CNPM : comment sortir de la crise ?

Après plusieurs mois de crise, une administration provisoire consensuelle a été mise en place le 4 mars 2022 pour gérer les affaires courantes du CNPM et organiser des élections pour doter le Patronat d’un nouveau bureau. À deux mois de la fin de son mandat, elle a validé des nouveaux textes censés prévenir un nouveau blocage. Ils ne font pas encore l’unanimité.

Sur les 155 délégués, 90,32% étaient présents à l’Assemblée générale extraordinaire organisée le 13 août 2022, assure le 1er Vice-Président de l’Administration provisoire, M. Boubacar Diallo.

Après plusieurs mois d’inactivité, des décisions judiciaires ayant annulé les deux Assemblées générales qui avaient élu deux bureaux différents en 2020, les organisations professionnelles membres du Patronat ont mis en place le 8 février 2022 une Administration provisoire de 8 membres. Jugée « déséquilibrée », elle a été portée à 16 membres le 4 mars 2022.

Le 2 avril 2022, une Assemblée générale extraordinaire a mis en place un Bureau chargé de gérer les affaires courantes du CNPM, de mettre en place une administration provisoire, d’adopter un règlement électoral et d’organiser de nouvelles élections.

Désigné Président, M. Soya Golfa, l’un des anciens de l’organisation, a déploré que « de 2020 à maintenant le Patronat n’existe que de nom ». Rappelant qu’il faisait partie de ceux qui étaient là le 25 janvier 1980, lors de la création du CNPM, il a expliqué que sa place « n’est plus ici », regrettant la persistance de cette crise. « Je ne cherche plus à être dans un bureau. Notre souci est que les gens s’entendent. Nous sommes pareils ».

Élections de la dernière chance ?

S’ils ont du mal à obtenir l’unanimité autour des nouvelles dispositions, les membres de l’Administration provisoire se veulent optimistes. « Les difficultés peuvent être des opportunités », souligne M. Diallo.

Suivant le planning, l’élection du nouveau Bureau du CNPM doit intervenir en octobre 2022, pour clore ce chapitre peu glorieux de l’organisation patronale, qui se vantait de son modèle consensuel.

Un défi important, au regard des divergences qui se font entendre déjà à propos des nouvelles règles, qui excluent les candidatures des Présidents élus à l’issue des Assemblées contestées de 2020. « Une discrimination » injustifiée, estiment certains, qui pourraient ne pas se reconnaître dans les résultats de l’élection à venir.

L’Administration provisoire espère une issue heureuse, avec une Assemblée générale au pouvoir renforcé, qui, en plus d’approuver le budget, aura le pouvoir de révoquer le Bureau, élu pour un mandat de 5 ans non renouvelables, et la création d’un organe électoral dirigé par le Président sortant, qui ne sera pas candidat.

Le patronat français à la conquête du Mali

Le Mali se remet tant bien que mal de la plus grave crise qu’il traverse depuis 2012. En dépit de la résurgence de l’insécurité ces derniers jours tant au nord que dans la capitale à  l’image de l’attaque contre le bar-restaurant ‘’La Terrasse » à  l’Hippodrome, les perspectives de relance surtout sur le plan économique se dessinent lentement mais surement. C’’est dans ce cadre qu’une vingtaine d’entreprises françaises se trouve dans la capitale malienne. Elle est conduite par Jean Paul Bacquet, président de Business France et Dominique Lafont, vice-président du comité Afrique du MEDEF, le patronat français. Cette visite de trois jours à  Bamako organisée en collaboration avec l’Ambassade de France au Mali était axée sur les projets structurants dans le cadre du développement et la reconstruction du Mali. La visite a été sanctionnée par un communiqué qui revient sur les temps forts de la visite et marque les centres d’intérêt des entreprises françaises au Mali. Selon le communiqué la priorité des entreprises est de proposer une offre qualitative et structurée dans divers domaines comme l’ingénierie, l’énergie solaire, le transport, la construction … A l’issue de cette importante visite, les deux chefs de la délégation, Jean Paul Bacquet et Dominique Lafont ont animé une conférence de presse mercredi dernier en présence de l’Ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson. Les visiteurs ont fait part de leur volonté d’accompagner le processus de développement du Mali qui présente de bonnes perspectives selon eux. Dominique Lafont a marqué son intérêt pour l’investissement dans le domaine des infrastructures ferroviaires. Des domaines variés comme la santé l’hôtellerie, l’agriculture l’énergie, et la logistique intéressent également le vice-président du comité Afrique de MEDEF international. Pendant la conférence de presse, Jean Paul Bacquet a souligné l’intérêt des entreprises pour le Mali à  travers le respect de la promesse en juillet dernier des hommes d’affaires français devant le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. Tout en affirmant son optimisme pour le développement des investissements français au Mali, il a indiqué QUE les entreprises françaises vont s’intéresser aux projets structurants. l’Ambassadeur du Mali, Gilles Huberson, a précisé que ces chefs d’entreprises sont au Mali pour le développement des relations bilatérales dans un partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays.

Un guide du Patronat désormais disponible

Le secteur privé a désormais son guide de soumissionnaires aux marchés publics. Au regard de la multitude des textes et des difficultés de compréhension des membres du Patronat, le CNPM a initié ce guide dont l’élaboration a impliqué non seulement le directoire du CNPM mais également les structures spécialisées de l’administration publique. Ils sont plus d’une centaine d’opérateurs économiques, d’industriels… à  avoir validé le précieux document. «Â Nous ne voulons pas rester en marge de ce vaste mouvement de renforcement de la clarté, de la moralisation et de l’efficacité des procédures des marchés publics… », explique Mamadou Sidibé justifiant l’élaboration du document. Selon lui, le guide des soumissionnaires aux marchés publics devra permettre aux entreprises maliennes de tirer efficacement profit de l’importante source de financement qu’est la commande publique. Booster le secteur du privé Conscient que le développement du secteur privé ne peut pas se faire par la seule action des entrepreneurs privés, le Patronat veut ainsi accorder une importance particulière à  toute initiative favorisant des interactions fructueuses et sécurisées entre les secteurs privé, public et mixte. Les marchés publics, aux dires du président du CNPM, constituent un des domaines o๠on note une réelle interaction entre le secteur privé et public. Convaincu que la mise en œuvre de ce guide favorisera la compréhension et transparence accrue des procédures de passation des marchés publics au Mali, Seydou Coulibaly, un membre du CNPM se réjouit après avoir vu ses soumissions sans suites par le passé. «Â Le document apportera une simple réponse aux questions fondamentales que doit se poser tout soumissionnaire tout au long du processus de préparation et de passation des marchés. Nous pourrons désormais éviter de tomber dans les erreurs », se réjouit-il. Le document sera mis à  la disposition des membres du CNPM afin de simplifier leur compréhension des procédures de passation des marchés publics.

Matériel Electoral : « Inkprit » enlève le marché au Patronat

Le Gouvernement du Mali a littéralement ignoré le Conseil national du patronat (Cnpm) en attribuant par entente directe le marché du matériel électoral à  une société libanaise. Toute chose qui a provoqué un grand coup de tonnerre dans le ciel des industriels maliens D’un coût de 6 Milliards F CFA, le marché du matériel électoral était très convoité par les industriels maliens. Quelle ne fut leur surprise dès lors que le Gouvernement a décidé d’attribuer ce marché à  des étrangers ! En effet, C’’est le Conseil des ministres du mercredi 14 décembre a rendu public l’adjudication du marché des matériels électoraux, au moment o๠de grands opérateurs économiques de la place, équipés et préparés à  cet effet, scrutaient un appel d’offres ou à  défaut une consultation, même restreinte. Il n’ya rien eu de tout cela, l’Etat préférant faire envoler leurs espoirs, pour choisir une société libanaise appelée Inkript pour lui faire empocher près de 6 milliards de FCFA pour la fourniture d’isoloirs, d’urnes, de scellés, de bulletins de vote, de spécimens de bulletins de vote sécurisés.   Le patronat monte au créneau Après avoir appris la mauvaise nouvelle, le Cnpm a adressé plusieurs correspondances aux autorités publiques qui sont demeurées sans suite. Dans son rôle de défense des intérêts des groupements professionnels d’entrepreneurs du pays, le CNPM a constitué un pool d’avocats chargé de porter l’affaire devant les juridictions compétentes en la matière. Pour le moment, la plainte a été déposée devant l’Autorité de régulation des Marchés Publics (ARMP), et l’Assemblée nationale a été aussi saisie de la question. C’’est dire qu’entre le secteur privé et le gouvernement, ce n’est plus le parfait amour. Ceux qui soutiennent que l’Etat est en train de prendre l’eau de toutes parts, en cette fin d’ultime mandat du président ATT, auront un argument de plus avec la grogne du secteur privé national, suite à  l’attribution de ce marché. Des spécialistes pensent que nous sommes devant une violation des règles en matière de marchés publics. l’initiative est venue de la lettre du ministère du général Kafougouna Koné, n°0404/MATCL-SG du 24 octobre 2011 demandant au ministre de l’Economie et des finances, Lassine Bouaré, de passer ledit marché par entente directe avec la société libanaise Inkript technologie. La solidarité gouvernementale n’en a pas souffert puisque le ministre Bouaré donnera son avis, sous forme de suite favorable, par lettre n° 0867/MEF-SG du 4 novembre 2011. Pourtant l’expertise y est ! Pour les opérateurs économiques du pays, il n’y a aucune raison valable qui devrait pousser le gouvernement à  sevrer les milieux d’affaires du pays de cette manne financière, si l’on sait que le secteur privé local se prévaut aujourd’hui de suffisamment d’expertise et de moyens techniques et financiers pour répondre aux exigences de telles prestations. Par conséquent, en ce qui concerne les imprimés électoraux, il y a incontestablement l’expertise des unités industrielles d’impression et d’arts graphiques. A la pointe desquelles on retrouve Graphic Industries, qui vient de renforcer sa capacité technologique avec des équipements de dernière génération, acquis Â à  plusieurs dizaines de milliards de nos francs. «Â A l’heure actuelle, Graphic Industries est l’une des premières imprimeries – sinon la première – en termes d’équipements et de savoir-faire dans son domaine.  Pourquoi alors aller chercher ailleurs ce que l’on a tout juste à  côté ? Apparemment, les pouvoirs publics n’en ont cure… », s’indigne un opérateur économique très célèbre. Présentement, tous les espoirs sont placés sur l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) qui a été saisie par le pool d’avocats du CNPM composé de Me Lamissa Coulibaly et Me Moussa Goà¯ta. Ils ont déjà  attaqué l’acte administratif en recours gracieux. Mais la Primature est restée silencieuse. Raison suffisante pour que, mardi dernier, 27 décembre, les avocats de l’organisation patronale ont saisi l’ARMP, pour ne pas tomber dans le piège d’une forclusion vers lequel on semble les attirer. Aussi, les députés de l’Assemblée nationale, ont été saisis de cette affaire, pour laquelle le CNPM décide d’épuiser au besoin toutes les voies de recours, y compris la saisine des tribunaux. Face à  cette attitude du gouvernement ne divorce-il pas d’avec «Â son plaidoyer » en faveur du soutien au secteur privé ? Dans les milieux les plus caciques, l’on soutient que le gouvernement de Mariam Kaà¯dama Sidibé a choisi de détruire le secteur privé national car l’argument du délai ne saurait être évoqué pour disqualifier les entreprises encore moins le prétexte de la technicité. En tout cas, l’objectif de l’organisation patronale est sans doute d’obtenir la cassation dudit marché et le lancement d’un appel d’offres régulier. Attendons de voir !

Fruits et légumes au Mali : Pour une meilleure politique d’exportation

Un secteur en pleine expansion Cette dernière décennie, le Mali s’est illustré par la croissance exponentielle de ces exportations agricoles. Pour ce qui est du secteur fruits et légumes, d’importants progrès ont été réalisés. Mas tout n’est pas rose. Le président de l’Association Malienne des Exportateurs de Légumes et Fruits (AMELEF), Bakary Yaffa explique que le secteur rencontre quelques difficultés sur le plan national et international. Il précise « qu’il y a 10 ans, le Mali n’était pas connu sur le plan agricole. Durant ces sept dernières années, notre pays effectué d’importants progrès en matière d’exportation, de mangues en particulier.» Notons que l’industrie de la mangue a connu un essor considérable et l’exportation s’est étendue à  de nombreux pays de la sous-région mais aussi, à  l’Occident. Cela dit, un autre défi se pose aux exportateurs maliens. Celui notamment de la fabrication des emballages pour le transport des produits. Notre pays ne dispose en effet d’aucune usine de fabrication de carton correspondant aux normes internationales. Le Mali est obligé de se ravitailler au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en France, en Espagne, et en Hollande. « Il faut que le CNPM et le gouvernement malien nous aident à  mettre en place une usine de fabrique de cartons parce que nous dépensons énormément pour les acheter. Si nous mettions ensemble nos efforts pour l’installation d’une fabrique, cela fera une entrée importante d’argent dans le pays» a souligné Bakary Yaffa. La mangue connait de beaux jours au Mali. Selon Bakary Yaffa, l’explosion du marché de ce fruit qui, il n’y pas si longtemps, n’intéressait pas les commerçants a permis de créer des emplois. Il précise que durant la période de production (de mars à  mai ndlr), les producteurs emploient entre 300 et 400 personnes. Ces emplois selon Mr Yaffa, étant temporaires, « il faut que l’Etat adopte une politique de récupération de ces jeunes. Et même si ce n’est pas pendant cette période, il faut une continuité pour exploiter la mangue et autres fruits et légumes. » Créer une politique d’exportation Pour le président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sidibé, le Mali doit adopter une meilleure politique de gestion des exportations. Selon lui, les pays ne se développent pas seulement avec le commerce interne, mais aussi grâce à  l’exportation. Même s’il reconnait le fait que le Mali ne dispose pas d’assez de matières exportables. Cependant, « les fruits et légumes sont un secteur très porteur, avec un potentiel dont nous devons savoir tirer parti». Il ajoute que même si une politique nationale de développement de cette filière existe, elle ne bénéficie malheureusement pas d’un bon suivi. La responsabilité en revient surtout au secteur privé qui ne s’implique pas assez dans le développement du secteur. « C’’est à  nous, secteur privé, de mettre sur pieds, une unité de fabrication de carton. l’Etat n’a pas à  le faire à  notre place. » Mr Sidibé reconnait cependant que la spéculation foncière est devenue importante au Mali. Les exploitations agricoles disparaissent au profit des habitations.Or dans de nombreux autres pays d’Afrique et d’ailleurs, l’Etat étant responsable des terres, octroie des superficies importantes aux exploitants agricoles afin de faire fructifier l’économie du pays à  partir de l’agriculture. Et une part importante est également accordée aux cultures d’exportation. Il y a moins de cinq ans, les ivoiriens, sénégalais et burkinabés venaient s’approvisionner en mangues au Mali. Ils y trouvaient plusieurs variétés qu’ils ramenaient chez eux et exploitaient. Mais aujourd’hui, ces pays ne viennent plus ici parce qu’ils ont réussis à  faire pousser ces plans chez eux et à  les adapter à  leur climat. l’autre difficulté majeure que rencontrent les opérateurs du secteur, C’’est l’accès au financement. Mr Yaffa explique que « les banques refusent de nous financer sous prétexte que nous disposons de produits périssables. Et qu’il n’y a aucune garantie dans ce que nous faisons ». Le président du CNPM a donc demandé à  l’Etat de venir en aide au secteur. Et ce en proposant des options permettant d’accéder au crédit, par exemple, en créant un fond de garantie qui sera alloué aux opérateurs. Pour encourager les opérateurs à  investir dans le secteur, l’Etat pourrait également accorder des bonus aux plus grands exportateurs. Le Patronat malien s’engage à  accorder des financements aux consultants désireux d’approfondir leurs études dans ce domaine.

Patronat du Mali : tournée du nouveau bureau dans les entreprises

l’organisation patronale des industriels ouvre la marche l’élection du président du Patronat avait eu lieu le 9 octobre dernier. Après avoir pris ses fonctions, Mamadou Sidibé et ses collaborateurs ont initié une série de visite qui devra les mener dans la quarantaine de groupements professionnels membres du CNPM. l’objectif de ces rencontres de travail, C’’est d’abord de présenter les nouveaux arrivants et ensuite, s’enquérir de l’état de santé des entreprises maliennes. Ces visites qui ont commencé par Bamako s’étendront à  l’intérieur du pays. La délégation se rendra notamment dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti, Gao et Sikasso. l’honneur est revenu à  l’organisation patronale des industriels (OPI), de recevoir en premier le CNPM. Le personnel de l’OPI s’est réjouit de cette visite qu’il estime salutaire. Le premier vice-président de l’OPI, Cyrille Achkar a dépeint, en quelques mots, le fonctionnement de l’organisation et éventuellement, les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Il a indiqué que l’OPI réunit 68 industries et la manufacture ne rapporte que 4% du produit intérieur brut national. Un taux très bas par rapport à  la norme demandée par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Le président du CNPM a suggéré à  l’OPI d’établir un plan d’action de l’industrie tout en précisant les priorités. Il interpelle également les non payeurs des cotisations car celles-ci permettent à  une entreprise de payer ses employés, d’assurer les besoins matériels et de l’entretenir à  tout moment. Au niveau du patronat, il déplore le fait que « ce ne soient que les sociétés de téléphonies et les sociétés minières qui payent régulièrement leur cotisation. » Autonomie économique du Mali Par ailleurs, il parait important pour le Patronat d’établir une chaà®ne de complémentarité et de solidarité entre les producteurs et revendeurs (commerçants grossistes et détaillants). Il est impératif, à  en croire Mr Sidibé, que les entrepreneurs maliens se donnent la main afin d’avancer car, seul, personne ne peut s’en sortir. Ainsi, si les commerçants et les industriels unissent leur force, le Mali atteindra visiblement une autonomie économique et pourra être plus compétitif sur le plan international. Après les industriels, le patronat a rendu visite au secteur du bâtiment et des travaux publics. La seconde étape de la visite concernait l’Organisation Patronale des Entrepreneurs de la Construction du Mali (OPCOM). Cette rencontre d’échanges a été fortement appréciée par les entrepreneurs de l’OPCOM. Ils ont faits état de leur désarroi face aux entreprises de construction étrangères et chinoises en particulier. Selon eux le pays est en chantier mais les constructeurs maliens n’en tirent aucun profit. Un des membres, Moumouni Traoré explique que « nous sommes discriminés au profit des chinois qui raflent tous les grands marchés de construction. Sous le prétexte que nous ne sommes pas compétents et coûtons beaucoup plus chers que ces chinois. On nous juge avant même d’avoir évalué nos compétences. Je trouve ça dommage. Nous espérons que le nouveau bureau pourra y remédié le plus rapidement possible. » Le président Sidibé a assuré que toutes leurs doléances seront prises en compte et qu’il fera le nécessaire pour satisfaire le plus possible, les entrepreneurs du pays. Les inquiétudes se portent également sur la cherté du dédouanement des engins de construction. A cela s’ajoute le système de financement des marchés qui est à  revoir. Ces visites ont permis au CNPM de voir les réalités du terrain et les difficultés aux quelles sont confrontés au quotidien les entrepreneurs et industriels du Mali.

Patronat du Mali : Mamadou Sidibé aux commandes

Elu avec 145 voix exprimées, 139 pour et 6 bulletins nuls, Mamadou Sidibé est de l’organisation patronale industrielle (OPI)et aussi le PDG de la société malienne des piles(SOMAPIL). Il conduira désormais le navire du CNPM pendant cinq ans. l’élection s’est déroulée lors de l’assemblée nationale du CNPM à  son siège sise à  l’ACI. Un nouveau bureau sous le signe de l’unité et de la cohésion Le remplaçant de Moussa Balla Coulibaly préside un bureau de 20 membres composés des figures de proue du commerce, de l’industrie et des services au Mali. Il est secondé par Mamadou Sinsin Coulibaly, premier vice président délégué suivi de Amadou Djigué, deuxième vice président. Le troisième vice président Moussa Alassane Diallo représentant des banques et par ailleurs Président Directeur Général de la BNDA etc… l’homme fraichement élu a remercié l’équipe sortante pour son travail remarquable au service du secteur privé avant de s’engager à  pérenniser les acquis de son prédécesseur en faveur de l’unité et de la cohésion entre les commerçants, industriels et prestataires de services. Il a par ailleurs remercié ces collègues pour leur confiance. Moussa Balla Coulibaly désigné président d’honneur à  vie Pour pérenniser le travail titanesque du président sortant qui a permis au CNPM de gagner ses lettres de noblesse, Moussa Balla Coulibaly a été désigné Président d’honneur à  vie par le nouveau bureau mis en place. Sous le coup de l’émotion et de l’enthousiasme, le doyen a assuré à  ses collègues de son soutien : « Je me retire des activités de l’organisation patronale, je le dis bien, je me retire mais sans vous abandonner ! » Au cours de cette assemblée, il y a eu la présentation du rapport d’activités et financier du CNPM. Cette assemblée a marqué sans nul doute un tournant décisif dans la vie de l’organisation et l’occasion de passer le témoin à  une nouvelle génération. « Vous comprenez alors toute ma satisfaction et mon émotion à  pouvoir le faire dans les conditions qui sont celles du conseil national du patronat du Mali ».

Patronat du Mali : Quelles perspectives pour le secteur privé ouest-africain ?

En prélude à  la cérémonie d’inauguration de ses nouveaux locaux, le CNPM a abrité l’ouverture d’un Forum portant sur le thème :«Quelles stratégies et perspectives de développement du secteur privé en Afrique de l’ouest, cinquante ans après les indépendances ? ». C’’était sous la présidence du ministre de l’industrie, Amadou Abdoulaye Diallo, du président du CNPM, Moussa Balla Coulibaly, du directeur exécutif régional pour l’Afrique de l’Organisation internationale du travail, Charles Dan. A quoi ressemble le secteur privé malien 50 ans après les indépendances ? Quelles perspectives pour le secteur privé ouest africain ? Voilà  entre autres questions auxquelles le présent thème a tenté de répondre. Pour Frédéric Muia, conseiller principal pour l’Organisation internationale des employeurs (OIE), l’Afrique a besoin d’un secteur privé dynamique pour réaliser son décollage économique. Le rôle du gouvernement malien, pour lui, est de garantir un cadre macroéconomique approprié et combattre l’insécurité et fournir les infrastructures adéquates. «Â Personne ne réussira seul ». C’’est en ces termes que le directeur régional de l’OIT pour lAfrique, Charles Dan a commencé ses propos. Pour lui, le succès reposera sur la coopération, l’intégration régionale tout en privilégiant la communication, le partenariat public privé, comme base d’identification des secteurs porteurs et des grappes de croissance , des mécanismes d’incitation à  l’investissement, des programmes de mise aà  niveau des entreprises… » Au Mali, comme dans la plupart des pays africains, l’économie est caractérisée par la prédominance du secteur informel . Ainsi , sur les vingt mille (20000)entreprises que compte le pays 18.000( soit 90%) relèvent de l’informel. Il occupe la quasi totalité du secteur primaire, plus de 70% du secteur tertiaire et environ 25% du secteur secondaire . Ainsi, le secteur informel (y compris le secteur agricole) occupe au moins 98% de la population active du pays. Lenombre d’entreprises ayant la personnalité morale se situe donc autour de 2.000, soit le dixième des entreprises que compte le pays. La grand majorité de ces entreprises sont de taille. Plus de deux tiers (2/3)des entreprises enregistrées et actives sont des personnes physiques pour la plupart des commerçants. Sur les centre (100) plus grandes entreprises du pays, près de la moitié d’entre elles utilisent de (100) employés et seulement le ¼ d’entre elle ont un chiffre d’ affaires annuel de plus de quart ( 10) milliards de FCFA. Presque les tiers (2/3) de ces 100 plus grandes entreprises sont dans le tertiaire (commerce , distributeurs et autres services ), un peu moins de 20% dans l’industrie et les mines , un peu plus de 10% dans les BTP. Dans ces conditions, dira Charles Dan, il est difficile d’atteindre un niveau de croissance économique capable de créer des emplois durables qui amélioreront les conditions de vie de nos populations. «Â C’’est pourquoi, il faut des actions majeures à  mener à  l’horizon 2010, afin de lever les contraintes fondamentales et mettre en place les conditions favorables au développement du secteur privé formel. Créer les conditions au développement du secteur privé Ouest-Africain Charles Dan dira que le Forum est à  la fois un exercice d’introspection et de prospective. Ainsi, il déterminera les conditions cadres au développement d’entreprise durables et proposera des axes d’interventions pertinents. «Â Dans un contexte de mondialisation de la production et des échanges exacerbé par la grande crise financière et économique, et dont les plus faibles pays, entreprises, travailleurs ,familles, paient encore aujourd’hui les pots cassés, l’ Afrique doit redessiner les exigences de compétitivité et d’ équité de nos sociétés ». Selon le ministre Amadou Abdoulaye Traoré, le Mali doit comprendre les nouveaux équilibres économiques et géostratégiques mondiaux et leur influence sur les stratégies de développement des entreprises. Pour sa part le gouvernement du Mali a adopté la Stratégie de croissance Accélérée (SCA) , et un Plan d’action pour l’amélioration du climat des affaires (Doing business)et de la politique Nationale de développement Industriel (PNDI), afin de lever les contraintes liées à  la promotion du secteur privé

Promotion du secteur privé au Mali : le patronat logé dans du neuf

Désormais, C’’est dans un immeuble haut standing que sera logé le Conseil national du patronat du Mali. Inauguré hier en présence du chef de l’état Amadou Toumani Touré et de nombreuses personnalités, l’ouvrage répond aux principes de modernité. Doté d’une infrastructure très lisible frappée de figures architecturales très symbolique, C’’est la fin d’une longue transhumance pour le CNPM. Dans un long discours emprunt d’émotion, le président du CNPM n’a pas fait l’économie des nombreux défis qui attendent sa structure.Toutefois, a-t-il signalé, le tissu industriel du Mali reste faible, quand bien même, le développement des petites et moyennes entreprises (PME) s’impose. Parlant d’outils et de dispositifs adéquats pour l’essor du secteur privé malien, Moussa Balla Coulibaly a indiqué que sa structure fonctionnerait mieux si elle était dotée d’un Fonds national d’investissement et d’un Fonds de garantie. Pour le directeur exécutif régional pour l’Afrique de l’Organisation internationale du travail (BIT), Charles Dan, cette nouvelle infrastructure est «Â un symbole politique, un acte de rassemblement économique, un gage d’enracinement social, une invitation à  l’intégration régionale ». Rappelons que ce nouvel immeuble, R+4, du CNPM est composé d’une salle de conférence de 150 places, une salle d’informatique polyvalente, des Bureaux spacieux et bien équipés, de bureau spacieux et bien équipé. A la fin de la cérémonie le président de la République a procédé à  la coupure du ruban symbolique, ensuite une visite guidée des locaux a suivi.

Impact de la crise financière sur l’économie du Mali : le patronat livre son étude

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par Lassine Boiré, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, en présence des hauts responsables du CNPM. En effet, les gouvernements des pays développés, les grandes agences comme le FMI, les analystes et observateurs des phénomènes économiques prédisent une régression mondiale en 2009, et une probable reprise en 2010. Fort de ce constat, le CNPM opte pour des mesures afin de juguler les effets immédiats de la crise et préparer les entreprises à  la reprise dès qu’elle apparaà®tra. Crise économique et crise sociale Selon le président du CNPM, Moussa Balla Coulibaly, la crise économique mondiale porte en elle le risque de devenir une crise sociale pure et simple, o๠il appartient au gouvernement d’ouvrir le dialogue avec les acteurs de la vie et à  l’ensemble des citoyens sur les défis à  venir et les choix à  opérer pour y faire face. Pour M. Coulibaly, il s’agit pour le CNPM et son partenaire le BIT de faire un état des lieux du pays avant la crise financière ; mesurer l’impact de la crise financière et de la récession mondiale sur l’économie malienne et les populations/ le monde du travail ; suggérer des réponses nationales et sous-régionales permettant de prendre en charge les effets de cette crise sur notre économie. Avant de préciser que son service fonde un espoir sur une contribution efficace de tous à  l’amélioration de cette situation. Perspectives économiques Selon Lassine Boiré, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, cet atelier d’échange d’informations, deuxième du genre organisé par le CNPM en l’espace de deux ans, contribue à  porter l’information à  la fois à  l’Etat et à  l’opérateur économique malien sur les perspective d’avenir et les positions à  tenir en terme de négociations avec les partenaires sociaux, techniques et financiers. Il a ensuite noté que l’Etat du Mali à  travers le département de l’Economie et des Finances et les partenaires sociaux ont montré un grand intérêt pour cette communication sur la crise financière internationale en acceptant de répondre à  toutes les sollicitations du secteur privé en la matière. « Le Mali, en tant que partie prenante au processus de libéralisation des échanges en sa qualité de membre de l’Organisation mondiale du commerce(OMC), ne peut rester en marge d’un phénomène mondial comme la crise financière internationale de ces deux dernières années » a précisé M. Boiré. A cet égard, continue-t-il, le gouvernement du Mali, le secteur privé malien à  travers le CNPM et les autres partenaires au développement, travailleront en synergie afin de contribuer au renforcement des capacités nationales pour un environnement favorable à  la maà®trise de l’information sur la crise financière et à  son exploitation judicieuse.