de C’œur, elle est membre fondatrice de l’Association village d’enfants Sos Sénégal en 1979. Oeuvrant depuis toujours pour la valorisation de civilisations africaines, Tamaro Touré a participé activement aux travaux de certains peintres et plasticiens de renoms en mettant en exergue leurs œuvres. Les recettes de la vente du livre ‘Les Bracelets d’Afrique’ seront versées aux villages d’enfants Sos Sénégal.