Côte d’Ivoire: liberté provisoire pour Affi N’Guessan

Outre le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, bénéficient de cette mesure Michel Gbagbo, fils de l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Michel Gbagbo, Narcisse Téa Kuyo, Aboudramane Sangaré, Alcide Djédjé, Moà¯se Lida Kouassi, Soukouri Bohui, Alphonse Douaty , Séka Obodji, Henri-Philippe Dakoury Tabley, le colonel Konandi Kouakou et Nomel Djro. Ils étaient quasiment tous détenus à  Katiola (Centre-Nord), à  Bouna (Nord Est) et Boundiali (Nord) après la violente crise post électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire, faisant plus de 3000 morts. Cette crise était née du refus de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo de reconnaitre de sa défaite face à  son adversaire, Alassane Ouattara lors de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Dans un communiqué lu sur les antennes de la première chaà®ne de télévision nationale, le procureur de la République, Christophe Richard Adou, précise « qu’il ne s’agit que de liberté provisoire et les procédures en vue du jugement poursuivront leur cours et connaà®tront sûrement leur dénouement d’ici la fin de l’année ». Le gouvernement a salué cette décision des juges qui est la  »bienvenue »Notre pays doit sortir de l’Etat de belligérance », a déclaré à  l’issue d’un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. « Cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo » Pour les pro-Gbagbo, par la voix de l’ex-conseiller de Laurent Gbagbo Toussaint Alain, ils « sont satisfaits de la libération des 14 détenus politiques , soulignant que C’’est une mesure qu’il faut saluer », mais estiment que C’’est insuffisant. « Il convient de regretter que cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo, l’ex-première dame, Charles Blé Goudé ainsi que les 695 civils et militaires injustement détenus depuis 2011 pour des motifs politiques » a poursuivi Toussaint Alain. Au moins 80 personnalités proches de Gbagbo ont été mis sur le banc des accusés pour crimes de sang, crimes de guerre, atteinte à  la sûreté de l’à‰tat, crimes économiques et entretien de bandes armées. Pour le moment les charges retenues contre eux ont été confirmées en juillet par le tribunal d’Abidjan et n’ont pas encore été levées. Cette décision de mise en liberté provisoire intervient à  la veille de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, prévu le mercredi 7 août.

Pascal Canfin : « L’intervention au Mali est encore plus justifiée »

En déplacement au Mali lundi et mardi 19 février, le ministre délégué au Développement Pascal Canfin réagit aux événements au Mali et au Cameroun. Vous avez annoncé au Mali la reprise de l’aide au développement française. Comment réagissez-vous à  la mort d’un soldat dans le Nord du pays ? – D’abord J’adresse un message de compassion à  sa famille. La mort de ce soldat montre que l’action menée par la France sur le plan militaire, avec l’armée malienne et tchadienne, n’est pas terminée. Nous avons largement reconquis le territoire mais il reste des poches très violentes. Moi je suis au Mali pour l’autre front : gagner la paix dans la durée. François Hollande ne s’est-il pas trop avancé en affirmant que la France « était en train de gagner cette bataille » ? – Nous avons toujours dit que l’objectif était d’arrêter la descente des terroristes au sud et ensuite d’assurer l’intégrité du territoire malien. La descente au sud a été arrêtée et on remonte. Là  les affrontements qui ont eu lieu sont très au Nord, près de la frontière algérienne. Personne n’a jamais dit que l’intégralité du territoire malien était reconquis. Nous sommes encore en action. On a fait territorialement plus de 90% du chemin mais il faut encore agir sur certaines zones et on sait que ce sera compliqué. l’enlèvement de sept ressortissants français au Cameroun est-il un acte de représailles à  l’intervention française au Mali ? – Je n’ai pas d’élément qui permette de l’affirmer. Mais il y a des liens entre ces organisations terroristes. Boko-Haram, qui est présent au Nigeria, entretenait des liens avec Aqmi. Certains de leurs membres sont venus depuis le Nigéria pour se former dans des régions du nord du Mali. Ces enlèvements montrent que l’objectif de ces groupes terroristes, au Mali ou au Nigeria, est de déstabiliser, toujours déstabiliser. Ce que nous faisons au Mali, lutter contre ces groupes-là , est encore plus justifié par ce qui se passe ailleurs. N’est-ce pas un conflit sans fin et étendu à  toute l’Afrique subsaharienne et sahélienne qui s’ouvre ? – Le terrorisme est une menace pour l’ensemble du continent africain. l’instabilité au Nigéria que ces terroristes entretiennent, ce sont d’abord les Nigérians qui en souffrent. Nous savons qu’il y a des connexions avec d’autres groupes dans d’autres pays. Il faut agir, non pas seuls, mais avec la communauté internationale, pour lutter contre. C’’est la plus grande menace qui pèse sur l’Afrique, un continent qui a beaucoup de ressources et un vrai potentiel de croissance et de développement. Ces enlèvements de ressortissants français ne rendent-ils pas périlleux la reprise de l’aide au développement au Mali ? – Une grande partie de l’aide ne passe pas par des expatriés mais par des financements pour des projets mis en place par les Maliens eux-mêmes. Et je le répète, la France est engagée sur tous les fronts pour gagner l’intervention militaire et gagner la paix.

France: qu’est ce qui a changé au ministère du Développement ?

Le nom d’abord. Pour la première fois la France a un ministre chargé à  temps plein de la politique du développement. Le ministère de la coopération, avec tout ce qu’il pouvait véhiculer, n’existe plus. Cela correspond à  l’évolution de notre relation avec l’Afrique. Bien sûr, l’Afrique est la priorité en matière de politique d’aide au développement, tout simplement parce que C’’est là  que se trouvent les situations de plus grande pauvreté. Mais, avec la mondialisation, nous n’y sommes plus qu’un acteur parmi d’autres, avec ou en concurrence avec les Chinois, les Turcs, les Indiens, les Brésiliens, les Allemands,… Il n’y a plus de relations obligées et C’’est une bonne nouvelle. Au-delà  du nom, J’ai commencé à  réorienter le contenu des politiques de développement pour mettre au C’œur les enjeux de soutenabilité. Premier exemple: les 6 milliards d’euros que l’Agence française de développement consacrera au secteur de l’énergie dans les trois prochaines années auront deux priorités hiérarchisées comme telles: les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. l’AFD n’était pas inactive en la matière. Mais les priorités sont maintenant clairement définies. Avec le soutien des autres ministres concernés, J’ai donc placé la transition énergétique au C’œur de notre politique de développement. Dans les prochains mois l’Agence française de développement adoptera son nouveau cadre d’intervention en matière agricole pour les trois prochaines années. Là  encore mon objectif est de faire en sorte de promouvoir les formes d’agricultures durables, familiales, écologiquement intensives…les seules à  même, je le crois, d’assurer la sécurité alimentaire de ces pays. Nous travaillons également depuis la rentrée sur le cadre de transparence financière de l’Agence. Ce sera l’occasion de renforcer la politique en matière de lutte contre la corruption et contre les paradis fiscaux. Développement ne signifie pas aide seule Mais les politiques de développement ne s’arrêtent pas à  l’aide publique au développement. Les flux financiers qui sortent des pays du Sud en passant notamment par les paradis fiscaux, et qui empêchent les Etats de collecter des impôts, représentent des montants 10 fois supérieurs à  celui de l’Aide publique au développement. Je suis donc de très près la négociation européenne actuellement en cours pour rendre obligatoire le reporting pays par pays. Lorsque Aung San Suu Kyi est venue à  Paris fin juin, elle a insisté sur la nécessité de la transparence des investissements. Ces propos ont été repris fortement par le Président de la République. Il est donc clair que la position de la France est très ambitieuse sur ce dossier. Par ailleurs, je prendrai des initiatives dans les prochains mois pour que la France soit en pointe dans le fait d’aider les pays du Sud à  collecter les impôts qui leur permettent de financer leurs dépenses de santé, d’éducation… sans avoir besoin de l’aide publique au développement. Dans un tout autre domaine, nous avons mis fin à  la liaison entre la politique de développement et la politique migratoire. Le précédent gouvernement avait déplacé une partie du budget alloué au développement du Quai d’Orsay vers le ministère de l’intérieur pour pouvoir négocier le financement de projets comme contrepartie à  une politique de contrôle des flux migratoires à  la source. Ce lien a été supprimé puisque la totalité du budget concerné revient sous ma responsabilité dès 2013. Une politique C’’est aussi une méthode. Dès les premiers jours de mon mandat J’ai reçu les ONG pour rétablir un dialogue qui était abà®mé. Et des organisations qui ne figuraient pas dans la liste des partenaires consultés sont désormais reçues comme la Confédération paysanne pour parler des projets agricoles que nous devrions soutenir au Sud. Par ailleurs, dès 2013 nous avons décidé d’engager le doublement de l’aide publique qui passe par les ONG. La France est en retard sur d’autres pays européens. Nous allons le rattraper. Enfin, à  la demande du Premier ministre, je vais piloter les Assises du développement et de la solidarité internationale. Cela fait 15 ans qu’une telle concertation avec la société civile n’a pas eu lieu. D’octobre 2012 au printemps 2013 nous allons débattre avec les ONG, les collectivités locales, les parlementaires, les élu-e-s, nos partenaires du Sud… de notre politique de développement. Il s’agira de déboucher notamment sur plus de transparence de notre aide, et sur un nettoyage de notre indicateur d’APD, le fameux 0,7 %, qui est une convention comptable largement discutable… et qui sera donc discutée. Voilà  en quelques lignes les premiers résultats de mon action. D’autres changements sont déjà  lancés et je vous tiendrai informés régulièrement de leurs avancées pour que vous puissiez mesurer l’intérêt (ou non !) d’avoir un écologiste au Développement.

Dors en paix professeur !

Pour le Pr. Abdoulaye Traoré dit «Â Diop » (compagnon de lutte de l’homme à  l’ADEMA) «Â le Mali a perdu un grand homme ». Pour son collègue Mamadou Bani Traoré (conseiller technique au ministère de la culture) «Â C’’est un baobab qui s’est éteint ». Dans beaucoup d’autres milieux, scolaires, universitaires, culturels, on estime qu’il constituait une référence pour la jeune génération. l’annonce de la mort de l’ancien ministre de la culture d’Alpha Oumar Konaré, un mercredi 27 juillet en Tunisie, a provoqué une vive consternation dans tout le pays. Et la tristesse des témoignages revêt véritablement la valeur de l’homme. Membre fondateur de l’ADEMA-PASJ, puis responsable de l’Union pour la République et la démocratie, URD, ses camarades politiques reconnaissent en lui loyauté et fidélité aux idéaux du parti. Mieux, son passage à  la tête du département de la culture, 2000-2002, sous Alpha Oumar Konaré, aura contribué à  donner un coup de fouet à  l’essor culturel de notre pays à  travers la mise en œuvre d’initiatives visant la protection et la valorisation des activités et expressions culturelles. Anthropologue de formation, Pascal Baba Coulibaly aura été l’initiateur et l’institutionnalisation d’un festival international regroupant tous les chasseurs de l’Afrique de l’ouest. Les professionnels des arts et de la culture retiendront qu’il s’agit d’une des initiatives les plus salutaires de la promotion du chasseur dans notre pays et en Afrique, et de sa prise en compte dans la dimension développement. Cet événement majeur, initié par ce grand homme de culture, cristallise une attention et des attentes fortes variées à  différents échelons de la société malienne. Il crée à  la fois le support d’un dialogue intégrateur entre les chasseurs, les institutions et la population, mais aussi celui d’un échange pour les chasseurs de toute la sous-région. Un chercheur est celui qui partage Toute une vie durant, l’homme de culture s’est consacré à  la recherche et au partage du savoir. Né à  N’tiola (dans la région de Ségou) en 1951, Pascal Baba Coulibaly est auteur de plusieurs ouvrages de référence parmi lesquels : «Â La Gwandusu », une forme de sculpture chez les Bamanan du Mali, paru aux éditions «Â Jamana ». En 1995, il publie «Â Rites et sociétés » à  travers «Â Le Bafili ». Son roman «Â Les angoisses d’un monde », réédité en 1998 aux éditions «Â Jamana », qui se veut la démystification nécessaire d’un passé trop aisément sacralisé, vient à  son heure dresser contre une gérontocratie cruelle la volonté des générations nouvelles de cheminer dans le progrès. Lorsqu’il publie «Â Le Mali d’Alpha Oumar Konaré, Ombres et lumières d’une démocratie en gestation » paru en 2004 aux éditions «Â l’Harmattan », les lecteurs conviendront que l’homme est d’une plume remarquable, et dont le savoir profite fortement à  la jeune génération. «Â Le Mali est brusquement apparu en mars 1991, au détour d’une révolution populaire qui a eu raison du régime du Président Moussa Traoré. Le 8 juin 1992, Alpha Oumar Konaré est investi premier président de la IIIème République. Commence une longue odyssée de 10 ans, o๠on lit dans le sillage de son expérience le difficile accouchement de la démocratie africaine, dans un environnement dominé par la pauvreté, l’analphabétisme, les contraintes de l’économie mondiale. Dans cette atmosphère de profondes transformations, la tâche ne sera pas facile pour Konaré qui, pourtant, le 18 juin 2002 se retire après 10 ans de pouvoir », expliquait Pascal baba Coulibaly dans cet important ouvrage. Par ailleurs, jusqu’à  sa mort, on retiendra que Pascal Baba Coulibaly était précédemment, Président du Conseil d’administration de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ). En cette date anniversaire, on le pleure une fois de plus. Dors en paix Professeur.